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L’'''Abbaye de Reichenau''' est un [[monastère]] d’[[Allemagne]], dans le Land du [[Bade-Wurtemberg]], se trouvant sur l’[[Île de Reichenau|île homonyme]], située sur l'[[Untersee (lac de Constance)|Untersee]], partie inférieure du [[lac de Constance]].
L’'''abbaye de Reichenau''' est un [[monastère]] d’[[Allemagne]], dans le Land du [[Bade-Wurtemberg]], se trouvant sur l’[[Île de Reichenau|île homonyme]], située sur l'[[Untersee (lac de Constance)|Untersee]], partie inférieure du [[lac de Constance]].

L'abbaye principale est à Mittelzell (Zell vient du latin ''cella''), au centre de l'île. Elle se distingue par un [[massif occidental]] et ses portails annexes divisés en une structure tripartite marquée par des [[lésène]]s qui trahissent l'intérieur avec une zone d'escalier. Cette architecture est révélatrice de la mise en place d'une esthétique ottonienne (zone septentrionale). Deux ''cellae'' annexes sont ensuite fondées aux deux extrémités de l'île, dont subsistent les églises : [[Église Saints-Pierre-et-Paul de Niederzell|Niederzell]] et [[Église Saint-Georges d'Oberzell|Oberzell]].


== Histoire ==
== Histoire ==
[[Image:Niederzell.jpg|thumb|left|Saint-Pierre-et-Paul à Niederzell]]
[[Fichier:Niederzell.jpg|thumb|left|[[Église Saints-Pierre-et-Paul de Niederzell]].]]


Le [[monastère]] est fondé en [[724]] par l'[[évêque]] [[missionnaire (chrétien)|missionnaire]] [[saint Pirmin]], et jouit du soutien des rois [[carolingiens]].
Le [[monastère]] est fondé en [[724]] par l'[[évêque]] [[missionnaire (chrétien)|missionnaire]] [[saint Pirmin]], à l'époque de l'extension du [[Règle de saint Colomban|monachisme colombanien]] (tout comme l'abbaye voisine de [[Abbaye de Saint-Gall|Saint-Gall]]), puis jouit du soutien des rois [[carolingiens]].


Le premier apogée du monastère se situe à la fin du {{VIIIe siècle}} et au {{IXe siècle}}. [[Waldo de Reichenau|Waldo]] (v. 740 - † 814 à Paris), abbé de [[786]] à [[806]] (et en même temps [[Liste des évêques de Bâle|évêque de Bâle]]), est le fondateur de l'école de Reichenau.
Le premier apogée du monastère se situe à la fin du {{sp-|VIII|e|et au|IX|e}}. [[Waldo de Reichenau|Waldo]] (v. 740 - † 814 à Paris), abbé de [[786]] à [[806]] (et en même temps [[Liste des évêques de Bâle|évêque de Bâle]]), est le fondateur de l'école de Reichenau où [[Gottschalk d'Orbais|Gottschalk]] suivit l'enseignement de maître Talon ou Tatton, moine célèbre par son savoir et l'éclat de sa vertu, qui occupa à Reichenau les fonctions de modérateur de l'école<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Nicolas Du Bout|titre=Histoire de l'abbaye d'Orbais|éditeur=A. Picard|lieu=Paris|année=1890|pages totales=706|passage=|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k141852c}}|consulté le=18 mai 2019}}.</ref>.


[[Heito]] (Haito)<ref>{{de}} [http://www.altbasel.ch/fussnoten/haito.html Biographie de l'évêque Haito de Bâle]</ref> (v. 762 - † 836), abbé de [[806]] à [[823]] (et également [[Liste des évêques de Bâle|évêque de Bâle]]), est le bâtisseur de la première [[Plan basilical|basilique]] de Mittelzell, et Hatton {{Ier}} <ref>{{de}} [http://de.wikipedia.org/wiki/Hatto_I. Hatto I]</ref> (v. 850 - † 913), abbé de [[888]] à [[891]], puis [[archevêque de Mayence]], construit l'église Saint-Georges d'Oberzell.
[[Heito]] (Haito)<ref>{{de}} [http://www.altbasel.ch/fussnoten/haito.html Biographie de l'évêque Haito de Bâle].</ref> (v. 762 - † 836), abbé de 806 à 823 (et également [[Liste des évêques de Bâle|évêque de Bâle]]), est le bâtisseur de la première [[Plan basilical|basilique]] de Mittelzell, et [[Hatton Ier|Hatton {{Ier}}]] (v. 850 - † 913), abbé de 888 à 891, puis [[archevêque de Mayence]], construit l'église [[Église Saint-Georges d'Oberzell|Saint-Georges d'Oberzell]].


