[go: nahoru, domu]

« Dictionnaire des rues d'Avignon » : différence entre les versions

Contenu supprimé Contenu ajouté
Marianne Casamance (discuter | contributions)
Aucun résumé des modifications
Dpegz (discuter | contributions)
m référence format
Ligne 4 :
Le '''dictionnaire des rues d'Avignon''' est un [[dictionnaire des rues]] de la commune d'[[Avignon]], commune française dans le département de [[Vaucluse (département)|Vaucluse]] en [[Région française|région]] [[Provence-Alpes-Côte d'Azur]].
 
À l’intérieur des [[Remparts d'Avignon|remparts]], dans le centre historique, les '''rues d’[[Avignon]] Centre''', plus de deux cent-soixante dénombrées<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=418-422}}418 à 422.</ref>, ont été créées au fur et à mesure du développement de l’antique [[Avenio]] et de la cité médiévale au temps des [[Papauté d’Avignon|papes]]. Elles ont abrité des [[Livrée cardinalice|livrées cardinalices]] puis les cent-trente [[Hôtels particuliers d’Avignon|Hôtels particuliers]] qui ont pris généralement leur suite<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=428-430}}428 à 430.</ref>, ainsi que nombre de lieux de culte (églises, chapelles et [[Synagogue d'Avignon|synagogue]]), des anciens cimetières transformés en [[Places d'Avignon|places]], des couvents et des abbayes, des collèges et l’Université<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=422-730}}422 à 430.</ref>. Parmi ces rues, quelques-unes se distinguent par leur riche patrimoine architectural ou par des évènements historiques qui s’y sont déroulés.
== Rue d’Annanelle ==
[[Fichier:Avignon, église du couvent des Dominicains Charles Montigny 1839 Bibliothèque Municipale.jpg|vignette|Église du couvent des Dominicains d'Avignon, gravure de Charles Montigny, 1839.]]
Elle correspond à l'enceinte extérieure des premiers remparts médiévaux de la ville construit au {{s|XIII}}<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG27" />27}}. Dans sa partie basse, côté [[rue Joseph-Vernet]], le [[Rhône]] coulait dans les fossés<ref name="JG347">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=347}}347.</ref>.
 
Ce fut ici que s'installèrent les [[dominicain]]s après avoir bâti le plus vaste couvent d'[[Avignon]]<ref name="JG37">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=37}}37.</ref>. Il fut édifié sur une ancienne île de graviers déposés par le fleuve qui portait le nom de l'Estel<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG347"/>347}}. [[Clément V]] y résida lors de ses séjours avignonnais<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG37"/>37}}, tandis que [[Benoît XII]] et [[Clément VI]] y furent couronnés<ref name="JG218">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=218}}218.</ref>.
{{Article détaillé|Couvent des dominicains d'Avignon}}
Le nom actuel de cette artère a une origine incertaine. Il ne lui fut attribué qu'au {{s|XVIII}}. Avant elle était désignée comme « la rue du Moulin de la Ville aux remparts », puis fut connue sous les noms de « rue des capucins »<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG218"/>218}}, qui y possédaient leur noviciat<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-301" />}}, « rue des carmélites » ou « rue de la Font-des-prêcheurs ». Ce moulin municipal fut détruit au milieu du {{s|XIX}}. Il était actionné par la [[Sorgue (Vaucluse)|Sorgue]], qui coulait alors à découvert. Des [[peuplier]]s bordaient ses rives jusqu'en [[1704]] où ils furent remplacés par des [[orme]]s<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG218"/>218}}.
{{Article détaillé|Cité scolaire Frédéric-Mistral}}
 
Ligne 17 :
[[Fichier:Avignon quartier la Balance Rue de la Balance 1940.jpg|vignette|gauche|Quartier de la Balance avant la rénovation de 1958.]]
[[Fichier:Avignon - 6 rue de la Balance.jpg|vignette|Rue de la Balance rénovée.]]
Au cours du Moyen Âge, elle était connue sous le qualificatif de ''magna carreira''<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-54" />}}. Cette Grand Rue conduisait du [[Palais des papes d'Avignon|palais des papes]] à la porte du Rhône et au [[pont Saint-Bénézet]]<ref name="JG174">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=174}}174.</ref>. Elle doit son nom actuel à une auberge à l'enseigne de la [[Balance (instrument)|balance]]<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=57}}57.</ref>. L'entrée de la [[Livrée cardinalice#Livrée de Canillac|Livrée de Canillac]] se faisait par cette rue<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG174"/>174}}.
 
Entre le milieu et la fin du {{s|XIX}}, cette rue et son quartier furent paupérisés et devinrent insalubres. Leur rénovation fut entreprise au cours des [[années 1960]]. C'est actuellement un des quartiers les plus chics d'Avignon qui communique directement avec la [[Places d'Avignon#Place du Palais|place du Palais]] et la [[Places d'Avignon#Place de l'Horloge|place de l'Horloge]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG174"/>174}}.
 
== Rue de la Banasterie ==
Des fouilles ont révélé la présence de [[mosaïque]]s romaines<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-17" />}}. Et le tracé de cette rue marque l'enceinte du premier rempart médiéval qui s'ouvrait par la porte ''Aurose'', correspondant à l'actuelle porte de la Ligne<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG27" />27}}. Cette artère doit son nom à des [[vannier (métier)|vannier]]s qui y fabriquaient des ''banastes'', paniers en osier. Ils utilisait les branchettes de [[saule]] poussant le long des berges du Rhône et de la [[Durançole]] qui alimentait les fossés<ref name="JG275">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=275}}275.</ref>.
[[Fichier:Avignon Rue de la Banasterie Chapelle des Pénitents noirs.JPG|vignette|Chapelle des Pénitents noirs d'Avignon, rue de la Banasterie.]]
Dans ce quartier se trouvent deux Hôtels particuliers. Le premier est celui des Madon de Châteaublanc. Il a été construit selon les plans de [[Pierre II Mignard]] selon un prix fait daté du {{date|5|novembre|1687}}. Antoine Vernet, père de [[Joseph Vernet]] décora l'intérieur tandis que la cour intérieure caladée représentant cinq [[comète]]s, inspirées de celle de [[Comète de Halley|Halley]], qui apparut en [[1759]], est l'œuvre du mosaïste Henri Barrelet. Le second appartint aux Cohorn de Limon. Cette famille d'origine suédoise s'était installé à [[Montfavet]] dès le {{s|XV}}. Ce fut Claude Cohorn qui, en [[1632]], acheta une maison sise en ce lieu et la transforma en Hôtel. Celui-ci continua à être aménagé par son fils Gabriel, seigneur de Limon<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG275"/>275}}.
 
Outre la [[Chapelle des Pénitents noirs (Avignon)|Chapelle des Pénitents noirs]], deux autres lieux de culte ont desservi la rue et son quartier. Une église paroissiale dédiée à saint Symphorien qui fut érigée en collégiale en [[1591]] et consacrée en [[1602]]. Après la [[Révolution française|Révolution]] son titre passa à l'actuelle église des Carmes<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG275"/>275}}. Le prieuré de Sainte-Perpétue, dont l'existence est attestée depuis [[1203]]. Il comportait une chapelle et un petit cimetière<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=276}}276.</ref>.
 
== Rue Bancasse ==
Elle fut dénommée ''magna carreira'' au cours du {{s|XIII}}<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-54" />}}. Un siècle plus tard, sous les pontifes avignonnais, elle devint « la grande rue de la Muse » très certainement à cause d'une muse ou muselle servant d'enseigne à une boutique, puis fut renommée « rue de l'Argenrerie » après que nombre de changeurs s'y furent installés. Elle ne prit son nom actuel qu'au cours du {{s|XVI}}<ref name="JG256">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=256}}256.</ref>.
 
Cette grand rue étant assez étroite, en [[1660]] des travaux furent réalisés pour rectifier son alignement et laisser passer les carrosses<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-86" />}}. Grâce à une expertise faite par [[Jean-Baptiste II Péru]], en [[1759]], on connait sa largeur {{unité|3|mètres}} dans sa partie la plus étroite<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG256"/>256}}. Ce fut dans cette rue, qu'entre [[1782]] et [[1788]], s'installa Antoine Aubanel « seul imprimeur de sa Sainteté » qui édita le ''[[Courrier d'Avignon]]''<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=262}}262.</ref>.
 
Deux hôtels particuliers y furent construits. Celui des Tonduti de Blauvac qui fut restauré en [[1662]] puis entièrement reconstruit par [[Jean-Baptiste Franque]] en [[1726]]. Il devint la résidence de [[Mathieu Jouve Jourdan]] dit ''Jourdan Coupe-Tête'', au cours de l'année [[1793]]. Le second appartenait à la famille Cappeau de Saint-Marc et avait été édifié au {{s|XVIII}}<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=257}}257.</ref>.
 
