Nicolas Piemont
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Nicolas Piemont (ou Pimont), surnommé Opgang, né en 1659[Note 1] à Amsterdam et mort en 1709 à Vollenhove, est un peintre paysagiste. Il surpasse ses maîtres dans le paysage mais dessine mal les personnages. Ne pouvant vivre avec la femme qu'il aimait, il est sur le point de se suicider, mais son maître lui conseille de partir en Italie. Il y passe plusieurs années. Endetté, il est contraint d'épouser sa logeuse. Veuf, il retourne en Hollande et retrouve sa bien-aimée.
Biographie
Jeunesse en Hollande
Nicolas Piemont naît en 1659 à Amsterdam[4],[5]. Il a successivement pour maîtres Martinus Saagmolen et Nicolaes Molenaer[6], ce dernier le forme pendant quelques années[7]. Il surpasse ses deux maîtres dans le paysage[6].
Il est sur le point de se suicider en voyant une jeune femme qu'il aimait éperdument et dont il était aimé, épouser, par ordre de sa famille, un homme plus riche que lui[4]. Molenaer le dissuade de passer à l'acte et lui conseille un voyage à Rome[8].
Italie
Nicolas Piemont se présente à Jean-Baptiste de Champaigne en [9], mais au bout d'un mois, le peintre français est rappelé à Paris et part subitement[10]. Nicolas Piemont s'adonne à l'étude avec un zèle extrême et reçoit de ses camarades le surnom d'Opgang (élévation)[4]. Nicolas Piemont, pour oublier la jeune femme, se livre bientôt à la dissipation et il s'endette[4]. Il est logé par une maitresse de cabaret, mais étant à court d'argent et risquant la prison, un ami lui conseille d'épouser sa logeuse[11]. Au bout d'une heure, il réussit à le convaincre, en disant que c'était une fort belle femme et que les peintres d'histoire la regardent comme un modèle parfait pour les femmes héroïques, ajoutant que malgré son caractère rude à l'extérieur, elle serait douce à la maison[11]. Nicolas Piemont épouse donc cette femme afin de s'acquitter envers elle[4],[Note 2]. Sa femme a trente-cinq ans[13]. À partir de ce moment, il rompt avec la débauche et ne s'occupe plus que de son art[4]. Sa femme gère sa maison[14], où il vit avec elle à Rome[15]. Heureux avec elle[16], il devient veuf dix-sept ans plus tard, à la tête d'une petite fortune, puis il retourne en Hollande[4].
Retour en Hollande
Là, il retrouve la femme qu'il aimait jadis et qui est également devenue veuve, l'épouse et se retire avec elle à Vollenhove, où il meurt quatre ans après[4], en 1709[17].
Œuvres
La plupart de ses paysages se trouvent en Italie[4]. Nicolas Piemont qui dessinait mal les personnages, en mettait peu dans ses tableaux ou les faisait exécuter par d'autres artistes[4]. D'après le Bénézit, les personnages de ses tableaux ont parfois été peints par Jacob de Heusch[17]. Il est le plus habile des imitateurs de Jan Both[5].
On peut citer parmi ses œuvres :
- Deux paysages italiens, l'un conservé à Vienne et l'autre au Liechtenstein[17].
- Dans les vieux catalogues, plusieurs paysages avec figures de Jacob de Heusch[17].
- Paysage, conservé au musée de Bruxelles[18], 97 × 116 cm, acheté 8 800 francs à la vente Courtebonne, à Anvers, en 1880. Description : « Au premier plan, au milieu , trois pêcheurs lèvent leur filets; à gauche, deux paysans assis sur le bord d'une route, au fond de laquelle, près d'une porte cintrée, s'avance un paysan conduisant une charrette ; à droite, une chute d'eau, et sur un pont, un berger et son troupeau. »[19].
- Paysage avec des montagnes et sur le sommet de l'une des ruines d'un vieux château, Galerie électorale à Dresde, toile de 3 pieds et 1 pouce de largeur et 2 pieds et 10 pouces de hauteur. Description : « Au bas des pêcheurs trainent le filet, l'on y voit aussi un troupeau des brebis et des chèvres, qui broutent. »[20].
- Le musée de Grenoble conserve de lui un Paysage datant de 1709[21].
Nicolas Piemont signe « PiMCиT »[22]. Ses œuvres ont inspiré Jan van Huysum[23].
Portrait de Nicolas Piemont
Un artiste qui signe « CH. », a réalisé un portrait de Nicolas Piemont, le dessin figure dans le livre De levens en werken der Hollandsche en Vlaamsche kunstschilders, beeldhouvers, graveurs en bouwmeesters[24].
