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[[Henri Pirenne]]<ref> Il souligne que les échanges entre l'Occident et l'Orient déclinent fortement dès la présence Sarrasine en Méditerranée occidentale au {{s-|VIII|e}} et que des produits orientaux tels que l'or, la soie, le poivre et le papyrus disparaissent pratiquement sous les carolingiens</ref> constate qu'au {{s-|VIII|e}} le commerce entre l'Occident et l'Orient ne se fait plus que par les négociants juifs, probablement des [[Radhanites]], seuls liens entre l'Islam et la Chrétienté<ref> Cf. [[Henri Pirenne]] - ''Mahomet et Charlemagne'', pages 123-128</ref>.
[[Henri Pirenne]]<ref> Il souligne que les échanges entre l'Occident et l'Orient déclinent fortement dès la présence Sarrasine en Méditerranée occidentale au {{s-|VIII|e}} et que des produits orientaux tels que l'or, la soie, le poivre et le papyrus disparaissent pratiquement sous les carolingiens</ref> constate qu'au {{s-|VIII|e}} le commerce entre l'Occident et l'Orient ne se fait plus que par les négociants juifs, probablement des [[Radhanites]], seuls liens entre l'Islam et la Chrétienté<ref> Cf. [[Henri Pirenne]] - ''Mahomet et Charlemagne'', pages 123-128</ref>.


Il semble que les Juifs aient été nombreux sous [[Charlemagne]], et leur statut était fixé par la loi. Il existait Une formule pour le serment des juifs. Ils leur était permis d'intenter une action en justice contre des chrétiens, et dans leurs relations avec ces derniers ils n'avaient d'autres restrictions que celle de leur accorder le repos dominical. Ils ne devaient pas faire le commerce des monnaies, du vin ou du blé. Le plus important est le fait qu'ils étaient jugés par l'empereur lui-même, auquel ils appartenaient. Ils se sont engagés dans le commerce d'exportation, [[Charlemagne]] par exemple a employé un Juif pour aller en [[Palestine]] et pour en rapporter des marchandises précieuses. Un autre juif, Isaac, qui a été envoyé par [[Charlemagne]] en [[797]] avec deux ambassadeurs chez [[Haroun ar-Rachid]], était probablement un de ces négociants<ref name="Jewen2">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France|titre = Jewish Encyclopedia - France - Under Charlemagne}}</ref>. C'est lui qui au retour en 802 à [[Aix-la-Chapelle]] remet à Charlemagne les cadeaux reçus d'Haroun ar-Rachid dont un éléphant<ref name="Béa"/>. En fait, il semble bien que le règne de Charlemagne ait été favorable aux Juifs, la seule discrimination connue étant le fait que dans un procès le Juif devait produire plus de témoins que le chrétien pour avoir gain de cause<ref>{{lien web|url = http://www.histoiredesjuifs.com/fresque_chronologique.aspx?from=633&to=1096&which=two|titre = De 633 à 1096|éditeur = Histoire des Juifs.com}}</ref>. On parle même d'une famille de princes juifs (ou « Nasi ») à Narbonne<ref name="Jewen3">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France|titre = Jewish Encyclopedia - France - "King of the Jews" at Narbonne}}</ref>.
Il semble que les Juifs aient été nombreux sous [[Charlemagne]], et leur statut était fixé par la loi. Il existait Une formule pour le serment des juifs. Ils leur était permis d'intenter une action en justice contre des chrétiens, et dans leurs relations avec ces derniers ils n'avaient d'autres restrictions que celle de leur accorder le repos dominical. Ils ne devaient pas faire le commerce des monnaies, du vin ou du blé. Le plus important est le fait qu'ils étaient jugés par l'empereur lui-même, auquel ils appartenaient. Ils se sont engagés dans le commerce d'exportation, [[Charlemagne]] par exemple a employé un Juif pour aller en [[Palestine]] et pour en rapporter des marchandises précieuses. Un autre juif, Isaac, qui a été envoyé par [[Charlemagne]] en [[797]] avec deux ambassadeurs chez [[Haroun ar-Rachid]], était probablement un de ces négociants<ref name="Jewen2">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France#789|titre = Under Charlemagne}}</ref>. C'est lui qui au retour en 802 à [[Aix-la-Chapelle]] remet à Charlemagne les cadeaux reçus d'Haroun ar-Rachid dont un éléphant<ref name="Béa"/>. En fait, il semble bien que le règne de Charlemagne ait été favorable aux Juifs, la seule discrimination connue étant le fait que dans un procès le Juif devait produire plus de témoins que le chrétien pour avoir gain de cause<ref>{{lien web|url = http://www.histoiredesjuifs.com/fresque_chronologique.aspx?from=633&to=1096&which=two|titre = De 633 à 1096|éditeur = Histoire des Juifs.com}}</ref>. On parle même d'une famille de princes juifs (ou « Nasi ») à Narbonne<ref name="Jewen3">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France#788|titre = "King of the Jews" at Narbonne}}</ref>.


[[Louis le Débonnaire]] ([[814]]-[[833]]), fidèle aux principes de son père, a accordé une stricte protection aux Juifs, auxquels il a accordé une particulière attention en raison de leurs activités de négociants. Dans une lettre à Louis le Débonnaire, [[Agobard]] (778-840), [[Liste des archevêques de Lyon|évêque de Lyon]], fait de nombreux reproches aux juifs : ils amèneraient des chrétiens enlevés à Arles et [[Lyon]]<ref> Cf. ''Arles au Moyen Âge'' de Louis STOUFF - page 18</ref> ; ils seraient superstitieux et auraient des croyances absurdes ; ils influenceraient gravement les chrétiens et prétendraient que ceux-ci adorent des idoles. Agobard n'eut pas gain de cause auprès de Louis le Débonnaire<ref name="Jewen4">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France|titre = Jewish Encyclopedia - France - Agobard's Account}}</ref> mais ces allégations semblent démontrer la prospérité dont jouissaient les Juifs de Lyon.
[[Louis le Débonnaire]] ([[814]]-[[833]]), fidèle aux principes de son père, a accordé une stricte protection aux Juifs, auxquels il a accordé une particulière attention en raison de leurs activités de négociants. Dans une lettre à Louis le Débonnaire, [[Agobard]] (778-840), [[Liste des archevêques de Lyon|évêque de Lyon]], fait de nombreux reproches aux juifs : ils amèneraient des chrétiens enlevés à Arles et [[Lyon]]<ref> Cf. ''Arles au Moyen Âge'' de Louis STOUFF - page 18</ref> ; ils seraient superstitieux et auraient des croyances absurdes ; ils influenceraient gravement les chrétiens et prétendraient que ceux-ci adorent des idoles. Agobard n'eut pas gain de cause auprès de Louis le Débonnaire<ref name="Jewen4">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France#791|titre = Agobard's Account}}</ref> mais ces allégations semblent démontrer la prospérité dont jouissaient les Juifs de Lyon.