== Rue Bonneterie ==
Dans les statuts de la ville, en [[1246]]<ref name="JG293">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=293}}293.</ref>, elle est citée sous les noms de « rue et place de la Curaterie », car un marché aux cuirs s'y tenait tous les mardis<ref>Joseph Girard, {{opcitsfn|Girard|2000|p=58}}, {{p.,}}58.</ref>{{,sfn|Girard|2000|p=48}}<ref name="girard-48" />. La place ouvrait sur un prolongement de la rue actuelle alors dénommée « rue de la Verrerie »<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
 
Au cours du {{s|XIV}}, elle devint la « rue de Saint-Geniès » (''carreiria Sancti Genesii'') en hommage à l'église dédiée à saint Geniès qui s'y trouvait. Puis au {{s|XV}}, ce fut le nom de « rue du Sauvage » qui prévalut à cause de l'enseigne de l'Homme Sauvage qui désignait une auberge tenant taverne. Au {{s|XVI}}, l'installation de boutiques de bonnetiers fit à nouveau changer son nom et en [[1613]], elle devint « rue Bonneterie autrefois Curaterie ou Marché aux cuirs »<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
[[Fichier:54 Rue de la Bonneterie.jpg|vignette|Hôtel de Félix, 54 rue Bonneterie.]]
Outre l'Hôtel de Félix, inscrit aux monuments historiques par arrêté du {{Date|20|janvier|1976}}, plusieurs maisons et hôtels particuliers sont dignes d'intérêts. Certaines maisons possédaient des poutres apparentes sous leur toiture décorées de mufles de dragons<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=250}}250.</ref>.
* {{numéro}}2 : cette maison possède, toujours bien visibles, des poutres d'angle sculptées de ces mufles<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
* {{numéro}}11 : on y retrouve la façade méridionale de l'église Saint-Geniès ({{s|XVIII}})<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
* {{numéro}}17 : maison natale de [[Joseph Vernet]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
* {{numéro}}20 : puits du {{s-|XVIII|e}} dans la cour<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
* {{numéro}}33 : maison de l'architecte [[Pierre Bondon]] avec niche d'angle et statue de la Vierge ({{s|XVIII}})<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
* {{numéro}}35 : hôtel Raoulx construit en [[1696]] par [[Jean Péru]] pour le marchand Jean-Paul Raoulx. Ce fut lui qui dirigea en personne l'exécution des sculptures du balcon à la tête de [[Minerve (mythologie)|Minerve]], celles des [[mascaron]]s des fenêtres du rez-de-chaussée, et l'escalier à [[pilastre]]s de l'intérieur<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG293"/>293}}.
* {{numéro}}40 : hôtel Ricci demeure d'une famille d'origine piémontaise qui, au {{s|XV}}, acheta une maison et un vaste terrain correspondant à la Livrée du cardinal du Puy. L'un de ses membres, Guillaume Ricci, conseiller de la ville, viguier et primacier de l'Université, fit construire une chapelle en [[1498]], puis fonda le [[collège de la Croix]] en [[1500]]. Au cours des siècles suivants, cet hôtel fut morcelé entre différents propriétaires. Au début du {{s|XX}}, sa façade conservait l'aspect gothique du temps des Ricci, ainsi que sa cour à arcades et son escalier monumental, datés de [[1706]]. Mais la transformation du rez-de-chaussée en commerce lui a fait perdre ses dispositions anciennes<ref name="JG294">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=294}}294.</ref>.
* {{numéro}}44 : hôtel de Cambis de la Falesche devenu ensuite propriété des Cambis d'[[Orsan]] puis de la famille Du Plessis de [[Pouzilhac]]. Daté du {{s|XVII}} et de la fin du {{s|XVIII}}, il a conservé son grand portail à carrosse donnant sur une cour ainsi que son [[portique (architecture)|portique]] ouvert par deux colonnes ioniques<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG294"/>294}}.
* {{numéro}}50-52 : hôtel de Puget de Chastueil. Son propriétaire, Jean-Louis de Puget, seigneur de [[Maillane]], selon les plans de Jean Péru, fit édifier l'escalier en [[1695]], puis une galerie et un pavillon en [[1699]]. La transformation du rez-de-chaussée en commerces a totalement défiguré l'œuvre de l'architecte avignonnais<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=295}}295.</ref>.
 
== Rue de la Bouquerie ==
C'est la troisième ''magna carreiria'' d'Avignon au {{s|XIII}}<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-54" />}}. Jusqu'à la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], la rue actuelle et sa continuation la rue Saint-Nicolas d'Annecy furent dénommés « rue des Masses » (''carreiria Massarum''). Menant directement à la Grande Boucherie, sise sur l'actuelle Place de l'Horloge, elle fut rebaptisée « rue de la Grande Bouquerie » puis « rue de la Bouquerie », en [[1497]]<ref name="girard-188" />{{,sfn|Girard|2000|p=188}}<ref name="JG196">Joseph Girard, {{opcit,}}, {{sfn|Girard|2000|p.=196}}196.</ref>.
 
Un hôtel particulier et un [[jeu de paume]] y furent édifiés.
*{{numéro}}13 : l'hôtel de Brancas fut construit, en [[1533]], par Gilles de Roays, puis vendu, en [[1557]] à Alexandre de Grillet. Ce n'est qu'en [[1771]] qu'il fut acquis par une dame de Crillon, comtesse de Brancas. C'est là que furent accueillis, au cours de l'hiver [[1784]]-[[1785]], le ministre [[Jacques Necker|Necker]], alors en disgrâce, son épouse [[Suzanne Curchod|Suzanne]] et leur fille [[Germaine de Staël]], alors âgée de 18 ans<ref name="JG198">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=198}}198.</ref>.<br />En [[1796]], le lieu fut acheté par les Seguin, imprimeur, qui y éditèrent, en [[1859]], ''[[Mireio]]'' de [[Frédéric Mistral]]. L'imprimerie s'installa ensuite sur un terrain adjacent et l'Hôtel de Brancas fut transformé, après [[1916]], en école communale de fille<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG198"/>198}}.
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon}}
*{{numéro}}22 : Le jeu de paume fut construit, au {{s|XVII}}, sur l'emplacement du couvent de la Providence, il était la propriété, en [[1635]], de Pierre Isaac<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG196"/>196}}. Il passa ensuite à Pierre avril dont la fille Marguerite épousa [[Nicolas Mignard]]. Dans le jardin jouxtant le jeu de paume, le couple fit construire, en [[1624]], « un nouveau corps de logis » qui fut rapidement connu sous le nom de « Maison Mignard »<ref name="JG197">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=197}}197.</ref>.<br />Au cours du mois d'octobre [[1655]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG197"/>197}}, [[Molière]] et sa troupe furent accueillis dans la salle du jeu de paume et y jouèrent ''[[L'Étourdi ou les Contretemps|L'Étourdi]]'' et ''[[Le Dépit amoureux]]''. Il revint jouer dans la même salle de décembre [[1657]] à février [[1658]]. Lors de ses deux séjours, il se lia d'amitié avec Nicolas et [[Pierre Mignard]]. Ce dernier fit plusieurs fois son portrait<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG197"/>197}}.<br />La maison et le jeu de paume restèrent dans la famille Mignard jusqu'en [[1732]], date à laquelle la toiture de celui-ci s'écroula détruisant {{Citation|le théâtre garni de tout ce qui convenait pour le spectacle}}<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG197"/>197}}.
 
== [[Rue Carreterie]] ==
[[Fichier:Rue Carreterie.jpg|vignette|La rue Carreterie au début du {{s-|XX|e}}.]]
Le premier nom de cette rue est référencé au cours du {{s|XIV}} comme ''carreiria Cadrigerariorum'', la « rue des Charretiers ». Cette voie importante de la cité avignonnaise - elle est la seule à mener directement d'une porte des remparts au [[Palais des papes d'Avignon|palais des papes]] - se voit désignée, en [[1392]], comme la ''Carrieria magna vocatur la Carataria''<ref name="JG305">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=305}}305.</ref>.
 
Tout ce quartier est protégé par le rempart Saint-Lazare achevé depuis [[1364]], après que les habitants de la Carreterie eurent versé {{formatnum:1000}} florins pour l'achèvement de sa construction<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=342}}342.</ref>. En [[1568]], la population, inquiète d'une possible attaque des [[Huguenot]]s, finance la construction d'un [[ravelin]] pour mieux protéger l'entrée de la Porte Saint-Lazare. Celui-ci fut ensuite réparé et restauré en [[1604]] et [[1621]]<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=344}}344.</ref>.
 
Ce fut au cours du {{s|XV}} qu'apparut une nouveauté architecturale dans la [[Avignon|cité papale]], les « croix des carrefour » ou « croix couvertes » car placées sous une voûte supportée par des piliers. Avignon compta jusqu'à sept de ces « Belles Croix » et celle de la Carreterie était considérée comme la plus belle<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=74}}74.</ref>. Autre particularité de cette rue, l'importance et le nombre de « maisons à auvents ». Mais elles furent toutes démolies et rasées après les arrêtés du conseil de la ville datés de [[1562]] et [[1568]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-48" />}}.
[[Fichier:Facade rue de la Carreterie.JPG|vignette|Façade gothique de l'ancien couvent des carmes.]]
Les principaux sites et monuments sont la maison natale d'[[Henri Bosco]] ([[1888]]-[[1976]])<ref>[http://henribosco.free.fr/indexgeneral.html Site officiel d'Henri Bosco Biographie]</ref>, le clocher des augustins, construit entre [[1372]] et [[1377]], la porte gothique de l'ancien couvent des carmes construite au cours du {{s|XV}}, la maison natale du patriote [[Nicolas Jean-Baptiste Lescuyer|Lescuyer]] assassiné par les papistes le {{date|16|octobre|1791}}, meurtre qui déclencha le [[Massacre de la Glacière]], l'ancien Hôtel des Trois-Mulets, l'ancienne chapelle des Pénitents Rouges fondée en [[1700]], le « Jardin des Médecins », créé en [[1745]] par le collège des docteurs agrégés de la Faculté de Médecine, et au carrefour de la rue Carreterie et de la rue des Infirmières, se trouvait la « Belle Croix », attestée dès [[1426]]. Elle fut reconstruite en « bonne pierre d'[[Embrun (Hautes-Alpes)|Embrun]] » aux frais de la confrérie de Notre-Dame de la Major, en [[1597]]. Cette croix couverte fut démolie en [[1792]]<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.}}=305-306.</ref>}}.
{{Article détaillé|Rue Carreterie}}
 
== Rue Chauffard ==
L'ancienne « rue Dorée » a pris le nom de cette famille avignonnaise, qui compta de nombreux médecins et un maire d'Avignon en [[1848]]. Leur hôtel, ancien lieu de résidence des Merles de Beauchamp, possédait des fenêtres à croisées du {{s|XV}} et une porte cochère du {{s|XVII}}. Une annexe de la préfecture a pris sa place<ref name="JG251">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=251}}251.</ref>. Lors de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]], la famille de Sade y possédait plusieurs maisons et cette rue était dénommée ''Carrieria dels Sados'' ou ''dels Sazes''. Au {{s|XVI}}, elle devint la « rue de Gadaigne » puis dès [[1605]], on commença à écrire « rue de Gadaigne appelée rue Dorade ». Elle reprit le nom de « rue de Sade » en [[1647]]<ref name="JG253">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=253}}253</ref>.
[[Fichier:Hôtel Sade 2.JPG|vignette|Armoiries d'Avignon sur la façade de l'hôtel de Sade.]]
* {{numéro}}5 : hôtel de Sade. Les Sade, qui avaient fait leur fortune en tant que chenévriers (marchands de cordes de [[chanvre]]), possédaient nombre de maisons dans cette rue dont l'une fut achetée, vers [[1530]], par [[Thomas II de Gadagne]], fils d'une riche famille marchande venue de [[Florence]] s'installer à [[Lyon]]. Entre [[1536]] et [[1537]], il fit reconstruire sa maison en style gothique. Celle-ci fut acquise, vers [[1644]], par [[François de Bonne de Lesdiguières]] puis sa veuve la revendit à [[Jean-Baptiste de Sade]], en [[1647]]. Elle resta dans cette famille jusqu'en [[1760]], date à laquelle elle devint la propriété des [[Frères des écoles chrétiennes]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG253"/>253}}. De peu judicieuses restaurations ont été faites en [[1885]] et [[1910]]<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=254}}254.</ref>.
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon|École supérieure d'Art d'Avignon}}
* {{numéro}}9-11 : hôtel de Donis de Beaucham{{p.}}Il a été édifié sur l'emplacement de la [[Livrée cardinalice]] du cardinal [[Tommaso Ammanati]], archevêque de Naples<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG251"/>251}}. Cette nouvelle construction fut faite entre [[1500]] et [[1503]]. Il prit son nom définitif quand les Donis, seigneur de [[Goult]], virent leur terre de Beauchamp érigée en marquisat, en [[1659]], par [[Louis XIV]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG253"/>253}}.
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon}}
 
== Rue du Pape-Clément-VI ==
Au {{s|XIV}}, elle porta deux noms, celui de « rue de la Bulle », car ici se trouvait ''l'ostel de la bulla de nostre senhor lo Papa'', ainsi que « rue de la Croix », à cause d'une chapelle du prieuré Sainte-Croix attestée dès [[1316]]<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=283}}283.</ref>. Dans cette artère se trouvent trois [[Hôtels particuliers]].
* {{numéro}}3 : l'hôtel des Blanchetti qui fut acquis, en [[1730]], par cette famille de [[Bologne]]. Il fut entièrement rénové en [[1760]]. Sa façade principale est ornée du masque et des attributs d'[[Hercule]] et la cour intérieure est pavée d'une calade colorée aux armes des Blanchetti<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG284" />284}}.
* {{numéro}}9-11 : hôtel de Beaumont de la Teste. Cette demeure fut d'abord celle de Jacques de Beaumont, chanoine de Saint-Pierre d'Avignon. Il y logea [[Armand Jean du Plessis de Richelieu|Richelieu]] de [[1618]] à [[1619]]. Puis elle passa à Joseph de la Teste, consultateur du Saint-Office, seigneur de [[Venasque]] et de [[Saint-Didier (Vaucluse)|Saint-Didier]] qui l'acheta le {{date|17|septembre|1740}}<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG284" />284}}.
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon}}
* {{numéro}}10-14 : hôtel de Massilian. Il fut construit en [[1696]] par [[Jean Péru]] (1650-1723). C'est ici que naquit l'abbé Massilian, historien d'Avignon et prévôt de Saint-Didier, le {{date|11|avril|1721}}<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG284" />284}}. Il abrite aujourd'hui le [[musée Angladon|Musée Angladon - Collection Jacques Doucet]].
[[François de Sales]], de passage à Avignon, du 15 au {{date|25|novembre|1622}}, logea dans cette rue en prenant pension dans une auberge sise du côté du Portail Matheron<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG284" />284}}.
 
== Rue de la Grande-Fusterie ==
Elle se situe sur l'emplacement des anciens remparts du {{s|XII}}. Le quartier des Fusteries regroupait les fustiers, c'est-à-dire des charpentiers ou marchands de bois (fuste = bois). Dans cette artère dénommée aussi « Fusterie Neuve », cette profession s'était organisée dès [[1247]] en élisant ses prud'hommes un an après s'être dotée de statuts corporatifs<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG230" />230}}.
* {{numéro}}63-65 : maison du ''Pagadour'', c'est-à-dire du payeur général de la Légation d'Avignon. Au {{s|XVII}}, y logeait le dénommé Larion, ce ''pagadour'' partagea d'ailleurs ses appartements avec le cardinal [[Alexandre Bichi]], [[Liste des évêques de Carpentras|évêque de Carpentras]]. Puis, entre [[1791]] et [[1794]], elle eut comme locataire [[César Nerly]] ([[1749]]-[[1806]]), célèbre chanteur comique<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG231" />231}}.
* {{numéro}}29 : Ancienne Hostellerie du Chapeau-Rouge. Elle est référencée sur cet emplacement dès [[1376]]. Cette maison possède toujours sa façade gothique avec un dernier étage à encorbellement et deux fenêtres à croisées. Une Vierge, avec socle et dais, qui l'ornait fait aujourd'hui partie des collections du [[musée Calvet]]. Dans cette même rue se trouvait aussi l'Hostellerie Saint-Antoine. Elle est citée dans la chronique de [[Martin Alpartils]] comme le lieu où [[Benoît XIII (antipape)|Benoît XIII]], fuyant le [[palais des papes d'Avignon|palais des papes]] chercha refuge auprès du Connétable d'Aragon pour quitter définitivement Avignon<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG231" />231}}.
* {{numéro}}8-10 : hôtel de Tertulle. Il fut celui d'Étienne de Tertulle, familier du [[Roi René]]. [[Jean-Baptiste Franque]] le reconstruisit en partie dès [[1740]]. Au {{s|XIX}}, il devint un pensionnat tenu par les religieuses de Saint-Charles, puis au cours du {{s|XX}}, la maison Saint-Vincent-de-Paul. Sa façade et ses fenêtres gothiques ont été très fortement restaurées<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG231" />231}}.
* Angle de la rue Saint-Étienne : maison de [[Jean Cadard]]. Ce médecin avait commencé sa carrière à la Cour de [[Charles VI de France|Charles VI]] en étant attaché personnellement au « gentil Dauphin ». Après l'[[assassinat de Jean sans Peur]], celui-ci, devenu le régent [[Charles VII de France|Charles VII]], le fit installer à Avignon avec sa royale recommandation. Il devint seigneur d'[[Oppède]] ([[1425]]) puis du [[Le Thor|Thor]] ([[1447]]). Il avait transigé avec le [[Pierre de Foix (1386-1464)|cardinal de Foix]], en [[1437]], pour acheter des immeubles réunis par le Portail Pertus qu'il fit complètement refaire deux ans plus tard. Peu avant sa mort, il fit édifier sa chapelle en l'[[église des Célestins]] d'Avignon et son fils Pierre demanda à [[Enguerrand Quarton]] de réaliser pour celle-ci une ''Vierge de Miséricorde'', tableau sur lequel seraient représentés son père et sa mère Jeanne de Moulins<ref name="JG232">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=232}}232.</ref>.
 
