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« Richard Millet » : différence entre les versions

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* ''La Forteresse'' ([[2022]])
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'''Richard Millet''', né le {{Date|29|mars|1953}} à [[Viam]] ([[Corrèze (département)|Corrèze]]), est un [[écrivain]] et [[éditeur (métier)|éditeur]] [[France|français]] identitaire et réactionnaire. Il est l'auteur de plus de quatre-vingts livres.
'''Richard Millet''', né le {{Date|29|mars|1953}} à [[Viam]] ([[Corrèze (département)|Corrèze]]), est un [[écrivain]] et [[éditeur (métier)|éditeur]] [[France|français]]. Il est l'auteur de plus de quatre-vingts livres.


En 2012, son essai intitulé ''Langue fantôme'', suivi de ''Éloge littéraire d'Anders Breivik'', suscite une [[#L'essayiste polémiste|polémique littéraire et journalistique]], en particulier à la suite de la publication par [[Annie Ernaux]] d'une tribune dans ''[[Le Monde]]''.
En 2012, son essai intitulé ''Langue fantôme'', suivi de ''Éloge littéraire d'Anders Breivik'', suscite une [[#L'essayiste polémiste|polémique littéraire et journalistique]], en particulier à la suite de la publication par [[Annie Ernaux]] d'une tribune dans ''[[Le Monde]]''.
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=== Écrivain ===
=== Écrivain ===
Romancier et essayiste, il décrit la Corrèze dans de nombreux romans ou récits tels ''Ma vie parmi les ombres'' ou ''La Gloire des Pythre'', l’histoire d’une famille sur le [[plateau de Millevaches]]<ref name="Giesbert">[[Franz-Olivier Giesbert]], [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2023/01/R2M-2023-02-Franz-Olivier-Giesbert.pdf « Richard Millet : un silence de mort »], ''[[Revue des Deux Mondes]]'', février 2023, p. 87-89.</ref>. [[Franz-Olivier Giesbert]] le présente comme un {{citation|porte-parole des humiliés, des offensés, des oubliés de la société}}<ref name="Giesbert"/>.
Romancier et essayiste, il décrit la Corrèze dans de nombreux romans ou récits tels ''Ma vie parmi les ombres'' ou ''La Gloire des Pythre'', l’histoire d’une famille sur le [[plateau de Millevaches]]<ref name="Giesbert">[[Franz-Olivier Giesbert]], [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2023/01/R2M-2023-02-Franz-Olivier-Giesbert.pdf « Richard Millet : un silence de mort »], ''[[Revue des Deux Mondes]]'', février 2023, p. 87-89.</ref>. [[Franz-Olivier Giesbert]] le présente comme un {{citation|porte-parole des humiliés, des
offensés, des oubliés de la société}}<ref name="Giesbert"/>. Il s'attache, dans ses essais, tel ''Le Sentiment de la langue'', à défendre une certaine idée de la littérature.


Millet fonde avec le poète [[Jean-Michel Maulpoix]] la revue ''[[Recueil (revue)|Recueil]]'' en 1984<ref>[http://www.champ-vallon.com/Pagescollections/Revuerecueil.html Revue ''Recueil''.]</ref>, dans laquelle il signe de nombreux textes, ainsi que quelques chroniques sous le pseudonyme de Marc Fournier<ref>''Arguments d'un désespoir contemporain'', Hermann, 2011, p. 27.</ref>.
Millet fonde avec le poète [[Jean-Michel Maulpoix]] la revue ''[[Recueil (revue)|Recueil]]'' en 1984<ref>[http://www.champ-vallon.com/Pagescollections/Revuerecueil.html Revue ''Recueil''.]</ref>, dans laquelle il signe de nombreux textes, ainsi que quelques chroniques sous le pseudonyme de Marc Fournier<ref>''Arguments d'un désespoir contemporain'', Hermann, 2011, p. 27.</ref>. Il est rédacteur en chef de ''[[La Revue littéraire]]'' de 2015 à {{date-|février 2019}}.


En [[2005 en littérature|2005]], il est avec [[Frédéric Beigbeder]], [[Alain Decaux]], [[Mohamed Kacimi]], [[Daniel Rondeau]] et [[Jean-Pierre Thiollet]], l'un des participants du [[Salon du livre de Beyrouth]].
En [[2005 en littérature|2005]], il est avec [[Frédéric Beigbeder]], [[Alain Decaux]], [[Mohamed Kacimi]], [[Daniel Rondeau]] et [[Jean-Pierre Thiollet]], l'un des participants du [[Salon du livre de Beyrouth]] et contribue au renouveau de cette manifestation.

Il est réactionnaire et identitaire et fait partie de la "[[Extrême droite|droite extrême]]"<ref>{{Article|prénom1=Ellen|nom1=Salvi|titre=La droite extrême à l’assaut du livre|périodique=Revue du Crieur|volume=N° 4|numéro=2|pages=112–127|date=2016-06-01|issn=2428-4068|doi=10.3917/crieu.004.0112|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.3917/crieu.004.0112|consulté le=2024-09-08}}</ref>.

[[Ellen Salvi]] dans la ''[[Revue du crieur]]'' considère que Richard Millet fait partie des « auteurs identitaires et réactionnaires » « que la recherche de profit pousse à publier » afin d’accéder au classement des meilleurs ventes<ref name="La droite extrême à l’assaut du livre">{{Article|langue=fr|prénom1=Ellen|nom1=Salvi|titre=La droite extrême à l’assaut du livre|périodique=Revue du Crieur|volume=4|numéro=2|pages=112–127|date=2016|issn=2428-4068|doi=10.3917/crieu.004.0112|lire en ligne=https://shs.cairn.info/revue-du-crieur-2016-2-page-112?lang=fr|consulté le=2024-09-05}}</ref>.


=== Éditeur ===
=== Éditeur ===
Il est directeur littéraire des [[éditions Balland]] jusqu'en 2001, date de leur rachat par [[Denis Bourgeois]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le bon grain de Millet|url=https://www.lexpress.fr/informations/le-bon-grain-de-millet_643296.html|site=LExpress.fr|date=2001-08-30|consulté le=2019-08-06}}.</ref>. Il a été membre du comité de lecture des [[Éditions Gallimard]] jusqu'en 2012. À ce titre, il a joué un rôle décisif dans la publication du [[prix Goncourt]] 2006, ''[[Les Bienveillantes]]'' de [[Jonathan Littell]]<ref>[http://www.afp.com/fr/node/455605 « "Eloge" de Breivik: le pamphlet de trop de Richard Millet ? »], AFP, 29 août 2012.</ref> ; en 2011, le prix sera de nouveau attribué à l'un de « ses » auteurs ([[Alexis Jenni]] pour ''[[L'Art français de la guerre]]'').
Il est directeur littéraire des [[éditions Balland]] jusqu'en 2001, date de leur rachat par [[Denis Bourgeois]]<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Le bon grain de Millet|url=https://www.lexpress.fr/informations/le-bon-grain-de-millet_643296.html|site=LExpress.fr|date=2001-08-30|consulté le=2019-08-06}}.</ref>. Il a été membre du comité de lecture des [[Éditions Gallimard]] jusqu'en 2012. À ce titre, il a joué un rôle décisif dans la publication du [[prix Goncourt]] 2006, ''[[Les Bienveillantes]]'' de [[Jonathan Littell]]<ref>[http://www.afp.com/fr/node/455605 « "Eloge" de Breivik: le pamphlet de trop de Richard Millet ? »], AFP, 29 août 2012.</ref> ; en 2011, le prix sera de nouveau attribué à l'un de « ses » auteurs ([[Alexis Jenni]] pour ''[[L'Art français de la guerre]]'').


En {{date-|mars 2016}}, ''Le Point'' révèle que [[Éditions Gallimard|Gallimard]] le licencie après la publication d'un article critique dans lequel il vilipende notamment le style de [[Maylis de Kerangal]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La nouvelle affaire Richard Millet |url=https://www.lepoint.fr/societe/la-nouvelle-affaire-richard-millet-02-03-2016-2022268_23.php |site=Le Point |date=2016-03-02 |consulté le=2024-08-30}}.</ref>. Il n'a pas été licencié pour son éloge du tueur d'extrême-droite Anders Breivik, ni pour ses chroniques réactionnaires sur son site web, mais pour avoir critiquée Maylis de Kerangal<ref name="La droite extrême à l’assaut du livre" />.
En {{date-|mars 2016}}, ''Le Point'' révèle que [[Éditions Gallimard|Gallimard]] le licencie après la publication d'un article critique dans lequel il vilipende notamment le style de [[Maylis de Kerangal]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La nouvelle affaire Richard Millet |url=https://www.lepoint.fr/societe/la-nouvelle-affaire-richard-millet-02-03-2016-2022268_23.php |site=Le Point |date=2016-03-02 |consulté le=2024-08-30}}.</ref>.


== L'œuvre ==
== L'œuvre ==
L'œuvre de Richard Millet se construit autour des thèmes du temps, de la mort, de la langue. Son style se veut l'héritier de la grande prose française, qui va « de [[Jacques-Bénigne Bossuet|Bossuet]] à [[Claude Simon]] »<ref group=extr>{{citation|Il y a dans la langue française un courant profond et puissant – une houle, ai-je envie de dire – qui conjugue les ressources de la prose et de la poésie et qui serait l'un des vecteurs de la modernité. Un courant qui va de Bossuet à Claude Simon, en passant par le cardinal de Retz, Saint-Simon, Chateaubriand, Michelet, Proust, Genet, Gracq, Debord, c'est-à-dire des mémorialistes, des historiens, des romanciers, des penseurs ; une houle qu'on entend aussi dans les grands romans de Hugo, dans la prose piégée de Lautréamont, dans le théâtre de Claudel, dans les versets de Saint-John Perse, et qui a quelque chose à voir avec la dimension oratoire, ou plus simplement orale, de notre langue.|''Le Sentiment de la langue'', {{coll|Petite Vermillon}}, pp. 267-268}}</ref>.
''[[Le Temps (quotidien suisse)|Le Temps]]'' expose les thèmes principaux de l'œuvre de Richard Millet comme étant « l'autobiographie familiale et la quête d'une vérité intime, la conscience d'être le scribe d'une communauté disparue, le souvenir du traumatisme de la Grande Guerre transmis par les femmes, la présence de la mort comme une basse continue, la beauté vouée au déchirement », ses livres oscillant le plus souvent entre le Liban et son « [[Limousin]] natal »<ref>Isabelle Martin, [https://www.letemps.ch/culture/richard-millet-sexplique-litterature?srsltid=AfmBOopDQq4YRPiSi7CRqyz4EbVWbnBV-QpH7yGUdsmBlTMT4dvk2tz9 Richard Millet s'explique sur la littérature], letemps.ch, 21 mai 2005</ref>.


