« Monument international de la Réformation » : différence entre les versions
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| nom = Monument international<br/>de la Réformation |
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| image = Groupe central du Monument international de la Réformation 2019-06-06.jpg |
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| légende = Le groupe central du Monument international de la Réformation en {{date||juin|2019}}. |
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| architecte = [[Alphonse Laverrière]]<br/>[[Jean Taillens]]<br/>Sculpteurs :<br/>[[Henri Bouchard (sculpteur)|Henri Bouchard]]<br/>[[Paul Landowski]] |
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| date de construction = [[1909]] - [[1917]] |
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| pays = {{Suisse}} |
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| subdivision = {{CH-GE}} |
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| intitulé subdivision = [[Canton (Suisse)|Canton]] |
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| commune = [[Fichier:Wappen Genf matt.svg|20px|Blason de Genève]] [[Genève]] |
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| intitulé commune = [[Commune (Suisse)|Commune]] |
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| adresse = [[Parc des Bastions]] |
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Le '''Monument international de la Réformation''', généralement connu sous le nom de '''Mur des réformateurs''', se situe à [[Genève]] ([[Suisse]]). |
Le '''Monument international de la Réformation''', généralement connu sous le nom de '''Mur des réformateurs''', se situe à [[Genève]] ([[Suisse]]). Érigé dans l'actuel [[parc des Bastions]] et long d'une centaine de mètres, il est adossé à une partie des anciennes murailles construites au {{XVIe siècle}} et qui entourent la ville jusqu'au milieu du {{XIXe siècle}}. Le monument est construit dès [[1909]] pour le {{400e|anniversaire}} de la naissance de [[Jean Calvin]] et le {{350e|anniversaire}} de la fondation de l'Académie de Genève devenue aujourd'hui l'[[Université de Genève]]. |
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Le monument – réalisé en pierre de [[Pouillenay]] – est composé d'un rempart gravé et orné de [[bas-relief]]s, devant lequel sont dressées, au centre, les [[statue]]s de quatre réformateurs ayant œuvré à Genève, et, de chaque côté, les statues de six pionniers ou protecteurs de la [[Réforme protestante]] en [[Europe]] et aux [[États-Unis]]. L'ensemble est protégé par une pièce d'eau rappelant le fossé des anciennes fortifications. |
Le monument – réalisé en pierre de [[Pouillenay]] – est composé d'un rempart gravé et orné de [[bas-relief]]s, devant lequel sont dressées, au centre, les [[statue]]s de quatre réformateurs ayant œuvré à Genève, et, de chaque côté, les statues de six pionniers ou protecteurs de la [[Réforme protestante]] en [[Europe]] et aux [[États-Unis]]. L'ensemble est protégé par une pièce d'eau rappelant le fossé des anciennes fortifications. |
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== Personnalités représentées == |
== Personnalités représentées == |
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Au centre du mur, hautes de cinq mètres, sont réunies les statues de quatre figures marquantes du mouvement réformateur protestant : |
Au centre du mur, hautes de cinq mètres, sont réunies les statues de quatre figures marquantes du mouvement réformateur protestant : |
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* [[Guillaume Farel]] (1489-1565), l'un des instigateurs de la [[Réforme protestante |
* [[Guillaume Farel]] (1489-1565), l'un des instigateurs de la [[Réforme protestante|Réforme]] à Genève, |
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* [[Jean Calvin]] (1509-1564), le personnage central du mouvement, |
* [[Jean Calvin]] (1509-1564), le personnage central du mouvement, |
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* [[Théodore de Bèze]] ( |
* [[Théodore de Bèze]] (1519-1605), recteur de l'Académie de Genève, |
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* [[John Knox]] (1513-1572), fondateur du [[culte]] [[presbytérianisme|presbytérien]] en [[Écosse]], |
* [[John Knox]] (1513-1572), fondateur du [[culte]] [[presbytérianisme|presbytérien]] en [[Écosse]], |
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Tous les quatre sont vêtus de la [[robe pastorale]] (ou « robe de Genève ») et {{ |
