Lanrelas
Lanrelas [lɑ̃ʁəla] Écouter est une commune française située dans le département des Côtes-d'Armor, en région Bretagne. Ses habitants sont les Lanrelasiens et les Lanrelasiennes.
Lanrelas | |||||
Église Saint-Jean-Baptiste de Lanrelas. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bretagne | ||||
Département | Côtes-d'Armor | ||||
Arrondissement | Saint-Brieuc | ||||
Intercommunalité | Lamballe Terre et Mer | ||||
Code postal | 22250 | ||||
Code commune | 22114 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Lanrelasien, Lanrelasienne | ||||
Population municipale |
856 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 29 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 15′ 09″ nord, 2° 17′ 32″ ouest | ||||
Altitude | 110 m Min. 80 m Max. 145 m |
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Superficie | 29,4 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Broons | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Côtes-d'Armor
Géolocalisation sur la carte : Bretagne (région administrative)
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Géographie
modifierSituation
modifierLanrelas est équidistant de Rennes et de Saint-Brieuc (56 km via la RN 12 en 2×2 voies). Les limites sud et ouest de la commune permettent également un accès rapide à la RN 164, axe routier central de la Bretagne.
Cadre géologique
modifierLe Pays de Lanrelas est situé dans le domaine centre armoricain, unité géologique du Massif armoricain qui correspond à un vaste synclinorium s'allongeant sensiblement en direction W-E, depuis la presqu'île de Crozon jusqu'au bassin de Laval. Ce bassin sédimentaire est principalement constitué de schistes briovériens (sédiments issus de l'érosion du segment occidental de la chaîne cadomienne et qui se sont accumulés sur plus de 15 000 m d'épaisseur)[1]. L'histoire géologique de la région est marquée par la phase orogénique bretonne du cycle varisque, au début du Carbonifère inférieur, ou Tournaisien, il y a environ 360 Ma. La collision continentale au cours de l'orogenèse varisque proprement dite se traduit dans le Massif armoricain par un métamorphisme général de basse-moyenne pression, formant les schistes et micaschistes, par des phases de cisaillement et par une anatexie générant migmatites et granitoïdes. Elle se traduit ainsi dans la région par la mise en place de nombreux massifs intrusifs à travers les schistes cristallins, concomitamment aux cisaillements et à ce métamorphisme : massif granitique de Plœuc-Moncontour, massif monzogranitique de Plémet-Gomené, complexe plutonique de Plouguenast (magmatisme calédonien à l'origine des intrusions de diorite quartzique et de leucogranite plus ou moins orthogneissifiés, datés respectivement à 485 ± 10 Ma et 450 ± 10 Ma) et des Landes du Mené (massifs de Saint-Jacut-du-Mené et Lanrelas, constitués de diorite quartzique). Leur mise en place est contrôlée par le Cisaillement Nord-Armoricain[Note 1] de direction WNW-SSE dans cette région[2].
La diorite quartzique « généralement grisâtre, à grain grossier à moyen, porphyroïde, est riche en biotite et en feldspaths. L'analyse pétrographique montre que les feldspaths sont essentiellement représentés par des plagioclases (An 30-35) souvent en gros individus subautomorphes entre lesquels s'observent parfois des plagioclases zonés plus globuleux (Sud de la Ville Hellen et Nord de Brandesec, au Sud-Est de Langourla). Ces plagioclases peuvent présenter des macles complexes : le zonage y est particulièrement bien marqué. Les biotites sont nombreuses, chloritisées, quelquefois en cristaux assez petits entourant les plagioclases. Le quartz interstitiel est présent en quantités assez variables suivant les affleurements, parfois en plages importantes, millimétriques ou en amas microcristallins[3] ».
Hydrographie
modifierLe territoire communal est traversé d'ouest en est par la Rance, fleuve côtier qui prend sa source à une vingtaine de kilomètres en amont. Une autre petite rivière, la Rosette, serpente sur quelques kilomètres de la partie nord du territoire communal.
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique altéré, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[4]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Bretagne orientale et méridionale, Pays nantais, Vendée, caractérisée par une faible pluviométrie en été et une bonne insolation[5]. Parallèlement l'observatoire de l'environnement en Bretagne publie en 2020 un zonage climatique de la région Bretagne, s'appuyant sur des données de Météo-France de 2009. La commune est, selon ce zonage, dans la zone « Intérieur Est », avec des hivers frais, des étés chauds et des pluies modérées)[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 764 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Merdrignac à 11 km à vol d'oiseau[7], est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 905,0 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Voies de communication et transports
modifier- D 52 : vers Broons au nord, vers Trémorel au sud.
