« Doris Jakubec » : différence entre les versions
m Ajout d’une virgule en exposant entre plusieurs références. |
Fonctionnalité de suggestions de liens : 3 liens ajoutés. |
||
(17 versions intermédiaires par 17 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 : | Ligne 1 : | ||
{{Voir homonymes|Jakubec}} |
|||
{{En travaux|Fabgir|23 février 2016}} |
|||
{{Infobox Biographie2}} |
{{Infobox Biographie2}} |
||
'''Doris Jakubec''', née en 1939, est une professeure [[suisse]] de [[littérature]] [[Suisse romande|romande]] et directrice du Centre de recherches sur les lettres romandes (CRLR)<ref>{{Lien web|langue=Français|titre=Centre de recherches sur les lettres romandes|url=https://applicationspub.unil.ch/interpub/noauth/php/Un/UnUnite.php?UnId=144&LanCode=37|site=|date=|consulté le=}}</ref> à l’[[Université de Lausanne]] de 1981 à 2003. Elle est aussi professeure invitée aux universités |
'''Doris Jakubec''', née en 1939, est une professeure [[suisse]] de [[littérature]] [[Suisse romande|romande]] et directrice du Centre de recherches sur les lettres romandes (CRLR)<ref>{{Lien web|langue=Français|titre=Centre de recherches sur les lettres romandes|url=https://applicationspub.unil.ch/interpub/noauth/php/Un/UnUnite.php?UnId=144&LanCode=37|site=|date=|consulté le=}}.</ref> à l’[[Université de Lausanne]] de 1981 à 2003. Elle est aussi professeure invitée aux universités [[Université de Montréal|de Montréal]], [[Université Stanford|de Stanford]] et d’Albuquerque, chargée de cours aux universités de Cluj-Napoca, [[Université de Tel Aviv|de Tel-Aviv]] et [[Université de Pékin|de Pékin]]<ref>{{Lien web|nom1=|prénom1=|titre=Doris Jakubec|url=http://www.editionszoe.ch/auteur/doris-jakubec|site=www.editionszoe.ch|consulté le=2016-02-02}}.</ref>. |
||
== Biographie == |
== Biographie == |
||
Née Vodoz en 1939, Doris Jakubec passe son enfance à [[Vevey]], sur les bords du [[ |
Née Vodoz en 1939, Doris Jakubec passe son enfance à [[Vevey]], sur les bords du [[Léman]] en Suisse romande. Son père, pasteur de l'Église libre, et sa mère, institutrice, élèvent une famille de six enfants dans un esprit d'indépendance et d'ouverture au monde. Rompant avec la tradition familiale, elle entre en littérature et obtient une licence ès [[Faculté des lettres de l'université de Lausanne|Lettres]] de l'[[Université de Lausanne]] en 1964. Son mémoire de licence porte sur [[Fernand Chavannes]]<ref>{{Lien web|langue=Français|titre=Fernand Chavannes (1868-1936)|url=http://dbserv1-bcu.unil.ch/persovd/detailautcent.php?Cent=1&Num=126|site=Bibliothèque cantonale universitaire BCU Lausanne|date=|consulté le=}}.</ref>, un [[dramaturge]] proche de [[Charles Ferdinand Ramuz|Charles-Ferdinand Ramuz]]. |
||
Encore étudiante, elle se marie en 1960 avec Joël Jakubec, un futur théologien d'origine tchèque dont elle porte le nom (qui signifie fils de Jacob ou petit Jacob). Elle découvre ainsi la culture tchèque, de [[Jan Hus]] à [[Václav Havel|Vaclav Havel]] en passant par [[Franz Kafka]], et ses nombreux points communs avec la culture romande, notamment sur la question des minorités. Joël Jakubec publie plusieurs ouvrages dont un essai intitulé Kafka contre l'absurde<ref>{{Ouvrage |
Encore étudiante, elle se marie en 1960 avec Joël Jakubec, un futur théologien d'origine tchèque dont elle porte le nom (qui signifie fils de Jacob ou petit Jacob). Elle découvre ainsi la culture tchèque, de [[Jan Hus]] à [[Václav Havel|Vaclav Havel]] en passant par [[Franz Kafka]], et ses nombreux points communs avec la culture romande, notamment sur la question des minorités. Joël Jakubec publie plusieurs ouvrages dont un essai intitulé ''Kafka contre l'absurde''<ref>{{Ouvrage|auteur1=Joël Jakubec|titre=Kafka contre l'absurde|lieu=Lausanne|éditeur=Cahiers de la renaissance vaudoise|année=1962}}.