Ligne de Castelnaudary à Rodez
La ligne de Castelnaudary à Rodez est une ligne ferroviaire française, qui relie la gare de Castelnaudary dans le département de l'Aude à celle de Rodez dans celui de l'Aveyron, en passant par Castres et Albi.
Ligne de Castelnaudary à Rodez | ||
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Pays | France | |
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Historique | ||
Fermeture | 1985 – 1993 (fermeture partielle) | |
Concessionnaires | Compagnie minière de Carmaux (1854 – 1865) Midi (1857 – 1937) SNCF (1938 – 1997) Réseau ferré de France (1997 – 2014) SNCF (à partir de 2015) |
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Caractéristiques techniques | ||
Numéro officiel | 736 000 | |
Longueur | 184,299 km | |
Écartement | standard (1,435 m) | |
Électrification | Non électrifiée | |
Pente maximale | 20 ‰ | |
Nombre de voies | Voie unique |
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Signalisation | Block manuel sur les parties exploitées (voir schéma de la ligne) | |
Trafic | ||
Propriétaire | SNCF | |
Exploitant(s) | SNCF | |
Trafic | Intercités de nuit, TER | |
Schéma de la ligne | ||
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Elle constitue la ligne 736 000[1] du réseau ferré national.
Histoire
modifierChronologie
modifier- 1er mai 1858, ouverture d'Albi à Carmaux, par la Compagnie minière de Carmaux,
- 16 avril 1865, ouverture de Castelnaudary à Castres, par la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne (Midi)
Albi à Carmaux
modifierLa ligne d'Albi à Carmaux est concédée aux « Sieurs de Solages père et fils et compagnie, propriétaires de la mine de houille de Carmaux » par décret impérial du [2]. L'objectif est de stimuler la production qui est limitée du fait du coût important du transport. Concédée pour 99 ans, sans aides ni garantie de l'État, la ligne doit être exploitée dans les trois ans[3].
Les travaux débutent rapidement, la voie longue de 15 kilomètres trouve son origine sur le site de la concession des houillères, passe entre les collines, traverse le souterrain de « Bois l'Hôpital » et rejoint le Tarn, sur sa rive droite, à proximité du faubourg de la Madeleine à Albi. L'installation comprend un débarcadère sur la rivière, les wagons étant descendus au niveau des bateaux par des plans inclinés similaires au système employé aux mines de Newcastle. Les premières circulations, de voyageurs puis de marchandises, ont lieu en , l'inauguration est faite en décembre, en présence notamment des autorités de la compagnie et du préfet du département, et l'ouverture officielle de l'exploitation débute le [3].
La convention signée entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne le , outre la concession à titre éventuel de la section de Castres à Albi, prévoit la faculté pour la compagnie de racheter la section de Carmaux à Albi pour un montant fixé par arbitrage. Cette convention est approuvée par décret impérial le [4]. La sentence arbitrale est rendue le . Elle fixe le montant du rachat de la ligne à 3 494 057 francs et 57 centimes. Un décret impérial entérine la sentence le [5].
Castelnaudary-Castres
modifierLe , un chemin de fer de Bordeaux à Cette[6] est concédé par une loi à la Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à Cette représentée par Messieurs François-Xavier de Ezpeleta, Joseph Ricard, John-David Barry, Nicolas-Marie-Hippolyte Drouillard, Antoine Luzarche, Antoine-Adolphe-Charles-Ferdinand Royer, Jean-Auguste baron de Saguet[7]. Cette même loi autorise le ministre des Travaux publics à concéder un « embranchement dirigé de Castres sur la ligne de Toulouse à Cette, et passant par ou près Revel ». La concession de cet embranchement est accordée à la Compagnie du chemin de fer de Bordeaux à Cette par une convention signée le . Cette convention est approuvée par ordonnance royale le lendemain, 1er juillet[8]. Toutefois, en 1847, cette compagnie dut renoncer à la concession[9].
Un embranchement de Castres à la ligne de Bordeaux à Cette est concédé à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée le entre le ministre des Travaux Publics et la compagnie. Cette convention est approuvée par un décret impérial à la même date[10]. La concession devient définitive lors de la déclaration d'utilité publique par décret impérial le [11]. Intégrée dans le « nouveau réseau » elle bénéficie des garanties d'amortissement et d'intérêt de la part de l'État. Cette décision est prise du fait de l'importance de relier un grand centre industriel au réseau grandes lignes et au fait que le tracé permet les relations de zones d'élevages, de cultures et des massifs forestiers et des rivières permettant des apports en combustibles et en eau nécessaires aux manufactures[12]. Le ministère de la guerre soutient cette réalisation car il considère que cette ligne a une importance stratégique du fait qu'elle dessert l'arsenal de Castres spécialisé dans l'artillerie[13].
