La 21e édition du Tour d'Italie féminin (Giro Rosa en italien) a lieu du 2 au . La course fait partie du calendrier UCI féminin en catégorie 2.1. Le parcours se situe intégralement en Italie du Nord avec une incursion en Suisse. Il propose un mélange d'étapes plates et montagneuse avec quatre cols à plus de 2 000 m dont le col du Stelvio.
Ina-Yoko Teutenberg remporte les quatre premières étapes de l'épreuve : la première, seconde et quatrième au sprint, ainsi que la troisième dans un contre-la-montre individuel. Sur la cinquième étape, Marianne Vos gagne dans la montée finale. Elle prend la tête du classement général. Le lendemain, elle fait partie d'une échappée à trois dans le final et récidive. Sur la septième étape, Evelyn Stevens sort du groupe d'échappée pour passer seule la Madonna del Ghisallo et s'imposer. La huitième étape, particulièrement montagneuse, voit la victoire de Mara Abbott qui est sortie dans la dernière descente. Elle s'empare du maillot rose. Le lendemain, elle récidive au col du Stelvio. Le sprint de la dernière étape où Shelley Evans s'impose n'apporte pas de changement au classement général. Mara Abbott remporte ce Tour d'Italie devant Judith Arndt et Tatiana Guderzo. C'est la première victoire d'une Américaine sur l'épreuve. Guderzo est également meilleure Italienne. Emma Pooley est la meilleure grimpeuse. Marianne Vos gagne à la fois le classement par points et de la meilleure jeune.
Contrairement à l'édition précédente, qui s'est déroulée intégralement dans le sud de l'Italie, le Tour d'Italie féminin 2010 traverse seulement le Nord de l'Italie. Le parcours semble privilégier les grimpeuses pures.
Les quatre premières étapes sont plutôt plates et adaptées aux sprinteuses. La première effectue quatre tours autour de Muggia avant de se diriger vers Trieste où trois tours d'un autre circuit urbain sont effectués. La deuxième étape est plus propice aux échappées avec de nombreux vallons à mi-étape. À noter, que Riese Pio X est la commune du siège de Pasta Zara, partenaire de l'épreuve. Le lendemain, le contre-la-montre individuel s'élance de Caerano di San Marco, siège de Diadora et arrive à Biadene, siège de Geox. Il s'adresse aux spécialistes avec peu de dénivelé et peu de virage, mais de longues lignes droites. La quatrième étape est parfaitement plate et donc destinée aux sprinteuses[1].
Après un transfert dans le Piémont, la cinquième étape se déroule autour du lac d'Orta. La côte d'Ameno dans le final est propice aux attaques. L'arrivée en Lombardie de la course marque également celle des difficultés. Sur la sixième étape, se déroule sur les routes habituelles du Trofeo Alfredo Binda-Comune di Cittiglio. Les côtes d'Orino et de Cunardo sont ainsi empruntées, avant de se rendre vers Ardena. Des difficultés à Porto Ceresio et Viggiù sont escaladées avant l'arrivée à Arcisate. Côme accueille pour la première fois le départ d'une étape du Tour d'Italie féminin. La Calma de Sormano et la Madonna del Ghisallo, à vingt kilomètres de l'arrivée, sont escaladés. L'étape arrive à Albese con Cassano, ville natale de Fabio Casartelli. La huitième étape fait une incursion en Suisse pour la première fois de l'histoire de l'épreuve. Elle démarre à 333 m d'altitude pour se rendre au col de la Maloja à 1 815 m d'altitude. Le parcours passe ensuite à Saint-Moritz avant d'aller chercher le col de la Bernina, situé à 2 328 m, puis le col de Livigno, aussi appelé Forcola de Livigno à 2 315 m. La neuvième passe le légendaire col du Stelvio. La première ascension du jour, le col de Foscagno, débute à Trepalle et a son sommet à 2 069 m. La descente mène le peloton à Valdidentro puis à Bormio avant d'escalader le col avec un sommet à 2 725 mètres où se trouve l'arrivée. L'étape est dédiée au cycliste Franco Ballerini. L'ultime étape est propice aux sprinteuses. Elle débute avec trois tours du circuit de Monza avant de se diriger vers la province de Lecco et de Côme avant de retourner vers Monza. L'arrivée est située devant la Villa royale de Monza[2],[1].
Durant l'épreuve, l'organiseur rend régulièrement hommage à Marina Romoli, victime d'un grave accident de la route pendant son entraînement en juin. Cette dernière se voit également remettre un maillot rose symbolique.
