Thiomersal
Le Thiomersal, est un composé chimique organo-mercuriel « inventé » en 1929 par Morris Selig Kharasch.
Thiomersal | ||
Identification | ||
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Nom UICPA | éthylmercurithiosalicylate de sodium | |
No CAS | ||
No ECHA | 100.000.192 | |
No CE | « 0 » dans L'Encyclopédie canadienne, Historica Canada, 1985–. | |
PubChem | 16684434 | |
SMILES | ||
InChI | ||
Propriétés chimiques | ||
Formule | C9H9HgNaO2S [Isomères] |
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Masse molaire[1] | 404,81 ± 0,03 g/mol C 26,7 %, H 2,24 %, Hg 49,55 %, Na 5,68 %, O 7,9 %, S 7,92 %, |
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Propriétés physiques | ||
T° fusion | 234 °C (décomposition) [2] | |
Solubilité | 1 000 g·l-1 (eau,20 °C)[2] | |
Point d’éclair | 250 °C | |
Précautions | ||
SIMDUT[3] | ||
Produit non classé |
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Directive 67/548/EEC[2] | ||
Transport[2] | ||
Écotoxicologie | ||
DL50 | 91 mg/kg souris oral 45 mg/kg souris i.v. 66 mg/kg souris s.c. 54 mg/kg souris i.p. |
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Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | ||
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C'est un biocide, de formule C9H9HgNaO2S, composé approximativement de 49% de mercure (en poids).
Synonymes
le Thiomersal est également parfois nommé
- Thimerosal ;
- Merthiolate ;
- Éthylmercurithio 2 benzoate de sodium ;
- sodium ethylmercurithiosalicylate (pour les anglophones).
Histoire
Ce produit a été breveté en 1929 par Morris Selig Kharasch La compagnie pharmaceutique ELC (Eli Lilly and Company) lui a d'abord donné le nom commercial de Merthiolate.
Usages
Le thiomersal est un biocide surtout utilisé comme antibactérien et fongicide. C'est un agent conservateur de certains médicaments (préparation d'immunoglobulines, produits de soins ophtalmique ou nasal), tests antigènes de diagnostics d'allergies, antivenins, encre de tatouage et vaccins [4] pour allonger leur durée de conservation en évitant que ne s'y développe certains microbes ou champignons. Il a notamment été utilisé pour les vaccins multidose injectables afin de prévenir des effets sérieux tels qu'une contamination par des Staphylococcus (qui ont infecté en 1928 12 enfants sur 21 suite à l'inoculatation d'un vaccin anti-diphthérie ne contenant pas de conservateur [5]). Contrairement à d'autres conservateurs de vaccins utilisés à l'époque, le thiomersal ne réduit pas l'efficacité des vaccins [6] Des Bactériostatiques comme le thiomersal ne sont pas nécessaires dans les vaccins distribués en doses individuelles (plus chers) [7].
Dans le monde
Aux États-Unis, et dans les pays européens, et dans quelques autres pays, le thiomersal n'est plus utilisé comme adjuvant dans les vaccins utilisés en routine pour la vaccination des enfants [4] avec une seule exception aux USA, pour quelques formulations de vaccins anti-grippaux saisonniers à virus inactivés destinés à des enfants de plus de deux ans [8].
D'autres vaccins (non-utilisés en routine) peuvent dans ces pays contenir du Thiomersal, même pour de jeunes enfants aux USA (dont le DT (diphtérie et tétanos), le Td (tétanos et diphthérie), et le TT (tétanos toxoid) ;
D'autres vaccins peuvent en contenir des traces issues de différentes étapes du processus de fabrication [5]
Et des traitements rares (et devant donc être longtemps conservés) contre les morsures de vipères, serpent corail ou d'autres espèces venimeuses en contiennent aussi[9].
Hors de l'Amérique du Nord et de l'Europe, de nombreux vaccins contiennent encore du thiomersal, l'OMS ayant en 2006 estimé ne pas avoir de preuves de toxicité du thiomersal aux doses utilisées dans les vaccins et à l'absence de raisons de changer les seuils de sécurité pour ce produit [10].
En France, par précaution, depuis 2000, l'AFSAPSS a demandé le retrait du thiomersal dans tous les vaccins [11]. En 2009, on ne trouve de thiomersal dans aucun vaccin en France, à part pour le Vaccin contre l'encéphalite japonaise Vaccin Jevax (vaccin en ATU) [12].
