« Histoire de la Belgique » : différence entre les versions
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Le [[25 août]] [[1830]], par contagion de la [[Révolution de Juillet]] en France, [[Bruxelles]] se soulève. Tout le sud de la future Belgique suit, et le [[27 septembre]] les troupes [[Pays-Bas|hollandaises]] évacuent le pays. |
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Dès le 25 septembre, un gouvernement provisoire est formé, qui élabore une [[Constitution]]. Il recherche un roi, adresse une demande au duc de Nemours, fils de [[Louis-Philippe]], qui refuse sous la pression d'une coalition menée par l'Angleterre ayant rallié les russes et les autichiens. |
Dès le 25 septembre, un gouvernement provisoire est formé, qui élabore une [[Constitution]]. Il recherche un roi, adresse une demande au duc de Nemours, fils de [[Louis-Philippe]], qui refuse sous la pression d'une coalition menée par l'Angleterre ayant rallié les russes et les autichiens. |
Version du 12 octobre 2004 à 14:45
L'Histoire de la Belgique est traditionellement divisée en deux grandes parties. D'une part, celle des territoires qui formeront la Belgique avant 1830, celle-ci n'ayant jamais été indépendante durablement et n'existant pas comme territoire uni auparavant. Et d'autre part la Belgique d'après 1830, période de la révolution belge, et de son indépendance politique et territoriale.
Avant 1830
Préhistoire et antiquité
La plus ancienne trace de présence humaine dans les territoires qui forment actuellement la Belgique a été trouvée à Hallembaye (province de Liège), elle date d'environ 800 000 ans. Ensuite, aux environs de 400 000 av J.-C. des hommes s'installent en bord de Meuse. De 250 000 à 35 000 av J.-C., Ces territoires sont peuplés de Néandertaliens surtout dans la province de Liège et dans la province de Namur (homme de Spy). À partir de 30 000 av J.-C., l'homme de Néandertal fait place à l'homme moderne. Des vestiges de l'époque néolithique existent à Spiennes où se trouvait une mine préhistorique de silex.
Les premiers signes de l'âge du bronze datent de 1750 av J.-C.. En 500 av J.-C., Habitées par des Celtes, ces régions subissent les influences et commercent avec le monde méditerranéen. Dès 150 av J.-C., les premières monnaies celtes font leur apparition. Les diverses tribus celtes vivant sur ces territoires à cette époque étaient les Éburons, les Aduatiques, les Nerviens, les Ménapiens, les Morins et les Trévires.
Les écrits de Jules César De Bello Gallica (I et II) forment le début de l'histoire écrite. « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves ». Ainsi parlait Jules César des tribus qui ont donné tant de fil à retordre à ses légions. Il est à noter que cette citation est toujours présente dans les manuels scolaires actuels. Jules César justifiait ainsi les cinq années (à compter de 57 av J.C. ) dont il avait eu besoin pour faire plier ces féroces guérriers. Ajoutées à Gallia par ce même conquérant, les régions septentrionales de la Gaule seront séparées en temps que Gallia Belgica lors de sa réorganisation par l'empereur Auguste. Cette province impériale est beaucoup plus importante que la Belgique actuelle. Elle recouvre tout le nord-est de la France actuelle, de la Picardie à la Franche-Comté, ainsi que tout l'ouest de la Suisse.
La présence romaine apporte quatre siècles de prospérité à la région. La sécurité des frontières face aux Germains est assurée par les légions et les premières voies de communication sont créées d'une part entre Boulogne et Cologne, d'autre part entre Reims et Trèves. Plusieurs bourgs sont créés à l'intersection de ces axes, tels par exemple Arlon et Bavai, ou encore Tongres et Tournai. Le latin, utilisé par les fonctionnaires romains, les marchands et les militaires, devient la langue véhiculaire et s'impose face aux dialectes celtes. Le christianisme s'impose rapidement au IIIe siècle après la fondation d'un évêché à Tongres.
Voir aussi : liste des peuples celtes de Belgique
Le Moyen Âge
Après les grandes invasions du Ve siècle, la région devient le cœur du premier royaume franc, dont la capitale est Tournai. Vers l'an 500, Clovis, roi des Francs, reçoit le baptême, et abandonne Tournai pour Paris. La christianisation massive débute en 630, avec le soutien des moines celtes.
