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Accords de Gênes

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Les accords de Gênes de mai 1922, issus de la Conférence de Gênes (10 avril – 19 mai 1922)[1], regroupèrent des représentants de 34 pays, avec pour but de rétablir l'ordre monétaire mondial complètement désorganisé par la Première Guerre mondiale. Cette conférence a lieu à l'initiative du Royaume-Uni. Elle réunit tous les pays ayant participé au conflit sauf les États-Unis.

Le système monétaire

La Première Guerre mondiale a provoqué des transferts importants d'or entre les différents pays, tandis que le financement par émission monétaire a exigé un renoncement temporaire à la contrainte métallique : dans ces conditions la plupart des monnaies ne peuvent retrouver dans l'immédiat leur convertibilité en or, convertibilité qui assurait la stabilité relative des taux de change avant la guerre. La Livre sterling qui était au centre de la stabilité monétaire internationale est directement affectée par ces transformations.

Pour pallier ces difficultés une des solutions était de réévaluer fortement la valeur de l'or et d'accompagner par différentes mesures le retour de l'étalon-or. Le Royaume-Uni s'y oppose et au final la conférence de Gênes met en place un système d'étalon de changes-or. Le système hybride de Gênes prévoit que chaque nation pourra au choix :

  • Mettre en œuvre une convertibilité de leur monnaie en or si leur stock le leur permet
  • Considérer la Livre et le Dollar comme monnaie de réserve substitutive.

La question des emprunts russes

La délégation française porte par ailleurs la question des emprunts russes sur le devant de la scène. L'Empire tsariste avait emprunté avant la guerre environ 12 milliards de francs à 1 600 000 Français. Lénine, après la Révolution d'octobre, refuse de se considérer comme obligé par ses emprunts, arguant qu'ils ne les avait pas contractés. Devant l'insistance de la France pour récupérer cet argent (son économie est exsangue et de nombreux porteurs se trouvent lésés), la délégation soviétique accepte, moyennant le paiement de 30 milliards de roubles-or, lesquels "rembourseraient" l'ingérence des alliés dans la guerre civile ayant suivi la Révolution[2]. Devant le refus des Occidentaux, les négociations achoppent sur ce point, qui n'est toujours pas tranché.

La critique des accords de Gênes

Elle sera portée longtemps après les faits par Jacques Rueff[3], pourtant défenseur historique du système de l'étalon-or, qui conteste une des conséquences majeures de l'étalon de change or tel qu'il est conçu par les accords de Gênes. Les pays dont la monnaie est privilégiée -convertible en or- n'ont pas à se soucier des déficits de leurs balances des paiements, payés dans leur monnaie. Les pays excédentaires replacent leurs excédents sous forme de prêts dans le pays débiteurs. On assiste donc à la création d'une double pyramide de crédits dont l'une n'a pas de justification. Ce phénomène expliquerait selon l'auteur la frénésie d'endettement des États-Unis pendant les années 1920, jusqu'à dépasser 350 % du PIB, et l'explosion finale qui donnera la crise de 1929.

Notes et références

  1. cf. Britannica http://www.britannica.com/eb/article-9000832/Conference-of-Genoa
  2. Jean-Baptiste Duroselle, Histoire des relations internationales, Armand Collin, tome 1, page 61
  3. http://mises.org/books/monetarysin.pdf