Tous les quatre sont vêtus de la [[robe pastorale]] (ou « robe de Genève ») et {{référence souhaitée|tiennent la Petite bible du peuple chrétien à la main}}. À leurs pieds, les armoiries de [[Berne]], [[Genève]] et du [[royaume d'Écosse]] rappellent d'une part les liens étroits unissant les deux cantons – signataires d'un traité de [[combourgeoisie]] en 1526 (avec [[Fribourg (ville suisse)|Fribourg]]) et 1584 (avec [[Zurich]]) – et d'autre part l'origine de John Knox et l'importance du calvinisme en Écosse. |
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[[Image:Central group of the Reformation Wall 2003-08-20.jpg|vignette|center|400px|Statues de [[Guillaume Farel]], [[Jean Calvin]], [[Théodore de Bèze]] et [[John Knox]]]] |
[[Image:Central group of the Reformation Wall 2003-08-20.jpg|vignette|center|400px|Statues de [[Guillaume Farel]], [[Jean Calvin]], [[Théodore de Bèze]] et [[John Knox]]]] |
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Dans le mur est gravée la devise de Genève : ''{{Langue|la|[[Post tenebras lux]]}}'' (Après les ténèbres, la lumière). De plus, sont mentionnées à l'extrême gauche, la date de l'adoption officielle de la Réforme à Genève, [[1536]], et à l'extrême droite, la date de l'[[Escalade (Genève)|Escalade]], 1602 |
Dans le mur est gravée la devise de Genève : ''{{Langue|la|[[Post tenebras lux]]}}'' (Après les ténèbres, la lumière). De plus, sont mentionnées à l'extrême gauche, la date de l'adoption officielle de la Réforme à Genève, [[1536]], et à l'extrême droite, la date de l'[[Escalade (Genève)|Escalade]], 1602. Genève sauve la Réforme en 1602, puisqu'elle sauve autant son indépendance politique que religieuse contre les troupes (en grande partie mercenaires) du duc de Savoie [[Charles-Emmanuel Ier]] qui voulait ramener la république genevoise dans le giron ducal savoyard pour en faire sa capitale et y réintroduire la foi catholique<ref>Stéphane Gal, Charles-Emmanuel de Savoie. La politique du précipice, Payot, collection « Biographie Payot », 2012. {{ISBN|9782228907217}}</ref>. |
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De part et d'autre des figures centrales se trouvent les statues et bas-reliefs représentant les grandes figures protestantes des différents pays [[calvinisme|calvinistes]] et des éléments cruciaux dans le développement du mouvement : |
De part et d'autre des figures centrales se trouvent les statues et bas-reliefs représentant les grandes figures protestantes des différents pays [[calvinisme|calvinistes]] et des éléments cruciaux dans le développement du mouvement : |
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* À gauche du groupe central se trouvent l'[[Gaspard II de Coligny |
* À gauche du groupe central se trouvent l'[[Gaspard II de Coligny|amiral de Coligny]] pour la France, [[Guillaume Ier d'Orange-Nassau|Guillaume {{Ier}} Le Taciturne]] pour les [[Pays-Bas]] et [[Frédéric-Guillaume Ier de Brandebourg|Frédéric-Guillaume de Brandebourg]], protecteur des réfugiés [[huguenot]]s, pour l'[[Allemagne]]. |
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* À droite du groupe central se trouvent [[Roger Williams (théologien)| |
* À droite du groupe central se trouvent [[Roger Williams (théologien)|Roger Williams]] pour la [[Nouvelle-Angleterre]], [[Oliver Cromwell|Olivier Cromwell]] pour l'[[Angleterre]] et [[Étienne II Bocskai|István Bocskay]] pour la [[Hongrie]]. |
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* Aux extrémités respectives de l'esplanade faisant face au monument, deux stèles rappellent le souvenir de [[Martin Luther]], l'instigateur du protestantisme, et d'[[Ulrich Zwingli]], l'un des hommes qui ont converti une partie de la Suisse à celui-ci, [[Réforme protestante à Zurich|à commencer par Zurich]]<ref name=mahgeneve/>. |
* Aux extrémités respectives de l'esplanade faisant face au monument, deux stèles rappellent le souvenir de [[Martin Luther]], l'instigateur du protestantisme, et d'[[Ulrich Zwingli]], l'un des hommes qui ont converti une partie de la Suisse à celui-ci, [[Réforme protestante à Zurich|à commencer par Zurich]]<ref name=mahgeneve/>. |
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[[Image:Geneva monument international de la reformation.jpg|vignette|center|400px|Vue générale du monument]] |
[[Image:Geneva monument international de la reformation.jpg|vignette|center|400px|Vue générale du monument]] |
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== Historique == |
== Historique == |
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[[Image:MarieDentière-MdR1.jpg|vignette|[[Marie Dentière]] : inscription ajoutée en 2002, sur le côté de la stèle dédiée à [[Ulrich Zwingli|Zwingli]]]] |
[[Image:MarieDentière-MdR1.jpg|vignette|[[Marie Dentière]] : inscription ajoutée en 2002, sur le côté de la stèle dédiée à [[Ulrich Zwingli|Zwingli]]]] |
