« Énée » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
Balises : Modification par mobile Modification par le web mobile Modification sur mobile avancée |
relu l'art. : fluidification de l'expression, précisions, mef, LI; réorganisation partielle des annexes; remplacé bandeau "ne cite pas assez ses sources" par "sources à lier" Balises : Éditeur visuel Liens d’homonymie |
||
Ligne 1 :
{{Semi-protection}}
{{Voir homonymes}}{{Sources à lier|date=juin 2024}}{{Infobox Biographie2
| image = Enée & Anchise Lepautre Louvre M.R.2028 noir.jpg
| légende = Énée portant son père Anchise lors de la fuite de Troie. Sculpture de Pierre Lepautre, 1697.
Ligne 10 ⟶ 8 :
'''Énée''' (en [[grec ancien]] {{grec ancien|Αἰνείας|Aineías}}, en [[latin]] ''Aeneas'', dérivé du mot ''aes'', ''aeris'' « cuivre »), fils du mortel [[Anchise]] et de la déesse [[Aphrodite]] ([[Vénus (mythologie)|Vénus]]), est l'un des héros de la [[guerre de Troie]]. Il est chanté par [[Virgile]] dans l’''[[Énéide]]'', dont il est le personnage central.
Père d'[[Ascagne]] (ou Iule), il est le fondateur mythique de [[Lavinium]], qui est à l'origine de [[Rome]], puis de sa [[Monarchie romaine|monarchie]]. Le roi Latinus lui offre sa fille Lavinia en mariage. Énée régnera sur sa ville,
== Mythe grec ==
[[File:Ascendance mythique d'Enée.jpg|thumb|upright=1.8|
=== ''Hymne à Aphrodite'' ===
L'histoire de la naissance d'Énée est
Aphrodite a rendu [[Zeus]] amoureux de femmes mortelles. En représailles, Zeus met dans son cœur le désir d'[[Anchise]], qui s'occupe de son bétail parmi les collines près du [[Mont Ida (Troade)|mont Ida]], dans les environs de [[Troie]]. Quand Aphrodite le voit, elle est subjuguée. Elle se pare comme pour un mariage parmi les dieux et apparaît devant Anchise, qui est subjugué par sa beauté et pense qu'il s'agit d'une déesse; mais Aphrodite se présente en fait comme une princesse phrygienne. Ils font alors l'amour, après quoi seulement Aphrodite révèle sa véritable identité, si bien qu'Anchise redoute ce qui pourrait lui arriver à cause de cette liaison. Mais Aphrodite lui assure qu'il sera protégé et ajoute qu'elle lui donnera un fils qui s'appellera Énée. Elle lui ordonne cependant de jamais révéler à quiconque qu'il a eu une relation avec une déesse. Mais voilà qu'un soir, pris par l'ivresse, Anchise révèle ce secret, et encourt alors la punition de Zeus qui le frappe de la foudre, le rendant boiteux (ou aveugle selon les versions), jusqu'à la fin de sa vie.
À la naissance d'Énée, Aphrodite l'emmène chez les nymphes du mont Ida. Elle leur ordonne d'élever l'enfant jusqu'à l'âge de cinq ans, puis de l'amener à Anchise.▼
▲À la naissance d'Énée, Aphrodite emmène l'
Anchise était apparenté à la famille royale de [[Troie]]. Il appartenait à une branche issue d'[[Assaracos]], fils de [[Tros]] (qui a donné son nom à Troie) et frère d'[[Ilos fils de Tros|Ilos]] (fondateur mythique de Troie, ville également connue sous le nom d'Ilion).
La légende se rattache aux schèmes mythiques selon lesquels la déesse de l'Aurore, ici [[Aphrodite]], s'unit à un mortel, et donne naissance à un Soleil mortel. Le qualificatif d'''Aeneas Indiges'' renvoie au ''Jupiter Indiges'' et à ''Sol Indiges''<ref>
=== Dans l{{'}}''Iliade'' ===
[[Image:Aineias Aphrodite Martin-von-Wagner-Museum L793.jpg|vignette|gauche|Aphrodite sauvant son fils Énée
Énée est un personnage
Il est le chef des alliés dardaniens des [[Troie|Troyens]], ainsi
Bruce Louden présente Énée comme « type » dans la tradition d'[[Uta-Napishtim]], de [[Philémon et Baucis]] et de [[Loth]] : l'« homme juste » épargné par la destruction générale<ref>{{Lien web |langue=en
== Littérature et mythe romains ==
[[Fichier:Iapyx removing arrowhead from Aeneas.jpg|vignette|[[Iapyx fils d'Iasos|Iapyx]] retirant
L'histoire d'Énée a été
C'est entre -380 et -270 qu'a été constituée, à partir de légendes parfois bien plus anciennes que Rome, la vulgate de l'histoire des origines : ayant déjà
La [[Sicile (province romaine)|campagne de Sicile]]
À la même époque, la poésie latine donne ses premières grandes œuvres et la [[mythologie grecque]] envahit la
=== Dans l’''Énéide'' ===
[[Image:Affresco romano - Enea e di.jpg|vignette|Énée et Didon (Mars et Vénus). [[Fresque]] romaine
{{article détaillé|Énéide}}
L'''[[Énéide]]'', de [[Virgile]], est le plus long poème de l'antiquité latine. Son auteur mourut avant d'avoir pu le terminer. On raconte qu'il avait dit à des amis de le brûler à sa mort, car il ne souhaitait pas publier une œuvre incomplète, mais
Quand [[Troie]] tombe aux mains des [[Achéens]] grâce à [[Cheval de Troie|la célèbre ruse d'Ulysse]], Énée s'enfuit avec
[[Image:Denier frappé sous César célébrant le mythe d'Enée et d'Anchise.jpg|vignette|gauche|[[Denier (monnaie)|Denier]] frappé sous [[Jules César|César]] célébrant le mythe d'Énée et d'Anchise. Description revers : Énée nu marchant [[Dextre (orientation)|à dextre]], tenant de la main droite le palladium, et portant
Partis du port d'[[Antandros]], ils arrivent à [[Carthage]] où la reine [[Didon]] tombe amoureuse d'Énée.