La deuxième grande période de Reichenau se situe à l'époque des rois [[ottoniens]], vers l'[[an mil]], avec les évêques « dorés » [[Witigowo]] abbé de [[985]]-[[997]], Immon ([[1006]]-[[1008]]) et Bernon ([[1008]]-[[1048]]). À cette époque Reichenau est une école d’écriture célèbre qui produit les plus belles [[enluminure]]s de la Renaissance ottonienne, comme le ''[[Codex Egberti]]'' et le ''[[Psautier d'Egbert]]'', ainsi que les fresques de l’église Saint-Georges ou l'[[historiographie]] du célèbre chroniqueur [[Herman de Reichenau]] († [[1054]]), surnommé Hermann le Contrefait. Une dernière époque de splendeur de l'abbaye aura lieu pendant le règne de l'abbé Diethelm de Krenklingen ([[1169]]-[[1206]]).
La deuxième grande période de Reichenau se situe à l'époque des rois [[ottoniens]], vers l'[[an mil]], avec les évêques « dorés » [[Witigowo]] abbé de 985-997, Immon (1006-1008) et Bernon (1008-1048). À cette époque Reichenau est une [[École de Reichenau|école d’écriture célèbre]] qui produit les plus belles [[enluminure]]s de la Renaissance ottonienne, comme le ''[[Codex Egberti]]'' et le ''[[Psautier d'Egbert]]'', ainsi que les fresques de l’église Saint-Georges ou l'[[historiographie]] du célèbre chroniqueur [[Herman de Reichenau]] († 1054), surnommé Hermann le Contrefait. Une dernière époque de splendeur de l'abbaye aura lieu pendant le règne de l'abbé Diethelm de Krenklingen (1169-1206).


Le Bas [[Moyen Âge]] connaît un rapide déclin du monastère, malgré plusieurs tentatives de réforme. En [[1402]], il n'y a plus que deux moines.
Le Bas [[Moyen Âge]] connaît un rapide déclin du monastère, malgré plusieurs tentatives de réforme. En 1402, il n'y a plus que deux moines.


Au {{XVe siècle}}, l'idéal monastique [[bénédictin]] reprend du lustre et la [[cathédrale]] de Mittelzell est agrandie avec un chœur [[Architecture gothique|gothique]] tardif ; le chroniqueur Gallus Oehem écrit une histoire du monastère.
Au {{s-|XV}}, l'idéal monastique [[bénédictin]] reprend du lustre et la [[cathédrale]] de Mittelzell est agrandie avec un chœur [[Architecture gothique|gothique]] tardif ; le chroniqueur Gallus Oehem écrit une histoire du monastère.


En [[1540]], Markus de Knöringen renonce à diriger l'abbaye et se retire à l'[[évêché]] de [[Constance (Allemagne)|Constance]]. Reichenau n'est plus qu'un bureau d'administration avec douze moines. L'auto-suffisance de la communauté spirituelle sur l'île prend fin avec la dissolution du monastère en [[1803]], à cause [[recès d'Empire|des lois]] de [[sécularisation]].
En 1540, Markus de Knöringen renonce à diriger l'abbaye et se retire à l'[[évêché]] de [[Constance (Allemagne)|Constance]]. Reichenau n'est plus qu'un bureau d'administration avec douze moines. L'autosuffisance de la communauté spirituelle sur l'île prend fin avec la dissolution du monastère en 1803, à cause [[recès d'Empire|des lois]] de [[sécularisation]].


Une petite communauté de [[bénédictin]]s vit à nouveau sur l'île depuis [[2001]].
Une petite communauté de [[bénédictin]]s vit à nouveau sur l'île depuis 2001.


== Création légendaire ==
== Création légendaire ==

L'île Reichenau appartenait au domaine d'un noble nommé Sintlas qui habitait le château de Sandeck sur la commune actuelle du [[Salenstein]] à l'opposé de la rive suisse. De ce fait, l'île s'est d'abord appelée Sintlas-Au ou Sindleozesauua.
L'île Reichenau appartenait au domaine d'un noble nommé Sintlas qui habitait le château de Sandeck sur la commune actuelle du [[Salenstein]] à l'opposé de la rive suisse. De ce fait, l'île s'est d'abord appelée Sintlas-Au ou Sindleozesauua.