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[[Image:Inscription De Lyon Wycliffe Hus monument réformation Genève.jpg|vignette|Autres inscriptions ajoutées en 2002 : ''[[Vaudès|Valdès De Lyon]]'', ''[[John Wyclif]]fe'', ''[[Jean Hus|Jan Hus]]'']] |
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[[File:Reformation-Wall-aerial.JPG|vignette|Mur des réformateurs, vue aérienne]] |
[[File:Reformation-Wall-aerial.JPG|vignette|Mur des réformateurs, vue aérienne]] |
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C'est à la suite d'un âpre débat sur l'emplacement où il convenait d'élever le monument qu'est lancé en [[1908]] un concours international pour son installation dans la promenade des Bastions qui abrite un [[jardin botanique]] depuis [[1817]]. Le concours suscite un très large intérêt et les projets rendus recourent à une grande variété de solutions. |
C'est à la suite d'un âpre débat sur l'emplacement où il convenait d'élever le monument qu'est lancé en [[1908]] un concours international pour son installation dans la promenade des Bastions qui abrite un [[jardin botanique]] depuis [[1817]]. Le concours suscite un très large intérêt et les projets rendus recourent à une grande variété de solutions. |
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Le projet, primé au terme d'un concours parmi 71 autres propositions, est l'œuvre de quatre architectes suisses (dont [[Alphonse Laverrière]] et [[Jean Taillens]]). Les statues sont réalisées par deux sculpteurs [[France|français]] : [[Paul Landowski]] et [[Henri Bouchard (sculpteur)|Henri Bouchard]]<ref name=mahgeneve>{{Lien web|langue=fr |url=http://blog.mahgeneve.ch/le-mur-des-reformateurs/ |titre=Le Mur des Réformateurs |sous-titre=Une architecture monumentale et novatrice |série=Expositions |auteur=Alexandre Fiette |jour=10|mois=10|année=2017 |site=blog.mahgeneve.ch |éditeur=[[Musée d'Art et d'Histoire de Genève]] |en ligne le= |consulté le=18 février 2018 |id=}}</ref>. |
Le projet, primé au terme d'un concours parmi 71 autres propositions, est l'œuvre de quatre architectes suisses (dont [[Alphonse Laverrière]] et [[Jean Taillens]]). Les statues sont réalisées par deux sculpteurs [[France|français]] : [[Paul Landowski]] et [[Henri Bouchard (sculpteur)|Henri Bouchard]]<ref name=mahgeneve>{{Lien web|langue=fr |url=http://blog.mahgeneve.ch/le-mur-des-reformateurs/ |titre=Le Mur des Réformateurs |sous-titre=Une architecture monumentale et novatrice |série=Expositions |auteur=Alexandre Fiette |jour=10|mois=10|année=2017 |site=blog.mahgeneve.ch |éditeur=[[Musée d'Art et d'Histoire de Genève]] |en ligne le= |consulté le=18 février 2018 |id=}}</ref>. |
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En [[1908]], les autorités genevoises rejettent l'idée, promue par les [[libre-penseur|libres-penseurs]], qu'une [[Monument de Michel Servet|statue de Michel Servet]] se dresse près du Mur des réformateurs. Cette statue sera érigée en France, à [[Vienne (Isère)|Vienne]]. |
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⚫ | Des travaux de réfection se déroulent en 1985-1987, le monument étant dégradé par des infiltrations d'eau, par la [[Pollution de l'air|pollution]], et par des actes de [[vandalisme]]<ref name="REFECTION">{{Article|langue=français |auteur1= |titre=Mur des Réformateurs : toilette terminée |périodique=[[Journal de Genève]] |date=18.9.1987 |pages=27 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1987_09_18/27/article/9316224/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
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⚫ | Des travaux de réfection se déroulent en 1985-1987, le monument étant dégradé par des infiltrations d'eau, par la [[Pollution de l'air|pollution]], et par des actes de [[vandalisme]]<ref name="REFECTION">{{Article|langue=français |auteur1= |titre=Mur des Réformateurs : toilette terminée |périodique=[[Journal de Genève]] |date=18.9.1987 |pages=27 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1987_09_18/27/article/9316224/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
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Le {{Date|3|novembre|2002}}, lors de la fête de la [[Réforme protestante|Réformation]], est gravé dans la pierre du mur le nom de trois autres précurseurs de la Réforme : [[Vaudès|Pierre Valdo]], [[John Wyclif]], [[Jan Hus|Jean Hus]] et celui de la première femme à y figurer, au titre de [[théologie]]nne et historienne de la Réforme, [[Marie Dentière]], originaire de [[Tournai]]. |
Le {{Date|3|novembre|2002}}, lors de la fête de la [[Réforme protestante|Réformation]], est gravé dans la pierre du mur le nom de trois autres précurseurs de la Réforme : [[Vaudès|Pierre Valdo]], [[John Wyclif]], [[Jan Hus|Jean Hus]] et celui de la première femme à y figurer, au titre de [[théologie]]nne et historienne de la Réforme, [[Marie Dentière]], originaire de [[Tournai]]. |
