Saint-Aubin-d'Écrosville
Saint-Aubin-d'Écrosville est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.
Saint-Aubin-d'Écrosville | |
L'église Saint-Aubin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Eure |
Arrondissement | Bernay |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Neubourg |
Maire Mandat |
Christiane Deparis 2020-2026 |
Code postal | 27110 |
Code commune | 27511 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-aubinois |
Population municipale |
739 hab. (2021 ) |
Densité | 51 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 08′ 36″ nord, 0° 59′ 50″ est |
Altitude | Min. 98 m Max. 156 m |
Superficie | 14,6 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Évreux (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton du Neubourg |
Législatives | Deuxième circonscription |
Localisation | |
modifier |
Géographie
modifierLocalisation
modifierClimat
modifierEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 723 mm, avec 11,8 jours de précipitations en janvier et 8,4 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Louviers à 15 km à vol d'oiseau[5], est de 11,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 719,5 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
modifierTypologie
modifierAu , Saint-Aubin-d'Écrosville est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Évreux, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 108 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
modifierL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (85,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (78,3 %), forêts (10,8 %), zones urbanisées (5,4 %), zones agricoles hétérogènes (3,8 %), prairies (1,7 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous les formes Sanctus Albinus[14] et Sanctus Albinus de Crocvilla[15] au XIIe siècle, Sanctus Albinus de Crovilla vers 1196 (charte de Garin, évêque d’Évreux), Saint Aubin d’Escrouville vers 1199 (bulle d’Innocent III), Sanctus Albinus de Crocvilla Richardis en 1234, Sanctus Albinus la Richart en 1253, Sanctus Albinus de Crovilla Richardi en 1254 (cartulaire du Bec), Sanctus Albinus de Crocvilla la Richart en 1292 (cartulaire du chap. d’Évreux)[15], Saint Albin de Croville en 1331 (cartulaire du Bec), Saint Aubin de Crosville en 1469 (monstre), Saint Aubin d’Arseville, Saint Aubin d’Ausseville, Saint Aubin de Roville en 1523 (Recherche de la noblesse), Saint Aubin d’Écrouville en 1781 (Berey, Carte partic. du dioc. de Rouen), Ecrosville la Montagne en 1789, Ecroville en 1793, Saint-Aubin-de-Crosville en 1801[16], Saint-Aubin-de-Croville en 1839 (L. P.)[17].
Le nom primitif est déterminé par un hagionyme, la paroisse et l'église sont dédiées à saint Aubin.
Ecrosville signifie le domaine de Krókr, nom d'homme scandinave[18].
Histoire
modifierAu cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom d'Écrosville-la-Montagne[19].
Les écorchés du docteur Auzoux
modifierÀ partir de 1828, le village abrite la fabrique d'écorchés anatomiques en papier-maché du Docteur Louis Auzoux, lui même né à Saint-Aubin en 1797[20]. Répondant à une forte demande, ces modèles pédagogiques d'anatomie humaine, de zoologie et de botanique connaissent bientôt une diffusion internationale. En 1835, le docteur Auzoux emploie cinquante personnes. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le personnel atteindra cent ouvriers. Une partie du travail est réalisée à domicile.
Appliquant les principes paternalistes, le docteur Auzoux fait dispenser des cours du soir aux employés et met en place une caisse mutuelle. Il sera par la suite élu maire du village. À sa mort en 1880, l'entreprise est reprise par son neveu. Elle restera en activité jusqu'en 2002[21].
Politique et administration
modifierDémographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[23].
En 2021, la commune comptait 739 habitants[Note 2], en évolution de +5,72 % par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Culture locale et patrimoine
modifierLieux et monuments
modifierLa commune abrite deux monuments historiques :
- Le château et son domaine datent de 1640 ; ils ont été aménagés pour l'une des grandes familles normandes, les Leroux[25]. Le château se compose d'un grand corps de logis, de brique et pierre, et d'ailes plus basses le prolongeant. Il conserve intérieurement des éléments de décor des XVIIe et XIXe siècles. Vendu en 1688 à la famille Pavyot, le domaine appartient toujours aux descendants de cette famille. Vers 1860 (famille Tirebarbe d'Aubermesnil), des transformations importantes ont été réalisées dans la cour d'honneur et de grandes écuries construites par l'architecte Hippolyte Destailleur et le parc transformé. Une partie des grilles provient de la fonderie d'art du Val d'Osne.
Le , y décède l'auteur Henri de La Haye-Jousselin[26],[27]
Depuis 1950, les propriétaires reconstituent le parc tel qu'il était au début du XVIIIe siècle, et créent des jardins pour y présenter des sculptures provenant de Hyères. L'intérieur du château a été inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du et le domaine a été classé par arrêté du [28]. - L'église Saint-Aubin, de style Renaissance, a été inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du [29].
Patrimoine naturel
modifierSite inscrit
modifier- L'if de l'ancien cimetière Site inscrit (1932)[30].
Personnalités liées à la commune
modifier- Louis Auzoux (Saint-Aubin-d'Écrosville, 1797 - Paris, 1880), médecin, créateur de modèles anatomiques utilisés dans l'enseignement, est inhumé dans sa commune de naissance.
- Eugène-Étienne-César Anisson du Péron (1818-1864), sous-préfet en poste à Louviers, y est mort. A habité pendant 14 ans le château local (gendre de Mme d'Aubermesnil).
Notes et références
modifierNotes
modifier- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
Cartes
modifier- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
modifier- « Géoportail (IGN), couche « Communes 2016 » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
- « Orthodromie entre Saint-Aubin-d'Écrosville et Louviers », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Louviers » (commune de Louviers) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Louviers » (commune de Louviers) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune ».
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Évreux », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Ernest Nègre - Toponymie générale de la France, page 1530.
- François de Beaurepaire - Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure - Page 169
- Carte de cassini.
- Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 189.
- Société historique Hag'Dik - Association pour la promotion du patrimoine historique viking et de la Normandie ducale - Les Vikings en Normandie : Noms de lieux d'origine scandinave.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Johann-Günther Egginger, Belles plantes ! Modèles en papier mâché du Dr Auzoux, Réseau Canopé, , 48 p..
- Christophe Degueurce, Corps de papier : l’anatomie en papier mâché du docteur Auzoux, Paris, editions de La Martinière, .
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
- Parmi les membres de la famille Le Roux (ou Leroux), voir Pierre Robert Le Roux d'Esneval et l'histoire du domaine d'Acquigny.
- Henri de La Haye Jousselin sur IdRef.
- Faire-part du décès d'Henri de la Haye-Jousselin.
- Notice no PA00099542, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Notice no PA00099543, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « L'if de l'ancien cimetière », sur Carmen - L'application cartographique au service des données environnementales (consulté le ).