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[[Fichier:Blason ville fr Toulouse (Haute-Garonne).svg|thumbvignette|Blason de Toulouse.]]
L''''histoire de Toulouse''' est l'étude et le récit des événements passés de la ville de [[Toulouse]], qui se situe dans le Sud de la [[France]], en [[Occitanie (région administrative)|Occitanie]].
[[Toulouse]] est une ville d'[[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] dans le Sud de la [[France]] située sur le fleuve [[Garonne]]. Le territoire de la ville a été occupé dès le [[Néolithique]], puis au cours de la [[Protohistoire]] avant que la ville proprement dite ne soit fondée par les Romains. Elle est ensuite, au fil des siècles occupée par les [[Wisigoths]], puis les Mérovingiens. Sous l'administration carolingienne, Toulouse est placée, dès la fin du {{VIIIe siècle}}, sous le contrôle d'un comte. Elle est ensuite rattachée au royaume de France à la fin du {{XIIIe siècle}}, conséquence indirecte de la [[croisade contre les Albigeois]] et de la signature du [[Traité de Paris (1229)|traité de Meaux-Paris]].
 
[[Toulouse]] est une ville d'[[Occitanie (région administrative)|Occitanie]] dansSi le Sud de la [[France]] située sur le fleuve [[Garonne]]. Le territoire de la ville a été occupé dès le [[Néolithique]], puis au cours de la [[Protohistoire]] avant que, la ville proprement dite ne soitest fondée parsous lesl'[[Empire RomainsRomain]]. Elle est ensuite, au fil des siècles, occupée par les [[Wisigoths]] (qui en font leur capitale), puis conquise par les Mérovingiens. Sous l'administration carolingienne, Toulouse est placée, dès la fin du {{VIIIe siècles-|VIII}}, sous le contrôle d'un [[Liste des comtes de Toulouse|comte]]. Elle est ensuite rattachée au royaume de France à la fin du {{XIIIe siècles-|XIII}}, conséquence indirecte de la [[croisade contre les Albigeois]] et de la signature du [[Traité de Paris (1229)|traité de Meaux-Paris]]. À la Renaissance, la ville connaît un âge d'or grâce au commerce du [[Pastel des teinturiers|pastel]].
 
== Préhistoire ==
[[fichier:Hache néolithique des Récollets MHNT.PRE.2011.0.450.jpg|vignette|Hache polie du [[Néolithique]] chemin des Récollets - [[Muséum de Toulouse]].]]
Les environs de Toulouse furent occupés dès le [[Paléolithique inférieur]]. La vallée de la [[Garonne]] porte d'ailleurs des traces de cette occupation, notamment le site [[acheuléen]] d'[[En Jacca]] sur la commune de [[Colomiers]] où ont été retrouvés des [[Industrie lithique|vestiges lithiques]] anciens<ref name=NHT1>Pailler Jean-Marie, ''Les premiers hommes'', in ''Nouvelle Histoire de Toulouse'', Privat, 2002, {{harvsp|Taillefer|Fournier|Olivier|2002|p=13 et suiv.|13id=nth}} et s.</ref>. Des traces d'occupation du [[Néolithique]] ont été retrouvées sur la rive gauche, à [[Villeneuve-Tolosane]] et [[Saint-Martin-du-Touch]], sous forme de village comportant un groupe d'habitations de douze hectares, protégées par un fossé et une palissade<ref name=NHT1/>. Mais également dans le quartier des Récollets.
 
== Protohistoire ==
 
=== Age du Bronze et premier âge du Fer ===
À la fin de l'[[âge du Bronze]] et au début de l'[[âge du Fer]], l'occupation humaine s'intensifie avec la création de plusieurs pôles d'habitat. Situé sur les hauteurs de [[Pech-David]], le site du [[Le Cluzel|Cluzel]] est occupé dès le {{-s|IX}}<ref>André Muller, [http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1979_num_12_1_1038 La stratigraphie du Cluzel (commune de Toulouse)]. ''Revue archéologique de Narbonnaise'', 1, Association de la Revue archéologique de Narbonnaise, Montpellier, {{p.|125-159}}.</ref>. Un peu plus loin sur ces mêmes coteaux, deux autres sites ont été repérés à Estarac et à La Planho<ref name=":0">{{Article|auteur1=P.-Y. Milcent|titre=A l'aube des Volques Tectosages |périodique=Archéothéma |numéro=21 |date=2012|lire en ligne=|pages=10-16}}.</ref>. Dans la plaine sur la rive gauche de la [[Garonne]], le site d'[[Ancely]] est occupé dès l'âge du Bronze {{nobr|final {{II}}}} (autour du {{-s|XI}})<ref>Pierre-Yves Milcent, [https://www.academia.edu/1631925/LE_PASSAGE_DE_LAGE_DU_BRONZE_A_LAGE_DU_FER_EN_GAULE_AU_MIROIR_DES_ELITES_SOCIALES_UNE_CRISE_AU_VIIIe_SIECLE_AV._J.-C. Le passage de l’âge du Bronze à l’âge du Fer en Gaule au miroir des élites sociales], ''In'' : ''De l'âge du Bronze à l'âge du Fer en France et en Europe occidentale, {{s minisp-|X|e-|VII}}- {{s mini-|VII|eavjc}} siècle av. J.-C.'', Revue archéologique de l’Est, Dijon, 2006, {{p.|22}}.</ref>{{,}}<ref>Pierre-Yves Milcent, [https://www.academia.edu/1766757/Les_environs_de_Toulouse_du_debut_de_lage_du_Fer_aux_premieres_implantations_romaines_VIIIe-IIe_s._av._J.-C._ Les environs de Toulouse du début de l’âge du Fer aux premières implantations romaines ({{VIIIe}}-{{IIe}} s. av. J.-C.{{avjc}})]. ''BAPAREA'', 3, Toulouse, A.P.A.R.E.A., 2006, {{p.|37-50}}.</ref> tandis que deux autres habitats ont été fouillés sur la rive droite, l'un au niveau du quartier Saint-Roch<ref name=":0" />, l'autre sur le site de l'ancien hôpital Larrey<ref>Valérie Porra (dir. Jean Guilaine), ''Une occupation de la période de transition Bronze final/premier âge du Fer à l'ancien hôpital Larrey (Toulouse)'', (mémoire de D.E.A.), E.H.E.S.S., Toulouse, 1990, 69 p.</ref>. Trois nécropoles à [[crémation]] ont pu être partiellement fouillées, l'une située dans les environs de la ville à [[Blagnac]], une autre à Toulouse même au niveau de la station de métro des Carmes<ref>{{Lien web|titre=Les nécropoles à crémation de Haute-Garonne, de la fin de l’âge du Bronze au premier âge du Fer (Adroit, 2015)|url=http://epmp.huma-num.fr/sites-archeologiques-de-haute-garonne/|site=Encyclopédie de la Protohistoire et de l'Antiquité entre Massif central et Pyrénées|date=2015}}</ref> et une dernière dans le quartier Saint-Roch, à l'emplacement de l'ancienne [[Caserne Niel (Toulouse)|Casernecaserne Niel]], où a été mise au jour la plus importante d'entre elles<ref>[http://saintraymond.toulouse.fr/Archives-Toulouse-Niel-Brut-de-fouilles-_a232.html Présentation de l'exposition du Musée Saint-Raymond].</ref>.
 
À cette époque, la ville protohistorique ne semble pas avoir été le centre d'un réseau commercial étendu<ref name=NHT1/>.
 
=== Les Volques-Tectosages - {{-sp-|III|e|au|I|er}} ===
[[Fichier:Cinq torques gaulois, IIIe avant J.-C., MSR, Musée Saint-Raymond (7221235672).jpg|thumbvignette|Cinq torques gaulois, {{IIIe avant J.-C.|{{avjc}}}}, [[Musée Saint-Raymond]].]]
Le premier peuple connu est celui des [[Volques Tectosages]]. Au {{-s-|III|e}}, le peuple celte des Volques s'établit dans le Sud de la Gaule; la branche des Volques tectosages s'implante dans la boucle de la Garonne<ref name=NHT1/>.
 
Ils occupent les hauteurs de la rive droite, en amont de la Toulouse actuelle, qui constituent autant d'[[oppida]]. Parmi ceux-ci, [[Vieille-Toulouse]] serait, selon certains, le « centre politique » de l'époque, à en juger par l'importance des vestiges découverts. Dès cette époque, les Volques tectosages tirent profit de la situation de carrefour entre l'axe nord-sud des Pyrénées au Massif Central, et l'axe est-ouest de la Méditerranée à l'Atlantique<ref name =NHT1/>.
 
Lorsque l’invasion romaine approcha de Toulouse, les Tectosages avaient amassé un véritable trésor en exploitant l’or de l’[[Ariège (département)|Ariège]]. Des [[torque (collier)|torque]]s en or, témoins de ce passé, sont exposés au [[musée Saint-Raymond]] à Toulouse<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=10}}</ref>{{,}}<ref>Le trésor des Volques tectosages, objet de nombreux récits, apparaît aujourd'hui comme une légende. Un peuple celte a pillé le trésor de Delphes au début du {{-s-|III|e}}, mais il ne s'agit pas des Volques de Toulouse. Experts dans le travail des métaux, comme de nombreux Celtes, les Volques tectosages se contentaient de la production régionale - mais ne disposaient plus de l'or de la Montagne Noire, déjà épuisé à l'époque. in ''Nouvelle Histoire de Toulouse'', op. cit. {{harvsp|Taillefer|Fournier|Olivier|2002|p.|=15-16|id=nth}}</ref>.
 
Vers 121 {{av JC}}, la [[Gaule narbonnaise|''Provincia romana'']] fut organisée par les Romains sur les bords de la Méditerranée. Ils contrôlaient ainsi l'axe commercial entre l'[[Espagne]] et l'[[Italie]] par la ''[[voie Domitienne|via Domitia]]''. Les Tectosages installés le long de cette voie sont alors traités comme des alliés<ref>Philippe Wolf, ''Histoire de Toulouse'', {{2esfn|Wolff|édition}}, 1961, édition Privat, {{|p.|=25}}.</ref>. Le peuple toulousain garda 10 ans une indépendance de façade vis-à-vis du pouvoir romain en garnison autour de Toulouse. En [[-109|109 {{av JC}}]], un peuple germanique, les [[Teuton]]s, envahit la Gaule et battit l'armée romaine. Les Tectosages en profitèrent pour s'allier avec eux et chasser la garnison romaine. Mais la victoire fut de courte durée, car le consul Marius triompha des Teutons et récupéra Toulouse. En 107 {{av JC}}, une révolte contre la garnison entraîna une riposte immédiate de [[Rome]]. La ville fut conquise par traitrise et pillée par Cépion ([[Quintus Servilius Caepio (consul en -106)|Quintus Servilius Caepio]]) en 106 {{av JC}} D’après la légende, {{uniténobr|70| tonnes}} d’or furent dérobées par Cépion. Nul ne sait ce qu’est devenu ce trésor, connu sous le nom de l’« [[Or de Toulouse]]<ref>Histoire de l'« Or de Toulouse» sur [http://remacle.org/bloodwolf/livres/cougny/extraits2.htm remacle.org], consulté le 10 juillet 2009.</ref>{{,}}<ref>référence litigieuse.</ref> ».
 
== Antiquité ==
 
{{Article détaillé|Tolosa (Toulouse)}}
Le premier commerce de Toulouse fut celui du [[Vins romains|vin]]. Le sous-sol foisonne de tessons d’[[amphore]]s. Ce n’est pas le vin du [[Languedoc]] qui assura la prospérité de la cité, mais celui d’[[Italie]], acheminé via [[Narbonne]]. Une bonne partie des cargaisons étaient consommées sur place. Les garnisons romaines, les [[Peuples gaulois|Gaulois]] et les [[citoyenneté romaine|citoyens romains]] étaient, en effet, consommateurs. Le restant était dispersé vers l’[[Gaule aquitaine|Aquitaine]] et tout autour de Toulouse. D’autres produits de luxe suivirent le chemin tracé par le vin romain, de la vaisselle notamment. Pour disposer de toutes ces richesses, la province s’adonnait, en vrac, à la vente de produits agricoles et à la [[Esclavage dans la Rome antique|vente d’esclaves]]. La [[Garonne]] était utilisée pour le transport de marchandises sur des [[barge (bateau)|barges]] à fond plat et sur les ancêtres des [[gabares]] en aval de Toulouse. Cette richesse commerciale et agricole fit de Toulouse la plus prospère de la [[Gaule narbonnaise]]<ref>déclare [[Pomponius Mela]] cité par Philippe Wolff, ''Histoire de Toulouse'', {{p.harvsp|Wolff|1961|p=27}}.</ref>.
 
Dès lors ralliée au mode de vie romain, la Toulouse des [[Années -70{{nobr|années 70}} {{av JC}}]] n’était guère qu’un poste militaire avancé. Chacun trouvant son compte dans la paix imposée par la domination romaine, c’est sans état d’âme que la cité refusa la [[Gaule]] de [[Vercingétorix]]. ''[[Tolosa (Toulouse)|Tolosa]]'' connut alors une forte progression démographique, atteignant {{nombre|20000|habitants}} au {{S-|I|er}} {{ap JC}} Théâtres, temples, écoles et égouts firent de Toulouse une cité moderne et docile, toujours au centre d’un commerce régional.
[[Fichier:MPD-CEE008 4 92-Théâtre antique de Toulouse (retouchée).jpg|gauche|vignette|Gradins du théâtre antique découverts sous le {{n°|1}} de la rue de Metz, entre 1869 et 1871, lors des travaux réalisés par [[Jacques-Jean Esquié]]. |alt=]]
Les Romains aménagent les prémices de la future ville. Elle est délimitée par la place du Capitole au nord, la place du Salin au sud, la Garonne à l'ouest. Dans les années 20-30 {{ap JC}}<ref>J.M. Pailler & al. ''Tolosa, nouvelles recherches sur Toulouse et son territoire dans l'Antiquité'', {{p.|214-217}}.</ref>, [[Rempart gallo-romain de Toulouse|un rempart long de trois kilomètres]] fut bâti afin de souligner la prospérité de la nouvelle colonie romaine. Il enfermait une superficie de 90 ha<ref>[[Gérard Coulon]], ''Les Gallo-Romains : vivre, travailler, croire, se distraire - 54 av. J.-C.-486 ap. J.-C.'', Paris : Errance, 2006. Collection ''Hespérides'', {{ISBN|2-87772331-3}}, {{p.|21}}</ref> et s’ouvrait sur la [[Garonne]]. Constitué de briques et de moellons, le rempart romain avait {{unité|12|m}} de hauteur et {{unité|2|m}} d'épaisseur<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=14}}.</ref>. Un tronçon est encore visible sur la place Saint-Jacques près du [[palais Niel]]. Puis, ils mettent en place les axes de communications principales : le ''[[cardo maximus|cardo]]'' et le ''[[decumanus]]'' se croisent sur la place Esquirol où se trouve le [[forum romain|forum]] et le ''capitolium'' antique mentionné dans les sources anciennes<ref>Jean-Luc Boudartchouk, Le ''capitolium'' de Toulouse, l'église Saint-Pierre Saint-Géraud et le martyre de l'évêque Saturnin : nouvelles données, dans ''M.S.A.M.F.'', volume 65, 2005, {{p.|15}}.</ref>. Ils construisent aussi un théâtre (actuelle [[Place du Pont-Neuf (Toulouse)|place du Pont-Neuf]]), un temple (actuelle [[place Esquirol]]) et un [[amphithéâtre romain de Purpan-Ancely|amphithéâtre à Ancely-Purpan]]. Un réseau d'[[égout]]s permet d'évacuer les eaux usées tandis qu'un [[Pont Vieux (Toulouse)|aqueduc]] alimente la ville en eau potable depuis les sources de Lardenne et du [[Mirail]] jusqu'au château d'eau situé au point culminant de la cité (actuelle [[place Rouaix]])<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=16}}.</ref>.
 
La cité romaine voit sa démographie avec {{nombreunité|15000|habitants}} et sa richesse augmenter. AuSur niveaule plan culturel, Toulouse se distingue dans le monde romain et grec par son école de [[langue grecque]] et de [[rhétorique]]<ref>Philippe Wolff, ''Histoire de Toulouse'', {{p.sfn|Wolff|1961|p=27}}.</ref>. La ville est dirigée par des aristocrates en [[toge]] dont les noms ont été [[Romanisation (histoire)|romanisés]] et dont les membres bénéficient de la [[citoyenneté romaine]].
 
Le {{IIIe siècles-|III}} est marqué par le [[martyre]] de [[Saturnin de Toulouse|saint Saturnin]], premier [[évêque de Toulouse]] en [[250]]<ref>Philippe Wolff, ''Histoire de Toulouse'', {{sfn|Wolff|1961|p.|=28}}.</ref>. On sait peu de chose de la première communauté chrétienne de Toulouse mais cet évènement est le premier connu de la conversion de la ville au [[christianisme]]. [[Saturnin de Toulouse|Saint Saturnin]] refusant le culte romain est condamné à être attaché au jarret d'un [[taureau]]. D'après la légende du saint (dont les circonstances du martyr sont considérées comme véridique par la communauté d'historiens), il est entraîné par la bête depuis le ''forum'' vers l'extérieur de la ville jusqu'à ce que la corde se rompe. C'est après avoir franchi les remparts de la ville par la porte de la ''Porterie'' (aujourd'hui située sur la [[Capitole de Toulouse|place du Capitole]]), qu'elle se casse dans la campagne environnante, à l'emplacement, selon la tradition locale, de l'[[Église Notre-Dame du Taur]]. Le souvenir de ce martyre et de cet emplacement sont matérialisés par le nom donné à la rue : la [[rue du Taur]]. Cette légende est aussi à l'origine du nom du quartier de ''[[Matabiau]]'', c'est à cet endroit que les bouviers auraient tué le fameux taureau. Deux sœurs, les ''saintes puelles'' (puella signifie jeune fille en latin) se sont occupées d'ensevelir le corps de saint Saturnin à l'endroit où il est tombé<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=20}}.</ref>{{,}}<ref>[http://www.societe-perillos.com/livre_puelles.html Les Saintes Puelles ou la destinée de Saturne].</ref>.
 
Peu de traces ou de monuments romains sont parvenus jusqu'à nous. Un tronçon de rempart est visible place Saint-Jacques près du [[palais Niel]], et une autre partie du rempart et le début des fondations d'une tour sont également visibles dans les sous-sols du magasin [[Uniqlo]], au 3 [[Rue du Poids-de-l'Huile|Rue du Poids de l'Huile]]. Les restes de l'[[amphithéâtre romain de Purpan-Ancely|amphithéâtre de Purpan]] sont aussi des témoins de cette époque. Cela s'explique en grande partie par le matériau principal des constructions romaines qu'est la [[brique (matériau)|brique]]. Contrairement à d'autres villes romaines construites en pierre de taille, Toulouse a été obligée d'utiliser l'argile de la vallée pour fabriquer des briques pour ses constructions. Or la brique est un matériau beaucoup plus facilement réutilisable que la pierre. Les nombreuses reconstructions successives ont été faites à partir et sur les anciens bâtiments romains<ref>Philippe Wolff, ''Histoire de Toulouse'', {{sfn|Wolff|1961|p.|=29}}.</ref>. Aujourd'hui, la base des édifices romains et des aménagements urbains sont enfouis sous 3 à {{unité|5|m}} du pavé toulousain. Entre les années 1990 et 2007<ref>Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, "Métropolis, fouilles en cours", {{p.|2}}.</ref>, la construction du [[métro de Toulouse]] a permis de faire avancer les connaissances sur l'antique Toulouse<ref>[http://inrap.preferences.fr/upload/c_bloc/248_fichier_annonce_885.pdf Dossier de presse : Métro et archéologie à Toulouse].</ref>.
 
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(Toulouse) Musée Saint-Raymond, Amphores de Vieille-Toulouse.jpg|Amphores provenant de Vieille-Toulouse conservées au musée Saint-Raymond
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{{message galerie}}
 
== Moyen Âge ==
 
=== Le royaume des Wisigoths ===
 
{{article détaillé|royaume wisigoth}}
 
[[Fichier:Royaume Wisigoths 2.png|right|thumbvignette|Étendue du royaume des Wisigoths vers [[500|500 {{ap JC}}]].]]
La fin du {{S-|III|e}} est marquée, pour l’Europe, par une grave [[crise du IIIe siècle|crise]] économique associée à une grande instabilité politique. Relativement protégée à l'intérieur de [[Remparts de Toulouse|ses remparts]], la ville de Toulouse échappe à la poussée franque en [[260]]. Le christianisme prend pied autour de la ville grâce aux efforts de l’évêque [[Saturnin de Toulouse|saint Saturnin]]. Enterré à l'extérieur de l'enceinte, suivant l'usage antique, là où le corps serait tombé, selon la ''Passio'' du martyr<ref>Patrice Cabau, ''Opusculum de passione ac translatione sancti Saturnini, episcopi Tolosanae civitatis et martyris'', dans ''M.S.A.M.F.MSAMF'', volume 61, 2001, {{p.|59-77}}.</ref>, à l'emplacement de la [[EgliseÉglise Notre-Dame du Taur|future église du Taur]], la réputation de ce personnage permet à la première communauté chrétienne de se constituer<ref>Jean-Luc Boudartchouk, « Le ''locus'' de la première sépulture de l'évêque Saturnin de Toulouse : un état de la question », dans ''M.S.A.M.F.MSAMF'', volume 54, 1994, {{p.|59-69}}.</ref>.
 
Lors de l’invasion des [[Vandales]] de 407-408, la ville échappe aux conséquences de leur passage, et une tombe sommaire d’un guerrier vandale peut dater de cet épisode<ref name="mafam">Jean-Luc Boudartchouk, Jean-Charles Arramond, Laurent Grimber, « [ Une sépulture de relégation découverte sur le site de Pilot Castelbou (Toulouse-1991) : un guerrier Vandale inhumé à la hâte ?] », ''Mémoires de l’association française d’archéologie mérovingienne'', 2006, {{no}}15, {{p.}}122-133, consulté le 24 mars 2024.</ref>.
La fin du {{S-|III|e}} est marquée, pour l’Europe, par une grave [[crise du IIIe siècle|crise]] économique associée à une grande instabilité politique. Relativement protégée à l'intérieur de [[Remparts de Toulouse|ses remparts]], la ville de Toulouse échappe à la poussée franque en [[260]]. Le christianisme prend pied autour de la ville grâce aux efforts de l’évêque [[Saturnin de Toulouse|saint Saturnin]]. Enterré à l'extérieur de l'enceinte, suivant l'usage antique, là où le corps serait tombé, selon la ''Passio'' du martyr<ref>Patrice Cabau, ''Opusculum de passione ac translatione sancti Saturnini, episcopi Tolosanae civitatis et martyris'', dans ''M.S.A.M.F.'', volume 61, 2001, {{p.|59-77}}.</ref>, à l'emplacement de la [[Eglise Notre-Dame du Taur|future église du Taur]], la réputation de ce personnage permet à la première communauté chrétienne de se constituer<ref>Jean-Luc Boudartchouk, « Le ''locus'' de la première sépulture de l'évêque Saturnin de Toulouse : un état de la question », dans ''M.S.A.M.F.'', volume 54, 1994, {{p.|59-69}}.</ref>.
 
[[Fichier:Toulouse Saint-Raymon four a chaux2.jpg|thumbvignette|leftgauche|Four à chaux datant de 450 à 520 et découvert sous le [[musée Saint-Raymond]].]]
Puis les [[Wisigoths]] prennent la cité enavant [[418]]417<ref name="mafam"/>. {{refnec|LaEn population439, verral’attaque toujoursde d’unla mauvaisville œilpar lales présencearmées germanique}}[[Empire romain d'Occident|romano]]-[[Huns|hunnique]] de [[Litorius]] est repoussée<ref name="mafam"/>. Les [[Gallo-romain]]s christianisés et les Wisigoths ne portent pas les mêmes vêtements, ni n'ont les mêmes coutumes. Les envahisseurs se passerontpassent rapidement du soutien romain pour prendre leur indépendance et règnerontrègnent jusqu'en [[507]]. Pourtant, préférant Toulouse à Bordeaux, les Goths font de ''Tolosa'' la capitale de leur nouveau royaume. Connue sous le nom de « [[Royaume wisigoth|royaume de Toulouse]] », la domination s’étend de la [[Loire (fleuve)|Loire]] à [[Gibraltar]]. [[{{noble|Théodoric II]]}} devient roi des Wisigoths et de Toulouse en [[453]]. Cette nomination marque l'indépendance du royaume Wisigoth et la mise en place d'institutions et de bâtiments royaux. Ainsi en [[1987]], la destruction de l'ancien hôpital Larrey permet d'entreprendre des fouilles archéologiques, qui vont mettre au jour les anciennes fondations d'un édifice public à caractère monumental dont l’identification précise reste à déterminer<ref>{{Lien brisé |url= http://www.adlfi.fr/SiteAdfi/document?base=base_notices&id=N1997-MP-0176 |titre=adlfi.fr/SiteAdfi/document?bas… |brisé le=11-10-2023}}.</ref>. Certaines hypothèses font de ce bâtiment, daté du {{s-|V|e}}, le palais des rois wisigothiques<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=28}}.</ref>. Ce nouveau statut profitera longtemps à la ville.
 
Le [[christianisme]] prend son essor à Toulouse avec les évêques [[Sylve de Toulouse|Saint Silve]] puis [[Exupère de Toulouse|Saint Exupère]] qui firent construire la première [[basilique Saint-Sernin]] en 403. La [[cathédrale Saint-Étienne de Toulouse|cathédrale Saint-Étienne]], l'[[Basilique de la Daurade|église de la Daurade]] et l'[[église Saint-Pierre-des-Cuisines]] sortent aussi de terre. La ville s'étend toujours plus et de nombreuses maisons d'habitation sont construites. La brique est largement utilisée comme le prouvent les fours à chaux découverts sous le [[Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse|musée Saint-Raymond]].
 
Les gallo-romains restent majoritaires à Toulouse. En [[462]], avec l'avènement d'[[Euric]], le pouvoir wisigoth est plus violent et le roi veut imposer l'[[arianisme]]. Les catholiques sont persécutés et certains lieux de cultes démontés. C'est aussi sous son règne que le royaume des Wisigoths est le plus étendu, allant de la [[Loire (fleuve)|Loire]] à la [[Durance]] en englobant une grande partie de l'[[Espagne]]. En [[484]], [[{{noble|Alaric II]]}} succède à son père Euric.
 
Clovis mit fin à la domination wisigothe et à l'expansion de l'arianisme en [[507]], et ramena Toulouse à un rang inférieur. Coupée de Narbonne, la ville fut déclarée aquitaine. De foi catholique, les Francs seront mieux accueillis que leurs prédécesseurs. Ceux-ci feront de la cité une ville militaire, dernier rempart contre le [[Royaume wisigoth|royaume de Tolède]], nouveau fief des Wisigoths, et ce jusqu’au {{S-|VII|e}}.
 
=== La création du comté de Toulouse ===
À partir du {{S-|VII|e}}, l’histoire de Toulouse est lacunaire. À la faveur des successions [[mérovingiens|mérovingiennes]], la ville devient la capitale d’un important territoire, s’étendant des [[Pyrénées]] jusqu’à la Loire, sous l’autorité d’un duc également comte de Toulouse, et qui prend parfois le nom de royaume d’Aquitaine. Toulouse sert aussi de place forte face à la [[Septimanie]] à l'Est détenue par les Wisigoths pendant la fin du {{VIe siècles-|VI}}. En [[721]], [[Charles Martel]] reconnaît l’indépendance de ce duché. Le duc [[Eudes d'Aquitaine|Eudes]] repousse l’envahisseur arabe lors du [[Bataille de Toulouse (721)|siège de Toulouse]] en [[721]]. Venue d’Espagne, l’armée d’[[El-Samah]] subira une cuisante défaite. Moins connu que celui de Poitiers, en [[732]], ce siège aurait été déterminant pour l’avenir de la France<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=39}}</ref>.
 
Le roi franc [[Pépin le Bref]] mit fin à l’indépendance du duché en [[768]]. Mis en danger à la [[Bataille de Roncevaux (778)|bataille de Roncevaux]] en [[778]], [[Charlemagne]] décida la création du Royaume d’Aquitaine. Il confia le [[comté de Toulouse]] à [[Chorson]], puis à son propre cousin, le "marquis de Gothie", [[Guillaume de Gellone|Guillaume]]<ref>H. Débax, M. de Framont, "Le comte de l'an Mil", catalogue d'exposition du Musée des Augustins de Toulouse, 1996, {{p.|12}}.</ref>. Ce sont les deux premiers [[Liste des comtes de Toulouse|comtes toulousains]]. Le péril sarrasin fit de la ville une [[place forte]] d’où partait au printemps l'[[ost]] carolingienne. L’armée de Charlemagne va jusqu’à [[Barcelone]] et l’empereur crée une zone de sécurité au sud des Pyrénées, la [[marche d'Espagne]].
 
[[{{noble|Pépin Ier d'Aquitaine|Pépin {{Ier-}}]], le petit-fils de Charlemagne, tenta de prendre son indépendance et amorça la reconstruction de l’Aquitaine. Son fils [[{{noble|Pépin II d'Aquitaine|Pépin II]]-}} tenta de conquérir l’Aquitaine en 840. En {{date-|mai [[844]]}}, [[Charles II le Chauve|Charles le Chauve]], dont l’autorité était ainsi bafouée, assiège la ville de Toulouse qui est alors défendue par [[Bernard de Septimanie]]. Celui-ci sortant pour négocier est fait prisonnier, puis rapidement jugé et décapité ; Charles lui reprochait d’avoir compromis la réputation de sa mère [[Judith de Bavière (805 - 843)|Judith de Bavière]], et son opportunisme à la [[bataille de Fontenoy-en-Puisaye]]. Il doit cependant lever le siège, Pépin II ayant détruit son armée de secours<ref>{{Ref-sfn|Dillange-Poitou|passage1995|p=41-42}}.</ref>. Il réitère sa tentative en [[849]] et profite de la trahison du comte Frédélon pour reconquérir la ville, et rattacher ainsi Toulouse à la [[Francia occidentalis]]<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=41}}</ref>. En [[862]], Toulouse est pillée par les [[VikingVikings]]s du chef [[Hasting]]<ref>Michel {{sfn|Dillange, ''[[opus citatum|op. cit.]]'', {{1995|p.|=29}}</ref>.
 
=== L'époque féodale ===
[[Fichier:Capitole Toulouse - Salle des Illustres - L'entrée à Toulouse du pape Urbain II en 1096 par Benjamin Constant.jpg|thumb|rightvignette|''L'entrée à Toulouse du pape {{noble-|Urbain II}} en 1096'' [[Benjamin Constant]]]]
La fin des [[Carolingiens]] marque le début de la [[féodalité]]. Durant cette période, Toulouse est dirigée par des [[Liste des comtes de Toulouse|comtes]].
 
Au début du deuxième millénaire, l’attitude dérivante du [[clergé]], la mainmise sur certaines prérogatives et charges ainsi que l'usurpation des biens de l’Église par le pouvoir toulousain entraînent une dégradation du culte. L’[[basilique Saint-Sernin|église Saint-Sernin]], l'église [[basilique de la Daurade|Notre-Dame de la Daurade]] et la [[cathédrale Saint-Étienne de Toulouse|cathédrale Saint-Étienne]] sont mal entretenues. De nouveaux courants religieux apparaissent, telle la [[Ordre de Cluny|réforme clunisienne]]<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=47}}.</ref> et la [[réforme grégorienne]].
 
L’évêque Izarn, soutenu par le pape [[{{noble|Grégoire VII]]}}, promoteur de ces réformes, tenta de mettre bon ordre à tout cela. Il confia la [[Basilique de la Daurade|Daurade]] aux abbés clunisiens en [[1077]]. À [[Saint-Sernin de Toulouse|Saint-Sernin]], il essaye également de faire plier les chanoines mais ceux-ci en appellent au Pape pour affirmer leur indépendance. La réaction de l'évêque est fulgurante : il les fait remplacer par les moines de l'abbaye de [[Abbaye Saint-Pierre de Moissac|Moissac]] (dont il est issu), mais cette action donnera lieu à un cuisant revers. En effet, le successeur de [[{{noble-|Grégoire VII]]}}, le nouveau Pape [[{{noble|Urbain II]]}} le force à réintégrer les chanoines de Saint-Sernin qui dépendront désormais directement du Pape. Dès les années 1070-1080, lorsque les chanoines démarrent la construction d'une nouvelle église, l'évêque est en conflit avec eux en la personne de l'operarius du chantier et prévôt [[Raymond de Toulouse|Raymond Gayrard]], lequel venait de bâtir un hôpital pour les pauvres tout proche (situé à l'emplacement de l'actuel [[Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse]]). Soutenu par le comte [[Guillaume IV de Toulouse|{{noble-|Guilhem IV}}]] et le Pape, [[Raymond de Toulouse|saint Raymond]] achève la construction de l'abside et du transept. Lorsque [[{{noble-|Urbain II]]}} fait un voyage dans le Comtécomté d'Auvergne, en prêchant au [[Concile de Clermont (1095)|concile de Clermont-Ferrand]] l'appel à la première croisade en [[1095]], il passe par Toulouse pour consacrer l'autel de l'église abbatiale Saint-Sernin, presque prête pour le culte et propose au Comte de Toulouse de prendre la tête de la croisade<ref>Emmanuel Leroy Ladurie, ''Histoire du Languedoc'', {{éd.}} [[Presses universitaires de France]], coll. Que sais-je ?, 1982, page 24</ref>. Les querelles religieuses venaient de réveiller la foi des Toulousains. Cette renaissance s’accompagna d’une nouvelle progression démographique, favorisée par une agriculture techniquement plus performante. La ville devient l'une des plus grandes d'[[Europe]] au {{XIIe siècles-|XII}}<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=48}}.</ref>.
 
C’est à cette occasion que les faubourgs de Saint-Michel et Saint-Cyprien furent bâtis. Le pont de la Daurade permit en [[1181]] de relier Saint-Cyprien aux portes de la ville. Les bourgs de Saint-Sernin et de Saint-Pierre des Cuisines connurent également une expansion notable<ref>[[Philippe Wolff]], "''Civitas et burgus''. L'exemple de Toulouse", dans ''Regards sur le Midi médiéval'', Toulouse, Privat, 1978, {{p.|201-212}}.</ref>. De nombreux artisans prennent possession des rues et ruelles de l'antique Toulouse entre la rue Saint-Rome et la rue du Pharaon. Toutes ces rues portent encore le nom des métiers des artisans : rue des Changes, des Filatiers ou des Couteliers. Après la prise de la ville par [[{{noble|Guillaume IX d'Aquitaine]]}} en [[1098]], la ville est entourée d’une nouvelle enceinte, vraisemblablement le long des actuels grands boulevards de Strasbourg, d'Arcole, de Lacrosse et d'Armand Duportal<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=49}}.</ref>.
 
=== La création du capitoulat ===
[[Fichier:Alphonse Jourdain-Cartulaire de la Cite (Toulouse).jpg|thumbvignette|gauche|[[Alphonse Jourdain]], représenté dans une [[lettrine]] historiée
figurant sur la copie d'une charte de franchises concédée par le comte aux Toulousains (premier cartulaire de la Cité, réalisé en 1205, [[Archives municipales de Toulouse]])<ref>Laurent Macé, "Pouvoir comtal et autonomie consulaire à Toulouse : analyse d’une miniature du {{s-|XIII|e}}", ''Mémoires de la Société archéologique du Midi de la France'', {{nobr|tome {{LXII}}}} (2002), {{p.|51-59}}, ici {{p.|53-55}} {{lire en ligne|url=https://web.archive.org/web/20140114040950/http://www.societes-savantes-toulouse.asso.fr/samf/memoires/t_62/51-60MAC.PDF}}</ref>.]]
[[Fichier:Détail Annales 1413.jpg|vignette|gauche|Portraits des capitouls de l'année 1413 dans les [[Annales manuscrites de la ville de Toulouse]] (agrandissement).]]
 
La fin du {{s-|XI|e}} est marquée par le départ du comte [[{{noble|Raymond IV de Toulouse|Raymond IV]]-}} pour les croisades. Il lègue par testament à son fils Alphonse-Jourdain, né en 1103, l'ensemble de ses terres occitanes. Il meurt en [[1105]] devant le siège de [[Tripoli (ville du Liban)|Tripoli]]. Son fils aîné [[Bertrand de Tripoli|Bertrand]], alors comte de Toulouse, part également en [[Terre sainte]], laissant le comté à son jeune frère. Au moment de l'administration de Bertrand, Toulouse a fait l'objet de plusieurs tentatives de récupération de la part de [[{{noble|Guillaume IX d'Aquitaine|Guillaume IX]]-}}, duc d'Aquitaine et mari de [[Philippe de Toulouse|Philippa]], fille de [[{{noble|Guillaume IV de Toulouse]]}}. Profitant de la vacance de pouvoir occasionnée par le départ de Bertrand et la minorité d'Alphonse, il occupe la ville entre 1113 et 1119<ref>Laurent Macé, ''Les Comtes de Toulouse et leur entourage ({{sp-|XII|-|XIII|s}}s). Rivalités, alliances et jeux de pouvoir'', Toulouse, Privat, 2000.</ref>. Face au gouvernement du duc d'Aquitaine, une résistance passive voit le jour autour d'Alphonse-Jourdain, élevé dans ses possessions provençales à partir de 1108, attendant sa majorité. L'occasion leur est donnée en [[1119]]. Profitant du départ du duc d'Aquitaine pour l'Espagne afin d'aider le roi [[Alphonse Ier d'Aragon|Alphonse]] de [[Castille]] contre les [[Almoravides]] qui menacent les royaumes chrétiens lors de la [[Reconquista]], le peuple toulousain se soulève et rappelle [[Alphonse Jourdain]] au pouvoir comtal. À la suite de cette action, ce dernier leur manifeste sa reconnaissance; il prend alors plusieurs mesures permettant d'alléger taxes et impôts<ref>Roger {{sfn|Limouzin-Lamothe, ''La Commune de Toulouse et les sources de son histoire 1120-1249. Étude historique et critique suivie de l'édition du Cartulaire du Consulat'', Toulouse-Paris, |1932.</ref>|p=}}. À la mort du comte en [[1147]], une administration de 8 capitulaires est créée sous le nom de « commun conseil de la Cité et du Bourg »<ref>R. {{sfn|Limouzin-Lamothe, ''op. cit.'', {{|1932|p.|=10}} et 12.</ref>}}. Il s'agit du [[capitoulat]], une administration municipale typiquement toulousaine. Sous la houlette du pouvoir comtal, elle a la charge de règlementer les échanges et de faire appliquer les lois. Ce sont les [[capitoul]]s, dont les plus anciens actes datent de 1152. En [[1176]], le chapitre comportait déjà 12douze membres, chacun représentant un quartier de Toulouse, ou un faubourg<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=55}}.</ref>. Le pouvoir des consuls s’opposa rapidement à celui du comte {{noble-|Raimond V}}. Les Toulousains furent divisés sur le sujet, et c’est après 10 ans de lutte, en [[1189]], que le conseil municipal obtint du comte d'importantes concessions quant à son autonomie et ses pouvoirs.
 
En [[1154]], [[{{noble|Raymond V de Toulouse]]}} épouse [[Constance de France (1128-1176)|Constance]], sœur du roi de France [[{{noble|Louis VII dele FranceJeune|Louis VII]]-}}. Il repousse les attaques du roi d'Angleterre, [[{{noble|Henri II (roi d'Angleterre)|Plantagenêt]]}}<ref>Emmanuel Leroy Ladurie, ''Histoire du Languedoc'', {{éd.}} [[Presses universitaires de France]], coll. Que sais-je ?, 1982, page 30</ref>. En [[1190]] débuta la construction du futur Capitole, la maison commune, le siège du conseil municipal. Maintenant au nombre de 24, et vraisemblablement élus, les Capitouls s’octroient les droits de police, de commerce, d’imposition et provoquent des conflits avec les villes voisines. Toulouse en sort généralement vainqueur, étendant ainsi la domination de la ''patria tolosana''.
 
Parmi les mesures de gestion prises par les capitouls, l'une concerne les frais de reconstruction après une catastrophe (incendie ou inondation) : une simple amende sur les artisans négligents<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=179}}179.</ref>. Les capitouls se finançaient plus largement grâce à des ''barres'' (taxes sur la sortie de la ville)<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=180}}180.</ref>
 
Malgré l’intervention du pouvoir royal, l’administration de la ville est laissée aux mains des Capitouls jusqu’à la [[Révolution française|Révolution]]. Pour l’anecdote, les joueurs du [[Stade toulousain]], l’équipe de rugby locale, arborent aujourd’hui les couleurs rouge et noir des Capitouls.
 
=== Les Hospitaliers et les Templiers ===
{{Article détaillé|ArchitecturePrieuré Renaissancehospitalier de Toulouse}}
Au début du {{s-|XII}}, les [[Hospitaliers]] de l'[[ordre de Saint-Jean de Jérusalem]] s'installent à Toulouse. Ils occupent d'abord, jusqu'en 1110, l'[[église Notre-Dame de la Dalbade|église de la Dalbade]], qui dépend du [[monastère de la Daurade|prieur de la Daurade]], mais ils en sont expulsés<ref name="Chalande p102">Jules Chalande, 1915, {{p.|102}}.</ref>. C'est pourquoi ils obtiennent, entre 1116 et 1121, de l'[[Liste des évêques et archevêques de Toulouse|évêque de la ville]], [[Amelius Raymond du Puy]], dont un frère, [[Raymond du Puy]], est un futur [[Liste des grands maîtres de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem|supérieur de l'ordre]], la concession de l'église Saint-Rémi<ref name="Chalande p225">Jules Chalande, 1914, {{p.|225}}.</ref>. Cette petite église, qui aurait été fondée par l'évêque [[Germier de Toulouse|Germier]], se trouve à l'angle des [[Rue Saint-Rémésy|rues Saint-Rémésy]] et [[rue Saint-Jean (Toulouse)|Saint-Jean]]<ref>Jules Chalande, 1914, {{p.|201}}.</ref>{{,}}<ref>Nelly Pousthomis-Dalle, [http://www.persee.fr/doc/amime_0758-7708_2001_num_19_1_973 « Toulouse (Haute-Garonne) : un programme de recherches sur l’ancien grand Prieuré des Hospitaliers de St Jean de Jérusalem »], ''Archéologie du Midi médiéval'', vol. 19, {{n°|1}}, 2001, {{p.|182}} et 184.</ref>. Les hospitaliers accroissent progressivement leurs droits, tels que l'autorisation d'acquérir des biens dans tout le [[Archidiocèse de Toulouse|diocèse de Toulouse]], le droit donné en 1160 par l'évêque [[Raimond de Lautrec]] d'avoir un cimetière pour les membres de leur ordre<ref>Ce cimetière, connu comme le cimetière des Hospitaliers de Saint-Rémésy, est aménagé à l'angle de la rue Saint-Rémésy et Saint-Jean. Voir Jules Chalande, 1914, {{p.|201}}.</ref> ou encore la possibilité accordée en 1175 par le [[Liste des comtes de Toulouse|comte de Toulouse]] [[Raymond V de Toulouse|Raimond V]] d'avoir un four<ref name="Chalande p225"/>. Ils reçoivent également le droit de faire construire une tour, connue comme la tour des Archives.
 
Les Hospitaliers entrent cependant en concurrence avec les Templiers<ref>Damien Carraz, « Les commanderies dans l’espace urbain », Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge, vol. 124, no 1, 2012, {{p.|6}}.</ref>, qui ont établi leur maison toulousaine non loin de la leur, dans la rue du Temple (actuel {{n°|31}} rue de la Fonderie)<ref>Jules Chalande, 1914, {{p.|218}}.</ref>. Mais en 1307, le [[roi de France]] [[Philippe IV le Bel]] fait arrêter les Templiers dans tout le [[royaume de France]] et mettre leurs biens sous séquestre. Après la suppression de leur ordre par le [[concile de Vienne]] en 1311, la [[dévolution des biens de l'ordre du Temple]] sont accordées aux Hospitaliers l'année suivante. C'est Déodat de Roaix qui est chargé, à Toulouse, de surveiller le transfert des propriétés.
 