</ref> en 1962 et un roman, ''Le marchand de glaces'' en 2009<ref>{{Lien web|langue=Français|titre=Joël Jakubec|url=http://www.editionszoe.ch/livre/le-marchand-de-glaces|site=Editions Zoé|date=|consulté le=}}</ref>. Le couple a un fils, David, médecin-psychiatre et écrivain de théâtre à Genève<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Le livre des écrivains associés du Théâtre en Suisse|lieu=Orbe|éditeur=Bernard Campiche|année=2009|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=David Jakubec|titre=Frénésire! ou le nouvel Orphée|lieu=Paris|éditeur=La Musaraigne|année=2014|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=David Jakubec|titre=Publicidez, variations sur le mythe de Sisyphe|lieu=Paris|éditeur=La Musaraigne|année=2014|isbn=}}.</ref>. |
||
== Carrière universitaire == |
== Carrière universitaire == |
||
Doris Jakubec |
Doris Jakubec commence sa carrière universitaire en 1965 comme assistante du professeur Gilbert Guisan (1911-1980)<ref>{{Lien web|langue=Français|titre=Guisan, Gilbert|url=http://www.hls-dhs-dss.ch/textes/f/F7937.php|site=Dictionnaire historique de la Suisse|date=|consulté le=}}.</ref> au Centre de recherches sur les lettres romandes (CRLR) qu'il vient de fonder. Sous la direction de ce dernier, elle consacre sa thèse à un poète français, Sylvain Pitt<ref>{{Lien web|langue=|titre=Sylvain Pitt (1860-1919)|url=http://data.bnf.fr/12945686/sylvain_pitt/|site=Bibliothèque nationale de France|date=|consulté le=}}.</ref>, grand ami de [[Charles-Albert Cingria|Charles-Abert Cingria]] et de [[Paul Claudel]]. |
||
Le Centre de recherches sur les lettres romandes suit dès le départ trois orientations majeures |
Le Centre de recherches sur les lettres romandes suit dès le départ trois orientations majeures : l’étude des œuvres et de leurs sources ; la publication scientifique de textes et de documents inédits (correspondances, journaux intimes, carnets, etc.); la prospection d’archives dans une perspective patrimoniale afin de les inventorier et de les mettre à la disposition des chercheurs<ref>{{Lien web|langue=|titre=Historique|url=https://www.unil.ch/crlr/home/menuinst/historique.html|site=Université de Lausanne|date=|consulté le=}}.</ref>. |
||
Elle prend la direction du CRLR en 1981. L'institut se mue alors en centre de référence de la littérature francophone<ref>{{Lien web|langue=|titre=Centre de recherches sur les lettres romandes|url=http://wp.unil.ch/mnemopole/les-membres/centre-de-recherches-sur-les-lettres-romandes/|site=Université de Lausanne|date=|consulté le=}}</ref>, ouvert aux chercheurs suisses et du monde entier, en particulier japonais et chinois, américains et russes, tchèques, roumains ou hongrois. Doris Jakubec se voue notamment à la conservation des manuscrits et documentaires, qui constitue l'une des vocations essentielles du centre. Elle se spécialise dans la critique génétique et se passionne pour les manuscrits qui permettent d'entrer dans le texte sans médiation<ref>{{Article|langue=|auteur1=Isabelle Rüf|titre=Doris Jakubec, "éveilleuse" des lettres romandes|périodique=Le Temps|numéro=|jour=24|mois=juin|année=2003|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref>. |
Elle prend la direction du CRLR en 1981. L'institut se mue alors en centre de référence de la littérature francophone<ref>{{Lien web|langue=|titre=Centre de recherches sur les lettres romandes|url=http://wp.unil.ch/mnemopole/les-membres/centre-de-recherches-sur-les-lettres-romandes/|site=Université de Lausanne|date=|consulté le=}}.</ref>, ouvert aux chercheurs suisses et du monde entier, en particulier japonais et chinois, américains et russes, tchèques, roumains ou hongrois. Doris Jakubec se voue notamment à la conservation des manuscrits et documentaires, qui constitue l'une des vocations essentielles du centre. Elle se spécialise dans la critique génétique et se passionne pour les manuscrits qui permettent d'entrer dans le texte sans médiation<ref>{{Article|langue=|auteur1=Isabelle Rüf|titre=Doris Jakubec, "éveilleuse" des lettres romandes|périodique=Le Temps|numéro=|jour=24|mois=juin|année=2003|issn=|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. |
