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« Virus de Marburg » : différence entre les versions

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{{Sous-titre/Taxon|ns1=Marburg marburgvirus}}
{{Sous-titre/Taxon|ns1=Orthomarburgvirus marburgense}}
{{Taxobox début | virus | ''Virus de Marburg'' | Marburg virus.jpg | Particules virales Marburg vue par [[microscopie électronique en transmission]] ({{Abréviation|TEM|Transmission Electron Microscope}}), montrant leur configuration typique en crochet. |classification=ictv|règne=cacher}}
{{Taxobox début | virus | ''Virus de Marburg'' | Marburg virus.jpg | Particules virales Marburg vue par [[microscopie électronique en transmission]] ({{Abréviation|TEM|Transmission Electron Microscope}}), montrant leur configuration typique en crochet. |classification=ictv|règne=cacher}}
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{{Taxobox | règne | Orthornavirae }}
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{{Taxobox | ordre | Mononegavirales }}
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{{Taxobox | famille | Filoviridae }}
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{{Taxobox taxon | virus | espèce | Marburg marburgvirus | [[International Committee on Taxonomy of Viruses|ICTV]] [[2011 en science|2011]]{{Bioref|ICTV|5 février 2021|ref}}{{,}}<ref name="ICTV">{{Lien web |langue=en |titre=Virus Taxonomy: 2018b Release |url=https://talk.ictvonline.org/taxonomy/ |éditeur=[[International Committee on Taxonomy of Viruses|ICTV]] |date=juillet 2018 |consulté le=4 juillet 2019}}.</ref> }}
{{Taxobox taxon | virus | espèce | Orthomarburgvirus marburgense | [[International Committee on Taxonomy of Viruses|ICTV]], [[2013 en science|2013]]<ref name="ICTV">{{Lien web|langue=en|url=https://talk.ictvonline.org/taxonomy/|titre=Virus Taxonomy: 2023 Release|date=août 2024|éditeur=[[International Committee on Taxonomy of Viruses|ICTV]]|consulté le=20 août 2024}}.</ref> }}
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* [[Espèce]] : marburgvirus Marburg
* [[Espèce]] : Orthomarburgvirus marburgense
** [[Virus]] : '''virus de Marburg'''
** [[Virus]] : '''virus de Marburg'''
** [[Virus]] : [[virus Ravn]]
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}} }}{{Taxobox fin}}
}} }}{{Taxobox fin}}


'''''Marburg marburgvirus''''', le '''virus de Marburg''' ou '''virus Marburg''', est une espèce de [[virus]] nommée d'après [[Marbourg]], la ville allemande où il est apparu en [[Europe]]. Il est classé dans le Groupe V de la [[classification Baltimore]] – [[Virus à ARN]] [[Brin d'acide nucléique|simple brin]] à polarité négative. Il appartient à la famille des ''[[Filoviridae]]''. Cette famille de virus est responsable d'infections virales parmi les plus [[agent pathogène|pathogène]]s chez l'humain. Bien qu'assez proche du [[virus Ebola]], il est réputé moins [[mort|létal]] que ce dernier. Il représente néanmoins un [[danger biologique]] suffisamment élevé pour ne pouvoir être manipulé que dans un [[laboratoire P4]] ou {{Abréviation|{{nobr|BSL-4}}|BioSafety Level 4}} (laboratoire de biosécurité de niveau&nbsp;4)<ref name="CDC.BSL">{{Lien web |langue=en |titre=Biosafety in Microbiological and Biomedical Laboratories, 5th Edition |url=https://www.aaalac.org/accreditation/RefResources/BMBL.pdf |éditeur=[[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC]] |date=décembre 2009 |consulté le=25 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="CDC.BSL.Wayback">{{en}} [https://web.archive.org/web/20160327214745/http://www.cdc.gov/biosafety/publications/bmbl5/bmbl5_sect_viii.pdf Section VIII—Agent Summary Statements], [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC]], 2009.</ref>. Les premiers cas connus sont apparus chez des chercheurs en [[Allemagne]], avant le développement de deux [[épidémie]]s importantes en 2000, en [[République démocratique du Congo]] et en 2005, en [[Angola]].{{référence nécessaire}}
'''''Orthomarburgvirus marburgense''''' (anciennement ''Marburg marburgvirus''), le '''virus de Marburg''' ou '''virus Marburg''', est une espèce de [[virus]] nommée d'après [[Marbourg]], la ville allemande où il est apparu en [[Europe]]. Il est classé dans le Groupe V de la [[classification Baltimore]] – [[Virus à ARN]] [[Brin d'acide nucléique|simple brin]] à polarité négative. Il appartient à la famille des ''[[Filoviridae]]''. Cette famille de virus est responsable d'infections virales parmi les plus [[agent pathogène|pathogène]]s chez l'humain. Bien qu'assez proche du [[virus Ebola]], il est réputé moins [[mort|létal]] que ce dernier. Il représente néanmoins un [[danger biologique]] suffisamment élevé pour ne pouvoir être manipulé que dans un [[laboratoire P4]] ou {{Abréviation|{{nobr|BSL-4}}|BioSafety Level 4}} (laboratoire de biosécurité de niveau&nbsp;4)<ref name="CDC.BSL">{{Lien web |langue=en |titre=Biosafety in Microbiological and Biomedical Laboratories, 5th Edition |url=https://www.aaalac.org/accreditation/RefResources/BMBL.pdf |éditeur=[[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC]] |date=décembre 2009 |consulté le=25 juillet 2019}}.</ref>{{,}}<ref name="CDC.BSL.Wayback">{{en}} [https://web.archive.org/web/20160327214745/http://www.cdc.gov/biosafety/publications/bmbl5/bmbl5_sect_viii.pdf Section VIII—Agent Summary Statements], [[Centres pour le contrôle et la prévention des maladies|CDC]], 2009.</ref>. Les premiers cas connus sont apparus chez des chercheurs en [[Allemagne]], avant le développement de deux [[épidémie]]s importantes en 2000, en [[République démocratique du Congo]] et en 2005, en [[Angola]].{{référence nécessaire}}


