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Jacob Schiff

Jacob H. Schiff, né Jacob Hirsch Schiff (orthographié aussi Heinrich) le 10 octobre 1847 à Francfort-sur-le-Main, mort le 25 septembre 1920 à New York, était un banquier américain.

Biographie

Issu d'une grande famille juive, son père était courtier dans la banque Rothschild à Francfort.

Après des études en Allemagne, il rejoint l'Amérique en 1865, où il change son nom en Jacob Henry Schiff, et travaille comme employé de banque.

Après un séjour en Europe, il revient en 1873 en Amérique, et travaille à la banque Kuhn, Loeb & co (fondée en 1867 par Abraham Kuhn and Solomon Loeb). Il en est devenu le patron en 1875.

Sous son impulsion, la banque s'agrandit considérablement : elle participe au financement de l'Union Pacific, crée Northern Securitics Company, qui annihile la concurrence entre les compagnies de chemin de fer américaines.

Devenu l'un des plus puissants financiers américain, il dirigea de nombreuses affaires industrielles (Central Trust Company, Western Union, Wells Fargo Express Company, etc.)

Outre son activité financière, il eut dans les années 1890 des activités philanthropiques : il fonda la chaire d'économie sociale de l'Université Columbia, aida financièrement la section est-asiatique de l'American Museum of Natural History, l'Hebrew Union College, et le Jewish Theological Seminary of America... Il fut l'un des fondateurs de l'American Jewish Committee en 1906.

Hostile au tsar Nicolas II et à l'aristocratie russe, il prête – par l'intermédiaire de sa banque Kuhn, Loeb, and Company – 200 millions de dollars à l'armée nipponne durant la Guerre russo-japonaise (1904-1905)[1].

À la fin de la guerre, il se rend à Portsmouth, où il participe aux négociations[2], en compagnie du président Theodore Roosevelt, du Grand Maître de l'Ordre du B'nai B'rith Adolf Kraus, et du Secrétaire d'État au Commerce Oscar Straus. Comme il le raconte dans le premier tome de ses mémoires, le Comte de Witte, qui représentait la partie russe, lui reprocha d'exagérer la situation des Juifs en Russie[3] (avant la guerre, Jacob Schiff avait aidé financièrement la communauté juive de Russie[4], dont une partie avait été frappée par des pogroms).

En 1911, il lance une campagne contre le président William Howard Taft, pour l'amener à rompre les relations commerciales avec la Russie. Durant la même période, il prit contact avec les révolutionnaires du parti bolchevik, favorables à la paix. Le 19 mars 1917, il envoie un télégramme de soutien au gouvernement provisoire, retranscrit dans le journal The New York Times du 10 avril 1917. Il continue toutefois de soutenir le parti bolchevique. Le 13 janvier[réf. souhaitée] 1917, il reçoit à son domicile Léon Trotsky[5], qui travaillait alors à New York pour la première version de la revue sociale-démocrate Novy Mir[6]. Selon le journaliste d'extrême droite Henry Coston, Trotsky avait été présenté à Jacob Schiff par la direction du journal socialiste juif The Forward[7].

Le 21 septembre, dans une lettre retranscrite en 1931 par le gouvernement américain[8], Jacob Schiff charge Raphael Scholan, dit Haparanda, d'avertir Léon Trotsky qu'un compte à son nom vient d'être ouvert dans une banque de Stockholm, la Nye Banken (nom suédois de la Warburg, filiale de Kuhn, Loeb and Co), contenant 20 millions de dollars.

Ce fait, généralement peu connu à l'époque, fut dénoncé pour la première fois par le syndicaliste américain Samuel Gompers, hostile à toute forme de révolution, dans une longue tribune donnée au journal The New York Times, le 7 mai 1922, et, bien que Trotsky eût nié avoir reçu de l'argent de Jacob Schiff[9], le financement fut confirmé par le petit-fils de Jacob Schiff, John M. Schiff, devenu président honoraire de Kuhn, Loeb & co, dans le quotidien New York Journal American du 3 février 1949[10].

Il meurt le 20 septembre 1920 à New York. Son histoire a alimenté plusieurs théories du complot.

Notes et références

  1. Virtual Jewish Library (Seymour Brody)
  2. Jacques Attali, Les Juifs, le monde et l’argent, Fayard, 2002, p. 444
  3. Mémoires du Comte de Witte, Tome I, pp.394-395, Berlin 1932
  4. Jewish Communal Register of New York 1917-1918, pp. 1018-1019
  5. Rencontre évoquée (pas la date toutefois) par François Coty (article écrit en réalité par le polémiste Urbain Gohier) dans son journal L'Ami du peuple (28 février 1932) et cité par l'historien Laurent Joly dans son article « L'Ami du peuple contre les "financiers qui mènent le monde". La première campagne antisémite des années 1930" » dans Archives Juives, de Laurent Joly, Volume 39, no 2, 2006, p. 100. Ces propos rapportés ne sont pas sourcés et font partie d'une série de 6 articles pour dénoncer les « financiers qui mènent le monde ».
  6. World Communist Movement: Selective Chronology 1818-1957, Library of Congress, Washington 1960, Tome I p. 18.
  7. Henry Coston, La Haute Finance et les Révolutions, p. 125.
  8. Ce courrier fut retranscrit dans une publication du Gouvernement américain, Paper Relating to the Foreign Relations of the United States - 1918 - Russia (in three volumes), United States, Government Printing Office, Washington, 1931.
  9. Léon Trotsky, « Les accusations du fasciste Coughlin », 28 novembre 1938.
  10. Citation rapportée dans Final Warning: A History of the New World Order, de David Allen Rivera, 1994 (extrait)

Bibliographie

  • Cyrus Adler, Jacob Henry Schiff: A Biographical Sketch, 1921.
  • Cyrus Adler, Mortimer L. Schiff, Jacob H. Schiff: His Life and Letters, 1928.
  • Gary Allen et Larry Abraham, None Dare Call it Conspiracy , (préface de John G. Schmitz), Concord Press, 1971. (extraits)
  • Naomi W. Cohen, Jacob H. Schiff: A Study in American Jewish Leadership, Brandeis University Press, 2000.
  • Henry Coston, La Haute finance et les révolutions, 1963.
  • Achille Dauphin-Meunier, La Banque à travers les âges, 1937.

Liens externes