« Kaiserbrief » : différence entre les versions
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[[Fichier:Otto von Bismarck.JPG|thumb|Otto von Bismarck, 1873]]
[[Fichier:Ludwig.Stich.1870.jpg|thumb|Louis II de Bavière, 1870]]
La '''''Kaiserbrief''''' est
==Contexte==
Les circonstances historiques de la genèse de la ''Kaiserbrief'' sont maintenant bien connues des historiens, mais il reste des points très controversés. Ce document si important dans la formation de l'[[Empire allemand]] est [[constitution]]nellement douteux. Certains évoquent même une forme de [[corruption]] du souverain bavarois par le chancelier prussien grâce aux [[Fonds Welfs]].
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[[Guillaume Ier (empereur allemand)|Guillaume I<sup>er</sup>]] n'envisage pas d'abord la possibilité de devenir
Cependant, en 1848, l'[[Parlement de Francfort|Assemblée nationale de Francfort]] avait offert la couronne impériale à [[Frédéric-Guillaume IV|Frédéric-Guillaume IV de Prusse]], le frère et prédécesseur de Guillaume. Mais à défaut de succession héréditaire, le titre d'Empereur ne peut être donné sans « le consentement libre des têtes couronnées, princes et villes libres d'Allemagne ». Bismarck doit donc convaincre à la fois Guillaume, des princes et des villes d'Allemagne et en particulier [[Louis II (roi de Bavière)|Louis II]], roi de [[Bavière]], considéré comme le deuxième dans la hiérarchie des princes de haut-rang, qui se rallieront s'il donne son accord.
===L'opposition de Louis II à la Prusse===▼
Louis II, en poste depuis 1864, est un adepte de l'unification allemande mais dirigée par l'[[Empire d'Autriche|Empereur d'Autriche]], avec un respect de la souveraineté de la Bavière. Louis II entre en [[guerre austro-prussienne|guerre]] contre la Prusse avec la [[Saxe]], [[Bade]], [[Wurtemberg]], [[Hanovre]], [[Hesse]]-Darmstadt, Hesse-[[Cassel]] et [[Nassau]] comme alliés à côté de l'Autriche. Après la [[bataille de Sadowa|défaite de Sadowa]], la Bavière est contrainte de payer des [[Dommages de guerre|indemnités de guerre]] à la Prusse (30 millions de florins) et admettre le commandement prussien de son armée en cas de conflit. ▼
C'est ainsi que {{formatnum:55000}} soldats bavarois participent à la [[guerre franco-prussienne]] de 1870. À la fin du conflit Louis II déplore la défaite de la France et ne participe pas aux célébrations à Versailles de la victoire prussienne tandis que son gouvernement envisage de plus en plus la reconnaissance comme Empereur de Guillaume de Prusse.▼
[[Image : Le cimetière de Saint-Privat (preparatory work).jpg|thumb|Bataille de Saint-Privat (18 août 1870)]]
▲Louis II,
▲C'est ainsi que {{formatnum:55000}} soldats bavarois participent à la [[guerre franco-prussienne]] de 1870. À la fin du conflit, Louis II déplore la défaite de la France et ne participe pas aux célébrations à Versailles de la victoire prussienne,
===Les problèmes financiers de Louis II===▼
Louis II est, depuis le début de son règne, plus intéressé par la culture et l'architecture qu'aux affaires gouvernementales. Il suit en cela l'exemple de ses prédécesseurs [[Maximilien Ier de Bavière (roi)|Maximilien {{Ier}}]] et surtout son grand-père [[Louis Ier de Bavière|Louis I{{er}}]] qui ont utilisé une grande partie du budget de l’État pour des améliorations à la [[Résidence de Munich|résidence royale de Munich]], mais aussi pour la promotion de l'art, l'éducation et la science. Pour la construction de ses châteaux, Louis II dépense son patrimoine à la limite du possible. Le prince d'Eulenberg-Hertefeld, secrétaire de l'[[ambassadeur]] de Prusse à Munich, décrit comment le roi a brisé les finances publiques et essaie en privé d'obtenir de l'argent de tous les côtés possibles, comme un prêt de 20 millions de florins des princes de [[Maison de Thurn und Taxis|Thurn et Taxis]]. Il contacte aussi, pour demander le l'argent, l'[[empereur d'Autriche]], le [[roi des Belges]], le [[roi de Suède]], et même le [[Sultan]] de [[Turquie]] et le [[Shah d'Iran]].▼
Louis II est, depuis le début de son règne, plus intéressé par la culture et l'architecture qu'aux affaires gouvernementales. Il suit en cela l'exemple de ses prédécesseurs [[Maximilien Ier de Bavière (roi)|Maximilien {{Ier}}]] et surtout son grand-père [[Louis Ier de Bavière|Louis I{{er}}]], qui ont utilisé une grande partie du budget de l’État pour des améliorations à la [[Résidence de Munich|résidence royale de Munich]] mais aussi pour la promotion de l'art, l'éducation et la science.