Le comportement de cet évêque, hostile à la communauté juive de Lyon protégée par le roi [[Louis le Pieux|Louis]] va cependant entraîner une migration vers Arles et les cités du midi, ce qui accrédite la présence probable d'une communauté juive importante dans les communautés méridionales au début du {{s-|IX|e}}.
Le comportement de cet évêque, hostile à la communauté juive de Lyon protégée par le roi [[Louis le Pieux|Louis]] va cependant entraîner une migration vers Arles et les cités du midi, ce qui accrédite la présence probable d'une communauté juive importante dans les communautés méridionales au début du {{s-|IX|e}}.
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En [[1010]] [[Alduin (évêque)|Alduin]], [[évêque]] de [[Limoges]], offre aux [[Juif]]s de son diocèse le choix entre le [[baptême]] et l'[[exil]]. Pendant un mois les théologiens tentent de les convertir, sans grand succès puisque seuls quelques Juifs abjurent leur foi ; les autres quittent la ville pour s'établir ailleurs, certains se donnent la mort. Un texte [[hébreu]] relate aussi que le duc [[Robert II de Normandie]] se serait concerté avec ses [[vassal|vassaux]] pour que tout Juif qui n'accepterait pas le baptême sur leurs terres soit éliminé, menace mise à exécution, alors que de nombreux Juifs se suicident. Au nombre des martyrs se trouve l'érudit Rabbi Senior. Un riche et influent érudit de [[Rouen]], Jacob ben Jekuthiel, s'était auparavant rendu à [[Rome]] ([[1007]]) pour solliciter la protection du pape sur ses coreligionnaires de [[Lorraine]] ; le souverain pontife envoya un haut dignitaire chargé de mettre fin à la persécution. Mais [[Robert II de France|Robert le Pieux]], bien connu pour ses préjugés religieux et la haine qu'il portait aux [[hérétique]]s, poursuit dans la ligne de l'intolérance. Il pourrait y avoir un lien entre cette persécution et une rumeur qui s'est répandue au cours de l'année [[1010]].
En [[1010]] [[Alduin (évêque)|Alduin]], [[évêque]] de [[Limoges]], offre aux [[Juif]]s de son diocèse le choix entre le [[baptême]] et l'[[exil]]. Pendant un mois les théologiens tentent de les convertir, sans grand succès puisque seuls quelques Juifs abjurent leur foi ; les autres quittent la ville pour s'établir ailleurs, certains se donnent la mort. Un texte [[hébreu]] relate aussi que le duc [[Robert II de Normandie]] se serait concerté avec ses [[vassal|vassaux]] pour que tout Juif qui n'accepterait pas le baptême sur leurs terres soit éliminé, menace mise à exécution, alors que de nombreux Juifs se suicident. Au nombre des martyrs se trouve l'érudit Rabbi Senior. Un riche et influent érudit de [[Rouen]], Jacob ben Jekuthiel, s'était auparavant rendu à [[Rome]] ([[1007]]) pour solliciter la protection du pape sur ses coreligionnaires de [[Lorraine]] ; le souverain pontife envoya un haut dignitaire chargé de mettre fin à la persécution. Mais [[Robert II de France|Robert le Pieux]], bien connu pour ses préjugés religieux et la haine qu'il portait aux [[hérétique]]s, poursuit dans la ligne de l'intolérance. Il pourrait y avoir un lien entre cette persécution et une rumeur qui s'est répandue au cours de l'année [[1010]].


À en croire [[Adhémar de Chabanais]], qui écrit en [[1030]], en [[1010]] les Juifs d'occident adressèrent une lettre à leurs coreligionnaires d'orient les avertissant de l'imminence d'une expédition militaire contre les [[Sarrasin (peuple)|Sarrasin]]s. L'année précédente, le [[Saint-Sépulcre]] avait été transformé en mosquée par les Musulmans, sacrilège qui avait provoqué la fureur de la chrétienté et notamment du pape [[Serge IV]]. L'exaspération de la chrétienté répandit alors la croyance en une entente secrète entre Musulmans et Juifs. Vingt ans plus tard, le moine chroniqueur [[Raoul Glaber]] donne d'autres détails sur cette affaire. Selon lui, les Juifs d'[[Orléans]] auraient envoyé à l'est via un mendiant une lettre qui incitait à la destruction du Saint-Sépulcre. Glaber ajoute qu'à la découverte de ce « crime », l'expulsion des Juifs fut décrétée partout. Pourchassés, tués ou acculés au suicide, bien peu demeurèrent dans le monde romain. Cinq ans plus tard, une partie de ceux qui avaient pu s'échapper devaient revenir. De nouveaux troubles se produisent aux alentours de [[1065]]. À cette date le [[Alexandre II (pape)|pape Alexandre II]] écrit au vicomte de [[Narbonne]], Béranger, et à Guifred, évêque de la ville, qu'il loue d'avoir évité le massacre de Juifs dans leurs circonscriptions, leur rappelant par la même occasion que Dieu n'approuve pas qu'on répande du sang<ref name="Jewen5">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France|titre = Jewish Encyclopedia - France - Persecution of Jews in Limoges and Rouen}}</ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France|titre = Jewish Encyclopedia - France - Under Charlemagne}}</ref>. La [[croisade]] lancée contre les [[Maures]] en Espagne s'était en effet soldée par la mise à mort sans distinction de tous les Juifs que les [[Chevalier croisé|Croisés]] rencontraient sur leur route : la figure de l'infidèle se déplace, par effet de proximité, du Maure au Juif rencontré en chemin.
À en croire [[Adhémar de Chabanais]], qui écrit en [[1030]], en [[1010]] les Juifs d'occident adressèrent une lettre à leurs coreligionnaires d'orient les avertissant de l'imminence d'une expédition militaire contre les [[Sarrasin (peuple)|Sarrasin]]s. L'année précédente, le [[Saint-Sépulcre]] avait été transformé en mosquée par les Musulmans, sacrilège qui avait provoqué la fureur de la chrétienté et notamment du pape [[Serge IV]]. L'exaspération de la chrétienté répandit alors la croyance en une entente secrète entre Musulmans et Juifs. Vingt ans plus tard, le moine chroniqueur [[Raoul Glaber]] donne d'autres détails sur cette affaire. Selon lui, les Juifs d'[[Orléans]] auraient envoyé à l'est via un mendiant une lettre qui incitait à la destruction du Saint-Sépulcre. Glaber ajoute qu'à la découverte de ce « crime », l'expulsion des Juifs fut décrétée partout. Pourchassés, tués ou acculés au suicide, bien peu demeurèrent dans le monde romain. Cinq ans plus tard, une partie de ceux qui avaient pu s'échapper devaient revenir. De nouveaux troubles se produisent aux alentours de [[1065]]. À cette date le [[Alexandre II (pape)|pape Alexandre II]] écrit au vicomte de [[Narbonne]], Béranger, et à Guifred, évêque de la ville, qu'il loue d'avoir évité le massacre de Juifs dans leurs circonscriptions, leur rappelant par la même occasion que Dieu n'approuve pas qu'on répande du sang<ref name="Jewen5">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France#794|titre = Persecution of Jews in Limoges and Rouen}}</ref>{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France|titre = Jewish Encyclopedia - France - Under Charlemagne}}</ref>. La [[croisade]] lancée contre les [[Maures]] en Espagne s'était en effet soldée par la mise à mort sans distinction de tous les Juifs que les [[Chevalier croisé|Croisés]] rencontraient sur leur route : la figure de l'infidèle se déplace, par effet de proximité, du Maure au Juif rencontré en chemin.


Toujours selon [[Adhémar de Chabanais]], la cérémonie humiliante de la « colaphisation » (du latin colaphus, soufflet) avait lieu au début du {{s|XI|e}} à Toulouse. Le comte de Toulouse "colaphisait" un Juif, c'est à dire le giflait dans la Cathédrale, le jour de [[Pâques]], en représailles du soufflet que Jésus avait reçu durant sa [[Passion]]<ref name="jccohen">{{lien web|url=http://ngj.vjf.cnrs.fr/jc_cohen/presentation_cohen.htm | auteur=Jean-Claude Cohen|éditeur=Nouvelle Gallia Judaica (CNRS) | titre=Les communautés juives d'Avignon et du Comtat-Venaissin au XVIII{{e}} siècle .| consulté le = 2 octobre 2007}}</ref>.
Toujours selon [[Adhémar de Chabanais]], la cérémonie humiliante de la « colaphisation » (du latin colaphus, soufflet) avait lieu au début du {{s|XI|e}} à Toulouse. Le comte de Toulouse "colaphisait" un Juif, c'est à dire le giflait dans la Cathédrale, le jour de [[Pâques]], en représailles du soufflet que Jésus avait reçu durant sa [[Passion]]<ref name="jccohen">{{lien web|url=http://ngj.vjf.cnrs.fr/jc_cohen/presentation_cohen.htm | auteur=Jean-Claude Cohen|éditeur=Nouvelle Gallia Judaica (CNRS) | titre=Les communautés juives d'Avignon et du Comtat-Venaissin au XVIII{{e}} siècle .| consulté le = 2 octobre 2007}}</ref>.
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Pendant cette période jusqu'à la [[première croisade]], la culture juive se développait dans des communautés culturellement proches les unes des autres, qu'elles se situent au nord ou au sud de la France. Son domaine de prédilection était la [[poésie]] liturgique - l'écho des souffrances d'Israel et l'expression de son espoir invincible - et était plus souvent un exercice [[scolastique]] simple destiné plus à amuser et instruire qu'à émouvoir.
Pendant cette période jusqu'à la [[première croisade]], la culture juive se développait dans des communautés culturellement proches les unes des autres, qu'elles se situent au nord ou au sud de la France. Son domaine de prédilection était la [[poésie]] liturgique - l'écho des souffrances d'Israel et l'expression de son espoir invincible - et était plus souvent un exercice [[scolastique]] simple destiné plus à amuser et instruire qu'à émouvoir.


Après ceci vient l'[[exégèse]] biblique, l'[[peshat|interprétation simple du texte]], reflétant une foi complète dans l'interprétation traditionnelle, et basé par préférence sur le [[Midrash]]. Finalement et surtout, leur attention était occupée par le [[Talmud]] et ses commentaires. Ce texte ainsi que les écrits des [[Gueonim]], en particulier leur responsa, a été révisé et copié ; ensuite ces écrits ont été traités comme un code de droit et ont été commentés et étudiés, autant pour faire un exercice de dialectique que pour réfléchir à leur conséquences pratiques <ref name="Jewen7">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France|titre = Jewish Encyclopedia - France - Franko-Jewish Literature}}</ref>.
Après ceci vient l'[[exégèse]] biblique, l'[[peshat|interprétation simple du texte]], reflétant une foi complète dans l'interprétation traditionnelle, et basé par préférence sur le [[Midrash]]. Finalement et surtout, leur attention était occupée par le [[Talmud]] et ses commentaires. Ce texte ainsi que les écrits des [[Gueonim]], en particulier leur responsa, a été révisé et copié ; ensuite ces écrits ont été traités comme un code de droit et ont été commentés et étudiés, autant pour faire un exercice de dialectique que pour réfléchir à leur conséquences pratiques <ref name="Jewen7">{{en}}{{lien web|url=http://www.jewishencyclopedia.com/view.jsp?artid=288&letter=F&search=France#795|titre =Franko-Jewish Literature}}</ref>.


Un des plus fameux savants de cette période est [[Rabbenou Guershom]] (960-1028) qui vécut entre [[Metz]] et [[Mayence]]. Il fut un des premiers docteurs de la loi [[ashkenaze]]s. Ce fut lui qui interdit la polygamie et la répudiation de l'épouse sans son consentement. S'il enseigna à de nombreux élèves, son flambeau ne fut repris que par l'illustre [[Rachi]], né 12 ans après sa mort.
Un des plus fameux savants de cette période est [[Rabbenou Guershom]] (960-1028) qui vécut entre [[Metz]] et [[Mayence]]. Il fut un des premiers docteurs de la loi [[ashkenaze]]s. Ce fut lui qui interdit la polygamie et la répudiation de l'épouse sans son consentement. S'il enseigna à de nombreux élèves, son flambeau ne fut repris que par l'illustre [[Rachi]], né 12 ans après sa mort.

Version du 4 octobre 2007 à 00:04

Modèle:JuifLa communauté juive de France, aujourd'hui constituée de 600 000 personnes selon le congrès juif mondial, est la plus importante communauté juive d'Europe. Les Juifs français se répartissent principalement dans les villes de Paris, Marseille, Lyon et Strasbourg.

Cette communauté, en majorité séfarade depuis quelques décennies, se caractérise par sa très grande diversité depuis les Haredim ultra-orthodoxes jusqu'aux Juifs assimilés.

L'histoire des Juifs en France s'étend sur près de 2.000 ans. Au début du Moyen Âge, la France est un centre de la culture juive, mais les persécutions se font plus nombreuses à mesure que le temps s'écoule. La France est le premier pays d'Europe à émanciper et intégrer les Juifs dans la nation à compter de la Révolution française, mais en dépit de l'égalité légale, un courant antisémite demeure, comme le révèle l'affaire Dreyfus à la fin du XIXe siècle.

La communauté est profondément marquée par la disparition d'un quart des Juifs français ou étrangers présents sur le territoire en 1940 dans la Shoah. Il faut remarquer que cette mortalité a été très nettement inférieure à celle de tous les autres pays d'Europe opprimés par le régime nazi, par exemple les Pays-Bas ou surtout les pays d'Europe centrale. La mémoire juive ne se reconstruit progressivement qu'à partir des années 1970.

Dans les années 1950 et 1960, un fort afflux de juifs séfarades contraints de quitter l'Afrique du nord (Maroc, Tunisie, Egypte d'abord dans les années 1950 puis surtout Algérie en 1962) et de se réfugier en France accroît et transforme la communauté juive française qui devient majoritairement séfarade.

Époques gallo-romaine et mérovingienne

La Jewish Encyclopedia[1] a été publiée en 1906, est maintenant sur Internet et est la source principale de ce paragraphe et de beaucoup d'informations de cet article. Pour cette période qui va jusqu'à la fin du VIe siècle, elle se fonde elle-même sur les écrits de Grégoire de Tours. La Jewish Encyclopedia indique donc : « Le premier établissement des Juifs en Europe est obscur. En 163 av.J-C il y a des traces d'établissements de Juifs à Rome [...]. En l'an 6 de l'ère chrétienne, il y avait des Juifs à Vienne et en Gallia Celtica ; en l'an 39 à Lugdunum (Lyon aujourd'hui). ». On ne possède pour le moment pas d'autres documents indiquant la présence des Juifs en France avant le IVe siècle. Hilaire de Poitiers est félicité pour s'être sauvé de la société juive. Un décret des empereurs Théodose II et Valentinien III, adressé à Amatius, préfet de la Gaule (9 juillet 425) interdit aux Juifs et aux païens de pratiquer la loi et de diriger les bureaux publics (« militandi »), pour que les chrétiens ne leur soient pas subordonnés, et que les Juifs soient incités à changer de foi. Aux funérailles de Hilaire, évêque d'Arles, en 449, les Juifs et les chrétiens se mêlèrent dans les foules et les pleurs, tandis que les anciens chantaient des psaumes en hébreu. En l'an 465, l'Église a reconnu officiellement les Juifs. On trouvait des Juifs à Marseille au VIe siècle, à Arles, à Uzès, à Narbonne, à Clermont-Ferrand, à Orléans, à Paris et à Bordeaux. Ces endroits étaient généralement des centres de l'administration romaine, localisés sur de grandes routes commerciales, et jes Juifs possédaient des synagogues. En harmonie avec le Code de Théodose, et d'après un édit adressé aux décurions de Cologne par l'empereur Constantin, l'organisation interne des Juifs semble avoir été la même que dans l'empire romain. Il semble qu'ils avaient des prêtres (rabbins ou hazzanim ?), archisynagogues, patersynagogues et d'autres chefs religieux. Les Juifs étaient principalement marchands ; ils étaient également percepteurs d'impôts, marins et physiciens. Ils sont probablement restés en vertu de la loi romaine jusqu'au triomphe du christianisme, suite au statut établi par Caracalla - qui les met sur un pied d'égalité avec leurs concitoyens. L'empereur Constantin (321) les a contraints à participer dans leur curie à un lourd impôt qui frappait les citoyens des villes. On ignore si leurs relations avec leurs concitoyens étaient de nature amicale, même après l'établissement du christianisme en Gaule. On sait que le clergé chrétien participait à leurs fêtes ; des mariages inter-religieux entre juifs et chrétiens se produisaient parfois ; la religion des Juifs faisait des émules, et leurs coutumes religieuses furent si librement adoptées qu'au troisième Conseil d'Orléans (539) les autorités religieuses chrétiennes jugèrent nécessaire de mettre en garde les fidèles contre les « superstitions juives », et d'ordonner à ceux-ci de s'abstenir de tout déplacement le dimanche et de tout ornement de leurs personnes ou de logements.

En cette fin de VIe siècle, les juifs peuvent connaître des situations tout-à-fait diverses : Grégoire de Tours nous raconte qu'en 576 une émeute détruit la synagogue de Clermont de fond en comble, à la suite quoi les juifs de la ville acceptent le baptême[2]. Inversement, le juif de Paris Priscus est conseiller du roi Chilpéric et dans une controverse avec celui-ci refuse sans dommage pour lui la conversion[3].

En 591, les juifs chassés de la ville d'Orléans se réfugient en Provence. On connait, à ce propos, une lettre du pape Grégoire le Grand qui réprimande l'archevêque d'Arles Virgile à la suite de nombreuses plaintes à propos de conversions forcées.

En 629, Dagobert Ier propose d'expulser de ses domaines tous les Juifs qui n'accepteraient pas le christianisme. À partir de son règne jusqu'à celui de Pépin le Bref, on n'a guère d'autres indications. Mais dans le sud de la France, dans ce qui était alors connu comme « Septimanie » (ou Narbonnaise) et était une dépendance des rois Wisigoths d'Espagne, les Juifs ont continué à résider et prospérer. De cette époque (689) date la plus ancienne inscription funéraire juive connue en France, celle de Narbonne, visible au Musée archéologique de Béziers. Les Juifs de Narbonne, principalement des négociants, s'entendaient bien avec le reste de la population qui se rebellait souvent alors contre les rois Wisigoths.

Période carolingienne

Henri Pirenne[4] constate qu'au VIIIe siècle le commerce entre l'Occident et l'Orient ne se fait plus que par les négociants juifs, probablement des Radhanites, seuls liens entre l'Islam et la Chrétienté[5].

Il semble que les Juifs aient été nombreux sous Charlemagne, et leur statut était fixé par la loi. Il existait Une formule pour le serment des juifs. Ils leur était permis d'intenter une action en justice contre des chrétiens, et dans leurs relations avec ces derniers ils n'avaient d'autres restrictions que celle de leur accorder le repos dominical. Ils ne devaient pas faire le commerce des monnaies, du vin ou du blé. Le plus important est le fait qu'ils étaient jugés par l'empereur lui-même, auquel ils appartenaient. Ils se sont engagés dans le commerce d'exportation, Charlemagne par exemple a employé un Juif pour aller en Palestine et pour en rapporter des marchandises précieuses. Un autre juif, Isaac, qui a été envoyé par Charlemagne en 797 avec deux ambassadeurs chez Haroun ar-Rachid, était probablement un de ces négociants[6]. C'est lui qui au retour en 802 à Aix-la-Chapelle remet à Charlemagne les cadeaux reçus d'Haroun ar-Rachid dont un éléphant[2]. En fait, il semble bien que le règne de Charlemagne ait été favorable aux Juifs, la seule discrimination connue étant le fait que dans un procès le Juif devait produire plus de témoins que le chrétien pour avoir gain de cause[7]. On parle même d'une famille de princes juifs (ou « Nasi ») à Narbonne[8].

Louis le Débonnaire (814-833), fidèle aux principes de son père, a accordé une stricte protection aux Juifs, auxquels il a accordé une particulière attention en raison de leurs activités de négociants. Dans une lettre à Louis le Débonnaire, Agobard (778-840), évêque de Lyon, fait de nombreux reproches aux juifs : ils amèneraient des chrétiens enlevés à Arles et Lyon[9] ; ils seraient superstitieux et auraient des croyances absurdes ; ils influenceraient gravement les chrétiens et prétendraient que ceux-ci adorent des idoles. Agobard n'eut pas gain de cause auprès de Louis le Débonnaire[10] mais ces allégations semblent démontrer la prospérité dont jouissaient les Juifs de Lyon.

Le comportement de cet évêque, hostile à la communauté juive de Lyon protégée par le roi Louis va cependant entraîner une migration vers Arles et les cités du midi, ce qui accrédite la présence probable d'une communauté juive importante dans les communautés méridionales au début du IXe siècle.

Il est permis de penser que ces marchands juifs de la vallée du Rhône appartenaient à ces juifs dits « rhadanites », grands voyageurs, hommes de profondes cultures et parlant de nombreuses langues, qui maintenaient le contact entre l'orient et l'occident[2].

Les premiers Capétiens (987-1096)

Premières persécutions

La vie relativement paisible des juifs sous les Carolingiens entraîna le développement de nouvelles communautés notamment à Toulouse, Carcassonne, Chalons sur Saône, Sens et Metz[2]. Mais le pouvoir des Carolingiens s'effrite vite et le sort des Juifs devient complètement dépendant du bon vouloir du pouvoir local. En 987, Hugues Capet est le premier Capétien à monter sur le trône de France.

En 1010 Alduin, évêque de Limoges, offre aux Juifs de son diocèse le choix entre le baptême et l'exil. Pendant un mois les théologiens tentent de les convertir, sans grand succès puisque seuls quelques Juifs abjurent leur foi ; les autres quittent la ville pour s'établir ailleurs, certains se donnent la mort. Un texte hébreu relate aussi que le duc Robert II de Normandie se serait concerté avec ses vassaux pour que tout Juif qui n'accepterait pas le baptême sur leurs terres soit éliminé, menace mise à exécution, alors que de nombreux Juifs se suicident. Au nombre des martyrs se trouve l'érudit Rabbi Senior. Un riche et influent érudit de Rouen, Jacob ben Jekuthiel, s'était auparavant rendu à Rome (1007) pour solliciter la protection du pape sur ses coreligionnaires de Lorraine ; le souverain pontife envoya un haut dignitaire chargé de mettre fin à la persécution. Mais Robert le Pieux, bien connu pour ses préjugés religieux et la haine qu'il portait aux hérétiques, poursuit dans la ligne de l'intolérance. Il pourrait y avoir un lien entre cette persécution et une rumeur qui s'est répandue au cours de l'année 1010.

À en croire Adhémar de Chabanais, qui écrit en 1030, en 1010 les Juifs d'occident adressèrent une lettre à leurs coreligionnaires d'orient les avertissant de l'imminence d'une expédition militaire contre les Sarrasins. L'année précédente, le Saint-Sépulcre avait été transformé en mosquée par les Musulmans, sacrilège qui avait provoqué la fureur de la chrétienté et notamment du pape Serge IV. L'exaspération de la chrétienté répandit alors la croyance en une entente secrète entre Musulmans et Juifs. Vingt ans plus tard, le moine chroniqueur Raoul Glaber donne d'autres détails sur cette affaire. Selon lui, les Juifs d'Orléans auraient envoyé à l'est via un mendiant une lettre qui incitait à la destruction du Saint-Sépulcre. Glaber ajoute qu'à la découverte de ce « crime », l'expulsion des Juifs fut décrétée partout. Pourchassés, tués ou acculés au suicide, bien peu demeurèrent dans le monde romain. Cinq ans plus tard, une partie de ceux qui avaient pu s'échapper devaient revenir. De nouveaux troubles se produisent aux alentours de 1065. À cette date le pape Alexandre II écrit au vicomte de Narbonne, Béranger, et à Guifred, évêque de la ville, qu'il loue d'avoir évité le massacre de Juifs dans leurs circonscriptions, leur rappelant par la même occasion que Dieu n'approuve pas qu'on répande du sang[11](en)« Jewish Encyclopedia - France - Under Charlemagne »</ref>. La croisade lancée contre les Maures en Espagne s'était en effet soldée par la mise à mort sans distinction de tous les Juifs que les Croisés rencontraient sur leur route : la figure de l'infidèle se déplace, par effet de proximité, du Maure au Juif rencontré en chemin.

Toujours selon Adhémar de Chabanais, la cérémonie humiliante de la « colaphisation » (du latin colaphus, soufflet) avait lieu au début du XIe siècle à Toulouse. Le comte de Toulouse "colaphisait" un Juif, c'est à dire le giflait dans la Cathédrale, le jour de Pâques, en représailles du soufflet que Jésus avait reçu durant sa Passion[12].

Certaines régions de la France actuelle restent dans cette période plus accueillantes aux Juifs : les comtes de Champagne dont la province ne sera rattachée au domaine royal qu'à la mort de Philippe le Bel vont permettre à une communauté juive intellectuellement brillante de se développer à Troyes. C'est aussi aux alentours de l'an mille que se constitue la communauté juive alsacienne[13]. Quant à la Provence, de 1000 à 1300 elle connaît un véritable « âge d'or » dans des villes comme Narbonne, Lunel ou Montpgellier[12].

Littérature juive en France

Pendant cette période jusqu'à la première croisade, la culture juive se développait dans des communautés culturellement proches les unes des autres, qu'elles se situent au nord ou au sud de la France. Son domaine de prédilection était la poésie liturgique - l'écho des souffrances d'Israel et l'expression de son espoir invincible - et était plus souvent un exercice scolastique simple destiné plus à amuser et instruire qu'à émouvoir.

Après ceci vient l'exégèse biblique, l'interprétation simple du texte, reflétant une foi complète dans l'interprétation traditionnelle, et basé par préférence sur le Midrash. Finalement et surtout, leur attention était occupée par le Talmud et ses commentaires. Ce texte ainsi que les écrits des Gueonim, en particulier leur responsa, a été révisé et copié ; ensuite ces écrits ont été traités comme un code de droit et ont été commentés et étudiés, autant pour faire un exercice de dialectique que pour réfléchir à leur conséquences pratiques [14].

Un des plus fameux savants de cette période est Rabbenou Guershom (960-1028) qui vécut entre Metz et Mayence. Il fut un des premiers docteurs de la loi ashkenazes. Ce fut lui qui interdit la polygamie et la répudiation de l'épouse sans son consentement. S'il enseigna à de nombreux élèves, son flambeau ne fut repris que par l'illustre Rachi, né 12 ans après sa mort.

Rachi

La grande figure qui domine la deuxième moitié du onzième siècle, de même que l'histoire rabbinique entière de la France, est Rachi (Salomon ben Isaac) de Troyes (1040-1106). En lui est personnifié le génie du Judaïsme de la France du nord : son attachement dévoué à la tradition ; sa naïve foi tranquille ; sa piété, ardente mais libre de mysticisme. Il faut aussi dire que pour vivre il exerçait à la fois la fonction de rabbin à Troyes et le métier de vigneron. Ses travaux se distinguent par leur clarté, droiture et haine de la subtilité et sont écrits dans un style simple, concis, inaffecté, convenant à leur sujet. Son commentaire sur le Talmud est le produit d'un travail colossal qui a éclipsé les travaux semblables de tous ses prédécesseurs, par sa clarté et solidité a rendu facile l'étude de cette vaste compilation, et est bientôt devenu son complément indispensable. Son commentaire de la Bible (particuliérement sur la Pentateuque), une sorte de répertoire sur le Midrash, a servi pour l'édification, mais a également avancé le goût pour l'exégèse simple et normale. Ses commentaires du Talmud souvent ponctués de mots français transcrits en caractères hébreux est une source très importante d'information sur le français du XIe siècle.

L'école qu'il a fondée à Troyes, son lieu de naissance, après avoir suivi les enseignements des rabbins de Worms et de Mayence est immédiatement devenue célèbre. Il a enseigné à Simhah ben Samuel[15], Rabbi Samuel ben Meïr (Rashbam) et le Rivam[16] , ses petit-fils ; et surtout, il est à l'origine de l'école des Tossafistes qui fait jusqu'au XIVe siècle la réputation du judaïsme français. Dans ses commentaires bibliques, il s'est servi des travaux de ses contemporains. Parmi eux doit être cité Moshe haDarshan, chef de l'école de Narbonne, qui fut peut-être le fondateur des études exégétiques en France et Menahem ben Helbo.

Ainsi le XIe siècle fut une période riche pour la littérature juive en France. Dès lors le judaïsme français est devenu l'un des piliers du judaïsme universel.

Les Croisades

Les Juifs de France semblent avoir relativement peu souffert des Croisades, à l'exception de la première expédition de 1096. Au cours de ces massacres remémorés dans la liturgie juive comme "Gzeirot Tatnav" (גזירות תתנ"ו), il a été établi que les Croisés enfermèrent les Juifs de Rouen dans une église et exterminèrent tous ceux sans distinction d'âge ou de sexe qui refusaient le baptême. Les Juifs d'Orléans furent également chassés.

