Millery (Meurthe-et-Moselle)
Millery est une commune française située dans le département de Meurthe-et-Moselle, en région Grand Est.
Millery | |||||
Église Saint-Martin. | |||||
Héraldique |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Grand Est | ||||
Département | Meurthe-et-Moselle | ||||
Arrondissement | Nancy | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Bassin de Pompey | ||||
Maire Mandat |
Bernard Balland 2020-2026 |
||||
Code postal | 54670 | ||||
Code commune | 54369 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Millerots[1] | ||||
Population municipale |
604 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 81 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 49′ 04″ nord, 6° 07′ 52″ est | ||||
Altitude | Min. 183 m Max. 392 m |
||||
Superficie | 7,48 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Nancy (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
Départementales | Canton d'Entre Seille et Meurthe | ||||
Législatives | Sixième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Meurthe-et-Moselle
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
| |||||
Liens | |||||
Site web | millery.com | ||||
modifier |
Géographie
modifierLa commune est située en bordure de la Moselle, sur la rive droite de celle-ci, à environ 13 km au sud de Pont-à-Mousson.
Hydrographie
modifierLa commune est dans le bassin versant du Rhin, au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Moselle, la Moselle canalisée, le ruisseau de la Large et le ruisseau de Vaux[2],[Carte 1].
La Moselle, d'une longueur totale de 560 kilomètres dont 314 kilomètres en France, prend sa source dans le massif des Vosges au col de Bussang et se jette dans le Rhin à Coblence en Allemagne[3]. Les caractéristiques hydrologiques de la Moselle sont données par la station hydrologique située sur la commune de Custines. Le débit moyen mensuel est de 109 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 1 740 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 2 000 m3/s, atteint le même jour[4].
La Moselle canalisée est un canal, chenal non navigable de 135 km qui relie la commune de Dieulouard à celle de Kœnigsmacker où il se jette dans la Moselle[5].
Climat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[6]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Lorraine, plateau de Langres, Morvan, caractérisée par un hiver rude (1,5 °C), des vents modérés et des brouillards fréquents en automne et hiver[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,8 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 830 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 9,3 jours en juillet[6]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Nancy-Essey », sur la commune de Tomblaine à 16 km à vol d'oiseau[8], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 746,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −24,8 °C, atteinte le [Note 3],[9],[10].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[11]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[12].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Millery est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[13]. Elle est située hors unité urbaine[14]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Nancy, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[14]. Cette aire, qui regroupe 353 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (53,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (57,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (34,3 %), forêts (28,2 %), prairies (16,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (11,9 %), zones urbanisées (4,3 %), eaux continentales[Note 5] (2,4 %), zones agricoles hétérogènes (2,2 %)[17]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
modifierAnciennes mentions : Miliriacus (745), Melaridum (Xe siècle), Millerei (1238), Millerey (1403), Mellerey (1424)[18].
D'après la mention de 745, il s'agit du nom de personne Mileharius, suivi du suffixe -iacum[19].
Histoire
modifierAntiquité
modifierLe nom de Millery pourrait provenir d’une borne militaire positionnée en bas du village. Il est situé le long d’une ancienne voie romaine secondaire reliant Metz et Trèves dans le pays des Médiomatrices ayant pour capitale Metz. Son port sur la Moselle permettait de transporter les marchandises ainsi que le produit des cultures et un gué pavé encore existant, rejoignait la rive gauche de la Moselle[20].
A la chute de l’Empire romain et lors des invasions qui ont suivi, le village fut pratiquement abandonné et la Villa romaine tomba en ruines.
Moyen-Âge
modifierLe village de Millery proprement dit remonte à une époque incertaine : on sait qu'il en est déjà fait mention dans la fondation de l'abbaye de Gorze par Chrodegang, évêque de Metz, en 745 (donamus decimam de Miliriaco). On le retrouve dans un diplôme par lequel, en 936, l'empereur Othon Ier confirme les biens et les privilèges de la même abbaye[21].
Il appartient ensuite au Comte de Bar qui en fait don à l’Ordre des Templiers au XIIe siècle, d’où le nom de "Millery aux Templiers". Ceux-ci reconstruisent l’ancienne Villa et défrichent les terres, apportant ainsi un nouveau développement et attirant de nombreux habitants. Les Templiers possédaient leur propre chapelle et une habitation dans le haut du village au lieu-dit ” Saint Priest “.
A la chute de l’Ordre des Templiers, leurs biens confisqués reviennent au chapitre de la cathédrale de Metz qui continua l’exploitation des terres. Ils deviennent seigneurs de Millery et avaient le pouvoir de haute justice. Pendant cette période, le village de Millery connait un essor important et le commerce florissant avec la ville de Metz permet l’implantation de la vigne sur ses coteaux. Du fait de l’obligation d’utiliser certains plants de qualité, Millery produit des vins fort appréciés jusqu’à la Première Guerre Mondiale.
