« Oiseau de mer » : différence entre les versions
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=== Paradoxe océanique ===
[[Fichier:Spindle diagram.jpg|vignette|upright=1.5|Évolution des vertébrés selon un diagramme axial représentant les cinq grandes [[Classe (biologie)|classes]] (poissons<ref>Avec plusieurs [[clade]]s : [[Agnatha|Agnathes]] (lamproies), [[Chondrichthyes|Chondrichthyens]] ([[requin]]s, [[raie]]s), [[Placodermes]] (fossiles), [[Acanthodii|Acanthodiens]] (fossiles), [[Osteichthyes|Osteichthyens]] (poissons osseux).</ref>, amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères). La largeur des axes indique le nombre de [[Famille (biologie)|familles]] dans chaque classe (les [[Teleostei|téléostéens]], poissons à squelette complètement osseux et à [[Actinopterygii|nageoires rayonnantes]], représentent 99,8 % des [[espèce]]s de poissons, et près de la moitié des espèces de vertébrés)<ref>« Systématique : ordonner la diversité du vivant », Rapport sur la Science et la technologie N°11, Académie des sciences, Lavoisier, 2010, p. 65</ref>. Le paradoxe océanique est qu'à peine plus de 3 % des oiseaux sont marins alors que les océans recouvrent les deux tiers du globe, et que les [[Origine de la vie|premières formes « vivantes »]] sont apparues il y a {{nombre|4|milliards}} d'années dans l'océan primitif.]]
Sur les {{Unité|10000 espèces}} d'oiseaux recensées dans le monde, 305 sont des oiseaux marins. Alors que l'[[océan mondial]] abrite la majorité des espèces vivantes sur Terre (50 à 80 % selon les estimations)<ref>{{Article|langue=en |auteur=Camilo Mora, Derek P. Tittensor, Sina Adl, Alastair G. B. Simpson, Boris Worm |titre=How Many Species Are There on Earth and in the Ocean? |périodique={{lang|en|Plos Biology}} |date=23 août 2011 |volume=9 |numéro=8 |pages= |doi=10.1371/journal.pbio.1001127}}.</ref>{{,}}<ref> {{Article|langue=en |auteur=Mark J. Costello , Philippe Bouchet, Geoff Boxshall, Kristian Fauchald, Dennis Gordon, Bert W. Hoeksema, Gary C. B. Poore, Rob W. M. van Soest, Sabine Stöhr, T. Chad Walter, Bart Vanhoorne, Wim Decock, Ward Appeltans |titre=Global Coordination and Standardisation in Marine Biodiversity through the World Register of Marine Species (WoRMS) and Related Databases |périodique=Plos One |date=9 janvier 2013 |volume=8 |numéro=1 |pages= |doi=10.1371/journal.pone.0051629}}.</ref>, seulement 3 % des espèces d’oiseaux recensées sur la planète l'ont colonisé. Ce rapport paradoxal est imputable à l'action combinée de trois principaux [[Facteur limitant|facteurs limitants]] : uniformité du milieu marin qui offre une gamme limitée de [[Niche écologique|niches écologiques]] ([[Principe de Gause|principe d'exclusion compétitive]]), manque de sites disponibles pour la [[nidification]], grande mobilité de ces oiseaux, ce qui favorise leur [[Dispersion (biologie)|dispersion]] à grande échelle et freine les processus de [[spéciation]]
=== Distribution ===
La [[Distribution (biologie)|distribution]] des oiseaux marins est en grande partie conditionnée par la température de surface des océans : {{nombre|191|espèces}} se répartissent dans les zones tempérées<ref>Les eaux tropicales sont les plus [[Productivité primaire|abondantes en nutriments]] en raison d'une teneur moins forte [[dioxyde de carbone]] dissous (base de la [[photosynthèse]] [[phytoplancton]]ique), et d'eaux [[Stratification de l'eau|fortement stratifiées]].</ref>, 81 dans les zones tropicales et 29 dans les zones polaires
=== Histoire évolutive ===
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Les fossiles d'oiseaux primitifs les plus anciens connus sont ceux d'oiseaux de mer [[Oiseaux inaptes au vol|inaptes au vol]] du [[Crétacé]] il y a {{nombre|100|millions}} d'années. Faisant partie du [[clade]] des [[Hesperornithes]], ils ont des mâchoires garnies de dents et sont sans doute la plupart des oiseaux plongeurs grâce à leurs [[Palette natatoire|ailes atrophiées]] comme les [[Sphenisciformes|manchots]] actuels<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Irby J. Lovette|auteur2=John W. Fitzpatrick|titre=Handbook of Bird Biology|éditeur=[[John Wiley & Sons]]|année=2016|passage=38-39|lire en ligne={{Google Livres|OiaNDAAAQBAJ}}}}.</ref>
Une hypothèse spéculative propose que la {{lien|fr=vol des oiseaux|lang=en|trad=Bird flight|texte=technique du vol des oiseaux}} aurait été inventée par un ancêtre marin, considérant ainsi que les oiseaux ont colonisé les océans avant même de maîtriser le vol aérien
Au [[Miocène]], à la suite de changements de facteurs environnementaux externes (température, oxygène), une [[radiation évolutive]] conduit à une explosion de [[biodiversité]] et à l'apparition de toutes les grandes familles d'oiseaux marins modernes il y a {{nombre|20|millions}} d'années
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[[Image:Antarctic Prion flying over the South Atlantic (5543714379).jpg|vignette|Le bon [[camouflage]] du [[prion de la Désolation]] lui permet d'échapper à la vigilance de ses [[prédateur]]s en mer ([[labbe]]s, [[pétrel]]s).]]
La caractéristique la plus évidente du plumage des oiseaux de mer est l'absence générale de couleurs vives et de [[dichromatisme sexuel]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Donald L. J. Quicke|titre=Mimicry, Crypsis, Masquerade and other Adaptive Resemblances|éditeur=[[John Wiley & Sons]]|année=2017|passage=309|lire en ligne={{Google Livres|EEkzDwAAQBAJ}}}}.</ref>. Quelques espèces sont certes colorées, mais les couleurs vives sont des [[caractères sexuels secondaires]] (colorations céphaliques le plus souvent portées par le bec {{Incise|[[macareux]] ou [[goéland]]s}}, des plumes ornementales ou une plaque orangée disposée de chaque côté de la mandibule inférieure chez le manchot royal et le manchot empereur ; les pattes chez les [[Sulidae|fous]] ou les [[Mouette scopuline|mouettes]])
Depuis la seconde moitié du {{s-|XIX}}, les [[naturaliste]]s se sont interrogés sur la signification de ce contraste dorsi-ventral : [[thermorégulation]], résistance à l'abrasion mécanique, camouflage, [[Théorie du signal (biologie)|signalisation sociale]] ? L'interprétation la plus classique (proposée déjà par [[Charles Darwin|Darwin]] en 1859, [[Alfred Russel Wallace|Wallace]] en 1877, [[Edward Bagnall Poulton|Poulton]] en 1888<ref>{{Article|langue=en|auteur=E.B Poulton|titre=Notes in 1887 upon Lepidopterous larvae|périodique=Trans. Entomol. Soc. Lond|date=1888|volume=36|numéro=4|pages=515-606|doi=10.1111/j.1365-2311.1888.tb01317.x}}.</ref> pour qui la [[Ombre inversée|contre-tonalité]] est une des [[Adaptation (biologie)|adaptations-clés]] parmi les stratégies de [[Camouflage|dissimulation]]) avance l'idée qu'il s'agirait là de [[Homochromie|colorations cryptiques]] permettant une sorte de [[camouflage]] par [[ombre inversée]] vis-à-vis à la fois de leurs prédateurs et de leurs proies. En 1936, l'ornithologue américain [[Robert Cushman Murphy]] fait remarquer, dans son livre ''{{Langue|en|texte=Oceanic Birds of South America}}'', que le [[prion de la Désolation]] se confond parfaitement avec la mer, grâce à la teinte gris bleuté de son dos et du dessus de ses ailes. Il pensa que cette couleur « serait un parfait [[Camouflage (militaire)|camouflage]] pour les navires militaires. Malheureusement, il ne fut pas pris au sérieux et ce n'est que plus tard que la peinture qui recouvre aujourd'hui les navires de l'[[US Navy]] fut spécialement élaborée en prenant pour modèle la teinte si particulière des prions
===== Étanchéité =====
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{{Citation|L’utilisation des ailes à la fois pour le vol et pour la nage soulève un conflit [[biomécanique]] du fait des pressions propres à chaque milieu s’exerçant sur une morphologie d’aile unique. En effet, un vol efficace en milieu marin semble s’accorder plutôt avec une aile relativement longue et pointue, de faible [[charge alaire]] et d’allongement élevé. La densité de l’eau est, elle, égale à 850 fois celle de l’air ; la production de force en est modifiée, la [[Portance (aérodynamique)|portance]] et la [[traînée]] atteignent des valeurs 4 fois plus élevées que dans les airs. Les contraintes biomécaniques s’exerçant sur l’ossature et les plumes sont augmentées, tout comme le coût énergétique de la contraction musculaire. Il est alors plus intéressant dans ce milieu de disposer d’une aile courte d’allongement élevé, alors plus favorable pour atteindre des vitesses de plongée élevée à moindre coût<ref>Vincent Roinac, [http://oatao.univ-toulouse.fr/1555/1/picco_1555.PDF Adaptation du vol à la prédation chez certains oiseaux chasseurs et pêcheurs], Thèse d'exercice, Ecole Nationale Vétérinaire de Toulouse - ENVT, 2004, p. 109.</ref>}}.
