[go: nahoru, domu]

Voir aussi : priere

Étymologie

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Du latin precaria [charta] (« supplique écrite, charte de précaire »). (1100-1125) priere (Psautier d’Oxford) et proiere (Voyage de St. Brandan)[1].

Nom commun

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Singulier Pluriel
prière prières
\pʁi.jɛʁ\
 
Une femme tibétaine en prière (1)
 
Où courtoisement l’on demande : Prière de refermer la porte (2)

prière \pʁi.jɛʁ\ féminin

  1. (Religion) Paroles par lesquelles on s’adresse à Dieu, ou à des intercesseurs.
    • La loi ordonne que les hadjis réciteront cinq prières à Muna, comme Mahomet avait l’usage de le faire , c’est-à-dire qu’ils doivent y arriver à midi, pour assister à la prière du milieu du jour, et là, restant jusqu’au matin suivant, faire la prière de l’asr, du mogreb et de l’âcha; et à la fin de la nuit, celle du point du jour. — (Jean Louis Burckhardt, Voyage en Arabie, comprenant une description des territoires du Hedjaz, regardés comme sacrés par les mahométans (1814-1817), vol.32 de la Bibliothèque universelle des voyages : effectués par mer ou par terre dans les diverses paries du Monde, revus ou traduits par Albert-Montémont, Paris : Armand-Aubrée, 1835, page 205)
    • Mes filles, c’est assez ; suspendez vos cantiques.
      Il est temps de nous joindre aux prières publiques.
      — (Racine, Athalie, II, 1, 1691)
    • Non seulement les soins et les travaux, mais encore les prières sont utiles ; Dieu ayant encore eu ces prières en vue avant qu’il ait réglé les choses, et y ayant eu l’égard qui était convenable. C’est pourquoi le précepte qui dit : Ora et labora (Priez et travaillez), subsiste tout entier ; et non seulement ceux qui prétendent, sous le vain prétexte de la nécessité des événements, qu’on peut négliger les soins que les affaires demandent, mais encore ceux qui raisonnent contre les prières tombent dans ce que les anciens appelaient déjà le sophisme paresseux. — (Leibniz, Essais de théodicée - Abrégé de la controverse, 1710, éd. Paul Janet, 1900)
    • Les vierges quelquefois, pour connaître sa peine,
      Formant une prière inentendue et vaine,
      L’entouraient.
      — (Vigny, Éloa, 1823)
    • Les meilleures prières sont celles qui n’ont rien de distinct, et qui participent ainsi de la simple adoration. Dieu n’écoute que les pensées et les sentiments. Les paroles intérieures sont les seules qu’il entende. — (Joubert, Pensées, essais et maximes, 1838)
    • L’épanouissement du genre humain de siècle en siècle, l’homme montant des ténèbres à l’idéal, la transfiguration paradisiaque de l’enfer terrestre, l’éclosion lente et suprême de la liberté, droit pour cette vie, responsabilité pour l’autre ; une espèce d’hymne religieux à mille strophes, ayant dans ses entrailles une foi profonde et sur son sommet une haute prière ; le drame de la création éclairé par le visage du créateur, voilà ce que sera, terminé, ce poème dans son ensemble ; si Dieu, maître des existences humaines, y consent. — (Hugo, La Légende des siècles, Préface de la Première série, 1857)
    • Vos prières, vos vœux mêmes sont des forfaits ! — (Baudelaire)
    • Je laissai le capitaine dans la cabine du mourant, et je regagnai ma chambre, très ému de cette scène. Pendant toute la journée, je fus agité de sinistres pressentiments. La nuit, je dormis mal, et, entre mes songes fréquemment interrompus, je crus entendre des soupirs lointains et comme une psalmodie funèbre. Était-ce la prière des morts, murmurée dans cette langue que je ne savais comprendre ? — (Verne, Vingt mille lieues sous les mers, I, 24 - Le royaume du corail, 1870)
    • Contre un panneau du fond, une sainte Vierge en faïence était fixée sur une planchette, à une place d’honneur. (…) Elle avait dû écouter plus d’une ardente prière, à des heures d’angoisses ; on avait cloué à ses pieds deux bouquets de fleurs artificielles et un chapelet. — (Loti, Pêcheur d’Islande, 1886)