Notes et références
Notes
- Selon quelques sources dont le Bénézit de 2006[1] et le site akoun.com[2], Nicolas Piemont naît en 1644. L'année 1659 semble plus cohérente, car Collin de Plancy écrit que Nicolas Piemont a vingt deux ans en mai 1680[3].
- Selon le Bryan's dictionary of painters and engravers, le sobriquet Opgang lui est conféré en conséquence de son mariage avec la propriétaire de la Guilde[12].
Références
- (en) « Nicolas Piemont », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
- « Nicolas Piemont dit, OPGANG [1644-1709] », sur akoun.com (consulté le ).
- Collin de Plancy 1848, p. 180-181.
- Larousse 1874, p. 972.
- E. D.-Gr. 1899, p. 877.
- A. De L. 1866, p. 123.
- Bartsch 1805, p. 3.
- Collin de Plancy 1848, p. 184.
- Collin de Plancy 1848, p. 180.
- Collin de Plancy 1848, p. 182.
- Collin de Plancy 1848, p. 186.
- Bryan 1904, p. 116.
- Collin de Plancy 1848, p. 185.
- A. De L. 1866, p. 124.
- Descamps 1760, p. 402.
- Collin de Plancy 1848, p. 187.
- Bénézit 1924, p. 484.
- Wauters 1900, p. 116.
- Lafenestre et Richtenberger 1895, p. 77-78.
- Galerie électorale à Dresde, Folino et Boetius 1765, p. 136.
- Claye 1980, p. 10.
- Wurzbach 1910, p. 329.
- Musée d'Arts de Nantes 1843, p. 143-144.
- Immerzeel 1842, p. 304.
Annexes
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jean-Baptiste Descamps, « Nicolas Piemont », dans La Vie des Peintres Flamands, Allemands et Hollandois : avec des portraits gravés en Taille-douce, une indication de leurs principaux Ouvrages, & des réflexions sur leurs différentes manieres, t. 3, (lire en ligne), p. 401-402
- Galerie électorale à Dresde, Folino et Boetius, « Nicolas Piemont », dans Catalogue des tableaux de la Galerie électorale à Dresde, (lire en ligne), p. 136
- Adam von Bartsch, Le peintre graveur, vol. 4, (lire en ligne), p. 3
- (nl) Johannes Immerzeel, « Piemont (Nicolaas) », dans De levens en werken der Hollandsche en Vlaamsche kunstschilders, beeldhouvers, graveurs en bouwmeesters, vol. 2, J. C. van Kesteren, (lire en ligne), p. 304
- Musée d'Arts de Nantes, « Van Huysum (Jean) », dans Catalogue des tableaux et statues du Musée de la ville de Nantes, (lire en ligne), p. 143-144
- Jacques Albin Simon Collin de Plancy, « Le peintre dans l'embarras », dans Légendes de l'histoire de Belgique, ou, Les douze convives du chanoine de Tours, H. Dessain, , 356 p. (lire en ligne), p. 179-188
- A. De L., « Piémont (Nicolas) », dans Nouvelle Biographie générale, vol. 40, (lire en ligne), p. 123-124
- Pierre Larousse, « Piémont (Nicolas) », dans Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, vol. 12, (lire en ligne), p. 972
- Georges Lafenestre et Eugène Richtenberger, « Pimont ou Piémont (Nicolas) », dans La peinture en Europe : La Belgique, Paris, Librairies imprimeries réunies, (lire en ligne), p. 77-78
- E. D.-Gr., « Piemont ou Pimont (Nicolas) », dans La Grande Encyclopédie, vol. 26, (lire en ligne), p. 877
- Alphonse-Jules Wauters, Le Musée de Bruxelles, tableaux anciens, notice, guide et catalogue., (lire en ligne), p. 116
- (en) Michael Bryan, « Piemont, Nicolaas », dans Bryan's dictionary of painters and engravers, vol. 4, (lire en ligne), p. 116
- (de) Alfred von Wurzbach, « Piemont », dans Niederländisches künstler-lexikon : auf grund archivalischer forschungen bearbeitet, vol. 2, (lire en ligne), p. 329
- Emmanuel Bénézit, « Piemont (Nicolas) ou Pimont dit Opgang », dans Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, t. 3, Paris, Gründ, , 1160 p. (lire en ligne), p. 484
- J. Claye, Gazette des beaux-arts, (lire en ligne), p. 10
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :