Rue de Dunkerque
La rue de Dunkerque est une voie des 9e arrondissement et 10e arrondissement de Paris, en France.
9e, 10e arrts Rue de Dunkerque
| ||
| ||
Situation | ||
---|---|---|
Arrondissements | 9e 10e |
|
Quartiers | Saint-Vincent-de-Paul Rochechouart |
|
Début | 43, rue d'Alsace | |
Fin | 12, place d'Anvers 39, boulevard de Rochechouart |
|
Morphologie | ||
Longueur | 1 095 m | |
Largeur | 12 m | |
Historique | ||
Ancien nom | Rue de l'Abattoir Rue Neuve-du-Delta |
|
Géocodification | ||
Ville de Paris | 3019 | |
DGI | 2990 | |
Géolocalisation sur la carte : Paris
| ||
Images sur Wikimedia Commons | ||
modifier |
Situation et accès
modifierLa rue de Dunkerque est une voie publique située dans les 9e arrondissement et 10e arrondissement de Paris. Elle débute au 43, rue d'Alsace et se termine aux 12, place d'Anvers et 39, boulevard de Rochechouart après avoir croisé les rues La Fayette, du Faubourg-Saint-Denis, de Saint-Quentin, la place Napoléon-III, le boulevard de Denain, les rues de Compiègne, de Maubeuge, Saint-Vincent-de-Paul, le boulevard de Magenta, les rues de Rocroy, du Faubourg-Poissonnière, de Rochechouart, l'avenue Trudaine et la rue Gérando.
Origine du nom
modifierCette rue doit son nom à la ville du département du Nord, Dunkerque, desservie par la gare du Nord.
Historique
modifierLa première section de la rue, d'une longueur totale de 552 mètres, est tracée entre les rues du Faubourg-Saint-Denis et du Faubourg Poissonnière. Elle fait partie d'un lotissement créé sur les terrains de l'ancien enclos Saint-Lazare, vendu par le domaine de l'État. Une ordonnance royale du autorise en effet messieurs André et Cottier, des banquiers, à ouvrir, sur leurs terrains, treize rues sous plusieurs conditions.
-
Plan du quartier du Faubourg Poissonnière dans l'ancien 3e arrondissement en 1834. -
Plan du quartier du Faubourg Montmartre dans l'ancien 2e arrondissement en 1834.
- « Charles, etc.
Vu l'ordonnance royale du 27 novembre 1822, qui a autorisé la formation de la rue (rue Lafayette) et de la place Charles-X, nouveau quartier Poissonnière, dans notre bonne ville de Paris ;
Vu le plan de plusieurs autres rues et places qui se rattachent à ce premier percement, et qui doivent compléter le nouveau quartier ;
Vu l'ordonnance royale du 31 mars 1825, qui a autorisé la ville à acquérir des sieurs André et Collier, le terrain nécessaire à la construction de la nouvelle église Saint-Vincent-de-Paul ;
Vu la délibération du Conseil général du département de la Seine, faisant fonctions de Conseil municipal de Paris, du 27 septembre 1825 ;
Vu le certificat du maire du troisième arrondissement constatant que le plan a été publié conformément aux règlements ;
Vu l'avis du préfet du département ;
Vu les lettres-patentes du 10 avril 1783 ;
Notre Conseil d’État entendu, nous avons ordonné et ordonnons ce qui suit :- Article 1er : Les sieurs André et Cottier sont autorisés à ouvrir sur les terrains à eux appartenant, les rues tracées sur le plan ci-annexé, savoir :
- La première, la rue de la Barrière-Poissonnière[2] partant de la rue des Magasins à sa jonction avec la rue des Petits-Hôtels et se dirigeant sur la barrière Poissonnière.
- La deuxième, la rue de la Barrière-Saint-Denis[3], partant du carrefour triangulaire de la rue Charles-X, et s'alignant dans la direction de la barrière Saint-Denis.
- La troisième, la rue de l'Abattoir[4], de la rue du Faubourg-Poissonnière à celle du Faubourg-Saint-Martin, en coupant la rue de la Barrière-Poissonnière, celle du Faubourg-Saint-Denis, et la rue Charles-X ;
- La quatrième, la rue des Petits-Hôtels, de la place Charles-X au point de jonction de la rue des Magasins avec la rue de la Barrière-Poissonnière ;
- La cinquième, la rue des Magasins[5], de la rue de Chabrol à la rue Charles-X ;
- La sixième, la rue du Chevet-de-l'Église[6], de la rue de la Barrière-Poissonnière, parallèlement à l'arrière façade de l'église Saint-Vincent-de-Paul, dont le perron ni les marches ne pourront faire saillie sur l'alignement ainsi tracé.
- La septième, la rue des Jardins-Poissonnière, transversale à la précédente, depuis la rue de l'Abattoir jusqu'à la rue du Gazomètre ;
- La huitième, la rue du Gazomètre[7], de la place Charles-X, vers la rue du Faubourg-Poissonnière ;
- La neuvième, la rue du Delta-Lafayette, du carrefour triangulaire de la rue Charles-X, vers celle du Faubourg-Saint-Denis ;
- Enfin, la dixième, formant le prolongement de la rue de la Butte-Chaumont[8].
- Article 2 : La rue no 5 aura 10 mètres de largeur.
Les rues no 3, no 4, no 6, no 7, no 8, no 9 et no 10 en auront 12 mètres.
La rue no 1 aura 12 mètres de large depuis la rue no 5 jusqu'à la rue Charles-X, et 13 mètres dans le surplus. - Article 3 : Il sera de plus ouvert une rue de 12 mètres de largeur dans l'axe de l'église portée au plan, et qui, partant de la rue du Chevet-de-l'Église, continuera le prolongement de la rue d'Hauteville.
- Article 4 : Il sera réservé autour de l'église, sur le terrain acquis par la ville en vertu de l'ordonnance royale du , un espace libre formant rue de pourtour, et qui débouchera d'un côté sur la rue du Chevet-de-l'Église, de l'autre sur la place Charles-X, au moyen de degrés qui y aboutiront.
Il sera formé, dans les dimensions indiquées au plan, une place rectangulaire au point de jonction des rues de la Barrière-Poissonnière et de l'Abattoir, et du prolongement de la rue Hauteville.
Enfin la place Charles-X sera agrandie de toute la superficie indiquée par une teinte jaune. - Article 5. — L'autorisation de former les rues et places détaillées dans les articles précédents, est accordée à la charge consentie par la Compagnie André et Cottier :
- 1° D'abandonner gratuitement le terrain qu'elles occuperont, sauf en ce qui concerne l'agrandissement de la place Charles-X, pour lequel il sera traité par le préfet, au nom de la ville de Paris, avec la Compagnie ;
- 2° De supporter les frais de premier établissement du pavage et de l'éclairage des dites voies, ainsi que ceux des travaux à faire pour l'écoulement souterrain ou à ciel ouvert des eaux pluviales et ménagères ;
- 3° D'établir de chaque côté, des trottoirs en pierre dure, dont les dimensions seront indiquées par l'Administration ;
- 4° De tenir fermées de portes, de grilles ou de toute autre manière, les portions de rues qui ne pourraient, quant à présent, avoir de débouché, et ce, jusqu'à ce que les propriétaires sur les terrains desquels lesdites rues devraient se continuer, aient librement consenti à livrer passage à ces rues, suivant les dimensions arrêtées par le plan ;
- 5° Enfin, de se conformer aux lois et règlements sur la voirie de Paris.
- Article 6. — Le préfet de la Seine est autorisé à acquérir, au nom de la ville de Paris, soit de gré à gré, soit en procédant suivant les formes prescrites par la loi du , l'islot formé par la rencontre de la rue Charles-X avec les rues de la Chapelle et du Château-Landon. L'emplacement de cet islot sera réuni à la voie publique.
- Article 7. — Notre ministre secrétaire d’État au département de l'intérieur est chargé de l'exécution de la précédente ordonnance.
- Article 1er : Les sieurs André et Cottier sont autorisés à ouvrir sur les terrains à eux appartenant, les rues tracées sur le plan ci-annexé, savoir :
- Donné en notre château des Tuileries, etc.
Signé : CHARLES ».
La voie, dénommée rue des Abattoirs, car elle se dirigeait vers les abattoirs de Montmartre, faisait alors partie du 3e arrondissement de Paris, quartier du Faubourg-Poissonnière[9].
À l'est de la rue du Faubourg-Saint-Denis, la voie nouvelle se prolonge par une impasse ancienne[10], appelée « cul-de-sac Saint-Lazare » ou « impasse des Abattoirs » qui mène au marché à fourrages du faubourg Saint-Martin[11] ».
La deuxième section de la rue est ouverte en 1839 entre la rue de Rochechouart et la rue du Faubourg-Poissonnière. Cette voie portait le nom de « rue Neuve-du-Delta » (à ne pas confondre avec l'actuelle rue du Delta)[12]. Son nom fait référence au fait que la rue est tracée à l'emplacement du jardin du Delta, lieu de villégiature et de divertissement du même type que le jardin Tivoli, fermé en 1824[13],[14]. La voie faisait alors partie du 2e arrondissement de Paris, quartier du Faubourg-Montmartre[12],[15]. Un décret du 6 septembre 1853 prévoit que « la rue en partie ouverte dans le prolongement de la rue de Dunkerque pour communiquer de la rue du Faubourg Poissonnière à la rue Rochechouart, en face de l'avenue Trudaine, est classée au nombre des voies publiques de la ville de Paris »[16].
En 1847, la « rue des Abattoirs » est renommée « rue de Dunkerque » du fait de la proximité de la gare du Nord[17].
En 1854, la « rue Neuve-du-Delta » est réunie à la « rue de Dunkerque »[réf. nécessaire]. La même année, un décret du 18 octobre prévoit la suppression du marché à fourrages et la vente du sol de l'impasse des Abattoirs afin de permettre l'agrandissement de la gare de l'Est[18]. Seule la partie comprise entre la rue du Faubourg-Saint-Denis et la rue d'Alsace subsiste aujourd'hui.
La « rue Neuve-du-Delta » est prolongée jusqu'au boulevard de Rochechouart sur une partie des terrains de l'ancien abattoirs de Montmartre. Un arrêté du 14 avril 1871 prévoit que « les rues Gérando et de Dunkerque prolongée, ouvertes sur les terrains de l'ancien abattoir Montmartre, sont classées au nombre des voies publiques de la ville de Paris »[19].
En 1880, la compagnie d'assurance La Confiance construit un ensemble immobilier entre les rues de Dunkerque et du Faubourg-Poissonnière, occupant les numéros 44 à 50 sur cette première voie. La promotion consiste en quatre immeubles sur la rue de Dunkerque (tous sur rue), six immeubles sur la rue du Faubourg-Poissonnière (trois sur rue, trois sur jardin), et un hôtel entouré d'un jardin et pourvu de communs en fond de parcelle.
Au 45 de la rue de Dunkerque (immeuble traversant donnant également 138, rue du Faubourg-Poissonnière), s'élevait la fabrique de menuiserie Wallart. Il s'agissait d'un immeuble de trois étages en bois sculpté à ajustage à tenons et mortaises (les ateliers se trouvaient rue du Faubourg-Poissonnière, le porche principal pour le passage des camions s'ouvrait rue de Dunkerque), chef-d'œuvre d'architecture en bois, unique à Paris, édifié en 1896, disparu avec la construction au début des années 1970 de l'immeuble de rapport qui s'y trouve aujourd'hui.