== Rue de la Moyenne-Fusterie (rue Saint-Étienne) ==
Cette seconde artère du quartier des Fusteries était dénommée au Moyen Âge « rue de la Moyenne-Fusterie » (''carreira Mejana Fustaria'') et elle débouchait sur le Portail Pertus<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG233" />233}}. Elle doit son nom actuel à l'église paroissiale Saint-Étienne fondée par [[Jean XXII]] et qui fut interdite au culte en [[1734]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG235" />235}}. Elle comporte plusieurs maisons et [[hôtels particuliers]] remarquables.
* {{numéro}}22-24 : maison des Forli, surnommée sans aucune raison historique « Maison de la Reine Jeanne ». Les Forli étaient des changeurs qui s'installèrent à Avignon à la fin du {{s|XV}}. Cette famille acheta maison sur maison entre [[1512]] et [[1522]], puis à nouveau de [[1529]] à [[1548]] et enfin en [[1559]]. Ce fut Pierre de Forli, Primacier de l'Université d'Avignon ([[1530]]-[[1531]]), qui fit édifier cette demeure de style gothique<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG233" />233}}.
* {{numéro}}18 : maison aux Ballons. Elle est surnommée ainsi à cause des ornementations de ses balcons avec des [[montgolfière]]s qui rappellent que c'est en cette demeure que [[Joseph-Michel Montgolfier|Joseph-Michel]], l'aîné des [[frères Montgolfier]] réalisa ses premiers essais d'aérostation<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG233" />233}}.
{{Article détaillé|Maisons historiques d'Avignon}}
* {{numéro}}14 : hôtel du Laurens. Construit au {{s|XVIII}} par Pierre Joseph Cayranne, greffier et notaire apostolique, il garde dans sa cour des vestiges d'arcs romains. Ceux-ci se retrouvent d'ailleurs dans l'escalier qui permet d'accéder à la rue par la [[Places d'Avignon#Place du Palais|place du Palais]]<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=234}}234.</ref>.
* {{numéro}}17 : hôtel Pertuis de Monfaucon. Ce fut là que résidèrent Agricol Pertuis de Monfaucon, qui fut viguier de la ville en [[1781]] et son fils Eugène qui en devint maire entre [[1826]] et [[1830]]. Cet hôtel possède une belle façade du {{s|XVIII}} avec des grilles en fer forgés aux fenêtres<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG235" />235}}.
 
<gallery>
Ligne 109 :
 
== Rue de la Petite-Fusterie ==
Dernière grande artère du quartier des Fusteries, c'est aussi la plus ancienne puisque dès le Moyen Âge, elle portait le nom de « Vieille Fusterie ». La corporation des fustiers s'y organisa dès [[1246]] en « aumônerie ». Le but de cette association était officiellement d'entretenir un luminaire perpétuel devant la niche d'une Vierge placée à l'entrée de leur rue<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG230" />230}}. C'est aussi l'une des rares voies rectilignes de la cité médiévale. Cet alignement est dû à la présence d'une série d'[[arcades romaines d'Avignon|arcades romaines]] du côté des numéros pairs de la rue<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG235" />}}235.
* {{numéro}}21 : hôtel de Monery. Construit un peu postérieurement à [[1769]], il a été rebaptisé du nom de Saint-Priest d'Urgel. Il possède un intérieur somptueux avec des peintures et des tableaux de [[Jean Pillement]] ([[1727]]-[[1808]]) et de [[Francesco Zuccarelli]] ([[1702]]-[[1788]]). Chaque dessus de porte ou de glace est orné de scènes galantes<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG236" />236}}.
* {{numéro}}17-19 : hôtel Tonduti de Saint-Légier. Il s'ouvre sur une vaste cour par un grand portail à carrosse. Dans cette cour, deux arcades permettent d'entrer dans un vestibule desservi par un majestueux escalier d'honneur. Ce fut la demeure de [[Pompée Catilina]] ([[1583]]-[[1669]]), colonel de l'Infanterie pontificale<ref name{{sfn|Girard|2000|p236="JG236" />}}. Ce militaire, avec quelques autres ressortissants italiens installés sur place, fonda la [[Chapelle des Pénitents noirs (Avignon)|Confrérie des Pénitents noirs de la Miséricorde]] pour secourir les prisonniers et assister les condamnés<ref name="JG278">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=278}}278.</ref>. Il est à noter que cet hôtel a aussi une façade aux 7, 9 et 11 de la [[rue Joseph-Vernet]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG236" />236}}.
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon}}
* {{numéro}}9 : ancien collège de Sénanque. Il a été fondé en [[1491]], par Jean Casaleti, [[Abbaye de Sénanque|abbé de Sénanque]], afin de recevoir les novices qu'il envoyait étudier la théologie à l'Université d'Avignon. La chapelle, consacrée en [[1573]] est à trois travées voûtées d'ogives<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG237" />237}}.
* {{numéro}}3 : hôtel Fortia d'Urban. Dès le {{s|XVI}}, il fut la résidence des Fortia puis de divers propriétaires dont l'un, au {{s|XVIII}}, est Joseph Parelli, docteur agrégé de la Faculté de Médecine d'Avignon. Il passa ensuite par mariage à un Achard de Ferrus, marquis de Sainte-Colombe, dont la fille épousa en [[1785]], le comte [[Agricol-Joseph-François-Xavier-Pierre-Esprit-Simon-Paul-Antoine Fortia d'Urban]]. Cet érudit rédigea maints ouvrages sur les antiquités et monuments de Vaucluse. Il devint membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres en [[1830]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG237" />237}}. Totalement restauré au cours du {{s-|XVIII|e}}, il mêle dans sa décoration les styles [[Style Louis XV|Louis XV]] et [[Style Louis XVI|Louis XVI]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG238" />238}}.
* {{numéro}}2 : hôtel de Brantes. Construit à la fin du {{s|XVII}}, sa façade fut totalement reprise dans la seconde moitié du {{s|XVIII}}. Un de ses propriétaire, le « marquis de Brantes, amateur distingué des sciences », fit en [[1784]] des essais réussis de [[montgolfière]] dans le cloître du [[couvent des dominicains d'Avignon]] et dans l'enclos des célestins de Gentilly à [[Sorgues (Vaucluse)|Sorgues]]. Il eut comme successeur le comte [[Jean-Gérard Lacuée de Cessac]], qui épousa Louise-Augustine du Blanc de Brantes et devint ministre de la Guerre en [[1810]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG238" />238}}.
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon}}
 
== [[Rue Guillaume-Puy]] ==
[[Fichier:Buste de Guillaume Puy by JM Rosier.JPG|vignette|Buste de [[Guillaume Puy]], le maire modèle d'Avignon.]]
Cette artère est le résultat d'une percée réalisée à la fin du {{s|XII}} et au début du {{s|XX}} qui part de la Porte Limbert et se continue jusqu'à la [[rue Carreterie]]. Elle se substitua à la « rue des Clefs », la « rue de Puy » et la « rue des Barraillers ». Elle fut entreprise par quatre municipalités et les travaux s'étalèrent sur vingt ans. Commencés sous le bref mandat d'Eugène Millo, maire d'Avignon du {{date|7|février|1881}} au {{date|3|décembre|1881}}, ils furent poursuivis par Charles Deville, maire provisoire installé dans ses fonctions le {{date|1|février|1882}}. [[Paul Poncet]], nouveau maire élu le {{date|26|mai|1884}}, fit parachever le chantier et son conseil municipal débaptisa la rue de Puy, qui allait de la rue Thiers à la rue Louis Pasteur, pour lui donner le nom de [[Guillaume Puy]]. Puis ce fut au tour de la municipalité [[Joseph-Gaston Pouquery de Boisserin|Gaston Pourquery de Boisserin]] de faire entreprendre la pavage et de faire raccorder les maisons et immeubles à l'égout<ref>Marc Maynègre, {{opcit}}, {{sfn|Maynègre|1991|p.=15}}15.</ref>. Toutes ces opérations avaient nécessité l'expropriation totale ou partielle de 71 propriétaires ou locataires sur 34 parcelles<ref>Marc Maynègre, {{opcit}}, {{sfn|Maynègre|1991|p.}}=16-17.</ref>}}. L'ensemble de cette nouvelle artère prit définitivement le nom de « rue Guillaume Puy » en [[1891]]<ref>Marc Maynègre, {{opcit}}, {{sfn|Maynègre|1991|p.=18}}18.</ref>.
 
Plusieurs sites et monuments remarquables se situent dans cette nouvelle artère. L'ancien cinéma Le Roxy, aujourd'hui théâtre des Hivernales, devenu un lieu de création lié au Festival ''off'' at aux Hivernales d'Avignon<ref>[http://www.evene.fr/culture/lieux/theatre-des-hivernales-1688.php Le Théâtre des Hivernales]</ref>. Sur la place Guillaume Puy, une fontaine sommée du buste en bronze de [[Guillaume Puy]]<ref>Marc Maynègre, {{opcit}}, {{sfn|Maynègre|1991|p.=51}}51.</ref>. En face l'école de la rue Thiers, le théâtre du Balcon<ref>[http://www.theatredubalcon.org/ Le Théâtre du Balcon]</ref>. Puis, faisant l'angle avec la rue des Teinturiers, la maison de [[Jules-François Pernod]], fondateur à Avignon de la marque d'apéritif anisé [[Pernod|Pernod-Ricard]]<ref>Marc Maynègre, {{opcit}}, {{sfn|Maynègre|1991|p.=63}}63.</ref>.
{{Article détaillé|Rue Guillaume-Puy}}
 