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Déjà en 1933, de grandes lettres rouges sont peintes sur le mur qui prolonge le monument, un graffiti attribué à des militants du [[Parti socialiste suisse|parti socialiste]]<ref>{{Article|langue=français |titre=Sans vergogne |périodique=[[Journal de Genève]] |date=10.11.1933 |pages=6 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1933_11_10/6/article/5927303/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
Déjà en 1933, de grandes lettres rouges sont peintes sur le mur qui prolonge le monument, un graffiti attribué à des militants du [[Parti socialiste suisse|parti socialiste]]<ref>{{Article|langue=français |titre=Sans vergogne |périodique=[[Journal de Genève]] |date=10.11.1933 |pages=6 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1933_11_10/6/article/5927303/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
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Dans les années 1960, le monument est maculé au moins neuf fois, le plus souvent de peinture rouge ([[minium]]) versée depuis la rue de la Croix-Rouge qui domine le mur. Les têtes de Calvin et des trois autres réformateurs sont visées. Les autorités tentent de protéger le monument en plantant une quinzaine de houx au long du mur le surplombant, une mesure inefficace. Plutôt que de gratter la pierre (déjà {{unité|2,5|cm}} ont été retirés), on applique une pâte qui aspire et dissout la couleur<ref>{{Article|langue=français |auteur1=J.-D. C. |titre=Pour la huitième fois, le mur des Réformateurs souillé au minium |périodique=[[Journal de Genève]] |date=24.4.1965 |pages=13 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1965_04_24/13/article/7825844/ |consulté le=18 juillet 2019}}. Voir aussi les articles publiés les 2 juin et 25 novembre 1964, 23 mars, 24, 26, 28, et 29 avril, 8 (traitement avec une pâte) et 21 juillet 1965, 10 novembre 1967. Ainsi que le 30 avril 1965 dans la [[Gazette de Lausanne]].</ref>. Le monument est à nouveau « souillé » en 1976, à la veille de la manifestation des Clefs de Saint-Pierre (récolte de fonds pour l’entretien de la [[Cathédrale Saint-Pierre de Genève|cathédrale]]). À cette date, aucun vernis protecteur adéquat n'a encore été trouvé<ref>{{Article|langue=français |auteur1= |titre=Le mur des Réformateurs barbouillé par des vandales |périodique=[[Journal de Genève]] |date=5.6.1976 |pages=25 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1976_06_05/25/article/8259349/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
Dans les années 1960, le monument est maculé au moins neuf fois, le plus souvent de peinture rouge ([[minium]]) versée depuis la rue de la Croix-Rouge qui domine le mur. Les têtes de Calvin et des trois autres réformateurs sont visées. Les autorités tentent de protéger le monument en plantant une quinzaine de houx au long du mur le surplombant, une mesure inefficace. Plutôt que de gratter la pierre (déjà {{unité|2,5|cm}} ont été retirés), on applique une pâte qui aspire et dissout la couleur<ref>{{Article|langue=français |auteur1=J.-D. C. |titre=Pour la huitième fois, le mur des Réformateurs souillé au minium |périodique=[[Journal de Genève]] |date=24.4.1965 |pages=13 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1965_04_24/13/article/7825844/ |consulté le=18 juillet 2019}}. Voir aussi les articles publiés les 2 juin et 25 novembre 1964, 23 mars, 24, 26, 28, et 29 avril, 8 (traitement avec une pâte) et 21 juillet 1965, 10 novembre 1967. Ainsi que le 30 avril 1965 dans la ''[[Gazette de Lausanne]]''.</ref>. Le monument est à nouveau « souillé » en 1976, à la veille de la manifestation des Clefs de Saint-Pierre (récolte de fonds pour l’entretien de la [[Cathédrale Saint-Pierre de Genève|cathédrale]]). À cette date, aucun vernis protecteur adéquat n'a encore été trouvé<ref>{{Article|langue=français |auteur1= |titre=Le mur des Réformateurs barbouillé par des vandales |périodique=[[Journal de Genève]] |date=5.6.1976 |pages=25 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1976_06_05/25/article/8259349/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