D'après un document en hébreu, les Juifs établis en France vivaient dans la peur qu'ils exprimèrent alors par écrit à leurs coreligionnaires de la région rhénane en leur demandant de prier pour eux[17]. Ironiquement, c'est dans la vallée du Rhin que les massacres furent les plus importants : des milliers de Juifs furent tués par les Croisés et des communautés entières disparurent à cette époque (voir Croisade allemande de 1096).

Expulsions et Retours

Expulsion de France en 1182

La première croisade a mené presque à un siècle d'accusations de meurtres rituels contre les juifs. Beaucoup d'entre eux ont été brûlés ou attaqués en France. Juste après le couronnement de Philippe Auguste, le 14 mars 1181, le roi a ordonné l'arrestation des juifs un samedi, dans toutes leurs synagogues, et on les a dépouillés de leur argent et de leurs vêtements de cérémonie. En avril suivant, 1182, il a édité un édit d'expulsion, accordant tout de même aux Juifs un delai de trois mois pour la vente de leur propriété personnelle. Les biens immobiliers, maisons, champs, vignes, granges, et pressoirs à vin, ont cependant été confisqués. Les Juifs ont essayé, en vain, de gagner des nobles à leur cause. En juillet, ils fûrent obligés de quitter le domaine royal de la France ; leurs synagogues ont été converties en églises. Ces mesures successives étaient simplement des moyens de remplir les coffres royaux. Les marchandises confisquées par le roi ont été revendues.

Pendant le siècle qui s'est terminé désastreusement pour les juifs, leur condition n'a pas toujours été mauvaise, particulièrement si on compare cela à leurs frères en Allemagne. Ceci peut être expliqué par la remarquable activité intellectuelle qui a existé parmi eux, celle-ci a exercé une certaine attraction auprès des juifs d'autres pays grâce aux nombreux travaux qui ont été produits en ces jours. L'impulsion donnée par Rachi à l'étude n'a pas cessé avec sa mort ; ses successeurs, membres de sa famille, d'abord parmi eux ont brillamment continué son travail. La recherche s'est effectuée dans les mêmes domaines qu'au cours du siècle précédent, et a traité principalement du Talmud, des jurisprudences rabbiniques, et de l'exégèse biblique.

Rappel des Juifs par Philippe Auguste en 1198

Ce siècle, qui s'est ouvert avec le retour à la France propre (alors presque réduite à l'Isle de France), s'est terminé avec leur exil complet dans un sens plus large. Au mois de Juillet 1198, Philippe Auguste, "contrairement à l'attente générale et malgré son propre édit, a rappelé les Juifs à Paris et a fait souffrir aux églises de Dieu de grandes persécutions" (Rigord). Le roi a adopté cette mesure sans aucune bonne volonté envers les juifs, pour qui il avait montré ses vrais sentiments il y a peu de temps avant l'affaire de braillement. Mais depuis qu'il a appris que les Juifs pouvaient être une excellente source de revenus d'un point de vue fiscal, spécialement en tant que prêteur sur gages, il n'a pas seulement rappelé les Juifs à ses domaines mais il a donné la sanction d'État par ses ordonnances à leurs opérations dans les opérations bancaires et de prêteur sur gages. Il a placé leurs affaires sous la commande, a déterminé le taux légal d'intérêt, et leur a obligé à avoir des scellés apposés à tous leurs contrats.

Naturellement ce commerce a été imposé, et la pose du joint royal était payée par les Juifs. Peu de temps après, il y eût dans le trésor un compte spécial appelé "Produit des Juifs", et les reçus de cette source ont augmenté continuellement. En même temps, c'était de l'intérêt du trésor de sécuriser la possession des juifs, considérés comme ressource fiscale. Les juifs ont donc été faits serfs du roi dans le domaine royal, à un moment où les chartes, devenant plus au loin et plus au loin, a tendu à provoquer la disparition du servage. Dans certains respects leur position est devenue même plus dure que celle des serfs. Dans certains cas, ils pouvaient faire appel à la coutume et ont été souvent protégés par l'Église ; mais il n'y avait aucune coutume à laquelle les Juifs pouvaient faire appel, et l'Église les a étendus sous son interdiction.

Les rois et les seigneurs disaient "Mes Juifs" tout comme ils disaient "mes terres", et ils s'en débarrassaient les uns et les autres. Les seigneurs imitaient le roi : "ils ont essayé d'avoir les juifs considéré une dépendance inaliénable de leurs fiefs, et d'établir l'usage que si un juif domicilié dans une baronnie passait dans une autre, le seigneur ancien domicile devrait avoir le droit de saisir ses possessions". Cet accord a été fait en 1198 entre le roi et le compte de Champagne dans un traité, dont les termes précisaient que ni l'un ni l'autre ne devaient maintenir dans ses domaines les Juifs sans le consentement de l'autre, et en outre que les juifs ne devraient pas faire des prêts ou recevoir des engagements sans permission exprès du roi et du seigneur.

D'autres seigneurs ont fait des conventions semblables avec le roi. Aussi ils avaient aussi revenue connu comme étant le "Produit des Juifs" comprenant la taille ou l'annuel du rendu, les honoraires légaux pour les mandats rendus nécessaires par les épreuves de la loi des juifs, et le devoir de blocage. Une caractéristique forte de cette politique fiscale est que les évêques (selon l'accord de 1204 réglant les sphères de la juridiction ecclésiastique et seigneuriale) ont continué à interdire au clergé d'excommunier ceux qui avaient vendu des marchandises aux juifs ou qui leur avaient acheté des biens.

Sous Louis VIII et St-Louis

Louis VIII (1223-1226), dans son Etablissement sur les Juifs de 1223, bien que plus inspiré sur les doctrines de l'Église que son père, Philippe-Auguste, savait également veiller aux intêrets du Trésor. Bien qu'il eût déclaré qu'à partir du 8 novembre 1223, les intérêts sur les dettes des juifs ne devaient plus être acceptés, il a en même temps ordonné que le capital devait être remboursé aux juifs en trois ans et que les dettes dues aux Juifs devaient être inscrites et placées sous le contrôle de leurs seigneurs. Les seigneurs ont alors rassemblé les dettes pour les juifs, sans aucun doute de recevoir une commission. Louis a en outre commandé que le joint spécial pour les contrats juifs devait être supprimé et remplacé par l'ordinaire.

En plus de toutes ces restrictions conçues pour retenir, sinon pour supprimer, les opérations de prêts, Louis IX (1226-1270), avec sa piété ardente et sa soumission à l'Église, a sans réserve condamné les prêts à intérêts. Il était moins sensible que Philippe Auguste aux considérations fiscales. En dépit d'anciennes conventions, dans une assemblée qui s'est tenue à Melun en décembre 1230, il a contraint plusieurs seigneurs à signer un accord qui stipulait de ne pas autoriser les juifs à faire de prêt. Personne dans tout le royaume n'a été autorisé à détenir un juif appartenant à l'autre, et chaque seigneur pouvait récupérer un juif qui lui avait appartenu, tout comme il pouvait être son propre esclave ("tanquam proprium servum"), partout où il pouvait le trouver, et cependant une longue période s'était écoulée depuis que les juifs s'étaient établis où que ce soit. En même temps l'ordonnance de 1223 a été décrétée à nouveau, ce qui montre seulement qu'elle n'avait pas été porté dans l'effet. Interdiction était faite au roi et aux seigneurs d'emprunter aux juifs. En 1234, le roi est allé plus loin : il a libéré ses sujets de la troisième partie de leurs dettes enregistrées aux juifs. Il était ordonné que le tiers devait être reconstitué à ceux qui avaient déjà payé leurs dettes, mais que les débiteurs devaient s'acquitter du deux-tiers restant dans un temps indiqué. On l'a interdit d'emprisonner des chrétiens ou de vendre leurs biens immobiliers afin de récupérer des dettes dues aux juifs. Le roi a souhaité de cette façon frapper un coup mortel à l'usure.