En 1900, une gare annexe est construite à l'angle des rues du Faubourg-Saint-Denis et de Dunkerque pour les trains tramways et les trains de la Petite Ceinture[20],[21]. Ce bâtiment est ensuite occupé par un bureau de poste jusqu'à sa fermeture en 2016.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
modifier- no 22 : l'architecte Adolphe Dervaux y a vécu jusqu'à sa mort.
- no 29 : cinéma Ciné Nord. Ouvert en 1930, il s'agit d'abord d'un cinéma de quartier. Dans les années 1980, il devient un cinéma pornographique doté de deux salles (198 et 125 places). Une autre entrée se trouve 126 boulevard de Magenta. Il s'agissait d'un des derniers cinémas de ce genre à Paris (outre le Beverley 14 rue de la Ville-Neuve et l'Atlas 20 boulevard de Clichy). Il ferme en 2013. Une salle de théâtre le remplace après rénovation, le théâtre de la Boussole[22].
- no 43 : cet immeuble fut le siège de la Société parisienne d'édition des frères Offenstadt. C'est désormais le siège de La France insoumise.
- Nos 46, 48 et 50 : immeubles sur la rue de Dunkerque de l'ensemble immobilier construit par la compagnie d'assurance La Confiance en 1880, consistant en six immeubles sur la rue du Faubourg-Poissonnière (trois sur rue, trois sur jardin), quatre immeubles sur la rue de Dunkerque (tous sur rue), et un hôtel entouré d'un jardin et pourvu de communs en fond de parcelle.
- no 91 : Alexis Kalaeff (1902-1978), artiste peintre y vécut.
-
Plan de l'ensemble immobilier des Nos 171, 173 et 175 rue du Faubourg-Poissonnière et Nos 46, 48 et 50 rue de Dunkerque.
Références
modifier- Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Ordonnance du 31 janvier 1827 », p. 87-88.
- La rue de la Barrière-Poissonnière qui deviendra la rue du Nord en 1833 et le boulevard Magenta en 1855.
- La rue de la Barrière-Saint-Denis qui deviendra rue de Denain puis l'avenue de Denain en 1847 et enfin boulevard de Denain en 1859.
- La rue de l'Abattoir qui deviendra la rue de Dunkerque.
- La rue des Magasins qui deviendra la rue de Saint-Quentin.
- La rue du Chevet-de-l'Église deviendra la rue de Belzunce.
- La rue du Gazomètre qui deviendra la rue d'Abbeville.
- La partie entre les actuelles rues Lafayette et du Château-Landon.
- Félix Lazare et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, 1844-1849, p. 1-4 [lire en ligne].
- L'impasse n'apparait pas sur le plan de Roussel, mais apparait sur l'atlas de Verniquet
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), 17e quartier « Faubourg Saint-Denis », F/31/81/27.
- Félix Lazare et Louis Lazare, op. cit., p. 177 [lire en ligne].
- « Séance plénière du 21 octobre 2011 » [PDF], sur rapports de la commission du Vieux Paris (open data) (consulté le )
- Cadastre de Paris par îlot (1810-1836), 8e quartier « Faubourg Montmartre », îlot no 9, échelle 1/230, F/31/76/08.
- Plan parcellaire de la rive droite de Paris (1830-1850), 8e quartier « Faubourg Montmartre », RES/A1513/10.
- Adolphe Alphand (dir.), op. cit., p. 277 [lire en ligne]
- Félix Lazare et Louis Lazare, op. cit., p. 8 [lire en ligne].
- Adolphe Alphand (dir.), op. cit., p. 288 [lire en ligne].
- Adolphe Alphand (dir.), op. cit., p. 395 [lire en ligne]
- « Notice sur le matériel et les objets exposés par la Compagnie du Chemin de fer du Nord », Revue générale des chemins de fer et des tramways, juillet 1900, p. 45 [lire en ligne].
- Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe), plan 37e quartier « Saint-Vincent de Paul », 42e feuille, cote PP/11929/D.
- « Cinéma Atlas à Paris », sur salles-cinema.com, (consulté le ).
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Rue de Dunkerque (mairie de Paris)