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« Dérivée partielle » : différence entre les versions

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En [[mathématiques]], la '''dérivée partielle''' d'une [[fonction de plusieurs variables]] est sa [[dérivée]] par rapport à l'une de ses variables, les autres étant gardées constantes. C'est une notion de base de l'[[Analyse (mathématiques)|analyse]] en [[Dimension d'un espace vectoriel|dimension]] <math>n</math>, de la [[géométrie différentielle]] et de l'[[analyse vectorielle]].
En [[mathématiques]], la '''dérivée partielle''' d'une [[fonction de plusieurs variables]] est sa [[dérivée]] par rapport à l'une de ses variables, les autres étant gardées constantes. C'est une notion de base de l'[[Analyse (mathématiques)|analyse]] en [[Dimension d'un espace vectoriel|dimension]] <math>n</math>, de la [[géométrie différentielle]] et de l'[[analyse vectorielle]].


La dérivée partielle de la fonction ''f'' par rapport à la variable ''x'' est souvent notée <math>\frac{ \partial f }{ \partial x }</math>.
La dérivée partielle de la fonction <math>f</math> par rapport à la variable <math>x</math> est souvent notée <math>\frac{\partial f}{\partial x}</math>.


Si ''f'' est une fonction de ''x''<sub>1</sub>,, ''x''<sub>''n''</sub> et ''dx''<sub>1</sub>,, ''dx''<sub>''n''</sub> sont les accroissements [[asymptote|infinitésimaux]] de ''x''<sub>1</sub>,, ''x''<sub>''n''</sub> respectivement, alors l'accroissement infinitésimal correspondant de ''f'' est :
Si <math>f</math> est une fonction de <math>x_1,\cdots,x_{n}</math>et <math>\mathrm{d}x_1,\cdots,\mathrm{d}x_n</math> sont les [[accroissement infinitésimal|accroissements]] [[asymptote|infinitésimaux]] de <math>x_1,\cdots,x_{n}</math> respectivement, alors l'accroissement infinitésimal correspondant de <math>f</math> est :


:<math>\mathrm{d}f=\frac{\partial f}{\partial x_1}\,\mathrm{d}x_1+\cdots+\frac{\partial f}{\partial x_n}\,\mathrm{d}x_n.</math>
:<math>\mathrm df=\frac{\partial f}{\partial x_1}\,\mathrm dx_1+\cdots+\frac{\partial f}{\partial x_n}\,\mathrm dx_n</math>.


Cette expression est la « [[différentielle totale]] » de ''f'', chaque terme dans la somme étant une « dérivée partielle » de ''f''.
Cette expression est la « [[différentielle]] totale » de <math>f</math>, chaque terme dans la somme étant une « différentielle partielle » de <math>f</math>.


Dans le cas où la fonction ne dépend que d'une seule variable, la dérivée et la dérivée partielle sont identiques : <math>f'=\frac{\mathrm{d}f}{\mathrm{d}x}=\frac{\partial f}{\partial x}</math>.
Dans le cas où la fonction ne dépend que d'une seule variable, la dérivée et la dérivée partielle sont identiques : <math>f'=\frac{\mathrm df}{\mathrm dx}=\frac{\partial f}{\partial x}</math>.


== Exemple ==
== Exemple ==


Considérons le [[volume]] d'un [[cône (géométrie)|cône]] ''V'' ; il dépend de la [[hauteur]] ''h'' et du [[rayon (géométrie)|rayon]] de la base ''r'' suivant la formule
Considérons le [[volume]] d'un [[cône (géométrie)|cône]] <math>V</math> ; il dépend de la [[hauteur (géométrie)|hauteur]] <math>h</math> et du [[rayon (géométrie)|rayon]] <math>r</math> de la base suivant la formule
:<math>V = \frac{ r^2 h \pi }{3}</math>
:<math>V=\frac{r^2h\pi}3</math>.


La dérivée partielle de ''V'' par rapport à ''r'' est
La dérivée partielle de <math>V</math> par rapport à <math>r</math> est
:<math>\frac{ \partial V}{\partial r} = \frac{ 2r h \pi }{3}</math>
:<math>\frac{\partial V}{\partial r}=\frac{2rh\pi}3</math>.