Restrictions accrues sous St-Louis

Aux écrits hostiles de l'Église répondent souvent, surtout à partir des Croisades, persécutions et violences. Le roi Louis IX ("Saint-Louis") impose aux juifs le port d'une marque distinctive : la rouelle, petit cercle d'étoffe jaune dont le port sur les habits est obligatoire. En 1244, à la suite d'un véritable procès, le Talmud est condamné à être brûlé en place publique.

Le Grand Exil de 1306

Au début du XIVe siècle, la ville d'Arles rattachée au comté de Provence accueille les juifs chassés du Languedoc voisin, alors territoire Français. Le Rabbin et philosophe juif averroïste Joseph ibn Caspi (Yossef ibn Kaspi ou Yossef Kaspi) ben Abba Mari, (1279, L'Argentière - 1340) également connu sous son nom provençal de Sen Bonfos ou Don Bonafoux de l'Argentière, s'intalle ainsi en Provence d'abord à Tarascon en 1306 puis à Arles en 1317. D'après Louis Stouff, la ville aurait alors compris environ 250 foyers de confession juive, chiffre qui ne sera jamais dépassé et qui restera le plus important dans l'histoire d'Arles [18].

Sous l'Inquisition

Retour des Juifs en France en 1315

Expulsion de 1394

Ne subsistent dès lors que les communautés d'Avignon et du Comtat Venaissin, sous la dépendance directe du Pape depuis plus d'un siècle ainsi que celles d'Alsace et de Lorraine, qui appartiennent à l'Empire romain germanique. En 1648 est signé le traité de Westphalie qui donne partie de la Lorraine (les Trois-Évêchés) et de l'Alsace à la France. Toutefois, Strasbourg ne deviendra française qu'en 1781. Avec cette annexion, pour la première fois depuis 1394, des juifs sont officiellement tolérés en France.
En 1657, Louis XIV visite la synagogue de Metz[19].
Mais en Alsace, les juifs n'ont pas le droit de résider en ville ni de posséder des terres. Ainsi ils ne peuvent être paysans. Cette règlementation est à l'origine de la physionomie du judaïsme rural alsacien. Les juifs peuplent les petits bourgs et les villages où ils sont maquignons, colporteurs ou prêteurs.
Les juifs de Lorraine deviennent sujets du roi de France lors de l'annexion de la Lorraine en 1766 à la mort de Stanisław Leszczyński. Ils créeront sous Louis XVI les synagogues de Lunéville et de Nancy.

Débuts de l'émancipation

Au cours des XVIIe siècle et XVIIIe siècle, les communautés de Bordeaux et du Sud-Ouest accueillent des juifs portugais officiellement convertis au catholicisme pour échapper à l'Inquisition, mais qui ont néanmoins du mal à éviter la persécution par l'Inquisition dans leur pays d'origine.


Sous la Révolution et sous Napoléon

La Révolution française marque une transformation capitale de la situation des Juifs de France : dès 1791, grâce notamment au rôle de l'abbé Grégoire, d'Adrien Duport, ils deviennent citoyens français à part entière.

L'empereur Napoléon Ier prend diverses mesures pour intégrer davantage les juifs dans la communauté nationale, ou pour le dire autrement les normaliser au regard de la majorité. En 1808, il impose aux juifs de prendre un nom de famille ("Décret de Bayonne").

Émancipation au début de la Révolution

Dans le même temps, la Révolution française s'étendait. La chute de la Bastille fut le signal de désordres partout en Alsace. Dans certains districts, les paysans attaquaient les demeures des Juifs, qui trouvaient refuge à Bâle. Une triste image des outrages qui leur étaient faits fut brossée dans la période qui précéda la réunion du 3 août de l'Assemblée Nationale par l'abbé Henri Grégoire, qui demanda leur complète émancipation. L'Assemblée nationale partagea l'indignation du prélat, mais ne prit pas de décision sur la question de l'émancipation ; elle était intimidée par des députés antisémites d'Alsace, en particulier un certain Rewbell, qui déclara que le décret qui accordait aux Juifs les droits de citoyens serait le signal de leur destruction en Alsace. Le 22 décembre 1789, la question juive fut à nouveau débattue à l'Assemblée sur la question de l'admission de tous les citoyens au service public sans distinction de croyance. Mirabeau, le conte de Clermont Tonnerre, et l'abbé Grégoire mirent en œuvre toute leur éloquence pour provoquer l'émancipation désirée ; mais des désordres répétés en Alsace et la forte opposition des députés de cette province et du clergé, comme La Fare, évêque de Nancy, l'abbé Maury, et d'autres, entraîna un ajournement de la décision. Il n'y eut que les Juifs portugais et avignonnais, qui avaient jusque là joui de tous les droits civils comme Français naturalisés, furent déclarés citoyens à part entière par une majorité de 150 (28 janvier 1790). Cette victoire partielle insuffla un nouvel espoir chez les Juifs des districts allemands, qui firent encore de plus grands efforts dans la lutte pour la liberté. Ils s'appuyèrent sur l'éloquence avocat Godard, dont l'influence dans les cercles révolutionnaires était considérable. À travers ses efforts, les Gardes Nationaux et les diverses sections se prononcèrent en faveur des Juifs, et l'abbé Malot fut envoyé par l'Assemblée Générale de la Commune pour plaider leur cause devant l'Assemblée Nationale. Malheureusement, les affaires graves qui occupaient l'Assemblée, les agitations prolongées en Alsace, et les passions du parti clérical empêchérent le développement de propagande active des Juifs et de leurs amis.

Quelques jours avant la dissolution de l'Assemblée Nationale (27 septembre 1791) un membre du Club des Jacobins, qui était auparavant conseiller parlementaire, nommé Adrien Duport, monta contre toute attente à la tribune et déclara : "Je crois que la liberté de culte ne permet aucune distinction dans les droits politiques des citoyens sur la base de leur croyance. La question de l'existence politique des Juifs a été ajournée. Encore les musulmans et les hommes de toutes sectes sont admis à la jouissance des droits politiques en France. Je demande que la motion d'ajournement soit supprimée, et qu'un décret passe pour que les Juifs en France jouissent des droits de citoyens à part entière." Cette proposition fut acceptée avec de forts applaudissements. Rewbell essaya, cependant, de s'opposer à la motion, mais il fut interrompu par Regnault de Saint-Jean, président de l'Assemblée, qui suggéra "que quiconque s'opposerait à cette motion serait ramené à l'ordre, parce qu'il s'oppose à la constitution elle-même."

Pendant la Terreur

Attitude de Napoléon

Sous la Restauration

Reconnaissance nationale

Entre assimilation et rejet

Voir l'article : Affaire Dreyfus

Au XXe siècle

Synagogue de la rue Pavée à Paris construite en 1913 sur des plans d'Hector Guimard.