== Rue Henri-Fabre ==
Cette artère marque, elle aussi l'ancien tracé des fortifications médiévales des {{sp-|XII|e|et|XIII|e}}s<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-17" />}}.
Elle a été ainsi baptisée en hommage au savant entomologiste qui enseigna ici.
{{Article détaillé|Jean-Henri Fabre}}
[[Fichier:2011 festival 7.jpg|vignette|La rue Henri Fabre durant le Festival d'Avignon 2011.]]
* {{numéro}}8 : au {{s|XVIII}}, dans cette maison vécu François de Salignac, abbé de Fénelon et petit neveu de l'[[Fénelon|évêque de Cambrai]]. En [[1722]], par décision royale, il avait été nommé doyen du chapitre de Sainte-Marthe de Tarascon, prieur de Saint-Michel de Frigolet et archidiacre de la [[Cathédrale Notre-Dame des Doms d'Avignon]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG331" />331}}. Il s'établit donc dans la cité des papes mais ses mœurs lui valurent un libelle intitulé : ''« Lettre d'une demoiselle à une dame de ses amies sur ce qui se passe entre l'abbé de Fénelon et Mademoiselle de Saint-Julien »''. Cet écrit sulfureux fut interdit et condamné par le vice-légat Acquaviva le {{date|25|novembre|1746}}. Et l'affaire en resta là<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=332}}332.</ref>.
[[Fichier:Avignon rue Jean-Henri Fabre.jpg|vignette|gauche|Rue Henri Fabre dans les [[années 1930]].]]
* Entre les {{numéro}}10 et 12 : maison familiale de Marion et Pierre Gautier, tante et père de [[Théophile Gautier]], détruite en [[1897]]. Il en reste une description faite par l'une des sœurs de l'écrivain qui était descendue de Paris en [[1897]] pour rendre visite à Marion Gautier, sa tante :{{Citation|Quant à notre maison, c'est une maison de poupée. La cuisine n'est pas trop petite, les pièces sont de la grandeurs des nôtres, l'escalier est droit comme ceux des chalets suisses. Il y a un pied de vigne comme je n'en ai pas encore vu, énorme, pas travaillé par la main des hommes ; il court follement le long des murs et vous tend ses brindilles vertes<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG331" />331}}}}.
* Le temple Saint-Martial, de culte réformé, se trouve sur l'emplacement du palais de la [[Reine Jeanne]] qui y vécut, lors de son séjour avignonnais, en [[1348]] et du Collège bénédiction de Saint-Martial qui prit sa suite au {{s|XIV}}.
{{Article détaillé|Saint-Martial d'Avignon}}
Ligne 139 :
[[Fichier:Caisse d'Épargne rue Joseph Vernet.jpg|vignette|gauche|La Caise d'épargne, [[rue Joseph-Vernet]].]]
[[Fichier:Avignon 110 rue J. Vernet futur emplacement de la Caisse d'Épargne.jpg|vignette|Restaurant de l'Odéon, au 110 [[rue Joseph-Vernet]], futur emplacement de la Caisse d'Épargne.]]
Elle se situe sur l'emplacement des anciennes [[lice (architecture)|lice]]s des remparts du {{s mini-|XII|e}} / {{s mini-|XIII|e}} siècle. Ce qui justifie sa forme curviline et sa première dénomination puisqu'un plan dressé en [[1618]] lui donne le nom de « rue des Lices antiques ». Elle fut sans doute une des premières rues d'Avignon à être pavée au {{s|XVI}} ce qui lui permit de prendre temporairement la dénomination de « rue de la Calade ». Ce premier pavage ne résista pas aux charrois et, en [[1604]], le vice-légat Charles Conti ordonna qu'elle fut à nouveau caladée. Initiative qui plût puisque désormais cette artère prit le nom de « rue Conti ». Ce qui n'empêcha point la confusion puisqu'un document daté de [[1744]] la signale comme « rue Calade sive de Conti ou des Lices ». Ce ne fut qu'en [[1884]] que la municipalité d'alors la rebaptisa « rue Joseph-Vernet »<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=214}}214.</ref>.
 
La disparition progressive des ruines des vieilles fortifications, entre le {{sp-|XVII|e|et le|XVIII|e}} permit progressivement la construction de nombreux [[Hôtel particulier|hôtels particuliers]], près d'une douzaine, ce qui donna à cette rue le caractère aristocratique qui reste toujours le sien actuellement. Il n'est d'ailleurs pas rare actuellement qu'elle soit surnommée le « Faubourg Joseph-Vernet »<ref name="JG215">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=215}}215</ref>.
{{Article détaillé|Rue Joseph-Vernet}}
 
Ligne 148 :
[[Fichier:Clos des arts (1) Avignon par JM Rosier.JPG|vignette|Aumônerie générale de la rue des Lices.]]
[[Fichier:Clos des arts (2) Avignon par JM Rosier.JPG|vignette|Ancienne École des Beaux-Arts.]]
Son tracé, légèrement courbe, marque celui de la première enceinte médiévale<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-17" />}}. Tandis que le nom de la rue rappelle les anciennes [[lice (architecture)|lice]]s, espace compris entre deux enceintes<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=26}}26.</ref>. Ce nom fut aussi celui de l'actuelle [[rue Joseph-Vernet]] qui, au cours du {{s|XVIII}}, était dite « rue des Lices vulgairement appelée la Calade »<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=205}}205.</ref>. Les rues qui suivaient le tracé des anciennes lices furent pavées (caladées), en [[1604]], sur ordre du Vice-légat Conti. Ce qui valut alors à ce tronçon d'être dénommé « rue Conti »<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG312" />312}}.
*Un établissement privé tenu par les jésuites est construit en grande partie sur l'ancien couvent des cordeliers.
{{Article détaillé|Lycée Saint-Joseph d'Avignon}}
* {{numéro}}23 : en face, l'ancien couvent des Dames du [[Ordre du Verbe incarné|Verbe Incarné]], fondé en [[1635]], n'a que sa chapelle qui subsiste. Incendiée, elle a été reconstruite entre [[1725]] et [[1728]] par [[Jean-Baptiste Franque]] et son fils François. C'est actuellement le lieu de culte d'une église réformée<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG312" />312}}.
* {{numéro}}68 : sur la façade, une inscription difficilement lisible, rappelle le passage du comte d'Artois, futur [[Charles X de France|Charles X]], le {{date|27|septembre|1814}}.
* L'[[Aumône générale d'Avignon|Aumônerie Générale]], fondée par le conseil de ville entre [[1546]] et [[1557]], avait pour fonction d'accueillir misérables, vieillards, malades incurables et enfants trouvés ou abandonnés, afin d'éradiquer la mendicité<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG312" />312}}. Son aile orientale a été refaite sur les plans de Jean-Baptiste Franque de [[1751]] à [[1753]]. Elle a servi longtemps pour l'enseignement des Beaux-Arts<ref name="JG313">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=313}}313.</ref>.
{{Article détaillé|École des Beaux-Arts d'Avignon}}
Au cours du {{s|XIX}}, les bâtiments de l'Aumônerie Générale servirent de « Caserne des Passagers ». Ils sont actuellement totalement restaurés et remis en valeur<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG312" />312}}.
 
== Rue des Marchands ==
[[Fichier:Avignon - Rue des Marchand.JPG|vignette|gauche|Maison aux auvents dans la rue des Marchands.]]
Au Moyen Âge, elle était dénommée « rue de l'Épicerie » dans sa partie jouxtant la place de l'Horloge puis « rue de la Mercerie » dans sa partie la plus basse<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=31}}31.</ref>.
[[Fichier:Avignon Chapellerie Coret devenue Mouret rue des Marchands.jpg|vignette|Chapellerie Coret devenue chapellerie Mouret et monument historique.]]
*{{numéro}}2 : C'est là que se trouve la plus ancienne maison d'Avignon, dite « Maison aux auvents ». Elle possède toujours ses murs en encorbellement soutenus par des poutres faisant saillie. Elle a été référencée, dès la fin du {{s|XV}}, comme appartenant aux Galiani, marchands de toile, qui la vendirent, en [[1498]], aux frères Belli. Puis, elle fut acquise, en [[1548]], par un autre marchand, Nicolas de Ceps, et par Jean Ferrier, dit Benoît, qui tenait négoce de marchandises en [[1568]]. Au {{s|XVII}}, elle devint la boutique de la famille De l'Église, d'origine piémontaise, qui commercialisait des [[épice]]s<ref name="JG265">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=265}}265.</ref>.
{{Article détaillé|Maisons historiques d'Avignon}}
*{{numéro}}20 : une première chapellerie s'est installée ici en [[1860]], elle est entrée dans la famille Mouret depuis [[1926]] et est restée connue sous ce nom. Fait exceptionnel, sa façade en boiserie et son [[Style Louis XVI|intérieur Louis XVI]], ont été classés par les Monuments historiques en [[1995]]<ref>[https://www.lesechos.fr/info/france/300288004.htm Le chapellerie Mouret d'Avignon sur le site ''Les Échos'']</ref>.
*{{numéro}}36-38 : c'est ici que vécu au {{s|XVIII}} Jean-Laurent Martin, un faiseur de bas, qui, en [[1789]], se trouvant à [[Paris]], vécut la réunion des [[États généraux (France)|États généraux]] et la [[prise de la Bastille]]. Son premier souci fut de noter, au jour le jour, ses dépenses depuis son départ d'Avignon, le {{date|21|avril|1789}}, jusqu'à son retour le {{date|20|septembre|1789}}. Son séjour parisien lui revint à 4 livres quotidienne. Ce mémorial garde son intérêt comme témoignage de cette période révolutionnaire par un artisan provincial et sans culture<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG265"/>265}}.
 