Plusieurs de ses romans ont pour cadre le village de « Siom », pendant littéraire de [[Viam]], notamment dans ''La Gloire des Pythre'', ''L'Amour des trois sœurs Piale'', ''Lauve le pur'', ''Ma vie parmi les ombres''. Plus largement, le [[plateau de Millevaches]], son paysage, son climat, sa situation géographique, l'évolution de la vie de ses habitants au cours du {{s-|XX|e}}, sont des éléments essentiels au contexte de ses histoires.
La question du rapport à la langue se situe au centre de l'œuvre de Richard Millet<ref>Monika Prosowska, « Le sentiment de la langue » dans l'œuvre de Richard Millet. ''Studia Romanica Posnaniensia'', vol. XXXIII, pp. 31–47. 2006</ref>. Ainsi, pour Thomas Mainguy, « son œuvre tient d'abord à un rapport opiniâtre à langue, à la forme, et moins à l'élaboration d'une intrigue narrative. »<ref>[https://www.mcgill.ca/tsar/bibliography-0/richard-millet# Le roman selon Richard Millet], mcgill.ca, {{1er}} décembre 2009</ref>


Il entremêle références religieuses et mots crus, ce qui l'inscrit à la fois dans la tradition [[catholicisme|catholique]] et dans une certaine modernité littéraire{{Laquelle|date=30 août 2024}}. Le désir, le mal et la souffrance sont autant de thèmes qui traversent toute son œuvre.
Décrit par [[Franz-Olivier Giesbert]] comme « le plus [[misanthrope]] des écrivains français », possédant « une langue puissante », ses livres sont accueillis, selon lui, « par un silence assourdissant, y compris quand il s'agit de chefs-d'oeuvre »<ref>Franz-Olivier Giesbert, [https://www.lepoint.fr/livres/eloge-de-richard-millet-03-11-2011-1395065_37.php Éloge de Richard Millet], lepoint.fr, 3 novembre 2011</ref>.

Pour [[Ivan Jaffrin]], son œuvre s'inscrit dans la ligné de la droite contre-révolutionnaire et de l'extrême droite<ref name="Jaffrin2015">{{Article|prénom1=Ivan|nom1=Jaffrin|titre=L’affaire Richard Millet ou la critique radicale de la société multiculturelle|périodique=COnTEXTES|date=2015-10-31|issn=1783-094X|doi=10.4000/contextes.6100|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.4000/contextes.6100|consulté le=2024-09-05}}</ref>.


=== L'essayiste polémiste ===
=== L'essayiste polémiste ===
[[Fichier:Richard Millet 2.jpg|thumb|left|Richard Millet en novembre 2010.]]
[[Fichier:Richard Millet 2.jpg|thumb|left|Richard Millet en novembre 2010.]]
En 2005, dans ''Le Dernier Écrivain'' et ''Harcèlement littéraire'', Millet critique les écrivains français contemporains qui méconnaissent les règles de la langue française<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Le croisé et le rusé |url=https://www.lexpress.fr/culture/livre/le-croise-et-le-ruse_820531.html |site=L'Express |date=2005-05-22 |consulté le=2024-08-30}}</ref>. Il dénonce aussi la domination du [[roman policier]], de l'[[heroic fantasy]] ou de la [[science-fiction]], « sous-genres » qui auraient entraîné, selon lui, une certaine inversion des valeurs. Il s'oppose en cela à [[Jorge Luis Borges|Borges]] pour qui le roman policier serait le digne héritier de la tragédie grecque, mais rejoint [[José Ortega y Gasset]], lequel prétendait que le [[roman psychologique]] dépassait en intensité les autres genres. Reprenant à son compte cette position, Millet oppose aux autres genres littéraires une langue foisonnante et riche, à la différence, par exemple, d'un [[Bernanos]] qui se moquait bien des genres.


En 2007, dans ''Désenchantement de la littérature'', il fustige une nouvelle fois les manquements des auteurs français contemporains, mais aussi la perte du sentiment religieux en Europe. Il soutient que la France, sans son identité chrétienne, ne serait plus elle-même. Ses positions aussi bien littéraires que religieuses ont suscité de nombreuses critiques dans les milieux littéraires<ref>Par ex., un article très critique dans ''Le Monde'', octobre 2007.</ref>. Il répond à ses détracteurs dans un livre de fragments paru en {{date-|mars 2008}}, ''L'Opprobre'', qui est lui aussi très critiqué<ref>Par ex. : « Richard Millet, généalogie d'un malaise », dans ''Le Monde 2'', 7 juin 2008.</ref>. Contrastant avec ces réactions critiques, l'écrivain [[Philippe Sollers]] se montre en accord, au moins partiel, avec le constat du ''Désenchantement''<ref>{{Lien web |titre=Quel avenir pour la Littérature ? |url=http://sollers.unblog.fr/2009/09/15/quel-avenir-pour-la-litterature/ |site=sollers.unblog.fr|consulté le=2024-08-30}}.</ref>.
La présentation souvent faite de Richard Millet par les médias est, selon Christian Morzewski, celle d’un « imprécateur antimoderne, image véhiculée par certains de ses ouvrages (essais en particulier) et par ses prises de position, souvent polémiques, sur le naufrage de la nation française et de son génie, la [[déchristianisation]] de notre société, la disparition de la civilisation rurale, la défaite de la langue, la mort de l’école  ». Par ailleurs, l'écrivain « déteste » les médias « qui le lui rendent bien, quand ils ne l’ignorent pas tout simplement »<ref>Christian Morzewski, [https://shs.cairn.info/revue-roman2050-2012-1-page-5?lang=fr Richard Millet, mécontemporain capital], ''Roman 20-50'', 2012 1, numéro 53, pages 5 à 10</ref>.

En [[2010 en littérature|2010]], Richard Millet publie ''L'Enfer du roman'', un ensemble de réflexions sur ce qu'il appelle la {{Citation|postlittérature}}. Il y critique sévèrement l'hégémonie du {{Citation|roman international, insipide, sans style}}, et lui oppose la solitude de l'écrivain et la recherche du style, possible seulement en plongeant dans les profondeurs de la langue. L'année suivante, il développe ses positions littéraires et sociales dans ''Fatigue du sens'' et ''Arguments d'un désespoir contemporain''.


Le {{date|11 juin 2011|en littérature}}, sur [[France Culture]], il fait scandale en déclarant que {{citation|quelqu’un qui à la troisième génération continue à s’appeler {{page h'|Mohammed}} quelque chose, pour moi, ne peut pas être français<ref>[https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/quot-eloge-litteraire-d-039-anders-breivikquot-la-nouvelle-provocation-de-richard-millet_3330429.html « ''Éloge littéraire d'Anders Breivik'', la nouvelle provocation de Richard Millet »], Anne Brigaudeau, [[France Télévisions]], le 10 juillet 2012.</ref>.}}
Le {{date|11 juin 2011|en littérature}}, sur [[France Culture]], il fait scandale en déclarant que {{citation|quelqu’un qui à la troisième génération continue à s’appeler {{page h'|Mohammed}} quelque chose, pour moi, ne peut pas être français<ref>[https://www.francetvinfo.fr/culture/livres/quot-eloge-litteraire-d-039-anders-breivikquot-la-nouvelle-provocation-de-richard-millet_3330429.html « ''Éloge littéraire d'Anders Breivik'', la nouvelle provocation de Richard Millet »], Anne Brigaudeau, [[France Télévisions]], le 10 juillet 2012.</ref>.}}


En 2012, Richard Millet publie ''Langue fantôme, suivi de Éloge littéraire d’Anders Breivik'' aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, ouvrage qui provoque une large controverse médiatique<ref name="Clermont2013">[http://www.lefigaro.fr/livres/2013/10/16/03005-20131016ARTFIG00591-richard-millet-j-envisage-de-quitter-cette-franceque-j-aime.php « Richard Millet : “J'envisage de quitter cette France que j'aime” »], Thierry Clermont, ''lefigaro.fr'', 16 octobre 2013.</ref> Il y écrit trois fois qu'il condamne les actes de [[Anders Behring Breivik|Breivik]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=G.Dt |titre=Filigranes retire le pamphlet de Richard Millet |url=https://www.lalibre.be/2012/09/13/filigranes-retire-le-pamphlet-de-richard-millet-JGM7UF7DNFA3FDOETSFXECWPYI/ |site=La Libre.be |date=2024-09-08 |consulté le=2024-09-08}}</ref>, considèrant Anders Breivik comme {{citation|tout à la fois bourreau et victime}}<ref name="LePoint">{{Lien web |langue=fr |titre=Éloge de Breivik : le cas Richard Millet |url=https://www.lepoint.fr/culture/millet-soldat-perdu-22-08-2012-1498111_3.php |site=Le Point |date=2012-08-22 |consulté le=2024-08-30}}</ref>.
En [[2012 en littérature|2012]], il publie chez [[Pierre-Guillaume de Roux]] un essai intitulé ''Langue fantôme'', suivi de ''Éloge littéraire d'Anders Breivik'', dans lequel il s'en prend au [[multiculturalisme]] et à la perte de repères identitaires à l'origine, selon lui, du geste du [[Anders Behring Breivik|tueur norvégien]]. Frappé par la « perfection formelle » des actes de Breivik, Richard Millet leur prête une « dimension littéraire » qui aurait été mal comprise et mal interprétée par la presse : d'après lui, seule une littérature qui ose s'intéresser à la question du mal est valable à une époque où le [[divertissement]] domine, et donc l'insignifiance<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=|prénom1=La|nom1=Libre.be|titre=Filigranes retire le pamphlet de Richard Millet|périodique=La Libre.be|date=13 septembre 2012|lire en ligne=http://www.lalibre.be/archive/filigranes-retire-le-pamphlet-de-richard-millet-51b8f10ce4b0de6db9c7ed87|consulté le=2017-08-02|pages=}}.</ref>. Tout en condamnant les actes de [[Anders Behring Breivik|Breivik]]<ref group=extr>{{citation|Au moment d'entreprendre ce qui pourrait être un ''Éloge littéraire d'Anders Behring Breivik'', je voudrais qu'on garde à l'esprit que je n'approuve pas les actes commis par Breivik, le 22 juillet 2011, en Norvège. »<br>« Je ne cherche pas à faire de la socio-psychologie politique, je ne suis pas un "expert", et nullement proche de Breivik dont, je le répète, je condamne les actes. »<br>« Donnerons-nous pour autant raison à Breivik, sous le prétexte que ses victimes n'étaient que de jeunes travaillistes, donc de futurs collaborateurs du nihilisme multiculturel ? Non : dans la perfection de l'écriture au fusil d'assaut, il y a quelque chose qui le mène au-delà du justifiable…|''Langue fantôme'' suivi de ''Éloge littéraire d'Anders Breivik'', {{p.|103}}, 109, 117}}</ref>, Millet affirme que c'est {{citation|sans doute ce que méritait la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s'aveugler » sur « les ravages du multiculturalisme », « l'islamisation de l'Europe » et son renoncement à « l'affirmation de ses racines chrétiennes}}. Il considère Anders Breivik comme {{citation|tout à la fois bourreau et victime}}<ref name="LePoint">{{Lien web |langue=fr |titre=Éloge de Breivik : le cas Richard Millet |url=https://www.lepoint.fr/culture/millet-soldat-perdu-22-08-2012-1498111_3.php |site=Le Point |date=2012-08-22 |consulté le=2024-08-30}}</ref>. Il assimile ce massacre à un nouveau symptôme de l'échec de la littérature, supplantée par le fusil d'assaut<ref>[http://www.magazine-litteraire.com/content/breves/article?id=22174 « Nouvelle provocation de Richard Millet »] sur ''magazine-litteraire.com'' du 21 août 2012.</ref>.