[[File:Joseph Mallord William Turner - Lake Avernus- Aeneas and the Cumaean Sybil - Google Art Project.jpg|vignette|
Après la mort de son père, Énée descend aux [[Enfers grecs|Enfers]], à [[Cumes]], pour lui parler, et rencontrer sa descendance ([[Silvius]], [[Romulus et Rémus|Romulus]]…). Son père lui montre aussi des Romains ([[Jules César]] et la descendance de ce dernier). Énée rencontre aussi le fantôme de Didon qui refuse de lui pardonner.
Près des côtes de [[Lucanie (région historique)|Lucanie]], un des hommes d'Énée, [[Palinurus (mythologie)|Palinurus]], s'endort et tombe à l'eau. Il nage jusqu'à la plage, mais est tué par les Lucaniens. Le [[mont Palinuro]] ainsi que le village de [[Palinuro (Centola)|Palinuro]] sont nommés d'après ce personnage. En [[Sicile]], Énée est accueilli par [[Aceste]] et recueille [[Achéménide (mythologie)|Achéménide]], un des marins de l’''[[Odyssée]]'' d'[[Ulysse]],
Juste après son arrivée en [[Italie]], la petite troupe
[[Latinus fils de Faunus|Latinus]], le roi des [[Latins]],
Énée et [[Lavinia]]
D'après le récit de Virgile, [[Romulus et Rémus]]
Les Romains considéraient Énée comme le père fondateur de leur civilisation. Et la famille des ''Julii'' (la ''[[gens Julia]]'' en latin) de [[Rome antique|Rome]]
===
Énée est représenté dans de nombreuses oeuvres artistiques, parmi lesquelles on citera ces [[Tableau (beaux-arts)|tableaux]] :
* {{ApoBib}} ({{III}}, 12, 2), {{ApoÉpi|compact}} ({{III}}, 32 ; {{IV}}, 2 ; {{V}}, 21).▼
* {{HésThé}} (v. 1008).▼
* {{HomIli}} ({{II}}, 819-21 ; {{V}}, 217-575 ; {{XIII}}, 455-544 ; {{XX}}, 75-352).▼
* {{OviHér}} ({{VII}}), {{OviMét|compact}} ({{XIV}}, 581-608).▼
* {{PauDes}} ({{III}}, 22, 10).▼
* {{StrGéo}} ({{V}}, 3, 2).▼
* {{VirÉné}} (''passim'').▼
▲== Représentations graphiques ==
* [[Le Scheggia|Giovanni di ser Giovanni]], ''Énée et Anténor complotant contre Troie'', {{3e|quart}} du {{s mini-|XV|e}}, [[Musée national de la Renaissance]]
* [[François Perrier (artiste)|François Perrier]], ''Énée et ses combattants combattant les harpies'', {{2e|quart}} du {{s mini-|XVII|e}}, [[musée du Louvre]]
Ligne 88 ⟶ 79 :
* [[Charles André van Loo|Carle Van Loo]], ''Énée portant son père Anchise'', {{2e|quart}} du {{s mini-|XVIII|e}}, [[musée du Louvre]]
* [[Pierre-Narcisse Guérin]], ''Énée et Didon'', {{1er|quart}} du {{s mini-|XIX|e}}, [[musée du Louvre]]
* [[Francesco Salviati]], [[fresque]] dans le « salon des fastes farnésiens » du [[palais Farnèse]] (Rome), avec [[Ranuccio Farnèse|Ranuce Farnèse]] représenté sous les traits d'Énée<ref>{{Lien web |langue=it |auteur=Giacomo Mazzuoli |titre=La sala dei Fasti Farnesiani |url=https://www.canino.info/inserti/monografie/i_farnese/palazzo_roma/sala_fasti/index.htm |site=canino.info |date=2000 |consulté le=11 juin 2024}}</ref>, 1552-1558
* [[Joseph Mallord William Turner]] (1775-1851), ''[[Didon]] et Enée'', exposé en
=== ''Galerie'' ===
<gallery mode="packed" heights="200
Fichier:Enée & Anchise Lepautre Louvre M.R.2028 noir.jpg|''Énée portant son père Anchise, suivi d'Ascagne
Fichier:Giovanni Battista Tiepolo 054.jpg|''[[Vénus (mythologie)|Vénus]] abandonne Énée sur les rivages de Libye.''