Un premier projet de tracé est modifié par des études, effectuées en 1861, qui préconisent de situer l'embranchement à Castelnaudary plutôt qu'à Avignonet. Cette dernière étude propose un tracé présentant moins de difficultés de construction ce qui permet une dépense moindre. Ce projet est partiellement approuvé en , il reste en étude l'emplacement exact de l'embranchement et les trois kilomètres de tracé qui le précèdent, l'accord sur ce point intervenant au début de l'année 1863[12]. La voie unique est longue de 55 kilomètres[13].
Les chantiers ouvrent en 1863 sur un tracé qui ne présente pas de difficultés significatives. L'ouvrage d'art le plus important est le tunnel sous le canal du Midi à la sortie de la gare de Castelnaudary. Long de 100 mètres, il est réalisé en 49 jours durant la période de « chômage »[14] du canal en août et septembre[13]. Il faut également construire de nombreux petits ouvrages d'art : tunnel, ponts et ponceaux, et édifier 59 maisons de garde-barrière ainsi que les bâtiments nécessaires aux huit haltes ou stations[12]. Néanmoins pour l'ouverture les bâtiments sont des constructions provisoires. La ligne est réceptionnée le par l'inspecteur des Ponts et Chaussées Job, accompagné des ingénieurs en chef Don de Cepian et Duvignaud, en présence de nombreux invités, notamment des ingénieurs et des administrateurs de la Compagnie du Midi ainsi que des cadres et ouvriers ayant participé au chantier. Le procès-verbal favorable permet d'ouvrir l'exploitation de la ligne aux voyageurs et aux marchandises[15].
Après l'ouverture, les travaux se sont poursuivis sans amener de gènes aux circulations voyageurs et marchandises. Quotidiennement trois omnibus font le trajet, aller et retour[16], ils mettent deux heures pour relier la gare de Castres à celle de Castelnaudary, en correspondance avec des trains circulant sur le réseau grande ligne de la Compagnie du Midi, en desservant les stations de Soupex, Saint-Félix, Revel, Lempaut et Soual, ainsi que les haltes de Blan et La Crémade[12].
Castres-Albi
modifierLa section de Castres à Albi est concédée à titre éventuel à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par une convention signée entre le ministre des travaux publics et la compagnie le . Cette même convention prévoit la faculté pour la compagnie de racheter la section de Carmaux à Albi pour un montant fixé par arbitrage. Cette convention est approuvée par décret impérial le [4]. Cette section est déclarée d'utilité publique par décret impérial le , rendant ainsi la concession définitive[17].
Carmaux-Rodez
modifierLa section de Carmaux à Rodez est déclarée d'utilité publique par une loi du [18]. Elle est concédée à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne par la loi du [19]. Cette section compte de Carmaux à Rodez les tunnels des Malphètes et de la Mouline et pas moins de cinq viaducs : viaduc du Lédas, du Viaur, de la Mouline, de la Gascarie et de l'Auterne.
Caractéristiques
modifierTracé
modifierOuvrages d'art
modifierDéclassement
modifier- La section de Revel à La Crémade, du PK 338,500 au PK 356,235 est déclassée le [20].
- Le tronçon à Revel - Sorèze, du PK 337,730 au PK 338,500 est déclassé le [21].
- Le tronçon de Labastide-Dénat du PK 408,000 au PK 408,300 est déclassé le [20] .
- La section de Castres à Laboutarie, du PK 366,560 au PK 394,000 est déclassée le [22].
Exploitation
modifierLe tronçon entre Albi et Rodez est encore utilisé pour le trafic voyageurs (trains TER Occitanie et Intercités de nuit). Le trafic marchandises a disparu dans les années 2000 en s'éteignant sur le tronçon de Castelnaudary à Revel-Sorèze, qui fut utilisé pour le trafic fret seulement, jusqu'en .
Voie verte
modifierLe tronçon d'Albi à Castres (41 km) est une voie verte : le « chemin des droits de l'homme »[23]. Cependant, la voie verte s'arrête provisoirement à Puygouzon et ne permet pas encore de se rendre dans le centre-ville d'Albi[24].
Notes et références
modifier- Journal officiel de la République française du 17 septembre 1985 page 10654
- « N° 1352 - Décret impérial portant concession d'un chemin de fer de Carmaux à Albi : 4 mars 1854 », Bulletin des lois de l'Empire français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 3, no 162, , p. 1023 - 1042 (lire en ligne).
- Palau 2001, p. 20.
- « N° 11553 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er mai 1863, entre le ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics et Compagnie du chemin de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne : 11 juin 1863 », Bulletin des lois de l'Empire français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 22, no 1141, , p. 153 - 158 (lire en ligne).
