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La '''Qadiriyya''' ({{lang-ar|القادريه}}) ou '''confrérie de Qadir''' est une [[Tariqa|confrérie soufie]] fondée au {{s-|XI}} par le [[cheikh]] [[Abd al Qadir al-Jilani]] (on prononce aussi ''Al-Jilali''), dont le sanctuaire et le mausolée se trouvent à [[Bagdad]], ville où il enseigna pendant de nombreuses années.
La '''Qadiriyya''' ({{lang-ar|القادريه}}) ou '''confrérie de Qadir''' est une [[Tariqa|confrérie soufie]] fondée au {{s-|XI}} par le [[cheikh]] [[Abd al Qadir al-Jilani]] érudit né en [[Iran|Perse]] (on prononce aussi ''Al-Jilali''), dont le sanctuaire et le mausolée se trouvent à [[Bagdad]], ville où il enseigna pendant de nombreuses années.


== Histoire ==
== Histoire ==
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La Qadiriyya est tenue pour la première confrérie soufie<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Qadiriyyah {{!}} Sufi tariqa, Founder, & Dhikr {{!}} Britannica |url=https://www.britannica.com/topic/Qadiriyyah |site=www.britannica.com |consulté le=2023-03-06}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |auteur=W. Montgomery Watt |titre=Muslim intellectual : a study of al-Ghazali |url=https://www.ghazali.org/articles/watt.htm |site=www.ghazali.org |date=1963 |consulté le=2023-03-06 |page=177}}</ref>.


=== Afrique du Nord ===
=== Afrique du Nord ===
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La Qadiriyya était observée dans l'Ouest de l'Algérie, sauf à [[Nedroma]] et à [[Tlemcen]]<nowiki/>qui suivaient la [[Chadhiliyya]].<ref name=Bellil/> Au centre de l'[[Algérie]], les habitants étaient des adeptes de la {{Citation|tariqa yusufiyya}}, durant la [[régence d'Alger|période ottomane]]<ref name=Bellil>{{Ouvrage|prénom1=Rachid|nom1=Bellil|titre=''Les Oasis du Gourara (Sahara algérien)''|éditeur=Peeters Publishers|année=1999|pages totales=307|passage=117|isbn=90-429-0721-5|lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=Vl5YrF16t-gC&pg=PA117&dq=Qadiriyya%2C+alg%C3%A9rie+tariqa}}</ref>.
La Qadiriyya était observée dans l'Ouest de l'Algérie, sauf à [[Nedroma]] et à [[Tlemcen]] qui suivaient la [[Chadhiliyya]]<ref name=Bellil/>. Au centre de l'[[Algérie]], les habitants étaient des adeptes de la {{Citation|tariqa yusufiyya}}, durant la [[régence d'Alger|période ottomane]]<ref name=Bellil>{{Ouvrage|prénom1=Rachid|nom1=Bellil|titre=''Les Oasis du Gourara (Sahara algérien)''|éditeur=Peeters Publishers|année=1999|pages totales=307|passage=117|isbn=90-429-0721-5|lire en ligne=https://books.google.ca/books?id=Vl5YrF16t-gC&pg=PA117&dq=Qadiriyya%2C+alg%C3%A9rie+tariqa}}</ref>.


L'[[Abdelkader ibn Muhieddine|émir Abdelkader]] était un dignitaire de la confrérie. En 1838, il a assiégé pendant des mois le village fortifié d’[[Aïn Madhi]] pour obliger la famille du cheikh de la confrérie rivale, la [[Tijaniyya]], à rallier sa cause contre les Français<ref>{{article|titre=La Tidjaniya, une confrérie musulmane transnationale|prénom1=Jean-Louis|nom1=Triaud|lien auteur1=Jean-Louis Triaud (historien)|périodique=Politique étrangère|année=2010|numéro=4|url texte=http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=PE_104_0831}}</ref>.
L'[[Abdelkader ibn Muhieddine|émir Abdelkader]] était un dignitaire de la confrérie. En 1838, il a assiégé pendant des mois le village fortifié d’[[Aïn Madhi]] pour obliger la famille du cheikh de la confrérie rivale, la [[Tijaniyya]], à rallier sa cause contre les Français<ref>{{article|titre=La Tidjaniya, une confrérie musulmane transnationale|prénom1=Jean-Louis|nom1=Triaud|lien auteur1=Jean-Louis Triaud (historien)|périodique=Politique étrangère|année=2010|numéro=4|url texte=http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=PE_104_0831}}</ref>.
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=== Afrique de l'Ouest ===
=== Afrique de l'Ouest ===


