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[[Fichier:William-Adolphe Bouguereau (1825-1905) - Elegy (1899).jpg|thumb|''Élégie'', par [[William Bouguereau]] ([[1899]]).]]
L’'''élégie''' (en [[grec ancien]] {{grec ancien|ἐλεγεία}} / {{Lang|grc-Latn|''elegeía''}}, signifiant «
Dans l’[[Antiquité]], était appelé «
De nos jours, l’élégie est considérée comme un genre au sein de la [[poésie lyrique]], en tant que poème de longueur et de forme variables caractérisé par un ton plaintif particulièrement adapté à l’évocation d’un [[mort]] ou à l’expression d’une [[souffrance]]
== Perspective historique et morale ==
=== L’élégie grecque ===
Une [[étymologie]], très probablement fantaisiste, voit dans le mot ''élégie'' la racine ''leg-'', qui signifie «
En [[Grèce antique]], l’élégie n’était pas un genre littéraire, mais une forme. Il n’y avait pas d’unité de thème, et le distique élégiaque n’était pas réservé à l’expression de la douleur ou du sentiment amoureux. Au contraire, l’élégie était utilisée pour traiter de thèmes très divers : la philosophie, la morale, la guerre, la politique. Les poètes [[Callinos]], [[Tyrtée]], [[Solon]] et Psapha, ont pratiqué l’élégie. Le point commun est l’impersonnalité, la subjectivité de l’auteur restant toujours en retrait, laissant la place au message. Il faut bien garder à l’esprit qu’à cette époque ce terme n’a pas son sens moderne.
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L’élégie est l’occasion de donner naissance à une posture particulière de leurs auteurs : leur vision de l’amour s’accompagne d’une vision de la société, et de la position du poète, souvent en marge. L’amour élégiaque se place en marge des lois et de la convenance, particulièrement à l’[[Auguste|époque augustéenne]] qui tente de revenir à un {{citation|nouvel ordre moral}}. Les élégiaques n’ont pas toujours bonne réputation, d’autant plus qu’ils jouent avec l’autobiographie (même s’il ne faut pas voir dans les élégies un récit autobiographique, le ''je'' n’étant que conventionnel), peu appréciée à Rome. Avant d’être un genre littéraire, l’élégie romaine est donc un style, une façon de vivre, de penser et d’être, qui fait émerger un point de vue individuel.
C’est le poète grec [[Parthénios de Nicée|Parthénios]], arrivé à Rome comme esclave en {{an av. J.-C.|73}}, qui importa le genre élégiaque. [[Catulle]] bientôt prit la relève, tout en donnant une orientation romaine à l’''elegia''.
==== [[Catulle]] ====
Il publie un recueil de poèmes en partie de métrique élégiaque ; l’inspiration érotique très nettement présente donne une première orientation à l’amour élégiaque.
Seuls les poèmes 65 à 116 sont composés en [[distique élégiaque|distiques élégiaques]]. La thématique de la passion prend deux formes : la figure d’[[Ariane (mythologie)|Ariane]] abandonnée par [[Thésée]] (poème 64), et les amours de Catulle et de Lesbie. La dimension fictionnelle de cette évocation d’expériences personnelles est très importante, le poète jouant avec cette «
Cette prise de position est provocatrice, et perçue comme blâmable par ses contemporains. En effet, la passion éprouvée pour une femme est dégradante, puisqu’elle fait de l’homme un esclave, ''servus'' et de la femme une ''domina'' — thème sur lequel Ovide reviendra. L’homme amoureux d’une femme est un personnage typique et ridicule des comédies de [[Plaute]]. Catulle insiste sur le désarroi amoureux, sur l’alternance de bonheur et de désespoir, sur la difficulté de la fidélité. L’amour est perçu comme une douleur, et au poème 76 il en vient à prier les dieux de l’en délivrer.
Catulle reste très inspiré par les modèles grecs, qu’il traduit, adapte et imite
==== [[Tibulle]] ====
{{Article détaillé|Élégies (Tibulle)}}
Tibulle est le premier auteur élégiaque duquel nous avons une œuvre importante. Né entre 54 et 48 {{av JC}} et mort en 19 {{av JC}}, il est originaire du [[Latium]] et a passé son enfance à la campagne. Il appartenait à une famille d’[[ordre équestre]] (classe sociale riche)
==== [[Lygdamus]] ====
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{{Article détaillé|Élégies (Properce)}}
Né à Assise en Ombrie vers 47 {{av JC}} et mort en 15 {{av JC}}, c'est un poète latin (sous le règne d'[[Auguste]]), auteur d'élégies amoureuses dédiées à Cynthia. Sa famille était d'un rang proche de l'ordre équestre, et fut ruinée en 42 {{av JC}} Il étudia le droit à Rome, mais finit par y renoncer pour se consacrer à la poésie. Son premier ouvrage lui valut la protection de [[Mécène]], homme politique et protecteur des arts qui prit également sous son aile [[Virgile]] et [[Horace]]). Il était l'ami du jeune [[Ovide]] et admirait Virgile. Mécène l'avait encouragé à écrire de la grande poésie nationale.