||
Grâce à son travail poursuivi sur plusieurs décennies, la littérature romande fait l'objet de recherches universitaires et de traductions dans de nombreuses langues. Notamment outre-Atlantique, avec les travaux poétiques d'Ellen Hinsey, les traductions de Ramuz de James Franck et les travaux sur les Antilles et l'Afrique d'Elisabeth Mudimbe-Boyi<ref>{{Ouvrage|langue |
Grâce à son travail poursuivi sur plusieurs décennies, la littérature romande fait l'objet de recherches universitaires et de traductions dans de nombreuses langues. Notamment outre-Atlantique, avec les travaux poétiques d'Ellen Hinsey, les traductions de Ramuz de James Franck et les travaux sur les Antilles et l'Afrique d'Elisabeth Mudimbe-Boyi<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Marion Graf, José-Flore Tappy et Alain Rochat|titre=Hommage à Doris Jakubec, Les textes comme aventures|lieu=Genève|éditeur=[[Éditions Zoé|Editions Zoé]]|année=2004|pages totales=304|isbn=978-2-88182-498-2}}.</ref>. |
||
Outre la poésie qui est son premier intérêt, elle se spécialise dans la critique génétique et l’étude des variantes, en relation avec la poétique et la vie interne des textes. Ce qui lui sera très utile dans le «grand chantier» qu’elle ouvre en 1997, avec une dizaine de chercheurs, sur l’édition critique<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Nicolas Dufour|titre=Cinquante ans après sa mort, Ramuz hésite encore entre Paris et Lausanne|périodique=Journal de Genève|numéro=|jour=11|mois=février|année=1997|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref> des |
Outre la poésie qui est son premier intérêt, elle se spécialise dans la critique génétique et l’étude des variantes, en relation avec la poétique et la vie interne des textes. Ce qui lui sera très utile dans le «grand chantier» qu’elle ouvre en 1997, avec une dizaine de chercheurs, sur l’édition critique<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Nicolas Dufour|titre=Cinquante ans après sa mort, Ramuz hésite encore entre Paris et Lausanne|périodique=Journal de Genève|numéro=|jour=11|mois=février|année=1997|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref> des œuvres de [[Charles Ferdinand Ramuz]], y compris de très nombreux textes inédits. Elles seront publiées en deux temps : les ''Œuvres romanesques'' dans la [[Bibliothèque de la Pléiade]] en deux volumes<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles-Ferdinand Ramuz|titre=Œuvres romanesques|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2005|isbn=}}.</ref> et les ''Œuvres complètes'' en 29 volumes chez [[Éditions Slatkine|Slatkine]]<ref>{{Article|langue = |auteur1 = |titre = Le pari d'un littérature vivante|périodique = Uniscope|numéro = |jour = |mois = |année = 2014|issn = |lire en ligne = http://www.unil.ch/central/files/live/sites/central/files/docs/dies14/dies2014_u593_Jakubec.pdf|pages = }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=|titre=Des écrits inédits pour clôturer les œuvres complètes de Ramuz|url=http://www.rts.ch/info/culture/5313615-des-ecrits-inedits-pour-cloturer-les-oeuvres-completes-de-ramuz.html|site=|date=|consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Charles-Ferdinand Ramuz|titre=Œuvres complètes|lieu=Genève|éditeur=[[Éditions Slatkine|Slatkine]]|année=2013|isbn=}}.</ref>. Elle collabore<ref>{{Article|langue = Français|auteur1 = Anne Pitteloud|titre = Cingria, maître du caprice|périodique = Le Courrier|numéro = |jour = 4|mois = Mars|année = 2012|issn = |lire en ligne = http://www.lecourrier.ch/print/96540|pages = }}.</ref> aussi à l’édition des ''Œuvres complètes'' <ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Charles-Albert Cingria, Œuvres complètes|éditeur=Editions de L'Âge d'Homme|année=2012-2014|isbn=}}.</ref> de [[Charles-Albert Cingria]] aux Éditions de l'Âge d'Homme dans les volumes consacrés au ''Récits'' et aux ''Propos'' (2011-2013). |