Le parcours est particulièrement montagneux et doit favoriser une grimpeuse. La vainqueur sortante Claudia Häusler est donc une potentielle candidate à la victoire, mais sa coéquipière Emma Pooley est la principale favorite[3]. Elle s'est montrée à son avantage sur la Flèche wallonne, le Tour de l'Aude et le Tour du Trentin. Elle peut de plus compter sur une équipe Cervélo particulièrement forte. Mara Abbott deuxième en 2009 et leader de la sélection nationale américaine est également une pure grimpeuse et fait logiquement partie des favorites, même si ses lacunes en contre-la-montre pourrait la desservir. La formation HTC-Columbia vient au départ avec deux très bonnes grimepeuses : Judith Arndt et Evelyn Stevens, et pourrait également prendre part aux débats[4].
Au kilomètre dix-huit, Natalia Boyarskaya et Roxane Knetemann attaquent. Elles restent durant une quinzaine de kilomètres en tête. Grete Treier tente ensuite sa chance et ouvre la route pendant soixante-dix kilomètres. Le peloton la reprend lors de l'avant dernier passage sur la ligne mené par la formation HTC-Columbia. Le sprint voit un nouveau duel entre Teutenberg et Bronzini qui tourne encore à l'avantage de l'Allemande[6].
Linda Villumsen détient longtemps le meilleur temps avec 22 minutes 13 secondes. Marianne Vos réalise une seconde de plus. Judith Arndt, également membre de la HTC-Columbia, est la première à battre le temps de la Danoise. Kirsten Wild devance cette marque. Ina-Yoko Teutenberg, dernière à s'élancer, améliore nettement la marque pour s'imposer[7].
Il y a peu de tentative d'échappée. Viktoriya Vologdnina tente seule à mi-étape. Gloria Presti et Luisa Tamanini essayent dans le final, mais le sprint est inévitable. Ina-Yoko Teutenberg remporte la quatrième étape consécutive[8].
La première échappée est Lauren Kitchen. Reprise, un groupe se forme avec Claudia Häusler, Patricia Schwager, Giorgia Bronzini, Olga Zabelinskaïa, Marianne Vos, Annemiek van Vleuten. Il est néanmoins repris. Le prix de la montagne est remporté par Martine Bras lors du premier tour et par Emma Pooley lors du second. Lors du troisième tour de circuit, Marta Vilajosana sort du peloton. Elle est reprise au début de l'ascension. C'est lors de la dernière montée que l'échappée décisive part. Elle est constituée de : Emma Pooley, Marianne Vos, Claudia Häusler, Judith Arndt, Olga Zabelinskaïa, Grete Treier, Tatiana Guderzo, Annemiek van Vleuten et Mara Abbott. Dans le dernier kilomètre, Tatiana Guderzo attaque. Elle est seulement suivie par Marianne Vos, qui la bat au sprint. La Néerlandaise s'empare du maillot rose[9].
Lauren Kitchen, Silvia Valsecchi et Alessandra Borchi partent au kilomètre zéro. Leur avance culmine à deux minutes, mais elles sont reprises au pied de la montée vers Cunardo. Le peloton se réduit à trente coureuses dans celle-ci. Emma Pooley prend les points du classement de la montagne. Dans le final, Olga Zabelinskaïa attaque. Elle est suivie par Judith Arndt. Marianne Vos, sentant le bon coup, revient de l'arrière. Au sprint, l'Allemande lance le sprint, mais la Néerlandaise la remonte pour gagner[10].
Dans la montée vers Colma di Sormano, le peloton perd des éléments. Un groupe de tête se détache avec Tatiana Guderzo, Yevheniya Vysotska , Evelyn Stevens, Judith Arndt et Mara Abbott. Il compte près d'un minute d'avance. Dans la descente vers Pusiano, un groupe de poursuite effectue la jonction. Il y a là Marianne Vos, Claudia Häulser, Tatiana Antoshina, Amber Neben. En arrivant à Bellagio, Evelyn Stevens attaque. Elle arrive au pied du Ghisallo avec une minute vingt-huit d'avance. Elle parvient à se maintenir en tête jusqu'à la ligne d'arrivée et offre ainsi une cinquième victoires sur ce Tour d'Italie à la formation HTC-Columbia[11],[12].
Dans la Maloja, une sélection dans le peloton s'opère immédiatement. Les favorites s'isolent en tête. Le groupe est composé de : Mara Abbott, qui mène le train, Emma Pooley, Tatiana Guderzo, Evelyn Stevens, Judith Arndt, Claudia Häusler et Tatiana Antoshina. Le maillot rose Marianne Vos est notablement absent du groupe. La situation reste la même dans le col de Bernina, Marianne Vos passant au sommet avec deux minutes de retard. Dans la descente, Mara Abbott se détâche. Dans l'ascension finale, son avantage s'accroît sur Emma Pooley, elle-même devant Judith Arndt et Tatiana Guderzo. L'Américaine s'impose et s'empare des maillot rose et vert[13].