    • – Ah ! oui… un vœu… Gaud n’avait pas encore voulu y songer, à ce moyen des désolées. Mais elle entra dans la chapelle, derrière Fante, sans rien dire, et elles s’agenouillèrent près l’une de l’autre comme deux sœurs.
      À la Vierge Étoile-de-la-Mer, elles dirent des prières ardentes, avec toute leur âme. Et puis bientôt on n’entendit plus qu’un bruit de sanglots, et leurs larmes pressées commencèrent à tomber sur la terre.
      — (Loti, ibid.)
    • Pouvait-il donc m’avoir ainsi quitté ? J’implorai avec ferveur la belle image de la Vierge coloriée à laquelle, tous les soirs, avant de me coucher, j’adressais ma prière : « Sainte Vierge, accordez une bonne santé et une longue vie à mon père chéri. » Mais le curé ne m’avait-il pas dit : « Pauvre petit diable ! » d’un ton d’irrémédiable pitié ! — (Mirbeau, Mon oncle, éd. 1990)
    • Pendant que l’aumônier, agenouillé derrière une tombe, dit les prières suprêmes, sur Dixmude le terrible canon se met à tonner de plus en plus fort. — (Marguerite Baulu, La Bataille de l’Yser, 1918)
    • La prière, c’est […] une sorte de tapage doublé de flagornerie. Ainsi en jugent les quiétistes qui la prétendent en contradiction avec le pur amour de Dieu, et les rationalistes qui affirment que rien n’est aussi absurde que de s’adresser à un Dieu immuable pour lui demander de bouleverser les lois de son univers en notre faveur. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930)
    • Les grand-mères au tricot ou au rouet d’ajouter de ferventes oraisons à leurs prières habituelles : « Seigneur, seigneur, mon Dieu ne nous enlevez pas nos tenderies, par J.-C. notre Sauveur. » — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. Demande faite à titre de grâce et avec une sorte d’humilité ou au moins de déférence.
    • […] ; depuis qu’elle avait, […], assisté à l’exécution, , elle s’était bien promis que ni prières ni menaces ne la feraient assister à une fête joyeuse au Louvre le même jour où elle avait vu une fête si lugubre en Grève. — (Alexandre Dumas, La Reine Margot, chapitre LXI : La tour du Pilori)
    • Le repos sans la prière qui vivifiait les monastères, sans la méditation qui peuplait les thébaïdes, devient une maladie, dit sentencieusement M. Joseph. — (Honoré de Balzac, L’Envers de l’Histoire contemporaine, 1848, premier épisode)
    • Un soir, attendant l’heure du dîner, Claire et Marcelle, cédant je suppose à une prière générale, jouèrent quelques morceaux ensemble, la pianiste accompagnant sa sœur violoniste. — (André Roussin, La Boîte à couleurs, Éditions Albin Michel, 2013, page 2008)# Mot pour demander en termes courtois.
    • Dans ces cas là on la laisse dire, comme elle est fondamentalement sympa et qu’on l’a compris dès le premier jour de classe, on fait oui-oui-oui, on hoche la tête, on prend l’air angélique et on attend que l’averse passe. Elle a duré longtemps, prière de rester groupé, prière de ne pas se brancher sur son mp3, prière de ne pas flirter pendant toute la durée de la sortie, prière de ne pas se gaver de saloperies hypersucrées […]. — (Patrick Cauvin, Une seconde chance, Plon, 2010, chap. « mercredi »)
    • À la sortie de l’univers, il devait y avoir un écriteau : Prière de laisser cet endroit comme vous voudriez le trouver en entrant. L’absurdité de cette injonction contenait déjà l’éternité. — (Juli Zeh, La Fille sans qualités, Éditions Actes Sud, 2011)

Synonymes

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Dérivés

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Apparentés étymologiques

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Hyponymes

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Voir aussi

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Références

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Étymologie

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Du latin precaria.

Nom commun

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prière \pʁi.ˈjɛ.ʁə\ féminin

  1. (Religion) Prière.

Forme du valdôtain de la commune de Valgrisenche.

Variantes dialectales

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Références

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