== Découverte du virus ==
== Découverte du virus ==
Cette [[maladie infectieuse]] est décrite en [[1967]] pour la première fois en [[Allemagne]] et en [[Yougoslavie]] chez des chercheurs de laboratoires tombés malades alors qu'ils produisaient des [[vaccin]]s à partir des [[Cellule (biologie)|cellules]] rénales prélevées sur des [[singe]]s verts (''[[Chlorocebus aethiops]]''). Parmi ces singes africains importés d'[[Ouganda]], deux ou trois étaient porteurs du virus de Marburg, probablement en [[période d'incubation]]. Peu après l'arrivée des singes, la [[contagion]] s'étend et plusieurs [[primates]] meurent d'une grave [[hémorragie]]<ref name=":2">{{Article|prénom1=James P.|nom1=Luby|prénom2=Charles V.|nom2=Sanders|titre=Green Monkey Disease ("Marburg Virus" Disease): A New Zoonosis|périodique=Annals of Internal Medicine|volume=71|numéro=3|date=1969-09-01|issn=0003-4819|doi=10.7326/0003-4819-71-3-657|lire en ligne=https://www.acpjournals.org/doi/10.7326/0003-4819-71-3-657|consulté le=2022-07-18|pages=657–660}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Il tue jusqu'à 90% des malades : qu'est-ce que le virus de Marburg qui a déjà fait deux morts au Ghana ? |url=https://www.lindependant.fr/2022/07/19/il-tue-jusqua-90-des-malades-quest-ce-que-le-virus-de-marburg-dont-deux-deces-viennent-detre-declares-au-ghana-10443892.php |site=lindependant.fr |consulté le=2022-07-19}}</ref>.
Cette [[maladie infectieuse]] est décrite en [[1967]] pour la première fois en [[Allemagne]] et en [[Yougoslavie]] chez des chercheurs de laboratoires tombés malades alors qu'ils produisaient des [[vaccin]]s à partir des [[Cellule (biologie)|cellules]] rénales prélevées sur des [[singe]]s verts (''[[Chlorocebus aethiops]]''). Parmi ces singes africains importés d'[[Ouganda]], deux ou trois étaient porteurs du virus de Marburg, probablement en [[période d'incubation]]. Peu après l'arrivée des singes, la [[contagion]] s'étend et plusieurs [[primates]] meurent d'une grave [[hémorragie]]<ref name=":2">{{Article|prénom1=James P.|nom1=Luby|prénom2=Charles V.|nom2=Sanders|titre=Green Monkey Disease ("Marburg Virus" Disease): A New Zoonosis|périodique=Annals of Internal Medicine|volume=71|numéro=3|date=1969-09-01|issn=0003-4819|doi=10.7326/0003-4819-71-3-657|lire en ligne=https://www.acpjournals.org/doi/10.7326/0003-4819-71-3-657|consulté le=2022-07-18|pages=657–660}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Il tue jusqu'à 90% des malades : qu'est-ce que le virus de Marburg qui a déjà fait deux morts au Ghana ? |url=https://www.lindependant.fr/2022/07/19/il-tue-jusqua-90-des-malades-quest-ce-que-le-virus-de-marburg-dont-deux-deces-viennent-detre-declares-au-ghana-10443892.php |site=lindependant.fr |consulté le=2022-07-19}}</ref>.


Des cas semblables sont rapportés simultanément à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], en Yougoslavie et dans d'autres laboratoires qui avaient également reçu des singes provenant d'Ouganda. Trente-et-un laborantins du ''[[Emil Adolf von Behring#Behringwerke|laboratoire Behring]]'' de [[Marbourg]] sont atteints par le virus et sept en sont morts.<ref name=":2" />
Des cas semblables sont rapportés simultanément à [[Francfort-sur-le-Main|Francfort]], en Yougoslavie et dans d'autres laboratoires qui avaient également reçu des singes provenant d'Ouganda. Trente-et-un laborantins du ''[[Emil Adolf von Behring#Behringwerke|laboratoire Behring]]'' de [[Marbourg]] sont atteints par le virus et sept en sont morts<ref name=":2" />.
[[Fichier:Wikipedia-Bats-001-v01.jpg|thumb|gauche|160 px|Mosaïque de six photos montrant différentes chauve-souris]]
[[Fichier:Wikipedia-Bats-001-v01.jpg|thumb|gauche|160 px|Mosaïque de six photos montrant différentes chauve-souris]]
Dans les [[années 1980]], deux Européens contractent la maladie hémorragique de Marburg après la visite d'une [[grotte]] sur un versant du [[Mont Elgon]] au [[Kenya]], colonisée par des [[Chiroptera|chauves-souris]] frugivores et insectivores. Le français Charles Monet visite la [[grotte de Kitum]] en 1980 ; peu après il souffre de [[nausée]]s et [[vomissement]]s. Il est hospitalisé à [[Nairobi]], où il meurt rapidement. Il [[contamination|contamine]] le Dr. Shem Musoke, jeune médecin des urgences qui le réceptionne, mais ce dernier en réchappe. Après une visite de la même grotte en 1987, Peter Cardinal, un enfant [[Danois (nation)|danois]] de dix ans, meurt et devient la seconde victime du virus. Deux [[Rang taxonomique|souches de virus]] sont cataloguées à partir de ces [[maladie infectieuse|infections]] la souche Shem Musoke et la souche Ravn, du nom de famille du jeune patient Danois.{{référence nécessaire}}
Dans les [[années 1980]], deux Européens contractent la maladie hémorragique de Marburg après la visite d'une [[grotte]] sur un versant du [[Mont Elgon]] au [[Kenya]], colonisée par des [[Chiroptera|chauves-souris]] frugivores et insectivores. Le français Charles Monet visite la [[grotte de Kitum]] en 1980 ; peu après il souffre de [[nausée]]s et [[vomissement]]s. Il est hospitalisé à [[Nairobi]], où il meurt rapidement. Il [[contamination|contamine]] le Dr. Shem Musoke, jeune médecin des urgences qui le réceptionne, mais ce dernier en réchappe. Après une visite de la même grotte en 1987, Peter Cardinal, un enfant [[Danois (nation)|danois]] de dix ans, meurt et devient la seconde victime du virus. Deux [[Rang taxonomique|souches de virus]] sont cataloguées à partir de ces [[maladie infectieuse|infections]] la souche Shem Musoke et la souche Ravn, du nom de famille du jeune patient Danois.{{référence nécessaire}}


Gene Johnson, chasseur civil de virus qui travaille pour l'armée américaine (USAMRIID - {{lien|United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases}}) organise une expédition dans la grotte de Kitum, six mois après le décès du jeune Danois, avec des combinaisons biologiques autonomes pour évoluer en zones chaudes. La mission américano-kényane réunit 35 membres et emploie également des animaux sentinelles, [[Cavia porcellus|cochons d'Inde]] et singes, disposés dans la grotte pour révéler la présence éventuelle du virus ; certaines cages sont disposées directement sous la colonie de chauve-souris. L'expédition est un échec : aucun des échantillons de [[sang]] ou de [[tissu biologique|tissus biologiques]] prélevés ne témoigne de la présence du virus ; les prélèvements ne réagissent pas non plus au test d'[[anticorps]] du virus de Marburg ; les animaux sentinelles, stationnés dans la caverne, restent en bonne santé. On a recherché un éventuel réservoir jusqu'en [[2007]], où la preuve a été faite qu'une [[Chiroptera|chauve-souris]] était naturellement porteuse du virus.<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Jonathan S.|nom1=Towner|prénom2=Xavier|nom2=Pourrut|prénom3=César G.|nom3=Albariño|prénom4=Chimène Nze|nom4=Nkogue|titre=Marburg Virus Infection Detected in a Common African Bat|périodique=PLOS ONE|volume=2|numéro=8|date=2007-08-22|issn=1932-6203|pmid=17712412|pmcid=PMC1942080|doi=10.1371/journal.pone.0000764|lire en ligne=https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0000764|consulté le=2022-07-18|pages=e764}}</ref>
{{Lien|Eugene Johnson}}, chasseur civil de virus qui travaille pour l'armée américaine (USAMRIID - {{lien|United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases}}) organise une expédition dans la grotte de Kitum, six mois après le décès du jeune Danois, avec des combinaisons biologiques autonomes pour évoluer en zones chaudes. La mission américano-kényane réunit 35 membres et emploie également des animaux sentinelles, [[Cavia porcellus|cochons d'Inde]] et singes, disposés dans la grotte pour révéler la présence éventuelle du virus ; certaines cages sont disposées directement sous la colonie de chauve-souris. L'expédition est un échec : aucun des échantillons de [[sang]] ou de [[tissu biologique|tissus biologiques]] prélevés ne témoigne de la présence du virus ; les prélèvements ne réagissent pas non plus au test d'[[anticorps]] du virus de Marburg ; les animaux sentinelles, stationnés dans la caverne, restent en bonne santé. On a recherché un éventuel réservoir jusqu'en [[2007]], où la preuve a été faite qu'une [[Chiroptera|chauve-souris]] était naturellement porteuse du virus<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Jonathan S.|nom1=Towner|prénom2=Xavier|nom2=Pourrut|prénom3=César G.|nom3=Albariño|prénom4=Chimène Nze|nom4=Nkogue|titre=Marburg Virus Infection Detected in a Common African Bat|périodique=PLOS ONE|volume=2|numéro=8|date=2007-08-22|issn=1932-6203|pmid=17712412|pmcid=PMC1942080|doi=10.1371/journal.pone.0000764|lire en ligne=https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0000764|consulté le=2022-07-18|pages=e764}}</ref>.


== Épidémiologie ==
== Épidémiologie ==
En [[1998]], une épidémie de plus grande ampleur affecte 149 personnes près de [[Durba]], une ville située dans le nord-est de la [[République démocratique du Congo]] (RDC). Plus de 80 % des personnes en mourront. Avant l'[[2000|an 2000]], les cas étaient rares, presque tous répertoriés dans des pays d’Afrique de l’Est ou du Sud ([[Afrique du Sud]], [[Kenya]], [[Zimbabwe]]). En [[2005]], des foyers au nord de l’[[Angola]] ont touché plus de 252 personnes, dont 227 sont mortes ([[taux de létalité]] : plus ou moins 90 %, comparable aux épidémies de [[maladie à virus Ebola]] les plus létales).{{référence nécessaire}}
En [[1998]], une épidémie de plus grande ampleur affecte 149 personnes près de [[Durba]], une ville située dans le nord-est de la [[République démocratique du Congo]] (RDC). Plus de 80 % des personnes en mourront. Avant l'[[2000|an 2000]], les cas étaient rares, presque tous répertoriés dans des pays d’Afrique de l’Est ou du Sud ([[Afrique du Sud]], [[Kenya]], [[Zimbabwe]]). En [[2005]], des foyers au nord de l’[[Angola]] ont touché plus de 252 personnes, dont 227 sont mortes ([[taux de létalité]] : plus ou moins 90 %, comparable aux épidémies de [[maladie à virus Ebola]] les plus létales).{{référence nécessaire}}


Depuis {{Date||octobre|2004}}, plus de 400 cas ont été observés en Angola par l'[[Organisation mondiale de la santé]]. Alors que les premières victimes étaient des enfants, au printemps [[2005]] des adultes ont été touchés. Le {{date|6 octobre 2014}}, le gouvernement de l'[[Ouganda]] annonce un cas de maladie à virus de Marburg.{{référence nécessaire}} Le {{date|17 octobre 2017}}, l’[[Ouganda]] a signalé à l’[[Organisation mondiale de la santé]] les débuts d’une épidémie de maladie à virus de Marburg, dans l’est du pays. Trois personnes seraient mortes.{{référence nécessaire}} La [[Taux de létalité|létalité]] est globalement évaluée dans une fourchette de 23 à 90 %<ref name="sanchez2007">{{Chapitre |langue=en |prénom1=Anthony |nom1=Sanchez |prénom2=Thomas W |nom2=Geisbert |prénom3=Heinz |nom3=Feldmann |titre chapitre=Filoviridae: Marburg and Ebola Viruses |auteurs ouvrage=Bernard N Fields, David M Knipe, Peter M Howley {{et al.}} |titre ouvrage=Fields virology |lieu=Philadelphia, PA |éditeur=Lippincott Williams and Wilkins |année=2007 |numéro d'édition=5 |oclc=71812790 |passage=1410-1448}}</ref>. En {{Date-|juillet 2022}}, deux cas ont été relevés au [[Ghana]]<ref>{{Lien web|url=https://www.journaldemontreal.com/2022/07/17/premiers-cas-du-virulent-virus-de-marburg-detectes-au-ghana|titre=Premiers cas du virulent virus de Marburg détectés au Ghana|site=[[Le Journal de Montréal]]|en ligne le=17 juillet 2022}}.</ref>.
Depuis {{Date||octobre|2004}}, plus de 400 cas ont été observés en Angola par l'[[Organisation mondiale de la santé]]. Alors que les premières victimes étaient des enfants, au printemps [[2005]] des adultes ont été touchés. Le {{date|6 octobre 2014}}, le gouvernement de l'[[Ouganda]] annonce un cas de maladie à virus de Marburg.{{référence nécessaire}} Le {{date|17 octobre 2017}}, l’[[Ouganda]] a signalé à l’[[Organisation mondiale de la santé]] les débuts d’une épidémie de maladie à virus de Marburg, dans l’est du pays. Trois personnes seraient mortes.{{référence nécessaire}} La [[Taux de létalité|létalité]] est globalement évaluée dans une fourchette de 23 à 90 %<ref name="sanchez2007">{{Chapitre |langue=en |prénom1=Anthony |nom1=Sanchez |prénom2=Thomas W |nom2=Geisbert |prénom3=Heinz |nom3=Feldmann |titre chapitre=Filoviridae: Marburg and Ebola Viruses |auteurs ouvrage=Bernard N Fields, David M Knipe, Peter M Howley {{et al.}} |titre ouvrage=Fields virology |lieu=Philadelphia, PA |éditeur=Lippincott Williams and Wilkins |année=2007 |numéro d'édition=5 |oclc=71812790 |passage=1410-1448}}</ref>. En {{Date-|juillet 2022}}, deux cas ont été relevés au [[Ghana]]<ref>{{Lien web|url=https://www.journaldemontreal.com/2022/07/17/premiers-cas-du-virulent-virus-de-marburg-detectes-au-ghana|titre=Premiers cas du virulent virus de Marburg détectés au Ghana|site=[[Le Journal de Montréal]]|en ligne le=17 juillet 2022}}.</ref>. En février 2023, la [[Guinée équatoriale]] confirme sa première épidémie à la suite du décès d'au moins neuf personnes dans la province de [[Kié-Ntem|Kie Ntem]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=La Guinée équatoriale confirme sa toute première épidémie de maladie à virus Marburg|périodique=Organisation Mondiale de la Santé|jour=13|mois=02|année=2023|date=13/02/2023|lire en ligne=https://www.afro.who.int/fr/countries/equatorial-guinea/news/la-guinee-equatoriale-confirme-sa-toute-premiere-epidemie-de-maladie-virus-marburg|consulté le=14/02/2023|accès url=libre}}</ref>.


== Agent pathogène ==
== Agent pathogène ==
[[Fichier:Ebola Virus TEM PHIL 1832 lores.jpg|thumb|110 px|''Filoviridae'']]Le virus de Marburg (MARV) est l'agent causal de la maladie du virus de Marburg (MVD) chez l'[[homo|humain]], avec un taux de [[mort|létalité]] variant de 23 à 90%, selon l'épidémie<ref>Languon S, Quaye O. Filovirus Disease Outbreaks: A Chronological Overview. Virology (Auckl). 2019;10:1178122X19849927.</ref>. MARV est membre de la famille des ''[[Filoviridae]]'', qui comprend les genres ''[[Marburgvirus]]'', ''[[Virus Ebola|Ebolavirus]]'', ''[[Cuevavirus]]'', ''Striavirus'' et ''Thamnovirus''<ref>Kuhn, J.H., Adachi, T., Adhikari, N.K.J. ''et al.'' New filovirus disease classification and nomenclature. ''Nat. Rev. Microbiol.'' '''17,''' 261–263 (2019). <nowiki>https://doi.org/10.1038/s41579-019-0187-4</nowiki></ref>. La famille des ''Filoviridae'', connue sous le nom de ''[[Filoviridae|filovirus]]'', contient plusieurs virus connus pour provoquer des [[Fièvre hémorragique virale|maladies hémorragiques]], souvent mortelles chez les [[primates]] dont l’[[homo sapiens|humain]], tous ces virus appartenant aux genres ''Marburgvirus'' ou ''Ebolavirus''. ''Cuevavirus'', ''Striavirus'' et ''Thamnovirus'' ne sont pas connus pour provoquer des maladies chez l'humain ou les primates non humains.{{Article détaillé|Filoviridae}}
[[Fichier:Ebola Virus TEM PHIL 1832 lores.jpg|thumb|110 px|''Filoviridae'']]Le virus de Marburg (MARV) est l'agent causal de la maladie du virus de Marburg (MVD) chez l'[[homo|humain]], avec un taux de [[mort|létalité]] variant de 23 à 90 %, selon l'épidémie<ref>Languon S, Quaye O. Filovirus Disease Outbreaks: A Chronological Overview. Virology (Auckl). 2019;10:1178122X19849927.</ref>. MARV est membre de la famille des ''[[Filoviridae]]'', qui comprend les genres ''[[Orthomarburgvirus]]'', ''[[Virus Ebola|Orthoebolavirus]]'', ''[[Cuevavirus]]'', ''Striavirus'' et ''Thamnovirus''<ref>Kuhn, J.H., Adachi, T., Adhikari, N.K.J. ''et al.'' New filovirus disease classification and nomenclature. ''Nat. Rev. Microbiol.'' '''17,''' 261–263 (2019). <nowiki>https://doi.org/10.1038/s41579-019-0187-4</nowiki></ref>. La famille des ''Filoviridae'', connue sous le nom de ''[[Filoviridae|filovirus]]'', contient plusieurs virus connus pour provoquer des [[Fièvre hémorragique virale|maladies hémorragiques]], souvent mortelles chez les [[primates]] dont l’[[homo sapiens|humain]], tous ces virus appartenant aux genres ''Marburgvirus'' ou ''Ebolavirus''. ''Cuevavirus'', ''Striavirus'' et ''Thamnovirus'' ne sont pas connus pour provoquer des maladies chez l'humain ou les primates non humains.{{Article détaillé|Filoviridae}}


== Réservoir du virus ==
== Réservoir du virus ==

Une étude<ref>[http://www.plosone.org/article/fetchArticle.action?articleURI=info:doi/10.1371/journal.pone.0000764 ''Marburg Virus Infection Detected in a Common African Bat''], conduite de [[2005]] à [[2006]] et publiée en [[2007]] a porté sur cinq sites forestiers où ont été piégées et analysées 1138 [[chauve-souris|chauves-souris]] appartenant à dix espèces différentes, au [[Gabon]] et au nord-ouest de la [[République du Congo]]. On a recherché, chez ces animaux, de l'[[ARN]] viral dans le [[foie]] et la [[rate]], et des [[anticorps]]. C'est une étude conjointe française (Institut de recherche pour le développement ou IRD), américaine (Center for Desease Control ou CDC) et gabonaise ([[Centre international de recherches médicales de Franceville]], ou CIRMF)</ref> démontre qu'un réservoir animal de ce virus est la [[Roussette d'Égypte]] (''[[Roussette d'Égypte|Rousettus aegyptiacus]]''). Dans le cadre de cette étude, 29 individus sur 242 étaient porteurs de fragments d'[[acide ribonucléique]] ([[acide ribonucléique|ARN]]) de ce filovirus et d'[[anticorps ]]spécifiques. Ceci montre que l'organisme de cette roussette est apte à lutter contre ce virus. Cette roussette est forestière, migratrice et présente sur tout le sud de l'Afrique et en [[Égypte]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Rachel |nom=Cohen |titre=Rousettus aegyptiacus (Egyptian rousette) |url=https://animaldiversity.org/accounts/Rousettus_aegyptiacus/ |site=Animal Diversity Web |consulté le=2022-07-18}}</ref>.
Une étude<ref>[http://www.plosone.org/article/fetchArticle.action?articleURI=info:doi/10.1371/journal.pone.0000764 ''Marburg Virus Infection Detected in a Common African Bat''], conduite de [[2005]] à [[2006]] et publiée en [[2007]] a porté sur cinq sites forestiers où ont été piégées et analysées 1138 [[chauve-souris|chauves-souris]] appartenant à dix espèces différentes, au [[Gabon]] et au nord-ouest de la [[République du Congo]]. On a recherché, chez ces animaux, de l'[[ARN]] viral dans le [[foie]] et la [[rate]], et des [[anticorps]]. C'est une étude conjointe française (Institut de recherche pour le développement ou IRD), américaine (Center for Desease Control ou CDC) et gabonaise ([[Centre international de recherches médicales de Franceville]], ou CIRMF)</ref> démontre qu'un réservoir animal de ce virus est la [[Roussette d'Égypte]] (''[[Roussette d'Égypte|Rousettus aegyptiacus]]''). Dans le cadre de cette étude, 29 individus sur 242 étaient porteurs de fragments d'[[acide ribonucléique]] ([[acide ribonucléique|ARN]]) de ce filovirus et d'[[anticorps ]]spécifiques. Ceci montre que l'organisme de cette roussette est apte à lutter contre ce virus. Cette roussette est forestière, migratrice et présente sur tout le sud de l'Afrique et en [[Égypte]]<ref>{{Lien web |langue=en |prénom=Rachel |nom=Cohen |titre=Rousettus aegyptiacus (Egyptian rousette) |url=https://animaldiversity.org/accounts/Rousettus_aegyptiacus/ |site=Animal Diversity Web |consulté le=2022-07-18}}</ref>.


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* [[Ouganda]] (été [[2007]], deux morts ; automne [[2014]], un mort<ref name="who-GAR-2014">{{Lien web |langue=en |titre=Marburg virus disease – Uganda |url=http://www.who.int/csr/don/13-november-2014-marburg/en/ |site=www.who.int |jour=13 |mois=novembre |année=2014 |consulté le=22 janvier 2015}}</ref>)
* [[Ouganda]] (été [[2007]], deux morts ; automne [[2014]], un mort<ref name="who-GAR-2014">{{Lien web |langue=en |titre=Marburg virus disease – Uganda |url=http://www.who.int/csr/don/13-november-2014-marburg/en/ |site=www.who.int |jour=13 |mois=novembre |année=2014 |consulté le=22 janvier 2015}}</ref>)
* [[Éthiopie]] : cas signalés en 1984 et 1985, mais [[censure]] du [[état communiste|gouvernement communiste]] de [[Mengistu Haile Mariam|Mengistu]], déjà confronté à une vaste [[famine]]. Depuis, le nombre de victimes reste inconnu.
* [[Éthiopie]] : cas signalés en 1984 et 1985, mais [[censure]] du [[état communiste|gouvernement communiste]] de [[Mengistu Haile Mariam|Mengistu]], déjà confronté à une vaste [[famine]]. Depuis, le nombre de victimes reste inconnu.
* [[Guinée]] : le {{date|9|août|2021}}, un premier cas est détecté en [[Afrique de l'Ouest]]<ref>https://www.ladepeche.fr/2021/08/09/en-afrique-de-louest-un-premier-patient-infecte-par-le-dangereux-virus-de-marburg-9723410.php</ref>.
* [[Guinée]] : le {{date|9|août|2021}}, un premier cas est détecté en [[Afrique de l'Ouest]]<ref>{{Article |auteur1=Anaïs Escalona avec [[Agence France-Presse|AFP]] |titre=En Afrique de l'Ouest, un premier patient infecté par le dangereux virus de Marburg |périodique=[[La Dépêche du Midi|La Dépêche]] |date=09-08-2021 |lire en ligne=https://www.ladepeche.fr/2021/08/09/en-afrique-de-louest-un-premier-patient-infecte-par-le-dangereux-virus-de-marburg-9723410.php |consulté le=16-11-2023}}.</ref>.
* Ghana : deux cas sont signalés en juillet 2022<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Le Monde avec AFP|titre=La maladie à virus de Marburg détectée pour la première fois au Ghana|périodique=Le Monde.fr|date=2022-07-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/07/18/la-maladie-a-virus-de-marburg-detectee-pour-la-premiere-fois-au-ghana_6135181_3212.html|consulté le=2022-07-18|accès url=libre}}</ref>.
* [[Ghana]] : deux cas sont signalés en juillet 2022<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Le Monde avec AFP|titre=La maladie à virus de Marburg détectée pour la première fois au Ghana|périodique=Le Monde.fr|date=2022-07-18|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/07/18/la-maladie-a-virus-de-marburg-detectee-pour-la-premiere-fois-au-ghana_6135181_3212.html|consulté le=2022-07-18|accès url=libre}}</ref>.
* [[Guinée équatoriale]] : neuf morts entre le 7 janvier et le 7 février 2023 dans l'est du pays<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Le Monde avec AFP|titre=Virus de Marburg en Guinée équatoriale : l’OMS convoque une réunion d’urgence|périodique=Le Monde.fr|date=2023-02-14|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/02/14/virus-de-marburg-en-guinee-equatoriale-l-oms-convoque-une-reunion-d-urgence_6161769_3212.html|consulté le=2023-02-14|accès url=libre}}</ref>.
* [[Tanzanie]] : première épidémie dans ce pays avec huit cas dont cinq morts au 21 mars 2023<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=La Tanzanie confirme la première épidémie de maladie à virus Marburg|site=www.who.int|date=2023-03-21|consulté le=22 mars 2023|lire en ligne=https://www.afro.who.int/fr/countries/united-republic-of-tanzania/news/la-tanzanie-confirme-la-premiere-epidemie-de-maladie-virus-marburg}}</ref>.


== Transmission ==
== Transmission ==

Initialement, l'infection humaine à MVD résulte d'une exposition prolongée à des chauves-souris ''Rousettus'' habitant les grottes ou les mines<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |titre=Marburg virus disease |url=https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/marburg-virus-disease |site=www.who.int |consulté le=2020-03-01}}</ref>.
Initialement, l'infection humaine à MVD résulte d'une exposition prolongée à des chauves-souris ''Rousettus'' habitant les grottes ou les mines<ref name=":1">{{Lien web |langue=en |titre=Marburg virus disease |url=https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/marburg-virus-disease |site=www.who.int |consulté le=2020-03-01}}</ref>.


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== Manifestations cliniques ==
== Manifestations cliniques ==
Cette maladie survenant principalement dans des pays aux ressources limitées, les descriptions cliniques et les informations biologiques sont rares et reposent essentiellement sur les cas européens.
Cette maladie survenant principalement dans des pays aux ressources limitées, les descriptions cliniques et les informations biologiques sont rares et reposent essentiellement sur les cas européens.
[[Fichier:Pathogenèse_du_virus_de_Marburg_chez_l'homme.jpg|vignette|Pathogenèse du virus de Marburg chez l'humain|alt=|gauche]]
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=== Période d'incubation ===
=== Période d'incubation ===
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=== Début ===
=== Début ===

Brutal avec [[céphalée]]s frontale et occipitale, douleurs musculaires surtout lombaires. Beaucoup de patients se plaignent de sensibilité oculaire avec douleurs à la pression.{{référence nécessaire}}
Brutal avec [[céphalée]]s frontale et occipitale, douleurs musculaires surtout lombaires. Beaucoup de patients se plaignent de sensibilité oculaire avec douleurs à la pression.{{référence nécessaire}}


=== État ===
=== État ===

Une [[fièvre]] apparaît le premier jour avec [[diarrhée]] aqueuse et douleurs abdominales. Cette diarrhée peut durer 7 jours. Des [[vomissement]]s viennent secondairement au troisième jour. L'apparence des malades est décrite comme fantomatique avec [[léthargie]] extrême et visage extrêmement creusé.
Une [[fièvre]] apparaît le premier jour avec [[diarrhée]] aqueuse et douleurs abdominales. Cette diarrhée peut durer 7 jours. Des [[vomissement]]s viennent secondairement au troisième jour. L'apparence des malades est décrite comme fantomatique avec [[léthargie]] extrême et visage extrêmement creusé.
Chez les malades à peau blanche, il existe une éruption [[macule (médecine)|maculeuse]] de la face et du tronc, s'étendant de façon centrifuge aux membres.
Chez les malades à peau blanche, il existe une éruption [[macule (médecine)|maculeuse]] de la face et du tronc, s'étendant de façon centrifuge aux membres.
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== Biologie ==
== Biologie ==

L'augmentation de l'[[alanine aminotransférase|alanine]] et de l'[[aspartate aminotransférase]] (ALT et AST) et l'augmentation des taux de [[créatinine]] [[sérum|sérique]] indiquent des lésions hépatiques et rénales<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=J. S. |nom1=Gear |prénom2=G. A. |nom2=Cassel |prénom3=A. J. |nom3=Gear |prénom4=B. |nom4=Trappler |titre=Outbreake of Marburg virus disease in Johannesburg. |périodique=Br Med J |volume=4 |numéro=5995 |date=1975-11-29 |issn=0007-1447 |issn2=1468-5833 |pmid=811315 |pmcid=PMC1675587 |doi=10.1136/bmj.4.5995.489 |lire en ligne=https://www.bmj.com/content/4/5995/489 |consulté le=2020-03-01 |pages=489–493}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=English |prénom1=D. H. |nom1=Smith |prénom2=M. |nom2=Isaacson |prénom3=K. M. |nom3=Johnson |prénom4=A. |nom4=Bagshawe |titre=Marburg-virus disease in Kenya |périodique=The Lancet |volume=319 |numéro=8276 |date=1982-04-10 |issn=0140-6736 |issn2=1474-547X |doi=10.1016/S0140-6736(82)91871-2 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(82)91871-2/abstract |consulté le=2020-03-01 |pages=816–820}}</ref>. La [[coagulation intravasculaire disséminée]] (CIVD)<ref>Glaze ER, Roy MJ, Dalrymple LW, Lanning LL. A comparison of the pathogenesis of Marburg virus disease in humans and nonhuman primates and evaluation of the suitability of these animal models for predicting clinical efficacy under the 'Animal Rule'. Comp Med. 2015;65(3):241–59.</ref>, la [[lymphopénie]] et la [[thrombopénie]]<ref name=":0" /> apparaissent généralement dans la semaine suivant les premiers symptômes. Aux stades avancés de la maladie, la lymphopénie est compensée par la [[Granulocyte neutrophile|neutrophilie]]<ref>Havemann K, Schmidt HA. Haematological Findings in Marburg Virus Disease: Evidence for Involvement of the Immunological System. In: Martini GA, Siegert R, editors. Marburg Virus Disease. Berlin, Heidelberg: Springer Berlin Heidelberg; 1971. p. 34–40.</ref>.
L'augmentation de l'[[alanine aminotransférase|alanine]] et de l'[[aspartate aminotransférase]] (ALT et AST) et l'augmentation des taux de [[créatinine]] [[sérum|sérique]] indiquent des lésions hépatiques et rénales<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=J. S. |nom1=Gear |prénom2=G. A. |nom2=Cassel |prénom3=A. J. |nom3=Gear |prénom4=B. |nom4=Trappler |titre=Outbreake of Marburg virus disease in Johannesburg. |périodique=Br Med J |volume=4 |numéro=5995 |date=1975-11-29 |issn=0007-1447 |issn2=1468-5833 |pmid=811315 |pmcid=PMC1675587 |doi=10.1136/bmj.4.5995.489 |lire en ligne=https://www.bmj.com/content/4/5995/489 |consulté le=2020-03-01 |pages=489–493}}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=English |prénom1=D. H. |nom1=Smith |prénom2=M. |nom2=Isaacson |prénom3=K. M. |nom3=Johnson |prénom4=A. |nom4=Bagshawe |titre=Marburg-virus disease in Kenya |périodique=The Lancet |volume=319 |numéro=8276 |date=1982-04-10 |issn=0140-6736 |issn2=1474-547X |doi=10.1016/S0140-6736(82)91871-2 |lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(82)91871-2/abstract |consulté le=2020-03-01 |pages=816–820}}</ref>. La [[coagulation intravasculaire disséminée]] (CIVD)<ref>Glaze ER, Roy MJ, Dalrymple LW, Lanning LL. A comparison of the pathogenesis of Marburg virus disease in humans and nonhuman primates and evaluation of the suitability of these animal models for predicting clinical efficacy under the 'Animal Rule'. Comp Med. 2015;65(3):241–59.</ref>, la [[lymphopénie]] et la [[thrombopénie]]<ref name=":0" /> apparaissent généralement dans la semaine suivant les premiers symptômes. Aux stades avancés de la maladie, la lymphopénie est compensée par la [[Granulocyte neutrophile|neutrophilie]]<ref>Havemann K, Schmidt HA. Haematological Findings in Marburg Virus Disease: Evidence for Involvement of the Immunological System. In: Martini GA, Siegert R, editors. Marburg Virus Disease. Berlin, Heidelberg: Springer Berlin Heidelberg; 1971. p. 34–40.</ref>.


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== Persistance de l'infection ==
== Persistance de l'infection ==
Le virus de Marburg est connu pour persister dans les sites immunitaires privilégiés chez certaines personnes qui se sont rétablies de la maladie à virus de Marburg. Ces sites comprennent les testicules et l'intérieur de l'œil. Chez les femmes infectées pendant la grossesse, le virus persiste dans le placenta, le liquide amniotique et le fœtus. Chez les femmes qui ont été infectées pendant l'allaitement, le virus peut persister dans le lait maternel. Une rechute de la maladie symptomatique en l'absence de réinfection chez une personne qui s'est rétablie d'une MVD est un évènement rare, mais a été documentée. Les raisons de ce phénomène ne sont pas encore pleinement comprises<ref name=":1" />.
Le virus de Marburg est connu pour persister dans les sites immunitaires privilégiés chez certaines personnes qui se sont rétablies de la maladie à virus de Marburg. Ces sites comprennent les testicules et l'intérieur de l'œil. Chez les personnes infectées pendant la grossesse, le virus persiste dans le [[placenta]], le [[liquide amniotique]] et le [[fœtus]]. Chez les femmes qui ont été infectées pendant l'allaitement, le virus peut persister dans le lait maternel. Une rechute de la maladie symptomatique en l'absence de réinfection chez une personne qui s'est rétablie d'une MVD est un évènement rare, mais a été documentée. Les raisons de ce phénomène ne sont pas encore pleinement comprises<ref name=":1" />.


== Traitement ==
== Traitement ==
Il n'existe pas de traitement pour lutter directement contre le filovirus. Les traitements s'attaquent principalement aux symptômes.{{référence nécessaire}}
Il n'existe pas de traitement pour lutter directement contre le filovirus. Les traitements s'attaquent principalement aux symptômes<ref>[https://www.cdc.gov/vhf/marburg/treatment/index.html Traitement de la maladie Marburg] sur le site de la CDC</ref>.

Un vaccin est en cours de développement<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Hamer MJ, Houser KV, Hofstetter AR ''et al.''
|titre=Safety, tolerability, and immunogenicity of the chimpanzee adenovirus type 3-vectored Marburg virus (cAd3-Marburg) vaccine in healthy adults in the USA: a first-in-human, phase 1, open-label, dose-escalation trial|périodique=[[The Lancet]]|volume=401|numéro=10373|date=28 janvier 2023|pages=294-302|DOI=10.1016/S0140-6736(22)02400-X|lire en ligne=https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(22)02400-X/fulltext}}.</ref>.

== Dans la culture populaire ==
Le virus de Marburg est un élément-clé de l'intrigue d'un épisode de la [[Saison 4 de Person of Interest|quatrième saison]] de la série télévisée ''[[Person of Interest]]'', dans lequel différents personnages cherchent à récupérer plusieurs échantillons du virus qui ont été introduits illégalement à [[New York]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* [https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/marburg-virus-disease Fiche de l'OMS en Anglais]
* [https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/marburg-virus-disease Fiche de l'OMS en Anglais]


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Dernière version du 22 août 2024 à 10:47

Orthomarburgvirus marburgense

Virus de Marburg
Description de cette image, également commentée ci-après
Particules virales Marburg vue par microscopie électronique en transmission (TEM), montrant leur configuration typique en crochet.
Classification ICTV
Realm Riboviria
Règne Orthornavirae
Embranchement Negarnaviricota
Sous-embr. Haploviricotina
Classe Monjiviricetes
Ordre Mononegavirales
Famille Filoviridae
Genre Orthomarburgvirus

Espèce

Orthomarburgvirus marburgense
ICTV, 2013[1]

Classification phylogénétique

Position :

Orthomarburgvirus marburgense (anciennement Marburg marburgvirus), le virus de Marburg ou virus Marburg, est une espèce de virus nommée d'après Marbourg, la ville allemande où il est apparu en Europe. Il est classé dans le Groupe V de la classification BaltimoreVirus à ARN simple brin à polarité négative. Il appartient à la famille des Filoviridae. Cette famille de virus est responsable d'infections virales parmi les plus pathogènes chez l'humain. Bien qu'assez proche du virus Ebola, il est réputé moins létal que ce dernier. Il représente néanmoins un danger biologique suffisamment élevé pour ne pouvoir être manipulé que dans un laboratoire P4 ou BSL-4 (laboratoire de biosécurité de niveau 4)[2],[3]. Les premiers cas connus sont apparus chez des chercheurs en Allemagne, avant le développement de deux épidémies importantes en 2000, en République démocratique du Congo et en 2005, en Angola.[réf. nécessaire]

Découverte du virus

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Cette maladie infectieuse est décrite en 1967 pour la première fois en Allemagne et en Yougoslavie chez des chercheurs de laboratoires tombés malades alors qu'ils produisaient des vaccins à partir des cellules rénales prélevées sur des singes verts (Chlorocebus aethiops). Parmi ces singes africains importés d'Ouganda, deux ou trois étaient porteurs du virus de Marburg, probablement en période d'incubation. Peu après l'arrivée des singes, la contagion s'étend et plusieurs primates meurent d'une grave hémorragie[4],[5].

Des cas semblables sont rapportés simultanément à Francfort, en Yougoslavie et dans d'autres laboratoires qui avaient également reçu des singes provenant d'Ouganda. Trente-et-un laborantins du laboratoire Behring de Marbourg sont atteints par le virus et sept en sont morts[4].

Mosaïque de six photos montrant différentes chauve-souris

Dans les années 1980, deux Européens contractent la maladie hémorragique de Marburg après la visite d'une grotte sur un versant du Mont Elgon au Kenya, colonisée par des chauves-souris frugivores et insectivores. Le français Charles Monet visite la grotte de Kitum en 1980 ; peu après il souffre de nausées et vomissements. Il est hospitalisé à Nairobi, où il meurt rapidement. Il contamine le Dr. Shem Musoke, jeune médecin des urgences qui le réceptionne, mais ce dernier en réchappe. Après une visite de la même grotte en 1987, Peter Cardinal, un enfant danois de dix ans, meurt et devient la seconde victime du virus. Deux souches de virus sont cataloguées à partir de ces infections la souche Shem Musoke et la souche Ravn, du nom de famille du jeune patient Danois.[réf. nécessaire]

Eugene Johnson (en), chasseur civil de virus qui travaille pour l'armée américaine (USAMRIID - United States Army Medical Research Institute of Infectious Diseases (en)) organise une expédition dans la grotte de Kitum, six mois après le décès du jeune Danois, avec des combinaisons biologiques autonomes pour évoluer en zones chaudes. La mission américano-kényane réunit 35 membres et emploie également des animaux sentinelles, cochons d'Inde et singes, disposés dans la grotte pour révéler la présence éventuelle du virus ; certaines cages sont disposées directement sous la colonie de chauve-souris. L'expédition est un échec : aucun des échantillons de sang ou de tissus biologiques prélevés ne témoigne de la présence du virus ; les prélèvements ne réagissent pas non plus au test d'anticorps du virus de Marburg ; les animaux sentinelles, stationnés dans la caverne, restent en bonne santé. On a recherché un éventuel réservoir jusqu'en 2007, où la preuve a été faite qu'une chauve-souris était naturellement porteuse du virus[6].

Épidémiologie

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En 1998, une épidémie de plus grande ampleur affecte 149 personnes près de Durba, une ville située dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Plus de 80 % des personnes en mourront. Avant l'an 2000, les cas étaient rares, presque tous répertoriés dans des pays d’Afrique de l’Est ou du Sud (Afrique du Sud, Kenya, Zimbabwe). En 2005, des foyers au nord de l’Angola ont touché plus de 252 personnes, dont 227 sont mortes (taux de létalité : plus ou moins 90 %, comparable aux épidémies de maladie à virus Ebola les plus létales).[réf. nécessaire]

Depuis , plus de 400 cas ont été observés en Angola par l'Organisation mondiale de la santé. Alors que les premières victimes étaient des enfants, au printemps 2005 des adultes ont été touchés. Le , le gouvernement de l'Ouganda annonce un cas de maladie à virus de Marburg.[réf. nécessaire] Le , l’Ouganda a signalé à l’Organisation mondiale de la santé les débuts d’une épidémie de maladie à virus de Marburg, dans l’est du pays. Trois personnes seraient mortes.[réf. nécessaire] La létalité est globalement évaluée dans une fourchette de 23 à 90 %[7]. En , deux cas ont été relevés au Ghana[8]. En février 2023, la Guinée équatoriale confirme sa première épidémie à la suite du décès d'au moins neuf personnes dans la province de Kie Ntem[9].

Agent pathogène

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Filoviridae

Le virus de Marburg (MARV) est l'agent causal de la maladie du virus de Marburg (MVD) chez l'humain, avec un taux de létalité variant de 23 à 90 %, selon l'épidémie[10]. MARV est membre de la famille des Filoviridae, qui comprend les genres Orthomarburgvirus, Orthoebolavirus, Cuevavirus, Striavirus et Thamnovirus[11]. La famille des Filoviridae, connue sous le nom de filovirus, contient plusieurs virus connus pour provoquer des maladies hémorragiques, souvent mortelles chez les primates dont l’humain, tous ces virus appartenant aux genres Marburgvirus ou Ebolavirus. Cuevavirus, Striavirus et Thamnovirus ne sont pas connus pour provoquer des maladies chez l'humain ou les primates non humains.

Réservoir du virus

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Une étude[12] démontre qu'un réservoir animal de ce virus est la Roussette d'Égypte (Rousettus aegyptiacus). Dans le cadre de cette étude, 29 individus sur 242 étaient porteurs de fragments d'acide ribonucléique (ARN) de ce filovirus et d'anticorps spécifiques. Ceci montre que l'organisme de cette roussette est apte à lutter contre ce virus. Cette roussette est forestière, migratrice et présente sur tout le sud de l'Afrique et en Égypte[13].

Toutes les flambées de MARV enregistrées sont originaires d'Afrique, où le virus se maintient dans un réservoir naturel[14]. Plusieurs espèces[15] de chauves-souris ont été impliquées dans le fait d'être un hôte réservoir pour les filovirus[16], et il existe des preuves solides que Rousettus aegyptiacus, la roussette d'Égypte, sert de réservoir au MARV. Plusieurs cas de touristes et de mineurs ayant très probablement contracté des MARV dans des grottes peuplées de R. aegyptiacus ont été signalés[17],[18],[19]. Le virus vivant a été isolé des chauves-souris de l’espèce R. aegyptiacus dans la grotte de Kitaka, en Ouganda, l'endroit où les mineurs diagnostiqués à la MVD avaient travaillé[20].

Répartition géographique

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Répartition géographique de Rousettus aegyptiacus en Afrique. Les points rouges indiquent l'emplacement de précédentes épidémies connues de virus de Marburg ou de chauves-souris positives au virus.

Les services épidémiologiques de l'OMS rapportent notamment[21] dans 6 pays d'Afrique:

Transmission

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Initialement, l'infection humaine à MVD résulte d'une exposition prolongée à des chauves-souris Rousettus habitant les grottes ou les mines[27].

Le MVD se propage par transmission interhumaine par contact direct (à travers la peau ou les muqueuses lésées) avec le sang, les sécrétions, les organes ou d'autres fluides corporels des personnes infectées, et avec les surfaces et les matériaux (par exemple, la literie, les vêtements) contaminés par ces fluides[27].

Les agents de santé ont fréquemment été infectés lors du traitement de patients atteints de MVD suspectée ou confirmée. Cela s'est produit par un contact étroit avec les patients lorsque les précautions de contrôle des infections ne sont pas strictement appliquées. La transmission via un matériel d'injection contaminé ou par des piqûres d'aiguille est associée à une maladie plus grave, à une détérioration rapide et, éventuellement, à un taux de mortalité plus élevé[27].

Les rites funéraires impliquant un contact direct avec le corps du défunt peuvent également contribuer à la transmission de la maladie[27].

Les personnes ayant contracté la maladie de Marburg restent infectieuses tant que leur sang contient le virus[27].

Transmission sexuelle

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La transmission du virus de Marburg par le sperme a été documentée jusqu'à sept semaines après la guérison clinique[27].

Manifestations cliniques

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Cette maladie survenant principalement dans des pays aux ressources limitées, les descriptions cliniques et les informations biologiques sont rares et reposent essentiellement sur les cas européens.

Pathogenèse du virus de Marburg chez l'humain

Période d'incubation

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De 3 à 7 jours[28] mais peut atteindre 21 jours[27].

Brutal avec céphalées frontale et occipitale, douleurs musculaires surtout lombaires. Beaucoup de patients se plaignent de sensibilité oculaire avec douleurs à la pression.[réf. nécessaire]

Une fièvre apparaît le premier jour avec diarrhée aqueuse et douleurs abdominales. Cette diarrhée peut durer 7 jours. Des vomissements viennent secondairement au troisième jour. L'apparence des malades est décrite comme fantomatique avec léthargie extrême et visage extrêmement creusé. Chez les malades à peau blanche, il existe une éruption maculeuse de la face et du tronc, s'étendant de façon centrifuge aux membres. Les manifestations hémorragiques apparaissent vers une semaine et sont responsables de la mortalité : vomissement de sang pur et hémoptysie principalement, écoulement nasal ou vaginal. Durant cette période, le malade peut présenter des convulsions ou une agressivité témoignant de l'atteinte cérébrale par le virus. La mort survient généralement 8 à 9 jours après le début de la maladie.[réf. nécessaire]

Les patients se remettent de leur maladie ou meurent de déshydratation, d'hémorragie interne, d'insuffisance organique ou d'une combinaison de facteurs systémiques aidés par une réponse immunitaire dérégulée au virus.

L'augmentation de l'alanine et de l'aspartate aminotransférase (ALT et AST) et l'augmentation des taux de créatinine sérique indiquent des lésions hépatiques et rénales[28],[29],[30]. La coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)[31], la lymphopénie et la thrombopénie[28] apparaissent généralement dans la semaine suivant les premiers symptômes. Aux stades avancés de la maladie, la lymphopénie est compensée par la neutrophilie[32].

Il est très difficile de différencier un syndrome hémorragique par virus de Marburg de celui provoqué par le virus Ebola. Le RT-PCR (reverse transcription‐polymerase chain reaction) est l'examen de choix dans les pays développés.

Convalescence

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Les patients qui survivent ne présentent généralement pas de symptômes sévères de stade avancé, mais peuvent présenter des séquelles telles que l'arthrite, la conjonctivite, la myalgie et les symptômes de la psychose pendant et après le rétablissement[28]. Des expériences avec des cellules cultivées de survivants indiquent une réponse adaptative appropriée montrée par les cellules immunitaires à l'infection virale. De plus, des échantillons de sérum de survivants ont montré des réponses IgG à MARV NP et GP, deux des patients ayant des titres d'anticorps neutralisants significatifs. Le titre en anticorps neutralisants a diminué avec le temps, la diminution commençant à 21 mois après l'infection (mpi) et tombant en dessous des limites détectables à 27 mois[33].

Persistance de l'infection

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Le virus de Marburg est connu pour persister dans les sites immunitaires privilégiés chez certaines personnes qui se sont rétablies de la maladie à virus de Marburg. Ces sites comprennent les testicules et l'intérieur de l'œil. Chez les personnes infectées pendant la grossesse, le virus persiste dans le placenta, le liquide amniotique et le fœtus. Chez les femmes qui ont été infectées pendant l'allaitement, le virus peut persister dans le lait maternel. Une rechute de la maladie symptomatique en l'absence de réinfection chez une personne qui s'est rétablie d'une MVD est un évènement rare, mais a été documentée. Les raisons de ce phénomène ne sont pas encore pleinement comprises[27].

Il n'existe pas de traitement pour lutter directement contre le filovirus. Les traitements s'attaquent principalement aux symptômes[34].

Un vaccin est en cours de développement[35].

Dans la culture populaire

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Le virus de Marburg est un élément-clé de l'intrigue d'un épisode de la quatrième saison de la série télévisée Person of Interest, dans lequel différents personnages cherchent à récupérer plusieurs échantillons du virus qui ont été introduits illégalement à New York.

Notes et références

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Références biologiques

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Articles connexes

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Liens externes

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