== Rue de la Peyrolerie ==
[[Fichier:Rue de la Peyrolerie.jpg|vignette|Rue de la Peyrolerie.]]
Son nom est dû à la présence de ''peyrolié'' ou chaudronniers (''peyrou'' signifiant chaudron en provençal) qui y avaient concentré leur activité. Elle longe le palais des papes, contourne la Tour Saint-Laurent pour ensuite descendre vers la [[Place Saint-Pierre (Avignon)|place Saint-Pierre]]<ref name="JG175">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=175}}175.</ref>.
 
Sur son site, plusieurs campagnes de fouilles ont permis de mettre au jour des vestiges de constructions romaines. Au cours de l'une de celles-ci, en [[1902]], en se fondant sur les notes d'[[Esprit Calvet]], il fut exhumé des caves de l'hôtel Pamard, actuel hôtel de la Mirande, des fragments de colonnes de marbre ainsi qu'une tête de [[Dionysos]]. Celle de [[1912]] permit de fouiller une dépendance de l'Imprimerie Aubanel. Y furent découvertes trois arcades en grand appareil bâties sur un plan légèrement curviligne<ref name="JG15">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=15}}15.</ref>.
 
Ces découvertes firent penser à la présence d'un théâtre antique adossé au [[Rocher des Doms]]. La rue actuelle correspondant à son plan semi-circulaire<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG15"/>15}}. Celui-ci se retrouve d'ailleurs après la [[Places d'Avignon#Place de la Mirande|place de la Mirande]] dans la rue du Vice-Légat. Cette hypothèse a été remise en cause par le chanoine Sautel, l'inventeur de [[Vaison-la-Romaine]] qui y a vu plutôt un [[amphithéâtre romain|amphithéâtre]]. Mais de récentes fouilles archéologique dans un bâtiment de l'impasse Jean-Pierre Gras et l'étude des structures rayonnantes et concentriques des rues adjacentes auraient permis de situer l'amphithéâtre romain dans le secteur du [[Théâtre du Chêne noir]]<ref>{{Lien web|langue=|auteur1=Patrick de Michèle|titre=« Avignon (Vaucluse). 16, impasse Jean-Pierre Gras »|url=https://journals.openedition.org/archeomed/10754|site=|périodique=Archéologie médiévale|date=2012|consulté le=20 avril 2019}}</ref>. Quant à [[Eugène Duprat]], il a suggéré que les arcades Aubanel auraient appartenu à un bâtiment à vocation commerciale (magasin ou entrepôt)<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=16}}16.</ref>.
 
Cette rue, creusée dans le rocher, fut primitivement une ''peyriera'' (carrière) ouverte sur le flanc méridional du Rocher des Doms. Celle-ci est actuellement occultée par les maisons qui y ont été édifiées<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=29}}29.</ref>. Joseph Girard considère que {{Citation|C'est une des rues les plus pittoresques et les plus vétustes de la ville, une des plus évocatrices du vieil Avignon}}<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=273}}273.</ref>.
 
Jusqu'à la fin du {{s|XV}}, elle comportait un important dos d'âne rocheux<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=73}}73.</ref> situé sous le grand contrefort du palais. Il fut, dans un premier temps, aplani par dérochement en [[1496]] puis en [[1516]]. Une nouvelle campagne fut entreprise entre [[1454]] et [[1759]], elle permit d'abaisser le niveau de deux mètres. Elle fut conclue, en [[1760]] par un élargissement de la rue et son aspect actuel lui fut donné par de nouveaux travaux accomplis au cours du [[Second Empire]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG175"/>175}}.
 
== Rue Philonarde ==
[[Fichier:ND de la Conversion.JPG|vignette|Chapelle de la Congrégation des Hommes.]]
Cette ancienne Courreterie des Chevaux (''Correterie Equorum''), où se tenait un marché aux chevaux, a pris le nom de Mario Philonardi, archevêque et vice-légat d'Avignon de [[1629]] à [[1634]], neveu de Filippo Philonardi qui avait exercé les mêmes fonctions de [[1611]] à [[1614]]. Elle est aussi connue sous le nom de « rue [[Paul Saïn|Paul-Saïn]] »<ref name="JG300">Joseph Girad, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=300}}300.</ref>. Un ancien établissement de bains du {{s|XIX}} et deux chapelles du {{s|XVII}} et du {{s|XVIII}} retiennent l'attention :
* {{numéro}}69 : les anciens établissements de bains Pommer. Fermé depuis [[1972]], ce centre d'[[hydrothérapie]] avait été créé en [[1892]] par Auguste Pommer qui y recevait la bourgeoisie avignonnaise. Son établissement fut même fréquenté par [[Frédéric Mistral]]. Il a été classé monument historique en [[1992]]<ref>[http://chateau.rochefort.free.fr/patrimoine/vaucluse/fiche.php?i=84007&m=36 Les bains Pommer, monument historique]</ref>{{,}}<ref>Anne Bourret-Porée, ''Demeures secrètes du vieil Avignon'', Éd. Équinoxe, Barbentane, 2000, {{p.}}92.</ref>.
* La chapelle de la Visitation, dite aussi du Saint-Sacrement, rattachée au couvent fondée en [[1621]]. Sa première pierre fut posée en [[1631]] par Mario Philonardi. Elle fut construite selon les plans de [[François Royer de la Valfrenière]] et achevée en [[1638]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG300"/>300}}.
{{Article détaillé|Chapelle de la Visitation d'Avignon}}
* La chapelle de la Congrégation des Hommes, dite aussi chapelle de la Conversion, qui a été édifiée entre [[1751]] et [[1753]]. À l'intérieur, elle possède un tableau de Nicolas Mignard intitulé « Couronnement de la Vierge »<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-301" />}}.
 
== Rue de la République ==
[[Fichier:Avignon shops.jpg|vignette|gauche|Rue de la République.]]
[[Fichier:Ambiance Festival.JPG|vignette|La rue de la République durant le Festival 2010.]]
C'est l'une des rares artères avignonnaises percée ''intra-muros'' au cours du {{s|XIX}}. Son creusement fut l'œuvre de la municipalité présidée par [[Paul Pamard]] ([[1853]]-[[1865]])<ref name="JG187">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=187}}187.</ref>. Il a éliminé l'ancienne rue Saint-Marc<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG27"/>27}}. Cette nouvelle rue, qui avait tout l'aspect d'un boulevard, fut d'abord dénommée « rue Bonaparte »<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=92}}92.</ref>. Elle avait pour fonction de relier la place de l'Horloge à la nouvelle gare de chemin de fer mise en service vers [[Paris]] le {{date|24|juin|1853}}. Les travaux durèrent de [[1856]] à [[1867]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG187"/>187}}.
 
Ils nécessitèrent l'[[expropriation]] de nombreux riverains. Ce coût d'abord estimé à {{formatnum:700000}} francs s'éleva en définitive à {{formatnum:1299000}} francs. La percée d'une telle artère souleva les passions et fut diversement appréciée. [[Louis Nouveau]], qui fut maire d'Avignon, estimait {{Citation|Sans la rue de la République, il serait impossible de pénétrer dans Avignon}}. Tout en reconnaissant le bien-fondé de cette affirmation, [[André Hallays]] dans son livre ''Avignon et le Comtat-Venaissin'', paru en [[1909]], dénonça cette saignée orientée Nord / Sud {{Citation|On a coupé la ville en deux par une rue longue, large et rectiligne... Le mistral et la poussière y sévissent atrocement}}<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-188" />}}.
 
En remontant de la porte de la République vers la place de l'Horloge, on trouve l'ancienne caserne Hautpoul transformée en Cité Administrative, le square [[Agricol Perdiguier]], dit Jardin des Plantes, installé sur l'ancien cloître Saint-Martial, l'église des Jésuites, dite chapelle du Lycée, devenue Musée Lapidaire, une fontaine surmontée du bronze de Paul Pamard et un square orné du buste de [[Frédéric Mistral]].
Ligne 197 :
 