La grande richesse de la maison hospitalière toulousaine lui permet de recevoir en 1315 le rang de [[grand prieuré de Toulouse|grand prieuré]]<ref name="Chalande p101">Jules Chalande, 1915, {{p.|101}}.</ref> : elle est placée, au côté du [[grand prieuré de Saint-Gilles]], à la tête de la [[langue de Provence]]. Les hospitaliers, devenus propriétaires de la Maison du Temple, y installent en 1408 un hôpital, appelé hôpital du Temple. Le [[prieur provincial]] fait aussi construire son logis dans la maison voisine (actuel {{n°|13}} rue de la Dalbade). Ils agrandissent également l'église (actuel {{n°|15}} rue de la Dalbade), placée dès lors sous les vocables de Notre-Dame de la Conception et de Sainte-Barbe. Derrière les bâtiments qui donnent sur la rue se trouve également un cimetière, du côté de la [[Garonnette]]<ref name="Chalande p219">Jules Chalande, 1914, {{p.|219}}.</ref>.
 
=== La fin des comtes de Toulouse au {{s-|XIII}} ===
{{Article détaillé|Croisade des albigeois}}
[[Fichier:DeathMontfort.jpg|vignette|gauche|Mort de [[Simon IV de Montfort|Simon de Montfort]] au siège de [[Siège de Toulouse (1218)|Toulouse de 1218]].|alt=la gravure noir et blanc montre un chevalier désarçonné tombé à terre, la tête recouverte d'un bloc de pierre. En arrière plan, des projectiles arrivent depuis des remparts.]]
Le [[catharisme]] est une doctrine venue de [[Bulgarie]] qui professe la séparation du matériel et du spirituel dès le {{s-|X}}. Elle s’oppose en cela à la confession catholique. Les cathares s'étendent progressivement en Europe et plus précisément dans le [[Midi de la France]] au {{s-|XII}}. [[Toulouse]] et [[Albi]] deviennent deux lieux d'implantation importants et durables pour les cathares d'où le nom parfois employé d'« Albigeois » pour les désigner. Toulouse devient en 1167 une des cinq Églises cathares indépendantes rejetant la puissance catholique.
 
Traversant ce qu'on appelle aujourd'hui l'[[Occitanie (région historique)|Occitanie]], le futur fondateur de l'[[Ordre des Prêcheurs|ordre des Dominicains]], [[Dominique de Guzmán|Saint Dominique de GuzmanGuzmán]] y rencontre l'[[hérésie]] des « bons hommes » ou « bons chrétiens » ou « [[Catharisme|cathares]] ». Certains des éléments qui serviront de prétexte à la [[Réforme protestante]] sont déjà présents à cette époque. La richesse de l'[[Église (institution)|Église]], en particulier, fait scandale parmi des chrétiens qui finissent par se laisser séduire par les idées des [[Église évangélique vaudoise|vaudois]] et des « bons hommes ».
 
Jusqu'à la fin du {{s-|XII}}, les [[pape]]s avaient tenté d'enrayer le phénomène sur deux plans : des campagnes militaires menées par des évêques dont les victoires sanglantes restaient sans lendemain et des prêches menés avec faste par les [[cistercien]]s avec [[Bernard de Clairvaux|saint Bernard]] à leur tête comme ce fut le cas à [[Albi]] en 1145. Ici aussi sans résultat. L'Église ne parvient pas, à cette époque, à contrer l'hérésie adoptée par une partie du peuple tandis que les théologiens adverses allient à leur culture religieuse un style de prêche qui touche les petites gens. L'hérésie est finalement condamnée par l'[[Église romaine|Église Romaine]] en 1184, confondant les deux mouvements pourtant distincts.
 
De retour du [[Danemark]] en 1205, saint Dominique s'arrête à nouveau en Occitanie, apparemment résolu à combattre l'hérésie à la demande du pape {{souverain2noble|Innocent III}}. Alors qu'il voulait avec son évêque [[Diego d'Osma|Diego de Acebo]] évangéliser les [[Coumans]] d'Ukraine, il aurait reçu l'ordre du pape d'assister les cisterciens qui tentaient en vain de rechristianiser les albigeois. Pour concurrencer une institution cathare comparable, [[Dominique de Guzmán|saint Dominique]] établit à [[Prouille]] dès 1206 le premier [[monastère]] de femmes (noyau des futures dominicaines). En 1207, saint Dominique fait partie du [[colloque de Pamiers]], appelé aussi « colloque de [[Montréal (Aude)|Montréal]] » qui est le dernier débat contradictoire entre les cathares et l'Église. Le {{Date-|25 avril 1215}} saint Dominique s'établit à [[Toulouse]], avec quelques proches, dans des bâtiments donnés par Pierre [[Maison Seilhan|Seila]] (ou Pierre Seilhan), visibles aujourd'hui au {{n°|7}}, place du Parlement. Cette maison sera considérée comme le lieu de fondation de l'[[Ordre des Prêcheurs|ordre des dominicains]].
 
L'assassinat du légat du pape, le cistercien [[Pierre de Castelnau]], imputé (selon certains historiens à tort) à {{souverain3noble|Raymond VI de Toulouse}}, déclenche en 1209 la [[croisade des albigeois]]. [[Simon IV de Montfort|Simon de Montfort]] était un des seigneurs qui eurent la charge d'exterminer ''manu militari'' l'hérésie. Toulouse ne fut pas épargné par l’élan cathare. Les « blancs » catholiques pourchassaient les « noirs » hérétiques dans les rues de Toulouse. {{refnec|L’évêque [[Folquet de Marseille|Foulques]] profita de ce que les hérétiques étaient ses créanciers pour encourager cette recherche}}. Quelques Toulousains rejoignirent les croisés blancs, d’autres apportèrent leur aide aux assiégés. {{refnec|Les consuls ne souhaitèrent pas diviser davantage la population toulousaine et défièrent l’autorité pontificale en ne désignant pas les hérétiques}}. Le comte {{Raimond VI}}, protégeant les cathares, stigmatisa l’hérésie toulousaine<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=63}}.</ref>.
 
En 1211, le premier [[Siège de Toulouse (1211)|siège de Toulouse]] par Simon de Montfort fut un échec, parce que « le ravitaillement est cher, insuffisant »{{efn|On paie le pain rassis au prix de l'ortolan, on se nourrit {{incise|fort mal}} de fruits, fèves sèches<ref>{{Ouvrage |auteur1=Nicolas Mengus |titre=Châteaux forts au Moyen Âge |lieu=Rennes |éditeur=[[Édilarge|Éditions Ouest-France]] |année=2021 |pages totales=283 |passage=135 |isbn=978-2-7373-8461-5 }}.</ref>.}}, mais deux ans plus tard, il infligea à l’armée toulousaine une terrible défaite à [[Bataille de Muret|Muret]]. Sous la menace d’exécuter de nombreux otages, il entra dans Toulouse en 1216, se nomma comte et fit démanteler les [[Remparts de Toulouse|remparts]]. En 1218, alors que Montfort assiégeait Beaucaire, Toulouse se révolta et rebâti les fortifications en quelques semaines. Simon de Montfort revint rapidement et dut entamer le [[Siège de Toulouse (1218)|siège de Toulouse]]. Lors d'un assaut, il fut tué d’une pierre de catapulte, mettant un terme aux combats, les croisés se retirant sur Carcassonne. Le prince Louis de France, futur {{souverain2noble|Louis VIII le Lion|-}}, venu à nouveau mettre le [[Siège de Toulouse (1219)|siège de Toulouse]] en 1219, abandonna la croisade, une fois ses quarante jours effectués<ref>[[Emmanuel LeroyLe Roy Ladurie]], ''Histoire du Languedoc'', {{éd.}} [[Presses universitaires de France]], coll. Que sais-je ?, 1982, {{p.|42}}42.</ref>. {{Raimond VI}} récupère son fief et pour remercier les Toulousains d’avoir préservé ses intérêts, il abandonne ses dernières prérogatives aux Capitouls. {{souverain2noble|Raymond VII}} lui succède en 1222. Mais face à la nouvelle croisade lancée par {{Louis VIII}} en 1226, {{Raymond VII}} capitule et est contraint de signer le [[traité de Meaux-Paris]] le {{Date-|12 avril 1229}}<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=65}}.</ref>. Par ce traité signé avec [[Blanche de Castille]], alors régente du royaume de France pendant la minorité de son fils {{souverain2noble|Louis IX}}, le comte jure fidélité au roi. Il perd la moitié de son domaine, ne lui restant que les possessions tenues en main-propre. Les murs et enceintes des villes de ce territoire doivent être démantelés. Il a également pour obligation de marier sa fille [[Jeanne de Toulouse|Jeanne]], seule héritière, avec le frère du roi : [[Alphonse de Poitiers]]. Enfin, le comte s'engage à fonder l'[[université de Toulouse]] qui, après Paris, est la seconde du royaume. Elle emploie quatre théologiens, deux décrétistes (canonistes) et deux grammairiens que le comte devra entretenir pendant dix ans<ref>Pierre Bonnassie & Gérard Pradalié (Eds.), La Capitulation de {{Raymond VII}} et la fondation de l'Université de Toulouse : 1229-1979. Un anniversaire en question, Toulouse, univ. Toulouse-Le Mirail, 1979.</ref>.
 
[[Fichier:Saint Sernin.jpg|vignette|droite|La [[basilique Saint-Sernin de Toulouse]] ; édification achevée au {{s-|XII}}, alors que la région était agitée par la lutte contre l'[[hérésie cathare]].]]
En 1233 et 1234, des tribunaux d'[[Inquisition]] sont mis en place par le pape {{souverain2noble|Grégoire IX}}. En {{date-|août 1234}}, l'inquisiteur dominicain Guillaume Arnaud fera déterrer des cadavres de « cathares » enterrés chrétiennement et les fera brûler en place publique{{Article |auteur1=Catherine Besson-Lagier |titre=Évocation du costume dominicain - Première moitié du {{s-|XIII}} |périodique=[[Moyen Âge (magazine)|Moyen Âge]] |numéro=131 |date=novembre-décembre 2022, janvier 2023 |pages=54 |issn=1276-4159}}. L'hérésie cathare est traquée par l'[[Ordre des Prêcheurs|ordre des dominicains (Frères Prêcheurs)]], installé désormais dans le [[Ensemble conventuel des Jacobins|couvent des Jacobins]] en cours de construction jusqu'en 1340. La répression envers les cathares s'accentue en 1241. En 1249, [[Alphonse de Poitiers]] succède à {{Raymond VII}} et administre la ville depuis [[Paris]]. À la mort d'Alphonse et de Jeanne son épouse en 1271, et en l'absence d'héritier, le domaine toulousain est intégré au [[domaine royal français]] avec tous les biens que le couple possédait. La région Toulousaine du domaine Royal est alors rebaptisée « Pays de langue d'oc » (d'où les [[États Généraux du Languedoc|États de Languedoc]], ou plus simplement, « Languedoc ») en latin, ''Comitia Occitaniæ'', d'où « Occitanie » en français moderne.
 
=== Du {{sp-|XIII|e|au|XV|e}} ===
[[Fichier:Recueil juridique du Consulat de Toulouse. - Archives Nationales - AE-II-309.jpg|thumbvignette|gauche|Recueil juridique du Consulat de Toulouse. Toulouse mai et juin 1305. [[Archives nationales de France]].]]
 
En [[1271]], le roi [[Philippe III de France{{noble|Philippe III le Hardi]]}} envoie le sénéchal de [[Carcassonne]] pour diriger la ville de Toulouse. Le pouvoir monarchique représenté par les fonctionnaires et les services royaux remplace peu à peu celui des [[capitoul]]s, qui n'ont plus qu'un rôle de gestion de la ville comme l'ordre public ou la voirie<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=71}}.</ref>. La ville prospère entre 1271 et 1370 et devient la quatrième ville du royaume avec {{nombreunité|40000|habitants}}. En [[1309]], la mort de Pierre Authié marque la fin du [[catharisme]] à Toulouse.
 
De nombreux bâtiments de [[architecture gothique|style gothique]] sont construits au {{s-|XIII|e}}. L'[[ensemble conventuel des Jacobins]] est l'ensemble d'art [[gothique méridional]] le mieux conservé de Toulouse. Construit par les frères prêcheurs entre 1230 et 1340, il possède un couvent, un cloître, une grande salle capitulaire et une imposante église dont les voûtes forment un « palmier » haut de {{uniténobr|22| mètres}}. Plusieurs catastrophes ponctuent cette période : en [[1281]], le Pont-Vieux s'écroule sous le poids des habitants venus assister à l'immersion de la croix tandis qu'en 1298, les crues de printemps détruisent les ponts sur la Garonne sauf le pont de la Daurade<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=77}}.</ref>. Plusieurs incendies ravagent le centre-ville. En [[1306]], [[Philippe IV le Bel|Philippe le Bel]] lance une politique antisémite et de nombreux juifs sont persécutés à Toulouse. En 1320, des illuminés, « les pastoureaux », persécutent à nouveau les juifs et en tuent semble-t-il 152.
 
Au {{s-|XIV|e}}, Toulouse est en crise. L'[[agriculture]] du [[Lauragais]] ne parvient pas à subvenir aux besoins des populations et il faut importer le [[blé]] d'[[Italie]] ou du [[royaume d'Aragon]]. À partir de 1348, la [[peste noire]] tue les Toulousains qui se réfugient dans les campagnes. La [[guerre de Cent Ans]] n'améliore pas la vie des Toulousains car la ville doit financer l'effort de guerre et payer la rançon du roi [[Jean le Bon]], fait prisonnier en 1356 à [[bataille de Poitiers (1356)|Poitiers]]<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=80}}.</ref>. Les troubles de la [[guerre de Cent Ans]] provoquent des destructions : incendie allumé par les routiers du [[liste des comtes de Foix|comte de Foix]] [[Gaston III de Foix-Béarn|Gaston Fébus]] à l'église des [[ordre de saint Dominique|dominicains]] en 1357, et un autre provoqué par une émeute la même année, au [[château Narbonnais]]. Deux ans plus tard, ce sont à nouveau les soldats de Gaston Fébus qui provoquent un incendie au faubourg Saint-Michel, à l'hôpital Sainte-Catherine<ref name="leguay32">{{sfn|Leguay-catastrophes}}, {{|2005|p.=32}}32.</ref>. La population toulousaine décroit fortement et en [[1398]], la ville ne compte plus que {{nombreunité|24000|habitants}}.
 