||
Elle travaille non seulement à la réédition de nombreuses œuvres de |
Elle travaille non seulement à la réédition de nombreuses œuvres de [[Guy de Pourtalès]] comme ''Nous, à qui rien n'appartient''<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guy de Pourtalès|titre=Nous, à qui rien n'appartient|éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]]|année=1990|isbn=}}</ref> et ''La Pêche miraculeuse''<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Guy de Pourtalès|titre=La Pêche miraculeuse|éditeur=Infolio|année=2014|isbn=}}.</ref>, mais aussi à l'édition de ses ''Correspondances'', en 3 volumes, de 1909 à 1941, réunissant ainsi écrivains, essayistes et critiques européens d'entre-les-deux-guerres<ref>{{Ouvrage|auteur1=Guy de Pourtalès|titre=Correspondances|lieu=Genève|éditeur=[[Éditions Slatkine|Slatkine]]|année=2006, 2010, 2014|isbn=}}.</ref>. |
||
== Distinctions == |
== Distinctions == |
||
* 2012 : Prix culturel de la [[Fondation Leenaards]]<ref name=":1">{{Article|langue=|auteur1=|titre=Elle ressuscite Mme de Staël|périodique=Tribune de Genève|numéro=|jour=7|mois=janvier|année=2013|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref> en tant que critique littéraire |
* 2012 : Prix culturel de la [[Fondation Leenaards]]<ref name=":1">{{Article|langue=|auteur1=|titre=Elle ressuscite Mme de Staël|périodique=Tribune de Genève|numéro=|jour=7|mois=janvier|année=2013|issn=|lire en ligne=|pages=}}</ref> en tant que critique littéraire |
||
* 2014 : Prix de l[[ |
* 2014 : Prix de l'[[Université de Lausanne]]<ref>{{Lien web|langue = fr|titre = Honoris Causae|url = http://www.unil.ch/central/fr/home/menuinst/organisation/les-documents-officiels/dies---archives/dies-2014/honoris-causae.html|site = www.unil.ch|consulté le = 2016-02-02}}</ref> |
||
== Publications == |
== Publications == |
||
* ''Sylvain Pitt ou les avatars de la liberté: une vie à l'aube du XXe siècle, (1860-1919)'', 1979, |
* ''Sylvain Pitt ou les avatars de la liberté: une vie à l'aube du XXe siècle, (1860-1919)'', 1979, Éditions universitaires |
||
* ''Relectures d'Alexandre Vinet'', avec Bernard Reymond, 1993, Éditions [[L'Age d'Homme]], {{ISBN|978-2825104347}} |
* ''Relectures d'Alexandre Vinet'', avec [[Bernard Reymond]], 1993, Éditions [[L'Age d'Homme]], {{ISBN|978-2825104347}} |
||
* ''Le bleu cavalier de la mort'', 2009, Éditions Zoé, {{ISBN|978-2881826481}} |
* ''Le bleu cavalier de la mort'', 2009, Éditions Zoé, {{ISBN|978-2881826481}} |
||
Ligne 35 : | Ligne 35 : | ||
== Liens externes == |
== Liens externes == |
||
* {{Autorité}} |
* {{Autorité}} |
||
* {{Bases}} |
|||
*[https://www.unil.ch/clsr/home.html Centre des littératures en Suisse romande - UNIL]{{Dictionnaires}} |
|||
{{Portail|littérature|Vaud}} |
{{Portail|littérature|Vaud}} |
||
Ligne 44 : | Ligne 46 : | ||
[[Catégorie:Professeur à l'université de Lausanne]] |
[[Catégorie:Professeur à l'université de Lausanne]] |
||
[[Catégorie:Membre du Forum des 100 de 2013]] |
[[Catégorie:Membre du Forum des 100 de 2013]] |
||
[[Catégorie:Professeur suisse]] |
Dernière version du 14 août 2024 à 16:30
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Activité | |
Fratrie | |
Parentèle |
A travaillé pour |
---|
Doris Jakubec, née en 1939, est une professeure suisse de littérature romande et directrice du Centre de recherches sur les lettres romandes (CRLR)[1] à l’Université de Lausanne de 1981 à 2003. Elle est aussi professeure invitée aux universités de Montréal, de Stanford et d’Albuquerque, chargée de cours aux universités de Cluj-Napoca, de Tel-Aviv et de Pékin[2].