===Le télégramme du comte Werthen===▼
La situation financière e Louis II est préoccupante, en particulier sa fortune personnelle. Ce fait est bien connu de Bismarck et de son propre premier ministre. L'ambassadeur prussien, le comte Werthern, envoie le 19 novembre 1870 un télégramme à Bismarck :▼
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==Négociations==
▲La situation financière
{{Début citation}}Très secret. Le roi de Bavière est confronté à de grandes difficultés financières à cause de ses constructions et théâtres. Six millions de florins lui serait très agréable, à condition que le ministre ne l'apprenne pas. Pour cette somme, il serait également décidé d'accepter la proclamation de l'Empire et de se rendre à Versailles. Dans ce but, le comte Holnstein parlera de cela avec son Excellence.{{Fin citation}}
Le {{date-|20 novembre 1870}}, Bismarck télégraphie au chef de la Chancellerie fédérale à Berlin, [[Rudolph von Delbrück]] :
{{Début citation}}J'espère parvenir à un accord avec la Bavière. Si nous réussissons, il semble incontestable que la question de l'Empire sera résolue.{{Fin citation}}
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Le {{date-|23 novembre 1870}}, à [[Versailles]], Bismarck convient avec les représentants du gouvernement bavarois de l'adhésion
Le comte Holnstein, confident et représentant personnel de Louis II, se rend deux jours plus tard, le {{date-|25 novembre 1870}} à Versailles, où il est immédiatement reçu par Bismarck
Le {{date-|30 novembre 1870}}, le roi souffre de névralgie dentaire et est alité. Maladie diplomatique ? Holnstein attend
Louis II étudie le texte avec soin si bien que le temps passe vite. Le sort de l’Allemagne est en jeu Mais impossible de revenir en arrière... Le roi se met à son bureau et recopie la ''Kaiserbrief'', à peu de
{{Début citation}}L’entrée de l’Allemagne du Sud dans la Confédération va étendre sur tous les États allemands les droits de présidence que possède Votre Majesté. J’ai déjà approuvé l’idée de leur réunion en une seule main dans la conviction que ce changement répondrait aux intérêts de la patrie commune et de tous les princes alliés ; ayant en même temps confiance que ces droits qui, d’après la constitution, sont l’apanage de la présidence fédérale, demeureront, après la restauration d’un Empire allemand et de la dignité impériale, les droits qu'exercera Votre Majesté au nom de la patrie entière en vertu de l’union des princes.
En conséquence, je me suis tourné vers les souverains allemands pour leur proposer en ma compagnie d’inviter Votre Majesté à joindre le titre d’Empereur allemand à l’exercice des droits de la présidence fédérale.
Dès que Votre Majesté et les souverains alliés auront fait connaître leur décision, je chargerai mon Gouvernement d’étudier et d’établir les conventions conformes à ces vues... {{Fin citation}}
[[Image : Wernerprokla.jpg|thumb|Acclamation comme Empereur Allemand du roi de Prusse Guillaume Ier par son gendre [[Frédéric Ier de Bade (1826-1907)|Frédéric Ier, grand-duc de Bade]]. Le roi de Bavière, réfugié sur son île des roses, y a délégué son frère cadet et héritier, le prince [[Othon Ier de Bavière|Othon]].]]