La forme générale des ailes des oiseaux de mer résulte ainsi d'un compromis biomécanique et se décline en quatre grands modèles avec des propriétés [[aérodynamique]]s spécifiques : des ailes longues et effilées adaptées au [[vol plané]] (albatros, pétrels, frégates, fous, phaethons, goélands, sternes et labbes) ; des ailes longues et larges adaptées au vol à voile par [[ascendance thermique]] (pélicans) ; des ailes courtes et larges adaptées à un vol battu bas sur l'eau mais puissant ([[cormoran]]s) ; des ailes courtes et étroites adaptées au plongeon ([[Alcidés]] tels que les [[pingouin]]s, [[macareux]], et [[Procellariiformes]] tels que les [[puffinure]]s)
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[[Fichier:DefecatingSeagull.jpg|vignette|[[Goéland argenté]] en train de [[Défécation|déféquer]] ses [[fiente]]s en plein vol<ref>Ces fientes résultant d'un mélange d'[[urine]] et de [[fèces]] au niveau du [[Cloaque (anatomie)|cloaque]], sont liées à l'absence de [[vessie|vessie urinaire]] chez les [[oiseau]]x, laquelle peut être interprétée comme une {{lien|fr=Vol chez les oiseaux|lang=en|trad=Bird flight|texte=adaptation au vol}} (les organes les plus lourds étant rassemblés au centre du corps). Elles sont composées d'urine liquide très concentrée (économie d'eau, adaptation à la [[Sortie des eaux|conquête des airs]]), d'[[acide urique|acides uriques]] ([[Précipité|précipitant]] sous forme d'[[urate]]s, sels d'acide urique qui protègent les [[Néphron|tubules rénaux]] de la [[Cristallogenèse|cristallisation]] de ces acides) et de fèces. Les urates forment cet enduit blanchâtre qui recouvre les [[matière fécale|excréments]] aviaires et correspondent aux [[Excrément|déchets azotés]] chez ces animaux (ces déchets formant une substance pâteuse blanchâtre plus importante chez les oiseaux de mer dont le [[régime alimentaire]] est plus riche en [[protéine]]s). Cf {{Ouvrage|auteur1=[[Paul Géroudet]]|titre=Les passereaux et ordres apparentés|éditeur=[[Delachaux & Niestlé]]|année=1951|passage=113}}, et {{Ouvrage|langue=en|auteur1=E. A. Schreiber, Joanna Burger|titre=Biology of Marine Birds|éditeur=[[CRC Press]]|année=2001|passage=475|lire en ligne={{Google Livres|iI69BwAAQBAJ}}}}</ref>.]]
[[Fichier:Klepto.JPG|vignette|La [[Frégate du Pacifique]] est une espèce encline au [[cleptoparasitisme]], chassant occasionnellement d'autres oiseaux, ici un [[Fou à pieds rouges]], pour voler les proies attrapées par ce dernier.]]
Les oiseaux marins sont tous zoophages mais montrent une diversité de régimes alimentaires (disparité géographique selon les zones polaires, tempérées et tropicales, disparité saisonnière…)
La distance de prospection variable permet de distinguer les espèces côtières (cormorans, pélicans, sternes, mouettes et goélands) qui s'approvisionnent à moins de {{Unité|20 km}} du littoral ; les espèces [[Zone néritique|néritiques]] (nombreux manchots, sternes, pingouins, [[starique]]s, [[Morus (oiseau)|fous]]) qui pêchent au-dessus du [[Plateau continental (géophysique)|plateau continental]] (de largeur moyenne de {{Unité|74 km}}) très riche en proies, pendant deux ou trois jours maximum avant de revenir dans leurs colonies à terre ; les espèces océaniques ou [[pélagique]]s (albatros, puffins et pétrels, manchot royal, phaéthons, frégates) qui prospectent en haute mer (au-delà du plateau continental) pendant plusieurs semaines<ref>La technologie utilisée pour étudier la [[migration des oiseaux]] ([[balise Argos]], [[Global Positioning System|GPS]], [[Global location sensor|géolocateur]]) sert désormais à analyser le comportement en mer des oiseaux marins et permet d'obtenir des données impressionnantes. {{Citation|Entre le début et la fin d'un cycle reproducteur qui s'étale sur près d'un an, un [[albatros hurleur]] passe 80 % de son temps en mer et effectue 70 voyages alimentaires à partir de la colonie, parcourant une distance cumulée de {{Unité|155000 km}}… à la fin de ses 50 années d'existence en moyenne, un albatros hurleur aura parcouru environ 8,5 millions de kilomètres, soit 22 fois la distance entre la Terre et la Lune}}. Cf.