Elle décrit la façon dont le volume d'un cône varie si son rayon est changé en maintenant sa hauteur constante.
Elle décrit la façon dont le volume d'un cône varie si son rayon est changé en maintenant sa hauteur constante.


La dérivée partielle par rapport à ''h'' est
La dérivée partielle par rapport à <math>h</math> est


:<math>\frac{ \partial V}{\partial h} =r^2 \pi/3</math>
:<math>\frac{\partial V}{\partial h}=\frac{r^2\pi}3</math>


et représente la façon dont varie le volume si c'est la hauteur du cône qui est changée tout en maintenant le rayon constant.
et représente la façon dont varie le volume si c'est la hauteur du cône qui est changée tout en maintenant le rayon constant.


On peut alors exprimer la façon dont varie le volume si à la fois le rayon et la hauteur du cône sont changés.
On peut alors exprimer la façon dont varie le volume si à la fois le rayon et la hauteur du cône sont changés.
:<math>\mathrm{d}V = \frac{ \partial V}{\partial r} \mathrm{d}r+\frac{ \partial V}{\partial h}\mathrm{d}h=\frac{ 2r h \pi }{3} \mathrm{d}r+\frac{ r^2 \pi }{3} \mathrm{d}h = \left(\frac{ \partial V}{\partial r} \vec e_r+\frac{ \partial V}{\partial h}\vec e_z\right)\cdot\left(\mathrm{d}r\vec e_r+ \mathrm{d}h\vec e_z\right)
:<math>\mathrm dV=\frac{\partial V}{\partial r}\mathrm dr+\frac{\partial V}{\partial h}\mathrm dh=\frac{2rh\pi}3\mathrm dr+\frac{r^2\pi}3\mathrm dh=\left(\frac{ \partial V}{\partial r}\vec e_r+\frac{\partial V}{\partial h}\vec e_z\right)\cdot\left(\mathrm dr\vec e_r+\mathrm dh\vec e_z\right)
</math>
</math>
:<math>= \left(\frac{ 2r h \pi }3\vec e_r+\frac{ r^2 \pi }3\vec e_z\right)\cdot\left(\mathrm{d}r\vec e_r+ \mathrm{d}h\vec e_z\right)= \overrightarrow {\operatorname{grad}}\, V\cdot \overrightarrow {\mathrm{d} OM}</math>
:<math>=\left(\frac{2rh\pi}3\vec e_r+\frac{r^2\pi}3\vec e_z\right)\cdot\left(\mathrm dr\vec e_r+\mathrm dh\vec e_z\right)=\overrightarrow{\operatorname{grad}}\, V\cdot \overrightarrow{\mathrm dOM}</math>
:Le point <math>O</math> est le sommet du cône et <math>M</math> est un point du rayon de la base.


Les [[Équation différentielle|équations différentielles]] faisant intervenir des dérivées partielles, appelées [[équations aux dérivées partielles]], se rencontrent dans de multiples contextes en sciences.
Les [[Équation différentielle|équations différentielles]] faisant intervenir des dérivées partielles, appelées [[équations aux dérivées partielles]], se rencontrent dans de multiples contextes en sciences.
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{{Théorème|nom=Définition|
{{Théorème|nom=Définition|
Soient <math>a=(a_1,\dots,a_n)</math> un point de <math>\R^n</math>, <math>U</math> un [[Voisinage (mathématiques)|voisinage]] de <math>a</math> dans <math>\R^n</math>, et <math>f:U\to\R</math> une fonction de ''n'' variables.
Soient <math>a=(a_1,\dots,a_n)</math> un point de <math>\R^n</math>, <math>U</math> un [[Voisinage (mathématiques)|voisinage]] de <math>a</math> dans <math>\R^n</math>, et <math>f:U\to\R</math> une fonction de <math>n</math> variables.