[[Fichier:France Toulouse rempart médiéval.jpg|thumbvignette|Remparts médiévaux sur l'avenue Armand-Duportal, construits pour résister aux Anglais.]]
Le {{S-|XV|e}} débute par la création du Parlement toulousain par [[{{noble|Charles VII (roi de France|Charles VII]])}}. En accordant une exemption de taxes, le roi renforce son pouvoir et défie l’administration des [[Capitoul]]s. Investi de droits de juridiction, le [[Parlement de Toulouse|parlement]] gagne par la suite son indépendance politique. Ce siècle connaît aussi de nombreuses disettes. Les routes ne sont plus sûres.
 
En {{date-|mai 1437}}, une crue de la Garonne emporte les [[moulin]]s de Bazacle et détruit des maisons du quartier Saint-Cyprien<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=139}}139.</ref>. Si les crues de la Garonne n'épargnent pas Toulouse tout au long du Moyen Âge<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=23}}23.</ref>, la principale catastrophe médiévale qui touche la ville est le grand incendie de 1463, une des pires catastrophes du Moyen Âge français<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=27}}27.</ref>, bien connue grâce à une importante documentation<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=64}}64.</ref>.
 
Toulouse subit plusieurs [[Chronologie des grands incendies|grands incendies]]. Le premier répertorié est celui de 1242, qui ravage la rue du Bourguet-Neuf, à nouveau touchée en 1303. Un autre se déclare le 5 avril 1257 place Saint-Géraud ; les quartiers de la Daurade et du Bazacle brûlentenbrûlent en [[1297]], et sont à nouveau ravagés par les flammes en 1429 et 1442. La rue du Taur, en 1400, le quartier des Changes en 1408 sont aussi touchés<ref name{{sfn|Leguay|2005|p="leguay32"/>32}}. En novembre 1430, ce sont les églises [[église Saint-Nicolas de Toulouse|Saint-Nicolas]] et [[église Saint-Cyprien de Toulouse|Saint-Cyprien]] qui sont détruites<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=131}}131.</ref>. Mais c'est en [[1463]] que le Grand incendie de Toulouse ravage la ville : le brasier détruit la ville pendant quinze jours. Parti le {{date-|7 mai 1463-}} du [[fournil]] de deux boulangers de la rue Sesquière, près des [[Grands Carmes|carmes]]<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=34}}34.</ref>, il est attisé par un vent d'[[autan]] du sud-est. Sec et chaud, très violent, soufflant en rafales, il augmente la température jusqu'à plus de {{unitétmp|40|°C}}, supprime toute humidité dans les sols, les murs et l'air. Il facilite sa propagation en transportant des flammèches et des escarbilles. Enfin, il favorise les montées de température du foyer et rend l'air irrespirable, bloquant toute action des combattants du feu. Le 22 mai, un vaste secteur de {{unité|800|m}} sur {{unité|600|m}} est détruit, soit les deux tiers de la cité<ref>Leguay (2005), {{opcit}}, {{sfn|Leguay|2005|p.=83}}83.</ref>. Plusieurs [[église (édifice)|églises]] et [[couvent]]s sont détruits, dont ceux des Franciscains, de la Daurade, la Chapelle Redonde<ref name{{sfn|Leguay|2005|p="leguay78"/>78}}, ou le couvent de la Trinité et son quartier. La Grande rue, les quartiers des Filatiers, des Paradoux, de la Pierre, des Changes, des Bancs Majeurs, des Puits-Clos, etc. sont les quartiers anéantis. L'incendie, outre le vent l'attisant, a été favorisé par l'étroitesse des rues du vieux centre, où les maisons étaient construites en matériaux combustibles et abritaient d'importants stocks de marchandises<ref name="leguay78">{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=78}}78.</ref>. Il étendit ses ravages jusqu'à l'hôtel de ville. Il a été étudié en détail par P. Saliès, dans son article « Le grand incendie de Toulouse de 1463 », ''Mémoires de la société archéologique du Midi de la France'', tome XXX, 1964. Parmi les conséquences immédiates, les [[Catalans]] furent persécutés : comme souvent sous l'[[Ancien Régime]], ils sont emprisonnés, les prisons étant installés dans des forteresses, ce qui est le seul moyen pour les autorités de les protéger<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=100}}100.</ref>.
 
L'incendie est une catastrophe : de nombreux propriétaires sont ruinés : leurs biens sont rachetés par des hôteliers, des marchands de bois (fustiers), des notaires, mais aussi des ouvriers<ref>Leguay (2005), {{opcit}}, {{sfn|Leguay|2005|p.=158}}158.</ref>. Si dans les années qui suivent, on note certes une multiplication des contrats de location<ref name{{sfn|Leguay|2005|p="leguay159"/>159}} et un foisonnement d'hôtels particuliers luxueux appartenant aux élites fortunées de la ville<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=209}}209.</ref>, les quartiers populaires restent en friche très longtemps. Ainsi, en 1478, 11,4 % de la ville est toujours non-reconstruite, mais 44,7 % du quartier populaire de la Daurade<ref name="leguay212">{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=212}}212.</ref>. L'activité économique antérieure est pourtant rétablie dès les années 1468-1472<ref name="leguay159">{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.}}=159-160.</ref>}}. Les subventions et les exemptions de [[taille (impôt)|taille]] sont suspendues par le roi [[{{noble|Charles VIII (roi de France|Charles VIII]])}} en 1485, qui considère que la ville est très bien et suffisamment rebâtie et repeuplée<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=213}}213.</ref>. Plus positivement, les historiens relèvent le plus grand soin apporté à l'entretien des deux ponts sur la Garonne dans les années qui ont suivi la catastrophe : en effet, ces ponts ont permis l'évacuation d'une partie des habitants pris au piège<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=91}}91.</ref>. On creuse aussi des puits dans des quartiers qui étaient privés de tout apprivisionnement en eau : Saint-Étienne, Esquirol, Rouaix<ref name{{sfn|Leguay|2005|p="leguay109"/>109}}. D'autres mesures préventives sont prises dès le 10 mai, sans réussir à freiner l'avancée de l'incendie<ref>Leguay (2005), {{opcit}}, {{sfn|Leguay|2005|p.=112}}112.</ref>. Certaines mesures sont maintenues après la catastrophe, comme les visites domiciliaires pour vérifier l'état des cheminées et donc limiter les risques d'incendie<ref>{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=187}}187.</ref>. À plus longue échéance, la reconstruction du couvent de la Trinité a pris près d'un demi-siècle, et l'église est consacrée seulement en 1511<ref name{{sfn|Leguay|2005|p="leguay212"/>212}}. Parmi les projets qui n'ont pas abouti, celui de créer plusieurs bras de la Garonne, afin de bénéficier de [[Pare-feu (lutte contre l'incendie)|pare-feux]]<ref name="leguay109">{{sfn|Leguay (|2005), {{opcit}}, {{|p.=109}}109.</ref>.
 
== Les Temps modernes ==
=== L'âge d'or du [[pastel des teinturiers|pastel]] (1463-1561) et déclin ===
[[image:Pastel_pigment_cocagnes_et_feuilles_-_Muséum_du_pastel.jpg|vignette|redresse=1|Le commerce de la teinture bleue du pastel fit la fortune des marchands toulousains à la Renaissance.]]
Entre 1463 (date du grand incendie de Toulouse) et 1561 (date du début des [[Guerres de Religion (France)|guerres de religion]] entre catholiques et protestants), Toulouse vécut un véritable âge d'or, période décrite comme sa plus prospère, en s'appuyant sur de nouvelles ressources économiques, dont le [[Pastel des teinturiers|pastel]]. Son [[Université de Toulouse|université]], particulièrement renommée à cette époque, ainsi que son parlement, de première importance dans le royaume de France<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Claire|nom1=Faure|titre=La justice criminelle des capitouls de Toulouse (1566 - 1789)|éditeur=Presses de l’Université Toulouse Capitole|date=2018-05-02|isbn=978-2-37928-057-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=TmNZDwAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=age+d'or+du+pastel+toulouse&hl=fr|consulté le=2023-10-16}}</ref>, appuyèrent aussi sa prospérité, en attirant de nombreux habitants, porteurs de nouveaux savoirs.
 
==== Prospérité économique ====
=== L'âge d'or du [[pastel des teinturiers|pastel]] (1463-1561) et déclin ===
Poursuivant l’activitél'activité textile debien implantée dans la ville, le commerce du [[pastel des teinturiers|pastel]] prend son essor à partir de [[1463]], avecprofitant ledu développement de l'industrie de la draperie de luxe dans une Europe qui se reconstruit. C’est laCette période lapermit plus prospèreà de l’histoiregrandes toulousaine.familles Ellede est[[Commerce|négociants]] associéeou àde quelquesparlementaires grandsde nomsdevenir deextrêmement famillesriches deet négociants,influentes. deOn parlementaires,y etassocie àgénéralement desles grandesmarchands réalisations[[Jean architecturales.de Bernuy]] et [[Pierre d'Assézat]] en est le meilleur représentant, premier marchand de Toulouseparticulier<ref name="Ben Tol"/>B. etBennassar, célèbreB. pourTolon, sonLe [[hôtelsiècle d'Assézat|hôtel]]or, remarquablein ''Histoire de Toulouse'', Privat, 1974.</ref>.
 
Cependant, cette prospérité prendra fin à partir de 1561, avec l'introduction de l'[[Indigotier|indigo]], nouveau produit « des Indes » qui concurrence le pastel, découvert avec l'ouverture sur le monde des pays européens.
{{Article détaillé|Architecture Renaissance de Toulouse}}
 
==== Renaissance architecturale ====
À partir de 1561, avec l'ouverture sur le monde, apparaît sur le marché européen un nouveau produit « des Indes », l'[[indigo (teinture)|indigo]], qui concurrence le pastel et contribue au déclin de cette activité<ref name="Ben Tol">B. Bennassar, B. Tolon, Le siècle d'or, in ''Histoire de Toulouse'', Privat, 1974</ref>
{{Article détaillé|Architecture Renaissance de Toulouse}}C'est à cette époque que les plus emblématiques [[Liste des hôtels particuliers de Toulouse|hôtels particuliers de Toulouse]] seront construits, par de richissimes marchands de pastel, ou par de grandes familles de parlementaires. Les plus notables sont les hôtels de [[Hôtel de Bernuy|Bernuy]] et d'[[Hôtel d'Assézat|Assézat]], qui contribuent à l'importation d'un style de la Renaissance à Toulouse, tout en gardant des inspirations propres à la ville (comme l'emploi de la brique toulousaine).
[[Fichier:Hôtel d'Assezat.jpg|vignette|Cour de l'hôtel d'Assézat]]
 
=== Humanisme et [[Guerres de religion (France)|guerres de religion]] ===
Au milieu du {{s-|XVI|e}}, l’[[Université de Toulouse (disparue)|université de Toulouse]] compte près de {{nombreunité|10000|étudiants}}. Le courant humaniste traverse ses murs et les universitaires sont souvent pris d’agitation. L’inquisition continue d’installer de nombreux bûchers.
 
Si certains humanistes sont intéressés par la [[Réforme protestante|réforme luthérienne]], l'Inquisition et l'université a lutté contre eux. La Cour souveraine a veillé scrupuleusement au respect de l'orthodoxie religieuse. En 1520 est brûlé le premier protestant condamné comme hérétique. En 1532, 32 hérétiques sont condamnés à mort par contumace. En 1533, le bachelier en droit [[Jean de Caturce]] est brûlé vif comme le raconte [[François Rabelais]] dans le ''[[Pantagruel]]''. En 1538, le jacobin Louis de Rochette, inquisiteur, est jugé et condamné à mort, étranglé, son corps est brûlé place du Salin. Entre 1540 et 1548, la Cour souveraine a ouvert 200 procès et 18 personnes sont brûlées. Cependant, une première communauté protestante est créée en 1558, comprenant des bourgeois, des notables et des gens de robe. En 1560-1561, quatre des capitouls élus ont adopté cette opinion nouvelle. Il y en eu huit l'année suivante. La [[conjuration d'Amboise]] a exacerbé les passions.
{{Article détaillé|Troubles de 1562 à Toulouse}}
L'[[Édit de janvier 1562|édit de Saint-Germain]] du 17 janvier 1562 a donné la liberté des cultes hors les murs de la ville. Les capitouls ont offert la protection d'hommes armés pour assister au culte hors la porte de Villeneuve. Cette tolérance a amené un redoublement de haine des prédicateurs catholiques pendant le [[Carême catholique|carême]] en dénonçant la mansuétude du corps municipal. Dès avril, des hommes armés arrivent à Toulouse appelés par des communautés religieuses. Des églises sont pourvues de garnisons. Les capitouls donnent des ordonnances pour l'interdire, mais le [[parlement de Toulouse]] les casse. En mai l'effervescence est à son comble. Une entente est nouée entre des capitouls et le [[Louis Ier de Bourbon-Condé|prince de Condé]]. La réforme protestante provoque des combats de rue entre [[calvinisme|calviniste]]s et [[catholicisme|catholiques]] et l’incendie de près de 400 maisons. Le {{date-|11 mai 1562-}}, les protestants s'emparent de l'hôtel de ville ainsi que deux portes de la ville. Environ {{Nombreunité|1700|protestants}} combattent. Ils ont essayé en vain de s'emparer de la [[basilique Saint-Sernin de Toulouse]]. Les insurgés se sont emparés de canons et tirent sur les clochers des Cordeliers, de Saint-Sernin et des Jacobins. Les pillages de la ville ont ému jusqu'au pape. Face à eux, les protestants ont eu entre {{Nombreunité|8000}} et {{Nombre12000|12000hommes}} hommes. Ne pouvant faire face, les protestants se sont retirés le 17 mai. Les troupes commandées par [[Blaise de Monluc]] arrivent le lendemain. Les protestants sont pourchassés et Monluc a écrit « jamais tant de têtes voler que là ». Les parlementaires et officiers royaux passés chez les protestants sont tous exécutés. Les capitouls protestants ayant quitté la ville, le seul capitoul protestant trouvé, Adhémar Mandinelli, a eu sa tête clouée pendant deux ans sur une porte de la maison commune<ref>Pascal Julien, « Assaut, invocation tutélaire et célébrations séculaires : le 17 mai 1562 « délivrance de Toulouse » », dans ''Prendre une ville au {{s-|XVI}}'', Presses universitaires de Provence (Collection ''Le temps de l’histoire''), Aix-en-Provence, 2004, {{p.|51-62}}, {{ISBN|978-2-85399581-8}} [https://books.openedition.org/pup/5672 (''lire en ligne'')]</ref>{{,}}<ref>Jean-Raymond Fanlo, « Toulouse, 1562, ou comment on écrit l’Histoire », dans ''Prendre une ville au {{s-|XVI}}'', Presses universitaires de Provence (Collection ''Le temps de l’histoire''), Aix-en-Provence, 2004, {{p.|63-73}}, {{ISBN|978-2-85399581-8}} [https://books.openedition.org/pup/5673 (''lire en ligne'')].</ref>
 
D’AssézatD'Assézat est expulsé, en même temps que débutent trente-deux ans de guerre civile. Dès 1563-64, la première ligue des chefs catholiques est formée par les ''capitouls'' et le parlement pour défendre le catholicisme<ref name="Miquel255">{{Guerres de Religion-Miquel}}, {{p.|255}}.</ref>.
 