Biographie
[modifier | modifier le code]Née Vodoz en 1939, Doris Jakubec passe son enfance à Vevey, sur les bords du Léman en Suisse romande. Son père, pasteur de l'Église libre, et sa mère, institutrice, élèvent une famille de six enfants dans un esprit d'indépendance et d'ouverture au monde. Rompant avec la tradition familiale, elle entre en littérature et obtient une licence ès Lettres de l'Université de Lausanne en 1964. Son mémoire de licence porte sur Fernand Chavannes[3], un dramaturge proche de Charles-Ferdinand Ramuz.
Encore étudiante, elle se marie en 1960 avec Joël Jakubec, un futur théologien d'origine tchèque dont elle porte le nom (qui signifie fils de Jacob ou petit Jacob). Elle découvre ainsi la culture tchèque, de Jan Hus à Vaclav Havel en passant par Franz Kafka, et ses nombreux points communs avec la culture romande, notamment sur la question des minorités. Joël Jakubec publie plusieurs ouvrages dont un essai intitulé Kafka contre l'absurde[4] en 1962 et un roman, Le marchand de glaces en 2009[5]. Le couple a un fils, David, médecin-psychiatre et écrivain de théâtre à Genève[6],[7],[8].
Carrière universitaire
[modifier | modifier le code]Doris Jakubec commence sa carrière universitaire en 1965 comme assistante du professeur Gilbert Guisan (1911-1980)[9] au Centre de recherches sur les lettres romandes (CRLR) qu'il vient de fonder. Sous la direction de ce dernier, elle consacre sa thèse à un poète français, Sylvain Pitt[10], grand ami de Charles-Abert Cingria et de Paul Claudel.
Le Centre de recherches sur les lettres romandes suit dès le départ trois orientations majeures : l’étude des œuvres et de leurs sources ; la publication scientifique de textes et de documents inédits (correspondances, journaux intimes, carnets, etc.); la prospection d’archives dans une perspective patrimoniale afin de les inventorier et de les mettre à la disposition des chercheurs[11].
Elle prend la direction du CRLR en 1981. L'institut se mue alors en centre de référence de la littérature francophone[12], ouvert aux chercheurs suisses et du monde entier, en particulier japonais et chinois, américains et russes, tchèques, roumains ou hongrois. Doris Jakubec se voue notamment à la conservation des manuscrits et documentaires, qui constitue l'une des vocations essentielles du centre. Elle se spécialise dans la critique génétique et se passionne pour les manuscrits qui permettent d'entrer dans le texte sans médiation[13].
Grâce à son travail poursuivi sur plusieurs décennies, la littérature romande fait l'objet de recherches universitaires et de traductions dans de nombreuses langues. Notamment outre-Atlantique, avec les travaux poétiques d'Ellen Hinsey, les traductions de Ramuz de James Franck et les travaux sur les Antilles et l'Afrique d'Elisabeth Mudimbe-Boyi[14].