Quand [[saint Pirmin]] arrive à Untersee en [[724]], Sintlas lui demande de construire une chapelle dans la région. Pirmin choisit l'île de Reichenau. Elle était couverte d'une forêt vierge peuplée de serpents, de crapauds et d'insectes.
Quand [[saint Pirmin]] arrive à Untersee en 724, Sintlas lui demande de construire une chapelle dans la région. Pirmin choisit l'île de Reichenau. Elle était couverte d'une forêt vierge peuplée de serpents, de crapauds et d'insectes.


Pirmin fit des miracles : une source jaillit là où il mit pied sur l'île. La vermine s'enfuit en trois jours en nageant sur le lac.
Pirmin fit des miracles : une source jaillit là où il mit pied sur l'île. La vermine s'enfuit en trois jours en nageant sur le lac.
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== Culture ==
== Culture ==
Le monastère était un des centres culturels et scientifiques importants des royaumes [[carolingiens]] et [[ottoniens]] du Haut [[Moyen Âge]].


Entre autres, le monastère de Reichenau fut la résidence de l'abbé [[Walafrid Strabon]] qui écrivit en 824 ''Visio Wettini'', et en 827 le premier ouvrage de botanique, ''Liber de cultura hortorum'' (« Les Soins des jardins »).
Le monastère était un des centres culturels et scientifiques importants des royaumes [[carolingiens]] et [[Ottoniens]] du Haut [[Moyen Âge]].


Le plus important et influent abbé de Reichenbau fut [[Hatton Ier|Hatton I{{er}}]] de 888 à 893. Nommé archevêque de Mayence en 891, il fut chancelier et conseiller du roi [[Arnulf de Carinthie]]. Hatton accompagne à [[Rome]] le roi qui est couronné empereur par le [[pape]] en [[895]]. Il y reçoit des mains du pape [[Formose (pape)|Formose]] (891-896) les [[relique]]s de [[saint Georges]], point de départ de l'église abbatiale du même nom.
Entre autres, le monastère de Reichenau fut la résidence de l'abbé [[Walafrid Strabon]] qui écrivit en [[824]] ''Visio Wettini'', et en [[827]] le premier ouvrage de botanique, ''Liber de cultura hortorum'' ("Les Soins des jardins").


Après le décès d'Arnulf en [[899]], Hatton devient régent de l'héritier, [[Louis IV de Germanie|Louis {{IV}}]], qui meurt à 18 ans en 911. Lui succèdera, comme roi de [[Francie orientale]], un neveu d'Arnulf, [[Conrad Ier de Germanie|Conrad {{Ier}}]].
Le plus important et influent abbé de Reichenbau fut Hatton II de [[888]] à [[913]]. Nommé [[archevêque]] de [[Mayence]] en [[891]], il fut chancelier et conseiller du roi [[Arnulf de Carinthie]]. Hatton accompagne à [[Rome]] le roi qui est couronné empereur par le [[pape]] en [[895]]. Il y reçoit des mains du pape [[Formose (pape)|Formose]] ([[891]]-[[896]]) les [[relique]]s de [[saint Georges]], point de départ de l'église abbatiale du même nom.

Après le décès d'Arnulf en [[899]], Hatton devient régent de l'héritier, [[Louis IV de Germanie|Louis {{IV}}]], qui meurt à 18 ans en [[911]]. Lui succèdera, comme roi de [[Francie Orientale]], un neveu d'Arnulf, [[Conrad Ier de Germanie|Conrad {{Ier}}]].


== Manuscrits composés à Reichenau ==
== Manuscrits composés à Reichenau ==
*[[Codex Egberti]]
* [[Codex Egberti]]
*[[Psautier d'Egbert]]
* [[Psautier d'Egbert]]
*[[Livre des Péricopes d'Henri II]]
* [[Livre des Péricopes d'Henri II]]
*[[Évangéliaire d'Otton III]]
* [[Évangéliaire d'Otton III]]
*[[Évangéliaire de Reichenau]]
* [[Évangéliaire de Reichenau]]


Les [[gloses de Reichenau]], manuscrit fondamental pour l'histoire de la langue française, n'ont pas été composées à Reichenau mais à [[Abbaye Saint-Pierre de Corbie|Corbie]] en [[Picardie]] ; elles doivent leur nom au fait qu'elles furent redécouvertes à Reichenau en 1863 par le philologue {{lien|lang=en|trad=Adolf Holtzmann}}<ref><small>[es]</small> Quirós, Manuel. 1986. Las glosas de Reichenau. Filología y Lingüística 12. 43–50, p. 43.</ref>.
== Notes ==