[[{{noble|Charles IX (roi de France|Charles IX]])}} passe dans la ville lors de son [[tour de France royal]] ([[1564]]-[[1566]]), accompagné de la [[Cour de France|Cour]] et des Grands du royaume : son frère le [[Henri III de France|duc d’Anjou]], [[Henri IV de France|Henri de Navarre]], les [[Charles Ier de Bourbon (archevêque de Rouen)|cardinaux de Bourbon]] et de [[Charles de Guise, cardinal de Lorraine|Lorraine]]<ref name="Miquel255"/>.
 
Le [[massacre de la Saint-Barthélemy]] ({{date-|24 août 1572}} à Paris) se répète à Toulouse le {{date-|6 octobre 1752-}}. Alors que {{nobr|300 protestants}} avaient été mis en prison le {{date-|31 août 1752-}}, trois conseillers au Parlement sont condamnés pour « subversion » pour la guerre de 1562. Le {{date-|4 octobre 1752-}}, la rumeur d’ordres secrets du roi se répand en ville, et malgré le gouverneur le [[Guillaume de Joyeuse|vicomte de Joyeuse]], une émeute force la prison, et la moitié des prisonniers protestants sont massacrés<ref>Pierre Miquel, {{opcit}}, {{sfn|Miquel|1980|p.|=287-288}}</ref>.
 
=== {{s-|XVII|e}} ===
[[Fichier:Toulouse Karte 1631.jpg|thumb|rightvignette|Plan de Toulouse réalisé par Melchior Tavernier en l’anl'an 1631 ; contrefaçon acquerelléeaquarellée déposée aux [[Archives municipales de Toulouse]], [http://www.archives.mairie-toulouse.fr/index.php?id=314 cote 20 Fi 359] .]]
[[Fichier:Entrée de Louis XIII à Toulouse, par la Porte Saint-Michel en 1632 (vu par Jean Chalette, dans 'Les Annales de Toulouse').jpg|thumbvignette|Entrée de [[{{noble|Louis XIII]]}} à Toulouse, par la Porte Saint-Michel en 1632.]]
L’accession au trône d’[[d'{{noble|Henri IV (roi de France|Henri IV]])}} mit fin aux troubles toulousains. Le parlement se soumet et l’[[édit de Nantes]] est accepté en 1600. Les Capitouls perdent les dernières influences qui leur restent. En [[1622]], au cours d’une nouvelle guerre de religion, la ville est prise par [[Louis XIII de France{{noble|Louis XIII]]}}<ref>Gérard Folio. ''La Citadelle et la place de Saint-Jean-Pied-de-Port, de la Renaissance à l’Époque Contemporaine'', ''in'' Cahier du Centre d’études d’histoire de la défense {{numéro|25}} ''Histoire de la fortification'', 2005 {{ISBN|2-11-094732-2}}, En ligne [http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/IMG/pdf/cahier25_T1.pdf], consulté le 3 mars 2007 {{p.|36}}</ref>. Un fléau bien plus grave que la [[Fronde (Histoire)|Fronde]] va toucher Toulouse en [[1629]] et en [[1652]], faisant des milliers de victimes : la [[peste]].
 
Pour la première fois, la municipalité et le parlement prennent ensemble des mesures pour assister les malheureux frappés par l’épidémie. Beaucoup des membres du clergé quittent la ville. Les Toulousains les plus aisés s’enfuient aussi, et seuls les docteurs sont contraints de rester. La [[famine]] oblige bientôt les quelques Capitouls qui n’ont pas abandonné la ville à appliquer une interdiction de sortie aux bouchers et aux boulangers.
Ligne 159 ⟶ 171 :
L’hospice de La Grave héberge les pestiférés en quarantaine. Le pré des [[Sept Deniers]] accueille, lui aussi, de nombreux malades dans des conditions précaires. {{refnec|Avant de fermer ses portes, la ville devient un repaire de mendiants attirés par une infrastructure médicale qu’ils espèrent meilleure qu’à la campagne}}. L’argent manque pour nourrir toute cette population, et des réquisitions sont ordonnées. Aux pires moments de la crise, les riches se voient attribuer la responsabilité des pauvres.
 
En [[1654]], lorsque la seconde épidémie s’éteint, la ville est dévastée. Les périodes de rémission auront cependant été l’occasion de réaliser deux projets majeurs : le Pont-Neuf en [[1632]] et le [[canal du Midi]] en [[1682]]. Ce siècle troublé se terminera par une dernière famine, en 1693.
 
Le {{s-|XVII|e}} est également marqué par l’arrivée d’une association secrète, l’Aa (''associatio amicorum''), réunissant des membres du clergé et des universitaires, et prônant une foi exacerbée. L’influence de cette organisation se fera surtout sentir au {{XVIIIe siècles-|XVIII}}.
 
=== {{s-|XVIII|e}} ===
Divers courant artistiques, religieux, ou architecturaux ont parcouru la cité durant le {{s-|XVIII|e}}.
 
Par un acte royal de [[1750]] [[{{noble|Louis XV]]}} fonde l'[[Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse]]<ref>{{Lien web|titre=Fondation de l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse|url=http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/142957895}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=L’enseignement de l’architecture à l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse|url=http://journals.openedition.org/framespa/177}}</ref>. C'est la première des académies provinciales dans ce domaine et la seule, avec celle de Paris, à porter le nom d’''Académie royale de peinture''. [[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Dominique Ingres]] figure parmi ses élèves.
Divers courant artistiques, religieux, ou architecturaux ont parcouru la cité durant le {{s-|XVIII|e}}.
 
Par un acte royal de [[1750]] [[Louis XV]] fonde l'[[Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse]]<ref>{{Lien web|titre=Fondation de l'Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse|url=http://tolosana.univ-toulouse.fr/notice/142957895}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=L’enseignement de l’architecture à l’Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse|url=http://journals.openedition.org/framespa/177}}</ref>. C'est la première des académies provinciales dans ce domaine et la seule, avec celle de Paris, à porter le nom d’''Académie royale de peinture''. [[Jean-Auguste-Dominique Ingres|Dominique Ingres]] figure parmi ses élèves.
 
Louis de Mondran est l’instigateur d’un nouvel urbanisme, vraisemblablement inspiré par son séjour dans la capitale. Les principales réalisations de cette époque sont le Grand Rond, le Cours Dillon, et la façade du Capitole.
Ligne 175 ⟶ 186 :
La ville s’embourgeoise, appauvrissant les plus démunis, et enrichissant la noblesse et le clergé. Les architectes locaux et les sculpteurs sont mis à contribution par les particuliers. La Reynerie sera la résidence d’été du mari de la comtesse du Barry.
 
Toulouse n’a pas oublié sa traditionnelle ferveur religieuse, même si la fin du siècle marque un certain déclin. De nouvelles confréries apparaissent, la plus célèbre est celle des Pénitents bleus, officiant à l’église Saint-Jérôme. Le parlement, infiltré par l’Aa (voir {{s-|XVII|e}}), régule la vie religieuse, et condamne les protestants.
 
C’est dans ce contexte difficile qu’éclate l’[[affaire Calas]]. Cette affaire montre à quel point le parlement a pris la direction de la ville, puisque c’est lui qui prononcera l’exécution de [[Jean Calas]].
Ligne 182 ⟶ 193 :
 
== Révolution française et Premier Empire ==
{{Article détaillé|Toulouse sous la Révolution et l'Empire}}
[[Fichier:Toulouse-1815.JPG|thumb|rightvignette|Plan de Toulouse et de ses faubourgs réalisé par Joseph Vitry en 1815 ; original déposé aux [[Archives municipales de Toulouse]], [http://www.archives.mairie-toulouse.fr/index.php?id=309 cote 20 Fi 13] .]]
La [[Révolution française|Révolution]] modifie le rôle de la ville, ainsi que sa structure politique et sociale.
 
La ville a tout d’abord été spectatrice des mouvements parisiens. L’annonce des manifestations du {{Date-|14| juillet| 1789}} a un retentissement relatif, ponctué par quelques pillages. 5Cinq mois plus tard, lorsque l’Ancien régime est aboli, il en est tout autrement. Les parlementaires et les capitouls luttent pour conserver leurs privilèges, ils manifestent le {{date-|25 septembre 1789-}}, et ne sont guère soutenus par une population qui ne reconnaît plus ses protecteurs passés.
 
L’emprise régionale de Toulouse, jadis assurée par son parlement, est maintenant réduite aux dimensions d’un département, la [[Haute-Garonne]]. Le clergé doit se plier à la [[Constitution civile du clergé|Constitution civile]] imposée par l’[[Assemblée constituante de 1789|Assemblée constituante]], laquelle nomme un nouvel archevêque toulousain. Une partie de la population est hostile à ces réformes qui lèsent ses anciens privilèges et coutumes.
 
Les prérogatives des capitouls sont abolies le {{Date-|14| décembre| 1789}}. [[Joseph de Rigaud]] est le premier maire, il est élu le {{Date-|28| février| 1790}}.
 
En [[1793]], pendant la Commune, Toulouse refuse de s’allier à la Provence et à l’Aquitaine pour monter sur Paris. Ensuite, les perspectives de la guerre contre l’Autriche et celles des résistances intérieures entraînent la [[Terreur (Révolution française)|Terreur]], qui élimine à Toulouse une partie des réfractaires à la [[Révolution française|Révolution]].
 
En l'an 8 du calendrier révolutionnaire, l'[[octroi]] est rétabli aux barrières de la ville.
 
En {{date-|août [[1799]]}}, la ville fortifiée résiste à l’assaut des insurgés royalistes, lors de la première [[bataille de Toulouse (1799)|bataille de Toulouse]]<ref>[http://www.couleur-lauragais.fr/pages/journaux/1999/cl17/histoire.htm Jean Odol : L'insurrection royaliste d'août - septembre 1799 en Lauragais.]</ref>. L’arrivée de [[Napoléon Ier|Napoléon]] à la tête du nouveau régime, puis de l’[[Premier Empire|Empire]], rétablit partiellement le statut régional de la ville. L’empereur se fend même d’une visite en [[1808]], confiant notamment le cloître de la Daurade à la manufacture de tabac.
 
Le {{Date-|10| avril| 1814}}, la [[bataille de Toulouse (1814)|bataille de Toulouse]] oppose les Hispano-Britanniques du maréchal [[Arthur Wellesley de Wellington|Wellington]] aux Français du maréchal napoléonien [[Nicolas Soult|Soult]], qui, bien que parvenant à résister, sont contraints de se retirer. L’armée du Field-Marschal Wellington y est accueillie par un grand nombre de royalistes, préparant Toulouse à la [[Restauration française|Restauration]] de [[{{noble|Louis XVIII]]}}. La ville rose a donc été le théâtre de la dernière bataille franco-anglaise sur le sol français<ref>Anne {{sfn|Le Stang, ''Histoire de Toulouse illustrée'', {{|2012|p.|=150}}.</ref>.
 
== Le {{s-|XIX|e}} ==
[[Fichier:Cayla-Paul 24.JPG|thumbvignette|uprightredresse|Le [[Château d'eau de Toulouse|Château d'eau]].]]
Contrairement à la plupart des grandes villes françaises, [[Toulouse]] n'auraa pas connu de véritable révolution industrielle au XIXe siècle.
Si le centre-ville regorge d'ateliers de confection, dans l'ensemble [[Toulouse]] compte peu d'industries, excepté les [[Manufacture des tabacs|Manufactures des tabacs]] et des entreprises liées aux activités militaires, notamment la [[Poudrerie (explosif)|poudrerie]].
Quelques innovations industrielles notables émergeront autour de la [[Garonne]], comme la mise en service dès 1828 du réseau d'alimentation en eau des fontaines publiques alimenté par le [[Château d'eau de Toulouse|château d'eau]] ou la conversion en [[Centrale hydroélectrique|centrales hydroélectriques]] des moulins du [[Bazacle]] en 1888-1889 poursuivie tardivement par la construction de l'usine hydroélectrique de l'[[île du Ramier]], en 1918.
 
La construction et l'ouverture de la gare [[Matabiau]], en 1856, va marquermarque un tournant dans l'histoire de [[Toulouse]], la ville se trouve désormais reliée à la capitale et à l'ère nouvelle et prometteuse des transports. C'est alors que l'on substitue les boulevards aux [[Remparts de Toulouse|remparts]], que l'on termine la [[Place du Capitole (Toulouse)|place du Capitole]] et que l'on décide de percer les grandes artères (comme celle de la rue de Metz ou encore la rue d'Alsace-Lorraine qui tirent leur dénomination du climat hostile à la [[Prusse]] et de la perte de l'Alsace et de la [[Moselle (département)|Moselle]] à la suite de la défaite française de [[1871]]) sur le modèle des grandes percées effectuées à Paris par le préfet [[Georges Eugène Haussmann|Haussmann]]. Les travaux bouleversent le centre de [[Toulouse]], qui perd petit à petit son atmosphère moyenâgeusemédiévale.
 
[[Fichier:Pont Neuf 1.jpg|thumbvignette|gauche|Vue sur un [[dégueuloir]] du [[Pont-Neuf de Toulouse|pont-neuf]]. Grâce à son architecture, l'ouvrage tint bon lors de la [[Crue de la Garonne en 1875|crue de 1875]].]]
La crue de la Garonne de 1875 dévaste plus de {{nombreunité|1000|maisons}} et tue {{nobr|200 personnes}}. Elle détruit aussi le pont suspendu de [[pont Saint-Pierre de Toulouse|Saint-Pierre]] et le [[pont Saint-Michel de Toulouse|pont Saint-Michel]]. Le [[Patrice de Mac-Mahon|maréchal Mac-Mahon]], président de la République, s'exclamera « Que d'eau, que d'eau ! ». Cette crue, de {{unité|6.,20|m}} au-dessus de son étiage, fut déclenchée par les importantes précipitations du mois de {{date-|juin 1875}} et par la fonte des neiges dans les [[Pyrénées]]<ref>Spécial météo à Toulouse, ''L'Express'', {{numéro|2948}}, semaine du 3 au 9 janvier 2008, ''Les crues les plus dévastatrices'', p. II.</ref>.
 