La dérivée partielle (d'ordre 1, ou première) de <math>f</math> au point <math>a</math> par rapport à la ''j''-ème variable ''x{{ind|j}}'' est, si elle existe, la [[dérivée directionnelle]] de <math>f</math> au point <math>a_j</math> dans la direction du ''j''-ème vecteur de la [[base canonique]]<ref name=Chatterji79/>, ou encore, la [[dérivée]] au point <math>a_j</math> de la [[fonction réelle d'une variable réelle]] <math>x\mapsto f(a_1,\dots,a_{j-1},x,a_{j+1},\dots,a_n)</math> :
La dérivée partielle (d'ordre 1, ou première) de <math>f</math> au point <math>a</math> par rapport à la <math>j</math>{{e}} variable <math>x_j</math> est, si elle existe, la [[dérivée directionnelle]] de <math>f</math> au point <math>a_j</math> dans la direction du <math>j</math>{{e}} vecteur de la [[base canonique]]<ref>{{Ouvrage|titre=Cours d'analyse|vol=1|titre volume=Analyse vectorielle|auteur=Srishti D. Chatterji|éditeur=[[PPUR]]|année=1997|url={{Google Livres|GtaDSFURUNAC|page=79}}|page=79}}.</ref>, ou encore, la [[dérivée]] au point <math>a_j</math> de la [[fonction réelle d'une variable réelle]] <math>x\mapsto f(a_1,\dots,a_{j-1},x,a_{j+1},\dots,a_n)</math> :
:<math>\frac{ \partial f}{\partial x_j}(a) =
:<math>\frac{ \partial f}{\partial x_j}(a) =
\lim_{h \to 0}{
\lim_{h \to 0}{
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Même si toutes les dérivées partielles <math>\frac{ \partial f}{\partial x_1}(a),\, \dots,\, \frac{ \partial f}{\partial x_n }(a) </math> existent en un point donné, la fonction peut ne pas être [[Fonction continue|continue]] en ce point<ref>Les [[contre-exemple]]s abondent. Voir celui de {{Ouvrage|auteur=S. Sarfati|auteur2=M. Fegyvères|titre=Mathématiques : méthodes, savoir-faire et astuces|éditeur=[[Éditions Bréal|Bréal]]|year=1997|url={{Google Livres|1Fvh1S0hWyUC|page=376}}|page=375-376}} (repris par exemple dans {{Ouvrage|auteur=F. Cottet-Emard|titre=Analyse|vol=2|éditeur=[[De Boeck Supérieur]]|year=2006|url={{Google Livres|dFxzhVxKMngC|page=31}}|page=31}} et dans {{Ouvrage|auteur=X. Oudot|auteur2=M. Allano-Chevalier|titre=Maths [[Classes préparatoires physique, chimie, sciences de l'ingénieur|PCSI]]-[[PTSI]] {{1re|année}}|éditeur=[[Hachette Éducation]]|year=2008|url={{Google Livres|oC2A7iP7n5YC|page=494}}|page=493-494}}<!--et aussi dans https://books.google.fr/books?id=OPbkD-d-w-kC&pg=PA238 et dans https://books.google.fr/books?id=_gnXWziBhT8C&pg=PA421 etc.-->) et celui de {{Ouvrage|auteur=H. Muller|auteur2=A. Boisseau|auteur3=Weidenfeld|titre=Mathématiques PTSI|éditeur=Bréal|year=2008|url={{Google Livres|59Bghq6DScEC|page=447}}|page=447}} ou celui, plus simple, de {{Note autre projet|wikiversité|Calcul différentiel/Différentiabilité#Différentielles des fonctions de Rp dans Rq|« Différentielles des fonctions de R{{exp|p}} dans R{{exp|q}} »|début=}}</ref>. On dispose toutefois d'une [[condition suffisante]] de [[Différentielle|différentiabilité]] — et, ''a fortiori'', de continuité — d'une fonction en un point :
Même si toutes les dérivées partielles <math>\frac{ \partial f}{\partial x_1}(a),\, \dots,\, \frac{ \partial f}{\partial x_n }(a) </math> existent en un point donné, la fonction peut ne pas être [[Fonction continue|continue]] en ce point<ref>Les [[Contre-exemple|contre-exemples]] abondent. Voir celui de {{Ouvrage|auteur=S. Sarfati|auteur2=M. Fegyvères|titre=Mathématiques : méthodes, savoir-faire et astuces|page=375-376|éditeur=[[Éditions Bréal|Bréal]]|année=1997|url={{Google Livres|1Fvh1S0hWyUC|page=376}}}} (repris par exemple dans {{Ouvrage|auteur=F. Cottet-Emard|titre=Analyse|vol=2|page=31|éditeur=[[De Boeck Supérieur]]|année=2006|url={{Google Livres|dFxzhVxKMngC|page=31}}}} et dans {{Ouvrage|auteur=X. Oudot|auteur2=M. Allano-Chevalier|titre=Maths [[Classes préparatoires physique, chimie, sciences de l'ingénieur|PCSI]]-[[PTSI]] {{1re|année}}|page=493-494|éditeur=[[Hachette Éducation]]|année=2008|url={{Google Livres|oC2A7iP7n5YC|page=494}}}}<!--et aussi dans https://books.google.fr/books?id=OPbkD-d-w-kC&pg=PA238 et dans https://books.google.fr/books?id=_gnXWziBhT8C&pg=PA421 etc.-->) et celui de {{Ouvrage|auteur=H. Muller|auteur2=A. Boisseau|auteur3=Weidenfeld|titre=Mathématiques PTSI|page=447|éditeur=Bréal|année=2008|url={{Google Livres|59Bghq6DScEC|page=447}}}} ou celui, plus simple, de {{Note autre projet|wikiversité|Calcul différentiel/Différentiabilité#Différentielles des fonctions de Rp dans Rq|« Différentielles des fonctions de R{{exp|p}} dans R{{exp|q}} »|début=}}</ref>. On dispose toutefois d'une [[condition suffisante]] de [[Différentielle|différentiabilité]] — et, ''a fortiori'', de continuité — d'une fonction en un point :

