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Jacques Crétineau-Joly

Jacques Augustin Marie Crétineau-Joly, né à Fontenay-le-Comte (Vendée) le et mort à Vincennes (Seine) le , est un publiciste ultramontain français[1].

Jacques Crétineau-Joly
Portrait photographique par Nadar.
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Biographie

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Élève au séminaire de Saint-Sulpice, il abandonna sa formation en théologie catholique au bout de trois ans par doute sur sa vocation ; tout juste tonsuré, il n'avait encore que vingt ans. Les pères lui confièrent le cours de philosophie du collège de Fontenay-le-Comte, mais il plaida une santé déficiente pour interrompre cette activité. Il se fit en 1823 secrétaire du nouvel ambassadeur de France à Rome, le duc de Laval-Montmorency[2]. Là, il s'essaya à la poésie profane (« Chants romains », 1826) puis religieuse (« Les trappistes », 1828 ; « Inspirations poétiques », 1833), avant de se rendre à l'évidence : sa voie serait décidément la prose. Vendéen par ses origines, il prit le parti des légitimistes et défendit la Compagnie de Jésus et le pape Pie IX, il contribue à l'historiographe de la Compagnie de Jésus.

Thèses

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Le document La Formation permanente de la Alta Vendita attribué aux Carbonari présente un plan d'infiltration et de corruption de l'Église catholique. Selon Crétineau-Joly, ces papiers seraient tombés entre les mains du pape Grégoire XVI et c'est à la requête du pape Pie IX qu'il les publie dans son ouvrage[réf. nécessaire] : L'Église romaine en face de la Révolution[3].

Citation sur la tolérance et l'apathie

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En 1845, Crétineau-Joly publie le livre Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus en six tomes. Il a écrit son livre en faveur des catholiques Jésuites, c’est-à-dire la Compagnie de Jésus, rétablie en 1814. Au milieu du tome 2, Crétineau-Joly accuse les méthodes politico-religieuses de la reine d’Angleterre Elisabeth Ire, à la fin du XVIe siècle. La reine protestante est âgée et Crétineau-Joly commente ses actions dynamiques : « L’âge ne lui donna ni la tolérance ni l’apathie, dernier attribut des souverains qui voient l’existence leur échapper[4]. »

Le journaliste Alexandre Thomas écrira aussitôt une critique négative sur ce texte de Crétineau-Joly, dans le Journal des débats politiques et littéraires du . Et il traduira l’accusation de Crétineau-Joly contre Elisabeth Ire par une formule générale :

« La tolérance et l’apathie ce sont les derniers attributs des souverains qui voient l’existence leur échapper[5] »

Histoire de la guerre de Vendée

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Auteur contre-révolutionnaire, il fut spécialiste et l'auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre de Vendée[6],[7],[8], après la Révolution de Juillet il fut le fondateur du journal légitimiste Le Vendéen. De 1834 a 1837 il rédigea L'Hermine de Nantes, puis la Gazette du Dauphiné et dirigea L'Europe monarchique.

Pour l'historien Alain Gérard, Jacques Crétineau-Joly est un « écrivain profond autant que partisan, et qui a le sens de la formule » et « qui non seulement ne cite pas ses sources mais qui, selon la mode du temps, ne s'embarrasse pas d'en inventer, pourvu qu'elles fassent vrai »[9].

Pour Jacques Hussenet, en publiant son Histoire de la Vendée militaire en 1841 et 1842, Jacques Crétineau-Joly donne « à la Vendée blanche l'œuvre la plus représentative du demi-siècle. [...] Salué par Chateaubriand, par la marquise de La Rochejaquelein et les Bourbons en exil, l'ouvrage recueille l'assentiment de la quasi-totalité des insurgés encore en vie et des héritiers moraux des Blancs. Originaire de Fontenay-le-Comte et journaliste légitimiste, son auteur affiche ouvertement son aversion pour la république et son mépris pour l'orléanisme et le bonapartisme, « formes bâtardes », selon lui, de la Révolution. [...] Les talents de polémistes de l'auteur ne font pourtant pas oublier que ce dernier a pris la peine de réunir une documentation impressionnante et qu'en ce domaine, il précède Michelet dont par ailleurs il se rapproche par l'affirmation d'un ego exacerbé »[10]. Dans son ouvrage, Crétineau-Joly « rejette en bloc la Révolution, qui est assimilée à une entreprise de destruction. [...] Il multiplie les descriptions d'horreurs commises par les Bleus. [...] Cette litanie macabre a vraisemblablement incité Michelet et Louis Blanc à pratiquer la surenchère antivendéenne que l'on sait »[10]. Hussenet conclut que « La personnalité de Jacques Crétineau-Joly est si écrasante qu'aucune œuvre contre-révolutionnaire de son envergure ne verra le jour avant un tiers de siècle »[10].