== Rue du Roi-René ==
Cette dénomination est récente puisque ce n'est qu'en [[1941]] que ce tronçon de la « rue de la Masse » a été ainsi baptisé à partir de son intersection avec la « rue Artaud »<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=316}}316.</ref>. C'est l'une des artères avignonnaises les plus riches en [[Hôtels particuliers]].
[[Fichier:Plaque dépossée sur la façade du Couvent Sainte-Claire Avignon by JM Rosier.JPG|vignette|Plaque commémorant la rencontre de Pétrarque et de Laure à la sortie du couvent Sainte-Claire.]]
* {{numéro}}11 : maison de François Artaud. Elle s'est rendue célèbre par sa seule cheminée. Celle-ci a été réalisée au cours du {{s|XVII}} et comporte des bas-reliefs en [[stuc]] représentant ''L'Incendie de Troie'' et ''Énée portant Anchise''. Elle fait maintenant partie des collections du [[Musée Calvet]]. C'est son dernier propriétaire, François Artaud ([[1767]]-[[1838]]), membre de l'Institut, qui en fit don au musée<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG317" />317}}.
[[Fichier:Hotel Honorati de Jonquerettes.JPG|vignette|gauche|Hôtel Honorati de Jonquerettes.]]
* {{numéro}}20-24 : couvent Sainte-Claire. Des clarisses s'étaient installées à Avignon vers [[1239]]. Leur couvent, dont il ne reste que des ruines, ne fut cependant construit qu'au début du {{s|XIV}}. Il entra dans l'histoire mondiale de la littérature, le {{date|6|avril|1327}} quand [[Pétrarque]] y rencontra [[Laure de Sade|Laure]]. Une plaque commémore cet évènement<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG317" />317}}.
* {{numéro}}12-12bis : hôtel Honorati de Jonquerettes. Il date du {{s|XVIII}}. Après avoir servi de prison de femmes lors de la [[Révolution française|Révolution]], il est devenu depuis la seconde moitié du {{s|XX}}, le siège d'une société mutualiste<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG320" />320}}.
* {{numéro}}7 : hôtel Berton des Balbes de Crillon. C'est le plus italianisant des Hôtels particuliers d'Avignon<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG320" />320}}. Il a été construit sur l'emplacement de la [[Livrée cardinalice#Livrée de Pampelune|Livrée de Pampelune]]. Sa façade, couverte de mascarons, cornes d'abondance, médaillons et guirlandes, s'ouvre par des portes et fenêtres de styles alternés, est couronnée d'une puissante corniche à l'italienne. Cet Hôtel a été commendité par Louis III de Berton ([[1608]]-[[1698]]), petit neveu du « [[Louis Des Balbes de Berton de Crillon|Brave Crillon]] »<ref name="JG321">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=321}}321.</ref>. . La façade a été classée monument historique le {{date|26|juin|1915}}<ref name="JG325">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=325}}325.</ref>.
[[Fichier:Avignon rue de roi René.jpg|vignette|La rue du Roi René et ses hôtels particuliers.]]
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon}}
* {{numéro}}8-10 : hôtel Fortia de Montréal. L'immeuble sur cet emplacement fut acquis en [[1569]] puis entièrement restauré. Il parvint en héritage à Paul Fortia de Montréal qui s'engagea à l'achever. Il eut l'heur de rencontrer [[Nicolas Mignard]] qui se rendait à [[Rome]] ''via'' Avignon et lui proposa de décorer sa galerie. Le peintre réalisa alors une série de dix-huit panneaux sur ''Les Aventures de Théogène et Chariclée'' tirées d'[[Héliodore d'Émèse|Héliodore]]. Dans le même temps, le propriétaire fit appel à [[François de Royers de la Valfrenière]] qui, le {{date|16|mai|1637}} lui remit un prix-fait pour mettre sa façade au goût du jour<ref name="JG323">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=323}}323.</ref>. L'Hôtel accueillit, lors de la venue à Avignon de [[Louis XIV]], en [[1660]], le comte et la comtesse de Soissons. Les Fortia le mirent en vente en [[1774]]<ref name="JG324">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=324}}324.</ref>.
{{Article détaillé|Hôtels particuliers d’Avignon}}
 
== Rue Saint-Agricol ==
[[Fichier:Avignon rue Saint-Agricol.jpg|vignette|Garage privé de l'hôtel du Louvre, rue Saint-Agricol, à la fin du {{s-|XIX|e}}]]
Cette rue dès le Moyen Âge conduisait vers la porte Saint-Agricol ou du Temple ouverte dans les fortifications du {{s mini-|XII|e}} / {{s mini-|XIII|e}} siècle. Cette dénomination était due à la présence d'une église placée sous le vocable d'[[Agricol d'Avignon]], évêque de cette cité, et d'une Commanderie templière<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=77}}77.</ref>.
{{Article détaillé|Collégiale Saint-Agricol d'Avignon}}
Au cours du {{s|XIV}}, elle fut dénommée « rue des Oranges » (''carreria Arangerie''), une de ces marchands d'agrumes, Pierre Paris, est d'ailleurs attesté en [[1393]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG244" />244}}.
Entre [[1754]] et [[1787]], période des grands travaux d'urbanisme, la rue fut élargie suivant un alignement rectiligne<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-86" />}}. Le commerce des [[Orange (fruit)|oranges]] dut perdurer assez longtemps puisque cette artère portait toujours le nom de « rue Orangerie », avant [[1843]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG244" />244}}.
[[Fichier:Hôtel du Louvre ancienne chapelle du Temple d'Avignon.jpg|vignette|Ancienne chapelle du Temple d'Avignon.]]
* {{numéro}}23 : Commanderie du Temple. Elle fut supprimée après le [[concile de Vienne]] (1311-1312) présidé par [[Clément V]]. Suivant les canons de ce concile, elle fut alors attribuée aux [[Ordre de Saint-Jean de Jérusalem|hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem]]. De l'ensemble des bâtiments, il ne reste que l'église qui servit longtemps de salle de restaurant à l'Hostellerie du Pont puis à l'Hôtel du Louvre qui lui succéda. Aujourd'hui entièrement restaurée, elle était à deux étages. Son style gothique à lancettes laisse supposer qu'elle a été fortement remaniée par les Hospitaliers<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG244" />244}}.
[[Fichier:Avignon Librairie Roumanille, rue Saint-Agricol.jpg|vignette|gauche|Librairie Roumanille.]]
* {{numéro}}21 : hôtel Rafa de Gargarilla. Construit sous l'égide du marquis Louis Rafa de Gargarilla, [[chevalier de Malte]] et commandant de l'Infanterie papale, il a pris la place de deux maisons acquises par ce capitaine pontifical en [[1753]] et en [[1755]]. Il fut ensuite vendu à la famille Bertet de Roussas qui le posséda de [[1773]] à [[1910]]. L'Hôtel possède toujours sa porte à ventaux de [[style Louis XV]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG244" />244}}.
* Ancienne Librairie Roumanille. À sa place se trouve de nos jours un commerce provençal d'huile et d'olives. Elle avait été fondée, en [[1855]], par [[Joseph Roumanille]] lui-même. Ce libraire-imprimeur édita ici [[Mireio]] de [[Frédéric Mistral]] en [[1859]]<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=245}}245.</ref>.
 
== Rue des Teinturiers ==
[[Fichier:Passerelle sur la Sorgue rue des Teinturiers.jpg|vignette|Vue de la Sorgue coulant le long de la rue des Teinturiers.]]
[[Fichier:Pénitents Gris rue des Teinturiers.jpg|vignette|gauche|Chapelle des Pénitents Gris et roue à aubes.]]
Surplombant la [[Sorgue (Vaucluse)|Sorgue]] dont l'eau est dirigée par le [[Canal de Vaucluse]] vers les remparts qu'elle traverse à la Tour du Saint-Esprit ou de la Sorguette, cette rue a été du {{s|XIV}} au {{s|XIX}}, le siège d'une intense activité manufacturière. Vingt-trois roues à aubes fournissaient l'énergie à des moulins et des filatures de [[soie]]. Ses eaux pures furent utilisées pour laver des [[Indienne (tissus)|indiennes]] et rincer les tissus par les teinturiers. Même si de nos jours, il ne reste plus que quatre roues, elle est toujours surnommée « Rue des Roues » par les Avignonnais. Pavée de [[Galet|calades]] et ombragée de [[platane]]s, elle est devenue l'un des pôles touristiques de la cité des papes pendant le [[Festival d'Avignon]]. Elle possède de plus quatre sites remarquables : la [[maison du IV de Chiffre]], la maison de [[Jean-Henri Fabre]], la chapelle des Pénitents Gris et le clocher du couvent des cordeliers, ultime vestige de l'église où fut inhumée [[Laure de Sade|Laure]], l'éternel amour de [[Pétrarque]]<ref>Marc Maynègre, {{opcit}}, {{sfn|Maynègre|1991|p.=67-95}}67 à 95.</ref>.
{{Article détaillé|Rue des Teinturiers (Avignon)}}
{{Article détaillé|Maisons historiques d'Avignon}}
Ligne 230 :
== Rue Thiers ==
[[Fichier:Rue Thiers Avignon.jpg|vignette|Vue générale de la rue Thiers depuis les Halles.]]
Cette artère qui mène directement de la porte Thiers aux halles a été percée dans la seconde partie du {{s|XIX}}. Le chantier débuta en [[1869]] mais le gros des travaux se fit entre [[1874]] et [[1877]]. Elle utilisa le tracé de l'ancienne « rue du Saule » et traversa les « Grands Jardins », zone maraîchère ''intra muros'' entre l'enceinte du {{s|XIII}} et les remparts du {{s|XIV}}. Elle fut rebaptisée, au milieu du {{s|XX}}, « rue [[Roger Salengro]] » sans que ce nom entre véritablement dans les habitudes<ref name="JG296">Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=296}}296.</ref>.
* {{numéro}}4-6 : Hôtel Saint-Yves comportant en façade des fenêtres à croisées du {{s|XVI}}. Il fut, à partir de [[1772]] jusqu'en [[1867]], propriété de la famille Peytavin. [[Adolphe Thiers]] y avait coutume d'y séjourner lors de ses venues à Avignon puisque l'épouse du propriétaire d'alors était la sœur de son ami et bienfaiteur [[Gaspard Roure]] d'[[Aix-en-Provence]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG296"/>296}}.
* Angle de la rue Thiers et de la rue Guillaume Puy : collège Joseph-Viala, dit école de la rue Thiers (entrée 35, rue Guillaume-Puy), établissement scolaire spécialisé dans l'enseignement du théâtre<ref>[http://www.ia84.ac-aix-marseille.fr/prof-second/six09/theatre.pdf Collège Jospeph Viala : enseignement du théâtre à partir du CM²]</ref>.
* {{numéro}}49 : Inspection académique de Vaucluse<ref>[http://www.petitfute.com/guide/222829-inspection-academique-vaucluse Inspection académique de Vaucluse]</ref>.
 