Alors qu’à l’époque le [[maintien de l'ordre]] est effectué par l’armée, en 1913, des soldats manifestent à Toulouse contre leur rôle, refusant d’affronter des ouvriers<ref>Patrick Bruneteaux, « [https://www.persee.fr/doc/genes_1155-3219_1993_num_12_1_1181 Le désordre de la répression en France 1871-1921. Des conscrits aux gendarmes mobiles] », ''Genèses. Sciences sociales et histoire'', 1993, {{no}}12, {{p.}}33.</ref>.
== Le {{s-|XX|e}}, le renouveau toulousain ==
[[Fichier:Le Grand Hôtel de la Poste, siège de la Wermacht en 1943.jpg|left|thumb|140px|Le Grand Hôtel de la Poste, siège de la [[Wehrmacht]] en 1943.]]
[[Fichier:L'Arc de Triomphe érigé Place Saint-Cyprien de Toulouse, pour la venue de Raymond Poincaré le 17 septembre 1913.jpg|thumb|L'Arc de Triomphe érigé [[Quartier Saint-Cyprien|Place Saint-Cyprien]], pour la venue de [[Raymond Poincaré]] le 17 septembre 1913.]]
Le début du {{s-|XX|e}} est marqué par un l'essor important de la population toulousaine. Celle-ci est le résultat de l'exode rural des campagnes du Sud-Ouest mais aussi de la combinaison des vagues successives d'immigrés quittant les régimes fascistes de leurs pays d'origine (les Français du Nord durant la première guerre mondiale, les Italiens dans les années 1920 avec l'arrivée de Mussolini au pouvoir et les [[Réfugiés et exilés de la guerre d'Espagne|Espagnols fuyant le régime franquiste]] lors de la Retirada)
Le calme revenu, {{formatnum:25000}} Espagnols restèrent à Toulouse, influant fortement sur le mode de vie toulousain. Aujourd'hui, on la considère encore comme étant la plus espagnole des villes françaises.
 
== Le {{s-|XX|e}}, le renouveau toulousain ==
=== La première guerre mondiale à Toulouse ===
[[Fichier:L'Arc de Triomphe érigé Place Saint-Cyprien de Toulouse, pour la venue de Raymond Poincaré le 17 septembre 1913.jpg|thumbvignette|L'Arc de Triomphe érigé [[Quartier Saint-Cyprien|Place Saint-Cyprien]], pour la venue de [[Raymond Poincaré]] le {{date-|17 septembre 1913}}.]]
[[Fichier:American soldiers getting their bowls of chocolate and rolls in the American Red Cross canteen at Toulouse France.jpg|thumb|Soldats américains recevant de la nourriture à la [[Croix-Rouge américaine]] de Toulouse en 1917. [[U.S. National Archives]].]]
Le début du {{s-|XX|e}} est marqué par un l'essor important de la population toulousaine. Celle-ci est le résultat de l'exode rural des campagnes du Sud-Ouest mais aussi de la combinaison des vagues successives d'immigrés quittant les [[Fascisme|régimes fascistes]] de leurs pays d'origine (les Français du Nord durant la première[[Première guerreGuerre mondiale]], les Italiens dans les années 1920 avec l'arrivée de [[Benito Mussolini|Mussolini]] au pouvoir et les [[Réfugiés et exilés de la guerre d'Espagne|Espagnols fuyant le régime franquiste]] lors de la [[Retirada]])
La guerre 1914-1918 pousse Toulouse (située géographiquement à l’abri des attaques ennemies) à s'industrialiser de manière plus poussée (les grandes industries n'était alors que celle des tabacs et de la poudrerie). Ainsi en 1915, on y installe des industries chimiques ainsi que des ateliers d'aviation ([[Groupe Latécoère|Latécoère]]), qui donneront naissance après la guerre au fameux service de l'[[aéropostale]].
Le calme revenu, {{formatnum:unité|25000|Espagnols}} Espagnols restèrent à Toulouse, influant fortement sur le mode de vie toulousain. Aujourd'hui, on la considère encore comme étant la plus espagnole des villes françaises.
 
=== EntreLa Première lesGuerre deuxmondiale guerresà Toulouse ===
[[Fichier:American soldiers getting their bowls of chocolate and rolls in the American Red Cross canteen at Toulouse France.jpg|thumbvignette|Soldats américains recevant de la nourriture à la [[Croix-Rouge américaine]] de Toulouse en 1917. [[U.S. National Archives]].]]
[[Première Guerre mondiale|La guerre 1914-1918]] pousse Toulouse (située géographiquement à l’abri des attaques ennemies) à s'industrialiser de manière plus poussée (les grandes industries n'était alors que celle des tabacs et de la poudrerie). Ainsi en 1915, on y installe des industries chimiques ainsi que des ateliers d'aviation ([[Groupe Latécoère|Latécoère]]), qui donneront naissance après la guerre au fameux service de l'[[aéropostale]].
 
Ainsi en 1915, on y installe des industries chimiques. C'est aussi à cette époque que naît [[Groupe Latécoère|Latécoère]]. En effet, [[Pierre-Georges Latécoère|Pierre-George Latécoère]] a utilisé l'entreprise familiale durant la première guerre mondiale pour fabriquer des [[obus]], et en 1917 il la rebaptise ''Société industrielle d'aviation Latécoère'', et devient un sous-traitant pour la production d'avions militaires<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L'AÉROPOSTALE - PIERRE-GEORGES LATÉCOÈRE |url=https://www.lexpress.fr/informations/l-aeropostale-pierre-georges-latecoere_598751.html |site=L'Express |date=1994-07-13 |consulté le=2023-10-14}}</ref>. Ils répondront à l'appel d'offres du gouvernement, en fabriquant en tout 1000 [[Salmson 2|Salmson A2A]], qui seront réutilisés dès que le conflit fut terminé, lorsqu'il décida de lancer la [[Compagnie générale aéropostale|Compagnie Générale Latécoère]]<ref>{{Article|langue=fr|titre=L'épopée de l'aviation postale|périodique=Le Monde.fr|date=2010-09-15|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/vous/article/2010/09/15/l-epopee-de-l-aviation-postale_1411359_3238.html|consulté le=2023-10-14}}</ref>, devenant ainsi le leadeur mondial du transport aérien, avec en 1922 3 000 kilomètres de réseau, 75 avions, 22 pilotes et 120 mécaniciens<ref>Jean-Marc Olivier, ''100 ans de technologie aéronautiques'' , Editions Privat, 2017, {{p.|36}}</ref>.
==== L’afflux de réfugiés politiques : la [[Retirada]] à Toulouse ====
 
Dès le début de l’année 1939, au moment où les troupes fascistes du général Franco prennent le pouvoir en Espagne, Toulouse accueille de nombreux réfugiés, républicains espagnols qui fuient les exactions, la mort, le régime totalitaire<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Retirada ou l’exil républicain espagnol d’après guerre {{!}} Musée de l'histoire de l'immigration |url=https://www.histoire-immigration.fr/caracteristiques-migratoires-selon-les-pays-d-origine/la-retirada-ou-l-exil-republicain-espagnol-d-apres-guerre |site=www.histoire-immigration.fr |consulté le=2022-03-24}}</ref>. Tous n’ont pas la chance d’arriver à Toulouse et restent parqués dans des camps, à Argelès sur mer, Rivesaltes ou encore au Vernet d’Ariège<ref>{{Lien web |titre=Camp de concentration français |url=https://www.campduvernet.eu/ |site=www.campduvernet.eu |consulté le=2022-03-24}}</ref>. Aux portes de Toulouse, de nombreux réfugiés espagnols sont accueillis au [[Camp du Récébédou]], qui servira de « vitrine » pour l’accueil réservé aux réfugiés, mais qui n’en reste pas moins un camp d’internement.
=== Entre les deux guerres ===
==== L’afflux de réfugiés politiques : la [[Retirada]] à Toulouse ====
Dès le début de l’annéel'année 1939, au moment où les [[Nationalistes espagnols|troupes fascistesnationalistes]] du général [[Francisco Franco|Franco]] prennent le pouvoir en Espagne, Toulouse accueille de nombreux réfugiés, [[républicains espagnols]] qui fuient les exactions, la mort, le régime totalitaire<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Retirada ou l’exil républicain espagnol d’après guerre {{!}} Musée de l'histoire de l'immigration |url=https://www.histoire-immigration.fr/caracteristiques-migratoires-selon-les-pays-d-origine/la-retirada-ou-l-exil-republicain-espagnol-d-apres-guerre |site=www.histoire-immigration.fr |consulté le=2022-03-24}}</ref>. Tous n’ont pas la chance d’arriver à Toulouse et restent parqués dans des camps, à [[Camp de concentration d'Argelès-sur-Mer|Argelès sur mer]], [[Camp de Rivesaltes|Rivesaltes]] ou encore au [[Camp du Vernet|Vernet d’Ariège]]<ref>{{Lien web |titre=Camp de concentration français |url=https://www.campduvernet.eu/ |site=www.campduvernet.eu |consulté le=2022-03-24}}.</ref>. Aux portes de Toulouse, de nombreux réfugiés espagnols sont accueillis au [[Campcamp du Récébédou]], qui servira de « vitrine » pour l’accueil réservé aux réfugiés, mais qui n’en reste pas moins un [[Camp d'internement français|camp d’internement]]. Une fois la guerre civile terminée, certains Espagnols rentrèrent dans leur pays, mais 25 000 d'entre eux restèrent à Toulouse, influant fortement sur le mode de vie toulousain. Aujourd'hui, on la considère encore comme étant la plus espagnole des villes françaises : elle abrite une branche de l'[[Institut Cervantes|institut Cervantès]], institution espagnole très présente ayant pour but la diffusion de la culture hispanophone<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Olivier |nom=Schlama |titre=Culture : "Toulouse est la ville la plus espagnole de France" |url=https://dis-leur.fr/institut-cervantes-toulouse-est-la-ville-la-plus-espagnole-de-france/ |site=Dis-leur ! |date=2022-01-18 |consulté le=2023-10-14}}</ref>, et on estime que 20% de sa population aurait des origines hispaniques<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |nom=c.parat |titre=Toulouse, la plus espagnole des villes françaises ? |url=https://www.lepetittou.com/toulouse-la-plus-espagnole-des-villes-francaises/ |site=Le Petit Tou |date=2020-04-11 |consulté le=2023-10-14}}</ref>.
 
=== Toulouse pendant la seconde guerre mondiale ===
{{Article détaillé|Histoire de Toulouse pendant la Seconde Guerre mondiale}}
 
==== La drôle de guerre ({{date-|septembre 1939}} à {{date-|mai 1940}}) ====
Un afflux massif de population a lieu à Toulouse et en Haute Garonne dès le début du conflit de la seconde guerre mondiale. En effet, loin des zones de combat, la ville et sa région sont attractives, et constituent un lieu de repli privilégié<ref>{{Ouvragesfn|prénom1=Paul|nom1=Debauges|titre=Histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne|éditeur=Milan|date=1986|isbn=2-86726-093-0|isbn2=978-2-86726-093-3|oclc=18462801|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/18462801|consulté lep=2022-03-24}}</ref>.
 
==== Sous le régime de Vichy ====
Toulouse est une ville de tradition socialiste, dont le maire en 1940 est [[Antoine Ellen-Prévot]]<ref>{{Chapitre|langue=fr|prénom1=Justinien Raymond, Madeleine|nom1=Rebérioux|titre chapitre=PRÉVOT Gabriel [PRÉVOT Antoine, Abel, Gabriel]. Pseudonym|titre ouvrage=PRÉVOT Antoine, Abel, Gabriel|éditeur=Maitron/Editions de l'Atelier|date=2021-04-05|lire en ligne=https://maitron.fr/spip.php?article127395|consulté le=2022-03-26}}.</ref>. Ce dernier obtient à Vichy le {{date-|24 juillet 1940}} l'accord pour maintenir en place la municipalité. Mais celle-ci est suspendue en {{date-|septembre 1940}} jusqu'à la fin des hostilités, et remplacée par une délégation de sept personnes nommées par le pouvoir de Vichy<ref>{{Ouvragesfn|prénom1=Paul|nom1=Debauges|titre1986|p=Histoire14-15}}.[[Fichier:Le Grand Hôtel de la RésistancePoste, danssiège de la Haute-Garonne|passage=pWermacht en 1943.14-15jpg|éditeur=Milangauche|date=1986vignette|isbn=2-86726-093-0redresse|isbn2=978-2-86726-093-3|oclc=18462801|lireLe Grand Hôtel de la Poste, siège de la [[Wehrmacht]] en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/18462801|consulté le=2022-03-26}}</ref>1943.]]
==== La premièreRésistance guerreprend mondialeses quartiers à Toulouse ====
Toulouse devient de fait, par son ancrage républicain et socialiste, et par sa situation géographique et l'afflux de réfugiés, dont de nombreux militants politiques, républicains espagnols, opposants aux régimes fascistes, le cœur de nombreux réseaux de résistance<ref>{{Ouvragesfn|prénom1=Paul|nom1=Debauges|titre=Histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne1986|passagep=p.19|éditeur=Milan|date=1986|isbn=2-86726-093-0|isbn2=978-2-86726-093-3|oclc=18462801|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/18462801|consulté le=2022-03-26}}</ref>. Le groupe Bertaux, créé par [[Pierre Bertaux]] et [[Silvio Trentin]], le réseau Françoise, dirigé à partir de 1943 par [[Marie-Louise Dissart|Marie Louise Dissart]], et plusieurs groupes armés, dont les [[FTP-MOI|FTT-MOI]], les [[Forces françaises de l'intérieur|Forces Françaises de I'Intérieur]] de la Haute Garonne qui seront dirigées par [[Jean-Pierre Vernant]], prennent forme, s'organisent et agissent pour la [[Libération de Toulouse|libération<ref>]]{{Ouvragesfn|prénom1=Paul|nom1=Debauges|titre=Histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne1986|passagep=p.19 à -110|éditeur=Milan|date=1986|isbn=2-86726-093-0|isbn2=978-2-86726-093-3|oclc=18462801|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/18462801|consulté le=2022-03-26}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Toulouse en 1939-1945 |url=http://www.ajpn.org/commune-toulouse-en-1939-1945-31555.html |site=www.ajpn.org |consulté le=2022-03-26}}.</ref>.
 
Le premier acte de résistance est réalisé par de jeunes gens ingénieux : ils projettent des tracts anti-pétainistes depuis un toit d'immeuble de la [[Rue d'Alsace-Lorraine (Toulouse)|rue Alsace-Lorraine]], vers la [[Place Étienne-Esquirol|place Esquirol]], sur le cortège du [[Maréchal Pétain]] en visite à Toulouse le {{date-|5 septembre 1940}}<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Mémorial Fançois Verdier Forain Libération |nom=Sud |titre=Francois Verdier Forain Libération Sud Mémorial |url=http://francoisverdier-liberationsud.fr/ |site=Mémorial Fançois Verdier Forain Libération Sud |date=2018-11-05 |consulté le=2022-03-26}}.</ref>.
==== La résistance prend ses quartiers à Toulouse ====
Toulouse devient de fait, par son ancrage républicain et socialiste, et par sa situation géographique et l'afflux de réfugiés, dont de nombreux militants politiques, républicains espagnols, opposants aux régimes fascistes, le cœur de nombreux réseaux de résistance<ref>{{Ouvrage|prénom1=Paul|nom1=Debauges|titre=Histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne|passage=p.19|éditeur=Milan|date=1986|isbn=2-86726-093-0|isbn2=978-2-86726-093-3|oclc=18462801|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/18462801|consulté le=2022-03-26}}</ref>. Le groupe Bertaux, créé par [[Pierre Bertaux]] et [[Silvio Trentin]], le réseau Françoise, dirigé à partir de 1943 par [[Marie-Louise Dissart|Marie Louise Dissart]], et plusieurs groupes armés, dont les [[FTP-MOI|FTT-MOI]], les [[Forces françaises de l'intérieur|Forces Françaises de I'Intérieur]] de la Haute Garonne qui seront dirigées par [[Jean-Pierre Vernant]], prennent forme, s'organisent et agissent pour la libération<ref>{{Ouvrage|prénom1=Paul|nom1=Debauges|titre=Histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne|passage=p.19 à 110|éditeur=Milan|date=1986|isbn=2-86726-093-0|isbn2=978-2-86726-093-3|oclc=18462801|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/18462801|consulté le=2022-03-26}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=Toulouse en 1939-1945 |url=http://www.ajpn.org/commune-toulouse-en-1939-1945-31555.html |site=www.ajpn.org |consulté le=2022-03-26}}</ref>.
 