- D 46 : vers Éréac au nord-ouest, vers Plumaugat à l'est.
- D 61 : vers Saint-Launeuc à l'ouest.
- Ligne SNCF Paris-Brest : arrêts omnibus à Broons et Caulnes.
- Aéroports : Rennes-Saint-Jacques et Nantes-Atlantique.
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Lanrelaz en 1239[11], Ecclesia de Lanrelas en 1330[12], Lanrelas en 1405, Parrochia d'Anrelas en 1451[11], Lanrelas en 1453[13], Lanrelay au XVe siècle[12], Laurelais en 1630[13].
L'origine du toponyme Lanrelas reste obscure. La première partie vient probablement du breton lan signifiant "ermitage".
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Lanrelas est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14]. Elle est située hors unité urbaine[15] et hors attraction des villes[16],[17].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (90 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60,6 %), zones agricoles hétérogènes (17,1 %), prairies (11,9 %), forêts (8,6 %), zones urbanisées (1,8 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
modifierMoyen-Âge
modifierDu Moyen-Âge jusqu'à la fin de l'année 1789, la paroisse était une entité à la fois religieuse et administrative. Lanrelas était une paroisse du diocèse de Saint-Malo.
La Révolution française
modifierLanrelas devient officiellement une commune par la loi du votée par l'Assemblée Constituante. La première municipalité est élue au tout début de .
Quelques événements relatifs à cette période :
- Le , Gabriel Mauny, vicaire constitutionnel, est tué par les Chouans au lieu-dit Le Rohan[19].
- Le , des Chouans brûlent les archives de la municipalité[19].
- Le , Jean-Guillaume Bellouard[Note 2], recteur de Lanrelas, prêtre réfractaire, après avoir été un temps emprisonné, fut assassiné par des soldats républicains membres de colonnes mobiles[20] près du lieu-dit Les Ponts[19].
- Le puis le , des Chouans menés par un certain Du Jardin font irruption dans la commune[19].
- En mars 1812, le chœur et la sacristie de l'église ont été détruits par un incendie.
- En 1830, la sacristie brûle de nouveau[19].
Pierre Robinault de Saint-Régeant, officier chouan, lieutenant de Georges Cadoudal, est né à Lanrelas le au lieu-dit actuel Saint-Régent[21]. Il est l'un des auteurs, avec Joseph Picot de Limoëlan, de l'attentat de la rue Saint-Nicaise. Capturé, il sera guillotiné à Paris le [19].
Le XXe siècle
modifierLa Première Guerre mondiale
modifierLe monument aux morts de Lanrelas porte les noms de 112 soldats morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[22].
Un soldat originaire de Lanrelas, Marie-Ange Oger[23], soldat au 48e régiment d'infanterie, fut fusillé pour l'exemple le à Berneville (Pas-de-Calais)[24].
La Seconde Guerre mondiale
modifierLe monument aux morts de Lanrelas porte les noms de 5 personnes mortes pour la France pendant la Seconde Guerre mondiale :
- Ernest Robert, décédé lors du bombardement de Rennes le [25].
- Le , en représailles d'une absence de fourniture de 30 bicyclettes à une compagnie de Chasseurs Parachutistes allemands[26], une rafle est effectuée dans les abords du bourg ; les hommes sont conduits à l'école du Bourg-Neuf. L'un d'eux, Marcel Lemoine[27], tente de s'enfuir. Il est mortellement blessé d'une balle tirée dans le dos[28].
- Henri Chevalier, né le à Broons (Côtes-du-Nord), travailleur requis du STO en Allemagne, arrêté par la Gestapo pour attitude anti-allemande le , interné successivement dans les camps de concentration de Sachsenhausen puis Neuengamme, mort d'épuisement alors qu'il était affecté au kommando de Meppen Versen le [25].
- Marcel Brisorgueil, né le à Lanrelas, travailleur requis du STO en Allemagne, fut arrêté le par la Gestapo pour avoir écouté la radio anglaise. Interné au camp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen, il décéda le à Bergen-Belsen[25].
- Albert Villory, décédé en captivité.
L'après-Seconde-Guerre-mondiale
modifierDeux soldats originaires de Lanrelas sont décédés pendant la guerre d'Algérie :
- René Lejart, né le à Lanrelas, chasseur au 28e bataillon de chasseurs alpins, décédé le à Jijel (Algérie)[25].