Sous l'impulsion de Charlemagne, la vallée de la Meuse devient le centre politique et économique de l'empire carolingien. Lors du partage de l'empire de Charlemagne au traité de Verdun en 843, elle est partagée entre les royaumes de Charles II (comté de Flandre, déjà partagé par la frontière linguistique entre parlers romans et germains) et de Lothaire. L'Escaut sert de frontière.
La Lotharingie est rattachée au Saint Empire romain germanique, et sur le territoire futur de la Belgique, se développent des fiefs, quasi indépendants, tels les duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, les comtés de Hainaut et de Namur, la Principauté de Liège. À l'ouest, le comté de Flandre, bien que prêtant hommage, échappe à l'autorité du roi de France.
À partir du Xe siècle, les villes commencent à se développer, principalement dans le comté de Flandre et en pays mosan. L'industrie de la laine se développe elle aussi, et plus tard, le commerce maritime, avec la ligue Hanséatique. La région devient l'un des cœurs de l'économie européenne, avec l'Italie. Les laines sont importées d'Angleterre, avec laquelle se tissent des liens qui compteront pendant les conflits entre Capétiens et Plantagenêt.
Les principales villes sont alors, à l'ouest, Bruges, Gand, Ypres et Tournai, et en pays mosan, Huy, Namur, Dinant et Liège. L'urbanisation de la future moyenne Belgique est plus lente, seule Nivelles présente au Xe siècle un caractère urbain. Situées plus à l'intérieur du pays, les autres villes brabançonnes comme Bruxelles, Louvain et Malines, attendent la fin du Xe siècle pour s'étendre. À cette époque, les affluents de l'Escaut sont navigables et le trafic commercial entre la Meuse et le Rhin augmente.
Jusqu'en 1300, l'essor des villes est alimenté par une conjoncture économique favorable. Une deuxième enceinte s'avère souvent nécessaire. Cette expansion est freinée au XIVe siècle par de nombreuses crises et épidémies de peste. Le nombre de citadins stagne ou recule. La plupart des villes ne retrouvent leur niveau de population de l'an 1300 qu'au XIXe siècle.
À partir de la fin du XIIIe siècle plusieurs batailles ont lieu entre le roi de France et les communes de Flandre, les comtes étant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. La garnison française à Bruges est massacrée lors de la révolte des Mâtines de Bruges le 18 mai 1302, et l'ost royal est écrasé par les milices communales à la bataille de Courtrai, dite des éperons d'or le 11 juillet de la même année. Cette bataille est aujourd'hui considérée comme la naissance de la nation flamande, bien que la Flandre actuelle et le comté de Flandre de l'époque ne se recouvrent que partiellement. Philippe Le Bel obtiendra sa revanche à la bataille de Mons-en-Pévèle le 18 août 1304.
À l'issue de la guerre de Cent Ans, les territoires de la future Belgique (à l'exception de la principauté de Liège) et les Pays-Bas actuels sont aux mains des ducs de Bourgogne. La Bourgogne est démembrée après la mort de Charles le Téméraire en 1447, la Flandre échoit aux Habsbourg. Charles Quint naît en 1500 à Gand, héritier à la fois des Habsbourg et de l'Espagne. Il se considère comme flamand et bourguignon. Quand il partage ses domaines entre son frère et son fils, la Flandre échoit à l'Espagne de Philippe II, et sont dès lors appelées Pays-Bas espagnols. Au XVe siècle, suite à l'ensablement du Zwin, mais aussi pour des raisons économiques et politiques, Anvers supplante Bruges en tant que principal port de transit d'Europe occidentale. Anvers devient alors une des capitales économique et financière du nord-ouest de l'Europe.
Les Temps modernes
Sous Philippe II, les Pays-Bas actuels, convertis au calvinisme, se révoltent et obtiennent finalement leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies. Les territoires qui formeront la Belgique actuelle et certaines provinces du sud du Pays-Bas restent quant à elles possession espagnole. Les troubles privent Anvers de sa prépondérance économique. C'est un peu plus tard Amsterdam qui prend sa place.