Durant le premier tiers du {{s-|XIX}}, des changements particulièrement importants interviennent en Afrique de l'Ouest avec la mise en place de gouvernements musulmans à l'issue de luttes ouvertement prosélytes présentées comme des actions de djihad<ref name="Lovejoy">{{Article |langue=fr |auteur1=Paul E. Lovejoy |titre=Les empires djihadistes de l’Ouest africain aux XVIIIe-XIXe siècles |périodique=Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique |numéro=128 |date=2015 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/chrhc/4592 |consulté le=25 avril 2019 }}.</ref>. Ces djihad sont menés par des membres des élites intellectuelles et religieuses peules<ref name="Lovejoy" /> fortement sous l'influence de la Qadiriyya et aboutissent à la formation des Etats du Fouta Bondou, du [[Imamat du Fouta-Djalon|Fouta-Djalon]] et du [[Royaume du Fouta-Toro|Fouta-Toro]]. L'influence de la confrérie soufie se renforça encore au début du {{s-|XIX}} avec l’établissement du [[Empire de Sokoto|califat de Sokoto]] dans la région du Soudan central, entre le fleuve Niger et le lac Tchad<ref name="Lovejoy" />{{,}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Vincent Hiribarren|titre=Un manguier au Nigeria|sous-titre=histoires du Borno|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|date=7 février 2019|pages totales=300|isbn=978-2-259-25086-3}}</ref>. [[Sékou Amadou]], fondateur de l'[[empire du Macina]], en était également membre<ref name="2013STRAC024" />.
Durant le premier tiers du {{s-|XIX}}, des changements particulièrement importants interviennent en Afrique de l'Ouest avec la mise en place de gouvernements musulmans à l'issue de luttes ouvertement prosélytes présentées comme des actions de djihad<ref name="Lovejoy">{{Article |langue=fr |auteur1=Paul E. Lovejoy |titre=Les empires djihadistes de l’Ouest africain aux {{sp-|XVIII|-|XIX|s}} |périodique=Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique |numéro=128 |date=2015 |lire en ligne=http://journals.openedition.org/chrhc/4592 |consulté le=25 avril 2019 }}.</ref>. Ces djihad sont menés par des membres des élites intellectuelles et religieuses peules<ref name="Lovejoy" /> fortement sous l'influence de la Qadiriyya et aboutissent à la formation des États du Fouta Bondou, du [[Imamat du Fouta-Djalon|Fouta-Djalon]] et du [[Royaume du Fouta-Toro|Fouta-Toro]]. L'influence de la confrérie soufie se renforça encore au début du {{s-|XIX}} avec l’établissement du [[Empire de Sokoto|califat de Sokoto]] dans la région du Soudan central, entre le fleuve Niger et le lac Tchad<ref name="Lovejoy" />{{,}}<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Vincent Hiribarren|titre=Un manguier au Nigeria|sous-titre=histoires du Borno|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|date=7 février 2019|pages totales=300|isbn=978-2-259-25086-3}}</ref>. [[Sékou Amadou]], fondateur de l'[[empire du Macina]], en était également membre<ref name="2013STRAC024" />.


La Qadiriyya fut la première tariqa soufie introduite au Mali. Elle a joué un rôle majeur dans l’expansion de l’islam dans cette région au {{s-|XIX}}<ref name="2013STRAC024">Hamadou Boly, ''Le Soufisme au Mali du {{s-|XIX}} à nos jours'', Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères, sous la direction d'[[Éric Geoffroy]]), 2013, 406{{nb p.}} {{lire en ligne|lien=http://www.theses.fr/2013STRAC024/document|texte=fiche sur la BiAA|date=20 mai 2018}}</ref>.
La Qadiriyya fut la première tariqa soufie introduite au Mali. Elle a joué un rôle majeur dans l’expansion de l’islam dans cette région au {{s-|XIX}}<ref name="2013STRAC024">Hamadou Boly, ''Le Soufisme au Mali du {{s-|XIX}} à nos jours'', Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères, sous la direction d'[[Éric Geoffroy]]), 2013, 406{{nb p.}} {{lire en ligne|lien=http://www.theses.fr/2013STRAC024/document|texte=fiche sur la BiAA|date=20 mai 2018}}</ref>.