Une polémique s'ensuit. [[Annie Ernaux]] publie dans ''[[Le Monde]]'' une tribune intitulée « Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Annie|nom1=Ernaux|titre=Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature|périodique=Le Monde|date=2012-09-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/10/le-pamphlet-de-richard-millet-deshonore-la-litterature_1758011_3232.html|consulté le=2024-08-30}}.</ref> », cosignée par cent dix-huit d'écrivains<ref>{{Article|langue=fr|périodique=Le Monde|titre=Eloge de Breivik : Richard Millet démissionne du comité de lecture de Gallimard|date=2012-09-13|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/09/13/eloge-de-breivik-richard-millet-demissionne-du-comite-de-lecture-de-gallimard_1760175_3260.html|consulté le=2024-09-08}}</ref>. [[J. M. G. Le Clézio]] qualifie le texte de Millet d'« élucubration lugubre » et de « répugnant »<ref>{{Article|auteur1=J.M.G. Le Clézio|titre=La lugubre élucubration de M. Millet|périodique=bibliobs.nouvelobs.com|date=5 septembre 2012|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. ''[[Le Point]]'' juge que Richard Millet « avait du style mais le gâche dans des propos suicidaires »<ref name="LePoint"/>. ''[[Les Inrocks]]'' le qualifie de xénophobe<ref>{{Lien web|nom1=Kaprièlian|prénom1=Nelly|titre=L'éditeur Richard Millet fait l'apologie du crime d'Anders Breivik|url=http://www.lesinrocks.com/2012/08/29/actualite/millet-anders-breivik-11291996/|site=Les Inrocks|date=2012-08-29|consulté le=2017-08-02}}.</ref>, et plus généralement, d'après ''[[Le Figaro]]'', les médias l'accusent de [[racisme]] et d'apologie du crime<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Thierry|nom1=Clermont|titre=Richard Millet au cœur d'une violente polémique|périodique=Le Figaro|date=2012-08-28|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/livres/2012/08/28/03005-20120828ARTFIG00549-richard-millet-au-c339ur-d-une-violente-polemique.php|consulté le=2017-08-02}}.</ref>. D'aucuns jugent cette publication incompatible avec les fonctions de Millet chez Gallimard<ref>Raphaëlle Rérolle, [https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/08/27/l-apologie-de-breivik-par-richard-millet-cree-la-polemique-chez-gallimard_1751851_3260.html « L'apologie de Breivik par Richard Millet crée la polémique chez Gallimard »], ''[[Le Monde]]'', 27 août 2012.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/livre/exclusif-antoine-gallimard-millet-a-le-droit-de-s-exprimer_1155070.html ''L'Express''], 31 août 2012.</ref>. Le {{date-|13 septembre 2012}}, il annonce sa « démission contrainte »<ref name="Clermont2013"/> du comité de lecture des [[éditions Gallimard]]<ref>{{lien web|url=http://www.lexpress.fr/culture/livre/richard-millet-quitte-le-comite-de-lecture-de-gallimard_1160903.html|titre=Richard Millet quitte le Comité de lecture de Gallimard|site=lexpress.fr|date=13 septembre 2012|auteur=Jérôme Dupuis}}.</ref>.
Une polémique s'ensuit. [[Annie Ernaux]] publie dans ''[[Le Monde]]'' une tribune intitulée « Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Annie|nom1=Ernaux|titre=Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature|périodique=Le Monde|date=2012-09-10|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/idees/article/2012/09/10/le-pamphlet-de-richard-millet-deshonore-la-litterature_1758011_3232.html|consulté le=2024-08-30}}.</ref> », cosignée par une centaine d'écrivains. [[J. M. G. Le Clézio]] qualifie le texte de Millet d'« élucubration lugubre » et de « répugnant »<ref>{{Article|auteur1=J.M.G. Le Clézio|titre=La lugubre élucubration de M. Millet|périodique=bibliobs.nouvelobs.com|date=5 septembre 2012|lire en ligne=|pages=}}.</ref>. ''[[Le Point]]'' juge que Richard Millet « avait du style mais le gâche dans des propos suicidaires »<ref name="LePoint"/>. Il est traité par ''[[Les Inrocks]]'' de xénophobe<ref>{{Lien web|nom1=Kaprièlian|prénom1=Nelly|titre=L'éditeur Richard Millet fait l'apologie du crime d'Anders Breivik|url=http://www.lesinrocks.com/2012/08/29/actualite/millet-anders-breivik-11291996/|site=Les Inrocks|date=2012-08-29|consulté le=2017-08-02}}.</ref>, et plus généralement, d'après ''[[Le Figaro]]'', les médias l'accusent de [[racisme]] et d'apologie du crime<ref>{{Article|langue=fr-FR|prénom1=Thierry|nom1=Clermont|titre=Richard Millet au cœur d'une violente polémique|périodique=Le Figaro|date=2012-08-28|issn=0182-5852|lire en ligne=http://www.lefigaro.fr/livres/2012/08/28/03005-20120828ARTFIG00549-richard-millet-au-c339ur-d-une-violente-polemique.php|consulté le=2017-08-02}}.</ref>. D'aucuns jugent cette publication incompatible avec les fonctions de Millet chez Gallimard<ref>Raphaëlle Rérolle, [https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/08/27/l-apologie-de-breivik-par-richard-millet-cree-la-polemique-chez-gallimard_1751851_3260.html « L'apologie de Breivik par Richard Millet crée la polémique chez Gallimard »], ''[[Le Monde]]'', 27 août 2012.</ref>{{,}}<ref>[http://www.lexpress.fr/culture/livre/exclusif-antoine-gallimard-millet-a-le-droit-de-s-exprimer_1155070.html ''L'Express''], 31 août 2012.</ref>. Le {{date-|13 septembre 2012}}, il annonce sa « démission contrainte »<ref>[http://www.lefigaro.fr/livres/2013/10/16/03005-20131016ARTFIG00591-richard-millet-j-envisage-de-quitter-cette-franceque-j-aime.php « Richard Millet : “J'envisage de quitter cette France que j'aime” »], Thierry Clermont, ''lefigaro.fr'', 16 octobre 2013.</ref> du comité de lecture des [[éditions Gallimard]]<ref>{{lien web|url=http://www.lexpress.fr/culture/livre/richard-millet-quitte-le-comite-de-lecture-de-gallimard_1160903.html|titre=Richard Millet quitte le Comité de lecture de Gallimard|site=lexpress.fr|date=13 septembre 2012|auteur=Jérôme Dupuis}}.</ref>. C'est un acte symbolique fort, car Richard Millet est désormais exclu du cercle restreint de ceux qui peuvent décider si une œuvre peut être éditée ou non<ref>{{Article|langue=fr|titre=Éloge de Breivik : Richard Millet démissionne du comité de lecture de Gallimard|périodique=Le Monde.fr|date=2012-09-13|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/09/13/eloge-de-breivik-richard-millet-demissionne-du-comite-de-lecture-de-gallimard_1760175_3260.html|consulté le=2017-08-02}}.</ref>.


L'auteur reçoit le soutien de quelques-uns de ses confrères. En 2013, [[Muriel de Rengervé]] publie le récit de ce qu'elle nomme la « mise à mort » de l'écrivain, ''L'Affaire Richard Millet'', où elle défend la liberté souveraine de la littérature<ref>[[Rémi Soulié]], « Terrorisme intellectuel », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 22 novembre 2013, page 129.</ref>.
L'auteur reçoit le soutien de quelques-uns de ses confrères. En 2013, [[Muriel de Rengervé]] publie le récit de ce qu'elle nomme la « mise à mort » de l'écrivain, ''L'Affaire Richard Millet''<ref>[[Éditions Jacob-Duvernet]].</ref>, où elle défend la liberté souveraine de la littérature<ref>[[Rémi Soulié]], « Terrorisme intellectuel », ''[[Le Figaro Magazine]]'', semaine du 22 novembre 2013, page 129.</ref>. En 2017, [[Benoît Duteurtre]] note qu'[[Annie Ernaux]] en demandant que Richard Millet ne soit plus édité ni ne puisse éditer les autres et en rassemblant {{citation|un bataillon d’auteurs en vue d’obtenir son châtiment » parvint à « accomplir ce qu’on avait rarement vu, même en [[Union soviétique]] : une pétition d’écrivains dirigée contre un écrivain ; confrérie rassemblée non par solidarité, mais par la volonté d’éliminer une brebis galeuse<ref>[http://www.lefigaro.fr/vox/culture/2017/03/27/31006-20170327ARTFIG00040-benoit-duteurtre-christine-angot-rabaisse-la-litterature.php « Benoît Duteurtre : “Christine Angot rabaisse la littérature” »], ''lefigaro.fr'', 27 mars 2017.</ref>}}.

Dans un article des ''Inrocks'' publié en 2012, [[Nelly Kaprièlian]] reproche à Richard Millet par le biais de ses essais et le succès que ceux-ci rencontrent une {{citation|banalisation de l’idéologie d’extrême droite}}<ref>{{Article|auteur1=Nelly Kaprièlian|titre=Richard Millet : la banalisation de l’idéologie d’extrême droite|périodique=[[Les Inrocks]]|pages=|date=19 septembre 2012|lire en ligne=https://www.lesinrocks.com/livres/richard-millet-la-banalisation-de-lideologie-dextreme-droite-16079-19-09-2012|consulté le=3 septembre 2024}}.</ref>.


