Abbaye de Reichenau
Abbaye de Reichenau | |||
Saint-Georges à Oberzell | |||
Ordre | Bénédictins | ||
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Fondation | 724 | ||
Fermeture | 1803 | ||
Diocèse | Archidiocèse de Fribourg-en-Brisgau | ||
Fondateur | saint Pirmin | ||
Personnes liées | Waldo, Herman de Reichenau | ||
Protection | Patrimoine mondial (2000) | ||
Localisation | |||
Emplacement | Île de Reichenau | ||
Pays | Allemagne | ||
Coordonnées | 47° 41′ 55″ nord, 9° 03′ 43″ est | ||
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Géolocalisation sur la carte : Bade-Wurtemberg
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L’Abbaye de Reichenau est un monastère d’Allemagne, dans le Land du Bade-Wurtemberg, se trouvant sur l’île homonyme, située sur l'Untersee, partie inférieure du lac de Constance.
Histoire
Le monastère est fondé en 724 par l'évêque missionnaire saint Pirmin, et jouit du soutien des rois carolingiens.
Le premier apogée du monastère se situe à la fin du VIIIe siècle et au IXe siècle. Waldo (v. 740 - † 814 à Paris), abbé de 786 à 806 (et en même temps évêque de Bâle), est le fondateur de l'école de Reichenau.
Heito (Haito)[1] (v. 762 - † 836), abbé de 806 à 823 (et également évêque de Bâle), est le bâtisseur de la première basilique de Mittelzell, et Hatton Ier [2] (v. 850 - † 913), abbé de 888 à 891, puis archevêque de Mayence, construit l'église Saint-Georges d'Oberzell.
La deuxième grande période de Reichenau se situe à l'époque des rois ottoniens, vers l'an mil, avec les évêques « dorés » Witigowo abbé de 985-997, Immon (1006-1008) et Bernon (1008-1048). À cette époque Reichenau est une école d’écriture célèbre qui produit les plus belles enluminures de la Renaissance ottonienne, comme le Codex Egberti et le Psautier d'Egbert, ainsi que les fresques de l’église Saint-Georges ou l'historiographie du célèbre chroniqueur Herman de Reichenau († 1054), surnommé Hermann le Contrefait. Une dernière époque de splendeur de l'abbaye aura lieu pendant le règne de l'abbé Diethelm de Krenklingen (1169-1206).
Le Bas Moyen Âge connaît un rapide déclin du monastère, malgré plusieurs tentatives de réforme. En 1402, il n'y a plus que deux moines.
Au XVe siècle, l'idéal monastique bénédictin reprend du lustre et la cathédrale de Mittelzell est agrandie avec un chœur gothique tardif ; le chroniqueur Gallus Oehem écrit une histoire du monastère.
En 1540, Markus de Knöringen renonce à diriger l'abbaye et se retire à l'évêché de Constance. Reichenau n'est plus qu'un bureau d'administration avec douze moines. L'auto-suffisance de la communauté spirituelle sur l'île prend fin avec la dissolution du monastère en 1803, à cause des lois de sécularisation.
Une petite communauté de bénédictins vit à nouveau sur l'île depuis 2001.
Création légendaire
L'île Reichenau appartenait au domaine d'un noble nommé Sintlas qui habitait le château de Sandeck sur la commune actuelle du Salenstein à l'opposé de la rive suisse. De ce fait, l'île s'est d'abord appelée Sintlas-Au ou Sindleozesauua.
Quand saint Pirmin arrive à Untersee en 724, Sintlas lui demande de construire une chapelle dans la région. Pirmin choisit l'île de Reichenau. Elle était couverte d'une forêt vierge peuplée de serpents, de crapauds et d'insectes.
Pirmin fit des miracles : une source jaillit là où il mit pied sur l'île. La vermine s'enfuit en trois jours en nageant sur le lac.
Le saint et ses compagnons défrichèrent les lieux pour rendre l'île habitable puis fondèrent un premier monastère.
Culture
Le monastère était un des centres culturels et scientifiques importants des royaumes carolingiens et Ottoniens du Haut Moyen Âge.
Entre autres, le monastère de Reichenau fut la résidence de l'abbé Walafrid Strabon qui écrivit en 824 Visio Wettini, et en 827 le premier ouvrage de botanique, Liber de cultura hortorum ("Les Soins des jardins").
Le plus important et influent abbé de Reichenbau fut Hatton II de 888 à 913. Nommé archevêque de Mayence en 891, il fut chancelier et conseiller du roi Arnulf de Carinthie. Hatton accompagne à Rome le roi qui est couronné empereur par le pape en 895. Il y reçoit des mains du pape Formose (891-896) les reliques de saint Georges, point de départ de l'église abbatiale du même nom.
Après le décès d'Arnulf en 899, Hatton devient régent de l'héritier, Louis IV, qui meurt à 18 ans en 911. Lui succèdera, comme roi de Francie Orientale, un neveu d'Arnulf, Conrad Ier.
Manuscrits composés à Reichenau
- Codex Egberti
- Psautier d'Egbert
- Livre des Péricopes d'Henri II
- Évangéliaire d'Otton III
- Évangéliaire de Reichenau
Notes
- (de) Biographie de l'évêque Haito de Bâle
- (de) Hatto I
Voir aussi
Source
On lira avec profit l'énorme travail sous la direction de Helmut Maurer Die Abtei Reichenau, Jan Thorbeke Verlag, 1974, plus de 600 pages, très nombreuses ill. plans, en noir ou en couleurs.