* [https://la.wikisource.org/wiki/Elegiae_(Propertius) Sur wikisource]
=== L’élégie au Moyen Âge ===
* [[Aneirin]], [[barde]] [[britonnique]] ([[525]]-[[600]]), auteur probable d’un long poème en [[vieux gallois]] ou en [[Cambrien (langue celtique)|cambrien]] appelé ''[[Y Gododdin]]''.
=== L’élégie à la Renaissance ===
* [[
* [[Joachim
=== Postérité ===
Ce genre connu dans l’Antiquité se perpétue à toutes les époques de la poésie française.
D’autres poètes romantiques
Au {{s-|XX|e|}}, la poésie d’origine avant-gardiste
== Voir aussi ==
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**''Élégie'', de [[Johann Kaspar Mertz]]
**''Chant élégiaque, Le montagnard exilé'' H15 pour soprano, mezzo-soprano et harpe d'[[Hector Berlioz]]
**''Adieux de [[Arnold von Winkelried|Winkelried]]'', élégie d'[[Henri Kling]]
**''Élégie'' op. 126 {{n°|7}}, de [[Cécile Chaminade]]
**''[[Élégie (Fauré)|Élégie]]'' op. 24 de [[Gabriel Fauré]]
**[[Vor Arneths Grab, WAB 53|''Vor Arneths Grab'', WAB 53]], [[Deux Totenlieder (Bruckner)|Deux ''Totenlieder'', WAB 47]] d'[[Anton Bruckner]]
**''Élégie'' op. 3 {{n°|1}}, de [[Sergueï Rachmaninov]]
**''Élégie'' op. 44, d'[[Alexandre Glazounov|Aleksandre Glazounov]]
**''[[Élégie pour cor et piano|Élégie]]'' pour cor et piano, de [[Francis Poulenc]]
**''Élégies'' pour violon et piano op. 143 et op. 160, de [[Camille Saint-Saëns]]
**''Hollywood Elegies'' (''Die Hollywood-Elegien'') de [[Hanns Eisler]] (1942-1943)
**''Élégie'' WWV 93, de [[Richard Wagner]]. Cette œuvre fragmentaire (feuille d'album) en la bémol majeur semble avoir été écrite par Wagner en 1869. Cette page fut longtemps considérée comme une œuvre tardive (cf. les dernières notes qu'il traça à Venise avant sa mort en 1883). Connu sous le nom de ''Thème Porazzi'', il est aussi appelé ''Élégie'' en raison de son caractère profondément mélancolique. Ce thème a été choisi par [[Luchino Visconti]] pour son film ''[[Ludwig
**''Élégie'', premier mouvement du Quatuor à Cordes No.4, de [[Pēteris Vasks]], composé en 1999.
**''Is an Elegy'' de [[Youngblood Brass Band]]▼
**''
**''Duke Ellington's Sound Of Love'', de [[Charles Mingus]]
**''« Élégie »'' op. 85 {{n°|4}} ([[Romances sans paroles (Mendelssohn)|Lieder ohne worte]]'', Andante sostenuto'' en ''ré'' majeur, MWV U 190), de [[Felix Mendelssohn|Felix Mendelssohn Bartholdy]]
**''Élégie pour les victimes du tsunami du 11 mars 2011'', de [[Nobuyuki Tsujii]]
**''« Élégie »'', titre d'une chanson du groupe français Intenable, album ''Quatrième mur'' (2017)
* Au [[cinéma]] :
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* En [[poésie]] :
** Élégie grecque
** ''Poètes élégiaques de la Grèce archaïque, Solon - Tyrtée - Théognis - Xénophane et les autres'', Traduits et présentés par Yves Gerhard, Ed. de l'Aire, Vevey, 2022 {{ISBN|978-2-88956-248-0}}.
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**''[[Élégies de Duino]]'', de [[Rainer Maria Rilke]]
**''[[Lettre de Nouvel An]]'', de [[Marina Tsvetaïeva]], à Rainer Maria Rilke, disparue
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Portail|littérature|poésie}}
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