Ensuite, Louis II recopie un autre modèle, également préparé par Bismarck, pour le cabinet bavarois. Il s’agit d’informer les princes allemands du
{{Début citation}} Sérénissime Altesse,
Les peuples allemands, unis depuis des siècles par la langue et les mœurs, les sciences et les arts, conduits à la victoire par l’héroïque Roi de Prusse, fêtent aujourd’hui une fraternité d’armes qui est l’éclatant témoignage de la puissance de l’Allemagne unie. Désireux de travailler de toutes mes forces à aider cette unité, je n’ai pas hésité à entrer en négociations avec la Chancellerie de la Confédération du Nord. Ces négociations viennent de se terminer récemment à Versailles.
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Je suis fier à la pensée que ma situation en Allemagne et l’histoire de mon pays m’appellent, à ce qu'il me semble, à faire le premier pas pour le couronnement de l’œuvre de l’unité allemande. Et je me livre à l’espoir que Votre Majesté accueillera avec sympathie mon intervention...{{Fin citation}}
Le {{date-|18 janvier 1871}}, dans la [[Galerie des Glaces]] du [[palais de Versailles]], Guillaume {{Ier}} est proclamé
==Indemnités financières à Louis II==
Les informations sur le montant des paiements effectués par la Prusse à Louis II sont imprécises
==
Le paiement de fortes sommes à Louis II pour l'inciter à signer la ''Kaiserbrief'' peut-il être assimilé à de la corruption ? Le versement de pots-de-vin est une pratique politique courante dans les
Le roi n'aurait pas accepté de changer d'opinion vis-à-vis de la Prusse pour de l'argent. Au moment du télégramme du comte Werthern, le gouvernement bavarois a déjà accepté de rejoindre l'Empire allemand mais doit continuer à verser les dommages de guerre. En outre, il est clair que les biens privés du monarque sont séparés du trésor public. Lorsqu'il signe la ''Kaiserbrief'', Louis II sait qu'il n'a constitutionnellement aucun droit sur les actifs de l’État, même s'il rêvait d'un renforcement du pouvoir royal.
Le roi ne peut pas recevoir l'argent des recettes publiques. C'est pourquoi l'argent qu'il reçoit de la Prusse à titre personnel se fait secrètement et en espèces, au grand embarras de Bismarck. Mais les négociateurs ne sont pas dupes de l'opération et admettent la séparation entre les intérêts privés du monarque d'une part et les intérêts de l’État de Bavière et d'autre part.▼
▲Le roi ne peut pas recevoir l'argent des recettes publiques
==Conséquences financières==
La séparation des biens de l’État de la propriété privée royale n'est pas
En 1923, un compromis est réalisé entre
La
▲En 1923 un compromis est réalisé entre l’État libre de Bavière et la famille des Wittelsbach, représentée par le dernier prince héritier, Rupprecht von Bayern, fils de Louis III, ultime souverain de la Bavière indépendante. Le WAF est une fondation de droit public. Le gouvernement du land de Bavière doit veiller à son bon fonctionnement, dans les intérêts de la maison des Wittelsbach.
▲La Fondation possède des terrains, {{formatnum:10000}} hectares de forêts, des actions dans diverses sociétés, des collections d'art, les [[Château de Berg (Bavière)|châteaux de Berg]], [[Hohenschwangau]] et [[Berchtesgaden]] et depuis 1975, la manufacture de porcelaine de [[Nymphenburg]]. Les autres châteaux sont la propriété de l’État libre Bavière.
Louis II a utilisé l'argent de la Prusse pour régler les factures pour la construction du palais d'Herrenchiemsee, qui étaient semblables à la valeur des dépenses réellement effectuées pour le [[château de Neuschwanstein]]
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|de|Kaiserbrief|155750178}}
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[[Catégorie:Politique dans l'Empire allemand]]
[[Catégorie:Maison de Hohenzollern]]
[[Catégorie:Louis II (roi de Bavière)]]
[[Catégorie:Otto von Bismarck]]
[[Catégorie:Source historique]]
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