Au cours du XVIIe siècle les guerres entre la France et l'Espagne dessinent à peu près la frontière actuelle entre France et Belgique. Au traité d'Utrecht, en 1713, la couronne d'Espagne passe aux Capétiens, avec Philippe V d'Espagne, petit-fils de Louis XIV. Mais la Belgique revient aux Habsbourg d'Autriche et devient Pays-Bas autrichiens.
Les révolutions
La révolution liégeoise
La révolution brabançonne
En 1789, les réformes politiques et religieuses que veut imposer l'empereur Joseph II provoquent l'insurrection. Des États généraux sont convoqués. Ce soulèvement connu sous le nom de révolution brabançonne à Bruxelles et dans les territoires proches de cette ville donne lieu, après la défaite des troupes autrichiennes à Turnhout le 24 octobre 1789, à une première proclamation d'indépendance, le 11 janvier 1790, des États belgiques unis. La discorde entre les partis catholique et libéral gêne cependant considérablement la défense du pays et favorise le retour des troupes autrichiennes qui rétablissent leur autorité dès octobre de la même année.
La période française
En 1792, la principauté de Liège, à la demande de patriotes réfugiés à Paris, ainsi que les Pays-Bas autrichiens sont annexés par la République française après la bataille de Jemmapes, puis reconquis en 1793 par l'Autriche. En 1794, les États belges sont reconquis par la France, et annexés le 1er octobre 1795. Lorsque Napoléon Bonaparte devient Consul, les territoires de la future Belgique sont intégrés dans l'empire français. (A corriger et compléter)
Pendant la période française, la Wallonie fait sa révolution industrielle et devient une des régions les plus industrialisées d'Europe. La Flandre, elle, reste peu industrialisée.
La Belgique bénéficie à ce moment de l'ensemble des institutions de la Révolution française : administration équitable, Code Napoléon, imposition égalitaire, justice réformée. La Flandre souffre cependant, notamment à cause de la conscription et sur le plan religieux.
La période française prend fin en 1815 avec la défaite de Napoléon à Waterloo.
La domination du royaume des Pays-Bas
Au congrès de Vienne en 1815, sans consultation des populations, les territoires de la future Belgique sont réunis à la Hollande pour former un royaume des Pays-Bas à la tête duquel se trouve Guillaume Ier des Pays-Bas. Très rapidement naît une opposition aux Néerlandais dans les régions de langue française. Les libéraux accusent aussi Guillaume Ier d'imposer l'usage du néerlandais aux élites principalement francophones et à toute l'administration (Justice, Police...). En Flandre, l'insatisfaction est plus marquée sur le plan religieux, celle-ci étant catholique alors que le reste du royaume de Hollande est principalement protestant. C'est donc une alliance de bourgeois flamands (mais ayant opté pour la langue française - les futurs francophones) et de libéraux wallons (majoritaires) qui mènent la révolution contre les Hollandais.
La révolution de 1830 et l'indépendance
Le 25 août 1830, par contagion de la Révolution de Juillet en France, Bruxelles se soulève. Tout le sud de la future Belgique suit, et le 27 septembre les troupes hollandaises évacuent le pays.
Dès le 25 septembre, un gouvernement provisoire est formé, qui élabore une Constitution. Il recherche un roi, adresse une demande au duc de Nemours, fils de Louis-Philippe, qui refuse sous la pression d'une coalition menée par l'Angleterre ayant rallié les russes et les autichiens.
Après 1830
Un État en formation
Le 4 octobre 1830, l'indépendance est proclamée par le gouvernement provisoire, et le 3 novembre un Congrès national est élu par 30 000 électeurs. Le 7 février 1831 il approuve une constitution. La majorité de ces électeurs provenant de la bourgeoisie francophone, le français est choisi comme seule langue officielle. D'ailleurs l'opinion commune était qu'il y avait une majorité de francophones en Belgique. Même s'il a été rectifié par le suite, ce choix initial est à la source d'innombrables problèmes communautaires, les Flamands étant majoritaires parmi la population. Le premier recensement survenu après l'indépendance l'ayant d'ailleurs révélé, ce qui provoqua une surprise.