=== Le développement du secteur aéronautique dans les années 601960 ===
Le premier acte de résistance est réalisé par de jeunes gens ingénieux : ils projettent des tracts anti-pétainistes depuis un toit d'immeuble de la rue Alsace-Lorraine, vers la place Esquirol, sur le cortège du Maréchal Pétain en visite à Toulouse le 5 septembre 1940<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Mémorial Fançois Verdier Forain Libération |nom=Sud |titre=Francois Verdier Forain Libération Sud Mémorial |url=http://francoisverdier-liberationsud.fr/ |site=Mémorial Fançois Verdier Forain Libération Sud |date=2018-11-05 |consulté le=2022-03-26}}</ref>.
En [[1963]], Toulouse est choisie pour devenir une des huit [[métropole d'équilibre|métropoles d'équilibre]] du pays. Le gouvernement étant enfin décidé à casser la [[macrocéphalie urbaine|macrocéphalie]] de Paris, elle sera vouée aux activités aéronautiques et spatiales.
 
=== Le développement du secteur aéronautique dans les années 60 ===
En [[1963]], Toulouse est choisie pour devenir une des huit [[métropole d'équilibre|métropoles d'équilibre]] du pays. Le gouvernement étant enfin décidé à casser la [[macrocéphalie urbaine|macrocéphalie]] de Paris, elle sera vouée aux activités aéronautiques et spatiales.
 
La réforme régionale place Toulouse comme capitale de la plus grande région française, de plus l'essor économique et industriel d'Ariane et d’Airbus dope la croissance démographique de la ville, lui apportant un aspect positif de ville en mouvement et en plein essor.
 
=== L'essor démographique et la dynamique d'une ville étudiante ===
Par ailleurs, Toulouse accueillera une nouvelle vague d'immigration au lendemain de la [[guerre d'Algérie]] évalué à {{nombreunité|25000|personnes}}, poussant la ville à s'étendre à l'ouest vers les banlieues et à construire de grands ensembles comme la célèbre cité du [[Mirail]], conçue à l'époque par les meilleurs architectes mondiaux et qui était destinée à loger plus de {{nombreunité|100000|personnes}}. Parallèlement, des travaux de rénovation sont lancés dans le centre historique ainsi que de nouvelles infrastructures de transports (métro et bus) et de nouveaux espaces de stationnement parfois assez peu intégrés dans le vieux tissu urbain (c'est le cas des sept étages du parking des Carmes qui se dressent en lieu et place d'une élégante halle métallique datant de 1892).
 
Toulouse est l'une des grandes métropoles françaises les plus actives en [[Mai 68]], avec une population étudiante qui compte de nombreux enfants de réfugiés espagnols. [[Mai 68 à Toulouse]] voit une longue grève chez Airbus et de nombreuses entreprises et le soutien des campagnes pour ravitailler une ville en désorganisation du fait des transports arrêtés.
 
Entre [[1983]] et [[2001]], [[Dominique Baudis]] est maire de Toulouse. L'universitaire Stéphane Beaumont rappelé qu'en tant que maire, il fut {{Citation|l'homme de l'endettement zéro}}. Il a également participé à transformer la ville en grande métropole économique et universitaire et lancé le [[métro de Toulouse]]<ref>Charles Jaigu et Jean-Wilfrid Forquès, [http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2014/04/10/10001-20140410ARTFIG00402-les-passions-de-dominique-baudis.php « Les passions de Dominique Baudis »], ''[[Le Figaro]]'', encart « Culture », vendredi 11 avril 2014, page 39.</ref>.
 
== Toulouse, aujourd’hui ==
[[Fichier:Belouga aterrissage à Blagnac.jpg|thumb|rightvignette|Avion de transport [[Airbus A300-600ST|Beluga]] en phase d'atterrissage à l'[[aéroport de Toulouse-Blagnac]]. Les pistes de cet aéroport jouxtent celles de l'avionneur européen [[Airbus]].<br />photo prise en [[{{date-|juin 2010]]}}.]]
 
Aujourd'hui, Toulouse est une métropole à vocation européenne et mondiale. Son agglomération est à nouveau plus importante que celle de Bordeaux. Au rythme de croissance actuel (+15 000plus {{unité|15000|habitants}} par an), elle entrera dans le cercle fermé des agglomérations françaises de plus d'un million d'habitants, derrière Paris, Lyon et Marseille, mais devant Lille et Nice. Cela est déjà le cas de son aire urbaine étendue et peu dense.
[[Fichier:Belouga aterrissage à Blagnac.jpg|thumb|right|Avion de transport [[Airbus A300-600ST|Beluga]] en phase d'atterrissage à l'[[aéroport de Toulouse-Blagnac]]. Les pistes de cet aéroport jouxtent celles de l'avionneur européen [[Airbus]].<br />photo prise en [[juin 2010]].]]
 
Aujourd'hui, Toulouse est une métropole à vocation européenne et mondiale. Son agglomération est à nouveau plus importante que celle de Bordeaux. Au rythme de croissance actuel (+15 000 habitants par an), elle entrera dans le cercle fermé des agglomérations françaises de plus d'un million d'habitants, derrière Paris, Lyon et Marseille, mais devant Lille et Nice. Cela est déjà le cas de son aire urbaine étendue et peu dense.
 
Toulouse reste malgré tout encore affaiblie par sa relative distance à [[Paris]] ({{heures|4 h |10}} en train et plus de six heures en voiture) et aux autres villes européennes. Cette situation est accentuée par le manque de liaison [[TGV]] que les projets actuels promettent au plus tôt pour 2024. De très nombreux élus aquitains opposent cette ligne au projet d'une ligne à Grande Vitesse à destination de l'Espagne via le Pays basque. Une partie considérable des flux de voyageurs transitent par l'aéroport de Toulouse-Blagnac qui reste de loin la première plateforme aéroportuaire de tout le grand sud-ouest français et la {{4e|de}} de province, talonnant Marseille-Provence, avec environ 6six millions de passagers pour 2006. C'est également le premier aéroport de province pour le trafic intérieur.
C'est également le premier aéroport de province pour le trafic intérieur.
 
La ville n'est plus aujourd'hui uniquement le symbole du consortium [[Airbus]] même si ce dernier ne cesse d'étendre ses installations industrielles (nouveau site aéroconstellation pour la construction de l'[[A380]]). Toulouse prend à présent la forme d'une concentration technopolitaine de taille européenne qui tente de compenser les risques liés à une trop forte monoculture industrielle en développant des spécialisations pourtant déjà présentes telles que l'industrie spatiale pour laquelle la ville accueillera le siège du programme européen [[Galileo (système de positionnement)|Galileo]] ou encore les sciences du vivant avec des ambitions européennes nourries à travers la réalisation du futur cancéropôle sur le site d'AZF.
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=== Références ===
{{Références}}
{{Crédit d'auteurs|interne|Toulouse#Les_Hospitaliers_et_les_Templiers|oldid=219139340|note=oui}}
 
== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|prénom1=Paul|nom1=Debauges|titre=Histoire de la Résistance dans la Haute-Garonne|éditeur=Milan|date=1986|isbn=2-86726-093-0|isbn2=978-2-86726-093-3|oclc=18462801|lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/18462801|consulté le=2022-03-24}}.
* Germain de La Faille (1616-1711), ''Annales de la ville de Toulouse depuis la réünion de la comté de Toulouse à la Couronne, avec un abrégé de l'ancienne histoire de cette ville et un recueil de divers titres et actes pour servir de preuves ou d'éclaircissement à ces Annales'', chez Guillaume-Louis Colomyez, Toulouse [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k10401226 1687, {{1re|partie}}], [https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1040123m 1701, {{2e|partie}}]
* {{Ref-Dillange-Poitou}}
* [[Barnabé Farmian Durosoy]], ''Annales de la ville de Toulouse'', 5 volumes, 1771-1780 : [https://books.google.fr/books?id=N7AXcMI6L7EC&pg=PP9#v=onepage&q&f=false tome I], [https://books.google.fr/books?id=Jd3T5rJKcqUC&pg=PP7#v=onepage&q&f=false tome II], [https://books.google.fr/books?id=9nXfiBCuxHgC&pg=PR3#v=onepage&q&f=false tome III], [https://books.google.fr/books?id=4Sk-AAAAcAAJ&printsec=frontcover#v=onepage&q&f=false tome IV], [https://books.google.fr/books?id=4ba5vZMRGSEC&pg=PA643&hl=fr&source=gbs_selected_pages&cad=2#v=onepage&q&f=false Tome IV, deuxième partie & tome V].
* {{article | auteur=Edmond Lamouzèle | titre=Contribution à l'Histoire de l'instruction publique à Toulouse sous la Révolution | périodique=Annales du Midi | année=1932 | tome=44 | numéro=175 | passage=332-336 | lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/anami_0003-4398_1932_num_44_175_5147 }}.
* {{Leguay-catastrophes}}
* [[Jean-Marc Olivier]] et Rémy Pech (dir.), ''Histoire de Toulouse et de la métropole'', Toulouse, Privat, 2019, 800 p.
* Jean-Marie Pailler, ''Tolosa, Nouvelles recherches sur Toulouse et son territoire dans l'Antiquité'', Collection Ecole Française de Rome, 281, 2002
* Jean-Marie Pailler, (dir.), ''Toulouse, naissance d'une ville'', Toulouse, Editions Midi-Pyrénéennes, 2015.
* Michel Labrousse, ''Toulouse antique des origines à l'établissement des Wisigoths'', Paris, Editions E. de Boccard, 1968.
* Henri Ramet, ''Histoire de Toulouse'', 960 p., 1935, [http://www.leperegrinateurediteur.com/leperegrinateurediteur.com/Ramet.html réédition 1994], Le Pérégrinateur éditeur.
* [[Bernadette Suau]], Jean-Pierre Amalric, [[Jean-Marc Olivier]] (éds.), ''Toulouse, une métropole méridionale : vingt siècles de vie urbaine'', Toulouse, université de Toulouse-II Le Mirail, collection Méridiennes, 2009, 2 volumes, 1100 p.
* Taillefer{{Ouvrage (|langue= |auteur1=Michel) (dir.),Taillefer Fournier|directeur1=oui (|auteur2=Georges), OlivierFournier (|auteur3=Jean-Marc), PaillerOlivier (|auteur4=Jean-Marie), PradaliéPailler (|auteur5=Gérard), PechPradalié (|auteur6=Rémy), Pech |auteur7=[[Colette Zytnicki|Zytnicki (Colette)]], ''|titre=Nouvelle histoire de Toulouse'', Toulouse,|sous-titre= |éditeur=Privat, |collection= |lieu=Toulouse |année=2002, |volume= |tome= |pages totales=383|passage= p|isbn= |lire en ligne= |id=nth }}.
* {{Ouvrage |langue= |auteur1= [[Philippe Wolff]], ''|directeur1=oui|titre= Histoire de Toulouse'', Toulouse,|sous-titre= |éditeur=Éditions Édouard Privat,|collection= 1958,|lieu=Toulouse deuxième|numéro édition,=2 |année= 1961|année première édition=1958|volume= |tome= |pages totales=|passage= |isbn= |lire en ligne= }}.
* [[Philippe Wolff]] (dir.), [[Michel Labrousse]], Marcel Durliat, [[Bartolomé Bennassar]], Bruno Tollon, [[Jacques Godechot]], ''Histoire de Toulouse'', Toulouse, Éditions Privat, 1974, {{ISBN|2-7089-4709-5}}
* Christian Cau, ''Petite Histoire de Toulouse'', 1987, Éditions Loubatières, {{ISBN|2-86266-046-9}}
* {{Ouvrage |langue= |prénom1= Anne |nom1= Le Stang,|titre= ''Histoire de Toulouse illustrée'',|sous-titre= |éditeur=Le Pérégrinateur éditeur |collection= |lieu= Toulouse,|année=2012 |volume= |tome= |pages totales=|passage= |isbn=2910352544 |information en ligne= [http://www.leperegrinateurediteur.com/leperegrinateurediteur.com/Histoire_de_Toulouse_illustree.html]}}. Le Pérégrinateur éditeur.
*[[Laurent Macé]], ''Les Comtes de Toulouse et leur entourage ({{sp-|XII|-|XIII}}s). Rivalités, alliances et jeux de pouvoir'', Toulouse, Privat, 2000.
* {{Ouvrage |langue= |auteur1= Roger Limouzin-Lamothe, ''|titre= La Commune de Toulouse et les sources de son histoire 1120-1249. Étude historique et critique suivie de l'édition du Cartulaire du Consulat'',|sous-titre= |éditeur= |collection= |lieu= Toulouse-Paris, |année=1932 |volume= |tome= |pages totales=|passage= |isbn= |lire en ligne= }}.
* Michel Taillefer, ''Vivre à Toulouse sous l'Ancien Régime'', Perrin, 2000.
* Antoine du Bourg, ''Histoire du Grand Prieuré de Toulouse'', Toulouse, 1883, réimpression Laffite Reprints, Marseille, 1978. {{Gallica|n=bpt6k5040084}}
* [[Jules Chalande]], « Histoire des rues de Toulouse », ''Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse'', {{11e|série}}, tome II, Toulouse, 1914.
* Jules Chalande, « Histoire des rues de Toulouse », ''Mémoires de l'Académie des Sciences et Belles-Lettres de Toulouse'', {{11e|série}}, tome III, Toulouse, 1915.
 
=== Articles connexes ===
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=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [http://www.mairie-toulouse.fr/Culture/histoire/Histoire.htm Histoire de Toulouse], sur le site de la mairie de Toulouse.
* [http://www.toulousecity.com/fr/ ToulouseCity.com]
Ligne 310 ⟶ 330 :
* [http://www.palladia-tolosa.net Palladia-Tolosa.net] : histoire de Toulouse pendant l'Antiquité, des Celtes aux Wisigoths.
 
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