== Rue des Vieilles-Études ==
Cette artère fut d'abord désignée aux {{sp-|XII|e|et|XIII|e}}s « rue du Portail-Boquier ». Ce fut ici que s'installa le ''studium'' (première université d'Avignon) fondé en [[1303]]. Ses locaux furent ensuite transférés sur la place des Études en [[1420]] et ce lieu prit, dès lors, son nom actuel. Il accueillit ensuite le [[Noviciat des Jésuites d'Avignon|Noviciat des jésuites]] fondé en [[1589]] et dont les travaux d'aménagement commencèrent en [[1601]]. Il fut consacré le {{date|26|mai|1611}} et placé sous le vocable de saint Louis, roi de France<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=337}}337.</ref>.
 
Après la Révolution, le noviciat devint une succursale de l'[[Hôtel des Invalides]] de Paris ce qui explique les inscriptions murales citant les armées de la Révolution et du Premier empire. Cette annexe fut supprimée en [[1850]]. Deux ans plus tard, lors de sa venue à Avignon, [[Napoléon III|Louis-Napoléon Bonaparte]] remit ces bâtiments à la ville. L'hospice Saint-Louis hébergea alors des invalides civils<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG338" />338}}.
 
Entièrement restauré, l'Hospice accueille des manifestations du [[Festival d'Avignon]] et dans son aile droite un luxueux restaurant. L'espace Saint-Louis, dont l'entrée se situe au {{numéro}}20, rue Portail Boquier, accueille l'Institut supérieur des techniques du spectacle d'Avignon (ISTS).
Ligne 246 :
[[Fichier:Avignon - 22 rue du Vieux Sextier.JPG|vignette|Façade de la Boucherie construite par Jean-Baptiste Franque.]]
[[Fichier:Rue Vieux Sextier d'Avignon.jpg|vignette|gauche|Vue de la rue du Vieux-Sextier prise de la place Pie.]]
Cette voie a été ouverte, entre [[1749]] et [[1754]] par [[Jean-Baptiste Franque]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-86" />}}. Son percement a nécessité la destruction de l'hôtel du marquis de Tulle de Villefranche, qui se situait au sud de la ''[[Carrière (juiverie)|carrière]]'' juive<ref>Joseph Girard, {{opcit}}, {{sfn|Girard|2000|p.=291}}291.</ref>. Pour ce faire, cet [[Hôtel particulier]] fut racheté par la ville pour {{formatnum:45000}} livres. Cette opération d'urbanisme avait pour but de raccorder par une voie directe et rectiligne le Sextier, situé alors près de l'église Saint-Geniès à la [[Places d'Avignon#Place Pie|place Pie]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG292" />292}}. L'idée de l'architecte avignonnais était de constituer dans cette nouvelle artère, dénommée primitivement « rue Acquaviva », du nom du vice-légat, un grand centre d'approvisionnement de la ville avec boucherie, poissonnerie et triperie<ref name{{sfn|Girard|2000|p="girard-86" />}}. Cette rue prit rapidement son nom actuel dès lors qu'un nouveau sextier fut construit sur la place Pie<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG292" />292}}.
* {{numéro}}19 : hôtel des Beaux de Roaix ou Belli. Il tire son nom d'une famille piémontaise installée à Avignon au cours du {{s|XVI}}. Il ne fut pas touché lors de la construction de la rue et a gardé à l'angle de ses deux façades une niche avec une Vierge de la [[Renaissance artistique|Renaissance]], surmontée d'une flèche à crochets. À l'intérieur, le premier et le second étage ont toujours leurs plafonds à caisson où sont peintes les armoiries familiales et les blasons de France, Dauphiné et de l'État d'Avignon<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG292" />292}}.
* {{numéro}}22 : La façade de la Boucherie a seule subsisté avec son ornementation de têtes de bovidés et d'ovidés. Les deux autres magasins, qui se situaient face à celui-ci, ont disparu après être resté en usage jusqu'à l'ouverture des Halles actuelles de la place Pie<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG292" />292}}.
<gallery perrow="2" widths="200" heights="200">
Fichier:Avignon - rue vieux Sextier 1.JPG|Tête de veau
Ligne 256 :
== Rue Violette ==
[[Fichier:Hotel Caumont 2.JPG|vignette|Hôtel de Caumont, façade donnant sur le boulevard Raspail.]]
Le nom de cette artère est moderne puisqu'il n'est pas répertorié dans la liste des rues dressée en [[1795]]. Il pourrait provenir d'une Société de la Violette, confrérie d'artisans qui est attestée dans ce quartier en [[1781]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG338" />338}}. Deux [[Hôtel particulier|hôtels particuliers]] remarquables se situent ici :
* {{numéro}}5 : hôtel de Caumont. Il a été commencé en [[1720]] par [[Jean-Baptiste Franque]] et terminé par son fils François après [[1751]]. Acquis en [[1878]] par le [[conseil général de Vaucluse]], il a été d'abord affecté à l'École normale d'instituteurs puis à la Gendarmerie nationale. En dépit des transformations, aménagements et destructions liés à ce type d'occupation, cet hôtel reste le chef-d'œuvre des Franque<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG339" />339}}. C'est dans cet hôtel qu'est exposée une des plus belles collections d'art contemporain d'Europe constituée par le galeriste parisien [[Yvon Lambert (galeriste)|Yvon Lambert]].
{{Article détaillé|Collection Lambert}}
* {{numéro}}7 : [[Hôtel de Montfaucon|hôtel de Galéas-Gadagne]], siège de l'[[École supérieure d'Art d'Avignon]]. Il devait être initialement construit suivant les plans de Jean-Baptiste Franque comme l'atteste un prix-fait du {{date|17|novembre|1723}}. Mais il ne fut mis en chantier que le {{date|11|juin|1751}}. Les Gadagne ayant émigré, leur hôtel fut confisqué lors de la [[Révolution française|Révolution]]. Il servit alors de réserve pour entreposer le mobilier saisi aux émigrés. Mis en vente en [[1819]], il ne trouva acquéreur qu'en [[1824]]. Le nouveau propriétaire était le baron de Montfaucon, maire d'Avignon. Il y accueillit [[Armand de Pontmartin]]. Puis il fut acheté par le comte [[Albert d'Olivier de Pezet]], autre maire d'Avignon entre [[1841]] et [[1843]]<ref name{{sfn|Girard|2000|p="JG339" />339}}. Il est à souligner que [[Félix Gras]], dans son épopée ''Les Rouges du Midi'', situe ici d'importants évènements contre-révolutionnaires.
 
== Notes et références ==
{{Références|colonnes=2 | références =}}
<ref name="girard-17">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}17.</ref>
<ref name="JG27">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}27.</ref>
<ref name="girard-48">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}48.</ref>
<ref name="girard-54">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}54.</ref>
<ref name="girard-86">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}86.</ref>
<ref name="girard-188">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}188.</ref>
<ref name="JG230">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}230.</ref>
<ref name="JG231">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}231.</ref>
<ref name="JG233">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}233.</ref>
<ref name="JG235">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}235.</ref>
<ref name="JG236">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}236.</ref>
<ref name="JG237">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}237.</ref>
<ref name="JG238">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}238.</ref>
<ref name="JG244">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}244.</ref>
<ref name="JG284">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}284.</ref>
<ref name="JG292">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}292.</ref>
<ref name="girard-301">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}301.</ref>
<ref name="JG312">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}312.</ref>
<ref name="JG317">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}317.</ref>
<ref name="JG320">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}320.</ref>
<ref name="JG331">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}331.</ref>
<ref name="JG338">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}338.</ref>
<ref name="JG339">Joseph Girard, {{opcit}}, {{p.}}339.</ref>
}}
 
== Voir aussi ==
Ligne 292 ⟶ 268 :
*[https://books.google.fr/books?id=2YIEAAAAQAAJ&printsec=titlepage#v=onepage&q=&f=false Paul Achard, ''Dictionnaire historique des rues et places de la ville d'Avignon'', Éd. Seguin aîné, Avignon, 1857].
* [[Pierre Pansier]], « Les rues d'Avignon au Moyen Âge », dans ''Mémoires de l'[[Académie de Vaucluse]]'', 1910, {{2e}} série, tome 10, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56672140/f79.image.r= {{p.|41-74}}], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56672140/f187.image.r= {{p.|147-200}}], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56672140/f249.image.r= {{p.|209-244}}], 1911, [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5505567n/f107.image {{p.|89-101}}], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5505567n/f303.item {{p.|281-322}}], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5505567n/f379.item {{p.|355-405}}]
* {{Ouvrage |langue= |auteur1= Marc Maynègre, ''|titre=De la Porte Limbert au Portail Peint, histoire et anecdotes d’un vieux quartier d’Avignon'', |sous-titre= |lieu= Sorgues,|éditeur= |collection= |année=1991, {{ISBN|volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn= 2950554903|lire en ligne= }}.
*{{Ouvrage |langue= |auteur1= Joseph Girard|lien auteur1= [[Joseph Girard (1881-1962)|Joseph Girard]], ''titre=Évocation du Vieil Avignon'', |sous-titre= |lieu= Paris|éditeur=[[Les Éditions de Minuit]], Paris,|collection= |année=2000, {{ISBN|volume= |tome= |pages totales= |passage= |isbn=270731353X |lire en ligne= }}.
 
=== Articles connexes ===