Dans le premier prix de la montagne, Emma Pooley attaque. Elle est suivie par Evelyn Stevens, Amanda Miller, Marianne Vos et Yevheniya Vysotska. Dans la descente, Emma Pooley est néanmoins distancée. Un groupe de quinze coureuses arrivent au pied du Stelvio. Lucinda Brand, Grete Treier et Olga Zabelinskaïa sortent mais sont reprises. À dix kilomètres de l'arrivée, elles sont cinq en tête : Häusler, Pooley, Arndt, Guderzo et Abbott. Emma Pooley accélère et est seulement suivie par Mara Abbott. À deux kilomètres de l'arrivée, l'Américaine attaque à son tour pour aller s'imposer seule[14].
La présentation officielle a lieu au musée du sport Diadora à Caerano di San Marco le . L'organisation est assurée par Epinike A.S.D. et est présidée par Giuseppe Rivolta.
Le classement général individuel au temps est calculé par le cumul des temps enregistrés dans chacune des étapes parcourues. Des bonifications et d'éventuelles pénalisations sont incluses dans le calcul du classement. La coureuse qui est première de ce classement est porteuse du maillot rose.
Des bonifications sont attribuées dans cette épreuve. Chaque arrivée d'étape, à l'exception du contre-la-montre individuel, donne lieu à dix secondes, six secondes et quatre secondes pour les trois premières coureuses classées. Par ailleurs, durant la course, il existe des sprints intermédiaires dont les trois premiers sont récompensés respectivement de trois secondes, deux secondes et une seconde[réf. nécessaire].
Le classement du meilleur grimpeur, ou classement des monts, est un classement spécifique basé sur les arrivées au sommet des ascensions répertoriées dans l'ensemble de la course. Elles sont classées en trois catégories. Celles de premières catégorie rapportent : 13, 11, 9, 7 et 5 points au cinq premières. Celles de deuxième catégorie rapportent 7, 5, 3, 2 et 1 point enfin celles de troisième catégorie 5, 4, 3, 2 et 1 point. Le premier du classement des monts est détenteur du maillot vert[19]. En cas d'égalité, les coureuses sont prioritairement départagées par le nombre de premières places aux sommets. Si l'égalité persiste, le critère suivant est la place obtenue au classement général. Pour être classée, une coureuse doit avoir terminée la course dans les délais
Le maillot cyclamen récompense le classement par points. Celui-ci se calcule selon le classement lors de sprints intermédiaires, dits « Traguardo Volante », et lors des arrivées d'étape, sauf celle du contre-la-montre. Les trois premières coureuses des sprints intermédiaires reçoivent respectivement 3, 2 et un point. Lors d'une arrivée d'étape, les dix premières se voient accorder des points selon le décompte suivant : 15, 12, 10, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point. En cas d'égalité, les coureuses sont prioritairement départagées par le nombre de victoires d'étapes. Si l'égalité persiste, le nombre de victoires à des sprints intermédiaires puis éventuellement la place obtenue au classement général entrent en compte. Pour être classée, une coureuse doit avoir terminée la course dans les délais
Le classement de la meilleure jeune ne concerne qu'une certaine catégorie de coureuses, celles étant âgées de moins de 23 ans. C'est-à-dire aux coureuses nées après le . Ce classement, basé sur le classement général, attribue au premier un maillot blanc.
Le classement de la meilleure italienne ne concerne que les coureuses de nationalité italienne. Ce classement, basé sur le classement général, attribue à la première un maillot bleu.
Chaque coureuse en tête d'un classement est porteuse du maillot ou du dossard distinctif correspondant. Cependant, dans le cas où une coureuse dominerait plusieurs classements, celle-ci ne porte qu'un seul maillot distinctif, selon une priorité de classements. Le classement général au temps est le classement prioritaire, suivi du classement général par points, du classement général du meilleur grimpeur, du classement de la meilleure jeune et du classement de la meilleure italienne. Si ce cas de figure se produit, le maillot correspondant au classement annexe de priorité inférieure n'est pas porté par celle qui domine ce classement mais par son deuxième.
Diadora parraine le maillot rose. Pasta Zara finance le classement par points. Poliedra, celui de la meilleure grimpeuse. La région de Lombardie celui de la meilleure jeune. Geox parraine le maillot de la meilleure Italienne[18].
↑Le maillot maillot vert, au contraire de ce qui se passe au Tour de France récompense le premier du classement du meilleur grimpeur et non celui du classement par points.