- Michel Lermine, né le à Lanrelas, mort pour la France le à Tébessa (Algérie)[25].
Héraldique
modifierBlasonnement :
D'azur aux dix billettes d'argent vidées du champ, ordonnées 4, 3, 2 et 1.
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Politique et administration
modifierAppartenant à la Communauté de communes du Pays de Du Guesclin jusqu'au , Lanrelas est rattaché depuis le à la Communauté d'agglomération Lamballe Terre et Mer.
Démographie
modifierLieux et monuments
modifierLe site des Aulnais
modifierSitué sur la D 46 en direction de Plumaugat, au niveau de la piscine.
- Le sentier botanique : un circuit balisé permet d'observer plus d'une centaine d'espèces botaniques.
- Les chaos de la Rance : ces gros blocs de diorite[33] sont accumulés, depuis près de 500 millions d'années, dans le lit de la Rance. D'autres blocs de même nature restent accrochés sur les flancs de la vallée, ce qui a alimenté la légende de la Roche au Géant.
- La Roche au Géant : un imposant monolithe repose sur deux blocs dioritiques. L'érosion naturelle a façonné la pierre de cavités dont la légende évoquait des vestiges druidiques ayant donné lieu à des rites sacrificiels.
- Le menhir de la Glinaie.
L'église Saint-Jean-Baptiste
modifier- Elle a été construite de 1589 à 1606 puis restaurée en 1680[34].
- Par suite de délabrement, le clocher a dû être reconstruit en 1846[34].
- Une restauration complète du clocher a été effectuée à l'automne 2020.
Le calvaire
modifier- Situé à l'angle sud-ouest de l'église, ce monument sculpté date du XVIe siècle.
Notes et références
modifierNotes
modifier- Décrochement dextre qui peut être estimé à 3-4 km et qui s'étend depuis l'île de Molène, passe par le mont Bel-Air (point culminant des Côtes-d'Armor) et s'amortit dans le bassin de Laval. Ce linéament médio-armoricain se manifeste dans la région par une déformation qui affecte les granites essentiellement par cataclase se traduisant par une foliation redressée et allant jusqu'à la formation de mylonites.
- Jean-Guillaume Belouart, né le à Paimpont
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- Yann Bouëssel Du Bourg, La Bretagne, Éditions d'Organisation, , p. 23.
- Bruno Cabanis, Découverte géologique de la Bretagne, Cid éditions, , p. 30-32.
- Serge Régnault et al., Notice explicative de la feuille broons a 1/50 000, éditions BRGM,1983, p. 18
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Les zones climatiques en Bretagne. », sur bretagne-environnement.fr, (consulté le ).
- « Orthodromie entre Lanrelas et Merdrignac », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Merdrignac » (commune de Merdrignac) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Merdrignac » (commune de Merdrignac) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- infobretagne.com, « Étymologie et Histoire de Lanrelas ».
- Pouillé de Tours
- Office Public de la Langue Bretonne, « Kerofis ».
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Préfecture des Côtes-du-Nord, Eléments d'histoire et d'archéologie, communes de l'arrondissement de Dinan, Saint-Brieuc, .
- « Jean-Guillaume Belouart, prêtre mis à mort en 1796 par les colonnes mobiles dans le territoire du diocèse actuel de Saint-Brieuc. », sur infobretagne.com (consulté le ).
- http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr/EC/ecx/consult.aspx?image=051734348004675
- Memorialgenweb.org - Lanrelas : monument aux morts
- Marie-Ange Oger, né en 1891 à Lanrelas
- Anne Lessard, « 14-18. 51 fusillés bretons et toujours pas de réhabilitation », sur Le Telegramme, (consulté le ).
- Mairie de Lanrelas - État-civil
- tual, « Fallschirmjäger Regiment 13 », sur actifs.com, (consulté le ).
- Marcel Lemoine, né en 1919
- https://www.ouest-france.fr/bretagne/lanrelas-22250/il-y-70-ans-un-jeune-homme-de-25-ans-etait-abattu-2555953
- [1]
- [2]
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- https://sgmb.univ-rennes1.fr/images/excursions/rance.pdf
- Archives départementales 22
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- En pays rural, photographies de Alain Robert, textes de Elie Geffray, (ISBN 2-950-2844-0-X).
- Éléments d'histoire et d'archéologie, Communes de l'arrondissement de Dinan, Préfecture des Côtes-du-Nord, 1975.
- Jean Lorédan, La machine infernale de la rue Nicaise (3 nivôse, an IX), Paris, Librairie Académique Perrin, 1924.