Toutefois, le thiomersal doit être réintroduit dans les vaccins multidoses de la grippe A(H1N1) pandémique de 2008/2009. La dose utilisé devrait être « infime » selon l'AFSSAPS qui estime qu'un risque neurotoxique n'est pas établi à ces doses [13]
Vaccins contenant du Thiomersal (dans d'autre pays que la France)
- Vaccins antigrippaux[14] :
- Afluria multidose (CSL Biothérapies), États-Unis
- Fluarix (GSK), États-Unis, Europe
- FluLaval multidose (GSK), Canada
- Fluviral multidose (GSK), Canada
- Fluvirine (laboratoire Evans Medical/Novartis), États-Unis, Europe
- Fluzone multidose (Sanofi Pasteur), États-Unis
- Vaxigrip multidose (Sanofi Pasteur), Canada
- Arepanrix H1N1 (GSK), Canada
À doses significatives, le thiomersal est très toxique par inhalation, par ingestion et par contact avec la peau (CE symbole de danger T +), avec un danger d'effet cumulatif.
Il est également très toxique pour les organismes aquatiques. Le mercure n'étant pas biodégradable, il peut causer à long terme des effets néfastes dans les milieux aquatiques (CE symbole de danger N) [15]
Dans le corps, il est métabolisé ou dégradé en éthylmercure (C2 H 5 Hg + ) et thiosalicylate[5]
Il semble que peu d'études de la toxicité du thiomersal aient été faites chez l'Homme.
Concernant ses effets après inoculation, des expériences sur le modèle animal suggèrent que le thiomersal se dissocie rapidement en libérant de l'éthylmercure, peu après le moment de l'injection ; et que la biodisponibilité du mercure soit alors comparable à ce qu'elle est après une exposition à des doses équivalentes de chlorure d'éthylmercure ; c'est-à-dire que le système nerveux central et les reins sont alors les cibles des composés mercuriels, avec au delà d'une certaine dose des symptômes de défaut de coordination motrice. Des signes et symptômes similaires ont été observés chez l'homme au cours d'intoxications accidentelles.
Les mécanismes précis d'action toxique de ce produit sont encore inconnus.
L'élimination de cette forme de mercure par l'organisme passerait essentiellement par l'excrétion fécale (avec donc contamination des effluents et eaux usées, pour des quantités qui peuvent commencer à paraitre écotoxicologiquement significatives dans le cas d'une vaccination massives de cheptels animaux ou d'une ville ou d'un pays).
L'éthylmercure aurait une « durée de demie-vie » dans le sang d'environ 18 jours, et de 14 jours environ dans le cerveau.
Le mercure inorganique métabolisé à partir de l'éthylmercure a une clairance beaucoup plus longue ; d'au moins 120 jours, cette forme du mercure semble bien moins toxique que le mercure sous forme inorganique produit à partir de vapeur de mercure et inhalé, pour des raisons encore mal comprises. [16][17].
L'évaluation des risques et effets sur le système nerveux humain a été faite sur la base d'extrapolation à partir de la relation dose-réponse pour méthylmercure [16] lequel (comme l'éthylmercure) - après injection - circule dans tout le corps et se distribue dans tous les tissus de l'organisme, sans être bloqué ni freiné par la barrière hémato-encéphalique ni par la barrière placentaire [18].
Ces extrapolations faites à partir du méthylmercure ont incité les autorités sanitaires à faire retirer le thiomersal des vaccins pour enfants aux États-Unis (à partir de 1999). Depuis, il a été constaté que l'éthylmercure est métabolisé et éliminé du corps et du cerveau beaucoup plus rapidement que ne l'est le méthylmercure ; ce qui a fait dire à certains à la fin des années 1990, que les évaluations des risques ont peut-être été trop prudentes [16].
Selon une étude publiée en 2008, la durée de demie-vie du mercure (sous cette forme) dans le sang, serait après la vaccination en moyenne de 3,7 jours pour les nouveau-nés et les nourrissons, soit beaucoup plus courte que les 44 jours nécessaire à l'élimination de la moitié d'une dose inoculée ou ingérée de méthylmercure [19]
Allergies
Du thiomersal est utilisé dans certains patchs de test de détection d'allergie utilisés chez des patients présentant des dermatites, conjonctivites ou d'autres types ou risques de réactions allergiques.