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En 1986, des [[graffiti]]s et de la peinture causent à nouveau d’importants dégâts, avec pour texte central « ROCK, vioc à l’asile, [[rock]] à la ville » (''vioc'' soit « les vieux »)<ref>{{Article|langue=français |auteur1=J. de Ch. |titre=Mur des Réformateurs : des milliers de francs de dégâts |périodique=[[Journal de Genève]] |date=2.9.1986 |pages=27 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1986_09_02/27/article/9192182/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. Les travaux de réfection du monument en 1985-1987 comprennent le remplacement des têtes de Bèze et de Calvin, victimes de « nombreux actes de vandalisme »<ref name="REFECTION"/>. Un enduit de protection est appliqué en 1989, qui « permet à la pierre de respirer à 95 % »<ref>{{Article|langue=fr |auteur1= |titre=Halte aux tags ! Le roi de la propreté débarque |périodique=[[Journal de Genève]] |date=25.4.1996 |pages=47 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1996_04_25/47/article/9344911/ |consulté le=18 juillet 2019}}. Il s'agit du BAT 420, de la société Soft Applications.</ref>. |
En 1986, des [[graffiti]]s et de la peinture causent à nouveau d’importants dégâts, avec pour texte central « ROCK, vioc à l’asile, [[rock]] à la ville » (''vioc'' soit « les vieux »)<ref>{{Article|langue=français |auteur1=J. de Ch. |titre=Mur des Réformateurs : des milliers de francs de dégâts |périodique=[[Journal de Genève]] |date=2.9.1986 |pages=27 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1986_09_02/27/article/9192182/ |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. Les travaux de réfection du monument en 1985-1987 comprennent le remplacement des têtes de Bèze et de Calvin, victimes de « nombreux actes de vandalisme »<ref name="REFECTION"/>. Un enduit de protection est appliqué en 1989, qui « permet à la pierre de respirer à 95 % »<ref>{{Article|langue=fr |auteur1= |titre=Halte aux tags ! Le roi de la propreté débarque |périodique=[[Journal de Genève]] |date=25.4.1996 |pages=47 |issn= |lire en ligne=https://www.letempsarchives.ch/page/JDG_1996_04_25/47/article/9344911/ |consulté le=18 juillet 2019}}. Il s'agit du BAT 420, de la société Soft Applications.</ref>. |
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Le 25 août 2014 le monument a été la cible d'un jeune originaire du [[Bangladesh]], qui a expliqué son geste par ses convictions religieuses<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Le mur des Réformateurs victime de vandalisme|url = https://www.tdg.ch/geneve/mur-reformateurs-victime-vandalisme/story/16336057|site = tdg.ch|date = 27 août 2014|consulté le = 27 août 2014}}.</ref>. |
Le {{date-|25 août 2014}} le monument a été la cible d'un jeune originaire du [[Bangladesh]], qui a expliqué son geste par ses convictions religieuses<ref>{{Lien web|langue = Français|titre = Le mur des Réformateurs victime de vandalisme|url = https://www.tdg.ch/geneve/mur-reformateurs-victime-vandalisme/story/16336057|site = tdg.ch|date = 27 août 2014|consulté le = 27 août 2014}}.</ref>. |
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Dans la nuit du 3 au 4 mars 2019, des activistes [[Féminisme|féministes]] ont tagué le socle sur lequel reposent les statues des quatre réformateurs avec l'inscription : « Où sont les femmes ? »<ref>{{Article|langue=fr |auteur1=Hélène Richard-Favre |titre=Où sont les femmes dit ce tag. Là où elles s’activent? |périodique=[[Tribune de Genève]] |date=5.3.2019 |lire en ligne=http://voix.blog.tdg.ch/archive/2019/03/05/ou-sont-les-femmes-dit-ce-tag-la-ou-elles-s-activent.html |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr |auteur1= |titre=Des activistes féministes taguent des monuments genevois |
Dans la nuit du 3 au {{date-|4 mars 2019}}, des activistes [[Féminisme|féministes]] ont tagué le socle sur lequel reposent les statues des quatre réformateurs avec l'inscription : « Où sont les femmes ? »<ref>{{Article|langue=fr |auteur1=Hélène Richard-Favre |titre=Où sont les femmes dit ce tag. Là où elles s’activent? |périodique=[[Tribune de Genève]] |date=5.3.2019 |lire en ligne=http://voix.blog.tdg.ch/archive/2019/03/05/ou-sont-les-femmes-dit-ce-tag-la-ou-elles-s-activent.html |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr |auteur1= |titre=Des activistes féministes taguent des monuments genevois |
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|périodique=[[Tribune de Genève]] |date=4.3.2019 |issn= |lire en ligne=https://www.tdg.ch/geneve/activistes-feministes-graffent-monuments-genevois/story/19001175 |consulté le=18 juillet 2019}}. [https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/tags-feministes-monuments-genevois/story/17034443 Photographies].</ref>. À peine nettoyé, le piédestal est à nouveau tagué le 14 mars 2019 avec l'inscription faite à la bombe de peinture noire : « Où sont les [[queer]]s ? »<ref>{{Lien web|langue=fr |url=https://renverse.co/Ou-sont-les-queers-1949 |titre=Où sont les queers ? |auteur= |date=14.3.2019 |site=renverse.co |éditeur=Renversé |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. Dans la nuit du 14 au 15 juillet 2019, le groupe central des quatre réformateurs est aspergé de peinture de couleurs rouge, orange, jaune, vert, bleu et violet, dans l'ordre de celles du [[drapeau arc-en-ciel]] de la [[Mouvement LGBT|mouvance LGBT]]. La [[Genève|Ville de Genève]] a déposé une plainte pénale<ref>{{Article|langue=fr |auteur1=Michel Pralong |titre=Le Mur des Réformateurs éclaboussé de peinture |périodique=[[Le Matin (Suisse)|Le Matin]] |date=15.7.2019 |lire en ligne=https://www.lematin.ch/suisse/mur-reformateurs-eclabousse-peinture/story/18596993 |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
