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« Écloga (Byzance) » : différence entre les versions

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=== Débat historiographique sur la date de parution ===
Ce document est le sujet d’un débat historiographique chez les byzantinistes. En effet, il semblerait que la date de la parution l’Écloga ne soit pas l’unanimesûre. DûtEn auraison du format du [[Comput byzantin|calendrier byzantin]], plusieurs dates peuvent êtresont possiblepossibles. La tradition manuscrite de ce document est constante et s’accorde à placer l'instauration de l’Écloga durant le mois de mars de la {{9e}} indiction<ref> Un volet du débat porte sur le calendrier utilisé durant cette période. Des versions commencent l’année le {{1er}} septembre tandis que d’autred’autres optent pour le 25 mars.  </ref>. Mais pour ce qui est de l’année, il est difficile de trancher puisque les copies qui nous sont parvenues indiquent différentes dates. Les deux dates qui mènent ce débat historiographique sont cellecelles de 726 et 741. Aucun des arguments évoquésinvoqués par les spécialistes jusqu’à présent n’éliminentn’élimine sans appel l’une des deux années<ref name=":5">{{Article|langue=français|auteur1=Joëlle Beauchamp|titre=Ludwig Burgmann, Ecloga. Das Gesetzbuch Leons III. und Konstantinos' V|périodique=: Revue des études byzantines|volume=42|date=1984|issn=|lire en ligne=|pages=p. 293}}</ref>.
 
Spulber se prononce pour la date de 726, puisque selon lui, elle concorde davantage avec la situation sociopolitique de l’Empire lors du début de règne de Léon III<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Empire byzantin|titre=L'Éclogue des Isauriens|lieu=Roumanie|éditeur=Mühldorf|année=1929|passage=p.83-84}}</ref>. Les règnes de Constantin V et Léon III sont marqués par le mouvement appelé iconoclasme. Comment expliquer son absence dans les lois sachant l'importance de ce mouvement pour ces deux empereurs<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Empire byzantin|traducteur=C.A Spulber|titre=L'Éclogue des Isauriens|lieu=Roumanie|éditeur=Mühldorf|année=1929|passage=p. 84}}</ref>? La préface de l’Écloga laisse transparaître davantage le début que la fin d’un règne. La date de 726 expliquerait aussi l’absence de notionréférence surà l’iconoclasme puisque le début de l’iconoclasme serait postérieur. De plus, en 739, Léon III aura déjà édicté des sanctions légales dans le cadre de l'iconoclasme<ref name=":0" />.
 
[[Venance Grumel|Grummel]], Ludwing et Humphreys proposent la date plus tardive de 741<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Stephen Gero|titre=Byzantine iconoclasm during reign of Leo III|lieu=Louvain|éditeur=SCO|année=1973|passage=p. 48|isbn=}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M.T.G Humphreys|titre=Law, power, and imperial ideology in the iconoclast era, c.680-850|lieu=Oxford|éditeur=Oxford university press|année=2015|passage=p. 84|isbn=}}</ref>. Le code serait alors édité dans la dernière année de règne de Léon III. Bien que cela auraitait pu être ardu, effectivement, la sélection et la rédaction de l’Écloga auraient dût être faitefaites pendant la période tumultueuse de l’iconoclasme, incluant certains conflits contre les Arabes et la catastrophe naturelle qui frappa l’Empire en [[740]]. Selon ces spécialistes, l'absence de loi « iconoclaste» »pourrait alors souligner unela conceptiondivision divisée deentre l’État et de l’Église. Le texte transmet une image du trône impérialeimpérial comme seuleseul détentricedétenteur du pouvoir sur l’Empire et seule institution entre Dieu et les Hommes<ref name=":1" /> . Cette date est peut-être la plus fréquente dans les documents et concorde avec la {{9e}} indiction, mais c'est surtout le manque de contre-arguments qui la maintient en place.
 
== Originalité ==
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=== Conceptualisation de la corruption ===
Les conquêtes arabes et les divers bouleversements du {{s-|VII}} en Orient ont profondément ébranlés l’Empire byzantin<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M.T.G. Humphreys|titre=Law, power, and imperial ideology in the iconoclast era, c.680-850|lieu=Oxford|éditeur=Oxford University press|année=2015|passage=p. 85|isbn=}}</ref>. La baisse de l’éducation et des pratiques légales qui en résultèrent appauvrit et dégrada les mœurs de la société. De plus, l’instabilité économique et intellectuelle de cette époque a fragilisé les élites traditionnelles romaines. Eux qui étaient la classe la plus intéressée par les postes de fonctionnaire juridique<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M.T.G. Hemphreys|titre=Law, power, and imperial ideology in the iconoclast era, c.680-850|lieu=Oxford|éditeur=Oxford University press|année=2015|passage=p. 86|isbn=}}</ref>. À Suitela àsuite d'une succession d'usurpationusurpations, Léon III prit le contrôle de l'Empire en [[717]].
 
Malgré le fait que des lois aient déjà été mises en place afin de contrer la corruption, l’Écloga aura une approche nouvelle sur ce problème. Elle définira pour une première fois la notion de corruption<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Helen Saradi|titre=The Byzantine Tribunals Problems in the Application of Justice and State Policy (9th-12th c.)|périodique=Revue des études byzantines|volume=53|date=1995|issn=|lire en ligne=|pages=p. 175}}</ref> :  <blockquote>''se tenir loin de toutes les passions humaines et avec le jugement sain de donner des sentences de vraie justice et de ne pas mépriser le pauvre, de ne pas laisser impuni le riche infracteur; comme aussi de ne pas admirer la justice et l’équité seulement par geste et parole, tandis qu’en fait ils préfèrent l’injustice et la cupidité parce que c’est plus avantageux, mais ayant devant soi deux litigants, l’un plus accapareur, l’autre plus pauvre, qu’il les considérer en situation égale, et qu’il tire de celui qui s’est enrichi tant qu’il trouvera le fraude avoir moins<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Empire byzantin|traducteur=C. A Spulber|titre=L'Éclogue des Isauriens|lieu=Roumanie|éditeur=Mühldorf|année=1929|passage=p. 13}}</ref>.''</blockquote>Cet extrait souligne que le bon juge ne doit pas être égoïste ou avare, il se doit de toujours combattre les inégalités et de ne pas y chercher d’avantages pour un ami ou pour lui-même<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Helen Saradi|titre=The Byzantine Tribunals Problems in the Application of Justice and State Policy (9th-12th c.)|périodique=Revue des études byzantines|volume=53|date=1995|issn=|lire en ligne=|pages=p. 176}}</ref>. L’Écloga critique à plusieurs reprises l’incompétence et l’incompréhension des lois byzantines des juges actuelles<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=M.T.G. Hermphreys|titre=Law, power, and imperial ideology in the iconoclast era, c.680-850|lieu=Oxford|éditeur=[[Oxford University Press]]|année=2015|passage=p. 86|isbn=}}</ref>. Afin de contrecarré cette corruption le nouveau système juridique qu'amène l'Élogue propose de rémunérer les fonctionnaires de justice<ref>{{Article|langue=Français|auteur1=Gheorghe Cront|titre=l’Éclogue des isauriens dans les pays Roumains|périodique=Balkan studies|volume=9|numéro=2|date=1968|issn=|lire en ligne=|pages=p.360}}</ref>.
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[[Catégorie:Droit byzantin]]
[[Catégorie:Droit byzantin au haut Moyen Âge]]
[[Catégorie:Léon III l'Isaurien]]
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