La [[Compétition intraspécifique|compétition intra]] et [[Compétition interspécifique|interspécifique]] peut induire des comportements de [[cleptoparasitisme]]. Véritables « pirates des mers », les frégates et les labbes harcèlent d'autres oiseaux de mer pour les faire régurgiter. Les goélands et sternes tente aussi de dérober les proies d'autres oiseaux. Cet opportunisme alimentaire joue un rôle de complément aux [[Régime alimentaire|régimes alimentaires]] classiques<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=E. A. Schreiber, Joanna Burger|titre=Biology of Marine Birds|éditeur=[[CRC Press]]|année=2001|passage=160-161}}.</ref>. Le [[Pétrel géant]], le [[pétrel de Hall]], les [[labbe]]s et les [[goéland]]s se font [[charognard]] à l'occasion
=== Dépendance du milieu marin ===
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* la [[monogamie]] liée à la nécessité du [[Investissement parental|soin parental]], la fidélité corrélée à la longévité en raison de grandes distances à parcourir<ref>{{Article|langue=en|auteur=DW. Mock, M. Fujioka|titre=Monogamy and long-term pair bonding in vertebrates|périodique=Trends in Ecology & Evolution|date=février 1990|volume=5|numéro=2|pages=39-43|doi=10.1016/0169-5347(90)90045-F}}</ref>. Si la monogamie est la règle, les {{lien|fr=Copulation extra-conjugale|lang=en|trad=Extra-pair copulation|texte=copulations extra-conjugales}} sont fréquentes : chez l'[[Albatros des Galapagos]], jusqu'à 25 % des familles ont des poussins illégitimes<ref>{{Article|langue=en|auteur=Kathryn P. Huyvaert & Patricia G. Parker|titre=Extra-pair paternity in waved albatrosses: genetic relationships among females, social mates and genetic sires|périodique=Behaviour|date=2010|volume=147|numéro=12|pages=1591-1613}}.</ref>.
* la nécessité du retour à terre ([[oviparité]])
* l'[[Incubation (zoologie)|incubation]] effectuée par la femelle comme le mâle (l'exception notable étant le [[manchot empereur]] dont le mâle prend seul en charge l'incubation de l'œuf pendant plus de deux mois sur la [[banquise]]), généralement grâce à une [[plaque incubatrice]], a des durées variables : un mois pour les petites espèces (goélands), 2 mois pour les moyennes (fous, frégates), jusqu'à 80 jours pour les espèces imposantes (albatros)
* la reproduction coloniale (plus de 95 % des espèces des oiseaux marins se reproduisent au sein de colonies contre 13 % chez les oiseaux terrestres)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[David Lack]]|titre=Ecological Adaptations for Breeding in Birds|éditeur=[[Methuen (maison d'édition)|Methuen]]|année=1968|passage=138}}.</ref>. Rolland et al ont montré que la colonialité<ref>[[Trait de vie]] à travers lequel les individus forment des groupes larges et denses durant la période de reproduction et où le site de nidification est disjoint de la zone d’alimentation.</ref> des oiseaux précède leur passage en milieu marin dont l'exploitation semble particulièrement difficile pour des individus solitaires<ref name="Danchin">{{Article|langue=en|auteur=Cecile Rolland, Etienne Danchin and Michelle de Fraipont|titre=The evolution of coloniality in birds in relation to food, habitat, predation, and life-history traits: A comparative analysis|périodique=The American Naturalist|date=1998|volume=151|numéro=6|pages=514-529|doi=10.1086/286137}}.</ref>. Cette colonialité permet de [[Évolution des défenses anti-prédation|diminuer la pression de prédation]] (dilution de la prédation sur un grand nombre d’individus, plus grande efficacité de la [[Investissement parental|protection parentale]] par une défense collective)<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=E. A. Schreiber, Joanna Burger|titre=Biology of Marine Birds|éditeur=[[CRC Press]]|année=2001|passage=93}}</ref>, bénéfice supérieur aux coûts liés à la [[Compétition (biologie)|compétition]] pour les ressources<ref>{{Ouvrage|langue=en|auteur1=Nicholas E. Collias|auteur2=Elsie C. Collias|titre=Nest Building and Bird Behavior|éditeur=[[Princeton University Press]]|année=2014|passage=122-126}}.