=== Afrique de l'Est ===
La [[tariqa]] qadiriyya était déjà présente en Afrique de l'Est notamment en Ethiopie actuelle ou en Somalie (dans les localités de [[Harar]] ou [[Zeilah|Zayla]]') mais aussi dans le monde swahili. Elle se diffuse au XIXe siècle sous l'influence du [[:en:Uways_al-Barawi|Shaykh Uways al Barawi]] (1847–1909). Cette voie est encore présente aux Comores, à La Réunion, Est du Congo, Tanzanie, Kenya, Somalie ou Ouganda.

Ce dernier est considéré comme un ''mujadid''. Fils de Muhammad b. Bashiir, il est initié aux sciences religieuses très tôt. En 1870, il intégra la Qadiriyya par l'intermédiaire de son shaykh al Shashi Abd. Al Rahman bin Abdullah (1829-1904) dit Shaykh Sufi à Mogadiscio. Il se rendit ensuite à Bagdad où il gravit les ''maqamat'' auprès d'un descendant du Shaykh [[Abd al Qadir al-Jilani|Abd al Qadr al Jaylani]] puis se rendit au pèlerinage, ''hajj''. Il retourna dans la région est-africaine et resta quelque temps à Zanzibar où il initia plusieurs disciples à sa voie, ''tariqa qadiriyya uwaysiyya''. A son retour dans l'actuelle en Somalie, il fit face à des conflits dont les partisans de [[Mohammed Abdullah Hassan]] (surnommé le Mad Mullah). Il est assassiné en 1909 ainsi que plusieurs de ses partisans mais l'un de ses disciples ayant survécu écrira plus tard son hagiographie<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Bradford G.|nom1=Martin|titre=Muslim Brotherhoods in Nineteenth-century Africa|éditeur=Cambridge University Press|date=1978|lire en ligne=https://books.google.fr/books/about/Muslim_Brotherhoods_in_Nineteenth_centur.html?id=Sav6vgEACAAJ&redir_esc=y|consulté le=2023-07-20}}</ref>.


=== Inde ===
=== Inde ===
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* [[Abdelkader ibn Muhieddine|Émir Abdelkader]]
* [[Abdelkader ibn Muhieddine|Émir Abdelkader]]
* [[Sékou Amadou]], fondateur de l'[[empire du Macina]]
* [[Sékou Amadou]], fondateur de l'[[empire du Macina]]
* [[Bou Kounta]]


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* [[André Clot]] : '' Le soufisme'' in "Les Grands Moghols : splendeur et chute, 1526-1707", p. 285 & suiv., Plon, 1993, {{ISBN|2-259-02698-2}}, 2013, rééd. numérique.
* {{fr}} Abdourahmane Aidara, ''Implantation et expansion des ordres Qadiriyya et Tidjaniyya en Casamance'', Dakar, Université de Dakar, 1983, 107 p. (Mémoire de Maîtrise)
* Abdourahmane Aidara, ''Implantation et expansion des ordres Qadiriyya et Tidjaniyya en Casamance'', Dakar, Université de Dakar, 1983, 107 p. (mémoire de maîtrise)
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Rahal Boubrik|titre=Saints et société en Islam|sous-titre=La confrérie ouest-saharienne Fadiliyya|éditeur=[[CNRS Éditions|CNRS Editions]]|année=10 novembre 1999|pages totales=207|isbn=978-2-271-05695-5|consulté le=20 janvier 2019}}.
*{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Rahal Boubrik|titre=Saints et société en Islam|sous-titre=La confrérie ouest-saharienne Fadiliyya|éditeur=[[CNRS Éditions|CNRS Editions]]|année=10 novembre 1999|pages totales=207|isbn=978-2-271-05695-5|consulté le=20 janvier 2019}}.
*{{Chapitre|langue=|auteur1=[[Thierry Zarcone]]|titre chapitre=La Qâdiriyya|auteurs ouvrage=Alexandre Popovic et [[Gilles Veinstein]] (dir.)|titre ouvrage=Les voies d'Allah. Les ordres mystiques dans le monde musulman des origines à aujourd'hui|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=1996|pages totales=711|isbn=978-2-213-59449-1|lire en ligne=460-467 (v. aussi ''passim'')|passage=}}
*{{Chapitre|langue=|auteur1=[[Thierry Zarcone]]|titre chapitre=La Qâdiriyya|auteurs ouvrage=Alexandre Popovic et [[Gilles Veinstein]] (dir.)|titre ouvrage=Les voies d'Allah. Les ordres mystiques dans le monde musulman des origines à aujourd'hui|lieu=Paris|éditeur=Fayard|année=1996|pages totales=711|isbn=978-2-213-59449-1|lire en ligne=460-467 (v. aussi ''passim'')|passage=}}
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== Liens externes ==
== Liens externes ==
{{Liens}}
{{Liens}}
* [http://www.tariqa.fr Tariqa.fr]
* [http://www.saveurs-soufies.com Saveurs-soufies]
* [http://www.soufisme.org La revue Soufisme d'Orient et d'Occident]
* [http://www.soufisme.org La revue Soufisme d'Orient et d'Occident]



