Saint-Côme-du-Mont
Saint-Côme-du-Mont est une ancienne commune française du département de la Manche et de la région Normandie, peuplée de 461 habitants[Note 1].
Saint-Côme-du-Mont | |
L'église Saint-Côme-et-Saint-Damien. | |
Administration | |
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Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Saint-Lô |
Commune | Carentan-les-Marais |
Intercommunalité | communauté de communes de la Baie du Cotentin |
Statut | commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Jean-Pierre Lhonneur 2023-2026 |
Code postal | 50500 |
Code commune | 50458 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Cômais |
Population | 461 hab. (2020) |
Densité | 36 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 20′ 12″ nord, 1° 16′ 16″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 32 m |
Superficie | 12,91 km2 |
Élections | |
Départementales | Carentan |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Carentan-les-Marais |
Localisation | |
modifier |
Le , Saint-Côme-du-Mont fusionne avec les communes d'Angoville-au-Plain, Carentan et Houesville pour former la commune nouvelle de Carentan-les-Marais[1].
Géographie
modifierLa commune est à l'est du Cotentin dans la région naturelle du Plain. Son bourg est à 4 km au nord-est de Carentan et à 9,5 km au sud de Sainte-Mère-Église[2].
La commune est associée au transport en commun départemental par bus (Manéo) via la ligne 001 Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô.
Toponymie
modifierLe nom de la localité est attesté sous la forme ecclesia de Sancto Cosma en 1332[4].
L'hagiotoponyme fait référence à Côme ainsi qu'à son frère Damien, des « anargyres ».
Le déterminant -du-mont s'explique par le site en légère élévation par rapport à la campagne environnante du Plain[5].
Histoire
modifierSont passés par Saint-Côme pour le meilleur et le pire : Saint Louis en 1256, le roi d'Angleterre Édouard III en 1346, Du Guesclin en 1348, Louis XVI en 1786, Rommel en 1940 et le général de Gaulle en 1960[7].
Antiquité
modifierCharles de Gerville y voit la Crociatonum romaine, capitale des Unelles. Elle aurait été établie sur les hauteurs de Saint-Côme afin de surveiller l'important carrefour de voies qui s'y développa. La cité aurait été totalement détruite par les invasions barbares, et aurait été rétablie au début du Moyen Âge, au cœur du marais, à l'emplacement de la ville actuelle de Carentan[8].
En 1760, il fut retrouvé un cercueil en plomb (rareté architecturale), qui n'a pas été conservé, et dont la description faite à l'époque de sa découverte permet de l'attribuer à l'Antiquité. Il aurait livré des monnaies romaines dont les plus tardives seraient du IIIe siècle. Généralement, l'emploi de ce type de cercueil en plomb dans nos régions est daté du IVe siècle[9].
Moyen âge
modifierUn Richard de Mary était aux côtés de Guillaume le Conquérant et figure sur la liste de Dives ; la famille Mary a toujours sa rue à Saint-Côme[7]. Vers l'an 1200, la dîme des pêcheries du fief de Mary perçues par l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte est commuée en une rente annuelle de 300 anguilles[10].
Une importante foire annuelle s'y tenait le 27 septembre. Elle alimentait en poulains du Cotentin les marchands de chevaux du Pays de Caux et de la Picardie[11].
Au Moyen âge, alors que le trait de côte était plus à l'intérieur des terres, les navires de mer pouvaient remonter jusqu'au nord de Carentan, aux Ponts-d'Ouve, où s'effectuait le déchargement et le transfert de leurs marchandises sur des nacelles (petit navire) de rivière. Les comptes de 1370-1375 font état de livraisons de vin destinées aux garnisons tenant le siège du château de Saint-Sauveur-le-Vicomte et, plus tard, en 1522, il est fait mention d'une livraison de statues destinées à l'abbaye de Saint-Sauveur-le-Vicomte[12].
Politique et administration
modifierLe conseil municipal était composé de quinze membres dont le maire et deux adjoints[13].
Démographie
modifierL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20],[Note 3].
En 2020, la commune comptait 461 habitants, en évolution de −10,49 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %). Saint-Côme-du-Mont a compté jusqu'à 849 habitants en 1866.
Économie
modifierLa commune se situe dans la zone géographique des appellations d'origine protégée (AOP) beurre d'Isigny et crème d'Isigny[23].
Lieux et monuments
modifierL'église Saint-Côme-et-Saint-Damien
modifierL'église Saint-Côme-et-Saint-Damien des XIe, XIIe – XXe siècle, ancienne prieurale clunisienne, et son cimetière classés au titre des monuments historiques par arrêté du [24]. L'édifice conserve des fenêtres flamboyantes et un clocher du XVIe siècle, avec une flèche en pierre, reconstruit après 1944, de beaux portails roman et un portail latéral Renaissance. Elle abrite des fonts baptismaux du XIVe siècle avec colonnes sculptées et fleur de lis sur la cuve et un bas-relief du XIIe siècle Le Renard et la Cigogne classés au titre objet, de même qu'un voile de calice du XVIIe siècle[25].
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Le portail méridional.
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Les fonts baptismaux.
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Le bas-relief Le Renard et la Cigogne.
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L'abside semi-circulaire.
Autres monuments
modifier- Ancien prieuré bénédictin relevant de l'abbaye de Cluny[26].
- Manoir de Rampan du XVIe siècle, dont le logis, les façades et les toitures des communs et le porche d'entrée sont inscrits au titre des monuments historiques[27].
- Manoir de Haubourg du XVIIe siècle, inscrit au titre des monuments historiques[28].