Au début des années 1900 la condition des Juifs s'est considérablement améliorée et une vague d'immigrants juifs fuyant les pogroms d'Europe de l'Est arrive en France. Cette immigration cesse temporairement pendant la Première Guerre mondiale au cours de laquelle les Juifs sont incorporés dans les forces françaises, puis reprend au sortir de la guerre. Les Juifs de France occupent une place privilégiée au cours de cette période dans la culture et les arts, qui comptent des artistes tels que Modigliani, Chaïm Soutine, ou Marc Chagall. La France est également le premier pays à élire un Juif Président du Conseil en la personne de Léon Blum dans les années 1930.

L'arrivée au pouvoir de Blum déclenche les foudres de l'extrême droite parlementaire et des ligues qui lui sont affiliées[20]. Ce regain de l'antisémitisme en France se prolongera dix ans plus tard dans un antisémitisme d'État.

Le wagon du camp d'internement de Drancy conservé en souvenir

Le régime de Vichy passe de sa propre initiative les premières mesures antijuives dès l'automne 1940 : la législation exclut les Juifs français du corps de la nation en leur interdisant d'exercer un certain nombre de professions (Statut des Juifs du 3 octobre) tandis qu'elle enferme les Juifs étrangers dans des camps d'internement comme celui de Gurs au sud du pays (loi du 4 octobre 1940). Le Commissariat général aux questions juives créé par l'administration de l'« État français » en mars 1941 organise la spoliation des biens juifs [21], orchestre la propagande antisémite et commence à constituer des fichiers recensant les Juifs, ce que le Second statut des Juifs du 2 juin 1941 achève de systématiser sur l'ensemble du territoire. Ces fichiers, dont le fichier Tulard, secondent l'administration nazie dans sa politique de déportation, alors que l'absence de port de l'étoile jaune, qui théoriquement n'est pas obligatoire en zone non occupée, ne protège pas les Juifs des grandes rafles. Celles-ci s'intensifient en 1942, année du départ du premier convoi pour Auschwitz-Birkenau le 27 mars, et visent également les femmes et les enfants à compter de la rafle du Vel'd'Hiv des 16 et 17 juillet, qui est menée sur un ordre nazi par la police française. L'administration française qui a appliqué scrupuleusement la législation antijuive [22] livre en 1942 aux Allemands les Juifs étrangers des camps d'internement. Elle contribue à en envoyer plusieurs dizaines de milliers à la mort dans les camps d'extermination via le camp de transit de Drancy.

Entre 1942 et- 1943, dans la clandestinité, des groupes de résistants favorisent la création du S.E.R.E. (Service d'Evacuation et de Regroupement d'Enfants). Dès Septembre 1944, L'OPEJ succède au S.E.R.E., et les enfants sont regroupés dans des Maisons d'Enfants de Déportés, créées à leur intention. En Juin 1945, l'OPEJ se constitue en Association (Loi 1901). Sa mission essentielle consistant alors à sauver des enfants juifs dont les parents avaient été déportés, ou avaient disparu. Ces enfants menacés d'arrestation et de déportation, seront mis à l'abri dans des familles et institutions non juives.

En septembre 1943 l'ensemble du territoire est sous contrôle allemand, y compris l'ancienne zone d'occupation italienne, où les Juifs étaient jusqu'alors épargnés. L'administration nazie prend davantage en charge la traque des Juifs, pendant que Vichy doit composer avec une opinion de plus en plus réticente face aux persécutions et que la Résistance juive se structure. Mais la Milice continue d'arrêter, ou d'assasiner sur place, et rien n'interrompt le rythme des convois, dont le dernier quitte le camp de Drancy le 31 juillet 1944.

Il faut cependant signaler le rôle exemplaire de René Carmille, chef du service national des statistiques, qui s'opposa à l'utilisation par les autorités d'occupation des fichiers indiquant la "race" juive, constitués sur les cartes perforées utilisées par les systèmes mécanographiques. René Carmille fut déporté à Dachau en février 1944, où il mourut en janvier 1945.

Trois quarts des Juifs vivant alors sur le territoire français ont survécu, plus que dans les autres pays occupés d'Europe. (Voir Juste parmi les Nations).76 000 des 300 000 Juifs en France ont été victimes de la Shoah, 55 000 d'entre eux étaient des Juifs étrangers [23]. 3 % des déportés juifs de France vers les camps de la mort ont survécu.

Histoire récente

Aprés la seconde guerre mondiale le judaïsme français était exsangue, il connut un important renouveau grâce à l'arrivée massive de Juifs d'Afrique du Nord consécutive à l'accession à l'indépendance du Maroc, de laTunisie et de l'Algérie et à la crise de Suez en Égypte. La pratique religieuse fut aussi revivifiée par l'arrivée du mouvement hassidique Loubavitch en provenance des États-Unis qui mit en place un grand nombre d'institutions éducatives à l'intention des Juifs de France.

Bibliographie

Moyen-Âge

Période contemporaine

Références et notes

  1. (en)« Jewish Encyclopedia », Funk & Wagnalls Company, (consulté le )
  2. a b c et d Béatrice Philippe, « Être juif dans la société française », 1979, éditions Montalba
  3. Augustin Thierry, « Nouvelles Lettres sur l’histoire de France », Wikisource,
  4. Il souligne que les échanges entre l'Occident et l'Orient déclinent fortement dès la présence Sarrasine en Méditerranée occidentale au VIIIe siècle et que des produits orientaux tels que l'or, la soie, le poivre et le papyrus disparaissent pratiquement sous les carolingiens
  5. Cf. Henri Pirenne - Mahomet et Charlemagne, pages 123-128
  6. (en)« Under Charlemagne »
  7. « De 633 à 1096 », Histoire des Juifs.com
  8. (en)« "King of the Jews" at Narbonne »
  9. Cf. Arles au Moyen Âge de Louis STOUFF - page 18
  10. (en)« Agobard's Account »
  11. (en)« Persecution of Jews in Limoges and Rouen »
  12. a et b Jean-Claude Cohen, « Les communautés juives d'Avignon et du Comtat-Venaissin au XVIIIe siècle . », Nouvelle Gallia Judaica (CNRS) (consulté le )
  13. Grand Rabbin Max Warschawski, « Histoire des Juifs d'Alsace », Site internet du judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le )
  14. (en)« Franko-Jewish Literature »
  15. (en)Simhah ben Samuel
  16. (en)Rivam
  17. (en)« Jewish Encyclopedia - France - The Crusades »
  18. Les juifs seront également chassés de Provence au début du XVIe siècle. Entre temps à Arles, leur nombre va décroitre régulièrement à la suite du conflit avec les catalans supposés entretenir des relations avec les juifs d'Arles dans les années 1420, et des incidents de la seconde moitié du XVe siècle liés aux prêches enflammés des frères mineurs (cf. pogrom de 1484).
  19. « Synagogue consistoriale de Metz », Site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine (consulté le )
  20. Laurent Joly, Tal Bruttmann, La France antijuive de 1936. L’agression de Léon Blum à la Chambre des députés, Éditions des Équateurs, 2006
  21. Voir le rapport de la Mission d'étude sur la spoliation des Juifs de France
  22. Tal Bruttmann, Au bureau des affaires juives. L'administration française et l'application de la législation antisémite, La Découverte, 2006
  23. Chiffres du Mémorial de la Shoah

Voir aussi

Sur l'époque des Croisades

Liens externes