Dernière version du 12 juin 2024 à 16:07

Qadiriyya
Emblème de la Qadiriyya
Histoire
Fondation
XIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Cadre
Type
Organisation
Fondateur
Mosquée de la Zawiya Qadiriya à Tozeur,Tunisie

La Qadiriyya (arabe : القادريه) ou confrérie de Qadir est une confrérie soufie fondée au XIe siècle par le cheikh Abd al Qadir al-Jilani érudit né en Perse (on prononce aussi Al-Jilali), dont le sanctuaire et le mausolée se trouvent à Bagdad, ville où il enseigna pendant de nombreuses années.

Histoire[modifier | modifier le code]

La Qadiriyya est tenue pour la première confrérie soufie[1],[2].

Afrique du Nord[modifier | modifier le code]

La Qadiriyya était observée dans l'Ouest de l'Algérie, sauf à Nedroma et à Tlemcen qui suivaient la Chadhiliyya[3]. Au centre de l'Algérie, les habitants étaient des adeptes de la « tariqa yusufiyya », durant la période ottomane[3].

L'émir Abdelkader était un dignitaire de la confrérie. En 1838, il a assiégé pendant des mois le village fortifié d’Aïn Madhi pour obliger la famille du cheikh de la confrérie rivale, la Tijaniyya, à rallier sa cause contre les Français[4].

Au Maroc, la zawiya Qadiriyya existe toujours dans l'ancienne médina de Fès.

Afrique de l'Ouest[modifier | modifier le code]

Durant le premier tiers du XIXe siècle, des changements particulièrement importants interviennent en Afrique de l'Ouest avec la mise en place de gouvernements musulmans à l'issue de luttes ouvertement prosélytes présentées comme des actions de djihad[5]. Ces djihad sont menés par des membres des élites intellectuelles et religieuses peules[5] fortement sous l'influence de la Qadiriyya et aboutissent à la formation des États du Fouta Bondou, du Fouta-Djalon et du Fouta-Toro. L'influence de la confrérie soufie se renforça encore au début du XIXe siècle avec l’établissement du califat de Sokoto dans la région du Soudan central, entre le fleuve Niger et le lac Tchad[5],[6]. Sékou Amadou, fondateur de l'empire du Macina, en était également membre[7].

La Qadiriyya fut la première tariqa soufie introduite au Mali. Elle a joué un rôle majeur dans l’expansion de l’islam dans cette région au XIXe siècle[7].

Afrique de l'Est[modifier | modifier le code]

La tariqa qadiriyya était déjà présente en Afrique de l'Est notamment en Ethiopie actuelle ou en Somalie (dans les localités de Harar ou Zayla') mais aussi dans le monde swahili. Elle se diffuse au XIXe siècle sous l'influence du Shaykh Uways al Barawi (1847–1909). Cette voie est encore présente aux Comores, à La Réunion, Est du Congo, Tanzanie, Kenya, Somalie ou Ouganda.

Ce dernier est considéré comme un mujadid. Fils de Muhammad b. Bashiir, il est initié aux sciences religieuses très tôt. En 1870, il intégra la Qadiriyya par l'intermédiaire de son shaykh al Shashi Abd. Al Rahman bin Abdullah (1829-1904) dit Shaykh Sufi à Mogadiscio. Il se rendit ensuite à Bagdad où il gravit les maqamat auprès d'un descendant du Shaykh Abd al Qadr al Jaylani puis se rendit au pèlerinage, hajj. Il retourna dans la région est-africaine et resta quelque temps à Zanzibar où il initia plusieurs disciples à sa voie, tariqa qadiriyya uwaysiyya. A son retour dans l'actuelle en Somalie, il fit face à des conflits dont les partisans de Mohammed Abdullah Hassan (surnommé le Mad Mullah). Il est assassiné en 1909 ainsi que plusieurs de ses partisans mais l'un de ses disciples ayant survécu écrira plus tard son hagiographie[8].