{{Théorème|nom={{Refsou|date=mars 2017|Théorème}}|Si toutes les dérivées partielles (d'ordre 1) de <math>f</math> sont définies dans un voisinage de <math>a</math> et continues au point <math>a</math>, alors <math>f</math> est différentiable en ce point<ref>{{Note autre projet|wikiversité|Calcul différentiel/Différentiabilité#Condition suffisante de différentiabilité d'une fonction définie sur un produit|« Condition suffisante de différentiabilité d'une fonction définie sur un produit »|début=Démonstration dans}}</ref>.
{{Théorème |nom=Théorème |Si toutes les dérivées partielles (d'ordre 1) de <math>f</math> sont définies dans un voisinage de <math>a</math> et continues au point <math>a</math>, alors <math>f</math> est différentiable en ce point. Il suffit même que l'une des dérivées partielles soit définie au point <math>a</math> et que les autres soient définies dans un voisinage de <math>a</math> et continues au point <math>a</math><ref>Voir {{Ouvrage|lang=en|auteur=[[Tom M. Apostol]]|titre=Mathematical Analysis|numéro d'édition=2|passage=357}}, {{Lang|en|Theorem}} 12.11, ou {{Note autre projet|wikiversité|Calcul différentiel/Différentiabilité#Condition suffisante de différentiabilité d'une fonction définie sur un produit|« Condition suffisante de différentiabilité d'une fonction définie sur un produit »|début=}}</ref>.
|style=display:table}}
|style=display:table}}


Par conséquent, si les dérivées partielles sont définies et continues sur un [[Ouvert (topologie)|ouvert]] ''U'' alors la différentielle l'est aussi. Dans ce cas, on dit que ''f'' est de [[Classe de régularité|classe]] C{{1}} sur ''U''.
Par conséquent, si les dérivées partielles sont définies et continues sur un [[Ouvert (topologie)|ouvert]] <math>U</math> alors la différentielle l'est aussi. Dans ce cas, on dit que <math>f</math> est de [[Classe de régularité|classe]] <math>C^1</math> sur <math>U</math>.