|périodique=[[Tribune de Genève]] |date=4.3.2019 |issn= |lire en ligne=https://www.tdg.ch/geneve/activistes-feministes-graffent-monuments-genevois/story/19001175 |consulté le=18 juillet 2019}}. [https://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/tags-feministes-monuments-genevois/story/17034443 Photographies].</ref>. À peine nettoyé, le piédestal est à nouveau tagué le {{date-|14 mars 2019}} avec l'inscription faite à la bombe de peinture noire : « Où sont les [[queer]]s ? »<ref>{{Lien web|langue=fr |url=https://renverse.co/Ou-sont-les-queers-1949 |titre=Où sont les queers ? |auteur= |date=14.3.2019 |site=renverse.co |éditeur=Renversé |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. Dans la nuit du 14 au {{date-|15 juillet 2019}}, le groupe central des quatre réformateurs est aspergé de peinture de couleurs rouge, orange, jaune, vert, bleu et violet, dans l'ordre de celles du [[drapeau arc-en-ciel]] de la [[Mouvement LGBT|mouvance LGBT]]. La [[Genève|Ville de Genève]] a déposé une plainte pénale<ref>{{Article|langue=fr |auteur1=Michel Pralong |titre=Le Mur des Réformateurs éclaboussé de peinture |périodique=[[Le Matin (Suisse)|Le Matin]] |date=15.7.2019 |lire en ligne=https://www.lematin.ch/suisse/mur-reformateurs-eclabousse-peinture/story/18596993 |consulté le=18 juillet 2019}}.</ref>. |
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==Références== |
== Références == |
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{{Références}} |
{{Références}} |
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=== Bibliographie === |
=== Bibliographie === |
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* ''Paul Landowski, La pierre d'éternité''. L'ouvrage a été publié en 2004 à l'occasion de l'exposition « Paul Landowski La pierre d'éternité |
* ''Paul Landowski, La pierre d'éternité''. L'ouvrage a été publié en 2004 à l'occasion de l'exposition « Paul Landowski La pierre d'éternité » présentée à l'[[Historial de la Grande Guerre]] de [[Péronne (Somme)|Péronne]] dans la Somme |
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* François Bouchard, Marie Bouchard, Antoinette Lenormand-Romain, ''Bouchard, l'atelier du sculpteur'', Paris, Musée Bouchard, 1995, 120 p. (Association des amis de Henri Bouchard [http://www.bouchard-sculpteur.com]) |
* François Bouchard, Marie Bouchard, Antoinette Lenormand-Romain, ''Bouchard, l'atelier du sculpteur'', Paris, Musée Bouchard, 1995, 120 p. (Association des amis de Henri Bouchard [http://www.bouchard-sculpteur.com]) |
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* {{Lien web|langue=fr |url=http://blog.mahgeneve.ch/le-mur-des-reformateurs/ |titre=Le Mur des Réformateurs |sous-titre=Une architecture monumentale et novatrice |série=Expositions |auteur=Alexandre Fiette |jour=10|mois=10|année=2017 |site=blog.mahgeneve.ch |éditeur=[[Musée d'Art et d'Histoire de Genève]] |en ligne le= |consulté le=18 février 2018 |id=}} {{plume}} |
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* [http://www.ville-geneve.ch/faire-geneve/decouvrir-geneve-quartiers/patrimoine-monuments/reformateurs/ « Mur des réformateurs », sur le site officiel de la ville de Genève] |
* [http://www.ville-geneve.ch/faire-geneve/decouvrir-geneve-quartiers/patrimoine-monuments/reformateurs/ « Mur des réformateurs », sur le site officiel de la ville de Genève] |
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de la Réformation
Type | |
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Parc des Bastions avec Mur des Réformateurs (d) |
Architecte | |
Construction |
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Le Monument international de la Réformation, généralement connu sous le nom de Mur des réformateurs, se situe à Genève (Suisse). Érigé dans l'actuel parc des Bastions et long d'une centaine de mètres, il est adossé à une partie des anciennes murailles construites au XVIe siècle et qui entourent la ville jusqu'au milieu du XIXe siècle. Le monument est construit dès 1909 pour le 400e anniversaire de la naissance de Jean Calvin et le 350e anniversaire de la fondation de l'Académie de Genève devenue aujourd'hui l'Université de Genève.