Inde[modifier | modifier le code]

La Qadiriyya est un des grands ordres soufis de l'Inde. Elle a connu un important développement sous la dynastie moghole et le prince Dara Shikôh en fut un membre éminent. Aujourd'hui, on la trouve partout dans le sous-continent indien, et elle est probablement la confrérie qui compte le plus d'adeptes[9].

Branches[modifier | modifier le code]

Il existe treize branches de cette confrérie :

  • La Fadiliyya a été créée, au XIXe siècle, par Cheikh Mouhamed Fadel Ould Mamine, saint, soufi et chef tribal établi dans la zone du Hodh (Mauritanie). Ses fils Ma El Aïnin, dans le Sahara occidental, et Saad Bouh, dans la zone du Trarza et dans les pays de l'Afrique occidentale, ont plus particulièrement disséminé cette branche.
  • L'Ammariyya
  • La Bu Aliyya
  • La Boutchichiyya, née au milieu du XVIIIe siècle, dans le nord-est du Maroc. C'est là que se situe la maison mère, près de Berkane, à Madagh. Sidi Hamza était désigné par ses disciples comme un héritier du "secret initiatique « sirr »et le "pôle spirituel" « gotb » de son temps. Sa forte expansion est liée à l'influence du cheikh vivant Sidi Jamal al Qadiri al Boutchichi, maître actuel et descendant du fondateur. Jamal al Qâdiri al Boutchichi est actuellement considéré au Maroc et par ses disciples d'autres pays, comme un « maître vivant », le représentant authentique d’une tradition vivante du soufisme.
  • La Bakkâiyya
  • La Muhtariyya, une branche attribuée au cheikh Sidi al-Muhtar al-Kabir, mort en 1811, et qui a joué un rôle majeur dans l'expansion de l'islam au XIXe siècle au Mali[7].

Membres influents[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Qadiriyyah | Sufi tariqa, Founder, & Dhikr | Britannica », sur www.britannica.com (consulté le )
  2. (en) W. Montgomery Watt, « Muslim intellectual : a study of al-Ghazali », sur www.ghazali.org, (consulté le ), p. 177
  3. a et b Rachid Bellil, Les Oasis du Gourara (Sahara algérien), Peeters Publishers, , 307 p. (ISBN 90-429-0721-5, lire en ligne), p. 117
  4. Jean-Louis Triaud, « La Tidjaniya, une confrérie musulmane transnationale », Politique étrangère, no 4,‎ (lire en ligne)
  5. a b et c Paul E. Lovejoy, « Les empires djihadistes de l’Ouest africain aux XVIIIe – XIXe siècles », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, no 128,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Vincent Hiribarren, Un manguier au Nigeria : histoires du Borno, Paris, Plon, , 300 p. (ISBN 978-2-259-25086-3)
  7. a b et c Hamadou Boly, Le Soufisme au Mali du XIXe siècle à nos jours, Strasbourg, Université de Strasbourg (thèse de doctorat en Langues et littératures étrangères, sous la direction d'Éric Geoffroy), 2013, 406 p. [fiche sur la BiAA (page consultée le 20 mai 2018)]
  8. (en) Bradford G. Martin, Muslim Brotherhoods in Nineteenth-century Africa, Cambridge University Press, (lire en ligne)
  9. Marc Gaborieau, « Le sous-continent indien », dans Alexandre Popovic et Gilles Veinstein, Les voies d'Allah. Les ordres mystiques dans le monde musulman des origines à aujourd'hui, Paris, Fayard, , 711 p., p. 292-293

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • André Clot : Le soufisme in "Les Grands Moghols : splendeur et chute, 1526-1707", p. 285 & suiv., Plon, 1993, (ISBN 2-259-02698-2), 2013, rééd. numérique.
  • Abdourahmane Aidara, Implantation et expansion des ordres Qadiriyya et Tidjaniyya en Casamance, Dakar, Université de Dakar, 1983, 107 p. (mémoire de maîtrise)
  • Rahal Boubrik, Saints et société en Islam : La confrérie ouest-saharienne Fadiliyya, CNRS Editions, , 207 p. (ISBN 978-2-271-05695-5).
  • Thierry Zarcone, « La Qâdiriyya », dans Alexandre Popovic et Gilles Veinstein (dir.), Les voies d'Allah. Les ordres mystiques dans le monde musulman des origines à aujourd'hui, Paris, Fayard, , 711 p. (ISBN 978-2-213-59449-1, 460-467 (v. aussi passim))

Liens externes[modifier | modifier le code]