=== L'expérience de la guerre ===
=== L'expérience de la guerre ===
Dans ''La Confession négative'', Richard Millet, dans la ligne d'écrivains comme [[André Malraux]]<ref>[http://nn-plus-1.blogspot.com/2012/02/richard-millet-malraux-litterature.html Citation sur ''nn-plus-1.blogspot.com''].</ref>, explique, à travers son double de fiction, comment {{citation|il va s'engager aux côtés des chrétiens, moins par conviction que par principe, “ignorant des enjeux réels de cette guerre” [la [[guerre du Liban]]] mais persuadé qu'elle seule peut donner à l'écrivain qu'il veut être, sa vérité, encouragé en ce sens par [[Ernest Hemingway|Hemingway]], [[Ernst Jünger|Jünger]], [[William Faulkner|Faulkner]], [[Curzio Malaparte|Malaparte]] ou [[Thomas Edward Lawrence|T. E. Lawrence]]<ref>[http://www.lmda.net/din/tit_lmda.php?Id=60862 Chronique de Richard Blin] pour ''Le Matricule des anges''.</ref>.}}
''La Confession négative'' est notamment consacrée à la [[guerre du Liban]] au cours de laquelle son « alter ego » combat auprès des [[Parti Kataeb – Parti social-démocrate libanais|phalangistes chrétiens]]. Pour Guylaine Massoutre, le roman constitue une « contre-apologie subversive de la guerre civile. »<ref>Guylaine Massoutre, [https://www.ledevoir.com/lire/236419/litterature-francaise-la-sauvagerie-en-direct-d-apres-richard-millet Littérature française - La sauvagerie en direct, d'après Richard Millet], ledevoir.com, 28 février 2009</ref>
{{Citation bloc|(Extrait) J'ai dû tuer des hommes, autrefois, et des femmes, des vieillards, peut-être des enfants. Et puis j'ai vieilli. Nous avons vieilli plus vite que les autres. Nous avons dit ce qu'on<ref>[https://fr.wikisource.org/wiki/Page:La_Rochefoucauld_-_Maximes_et_R%C3%A9flexions_morales,_M%C3%A9nard,_1817.djvu/43 La Rochefoucauld, Maxime 26] ''Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement.''</ref> dit que nul ne peut regarder fixement : le soleil, la souffrance, la mort. De tout ça, je peux parler à peu près librement : ceux qui m'avaient fait jurer de me taire et me menaçaient de mort, si je racontais certaines choses, ceux-là ne sont plus de ce monde, maintenant, et il y a longtemps que j'ai regagné l'Europe où les hommes ne croient plus à rien et où les ormes sont morts de maladie<ref>[http://www.espritsnomades.com/sitelitterature/millet/milletrichard.html Sur le site] d'''Esprits nomades''.</ref>.}}


=== La passion pour la musique ===
Raphaëlle Rérolle inscrit son œuvre « dans une pensée d'extrême droite qui n'hésite pas à esthétiser la violence »<ref>{{Article|langue=fr|périodique=Le Monde|titre=L'apologie de Breivik par Richard Millet crée la polémique chez Gallimard|date=2012-08-27|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/livres/article/2012/08/27/l-apologie-de-breivik-par-richard-millet-cree-la-polemique-chez-gallimard_1751851_3260.html|consulté le=2024-09-08}}</ref>.
Dans son livre ''Musique secrète'', paru en 2004, l'écrivain évoque son goût pour la musique classique. Son père est un musicien amateur, il joue du violon et du piano. Dès l'enfance, Richard Millet est immergé dans une ambiance musicale, de sorte que la musique a toujours été présente dans sa vie. Il joue lui-même du piano et consacre une heure tous les jours à cet instrument. Son père l'inscrit au conservatoire, il fait un séjour linguistique en Angleterre chez le compositeur Peter Burden et rêve de devenir lui-même musicien. Il écrit même un morceau pour piano, une pièce atonale inspirée par la musique de [[Arnold Schönberg|Schönberg]], [[Alban Berg|Berg]] et [[Anton Webern|Webern]]. Mais il est obligé d'abandonner ses études par répugnance à jouer en public.


Sa vocation est l'écriture. Désormais, il écrit ses livres en musicien. Ne pas aimer la musique est pour lui une faute inexcusable<ref group=extr>{{citation|Celui qui ne l’aime pas ne sait non seulement pas vivre mais n’est pas capable de mener cette existence au-delà du temps et peut-être de la vie}} in ''La Forteresse'' (cité par Franz-Olivier Giesbert, ''in'' [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2023/01/R2M-2023-02-Franz-Olivier-Giesbert.pdf « Richard Millet : un silence de mort »], ''Revue des Deux Mondes'', février 2023, p. 87-89).</ref>. Il a rendu hommage à la musique contemporaine (''Pour la musique contemporaine'', 2004) et écrit le livret de l'opéra de [[Marc-André Dalbavie]], ''[[Gesualdo (Dalbavie)|Gesualdo]]'', créé à Zurich en 2010<ref>{{Lien web |auteur=Gérard Condé |titre=Vu et entendu : ''Gesualdo'' de Dalbavie à Zurich |url=https://www.diapasonmag.fr/critiques/vu-et-entendu-gesualdo-de-dalbavie-a-zurich-12829.html |site=[[Diapason (magazine)|Diapason]] |date=16 octobre 2010 |consulté le=26/01/2023}}.</ref>.
=== La passion pour la musique ===

Il a rendu hommage à la musique contemporaine (''Pour la musique contemporaine'', 2004) et écrit le livret de l'opéra de [[Marc-André Dalbavie]], ''[[Gesualdo (Dalbavie)|Gesualdo]]'', créé à Zurich en 2010<ref>{{Lien web |auteur=Gérard Condé |titre=Vu et entendu : ''Gesualdo'' de Dalbavie à Zurich |url=https://www.diapasonmag.fr/critiques/vu-et-entendu-gesualdo-de-dalbavie-a-zurich-12829.html |site=[[Diapason (magazine)|Diapason]] |date=16 octobre 2010 |consulté le=26/01/2023}}.</ref>.
Sa passion apparaît très clairement dans certains de ses livres comme ''La Voix d'alto'', ''Sibelius : Les Cygnes et le Silence'' ou ''La Nouvelle Dolores''<ref>Il avait été, à l'occasion de la sortie de ce dernier roman, l'invité de Lionel Esparza sur France Musique ; voir sur [https://www.francemusique.fr/emissions/classic-club/des-divas-et-des-hommes-avec-richard-millet-et-regis-campo-37003 ''francemusique.fr''.]</ref>.

=== Positionnement ===
Dans un article des ''Inrocks'' publié en 2012, [[Nelly Kaprièlian]] reproche à Richard Millet par le biais de ses essais et le succès que ceux-ci rencontrent une {{citation|banalisation de l’idéologie d’extrême droite}}<ref>{{Article |langue= |auteur1=Nelly Kaprièlian |titre=Richard Millet : la banalisation de l’idéologie d’extrême droite |périodique=[[Les Inrocks]] |volume= |numéro= |date=19 septembre 2012|pages= |issn= |e-issn= |lire en ligne=https://www.lesinrocks.com/livres/richard-millet-la-banalisation-de-lideologie-dextreme-droite-16079-19-09-2012 |consulté le=3 septembre 2024 |id=}}.</ref>.


Le présentant comme un {{citation|misanthrope un peu autiste […] qui reconnaît avoir toujours mieux vécu en lui-même que dans le monde réel<ref group=extr>{{citation|[…] mon intolérance au bruit et à la chiennerie humaine, écrit-il, [est] infiniment supérieure à celle de la plupart des gens, à une époque d’ailleurs de plus en plus bruyante, vulgaire, violente}} (cité par Franz-Olivier Giesbert, ''in'' [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2023/01/R2M-2023-02-Franz-Olivier-Giesbert.pdf « Richard Millet : un silence de mort »], {{opcit}}).</ref>}}, [[Franz-Olivier Giesbert]] dans la ''[[Revue des Deux Mondes]]'' considère qu'à l'inverse de {{citation|tant d’artistes ou d’intellectuels dits "de gauche"}} des années 1970-1980, ou qui {{citation|fricotaient souvent avec l’extrême gauche}}, Richard Millet n'a jamais apporté son soutien aux exactions de cette époque (et cela malgré son ''Éloge littéraire d'Anders Breivik''<ref group=extr>{{citation|L’écrivain répondit pour sa défense que, dans son texte, il condamnait par deux fois l’action du forcené dont il dressait un portrait peu flatteur. Pour le titre, il plaida l’ironie. Que ce fût le cas ou qu’il s’agît d’une provocation, ce titre était malheureux}} (cité par Franz-Olivier Giesbert, ''in'' [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2023/01/R2M-2023-02-Franz-Olivier-Giesbert.pdf « Richard Millet : un silence de mort »], {{opcit}}).</ref>) et que, de ce fait, {{citation|on ne peut trouver que disproportionné sinon absurde l’opprobre dont il est accablé<ref name="Giesbert"/>.}}
== Prix et distinctions ==
* 1994 : [[Prix de l'Académie française|Prix de l'essai de l'Académie française]] pour ''Le sentiment de la langue''<ref>[https://www.lepoint.fr/culture/millet-et-nabe-les-maudits-parlent-18-11-2010-1266825_3.php Millet et Nabe : les maudits parlent], lepoint.fr, 18 novembre 2010</ref>
* 2015 : [[prix André-Gide]] pour ''Sibelius'' (Gallimard)<ref>Marie-Christine Imbault, [https://www.livreshebdo.fr/article/le-premier-prix-andre-gide-2015-couronne-richard-millet Le premier prix André Gide 2015 couronne Richard Millet], livreshebdo.fr, 26 mars 2015</ref>.


== Publications ==
== Publications ==
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** ''Un balcon à Beyrouth : récit'', La Table Ronde (puis 2005), 248 p.
** ''Un balcon à Beyrouth : récit'', La Table Ronde (puis 2005), 248 p.
** ''Cœur blanc : nouvelles'', POL, 174 p.
** ''Cœur blanc : nouvelles'', POL, 174 p.
* 1995 : ''La Gloire des Pythre<ref>[http://auteurs.contemporain.info/doku.php/oeuvres/la_gloire_des_pythre Voir sur ''auteurs.contemporain.info''.]</ref>, POL puis {{coll|Folio}} (1997), 379 p.
* 1995 : ''La Gloire des Pythre <ref>[http://auteurs.contemporain.info/doku.php/oeuvres/la_gloire_des_pythre Voir sur ''auteurs.contemporain.info''.]</ref>, POL puis {{coll|Folio}} (1997), 379 p.
* 1997 : ''L’Amour des trois sœurs Piale<ref>[http://auteurs.contemporain.info/doku.php/oeuvres/l_amour_des_trois_soeurs_piale Voir sur ''auteurs.contemporain.info''.]</ref>, POL puis {{coll|Folio}} (1999), 353 p.
* 1997 : ''L’Amour des trois sœurs Piale <ref>[http://auteurs.contemporain.info/doku.php/oeuvres/l_amour_des_trois_soeurs_piale Voir sur ''auteurs.contemporain.info''.]</ref>, POL puis {{coll|Folio}} (1999), 353 p.
* 1998 : ''Le Cavalier siomois'', éditions François Janaud puis La Table Ronde (2004), 89 p.
* 1998 : ''Le Cavalier siomois'', éditions François Janaud puis La Table Ronde (2004), 89 p.
* 2000 : ''Lauve le pur'', POL puis {{coll|Folio}} (2001), 378 p.
* 2000 : ''Lauve le pur'', POL puis {{coll|Folio}} (2001), 378 p.
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=== Essais ===
=== Essais ===
* 1986 :
* 1986 :
** ''Le Plus Haut Miroir'', éditions Fata Morgana, 56 p.
** ''Le Plus Haut Miroir'', éditions Fata Morgana, 56 p.
** ''Le Sentiment de la langue I'', Champ Vallon, 124 p.
** ''Le Sentiment de la langue I'', Champ Vallon, 124 p.
* 1987 : ''Beyrouth''<ref>Repris dans ''Un balcon à Beyrouth'' (2005).</ref>, Champ Vallon, 101 p.
* 1987 : ''Beyrouth''<ref>Repris dans ''Un balcon à Beyrouth'' (2005).</ref>, Champ Vallon, 101 p.
* 1990 : ''Le Sentiment de la langue II'', Champ Vallon, 140 p.
* 1990 : ''Le Sentiment de la langue II'', Champ Vallon, 140 p.
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** ''Le Sentiment de la langue, I, II, III : mélange'', La Table Ronde puis {{coll|Petite Vermillon}} (2003), 308 p., préface de [[Yannick Haenel]] — [[Prix de l'Académie française|Prix de l'essai de l'Académie française]] 1994
** ''Le Sentiment de la langue, I, II, III : mélange'', La Table Ronde puis {{coll|Petite Vermillon}} (2003), 308 p., préface de [[Yannick Haenel]] — [[Prix de l'Académie française|Prix de l'essai de l'Académie française]] 1994
* 1996 : ''L’Amour mendiant : notes sur le désir'', POL puis {{coll|Petite Vermillon}} (2007), 157 p.
* 1996 : ''L’Amour mendiant : notes sur le désir'', POL puis {{coll|Petite Vermillon}} (2007), 157 p.
* 1998 : ''Cité perdue : [[Istanbul]], 1967-1995'', éditions Fata Morgana, 59 p. =
* 1998 : ''Cité perdue : [[Istanbul]], 1967-1995'', éditions Fata Morgana, 59 p. =
* 2004 :
* 2004 :
** ''Fenêtre au crépuscule. Conversation avec Chantal Lapeyre-Desmaison'', La Table Ronde, 187 p.
** ''Fenêtre au crépuscule. Conversation avec Chantal Lapeyre-Desmaison'', La Table Ronde, 187 p.
** ''Musique secrète'', Gallimard, 227 p.
** ''Musique secrète'', Gallimard, 227 p.
** ''Pour la musique contemporaine : chroniques discographiques'', Fayard, 317 p.
** ''Pour la musique contemporaine : chroniques discographiques'', Fayard, 317 p.
* 2005 :
* 2005 :
**''Le Dernier Écrivain'', éditions Fata Morgana, 36 p.
**''Le Dernier Écrivain'', éditions Fata Morgana, 36 p.
** ''Harcèlement littéraire. Entretiens avec Delphine Descaves et Thierry Cecille'', Gallimard, 199 p.
** ''Harcèlement littéraire. Entretiens avec Delphine Descaves et Thierry Cecille'', Gallimard, 199 p.
** ''Un balcon à Beyrouth''<ref>Reprise de ''Beyrouth'' (1987).</ref>, suivi de ''Beyrouth ou la séparation'', La Table Ronde, 232 p.
** ''Un balcon à Beyrouth''<ref>Reprise de ''Beyrouth'' (1987).</ref>, suivi de ''Beyrouth ou la séparation'', La Table Ronde, 232 p.
* 2007 :
* 2007 :
** ''Place des Pensées. Sur [[Maurice Blanchot]]'', Gallimard, 88 p.
** ''Place des Pensées. Sur [[Maurice Blanchot]]'', Gallimard, 88 p.
** ''L'Orient désert'', Mercure de France, 240 p.
** ''L'Orient désert'', Mercure de France, 240 p.
** ''Désenchantement de la littérature'', Gallimard, 66 p.
** ''Désenchantement de la littérature'', Gallimard, 66 p.
* 2008 : ''L’Opprobre : essai de démonologie'', Gallimard, 175 p.
* 2008 : ''L’Opprobre : essai de démonologie'', Gallimard, 175 p.
* 2010 :
* 2010 :
** ''L’Enfer du roman : réflexions sur la postlittérature'', Gallimard, 275 p.
** ''L’Enfer du roman : réflexions sur la postlittérature'', Gallimard, 275 p.
** ''Cinq chambres d'été au Liban'', éditions Fata Morgana, 43 p.
** ''Cinq chambres d'été au Liban'', éditions Fata Morgana, 43 p.
* 2011 :
* 2011 :
** ''Eesti : notes sur l'Estonie'', Gallimard, 120 p.
** ''Eesti : notes sur l'Estonie'', Gallimard, 120 p.
** ''Arguments d'un désespoir contemporain : essai'', Hermann, 156 p.
** ''Arguments d'un désespoir contemporain : essai'', Hermann, 156 p.
** ''Fatigue du sens : essai'', [[Pierre-Guillaume de Roux]] éditions, 153 p. — [[Prix des Impertinents]]
** ''Fatigue du sens : essai'', [[Pierre-Guillaume de Roux]] éditions, 153 p. — [[Prix des Impertinents]]
* 2012 :
* 2012 :
**''Lettre aux Libanais sur la question des langues'', [[L'Orient des livres]], 53 p.
**''Lettre aux Libanais sur la question des langues'', [[L'Orient des livres]], 53 p.
**''De l’antiracisme comme terreur littéraire'', Pierre-Guillaume de Roux, 92 p.
**''De l’antiracisme comme terreur littéraire'', Pierre-Guillaume de Roux, 92 p.
**''Langue fantôme'', suivi de ''Éloge littéraire d’[[Anders Breivik]]'', Pierre-Guillaume de Roux, 119 p.
**''Langue fantôme'', suivi de ''Éloge littéraire d’[[Anders Breivik]]'', Pierre-Guillaume de Roux, 119 p.
**''Printemps syrien'', Ducasse & Destouches, 8 p.
**''Printemps syrien'', Ducasse & Destouches, 8 p.
**''Esthétique de l’aridité'', éditions Fata Morgana, 44 p.
**''Esthétique de l’aridité'', éditions Fata Morgana, 44 p.
* 2013 : ''L’Être-bœuf'', Pierre-Guillaume de Roux, 93 p.
* 2013 : ''L’Être-bœuf'', Pierre-Guillaume de Roux, 93 p.
*2014 :
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**''[[Charlotte Salomon]]'' précédé d'une lettre à [[Luc Bondy]], Pierre-Guillaume de Roux, 123 p.
**''[[Charlotte Salomon]]'' précédé d'une lettre à [[Luc Bondy]], Pierre-Guillaume de Roux, 123 p.
**''Lettre aux Norvégiens sur la littérature et les victimes'', Pierre-Guillaume de Roux, 94 p.
**''Lettre aux Norvégiens sur la littérature et les victimes'', Pierre-Guillaume de Roux, 94 p.
**''Le Corps politique de [[Gérard Depardieu]]'', Pierre-Guillaume de Roux, 122 p.
**''Le Corps politique de [[Gérard Depardieu]]'', Pierre-Guillaume de Roux, 122 p.
**''Sibelius : les Cygnes et le Silence'', Gallimard, 136 p. — [[Prix de littérature André-Gide]] 2015
**''Sibelius : les Cygnes et le Silence'', Gallimard, 136 p. — [[Prix de littérature André-Gide]] 2015
**''Chrétiens jusqu'à la mort'', L’Orient des livres, 53 p.
**''Chrétiens jusqu'à la mort'', L’Orient des livres, 53 p.
*2015 :
*2015 :
**''Solitude du témoin'', Léo Scheer, 175 p.
**''Solitude du témoin'', Léo Scheer, 175 p.
**''Un sermon sur la mort'', éditions Fata Morgana, 66 p.
**''Un sermon sur la mort'', éditions Fata Morgana, 66 p.
**''Israël depuis Beaufort'', [[Les Provinciales (éditeur)|Les Provinciales]], 120 p.
**''Israël depuis Beaufort'', [[Les Provinciales (éditeur)|Les Provinciales]], 120 p.
*2016 : ''Le Sommeil des objets : notes sur le rebut'', Pierre-Guillaume de Roux, 176 p.
*2016 : ''Le Sommeil des objets : notes sur le rebut'', Pierre-Guillaume de Roux, 176 p.
*2017 : ''Pour [[Bernard Menez]]'', Léo Scheer, 96 p.
*2017 : ''Pour [[Bernard Menez]]'', Léo Scheer, 96 p.
*2018 :
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**''Déchristianisation de la littérature'', Léo Scheer, {{"|coll|Variations}}, 228 p.
**''Déchristianisation de la littérature'', Léo Scheer, {{"|coll|Variations}}, 228 p.
**''Journal : Tome 1, 1971-1994'', Léo Scheer, 387 p.
**''Journal : Tome 1, 1971-1994'', Léo Scheer, 387 p.
**''Cahiers de Damas : Novembre 2015 / Novembre 2017'', Léo Scheer, 158 p.
**''Cahiers de Damas : Novembre 2015 / Novembre 2017'', Léo Scheer, 158 p.
*2019 :
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**''Journal : Tome 2, 1995-1999'', Léo Scheer, 275 p.
**''Journal : Tome 2, 1995-1999'', Léo Scheer, 275 p.
**''Broch, ou le silence de la peinture'', Ventadour, ? p.
**''Broch, ou le silence de la peinture'', Ventadour, ? p.
**''[[Isabelle Huppert|Huppert]] et moi'', Pierre-Guillaume de Roux, 82 p.
**''[[Isabelle Huppert|Huppert]] et moi'', Pierre-Guillaume de Roux, 82 p.
**''Ma sœur vierge [[Emily Brontë]]'', La guêpine éditions, 56 p.
**''Ma sœur vierge [[Emily Brontë]]'', La guêpine éditions, 56 p.
*2020 :
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**''Journal : Tome 3, 2000-2003'', Pierre-Guillaume de Roux, 320 p.
**''Journal : Tome 3, 2000-2003'', Pierre-Guillaume de Roux, 320 p.
**''Français langue morte ''suivi de'' « L'Anti-Millet »'', Les Provinciales, 170 p.
**''Français langue morte ''suivi de'' « L'Anti-Millet »'', Les Provinciales, 170 p.
* 2021 : ''Paris bas-ventre. Le RER comme principe évacuateur du peuple français, ''suivi de'' Éloge du coronavirus'', Paris, [[La Nouvelle Librairie]], {{coll|Dans l'arène}}, 109 p.
* 2021 : ''Paris bas-ventre. Le RER comme principe évacuateur du peuple français, ''suivi de'' Éloge du coronavirus'', Paris, [[La Nouvelle Librairie]], {{coll|Dans l'arène}}, 109 p.
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* 2009 :
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** {{Article|auteur1=[[Élisabeth Nardout-Lafarge]]|titre=La gloire du dernier. De ''La gloire des Pythre'' au cycle romanesque|périodique=[[Études françaises]]|volume=45|numéro=3|date=2009|lire en ligne=https://doi.org/10.7202/038828ar|pages=41-56}}.
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* 2010
** Philippe Piedevache, « Richard Millet : nationalisme et/ou francité », ''Carnets'', Première Série - 2 Numéro Spécial | 2010, 175-190.
* 2011 :
* 2011 :
** Collectif, « Richard Millet », sous la direction de Jean-Yves Laurichesse, ''Littératures'', n° 63/2010, [[Presses universitaires du Mirail]], 262 p.
** Collectif, « Richard Millet », sous la direction de Jean-Yves Laurichesse, ''Littératures'', n° 63/2010, [[Presses universitaires du Mirail]], 262 p.
** Philippe Piedevache, « Posture polémique de Richard Millet », ''Carnets'', Première Série - 3 Numéro Spécial | 2011, 63-76.
* 2012 :
* 2012 :
** Collectif, « Richard Millet : ''La Gloire des Pythre'', ''Lauve le pur'', ''Ma vie parmi les ombres'' », dans Christian Morzewski (dir.) ''Roman 20-50'', Septentrion presses universitaires, 157 p.
** Collectif, « Richard Millet : ''La Gloire des Pythre'', ''Lauve le pur'', ''Ma vie parmi les ombres'' », dans Christian Morzewski (dir.) ''Roman 20-50'', Septentrion presses universitaires, 157 p.
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** Vincent Berthelier, « Stylistique du passéisme », ''Cahiers ERTA'', n° 17, [http://www.ejournals.eu/CahiersERTA/2019/Numero-17/art/13866/ lire en ligne], 2019, p. 85-99.
** Vincent Berthelier, « Stylistique du passéisme », ''Cahiers ERTA'', n° 17, [http://www.ejournals.eu/CahiersERTA/2019/Numero-17/art/13866/ lire en ligne], 2019, p. 85-99.
* 2022 :
* 2022 :
** Vincent Berthelier, ''Le Style réactionnaire. De Maurras à Houellebecq'', Éditions Amsterdam, 2022 (ch. 11, ''Tradition et francité : fictions du style chez Richard Millet'', pp. 323-346).
** Vincent Berthelier, ''Le Style réactionnaire. De Maurras à Houellebecq'', Éditions Amsterdam, 2022 (ch. 11, ''Tradition et francité : fictions du style chez Richard Millet'', pp. 323-346).
* 2023 :
* 2023 :
** [[Franz-Olivier Giesbert]], [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2023/01/R2M-2023-02-Franz-Olivier-Giesbert.pdf « Richard Millet : un silence de mort »], ''[[Revue des Deux Mondes]]'', février 2023, p. 87-89.
** [[Franz-Olivier Giesbert]], [https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2023/01/R2M-2023-02-Franz-Olivier-Giesbert.pdf « Richard Millet : un silence de mort »], ''[[Revue des Deux Mondes]]'', février 2023, p. 87-89.