Le monument – réalisé en pierre de Pouillenay – est composé d'un rempart gravé et orné de bas-reliefs, devant lequel sont dressées, au centre, les statues de quatre réformateurs ayant œuvré à Genève, et, de chaque côté, les statues de six pionniers ou protecteurs de la Réforme protestante en Europe et aux États-Unis. L'ensemble est protégé par une pièce d'eau rappelant le fossé des anciennes fortifications.
Personnalités représentées
[modifier | modifier le code]Au centre du mur, hautes de cinq mètres, sont réunies les statues de quatre figures marquantes du mouvement réformateur protestant :
- Guillaume Farel (1489-1565), l'un des instigateurs de la Réforme à Genève,
- Jean Calvin (1509-1564), le personnage central du mouvement,
- Théodore de Bèze (1519-1605), recteur de l'Académie de Genève,
- John Knox (1513-1572), fondateur du culte presbytérien en Écosse,
Tous les quatre sont vêtus de la robe pastorale (ou « robe de Genève ») et tiennent la Petite bible du peuple chrétien à la main[réf. souhaitée]. À leurs pieds, les armoiries de Berne, Genève et du royaume d'Écosse rappellent d'une part les liens étroits unissant les deux cantons – signataires d'un traité de combourgeoisie en 1526 (avec Fribourg) et 1584 (avec Zurich) – et d'autre part l'origine de John Knox et l'importance du calvinisme en Écosse.
Dans le mur est gravée la devise de Genève : Post tenebras lux (Après les ténèbres, la lumière). De plus, sont mentionnées à l'extrême gauche, la date de l'adoption officielle de la Réforme à Genève, 1536, et à l'extrême droite, la date de l'Escalade, 1602. Genève sauve la Réforme en 1602, puisqu'elle sauve autant son indépendance politique que religieuse contre les troupes (en grande partie mercenaires) du duc de Savoie Charles-Emmanuel Ier qui voulait ramener la république genevoise dans le giron ducal savoyard pour en faire sa capitale et y réintroduire la foi catholique[1].
De part et d'autre des figures centrales se trouvent les statues et bas-reliefs représentant les grandes figures protestantes des différents pays calvinistes et des éléments cruciaux dans le développement du mouvement :
- À gauche du groupe central se trouvent l'amiral de Coligny pour la France, Guillaume Ier Le Taciturne pour les Pays-Bas et Frédéric-Guillaume de Brandebourg, protecteur des réfugiés huguenots, pour l'Allemagne.
- À droite du groupe central se trouvent Roger Williams pour la Nouvelle-Angleterre, Olivier Cromwell pour l'Angleterre et István Bocskay pour la Hongrie.
- Aux extrémités respectives de l'esplanade faisant face au monument, deux stèles rappellent le souvenir de Martin Luther, l'instigateur du protestantisme, et d'Ulrich Zwingli, l'un des hommes qui ont converti une partie de la Suisse à celui-ci, à commencer par Zurich[2].
Historique
[modifier | modifier le code]C'est à la suite d'un âpre débat sur l'emplacement où il convenait d'élever le monument qu'est lancé en 1908 un concours international pour son installation dans la promenade des Bastions qui abrite un jardin botanique depuis 1817. Le concours suscite un très large intérêt et les projets rendus recourent à une grande variété de solutions.
Le projet, primé au terme d'un concours parmi 71 autres propositions, est l'œuvre de quatre architectes suisses (dont Alphonse Laverrière et Jean Taillens). Les statues sont réalisées par deux sculpteurs français : Paul Landowski et Henri Bouchard[2].
En 1908, les autorités genevoises rejettent l'idée, promue par les libres-penseurs, qu'une statue de Michel Servet se dresse près du Mur des réformateurs. Cette statue sera érigée en France, à Vienne.
Des travaux de réfection se déroulent en 1985-1987, le monument étant dégradé par des infiltrations d'eau, par la pollution, et par des actes de vandalisme[3].
Le , lors de la fête de la Réformation, est gravé dans la pierre du mur le nom de trois autres précurseurs de la Réforme : Pierre Valdo, John Wyclif, Jean Hus et celui de la première femme à y figurer, au titre de théologienne et historienne de la Réforme, Marie Dentière, originaire de Tournai.
Vandalisme
[modifier | modifier le code]Déjà en 1933, de grandes lettres rouges sont peintes sur le mur qui prolonge le monument, un graffiti attribué à des militants du parti socialiste[4].