Le vecteur dont les composantes sont les dérivées partielles premières de ''f'' en un point donné ''a'' est appelé [[gradient]] de ''f'' au point ''a'' :
Le vecteur dont les composantes sont les dérivées partielles premières de <math>f</math> en un point donné <math>a</math> est appelé [[gradient]] de <math>f</math> au point <math>a</math> :


:<math>\overrightarrow{\operatorname{grad}}f(a) = \left( \frac{\partial f}{\partial x_1}(a), \dots , \frac{\partial f}{\partial x_n}(a) \right)</math> ; on le note aussi <math>\overrightarrow{\nabla} f(a) </math> (lire « [[nabla]] »).
:<math>\overrightarrow{\operatorname{grad}}f(a) = \left( \frac{\partial f}{\partial x_1}(a), \dots , \frac{\partial f}{\partial x_n}(a) \right)</math> ; on le note aussi <math>\overrightarrow{\nabla} f(a) </math> (lire « [[nabla]] »).


Si ''f'' est de classe C<sup>1</sup>, alors le gradient de ''f'' au point ''a'', quand il est non nul, a une interprétation géométrique : il indique la direction selon laquelle ''f'' varie le plus vite, la ligne de plus grande pente.
Si <math>f</math> est de classe <math>C^1</math>, alors le gradient de <math>f</math> au point <math>a</math>, quand il est non nul, a une interprétation géométrique : il indique la direction selon laquelle <math>f</math> varie le plus vite, la ligne de plus grande pente.


==Dérivées partielles d'ordre supérieur==
== Dérivées partielles d'ordre supérieur ==
{{Voir|Théorème de Schwarz}}
{{Voir|Théorème de Schwarz}}


Lorsque la dérivée partielle <math>\frac{\partial f}{\partial x_i}</math> est définie au voisinage d'un point, il se peut qu'elle admette elle-même des dérivées partielles d'ordre 1 en ce point : elles sont appelées dérivées partielles d'ordre 2, ou secondes, de ''f'' ; la dérivée partielle d'ordre 1 de <math>\frac{\partial f}{\partial x_i}</math> au point <math>a</math> par rapport à la ''j''-ème variable est notée <math>\frac{\partial^2f} {\partial x_j\, \partial x_i}(a)</math>. On définit de manière analogue des dérivées partielles d'ordre supérieur.
Lorsque la dérivée partielle <math>\frac{\partial f}{\partial x_i}</math> est définie au [[voisinage (mathématiques)|voisinage d'un point]], il se peut qu'elle admette elle-même des dérivées partielles d'ordre 1 en ce point : elles sont appelées dérivées partielles d'ordre 2, ou secondes, de <math>f</math> ; la dérivée partielle d'ordre 1 de <math>\frac{\partial f}{\partial x_i}</math> au point <math>a</math> par rapport à la <math>j</math>{{e}} variable est notée <math>\frac{\partial^2f}{\partial x_j\, \partial x_i}(a)</math>. On définit de manière analogue des dérivées partielles d'ordre supérieur.


Si ''f'' est deux fois dérivable en un point alors toutes les dérivées partielles secondes de ''f'' en ce point existent et l'ordre de dérivation peut être changé sans que cela modifie le résultat, d'après le [[théorème de Schwarz]] :
Si <math>f</math> est deux fois dérivable en un point alors toutes les dérivées partielles secondes de <math>f</math> en ce point existent et l'ordre de dérivation peut être changé sans que cela modifie le résultat, d'après le [[théorème de Schwarz]] :
:<math>\frac{\partial^2f}{\partial x_i\, \partial x_j} = \frac{\partial^2f} {\partial x_j\, \partial x_i}</math>.
:<math>\frac{\partial^2f}{\partial x_i\, \partial x_j} = \frac{\partial^2f} {\partial x_j\, \partial x_i}</math>.


Si toutes les dérivées partielles secondes de ''f'' sont définies et continues sur un ouvert ''U'', alors {{supra|Définition formelle et propriétés}} la [[Différentielle#Différentielle d'ordre supérieur|différentielle seconde]] de ''f'' l'est aussi. Dans ce cas, on dit que ''f'' est de classe C{{2}} sur ''U''.
Si toutes les dérivées partielles secondes de <math>f</math> sont définies et continues sur un ouvert <math>U</math>, alors {{supra|Définition formelle et propriétés}} la [[Différentielle#Différentielle d'ordre supérieur|différentielle seconde]] de <math>f</math> l'est aussi. Dans ce cas, on dit que <math>f</math> est de classe <math>C^2</math> sur <math>U</math>.


