Claville
Claville est une commune française située au centre du département de l'Eure proche de la préfecture du département : Evreux (9,9 km à vol d'oiseau) en région Normandie.
Claville | |
L'église Saint-Martin. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Évreux |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays de Conches |
Maire Mandat |
Gérard Thebaud 2020-2026 |
Code postal | 27180 |
Code commune | 27161 |
Démographie | |
Gentilé | Clavillais |
Population municipale |
1 074 hab. (2021 ) |
Densité | 61 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 02′ 55″ nord, 1° 01′ 13″ est |
Altitude | Min. 133 m Max. 152 m |
Superficie | 17,66 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Évreux (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Conches-en-Ouche |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
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Géographie
modifierClimat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 676 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 8,2 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Guichainville à 14 km à vol d'oiseau[5], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 659,6 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Claville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Évreux, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 108 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (94,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (84,2 %), zones agricoles hétérogènes (8,7 %), zones urbanisées (4,8 %), forêts (2,3 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Clavilla en 1025 (grande charte de Richard II)[14], Olavilla (pour *Clavilla) vers 1060, Clavilla en 1170-1179[15],[16],
Les formes Claverii villa, rapportée sans date, et Clanvilla ou Clauvilla en 1183, plus tardives, sont des latinismes fantaisistes ou des cacographies sans rapport avec les formes régulièrement attestées, ni la forme actuelle.
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville (du gallo-roman VILLA « domaine rural »), précédé du nom de personne norrois Klak(k)r que l'on retrouve uniquement en Normandie dans Clasville (Seine-Maritime, Clavilla 1057 - 1066), Claville-Motteville (Seine-Maritime, Clavilla XIe siècle), Mesnil-Claque (Seine-Maritime, Menilclac vers 1187)[16],[17], ainsi que dans Clacton (Angleterre).
Histoire
modifierPlusieurs hameaux chargés d'histoire y sont rattachés, dont celui de Neuville qui appartenait aux comtes d'Évreux, lesquels l'offrirent au XIIe siècle à l'abbaye Saint-Sauveur.
La commune existait dès les premiers siècles chrétiens sur la voie romaine qui reliait Évreux à Brionne.
En 1225, le roi Louis VIII offrit le village et les terres à son serviteur Simon de Poissy, en échange de ses bons et loyaux services.
L'église Saint-Martin XVIe siècle (inscrite aux Monuments historiques) : nef large, chœur à trois pans, tour de 1517, porte ouest et vitraux du XVIe siècle, retable du XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, une maison du Temple (dépendance de la commanderie de Saint-Étienne-de-Renneville) existait dans le hameau de Beaulieu. La commanderie et la chapelle Sainte-Suzanne sont aujourd'hui transformées en habitations.
Fin XVIIIe siècle, une chaumière de Claville fut la demeure de Jacques Dupont (né au Neubourg en 1767), dit Dupont de l'Eure. 1848 : face aux manifestations populaires, Louis Philippe abdiqua (en refusant de faire intervenir la troupe). Au soir du , la République était proclamée, et Dupont de l'Eure (alors ministre de la Justice) fut nommé président du Gouvernement Provisoire. Il fut donc le premier président de la République française, quelques mois seulement, en attendant l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte le . La maison subsiste rue Dupont-de-l'Eure.
Au XIXe siècle, Claville comptait un moulin à blé, une briqueterie, des ateliers de tissage et une grande foire aux bestiaux en juillet sur la place du village (place Bance). Un quai en pierre pour le déchargement du bétail fut préservé jusqu'en 2020, date des travaux de réaménagement de la place Bance. Il était situé près de la souche du grand saule multi-centenaire au tronc creux et de la petite mare.
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[19].
En 2021, la commune comptait 1 074 habitants[Note 2], en évolution de −0,28 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Martin, du XVIe siècle, Inscrit MH (1927)[22]
Patrimoine naturel
modifierSite classé
modifier- L'église, la place de l’Église, la place Bance avec ses pelouses et ses sycomores Site classé (1939)[23].
Personnalités liées à la commune
modifier- Jacques Charles Dupont de l'Eure, homme politique d'envergure nationale du XIXe siècle, a vécu dans la commune.
- Charles François Nicolas Le Maître de Claville (Rouen 1670-1740)[24], doyen du Bureau des Finances de Rouen, auteur du Traité du vrai mérite de l'homme[25],[26].
- Émile Buisson, malfaiteur arrêté dans le restaurant La Mère Odue par l'inspecteur Roger Borniche.
- Jacques-Louis Bance, marchand d'estampes, bienfaiteur de Claville, y étant né.
Héraldique
modifierBlason | De sinople à trois losanges d'or. |
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Détails | Blason reprenant les armoiries de deux familles du lieu, les Le Pelletier et les Carrey. Adopté par la municipalité en 1993. |
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Pierre Molkhou, Claville, Eure : Les liens de la mémoire, Histoire et municipalités
Article connexe
modifierLiens externes
modifierNotes et références
modifierNotes
modifier- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Claville et Guichainville », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Guichainville » (commune de Guichainville) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Évreux », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 194a.
- Jean Adigard des Gautries, « Les noms de lieux de l'Eure attestés de 911 à 1006 », Annales de Normandie, vol. 4, no 1, , p. 56 (lire en ligne).
- François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN 2-7084-0040-1, OCLC 6403150), p.60.
- Jean Renaud, Vikings et noms de lieux de Normandie, OREP éditions 2009. p. 125.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- « Église Saint-Martin », notice no PA00099376, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « L'église, la place de l’église, la place Bance à Claville », sur Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement Normandie (consulté le ).
- Robert Mauzi L'idée du bonheur dans la littérature et la pensée françaises au XVIIIe siècle. 1960, p. 189-190.
- Traité du vrai mérite de l'homme, publié à Paris chez Saugrain en 1740, (nombreuses ré-éditions, à Liège, Amsterdam (de 1736 à 1785) [1].
- Ouvrage commenté dans un article de 2009 de Carole Dornier sur cairn.info [2]