- Château du Bel Esnault, ou château Bellenau, dont le parc, créé par Pierre-Étienne-Joseph Lafosse (1828-1897)[29], est inscrit au titre des monuments historiques[30]. Le parc est ouvert au public en attendant la réhabilitation du château. Les annexes sont transformées en gîte.
- Musée du Carrefour de l'Homme Mort (Dead Man's Corner Museum). Ce centre historique des parachutistes du jour J est situé au carrefour de la route de Carentan à Saint-Côme-du-Mont, dans la maison même où se trouvait le quartier général puis l'infirmerie des parachutistes allemands. Cet édifice historique regroupe une collection d'uniformes et de matériels utilisés par les parachutistes américains de la 101e division aéroportée et par les parachutistes allemands du 6e régiment.
- Maison du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, ferme de 1952 avec une extension réalisée en 2008-2009 selon les recommandations de haute qualité environnementale. La Maison du parc présente son territoire au public au travers d'un film et d'une exposition d'une durée de deux ans (2009-2010 : Terres de bâtisseurs, 2011-2012 : Migrateurs à plumes, à poils, à écailles, 2013-2014 : Exp'EAU). Elle permet l'accès à l'espace naturel sensible des Ponts d'Ouve, un marais avec un espace ornithologique d'environ 100 hectares.
- Fontaine (1868)
-
Le manoir de Haubourg. -
Le manoir de Rampan. -
La maison du parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. -
Le musée du Carrefour de l'Homme Mort. -
Musée des parachutistes. -
Barrière Cointet au musée des parachutistes.
Activité et manifestations
modifierPersonnalités liées à la commune
modifier- Jacques-Pierre Avril (Saint-Côme-du-Mont, 1770 - 1859), homme politique.
- Famille Lafosse (depuis 1682).
- Famille Allix-Courboy (1675 - fin XIXe siècle).
- Famille Belin (1684 - fin XIXe siècle).
- Émile Couillard, curé du village de 1942 à 1951, ancien abbé et chanoine du Mont-Saint-Michel, auteur de La mère Poulard, ouvrage gastronomique de référence.
- Joseph Beyrle (1923-2004), soldat du 506e régiment d'infanterie parachutée de l'US Army atterri sur le clocher de l'église de Saint-Côme. Il est connu comme le seul à avoir servi à la fois l'armée américaine et l'armée soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN 978-2-9159-0709-4), p. 191-192.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 510.
- Rémy Villand, Trois familles notables de Saint-Côme-du-Mont, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1974.
Articles connexes
modifier- Liste des communes de la Manche
- Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin
- Haras de Tamerville
Liens externes
modifier
- Ressources relatives à la géographie :
- Saint-Côme-du-Mont sur le site de la communauté de communes
Notes et références
modifierNotes
modifier- Population municipale 2020.
- Mort en exercice le .
- Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
modifier- Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[31].
- Elaine Cordon, « Il faudra dire désormais Carentan-les-Marais » , sur Ouest-France, (consulté le ).
- Distances routières les plus courtes selon Viamichelin.fr.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Ernest Nègre - 1998 - Toponymie générale de la France: Tome 3, page 1536 - (ISBN 2600028846).
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, A. et J. Picard, , p. 204.
- « Ouest-france.fr - Mairie de Saint-Côme-du-Mont » (consulté le ).
- Gautier 2014, p. 510.
- Guy Le Hallé (préf. Hervé Morin, photogr. Yves Buffetaut), Châteaux forts de Basse-Normandie, t. II, Louviers, Ysec Éditions, , 160 p. (ISBN 978-284673-215-4), p. 82 (Carentan).
- ArchéoCotentin t. 2, Le fait religieux et le fait funéraire, p. 118.
- ArchéoCotentin t. 2, Cadre de vie, vie quotidienne et environnement, p. 67.
- Delattre, 2002, p. 191.
- Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN 978-2-8151-0790-7), « Cadre de vie, vie quotidienne et environnement », p. 53.
- « Saint-Côme-du-Mont (50500) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- « Saint-Côme-du-MontDanièle Giot, maire depuis 2014, ne se représente pas », sur lamanchelibre.fr, La Manche libre (consulté le ).
- « Jean-Pierre Lhonneur réélu maire de Carentan-les-Marais auprès de 12 maires délégués », sur actu.fr, La Presse de la Manche (consulté le ).
- Un maire de la Manche retrouvé blessé, pieds et poings cloués, 20minutes.fr, 9 novembre 2022
- Justice. Le maire de Saint-Côme convoqué ce matin pour dénonciation de délit imaginaire, actu.fr, 23 novembre 2022
- Un nouveau visage au conseil municipal de Carentan
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- AOP Beurre d'Isigny et Crème d'Isigny.
- « Église et le cimetière qui l'entoure », notice no PA00110564, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Œuvres mobilières classées à Saint-Côme-du-Mont.
- Jack Lepetit-Vattier, « La baronnie de Bricquebec - L'emprise d'un grand domaine seigneurial », Vieilles maisons françaises (vmf), patrimoine en mouvement, no 232, , p. 26 (ISSN 0049-6316).
- « Manoir de Rampan », notice no PA00135512, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Manoir de Haubourg », notice no PA00110565, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Ouest-france.fr - Une exposition retrace la mémoire du créateur du jardin - Saint-Côme-du-Mont » (consulté le ).
- « Château du Bel Esnault », notice no PA50000072, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Saint-Côme-du-Mont sur le site de l'Institut géographique national » [archive du ] (archive Wikiwix).