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Dans les récits traditionnels, les Makondé sont un groupe divers qui regrouperait en fait des membres de diverses ethnies ayant fui les famines, les guerres incessantes entre clans et surtout les [[Traite orientale|razzias d’esclaves]]. Leur identité est devenue une identité à proprement parler ethnique vers la fin du {{XIXe siècle}}
Dans les récits traditionnels, les Makondé sont un groupe divers qui regrouperait en fait des membres de diverses ethnies ayant fui les famines, les guerres incessantes entre clans et surtout les [[Traite orientale|razzias d’esclaves]].


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Leur relatif isolement sur le plateau de Mueda, très difficilement accessible, a longtemps préservé ces populations qui n'ont été en contact avec les Européens qu'au début du {{XXe siècle}}<ref name=":0" />.


Jusque-là animistes, ils se sont convertis à l’arrivée des missions catholiques au {{XXe siècle}}<ref name=":0" />.
Jusque-là animistes, ils se sont convertis à l’arrivée des missions catholiques au {{XXe siècle}}<ref name=":0" />.

Version du 5 avril 2021 à 23:42

Makondés
Description de cette image, également commentée ci-après
Sculpteur makondé à Dar es Salam.

Populations importantes par région
Population totale 1 446 000
Autres
Langues Makonde
Religions Animisme, islam

Les Makondés sont une population de langue bantoue d'Afrique australe, vivant principalement dans le sud-est de la Tanzanie et au nord du Mozambique. On les trouve également au Kenya et en petit nombre à Mayotte. Les Makondé sont chrétiens, pour la plupart catholiques (certains sont évangéliques)[1], sont une des principales ethnies de la province du Cabo Delgado dont la population est très majoritairement musulmane[1].

Ethnonymie

Selon les sources et le contexte, on observe différentes formes : Chimakonde, Chinimakonde, Konde, Maconde, Makonda, Makondes, Matambwe, Wamakonde[2] [noms tous écrits en principe avec accent aigu en français].

Histoire

Scarifications et labret chez une femme makondé (vers 1900)

Dans les récits traditionnels, les Makondé sont un groupe divers qui regrouperait en fait des membres de diverses ethnies ayant fui les famines, les guerres incessantes entre clans et surtout les razzias d’esclaves.

Le peuple Makonde serait ainsi issu du peuple Maravi, qui était organisé dans un empire qui étendait son influence du sud du lac Malawi à la région de Kilwa[3]. Ils ont aujourd'hui encore beaucoup de points communs culturels et linguistiques avec les Chewa du Malawi[3].

Pour fuir les raids esclavagistes, notamment des Yao, ces groupes autour du fleuve Ruvuma finirent par chercher refuge sur les hauts plateaux. Après quelques temps, ils finirent par se désigner eux-mêmes sous le nom de Makonde, un nom géographique lié à ces hauts plateaux[3] (Le nom Makonde est dérivé des fourrés boisés typiques du plateau[4]).

Leur identité est devenue une identité à proprement parler ethnique vers la première moitié du XIXe siècle[3].

Leur relatif isolement sur le plateau de Mueda, très difficilement accessible, a longtemps préservé ces populations qui n'ont été en contact avec les Européens qu'au début du XXe siècle[1].

Jusque-là animistes, ils se sont convertis à l’arrivée des missions catholiques au XXe siècle[1].

Au Cabo Delgado, les chrétiens et singulièrement les Makondé sont favorables au Frelimo (parti au pouvoir)[1]. Durant la guerre civile, les milices populaires Makonde étaient ainsi parfois transportées dans des voitures et ordonnées de tuer des partisans présumés de la Renamo dans des villages éloignés de leur domicile, notamment peuplé par les Makua qui les harcelaient avec leurs propres milices[5].

Population

En Tanzanie, le nombre de Makondés était estimé à 1 140 000 lors du recensement de 2001.

Au Mozambique, ils étaient 233 358 lors du recensement de 1997.

Langue

Ils parlent le makondé, un dialecte bantou central du groupe P très proche du yao parlé au Malawi.

En 2006 le nombre total de locuteurs était estimé à 1 340 000 dont 980 000 en Tanzanie et 360 000 au Mozambique[6]

Culture

La société makondé est matriarcale.

Les rites de passage sont encore répandus et ont une importance prépondérante, en particulier ceux qui sont liés à la circoncision, qui donnent lieu à de grandes fêtes au cours desquelles sortent les masques, liés au culte des ancêtres. Ces rituels d'initiation sont l'institution culturelle la plus puissante, quoique en déclin, dans la société makonde, celle qui définit l'appartenance, l'affiliation et l'affiliation de l'individu[5].

Ainsi, de novembre à janvier, les garçons et les filles à la puberté passent par plusieurs rituels destinés à ouvrir les portes de l'âge adulte et éventuellement du mariage[5].