<references/>
== Sépultures à l’abbaye ==
* [[Gérold Ier de Vintzgau]]
* [[Charles le Gros]]
* [[Burchard III de Souabe]]
* [[Hermann Ier de Souabe]]

== Notes et références ==
{{Références}}


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
=== Articles connexes ===

* [[Abbaye de Metten]]
* [[Abbaye Sainte-Marie de Mittelzell]]
* [[Monastère de Niederaltaich]]
* [[École de Reichenau]]
* [[Latin vulgaire]]
* [[Latin vulgaire]]


=== Source ===
=== Source ===
* Helmut Maurer (dir.), ''Die Abtei Reichenau'', Jan Thorbeke Verlag, 1974, 600 p., très nombreuses ill. plans, en noir ou en couleurs.

On lira avec profit l'énorme travail sous la direction de Helmut Maurer
''Die Abtei Reichenau'', Jan Thorbeke Verlag, 1974, plus de 600 pages, très nombreuses ill. plans, en noir ou en couleurs.

=== Articles connexes ===
*[[Abbaye de Metten]]
*[[Abbaye Sainte-Marie de Mittelzell]]
*[[Monastère de Niederaltaich]]


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.stgallplan.org Manuscrits carolingiens du monastère de Reichenau]
* [http://www.stgallplan.org Manuscrits carolingiens du monastère de Reichenau]


{{Palette|Renaissance carolingienne|Renaissance ottonienne|Patrimoine mondial en Allemagne}}
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[[Catégorie:Abbaye en Bade-Wurtemberg|Reichenau]]
[[Catégorie:Patrimoine mondial en Allemagne]]
[[Catégorie:Patrimoine mondial en Allemagne]]
[[Catégorie:Abbaye fondée au VIIIe siècle]]

Dernière version du 2 juin 2024 à 23:21

Abbaye de Reichenau
Abbaye de Reichenau (Mittelzell)
Abbaye de Reichenau (Mittelzell)

Ordre Bénédictins
Fondation 724
Fermeture 1803
Diocèse Archidiocèse de Fribourg-en-Brisgau
Fondateur saint Pirmin
Personnes liées Waldo, Herman de Reichenau
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial (2000)
Localisation
Emplacement Île de Reichenau
Pays Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Coordonnées 47° 41′ 55″ nord, 9° 03′ 43″ est
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Abbaye de Reichenau
Géolocalisation sur la carte : Bade-Wurtemberg
(Voir situation sur carte : Bade-Wurtemberg)
Abbaye de Reichenau

L’abbaye de Reichenau est un monastère d’Allemagne, dans le Land du Bade-Wurtemberg, se trouvant sur l’île homonyme, située sur l'Untersee, partie inférieure du lac de Constance.

L'abbaye principale est à Mittelzell (Zell vient du latin cella), au centre de l'île. Elle se distingue par un massif occidental et ses portails annexes divisés en une structure tripartite marquée par des lésènes qui trahissent l'intérieur avec une zone d'escalier. Cette architecture est révélatrice de la mise en place d'une esthétique ottonienne (zone septentrionale). Deux cellae annexes sont ensuite fondées aux deux extrémités de l'île, dont subsistent les églises : Niederzell et Oberzell.

Église Saints-Pierre-et-Paul de Niederzell.

Le monastère est fondé en 724 par l'évêque missionnaire saint Pirmin, à l'époque de l'extension du monachisme colombanien (tout comme l'abbaye voisine de Saint-Gall), puis jouit du soutien des rois carolingiens.

Le premier apogée du monastère se situe à la fin du VIIIe et au IXe siècle. Waldo (v. 740 - † 814 à Paris), abbé de 786 à 806 (et en même temps évêque de Bâle), est le fondateur de l'école de Reichenau où Gottschalk suivit l'enseignement de maître Talon ou Tatton, moine célèbre par son savoir et l'éclat de sa vertu, qui occupa à Reichenau les fonctions de modérateur de l'école[1].

Heito (Haito)[2] (v. 762 - † 836), abbé de 806 à 823 (et également évêque de Bâle), est le bâtisseur de la première basilique de Mittelzell, et Hatton Ier (v. 850 - † 913), abbé de 888 à 891, puis archevêque de Mayence, construit l'église Saint-Georges d'Oberzell.