Fichier:Guérin Énée racontant à Didon les malheurs de la ville de Troie Louvre 5184.jpg|alt=enne|''Énée racontant à Didon les malheurs de la ville de Troie''
Fichier:Joseph Mallord William Turner (1775-1851) - Dido and Aeneas - N00494 - National Gallery.jpg|
</gallery>
=== Dans d'autres formes artistiques ===
* ''[[Dido and Æneas]]'', [[opéra]] d'[[Henry Purcell]]
* ''[[Les Troyens]]'',
* Le cycle romanesque ''Troie'' de [[David Gemmell]]
* On retrouve aussi Énée dans le film [[Troie (film, 2004)|''Troie'']] de [[Wolfgang Petersen]]. Il porte son père lors de sa fuite. Le prince [[Pâris]] lui confie alors l'épée de Troie afin que les Troyens subsistent.
* ''Le Dernier Troyen'', cycle de
== Généalogie
{{Boîte déroulante/début|titre=Généalogie de rois d'Albe la Longue}}
<center>
Ligne 150 ⟶ 142 :
{{Boîte déroulante/fin}}
== Notes et références ==▼
{{Références}}▼
== Voir aussi ==▼
=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
{{Autres projets
| wiktionary = Énée
}}
==== Sources de les sections « Mythe grec » et « Littérature et mythe romains » ====
▲* {{HésThé}} (v. 1008).
▲* {{HomIli}} ({{II}}, 819-21 ; {{V}}, 217-575 ; {{XIII}}, 455-544 ; {{XX}}, 75-352).
▲* {{OviHér}} ({{VII}}), {{OviMét|compact}} ({{XIV}}, 581-608).
▲* {{PauDes}} ({{III}}, 22, 10).
▲* {{StrGéo}} ({{V}}, 3, 2).
▲* {{VirÉné}} (''passim'').
* {{ouvrage|id=Laigneau & Lefaure|langue originale=la|auteur1=[[Virgile]]|titre=[[Énéide]]|collection=Classiques|préface=Sylvie Laigneau|traducteur=Maurice Lefaure|année=2004|éditeur=[[Le Livre de poche]]|pages totales=574|isbn=9782253085379|plume=oui}}
* Tite-Live ''Ab Urbe Condita'', {{noble-|Livre I}}
* [[Georges Dumézil]], ''La religion romaine archaïque'', {{2e|édition}} revue et corrigée, Paris : éditions Payot, 1974 {{plume}}
* [[Jacques Perret (philologue)|Jacques Perret]], ''Les Origines de la légende troyenne de Rome, 281-31'' (« Collection d'études anciennes »), Paris, Les Belles Lettres, 1942, {{XXX}}-678 p.
* {{en}} {{lien|trad=Karl Galinsky|lang=en|fr=Karl Galinsky|texte=G. K. Galinsky}}, ''Aeneas, Sicily, and Rome'' (« Princeton Monographs in Art and Archaeology »), Princeton, Princeton University Press, 1969, {{XXVI}}-278 p., 88 pl. ({{2e}} éd., 1971).
* {{it}} Collectif, ''Enea nel Lazio. Archeologia e Mito'', Rome, Fratelli Palombi 1981, 273 p.
* {{it}} Ferdinando Castagnoli, « La leggenda di Enea nel Lazio », in ''
* Geneviève Dury-Moyaers, ''Énée et Lavinium. À propos des découvertes archéologiques récentes'' (coll. Latomus, 174), Bruxelles, 1981, 252 p.
* {{Ouvrage|auteur1=Pierre Grimal|lien auteur1=Pierre Grimal|titre=Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine|lieu=Paris|éditeur=PUF|année=2015|année première édition=1953|pages totales=xxxi + 574 p.|passage=137-139 ; 35|isbn=978-2-130-50359-0}}
▲* {{it}} Ferdinando Castagnoli, « La leggenda di Enea nel Lazio », ''StudRom'', 30, 1982, {{p.|1-15}}.
▲== Notes et références ==
▲{{Références}}
▲== Voir aussi ==
▲{{Autres projets| commons = Category:Aeneas| wiktionary = Énée}}
=== Articles connexes ===
|