== Notation ==
== Notation ==
{{Avertissement|texte=Certaines informations présentées dans cette section ne font pas l'objet d'un consensus et doivent être utilisées avec précautions. Votre aide est la bienvenue dans l'onglet discussion.}}
{{Section à sourcer|date=mars 2017}}

Le [[Notations delta en sciences#∂ (symbole d rond)|caractère ∂, symbole de la dérivation partielle]], est appelé ''d'' rond, ou parfois ''d'' ronde (à ne pas confondre avec <math>\delta</math>, le delta minuscule de l'[[alphabet grec]]).
Le [[Notations delta en sciences#∂ (symbole d rond)|caractère ∂, symbole de la dérivation partielle]], est appelé ''d'' rond, ou parfois ''d'' ronde (à ne pas confondre avec <math>\delta</math>, le delta minuscule de l'[[alphabet grec]]).


Soit ''f'' une fonction de ''x'', ''y'' et ''z''.
Soit <math>f</math> une fonction de <math>x</math>, <math>y</math> et <math>z</math>.


La dérivée partielle par rapport à la première variable est notée :
La dérivée partielle par rapport à la première variable est notée :
:<math>\mathrm D_1f</math><ref name=Chatterji79>{{Ouvrage|titre=Cours d'analyse|vol=1|titre volume=Analyse vectorielle|auteur=Srishti D. Chatterji|éditeur=[[PPUR]]|year=1997|url={{Google Livres|GtaDSFURUNAC|page=79}}|page=79}}.</ref>, <math>\frac{ \partial f}{ \partial x}</math>, {{Refsou|date=mars 2017|<math>f_x'</math>}} ou <math>\partial_x f</math>
:<math>\mathrm D_1f</math>{{exp|{{Harv|Chatterji|1997|texte=Chatterji p. 79}}}}, <math>\frac{\partial f}{\partial x}</math>, <math>f_x'</math> ou <math>\partial_x f</math>


et celles du second ordre :
et celles du second ordre :
:<math>\mathrm D_{11}f</math><ref name=Chatterji121/>, <math>\frac{ \partial^2 f}{ \partial x^2}</math>, {{Refsou|date=mars 2017|<math>f_{xx}'</math>}}, <math>\partial_{xx} f</math> ou <math>\partial^2_x f</math>.
:<math>\mathrm D_{1,1}f</math>{{exp|{{Harv|Chatterji|1997|texte=Chatterji p. 123}}}}, <math>\frac{ \partial^2 f}{ \partial x^2}</math>, <math>f_{x,x}''</math>, <math>\partial_{x,x} f</math> ou <math>\partial^2_x f</math>.


Celles du second ordre impliquant deux variables — appelées '''dérivées mixtes du second ordre'''<ref name=Chatterji121>{{Harvsp|Chatterji|1997|p=121}}.</ref> — s'écrivent :
Celles du second ordre impliquant deux variables — appelées '''dérivées mixtes du second ordre'''<ref name=Chatterji121>{{Harvsp|Chatterji|1997|p=121}}.</ref> — s'écrivent :


:<math>\mathrm D_{12}f</math><ref name=Chatterji121/>, <math>\frac{ \partial^2 f}{\partial x\,\partial y}</math>, {{Refnec|date=mars 2017|<!--avec interversion des variables, en plus--><math>f_{yx}'</math> ou <math>\partial_{yx} f</math>}}
:<math>\mathrm D_{1,2}f</math>{{exp|{{Harv|Chatterji|1997|texte=Chatterji p. 123}}}}, <math>\frac{ \partial^2 f}{\partial x\,\partial y}</math>, <math>f_{x,y}''</math> ou <math>\partial_{x,y} f</math>.


et
et


:<math>\mathrm D_{21}f</math><ref name=Chatterji121/>, <math>\frac{ \partial^2 f}{\partial y\,\partial x}</math>, {{Refnec|date=mars 2017|<!--avec interversion des variables, en plus--><math>f_{xy}'</math> ou <math>\partial_{xy} f</math>}}.
:<math>\mathrm D_{2,1}f</math>{{exp|{{Harv|Chatterji|1997|texte=Chatterji p. 123}}}}, <math>\frac{ \partial^2 f}{\partial y\,\partial x}</math>, <math>f_{y,x}''</math> ou <math>\partial_{y,x} f</math>.