Le 4 novembre 1830 une conférence s'ouvre à Londres sur l'avenir de la Belgique : les grandes puissances décident finalement de reconnaître la Belgique indépendante le 20 janvier 1831. Un royaume est fondé dont le trône est offert par défaut au prince allemand Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha (cousin de la Reine Victoria), qui deviendra Léopold Ier, premier roi des Belges. La Belgique se déclare neutre.
Période de la révolution industrielle
Au XIXe siècle, disposant de charbon et de fer, elle connaît la révolution industrielle et est même pendant quelques années la deuxième puissance industrielle mondiale. Le roi Léopold II (successeur et fils de Léopold Ier, 1865) dirige à titre privé la colonisation du Congo dans le but d'assurer l'approvisionnement de la Belgique en matières premières. L'actuelle république démocratique du Congo (Congo Kinshasa, ex-Zaïre) devient son domaine personnel. En 1885 Léopold II devient officiellement chef d'État du Congo, il ne cédera celui-ci à la Belgique qu'en 1908.
En 1914, en application du plan Schlieffen, l'Allemagne, en guerre contre la France envahit la Belgique pour contourner les armées françaises par le nord. La violation de la neutralité belge déclenche l'entrée en guerre du Royaume-Uni. Malgré une forte résistance, l'armée belge emmenée par le roi Albert Ier est rapidement submergée, et le pays est occupé pendant toute la guerre sauf derrière la ligne de front de l'Yser. Après la guerre, la Belgique obtient quelques anciennes colonies allemandes, le Ruanda et le Burundi.
Dans l'entre-deux-guerres, la Belgique comme le reste de l'Europe était atteinte par une crise économique majeure.
En 1940, la Belgique est à nouveau occupée par l'Allemagne. Après avoir mené une bataille, désespérée durant 18 jours, et après la capture des forts par les parachutistes allemands, le roi Léopold III décide la capitulation, contre l'avis du gouvernement qui se réfugie à Londres. Cette décision du roi sera considérée par beaucoup comme une trahison. Le roi reste en Belgique comme prisonnier de guerre, refusant d'exercer des fonctions officielles même s'il rencontrera le chancelier Adolf Hitler à l'occasion. Ce qui ne l'empêcha pas non plus d'épouser Liliane Baels tandis que ses soldats wallons resteront en captivité jusqu'à la fin de la guerre (les prisonniers flamands ont quant à eux été libérés très rapidement). Pendant cette période troublée, la collaboration fut plus importante en Flandre, tandis que la Wallonie, malgré l'influent courant rexiste, portera une plus grande partie de l'effort de résistance. Face à l'attitude perçue du souverain, le gouvernement en exil prononce l'incapacité de régner du roi, qui ne sera pas levée à la libération.
En 1950 le parti catholique obtient la majorité et organise un référendum sur la question du retour du roi (question royale). Le résultat donne une majorité pour le retour sur l'ensemble de la Belgique, mais une majorité s'est prononcée contre le retour en Wallonie, plus précisément dans les provinces de Liège et du Hainaut. Moins en Namur et au Luxembourg, et pas dans les zones industrielles de Flandre. La décision de Léopold III de rentrer malgré tout provoque de graves troubles insurrectionnels en Wallonie, avec des quelques attentats à la dynamite et la menace de noyer les mines et les hauts-fourneaux. La gendarmerie tire sur des grévistes à Grâce-Berleur, près de Liège, faisant quatre morts. En Wallonie un gouvernement provisoire est créé en secret, qui envisage l'éventualité de faire sécession et proclamer l'indépendance. L'abdication de Léopold III en faveur de son fils Baudouin permet de sauver l'unité belge et le retour au calme, mais ce qu'on appela la question royale marquera définitivement une rupture dans l'unitarisme.
Depuis 1945
Après la deuxième guerre, la Belgique devient membre fondateur de l'OTAN et de la Communauté Économique Européenne, aujourd'hui Union européenne. Sous la pression du mouvement flamand, la Belgique évolue progressivement vers un État de plus en plus régionalisé. Plusieurs réformes institutionnelles sont réalisées transformant le vieil État unitaire en une structure de plus en plus confédéraliste. ( à développer)