La deuxième grande période de Reichenau se situe à l'époque des rois ottoniens, vers l'an mil, avec les évêques « dorés » Witigowo abbé de 985-997, Immon (1006-1008) et Bernon (1008-1048). À cette époque Reichenau est une école d’écriture célèbre qui produit les plus belles enluminures de la Renaissance ottonienne, comme le Codex Egberti et le Psautier d'Egbert, ainsi que les fresques de l’église Saint-Georges ou l'historiographie du célèbre chroniqueur Herman de Reichenau († 1054), surnommé Hermann le Contrefait. Une dernière époque de splendeur de l'abbaye aura lieu pendant le règne de l'abbé Diethelm de Krenklingen (1169-1206).

Le Bas Moyen Âge connaît un rapide déclin du monastère, malgré plusieurs tentatives de réforme. En 1402, il n'y a plus que deux moines.

Au XVe siècle, l'idéal monastique bénédictin reprend du lustre et la cathédrale de Mittelzell est agrandie avec un chœur gothique tardif ; le chroniqueur Gallus Oehem écrit une histoire du monastère.

En 1540, Markus de Knöringen renonce à diriger l'abbaye et se retire à l'évêché de Constance. Reichenau n'est plus qu'un bureau d'administration avec douze moines. L'autosuffisance de la communauté spirituelle sur l'île prend fin avec la dissolution du monastère en 1803, à cause des lois de sécularisation.

Une petite communauté de bénédictins vit à nouveau sur l'île depuis 2001.

Création légendaire

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L'île Reichenau appartenait au domaine d'un noble nommé Sintlas qui habitait le château de Sandeck sur la commune actuelle du Salenstein à l'opposé de la rive suisse. De ce fait, l'île s'est d'abord appelée Sintlas-Au ou Sindleozesauua.

Quand saint Pirmin arrive à Untersee en 724, Sintlas lui demande de construire une chapelle dans la région. Pirmin choisit l'île de Reichenau. Elle était couverte d'une forêt vierge peuplée de serpents, de crapauds et d'insectes.

Pirmin fit des miracles : une source jaillit là où il mit pied sur l'île. La vermine s'enfuit en trois jours en nageant sur le lac.

Le saint et ses compagnons défrichèrent les lieux pour rendre l'île habitable puis fondèrent un premier monastère.

Le monastère était un des centres culturels et scientifiques importants des royaumes carolingiens et ottoniens du Haut Moyen Âge.

Entre autres, le monastère de Reichenau fut la résidence de l'abbé Walafrid Strabon qui écrivit en 824 Visio Wettini, et en 827 le premier ouvrage de botanique, Liber de cultura hortorum (« Les Soins des jardins »).

Le plus important et influent abbé de Reichenbau fut Hatton Ier de 888 à 893. Nommé archevêque de Mayence en 891, il fut chancelier et conseiller du roi Arnulf de Carinthie. Hatton accompagne à Rome le roi qui est couronné empereur par le pape en 895. Il y reçoit des mains du pape Formose (891-896) les reliques de saint Georges, point de départ de l'église abbatiale du même nom.

Après le décès d'Arnulf en 899, Hatton devient régent de l'héritier, Louis IV, qui meurt à 18 ans en 911. Lui succèdera, comme roi de Francie orientale, un neveu d'Arnulf, Conrad Ier.

Manuscrits composés à Reichenau

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Les gloses de Reichenau, manuscrit fondamental pour l'histoire de la langue française, n'ont pas été composées à Reichenau mais à Corbie en Picardie ; elles doivent leur nom au fait qu'elles furent redécouvertes à Reichenau en 1863 par le philologue Adolf Holtzmann (en)[3].

Sépultures à l’abbaye

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Notes et références

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  1. Nicolas Du Bout, Histoire de l'abbaye d'Orbais, Paris, A. Picard, , 706 p. (lire en ligne sur Gallica).
  2. (de) Biographie de l'évêque Haito de Bâle.
  3. [es] Quirós, Manuel. 1986. Las glosas de Reichenau. Filología y Lingüística 12. 43–50, p. 43.

Articles connexes

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  • Helmut Maurer (dir.), Die Abtei Reichenau, Jan Thorbeke Verlag, 1974, 600 p., très nombreuses ill. plans, en noir ou en couleurs.

Liens externes

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