On note les dérivées d'ordre supérieur ainsi :

:<math>\frac{ \partial^{i+j+k} f}{ \partial x^i\, \partial y^j\, \partial z^k }</math>, {{Refsou|date=mars 2017|<math>f_{kz jy ix}'</math> ou <math>\partial_{kz jy ix} f</math>}}.


Quand on a affaire à des fonctions de plusieurs variables, certaines peuvent être reliées les unes aux autres et il peut être nécessaire de spécifier celles qui sont maintenues constantes.
Quand on a affaire à des fonctions de plusieurs variables, certaines peuvent être reliées les unes aux autres et il peut être nécessaire de spécifier celles qui sont maintenues constantes.


Dans des domaines comme la [[thermodynamique]] ou la [[mécanique statistique]], la dérivée partielle de <math>f</math> par rapport à ''x'', les variables ''y'' et ''z'' étant maintenues constantes, {{Refsou|date=mars 2017|est souvent notée :
Dans des domaines comme la [[thermodynamique]] ou la [[mécanique statistique]], la dérivée partielle de <math>f</math> par rapport à <math>x</math>, les variables <math>y</math> et <math>z</math> étant maintenues constantes, est souvent notée <math>\left( \frac{\partial f}{\partial x} \right)_{y,z}</math>.

:<math>\left( \frac{\partial f}{\partial x} \right)_{y,z}</math>}}.


==Notes et références==
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Références}}


== Articles connexes ==
== Articles connexes ==
* [[Divergence (analyse vectorielle)]]
* [[Divergence (analyse vectorielle)]]
*[[Matrice jacobienne]]
* [[Matrice jacobienne]]
* [[Rotationnel]]
* [[Rotationnel]]



Dernière version du 22 janvier 2024 à 14:00

En mathématiques, la dérivée partielle d'une fonction de plusieurs variables est sa dérivée par rapport à l'une de ses variables, les autres étant gardées constantes. C'est une notion de base de l'analyse en dimension , de la géométrie différentielle et de l'analyse vectorielle.

La dérivée partielle de la fonction par rapport à la variable est souvent notée .

Si est une fonction de et sont les accroissements infinitésimaux de respectivement, alors l'accroissement infinitésimal correspondant de est :

.

Cette expression est la « différentielle totale » de , chaque terme dans la somme étant une « différentielle partielle » de .

Dans le cas où la fonction ne dépend que d'une seule variable, la dérivée et la dérivée partielle sont identiques : .

Considérons le volume d'un cône  ; il dépend de la hauteur et du rayon de la base suivant la formule

.

La dérivée partielle de par rapport à est

.

Elle décrit la façon dont le volume d'un cône varie si son rayon est changé en maintenant sa hauteur constante.

La dérivée partielle par rapport à est

et représente la façon dont varie le volume si c'est la hauteur du cône qui est changée tout en maintenant le rayon constant.

On peut alors exprimer la façon dont varie le volume si à la fois le rayon et la hauteur du cône sont changés.

Le point est le sommet du cône et est un point du rayon de la base.

Les équations différentielles faisant intervenir des dérivées partielles, appelées équations aux dérivées partielles, se rencontrent dans de multiples contextes en sciences.

Définition formelle et propriétés

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Les dérivées partielles sont définies à partir de limites. Leur définition est analogue à celle des dérivées « ordinaires », qu'elles généralisent.

Définition —  Soient un point de , un voisinage de dans , et une fonction de variables.

