[go: nahoru, domu]

Seigneurie du Rosemont

Territoire du Moyen Âge

La Seigneurie du Rosemont (en allemand Rosenfels) était un fief dont le chef-lieu fut, dès son origine, situé au château du Rosemont, dont on peut encore voir les ruines à Vescemont, dans le nord du Territoire de Belfort. Elle était bordée au nord par le Massif des Vosges.

Ruines du Château du Rosemont
47° 45′ 41″ N, 6° 51′ 47″ E

Chronologie

modifier

Dès la période gallo-romaine, une voie reliant le pays des Lingons à l'Alsace passait au pied des Vosges. Un diverticule reliant cette voie à la vallée de la Moselle aurait passé par la vallée de Riervescemont et en particulier en son endroit le plus étroit, au pied d'un verrou glaciaire dominant le passage et la Rosemontoise, qui pourrait avoir été surmonté d'une tour de guet avant qu'y soit construit le château du Rosemont.

XIe siècle constitution de la seigneurie par Louis de Mousson, comte de Montbéliard. C'est vraisemblablement à cette époque que fut édifié le château abritant un lieutenant représentant le comte.

Le XVIe siècle est celui du développement de l'industrie minière : plomb, cuivre mais surtout argent sont extraits des mines de Giromagny et de Lepuix et fondus grâce au bois venant des forêts du Rosemont. Cette vocation industrielle se poursuivra jusqu'à nos jours.

Le chant du Rosemont

modifier

Cette ballade ancienne, chantée en franc-comtois, célèbre la mémoire de Généry (ou Jean Neury) et de Richard Prévôt (chef d'une troupe de paysans qui participa à la Guerre des Paysans ayant agité le monde germanique en 1525.

ço d'Généry de Vescemont, que Due le boute en gloire
Al o vortchie tros djous, tros neus por rassembia son monde
Al o vortchie ...
Adue veu dire, Reucha Preveux, veus qu'a veute bonnîre.
Nezu l'ans layi là dedans Tcha, dedans Tcha la djeulie
Où i a laichie cinq cent piétons por vadjai la bonnîre.
Dechu la breutche di Vadeau neu rancontans dé mires
Et tant piétons que cavailies neuz étins quinze mille
Détchassie vos, cos de de Béfô, por pessa la revîre.
C'qui n'saront pessa lou pont pessrant dans la revîre.
Regaidje en hâ, regaidje en bé, ne sa qué tchemin panre
Al en tirie en contre-vâ, devé lai croux de pîre
Dechu la breutche des Ainans neuz an repris la pridje
Tos les pos et tos les motons, tote la boirdgerie.
Al ai piqua s'tchouva moirat por satai lai barîre
Son tchapai a tchu en dèrie, no voyu le reçudre
Tos lais dgens de Djéromingny tchaulin quement des andges
Et tos cé de Serminmingny brelin quement des tchîvres
S'il avint pessa poi Angeot, revenu poi Larivîre
Tos les afants di Rosemont s'rint tos avu des chires.

En voici une traduction en français du XIXe siècle.

C'est Jean Neury de Vescemont, que Dieu le boute en gloire
Il a marché trois jours et trois nuits pour rassembler son monde.
Que Dieu vous garde Richard Prévost ! Où est votre bannière ?
Nous l'avons laissée dans Chaux, dans Chaux la jolie.
Où on a laissé cinq cents piètons pour garder la bannière.
Sur le pont de Valdoie nous rencontrons les messieurs.
Et tant piètons que cavaliers nous étions quinze mille.
Déchaussez-vous Coqs de Belfort, pour repasser la rivière.
Ceux qui ne repasseront pas le pont, repasseront dans la rivière.
Ils regardent en haut, ils regardent en bas, ne savent quel chemin prendre.
Ils ont pris à contrevau, du côté de la Croix de pierre.
Sur le pont des Ainans, nous avons repris nos biens.
Tous les porcs, tous les moutons, toute la bergerie.
Ils ont éperonné leurs chevaux gris pour sauter la barrière.
Un chapeau est tombé en arrière, nous voulions le leur rendre.
Tous les gens de Giromagny chantaient comme des anges.
Tous les gens de Sermamagny braillaient comme des chèvres.
S'ils avaient passé par Angeot et s'ils étaient revenus par Larivière,
Tous les enfants du Rosemont seraient devenus des seigneurs.

Bibliographie

modifier