Pendant les cérémonies, les danses de fécondité sont exécutées par des hommes travestis[7]. Certaines danses acrobatiques se font à l'aide de longues échasses. Les cérémonies sont accompagnées d'instruments de musiques comme une batterie de cinq tambours cylindriques, la corne d'antilope à deux notes, le mbira, des clochettes et des calebasses agitées par les danseurs et le public. La danse la plus populaire se fait avec le masque d'ancêtre lipiko, réservé aux hommes et entouré d'une grande vénération[7].

Après la guerre civile, les rituels se sont adaptés. Autrefois, les garçons pratiquaient la mascarade de Mapiko et les danses féminines telles que Shinyala. Depuis la fin de la guerre, le principal contenu culturel spécifique de la formation dispensée lors des rituels est l'apprentissage de la danse makwaela., und danse est née parmi les travailleurs migrants du sud du Mozambique dans les mines sud-africaines. Il consiste en un chant choral harmonisé et un piétinement. En raison de son caractère socialement progressiste et de sa simplicité, il avait été choisi pendant la guerre comme activité culturelle centrale dans les nouvelles écoles et centres de formation du Frelimo avant de devenir, après la guerre, une sorte de nouvelle icône nationale, la danse révolutionnaire par excellence[7].

Le peuple makondé est connu pour ses sculptures en bois au niveau international, en particulier certaines collections d'œuvres des années 1960. Et c'est grâce au tourisme jusque dans Dar es Salam et dans les lieux fréquentés par les touristes, principalement au nord[8].

Certains artistes makondé, tout en puisant dans la mythologie de leur peuple, ont su renouveler leur art et intégrer le vaste courant de l'art contemporain africain. Citons au moins Samaki Likankoa, John Fundi et George Lilanga.

Modèle:Message galerie

Personnalités makondé

Notes et références

  1. a b c d et e Ana Margarida Sousa Santos, « Histoire du Cabo Delgado : aux origines du conflit », sur Observatoire Pharos, (consulté le )
  2. Source BnF [1]
  3. a b c et d (en) Paolo Israel, « Kummwangalela Guebuza. The Mozambican General Elections of 2004 in Muidumbe and the Roots of the Loyalty of Makonde People to Frelimo », Lusotopie. Recherches politiques internationales sur les espaces issus de l’histoire et de la colonisation portugaises, no XIII(2),‎ , p. 103–125 (ISSN 1257-0273, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Zachary Kingdon, A Host of Devils: The History and Context of the Making of Makonde Spirit Sculpture, Routledge, (lire en ligne)
  5. a b et c (en) Paolo Israel, « Kummwangalela Guebuza. The Mozambican General Elections of 2004 in Muidumbe and the Roots of the Loyalty of Makonde People to Frelimo », Lusotopie. Recherches politiques internationales sur les espaces issus de l’histoire et de la colonisation portugaises, no XIII(2),‎ , p. 103–125 (ISSN 1257-0273, lire en ligne, consulté le )
  6. (en) Fiche langue[kde]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  7. a b et c La Sculpture Moderne Des Makonde, p. 28-29, de Roger Fouquer, Éditeur Nouvelles Editions Latines, Paris, 1975.
  8. (en)Makonde Sculptures & Afrique Blackwood sur le site de l'ABCP
  9. a et b « Mozambique : un nouveau président dans la lignée de son prédécesseur », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) Makonde : wooden sculpture from East Africa from the Malde Collection, Oxford, Museum of Modern Art, , 48 p. (ISBN 0-905836-65-0)
  • (en) Andrew James Clayton, Christianity and Islam in south-east Tanzania : a study of religious appropriation among Makonde, Manchester, University of Manchester, , 422 p.
  • (en) Lyndon Harries, The initiation rites of the Makonde Tribe, The Rhodes-Livingstone Institute, , 46 p.
  • (en) Zachary Kingdon, A host of devils : the history and context of the making of Makonde spirit sculpture, New York, Routledge, Londres, , 288 p. (ISBN 0-415-27727-2, lire en ligne)
  • (pt) Nedjma Kacimi et Astrid Sulger, Makonde masters : encontros com artistas de Cabo Delgado, Moçambique/Encounter with artists of Cabo Delgado, Mozambique, Maputo, Njira, , 122 p.
  • (en) Joseph Meli Kamugisha, A study of Makonde social and religious institutions, University of Oxford, , 339 p.
  • (en) Jrn Korn, Modern Makonde art, Londres et New York, Hamlyn, , 95 p. (ISBN 0-600-36171-3)
  • (en) J. Gus Liebenow, Colonial rule and political development in Tanzania : the case of the Makonde, Evanston, Northwestern University Press, , 360 p. (ISBN 0-8101-0332-X)
  • Art Makondé : tradition et modernité, Paris, Association française d'action artistique, , 209 p. (ISBN 2-86545-077-5) (catalogue d'exposition)
  • Roger Fouquer, La sculpture moderne des Makondé, Nouvelles Éditions latines, , 75 p.

Articles connexes

Liens externes

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