Dans les années 1960, le monument est maculé au moins neuf fois, le plus souvent de peinture rouge (minium) versée depuis la rue de la Croix-Rouge qui domine le mur. Les têtes de Calvin et des trois autres réformateurs sont visées. Les autorités tentent de protéger le monument en plantant une quinzaine de houx au long du mur le surplombant, une mesure inefficace. Plutôt que de gratter la pierre (déjà 2,5 cm ont été retirés), on applique une pâte qui aspire et dissout la couleur[5]. Le monument est à nouveau « souillé » en 1976, à la veille de la manifestation des Clefs de Saint-Pierre (récolte de fonds pour l’entretien de la cathédrale). À cette date, aucun vernis protecteur adéquat n'a encore été trouvé[6].
En 1986, des graffitis et de la peinture causent à nouveau d’importants dégâts, avec pour texte central « ROCK, vioc à l’asile, rock à la ville » (vioc soit « les vieux »)[7]. Les travaux de réfection du monument en 1985-1987 comprennent le remplacement des têtes de Bèze et de Calvin, victimes de « nombreux actes de vandalisme »[3]. Un enduit de protection est appliqué en 1989, qui « permet à la pierre de respirer à 95 % »[8].
Le le monument a été la cible d'un jeune originaire du Bangladesh, qui a expliqué son geste par ses convictions religieuses[9].
Dans la nuit du 3 au , des activistes féministes ont tagué le socle sur lequel reposent les statues des quatre réformateurs avec l'inscription : « Où sont les femmes ? »[10],[11]. À peine nettoyé, le piédestal est à nouveau tagué le avec l'inscription faite à la bombe de peinture noire : « Où sont les queers ? »[12]. Dans la nuit du 14 au , le groupe central des quatre réformateurs est aspergé de peinture de couleurs rouge, orange, jaune, vert, bleu et violet, dans l'ordre de celles du drapeau arc-en-ciel de la mouvance LGBT. La Ville de Genève a déposé une plainte pénale[13].
Références
[modifier | modifier le code]- Stéphane Gal, Charles-Emmanuel de Savoie. La politique du précipice, Payot, collection « Biographie Payot », 2012. (ISBN 9782228907217)
- Alexandre Fiette, « Le Mur des Réformateurs : Une architecture monumentale et novatrice », Expositions, sur blog.mahgeneve.ch, Musée d'Art et d'Histoire de Genève, (consulté le )
- « Mur des Réformateurs : toilette terminée », Journal de Genève, , p. 27 (lire en ligne, consulté le ).
- « Sans vergogne », Journal de Genève, , p. 6 (lire en ligne, consulté le ).
- J.-D. C., « Pour la huitième fois, le mur des Réformateurs souillé au minium », Journal de Genève, , p. 13 (lire en ligne, consulté le ). Voir aussi les articles publiés les 2 juin et 25 novembre 1964, 23 mars, 24, 26, 28, et 29 avril, 8 (traitement avec une pâte) et 21 juillet 1965, 10 novembre 1967. Ainsi que le 30 avril 1965 dans la Gazette de Lausanne.
- « Le mur des Réformateurs barbouillé par des vandales », Journal de Genève, , p. 25 (lire en ligne, consulté le ).
- J. de Ch., « Mur des Réformateurs : des milliers de francs de dégâts », Journal de Genève, , p. 27 (lire en ligne, consulté le ).
- « Halte aux tags ! Le roi de la propreté débarque », Journal de Genève, , p. 47 (lire en ligne, consulté le ). Il s'agit du BAT 420, de la société Soft Applications.
- « Le mur des Réformateurs victime de vandalisme », sur tdg.ch, (consulté le ).
- Hélène Richard-Favre, « Où sont les femmes dit ce tag. Là où elles s’activent? », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le ).
- « Des activistes féministes taguent des monuments genevois », Tribune de Genève, (lire en ligne, consulté le ). Photographies.
- « Où sont les queers ? », sur renverse.co, Renversé, (consulté le ).
- Michel Pralong, « Le Mur des Réformateurs éclaboussé de peinture », Le Matin, (lire en ligne, consulté le ).
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Paul Landowski, La pierre d'éternité. L'ouvrage a été publié en 2004 à l'occasion de l'exposition « Paul Landowski La pierre d'éternité » présentée à l'Historial de la Grande Guerre de Péronne dans la Somme
- François Bouchard, Marie Bouchard, Antoinette Lenormand-Romain, Bouchard, l'atelier du sculpteur, Paris, Musée Bouchard, 1995, 120 p. (Association des amis de Henri Bouchard [1])
- Alexandre Fiette, « Le Mur des Réformateurs : Une architecture monumentale et novatrice », Expositions, sur blog.mahgeneve.ch, Musée d'Art et d'Histoire de Genève, (consulté le )
Liens externes
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