Renaissance
modifierLa première moitié du XVIIe siècle voit la destruction de Millery pendant la guerre de Trente ans. Les troupes françaises qui traversent la Lorraine sont composées de mercenaires de toutes nationalités pillant, incendiant, assassinant et laissant derrière eux des ruines. A ces maux s’ajoutent les épidémies ; les quelques survivants parmi les habitants se réfugient dans la forêt environnante pour échapper à ces exactions et tenter de survivre.
Le traité de Ryswick en 1697 voit le retour dans son Duché de Lorraine du Duc Léopold 1er. Millery rejoint le duché de Lorraine et dépend du bailliage de Nancy. Ces événements permettent à Millery de retrouver une certaine prospérité. Le Duc incite, par des dons de terres, les ordres religieux à s’implanter dans les villages pour les reconstruire.
Au moment de la Révolution française, les biens des religieux sont saisis et vendus en tant que biens nationaux. A la suite de la Révolution française, il intègre le canton de Belleau dans le district de Pont-à-Mousson, qui sont des divisions administratives de la Meurthe[22].
Le 11 septembre 1870, lors de son évasion, le général Ducrot passe par le village[23].
XXe siècle
modifierMillery n'est que très peu touché par les bombardements pendant la Première Guerre Mondiale mais accueille plusieurs milliers de soldats en cantonnement ou en convalescence, dans l’ambulance installée à l’entrée nord du village. 31 jeunes de Millery perdirent la vie au cours de ce conflit ainsi que 5 civils.
Avec la Deuxième Guerre Mondiale, Millery connait l’occupation allemande ; un bombardier américain s'écrase sur le territoire de la commune, avant que le village ne soit libéré le 16 septembre 1944.
Politique et administration
modifierPopulation et société
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[27].
En 2021, la commune comptait 604 habitants[Note 6], en évolution de −4,13 % par rapport à 2015 (Meurthe-et-Moselle : −0,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifier- Église Saint-Martin, tour remaniée construite par les hospitaliers de Libdeau[30], chœur XVIIe siècle (restauré en 2016[31]), nef construite en 1898.
Personnalités liées à la commune
modifier- Charles Courrier, (1902 - 1977), homme politique né à Millery, député de l'Aube.
Héraldique
modifierBlason | D'argent à la croix pattée de gueules cantonnée de quatre grappes de raisin de pourpre feuillées de sinople. |
|
---|---|---|
Détails | La croix pattée rappelle qu'il y avait à Millery une maison du Temple ; la commune s'appelait d'ailleurs Millery-aux-Templiers. Les raisins évoquent l'existence de vignes abondantes au XIXe siècle[32]. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
modifierBibliographie
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Ressources relatives à la géographie :
- Site de la commune
- « Millery », Monographies communales de Meurthe-et-Moselle réalisées pour l'exposition universelle de 1889 et conservées par les Bibliothèques de Nancy, sur galeries.limedia.fr
Notes et références
modifierNotes
modifier- Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 02:05 TU à partir des 614 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/02/1973 au 01/04/2024.
- Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
- Les records sont établis sur la période du au .
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- « Réseau hydrographique de Millery » sur Géoportail (consulté le 4 juin 2024).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Enquête sur le nom des habitants. Bassin mussipontain : dis-moi où tu habites, je te dirai qui tu es ! », L'Est républicain, (lire en ligne, consulté le ).
- « Fiche communale de Millery », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines Rhin-Meuse (consulté le ).
- Sandre, « la Moselle »
- « Station hydrométrique La Moselle à Custines », sur l'Hydroportail, Ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, (consulté le ).
- Sandre, « la Moselle canalisée »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Millery et Tomblaine », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Nancy-Essey », sur la commune de Tomblaine - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Nancy-Essey », sur la commune de Tomblaine - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Millery ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Nancy », sur le site de l'Insee (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, Imprimerie impériale, 1862
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, volume 2, Librairie Droz, 1991
- « Histoire – Mairie de Millery » (consulté le ).
- Henri Lepage, Les communes de la Meurthe, volume 2, 1853 p. 40-42
- Henri Lepage, Le département de la Meurthe : statistique historique et administrative, deuxième partie, 1843
- L'évasion du général Ducrot et de ses officiers après leur capture à Sedan.
- « Résultats des élections municipales 2020 », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Henri Lepage, Le département de la Meurthe, statistique historique et administrative, volume 2, Nancy, 1845, page 365
- Emmanuel VACCARO, « Millery : le chœur de l’église en cours de rénovation », sur estrepublicain.fr, L'Est Républicain, (consulté le ).
- « Millery - Son blason » (consulté le ).