La dérivée partielle (d'ordre 1, ou première) de au point par rapport à la e variable est, si elle existe, la dérivée directionnelle de au point dans la direction du e vecteur de la base canonique[1], ou encore, la dérivée au point de la fonction réelle d'une variable réelle  :

.

Même si toutes les dérivées partielles existent en un point donné, la fonction peut ne pas être continue en ce point[2]. On dispose toutefois d'une condition suffisante de différentiabilité — et, a fortiori, de continuité — d'une fonction en un point :

Théorème — Si toutes les dérivées partielles (d'ordre 1) de sont définies dans un voisinage de et continues au point , alors est différentiable en ce point. Il suffit même que l'une des dérivées partielles soit définie au point et que les autres soient définies dans un voisinage de et continues au point [3].

Par conséquent, si les dérivées partielles sont définies et continues sur un ouvert alors la différentielle l'est aussi. Dans ce cas, on dit que est de classe sur .

Le vecteur dont les composantes sont les dérivées partielles premières de en un point donné est appelé gradient de au point  :

 ; on le note aussi (lire « nabla »).

Si est de classe , alors le gradient de au point , quand il est non nul, a une interprétation géométrique : il indique la direction selon laquelle varie le plus vite, la ligne de plus grande pente.

Dérivées partielles d'ordre supérieur

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Lorsque la dérivée partielle est définie au voisinage d'un point, il se peut qu'elle admette elle-même des dérivées partielles d'ordre 1 en ce point : elles sont appelées dérivées partielles d'ordre 2, ou secondes, de  ; la dérivée partielle d'ordre 1 de au point par rapport à la e variable est notée . On définit de manière analogue des dérivées partielles d'ordre supérieur.

Si est deux fois dérivable en un point alors toutes les dérivées partielles secondes de en ce point existent et l'ordre de dérivation peut être changé sans que cela modifie le résultat, d'après le théorème de Schwarz :

.

Si toutes les dérivées partielles secondes de sont définies et continues sur un ouvert , alors (voir supra) la différentielle seconde de l'est aussi. Dans ce cas, on dit que est de classe sur .

Le caractère ∂, symbole de la dérivation partielle, est appelé d rond, ou parfois d ronde (à ne pas confondre avec , le delta minuscule de l'alphabet grec).

Soit une fonction de , et .

La dérivée partielle par rapport à la première variable est notée :

(Chatterji p. 79), , ou

et celles du second ordre :

(Chatterji p. 123), , , ou .

Celles du second ordre impliquant deux variables — appelées dérivées mixtes du second ordre[4] — s'écrivent :

(Chatterji p. 123), , ou .

et

(Chatterji p. 123), , ou .

Quand on a affaire à des fonctions de plusieurs variables, certaines peuvent être reliées les unes aux autres et il peut être nécessaire de spécifier celles qui sont maintenues constantes.

Dans des domaines comme la thermodynamique ou la mécanique statistique, la dérivée partielle de par rapport à , les variables et étant maintenues constantes, est souvent notée .

Notes et références

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  1. Srishti D. Chatterji, Cours d'analyse, vol. 1 : Analyse vectorielle, PPUR, (lire en ligne), p. 79.
  2. Les contre-exemples abondent. Voir celui de S. Sarfati et M. Fegyvères, Mathématiques : méthodes, savoir-faire et astuces, Bréal, (lire en ligne), p. 375-376 (repris par exemple dans F. Cottet-Emard, Analyse, vol. 2, De Boeck Supérieur, (lire en ligne), p. 31 et dans X. Oudot et M. Allano-Chevalier, Maths PCSI-PTSI 1re année, Hachette Éducation, (lire en ligne), p. 493-494) et celui de H. Muller, A. Boisseau et Weidenfeld, Mathématiques PTSI, Bréal, (lire en ligne), p. 447 ou celui, plus simple, de « Différentielles des fonctions de Rp dans Rq » sur Wikiversité.
  3. Voir (en) Tom M. Apostol, Mathematical Analysis, 2e éd., p. 357, Theorem 12.11, ou « Condition suffisante de différentiabilité d'une fonction définie sur un produit » sur Wikiversité.
  4. Chatterji 1997, p. 121.

Articles connexes

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