- « N° 13928 - Décret impérial qui incorpore définitivement au nouveau réseau de la Compagnie du chemin de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne, les chemins de fer de Graissessac à Béziers et de Carmaux à Albi : 23 décembre 1865 », Bulletin des lois de l'Empire français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 27, no 1361, , p. 1 - 3.
- Orthographe du nom de la ville de Sète utilisée à l'époque de la concession.
- « N° 12811 - Loi relative au chemin de fer de Bordeaux à Cette : 21 juin 1846 », Bulletin des lois du royaume de France, Paris, Imprimerie royale, iX, vol. 33, no 1307, , p. 5 - 23 (lire en ligne).
- « N° 12812 - Ordonnance du Roi qui approuve une convention passée, le 30 juin 1846, pour la concession d'un embranchement dirigé de Castres sur le chemin de fer de Bordeaux à Cette : 1er juillet 1846 », Bulletin des lois du royaume de France, Paris, Imprimerie royale, iX, vol. 33, no 1307, , p. 23 - 27 (lire en ligne).
- Adolphe Joanne, « Les chemins de fer du Midi et le canal latéral à la Garonne », dans Atlas historique et statistique des chemins de fer français, Paris, Hachette, , 96 p. (lire en ligne), p. 77.
- « N° 4994 - Décret impérial qui approuve la convention passée, le 1er août 1857, pour la concession de chemins de fer à la Compagnie des chemins de fer du Midi et du Canal latéral à la Garonne : 1er août 1857 », Bulletin des lois de l'Empire français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 8, no 544, , p. 781 - 810.
- « N° 9293 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer d'embranchement de Castres à la ligne de Bordeaux à Cette : 20 juin 1861 », Bulletin des lois de l'Empire français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 18, no 951, , p. 215 - 216.
- Palau, 2004 : Castelnaudary-Castres, 16 avril 1865, p. 48
- Batigne, 1985, p. 27.
- Période d'entretien, avec arrêt de la navigation et vidange si nécessaire de certains tronçons entre deux écluses.
- Batigne, 1985, p. 28
- Conseil général du département du Tarn, Rapports et délibérations, (lire en ligne), « Rapport du contrôle : Chemin de fer de Castres à Castelnaudary », p. 39-40.
- « N° 12137 - Décret impérial qui déclare d'utilité publique l'établissement de deux chemins de fer, 1° de Castres à Albi ; 2° de Castres à Mazamet, et rend définitive la concession desdits chemins, accordée à titre éventuel à la compagnie du Midi : 9 mars 1864 », Bulletin des lois de l'Empire français, Paris, Imprimerie impériale, xI, vol. 23, no 1190, , p. 409 - 410 (lire en ligne).
- « N° 8729 - Loi qui déclare d'utilité publique l'établissement d'un chemin de fer de Carmaux à Rodez : 27 décembre 1879 », Bulletin des lois de la République française, Paris, Imprimerie nationale, xII, vol. 19, no 490, , p. 1040 - 1041 (lire en ligne).
- « N° 14215 - Loi qui approuve la convention passée, le 9 juin 1883, entre le ministre des Travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Midi : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République française, Paris, Imprimerie nationale, xII, vol. 28, no 834, , p. 340 - 345 (lire en ligne).
- « Retranchements et déclassements de lignes ou sections de l'ignes d'intér^t général des chemins de fer français », sur lignes-oubliees.com (consulté le ), p. 13/16.
- « Retranchements et déclassements de lignes ou sections de l'ignes d'intér^t général des chemins de fer français », sur lignes-oubliees.com (consulté le ), p. 6/16.
- « Retranchements et déclassements de lignes ou sections de l'ignes d'intér^t général des chemins de fer français », sur lignes-oubliees.com (consulté le ), p. 8/16.
- « Voie Verte "Le Chemin des Droits de L'Homme" Albi - Castres », sur albi-tourisme.fr, (consulté le ).
- « Albi : l’ancienne voie ferrée devrait être transformée en voie verte », sur ladepeche.fr (consulté le ).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Jacques Batigne (préf. Alex Raymond, postface Pierre Martin), Cent vingt ans de chemins de fer revélois : 1865 - 1985 (Plaquette), Revel, Syndicat d'initiative de Revel - Saint-Ferréol, , 43 p. (lire en ligne).
- François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 2 (1858 - 1863), Paris, Palau, , 223 p. (ISBN 2-9509421-2-1), chap. 3.9 (« Carmaux-Albi : 1er mai 1858 »), p. 20-21.
- François Palau et Maguy Palau, Le rail en France : Le Second Empire, t. 3 (1864 - 1870), Paris, Palau, , 239 p. (ISBN 2-9509421-3-X), p. 48 et 189.
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- Les cahiers de Minerve - Photos du tronçon Castelnaudary - Castres
- BNF Gallica - Album photographique de la construction de l'infrastructure du tronçon Viaur-Rodez