Publications

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  • Avec Louis Blanc, La Contre-révolution, partisans, vendéens, chouans, émigrés 1794-1800.
  •  Chants romains, 1826 lire en ligne sur Gallica.
  •  Inspirations poétiques, 1829.
  •  Charette, drame politique. Poésies vendéennes et mélanges, 1833 lire en ligne sur Gallica.
  •  1793, 1815, 1832, épisodes des guerres de la Vendée, précédés d'un tableau historique de cette contrée depuis la révolution de Juillet, 1834.
  •  Histoire des généraux et chefs vendéens, 1838.
  •  Un fils de pair de France, 1839.
  •  Histoire de la Vendée militaire, 4 vol., 1840-1842 t. 3 sur Google Livres t. 4 sur Google Livres.
  •  Histoire des traités de 1815 et de leur exécution, publiée sur les documents officiels et inédits, 1842 //books.google.com/books?id=yliFwIEMGvAC .
  •  Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus, composée sur les documents inédits et authentiques, 6 vol., 1845-1846 t. 1 sur Google Livres t. 2 sur Google Livres t. 4 sur Google Livres t. 6 sur Google Livres.
  •  Clément XIV et les Jésuites, (lire en ligne).
  •  Défense de Clément XIV et réponse à l'abbé Gioberti, (lire en ligne).
  •  Histoire du Sonderbund, 2 vol., 1850 t. 1 sur Google Livres t. 2 sur Google Livres.
  •  Scènes d'Italie et de Vendée, (lire en ligne).
  •  Le Pape Clément XIV, lettre au Père Augustin Theiner, 1853.
  •  Le Pape Clément XIV, seconde et dernière lettre au Père Augustin Theiner, 1853.
  •  L'Église romaine en face de la Révolution, 2 vol., Henri Plon, Paris, 1859, t. I sur Google Livres t. II sur Google Livres.
  •  Simples récits de notre temps, 1860 lire en ligne sur Gallica
  •  Histoire de Louis-Philippe d'Orléans et de l'Orléanisme, 2 vol., 1862-1863 ; 1895 t. 1 sur Gallica t. 2 sur Gallica.
  •  Mémoires du cardinal Consalvi, avec une introduction et des notes, par Jacques Crétineau-Joly, 2 vol., 1864 lire en ligne sur Gallica.
  •  Histoire des trois derniers princes de la maison de Condé : prince de Condé, duc de Bourbon, duc d'Enghien, d'après les correspondances originales et inédites de ces princes, 2 vol., 1867, t. 1 sur Google Livres t. 2 sur Google Livres.
  •  Bonaparte, le Concordat de 1801 et le cardinal Consalvi, suivi des deux lettres du P. Theiner sur le pape Clément XIV, 1869.

Notes et références

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  1. Sylvio De Franceschi, Antiromanisme doctrinal et romanité ecclésiale dans le catholicisme posttridentin (XVIe – XXe siècle), LARHRA, (ISBN 979-10-365-4322-7), p. 7
  2. (en) Patricius Schlager, Catholic Encyclopedia (lire en ligne), « Jacques Crétineau-Joly »
  3. Jacques Crétineau-Joly, L'Église romaine en face de la Révolution, tome II, Henri Plon, Paris, 1859, Texte en ligne tome II.
  4. Jacques Crétineau-Joly, Histoire religieuse, politique et littéraire de la Compagnie de Jésus, 3e édition, tome II, , p. 253
  5. Alexandre Thomas, Journal des débats politiques et littéraires, , p. 3.
  6. Alfred Dantès, Dictionnaire biographique et bibliographique, alphabétique et méthodique, des hommes les plus remarquables dans les lettres, les sciences et les arts, chez tous les peuples, à toutes les époques, A. Boyer (Paris), (lire en ligne sur Gallica), p. 213.
  7. Cortèse-Danrémont, Nouvelle biographie générale : depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Firmin-Didot frères (Paris), 1854-1866 (lire en ligne sur Gallica), p. 449-450.
  8. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains : contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, L. Hachette (Paris), (lire en ligne sur Gallica), p. 488.
  9. Gérard 2013, p. 563.
  10. a b et c Hussenet 2007, p. 73-74.

Bibliographie

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Liens externes

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