Selon une étude norvégienne de 2007, 1,9 % des adultes présentaient une réaction positive aux tests épicutanés au thiomersal [20], mais une prévalence plus importante (jusqu'à 6,6%) de l'allergie de contact au thiomersal a été observée dans la population allemande testée [21]. Au milieu des années 2000, le nombre d'allergies déclarées au thiomersal a baissé au Danemark, en raison de son exclusion de vaccins délivrés dans ce pays selon plusieurs auteurs [22].
Selon certains auteurs, des patients chez lesquels le thiomersal provoque une allergie cutanée peuvent néanmoins recevoir une vaccination intramusculaire plutôt que sous-cutanée [21][23].
Risques sanitaires
Les producteurs de vaccin ont utilisé du thiomersal comme agent conservateur dans les vaccins à partir des années 1930.
En 1998, une étude scientifique suggérait que l'injection de vaccins ciblant la rougeole, les oreillons et la rubéole (vaccin R.O.R (en)) puisse être à l'origine du développement d'un syndrome autistique chez huit enfants.
En1999 aux USA (suite à une enquête de la FDA relative à la quantité de mercure dans les aliments), le service de la santé publique américain ont recommandé de limiter ou supprimer les dérivés mercuriels des vaccins. Dans le même temps une polémique se développait sur les impacts du mercure perdu par les plombages dentaires, et des études montraient que des quantités significatives de mercure étaient absorbé via certains aliments (sous forme de méthylmercure dans les poissons notamment), incitant diverses autorités du domaine santé-environnement à encourager la prudence alimentaire, pour les femmes enceintes ou en âge de faire des enfants notamment.
L'association de ces événements a provoqué une réaction dans une partie de la population, allant jusqu'à la création d'associations anti-mercure.
Début 2009, plusieurs études scientifiques sont revenues sur ce sujet, aucune ne montrant de lien évident entre la présence de thiomersal et l'apparition de trouble neurologiques ou psychologiques[réf. nécessaire]
Dans le documentaire « Silence, on vaccine », produit par l'Office national du film canadien et réalisé par Lina Moreco, deux chercheurs expliquent les résultats de leurs études à propos des risques liés à la présence de mercure dans les vaccins [24],[25],[26]
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
Notes et références
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Entrée « Merthiolate » dans la base de données de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sécurité et de la santé au travail) (allemand, anglais), accès le 28 novembre 2008 (JavaScript nécessaire)
- « Éthylmercurithiosalicylate de sodium » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
- Bigham M, Copes R « Thiomersal in vaccines: balancing the risk of adverse effects with the risk of vaccine-preventable disease » ; Journal Drug Saf, 2005, Volume 28, issue 2, pages 89–101 ; pmid:15691220 ; doi:10.2165/00002018-200528020-00001 Erreur de référence : Balise
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incorrecte : le nom « drugsaf » est défini plusieurs fois avec des contenus différents. - Thimerosal in vaccines ; mis en ligne 2008-06-03 par Center for Biologics Evaluation and Research, U.S. Food and Drug Administration (consulté : 2008-07-25)
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- Mercury in plasma-derived products, mis enligne (2004-09-09) par la FDA (U.S. Food and Drug Administration). Consulté : 2007-10-01
- Thiomersal and vaccines (Thiomersal etvaccins), par Global Advisory Committee on Vaccine Safety, OMS, 2006-07-14, consulté 2007-11-20
- http://www.afssaps.fr/Infos-de-securite/Communiques-de-presse/THIOMERSAL/(language)/fre-FR)
- recherche theriaque
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- Aberer W ; « Vaccination despite thimerosal sensitivity » (Vacciner malgré la sensibilité au thimérosal) ; in journal « Contact Dermatitis », 1991 ; Vol. 24 ; issue = 1 ; Pages 6 à 10 ; doi:10.1111/j.1600-0536.1991.tb01621.x ; PMID:2044374
- Silence, on vaccine
- (en) Jeffrey S. Gerber et Paul A. Offit, « Vaccines and Autism: A Tale of Shifting Hypotheses », Clinical Infectious Diseases, vol. 48, , p. 456-461 (résumé)
- (en) Alberto Eugenio Tozzi, Patrizia Bisiacchi, Vincenza Tarantino, Barbara De Mei, Lidia D'Elia, Flavia Chiarotti et Stefania Salmaso, « Neuropsychological Performance 10 Years After Immunization in Infancy With Thimerosal-Containing Vaccines », PEDIATRICS, vol. 123, no 2, , p. 475-482 (résumé)