Outre la poésie qui est son premier intérêt, elle se spécialise dans la critique génétique et l’étude des variantes, en relation avec la poétique et la vie interne des textes. Ce qui lui sera très utile dans le «grand chantier» qu’elle ouvre en 1997, avec une dizaine de chercheurs, sur l’édition critique[15] des œuvres de Charles Ferdinand Ramuz, y compris de très nombreux textes inédits. Elles seront publiées en deux temps : les Œuvres romanesques dans la Bibliothèque de la Pléiade en deux volumes[16] et les Œuvres complètes en 29 volumes chez Slatkine[17],[18],[19]. Elle collabore[20] aussi à l’édition des Œuvres complètes [21] de Charles-Albert Cingria aux Éditions de l'Âge d'Homme dans les volumes consacrés au Récits et aux Propos (2011-2013).
Elle travaille non seulement à la réédition de nombreuses œuvres de Guy de Pourtalès comme Nous, à qui rien n'appartient[22] et La Pêche miraculeuse[23], mais aussi à l'édition de ses Correspondances, en 3 volumes, de 1909 à 1941, réunissant ainsi écrivains, essayistes et critiques européens d'entre-les-deux-guerres[24].
Distinctions
[modifier | modifier le code]- 2012 : Prix culturel de la Fondation Leenaards[25] en tant que critique littéraire
- 2014 : Prix de l'Université de Lausanne[26]
Publications
[modifier | modifier le code]- Sylvain Pitt ou les avatars de la liberté: une vie à l'aube du XXe siècle, (1860-1919), 1979, Éditions universitaires
- Relectures d'Alexandre Vinet, avec Bernard Reymond, 1993, Éditions L'Age d'Homme, (ISBN 978-2825104347)
- Le bleu cavalier de la mort, 2009, Éditions Zoé, (ISBN 978-2881826481)
Notes et références
[modifier | modifier le code]- « Centre de recherches sur les lettres romandes ».
- « Doris Jakubec », sur www.editionszoe.ch (consulté le ).
- « Fernand Chavannes (1868-1936) », sur Bibliothèque cantonale universitaire BCU Lausanne.
- Joël Jakubec, Kafka contre l'absurde, Lausanne, Cahiers de la renaissance vaudoise, .
- « Joël Jakubec », sur Editions Zoé
- Le livre des écrivains associés du Théâtre en Suisse, Orbe, Bernard Campiche, .
- David Jakubec, Frénésire! ou le nouvel Orphée, Paris, La Musaraigne, .
- David Jakubec, Publicidez, variations sur le mythe de Sisyphe, Paris, La Musaraigne, .
- « Guisan, Gilbert », sur Dictionnaire historique de la Suisse.
- « Sylvain Pitt (1860-1919) », sur Bibliothèque nationale de France.
- « Historique », sur Université de Lausanne.
- « Centre de recherches sur les lettres romandes », sur Université de Lausanne.
- Isabelle Rüf, « Doris Jakubec, "éveilleuse" des lettres romandes », Le Temps, .
- Marion Graf, José-Flore Tappy et Alain Rochat, Hommage à Doris Jakubec, Les textes comme aventures, Genève, Editions Zoé, , 304 p. (ISBN 978-2-88182-498-2).
- Nicolas Dufour, « Cinquante ans après sa mort, Ramuz hésite encore entre Paris et Lausanne », Journal de Genève,
- Charles-Ferdinand Ramuz, Œuvres romanesques, Paris, Gallimard, .
- « Le pari d'un littérature vivante », Uniscope, (lire en ligne).
- « Des écrits inédits pour clôturer les œuvres complètes de Ramuz »
- Charles-Ferdinand Ramuz, Œuvres complètes, Genève, Slatkine, .
- Anne Pitteloud, « Cingria, maître du caprice », Le Courrier, (lire en ligne).
- Charles-Albert Cingria, Œuvres complètes, Editions de L'Âge d'Homme, 2012-2014.
- Guy de Pourtalès, Nous, à qui rien n'appartient, Flammarion,
- Guy de Pourtalès, La Pêche miraculeuse, Infolio, .
- Guy de Pourtalès, Correspondances, Genève, Slatkine, 2006, 2010, 2014.
- « Elle ressuscite Mme de Staël », Tribune de Genève,
- « Honoris Causae », sur www.unil.ch (consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressource relative à la recherche :
- Centre des littératures en Suisse romande - UNILNotices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :