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Élisabeth Le Bas

personnalité de la Révolution française

Élisabeth Le Bas, née Duplay le à Paris et morte le à Rouen[1], est une personnalité de la Révolution française. Fille de Maurice Duplay et de Françoise-Éléonore Vaugeois qui accueillent chez eux Maximilien de Robespierre de 1791 à 1794, sœur d'Éléonore Duplay, elle épouse en premières noces le député Philippe Le Bas, le à Paris.

Élisabeth Le Bas
Élisabeth Le Bas née Élisabeth Duplay vers l'An II (1794).
Biographie
Naissance
Décès
(à 86 ans)
(Drapeau de l'Empire français Empire français) Rouen
Sépulture
Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Le Bas (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Élisabeth Éléonore Duplay
Nationalité
Française
Famille
Père
Fratrie
Conjoint
Philippe-François-Joseph Le Bas
(de 1793 à 1794)
Charles-Louis-Joseph Le Bas
(de 1799 à 1829)
Enfant
Vue de la sépulture.

Biographie

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Née le à Paris[2], Élisabeth Éléonore Duplay est une jeune fille vive et enjouée. Elle se démarque de sa sœur aînée, Éléonore, par ses manières « populaires », ainsi que par sa verve.

L'historien Jules Michelet, dans son Histoire de la Révolution française, la décrit comme « vive et charmante, [elle] ne perdait pas une occasion de dérider [Robespierre] ».

Le , jour de l'acquittement de Jean-Paul Marat par le tribunal révolutionnaire, elle se rend à la Convention nationale avec Charlotte de Robespierre ; dans les tribunes, elle fait la connaissance de Philippe Le Bas, l'un des collègues et amis de l'Incorruptible, futur membre du comité de sûreté générale. Elle le revoit par la suite, à la Convention ou au club des Jacobins, où elle se rend quelquefois avec sa mère quand Robespierre y intervient[3].

Le à Paris, Élisabeth épouse Philippe Le Bas en présence de Jacques-René Hébert, qui fait les fonctions d'officier municipal, de Robespierre, témoin de l'époux, de Jacques-Louis David et de Pierre Vaugeois, frère de Mme Duplay, menuisier à Choisy[3]. Le 29 prairial an II (), elle met au monde un petit garçon prénommé également Philippe et qui deviendra, par la suite, précepteur de Napoléon III.

Le soir du 9 thermidor, elle arrive avec sa belle-sœur Henriette devant la prison où son mari est interné quand il en est libéré par la Commune. Quelques heures plus tard, celui-ci se suicide, et elle est emprisonnée le 13 (), ainsi que toute sa famille (dont son bébé). Libérée cinq mois après, elle emménage avec sa sœur aînée et élève seule son fils.

Elle se remarie à Paris dans le 10e arrondissement ancien, le 20 nivôse an VII () avec Charles Louis Joseph Le Bas, frère de son premier mari[4], commissaire général de police (1808) à Lorient[5], qui meurt en 1829[6]. Ensemble, ils ont deux enfants : Charlotte Élisabeth dite Caroline (Paris l'an VIII / 1800- Paris 1863)[7] et Charles (Lorient 1810-)[8], nommé bibliothécaire à la Sorbonne le grâce à son demi-frère[9].

Après le décès de son second époux, elle s'installe avec son fils Philippe, rentré de Suisse, dans un appartement au troisième étage du no 30 de la rue de Condé[6].

Michelet rapporte que lors d'une visite qu'il fit, enfant, avec sa mère chez Élisabeth Le Bas, cette dernière lui dit à propos de Robespierre et de Saint-Just : « Ces hommes étaient des saints »[10].

Dans le livre IX de son Histoire de la Révolution Française, Jules Michelet signale également en notes l'événement suivant, rapporté d'après lui par « un ami de Robespierre, […] ennemi de Camille Desmoulins »[11] :

« Un jour Camille, avec une légèreté très coupable et très libertine, aurait donné un livre obscène à l'une des plus jeunes demoiselles Duplay. Robespierre le lui surprit dans les mains, et, comme tout homme sage eût fait, il le retira adroitement à la jeune fille, en lui donnant pour compensation un livre de belles images qui n'avait rien de dangereux. Il ne montra ni aigreur ni violence. Mais, soit haine du libertinage, soit profonde blessure d'amour propre contre l'insolent qui respectait si peu le saint des saints de Robespierre, il oublia tous les services de l'ami, de l'ancien camarade, qui avait travaillé tant d'années à sa réputation et dès cette heure, il voulut sa mort. »

Élisabeth Le Bas meurt le à midi[1], à l'âge de 86 ans, chez sa fille Caroline, mariée à Henri Vautrin, propriétaire de l'hôtel du Nord à Rouen[12],[13] au no 13 rue Sénécaux. Elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise (34e division) à Paris.

Ses Mémoires, édités en 1901 par Stéfane-Pol, nous fournissent de précieux renseignements sur la vie que mena Robespierre au sein de la famille Duplay pendant la Révolution[14].

Bibliographie

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Pour approfondir

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Articles de l'encyclopédie

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b État civil : Acte de décès no 633 à Rouen. Archives départementales de la Seine-Maritime - Hôtel du Département - Quai Jean-Moulin 76100 Rouen.
  2. Archives de Paris : État civil - Acte de naissance reconstitué de Paris. Cote du document : V3E / N813. Archives de Paris, no 18 boulevard Sérurier 75019 Paris.
  3. a et b Ernest Hamel, Histoire de Robespierre et du coup d'état du 9 thermidor, vol. 3, A. Cinqualbre, (lire en ligne), p. 289-293
  4. Ernest Hamel, Thermidor: d'après les sources originales et les documents authentiques, avec un portrait de Robespierre gravé sur acier, Jouvet, 1891, 363 pages, p. 59.
  5. Fondation Napoléon et Annie Jourdan (dir.) (préf. Patrice Gueniffey), Napoléon Bonaparte : Correspondance générale : un grand empire, mars 1810-mars 1811, t. 10, Paris, Éditions Fayard, coll. « Histoire », , 1590 p. (ISBN 978-2-213-68208-2, présentation en ligne, lire en ligne).
  6. a et b G. Lenotre, Paris révolutionnaire: Vieilles maisons, vieux papiers, vol. 3, Perrin et cie, 1921, p. 81.
  7. Charlotte Élisabeth Le Bas est décédée à Paris dans le 11e arrondissement, le 23 avril 1863 (acte de décès no 1088). Source : Archives de Paris.
  8. Charles Le Bas est né le 4 décembre 1810 à Lorient (acte de naissance no 576). Source : Archives départementales du Morbihan.
  9. Mélanges de la Bibliothèque de la Sorbonne, vol. 1-4, Bibliothèque de la Sorbonne, 1980, p. 101.
  10. François Wartelle, « Lebas Philippe François Joseph », in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 655).
  11. Jules Michelet, Histoire de la Révolution française, vol. 5, Paris, A. Le Vasseur, (lire en ligne), p. 100
  12. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire & documents, 2006, 867 pages, p. 303 (ISBN 2-914611-48-X).
  13. Jacques Chabannes, Amours sous la Révolution, Librairie académique Perrin, 1967, 347 pages, p. 148.
  14. Paul Coutant dit Stéfane-Pol (préf. Victorien Sardou), Autour de Robespierre : le conventionnel Le Bas, d'après des documents inédits et les mémoires de sa veuve, Paris, Éditions Ernest Flammarion, , 378 p. (lire en ligne).