Version du 9 septembre 2024 à 18:08

Richard Millet
Richard Millet en 2015[1].
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (71 ans)
ViamVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Autres informations
Membre de
Comité de lecture des éditions Gallimard (d) (-)
Directeur littéraireVoir et modifier les données sur Wikidata
Site web
Distinctions
Œuvres principales
  • Le Sentiment de la langue (1986, 1990, 1993)
  • Ma vie parmi les ombres (2005)
  • La Confession négative (2009)
  • La Forteresse (2022)

Richard Millet, né le à Viam (Corrèze), est un écrivain et éditeur français. Il est l'auteur de plus de quatre-vingts livres.

En 2012, son essai intitulé Langue fantôme, suivi de Éloge littéraire d'Anders Breivik, suscite une polémique littéraire et journalistique, en particulier à la suite de la publication par Annie Ernaux d'une tribune dans Le Monde.

Biographie

Originaire de Corrèze, de père protestant et de mère catholique[2], Richard Millet passe une partie de son enfance au Liban (de six à quatorze ans). Il participe à la guerre du Liban en 1975-1976 en tant que volontaire auprès de la communauté chrétienne[3]. Il enseigne les lettres pendant vingt ans avant d'y renoncer pour se consacrer entièrement à l'écriture.

Écrivain

Romancier et essayiste, il décrit la Corrèze dans de nombreux romans ou récits tels Ma vie parmi les ombres ou La Gloire des Pythre, l’histoire d’une famille sur le plateau de Millevaches[4]. Franz-Olivier Giesbert le présente comme un « porte-parole des humiliés, des offensés, des oubliés de la société »[4]. Il s'attache, dans ses essais, tel Le Sentiment de la langue, à défendre une certaine idée de la littérature.

Millet fonde avec le poète Jean-Michel Maulpoix la revue Recueil en 1984[5], dans laquelle il signe de nombreux textes, ainsi que quelques chroniques sous le pseudonyme de Marc Fournier[6]. Il est rédacteur en chef de La Revue littéraire de 2015 à .

En 2005, il est avec Frédéric Beigbeder, Alain Decaux, Mohamed Kacimi, Daniel Rondeau et Jean-Pierre Thiollet, l'un des participants du Salon du livre de Beyrouth et contribue au renouveau de cette manifestation.

Éditeur

Il est directeur littéraire des éditions Balland jusqu'en 2001, date de leur rachat par Denis Bourgeois[7]. Il a été membre du comité de lecture des Éditions Gallimard jusqu'en 2012. À ce titre, il a joué un rôle décisif dans la publication du prix Goncourt 2006, Les Bienveillantes de Jonathan Littell[8] ; en 2011, le prix sera de nouveau attribué à l'un de « ses » auteurs (Alexis Jenni pour L'Art français de la guerre).

En , Le Point révèle que Gallimard le licencie après la publication d'un article critique dans lequel il vilipende notamment le style de Maylis de Kerangal[9].

L'œuvre

L'œuvre de Richard Millet se construit autour des thèmes du temps, de la mort, de la langue. Son style se veut l'héritier de la grande prose française, qui va « de Bossuet à Claude Simon »[extr 1].

Plusieurs de ses romans ont pour cadre le village de « Siom », pendant littéraire de Viam, notamment dans La Gloire des Pythre, L'Amour des trois sœurs Piale, Lauve le pur, Ma vie parmi les ombres. Plus largement, le plateau de Millevaches, son paysage, son climat, sa situation géographique, l'évolution de la vie de ses habitants au cours du XXe siècle, sont des éléments essentiels au contexte de ses histoires.

Il entremêle références religieuses et mots crus, ce qui l'inscrit à la fois dans la tradition catholique et dans une certaine modernité littéraire[Laquelle ?]. Le désir, le mal et la souffrance sont autant de thèmes qui traversent toute son œuvre.

L'essayiste polémiste

Richard Millet en novembre 2010.

En 2005, dans Le Dernier Écrivain et Harcèlement littéraire, Millet critique les écrivains français contemporains qui méconnaissent les règles de la langue française[10]. Il dénonce aussi la domination du roman policier, de l'heroic fantasy ou de la science-fiction, « sous-genres » qui auraient entraîné, selon lui, une certaine inversion des valeurs. Il s'oppose en cela à Borges pour qui le roman policier serait le digne héritier de la tragédie grecque, mais rejoint José Ortega y Gasset, lequel prétendait que le roman psychologique dépassait en intensité les autres genres. Reprenant à son compte cette position, Millet oppose aux autres genres littéraires une langue foisonnante et riche, à la différence, par exemple, d'un Bernanos qui se moquait bien des genres.

En 2007, dans Désenchantement de la littérature, il fustige une nouvelle fois les manquements des auteurs français contemporains, mais aussi la perte du sentiment religieux en Europe. Il soutient que la France, sans son identité chrétienne, ne serait plus elle-même. Ses positions aussi bien littéraires que religieuses ont suscité de nombreuses critiques dans les milieux littéraires[11]. Il répond à ses détracteurs dans un livre de fragments paru en , L'Opprobre, qui est lui aussi très critiqué[12]. Contrastant avec ces réactions critiques, l'écrivain Philippe Sollers se montre en accord, au moins partiel, avec le constat du Désenchantement[13].

En 2010, Richard Millet publie L'Enfer du roman, un ensemble de réflexions sur ce qu'il appelle la « postlittérature ». Il y critique sévèrement l'hégémonie du « roman international, insipide, sans style », et lui oppose la solitude de l'écrivain et la recherche du style, possible seulement en plongeant dans les profondeurs de la langue. L'année suivante, il développe ses positions littéraires et sociales dans Fatigue du sens et Arguments d'un désespoir contemporain.

Le , sur France Culture, il fait scandale en déclarant que « quelqu’un qui à la troisième génération continue à s’appeler Mohammed quelque chose, pour moi, ne peut pas être français[14]. »

En 2012, il publie chez Pierre-Guillaume de Roux un essai intitulé Langue fantôme, suivi de Éloge littéraire d'Anders Breivik, dans lequel il s'en prend au multiculturalisme et à la perte de repères identitaires à l'origine, selon lui, du geste du tueur norvégien. Frappé par la « perfection formelle » des actes de Breivik, Richard Millet leur prête une « dimension littéraire » qui aurait été mal comprise et mal interprétée par la presse : d'après lui, seule une littérature qui ose s'intéresser à la question du mal est valable à une époque où le divertissement domine, et donc l'insignifiance[15]. Tout en condamnant les actes de Breivik[extr 2], Millet affirme que c'est « sans doute ce que méritait la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s'aveugler » sur « les ravages du multiculturalisme », « l'islamisation de l'Europe » et son renoncement à « l'affirmation de ses racines chrétiennes ». Il considère Anders Breivik comme « tout à la fois bourreau et victime »[16]. Il assimile ce massacre à un nouveau symptôme de l'échec de la littérature, supplantée par le fusil d'assaut[17].

Une polémique s'ensuit. Annie Ernaux publie dans Le Monde une tribune intitulée « Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature[18] », cosignée par une centaine d'écrivains. J. M. G. Le Clézio qualifie le texte de Millet d'« élucubration lugubre » et de « répugnant »[19]. Le Point juge que Richard Millet « avait du style mais le gâche dans des propos suicidaires »[16]. Il est traité par Les Inrocks de xénophobe[20], et plus généralement, d'après Le Figaro, les médias l'accusent de racisme et d'apologie du crime[21]. D'aucuns jugent cette publication incompatible avec les fonctions de Millet chez Gallimard[22],[23]. Le , il annonce sa « démission contrainte »[24] du comité de lecture des éditions Gallimard[25]. C'est un acte symbolique fort, car Richard Millet est désormais exclu du cercle restreint de ceux qui peuvent décider si une œuvre peut être éditée ou non[26].

L'auteur reçoit le soutien de quelques-uns de ses confrères. En 2013, Muriel de Rengervé publie le récit de ce qu'elle nomme la « mise à mort » de l'écrivain, L'Affaire Richard Millet[27], où elle défend la liberté souveraine de la littérature[28]. En 2017, Benoît Duteurtre note qu'Annie Ernaux en demandant que Richard Millet ne soit plus édité ni ne puisse éditer les autres et en rassemblant « un bataillon d’auteurs en vue d’obtenir son châtiment » parvint à « accomplir ce qu’on avait rarement vu, même en Union soviétique : une pétition d’écrivains dirigée contre un écrivain ; confrérie rassemblée non par solidarité, mais par la volonté d’éliminer une brebis galeuse[29] ».

L'expérience de la guerre

Dans La Confession négative, Richard Millet, dans la ligne d'écrivains comme André Malraux[30], explique, à travers son double de fiction, comment « il va s'engager aux côtés des chrétiens, moins par conviction que par principe, “ignorant des enjeux réels de cette guerre” [la guerre du Liban] mais persuadé qu'elle seule peut donner à l'écrivain qu'il veut être, sa vérité, encouragé en ce sens par Hemingway, Jünger, Faulkner, Malaparte ou T. E. Lawrence[31]. »

« (Extrait) J'ai dû tuer des hommes, autrefois, et des femmes, des vieillards, peut-être des enfants. Et puis j'ai vieilli. Nous avons vieilli plus vite que les autres. Nous avons dit ce qu'on[32] dit que nul ne peut regarder fixement : le soleil, la souffrance, la mort. De tout ça, je peux parler à peu près librement : ceux qui m'avaient fait jurer de me taire et me menaçaient de mort, si je racontais certaines choses, ceux-là ne sont plus de ce monde, maintenant, et il y a longtemps que j'ai regagné l'Europe où les hommes ne croient plus à rien et où les ormes sont morts de maladie[33]. »

La passion pour la musique

Dans son livre Musique secrète, paru en 2004, l'écrivain évoque son goût pour la musique classique. Son père est un musicien amateur, il joue du violon et du piano. Dès l'enfance, Richard Millet est immergé dans une ambiance musicale, de sorte que la musique a toujours été présente dans sa vie. Il joue lui-même du piano et consacre une heure tous les jours à cet instrument. Son père l'inscrit au conservatoire, il fait un séjour linguistique en Angleterre chez le compositeur Peter Burden et rêve de devenir lui-même musicien. Il écrit même un morceau pour piano, une pièce atonale inspirée par la musique de Schönberg, Berg et Webern. Mais il est obligé d'abandonner ses études par répugnance à jouer en public.

Sa vocation est l'écriture. Désormais, il écrit ses livres en musicien. Ne pas aimer la musique est pour lui une faute inexcusable[extr 3]. Il a rendu hommage à la musique contemporaine (Pour la musique contemporaine, 2004) et écrit le livret de l'opéra de Marc-André Dalbavie, Gesualdo, créé à Zurich en 2010[34].

Sa passion apparaît très clairement dans certains de ses livres comme La Voix d'alto, Sibelius : Les Cygnes et le Silence ou La Nouvelle Dolores[35].

Positionnement

Dans un article des Inrocks publié en 2012, Nelly Kaprièlian reproche à Richard Millet par le biais de ses essais et le succès que ceux-ci rencontrent une « banalisation de l’idéologie d’extrême droite »[36].

Le présentant comme un « misanthrope un peu autiste […] qui reconnaît avoir toujours mieux vécu en lui-même que dans le monde réel[extr 4] », Franz-Olivier Giesbert dans la Revue des Deux Mondes considère qu'à l'inverse de « tant d’artistes ou d’intellectuels dits "de gauche" » des années 1970-1980, ou qui « fricotaient souvent avec l’extrême gauche », Richard Millet n'a jamais apporté son soutien aux exactions de cette époque (et cela malgré son Éloge littéraire d'Anders Breivik[extr 5]) et que, de ce fait, « on ne peut trouver que disproportionné sinon absurde l’opprobre dont il est accablé[4]. »

Publications

Romans, récits, nouvelles

  • 1983 : L’Invention du corps de saint Marc, POL, 112 p.
  • 1984 : L’Innocence, POL, 139 p.
  • 1985 : Sept passions singulières : nouvelles, POL, 176 p.
  • 1988 : L’Angélus : récit, POL puis coll. « Folio » (2001), 89 p.
  • 1989 : La Chambre d’ivoire, POL puis coll. « Folio » (2001), 107 p.
  • 1991 : Laura Mendoza, POL, 87 p.
  • 1992 : L’Écrivain Sirieix, POL puis coll. « Folio » (2001), 94 p.
  • 1993 : Le Chant des adolescentes : récits, POL, 160 p.
  • 1994 :
    • Un balcon à Beyrouth : récit, La Table Ronde (puis 2005), 248 p.
    • Cœur blanc : nouvelles, POL, 174 p.
  • 1995 : La Gloire des Pythre [37], POL puis coll. « Folio » (1997), 379 p.
  • 1997 : L’Amour des trois sœurs Piale [38], POL puis coll. « Folio » (1999), 353 p.
  • 1998 : Le Cavalier siomois, éditions François Janaud puis La Table Ronde (2004), 89 p.
  • 2000 : Lauve le pur, POL puis coll. « Folio » (2001), 378 p.
  • 2001 : La Voix d’alto, Gallimard puis coll. « Folio » (2003), 408 p.
  • 2003 :
    • Le Renard dans le nom, Gallimard puis coll. « Folio » (2004), 123 p.
    • Ma vie parmi les ombres, Gallimard puis coll. « Folio » (2005), 700 p. — Prix Nice-Baie-des-Anges 2004
  • 2005 : Le Goût des femmes laides, Gallimard puis coll. « Folio » (2007), 233 p.
  • 2006 :
    • Dévorations, Gallimard, 275 p.
    • L’Art du bref : récit, Gallimard, 104 p.
  • 2007 :
    • Petit éloge d'un solitaire, Gallimard, coll. « Folio », 89 p.
    • Corps-en-dessous, éditions Fata Morgana, 47 p.
  • 2009 : La Confession négative, Gallimard, 506 p.
  • 2010 :
    • Brumes de Cimmérie : récit, Gallimard, 134 p.
    • Le Sommeil sur les cendres, Gallimard, 156 p.
    • Tarnac : récit, Gallimard, coll. « L'Arpenteur », 82 p.
  • 2011 : La Fiancée libanaise, Gallimard, 353 p.
  • 2012 :
    • La Voix et l’Ombre, Gallimard, 205 p.
    • Intérieur avec deux femmes : récit, Pierre-Guillaume de Roux, 140 p.
  • 2013 :
    • Une artiste du sexe, Gallimard, 230 p.
    • Trois légendes, Pierre-Guillaume de Roux, 86 p.
  • 2014 : Sous la nuée, éditions Fata Morgana, 51 p.
  • 2015 : Tuer, Léo Scheer, 117 p.
  • 2016 :
    • Province, Léo Scheer, 324 p.
    • Jours de lenteur, éditions Fata Morgana, 86 p.
  • 2017 : La nouvelle Dolores, Léo Scheer, 210 p.
  • 2018 : Rouge-gorge, éditions Fata Morgana, 56 p.
  • 2019 : Étude pour un homme seul : récit, Pierre-Guillaume de Roux, 111 p.
  • 2020 : Humaine comédie, éditions Fata Morgana, 288 p.
  • 2021 : La Princesse odrysienne, Aqua Aura, 248 p.
  • 2024 :

Essais

  • 1986 :
    • Le Plus Haut Miroir, éditions Fata Morgana, 56 p.
    • Le Sentiment de la langue I, Champ Vallon, 124 p.
  • 1987 : Beyrouth[39], Champ Vallon, 101 p.
  • 1990 : Le Sentiment de la langue II, Champ Vallon, 140 p.
  • 1991 :
  • 1996 : L’Amour mendiant : notes sur le désir, POL puis coll. « Petite Vermillon » (2007), 157 p.
  • 1998 : Cité perdue : Istanbul, 1967-1995, éditions Fata Morgana, 59 p. =
  • 2004 :
    • Fenêtre au crépuscule. Conversation avec Chantal Lapeyre-Desmaison, La Table Ronde, 187 p.
    • Musique secrète, Gallimard, 227 p.
    • Pour la musique contemporaine : chroniques discographiques, Fayard, 317 p.
  • 2005 :
    • Le Dernier Écrivain, éditions Fata Morgana, 36 p.
    • Harcèlement littéraire. Entretiens avec Delphine Descaves et Thierry Cecille, Gallimard, 199 p.
    • Un balcon à Beyrouth[40], suivi de Beyrouth ou la séparation, La Table Ronde, 232 p.
  • 2007 :
    • Place des Pensées. Sur Maurice Blanchot, Gallimard, 88 p.
    • L'Orient désert, Mercure de France, 240 p.
    • Désenchantement de la littérature, Gallimard, 66 p.
  • 2008 : L’Opprobre : essai de démonologie, Gallimard, 175 p.
  • 2010 :
    • L’Enfer du roman : réflexions sur la postlittérature, Gallimard, 275 p.
    • Cinq chambres d'été au Liban, éditions Fata Morgana, 43 p.
  • 2011 :
  • 2012 :
    • Lettre aux Libanais sur la question des langues, L'Orient des livres, 53 p.
    • De l’antiracisme comme terreur littéraire, Pierre-Guillaume de Roux, 92 p.
    • Langue fantôme, suivi de Éloge littéraire d’Anders Breivik, Pierre-Guillaume de Roux, 119 p.
    • Printemps syrien, Ducasse & Destouches, 8 p.
    • Esthétique de l’aridité, éditions Fata Morgana, 44 p.
  • 2013 : L’Être-bœuf, Pierre-Guillaume de Roux, 93 p.
  • 2014 :
    • Charlotte Salomon précédé d'une lettre à Luc Bondy, Pierre-Guillaume de Roux, 123 p.
    • Lettre aux Norvégiens sur la littérature et les victimes, Pierre-Guillaume de Roux, 94 p.
    • Le Corps politique de Gérard Depardieu, Pierre-Guillaume de Roux, 122 p.
    • Sibelius : les Cygnes et le Silence, Gallimard, 136 p. — Prix de littérature André-Gide 2015
    • Chrétiens jusqu'à la mort, L’Orient des livres, 53 p.
  • 2015 :
    • Solitude du témoin, Léo Scheer, 175 p.
    • Un sermon sur la mort, éditions Fata Morgana, 66 p.
    • Israël depuis Beaufort, Les Provinciales, 120 p.
  • 2016 : Le Sommeil des objets : notes sur le rebut, Pierre-Guillaume de Roux, 176 p.
  • 2017 : Pour Bernard Menez, Léo Scheer, 96 p.
  • 2018 :
    • Déchristianisation de la littérature, Léo Scheer, « coll », 228 p.
    • Journal : Tome 1, 1971-1994, Léo Scheer, 387 p.
    • Cahiers de Damas : Novembre 2015 / Novembre 2017, Léo Scheer, 158 p.
  • 2019 :
    • Journal : Tome 2, 1995-1999, Léo Scheer, 275 p.
    • Broch, ou le silence de la peinture, Ventadour, ? p.
    • Huppert et moi, Pierre-Guillaume de Roux, 82 p.
    • Ma sœur vierge Emily Brontë, La guêpine éditions, 56 p.
  • 2020 :
    • Journal : Tome 3, 2000-2003, Pierre-Guillaume de Roux, 320 p.
    • Français langue morte suivi de « L'Anti-Millet », Les Provinciales, 170 p.
  • 2021 : Paris bas-ventre. Le RER comme principe évacuateur du peuple français, suivi de Éloge du coronavirus, Paris, La Nouvelle Librairie, coll. « Dans l'arène », 109 p.
  • 2022 :
    • Chronique de la guerre civile en France, 2011-2022, Paris, La Nouvelle Librairie éditions, coll. « Dans l'arène », 614 p.
    • La Forteresse : autobiographie 1953-1973, Les Provinciales, 304 p.
  • 2023 :
    • Journal 2003-2011, Les Provinciales, 600 p.
  • 2024 :
    • Nouveaux Lieux communs : exégèse, exorcisme, Paris, La Nouvelle Librairie éditions, coll. « Dans l'arène », 240 p.

Livres d'artiste, livres illustrés

  • 1996 : Le ciel de la langue, illustrations de Miguel Buceta, éditions Fata Morgana
  • 2000 : Autres jeunes filles, dessins d'Ernest Pignon-Ernest, éditions François Janaud
  • 2006 :
    • Sacrifice, sur des photographies de Silvia Seova, L'Archange Minotaure
    • Le Cri, avec des gravures de José San Martin, Azul éditions
  • 2008 :
    • La Muraille de houx, illustrations et mise en page de José San Martin, Azul éditions
    • Autres jeunes filles, illustrations de Sarah Kaliski[41], éditions Fata Morgana
    • La Tête de biche, illustrations de Damien Daufresne, éditions Fata Morgana
  • 2009 : « Une Sulamite », dans Inconnues corréziennes : Résonance d'écrivains (collectif), éditions Libel
  • 2018 : Rouge-gorge, illustrations de Jean-Gilles Badaire, éditions Fata Morgana

Théâtre

  • 2007 : Tombés avec la nuit, L'Archange Minotaure, coll. « L'Œil du souffleur », 80 p.
  • 2011 : Gesualdo, Gallimard, coll. « Le Manteau d'Arlequin », 78 p.

Notes et références

Extraits

  1. « Il y a dans la langue française un courant profond et puissant – une houle, ai-je envie de dire – qui conjugue les ressources de la prose et de la poésie et qui serait l'un des vecteurs de la modernité. Un courant qui va de Bossuet à Claude Simon, en passant par le cardinal de Retz, Saint-Simon, Chateaubriand, Michelet, Proust, Genet, Gracq, Debord, c'est-à-dire des mémorialistes, des historiens, des romanciers, des penseurs ; une houle qu'on entend aussi dans les grands romans de Hugo, dans la prose piégée de Lautréamont, dans le théâtre de Claudel, dans les versets de Saint-John Perse, et qui a quelque chose à voir avec la dimension oratoire, ou plus simplement orale, de notre langue. »
  2. « Au moment d'entreprendre ce qui pourrait être un Éloge littéraire d'Anders Behring Breivik, je voudrais qu'on garde à l'esprit que je n'approuve pas les actes commis par Breivik, le 22 juillet 2011, en Norvège. »
    « Je ne cherche pas à faire de la socio-psychologie politique, je ne suis pas un "expert", et nullement proche de Breivik dont, je le répète, je condamne les actes. »
    « Donnerons-nous pour autant raison à Breivik, sous le prétexte que ses victimes n'étaient que de jeunes travaillistes, donc de futurs collaborateurs du nihilisme multiculturel ? Non : dans la perfection de l'écriture au fusil d'assaut, il y a quelque chose qui le mène au-delà du justifiable… »
  3. « Celui qui ne l’aime pas ne sait non seulement pas vivre mais n’est pas capable de mener cette existence au-delà du temps et peut-être de la vie » in La Forteresse (cité par Franz-Olivier Giesbert, in « Richard Millet : un silence de mort », Revue des Deux Mondes, février 2023, p. 87-89).
  4. « […] mon intolérance au bruit et à la chiennerie humaine, écrit-il, [est] infiniment supérieure à celle de la plupart des gens, à une époque d’ailleurs de plus en plus bruyante, vulgaire, violente » (cité par Franz-Olivier Giesbert, in « Richard Millet : un silence de mort », op. cit.).
  5. « L’écrivain répondit pour sa défense que, dans son texte, il condamnait par deux fois l’action du forcené dont il dressait un portrait peu flatteur. Pour le titre, il plaida l’ironie. Que ce fût le cas ou qu’il s’agît d’une provocation, ce titre était malheureux » (cité par Franz-Olivier Giesbert, in « Richard Millet : un silence de mort », op. cit.).

Références

  1. Photo J.-C. Marmara.
  2. Edouard Launet, « Richard Millet. Soldat perdu », sur Libération (consulté le )
  3. « Richard M, le maudit », Le Point, 22 janvier 2009.
  4. a b et c Franz-Olivier Giesbert, « Richard Millet : un silence de mort », Revue des Deux Mondes, février 2023, p. 87-89.
  5. Revue Recueil.
  6. Arguments d'un désespoir contemporain, Hermann, 2011, p. 27.
  7. « Le bon grain de Millet », sur LExpress.fr, (consulté le ).
  8. « "Eloge" de Breivik: le pamphlet de trop de Richard Millet ? », AFP, 29 août 2012.
  9. « La nouvelle affaire Richard Millet », sur Le Point, (consulté le ).
  10. « Le croisé et le rusé », sur L'Express, (consulté le )
  11. Par ex., un article très critique dans Le Monde, octobre 2007.
  12. Par ex. : « Richard Millet, généalogie d'un malaise », dans Le Monde 2, 7 juin 2008.
  13. « Quel avenir pour la Littérature ? », sur sollers.unblog.fr (consulté le ).
  14. « Éloge littéraire d'Anders Breivik, la nouvelle provocation de Richard Millet », Anne Brigaudeau, France Télévisions, le 10 juillet 2012.
  15. La Libre.be, « Filigranes retire le pamphlet de Richard Millet », La Libre.be,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  16. a et b « Éloge de Breivik : le cas Richard Millet », sur Le Point, (consulté le )
  17. « Nouvelle provocation de Richard Millet » sur magazine-litteraire.com du 21 août 2012.
  18. Annie Ernaux, « Le pamphlet fasciste de Richard Millet déshonore la littérature », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  19. J.M.G. Le Clézio, « La lugubre élucubration de M. Millet », bibliobs.nouvelobs.com,‎ .
  20. Nelly Kaprièlian, « L'éditeur Richard Millet fait l'apologie du crime d'Anders Breivik », sur Les Inrocks, (consulté le ).
  21. Thierry Clermont, « Richard Millet au cœur d'une violente polémique », Le Figaro,‎ (ISSN 0182-5852, lire en ligne, consulté le ).
  22. Raphaëlle Rérolle, « L'apologie de Breivik par Richard Millet crée la polémique chez Gallimard », Le Monde, 27 août 2012.
  23. L'Express, 31 août 2012.
  24. « Richard Millet : “J'envisage de quitter cette France que j'aime” », Thierry Clermont, lefigaro.fr, 16 octobre 2013.
  25. Jérôme Dupuis, « Richard Millet quitte le Comité de lecture de Gallimard », sur lexpress.fr, .
  26. « Éloge de Breivik : Richard Millet démissionne du comité de lecture de Gallimard », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  27. Éditions Jacob-Duvernet.
  28. Rémi Soulié, « Terrorisme intellectuel », Le Figaro Magazine, semaine du 22 novembre 2013, page 129.
  29. « Benoît Duteurtre : “Christine Angot rabaisse la littérature” », lefigaro.fr, 27 mars 2017.
  30. Citation sur nn-plus-1.blogspot.com.
  31. Chronique de Richard Blin pour Le Matricule des anges.
  32. La Rochefoucauld, Maxime 26 Le soleil ni la mort ne se peuvent regarder fixement.
  33. Sur le site d'Esprits nomades.
  34. Gérard Condé, « Vu et entendu : Gesualdo de Dalbavie à Zurich », sur Diapason, (consulté le ).
  35. Il avait été, à l'occasion de la sortie de ce dernier roman, l'invité de Lionel Esparza sur France Musique ; voir sur francemusique.fr.
  36. Nelly Kaprièlian, « Richard Millet : la banalisation de l’idéologie d’extrême droite », Les Inrocks,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  37. Voir sur auteurs.contemporain.info.
  38. Voir sur auteurs.contemporain.info.
  39. Repris dans Un balcon à Beyrouth (2005).
  40. Reprise de Beyrouth (1987).
  41. Poète et illustratrice (Bruxelles, 1941 - Paris, juin 2010) ; voir notice d'autorité personne du catalogue général de la BNF.

Voir aussi

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Bibliographie

Études critiques

  • 2002 :
  • 2007 :
    • Jean-Yves Laurichesse, Richard Millet : L'invention du pays, Amsterdam - New York, Rodopi, 276 p.
    • Nayla Tamraz, « La géographie subjective dans quelques romans de Richard Millet » dans Travaux et jours, université Saint-Joseph, numéro 81, 2008-2009, p. 65–73.
  • 2008 :
    • Laurent Bourdelas, Du pays et de l'exil : Un abécédaire de la littérature du Limousin, Limoges, Les Ardents Éditeurs.
    • Collectif, Richard Millet : La Langue du roman, sous la direction de Christian Morzewski, Centre de recherche Textes et Cultures, Artois presses université, 180 p.
  • 2009 :
  • 2011 :
  • 2012 :
    • Collectif, « Richard Millet : La Gloire des Pythre, Lauve le pur, Ma vie parmi les ombres », dans Christian Morzewski (dir.) Roman 20-50, Septentrion presses universitaires, 157 p.
    • Ján Drengubiak, Richard Millet : Du personnel vers l’universel, Prešov, Acta Facultatis Philosophicae Universitatis Prešoviensis, 2012, 189 p. (lire en ligne sur unipo.sk)
  • 2013 :
    • Muriel de Rengervé, L'Affaire Richard Millet, éditions Jacob-Duvernet, 2013, rééd., éd. Léo Scheer, 2016.
  • 2015 :
    • Ivan Jaffrin, « L’affaire Richard Millet ou la critique radicale de la société multiculturelle. Analyse et mise en perspective d’un scandale littéraire, 12 ans après l’affaire Renaud Camus », COnTEXTES, lire en ligne, .
    • Collectif, Lire Richard Millet, sous la direction de Mathias Rambaud, Pierre-Guillaume de Roux, 2015, 313 p.
  • 2016 :
    • Collectif, Richard Millet, (Gilbert Pons, Jean-Yves Casanova, Jean-Yves Laurichesse, et al.), Léo Scheer, coll. « Écrivains d'aujourd'hui », 2016, 311 p.
  • 2019 :
    • Vincent Berthelier, « Stylistique du passéisme », Cahiers ERTA, n° 17, lire en ligne, 2019, p. 85-99.
  • 2022 :
    • Vincent Berthelier, Le Style réactionnaire. De Maurras à Houellebecq, Éditions Amsterdam, 2022 (ch. 11, Tradition et francité : fictions du style chez Richard Millet, pp. 323-346).
  • 2023 :

Revues

  •  : L'Œil de bœuf, no 11
  •  : Le Matricule des anges, no 30
  • automne 2001 : La Femelle du requin, no 16
  •  : La Nef, no 187

Liens externes