</ref>, au [[parasitisme de couvée]]<ref>{{en}} Collias, p. 131-141</ref>, à une plus forte exposition aux épidémies et aux parasites<ref>{{Article|langue=en|auteur=Charles R. Brown et Mary Bomberger Brown|titre=Empirical Measurement of Parasite Transmission Between Groups in a Colonial Bird|périodique=Ecology|date=2004|volume=85|numéro=6|pages=1619-1926|doi=10.1890/03-0206}}.</ref> ainsi qu’au [[cannibalisme]]<ref>{{Article|auteur=Etienne Danchin et Richard H. Wagner|titre=The Evolution of Coloniality: The Emergence of New Perspectives|périodique=Trends in Ecology & Evolution|date=1997|volume=12|numéro=9|pages=342-347|doi=10.1016/S0169-5347(97)01124-5}}.</ref>. D'autres hypothèses suggèrent que les colonies sont un {{lien|fr=Hypothèse du centre d'information|lang=en|trad=Information centre hypothesis|texte=centre d'information}} (échange d'informations pour la recherche de nourriture) et que l'évolution de la colonialité serait liée non pas directement aux bénéfices de la vie en colonie mais aux stratégies convergentes de [[Habitat (écologie)#Sélection de l'habitat|sélection d'un habitat]] de qualité commun à tous les individus<ref name="Danchin"/>.
=== Profil démographique ===
Les principaux paramètres du profil démographique des oiseaux de mer découlent d'une [[Modèle évolutif r/K|stratégie de reproduction K]] et sont, comme les vautours, une [[maturité sexuelle]] différée (4 ans chez les strens, 9 ans chez les albatros)
== Menaces et conservation ==
Les populations d'oiseaux marins ont diminué de 69,7% entre 1950 et 2010, en raison principalement de la dégradation des écosystèmes marins imputable à l'espèce humaine<ref>http://www.seaaroundus.org/doc/publications/chapters/2014/Booth-et-al-Greenland.pdf</ref>. 46 % des espèces d'[[Déclin des populations d'oiseaux|oiseaux marins sont en déclin]] (chasse<ref>Le [[Cormoran de Pallas]] et le [[Grand Pingouin]] sont ainsi deux [[Espèce disparue|espèces exterminées par l'homme]].</ref>, victimes de la [[pêche industrielle]]<ref>Captures lors de certaines pêches à la [[palangre]].</ref>, de la [[pollution marine]]<ref>[[Marée noire]], [[contamination du milieu marin par les plastiques]] responsable de la mortalité de poussins par [[occlusion intestinale]], [[pollution chimique]] par les [[métaux lourds]], les [[Polluant organique persistant|polluants organiques persistants]], les plastiques ([[plasticose]]).</ref>, des [[espèces introduites]]<ref>Introduction de chats et de souris qui déciment les nids de poussins.</ref> et du [[changement climatique]]<ref>L'augmentation de la température des eaux de surface influe sur la disponibilité des proies, ce qui entraîne des déclins et parfois une expansion. Par exemple le réchauffement graduel de l'océan Atlantique Nord depuis les années 1930 perturbe la [[chaîne alimentaire]], favorisant l'expansion du [[maquereau commun]] au détriment des [[Lançon (poisson)|lançon]]s, ce qui favorise le [[fou de Bassan]] au détriment du [[macareux moine]].</ref>), 28 % sont [[Liste rouge de l'UICN#Espèce en danger (EN)|en danger]] (inscrites sur la [[liste rouge de l'UICN]])
=== Fluctuations naturelles ===
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== Voir aussi ==
=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|auteur1=Christophe Barbraud|auteur2=Fabrice Genevois|titre=Oiseaux marins. Entre ciel et mers|éditeur=éditions Quæ|année=2015|pages totales=200|lire en ligne={{Google Livres|YokjCwAAQBAJ}}}}.
* Cadiou, B., Pons, J.M., Yésou, P., ''Oiseaux marins nicheurs de France métropolitaine (1960-2000)'', Éditions Biotope, 2004, 218 p.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=E. A. Schreiber, Joanna Burger|titre=Biology of Marine Birds|éditeur=[[CRC Press]]|année=2001|pages totales=740|lire en ligne={{Google Livres|iI69BwAAQBAJ}}}}
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