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Bible Crampon 1923/Apocalypse

La bibliothèque libre.
Traduction par Augustin Crampon.
Texte établi par Société de S. Jean l’Évagéliste, Desclée..

APOCALYPSE DE S. JEAN. PROLOGUE.

Titre, origine et prix du livre (1-3). Salut aux sept Églises (4-5a). Louanges à Jésus-Christ et annonce de sa venue 5b-8).


Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a confiée pour découvrir à ses serviteurs les événements qui doivent arriver bientôt ; et qu’il a fait connaître, en l’envoyant par son ange, à Jean, son serviteur, 2qui a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ en tout ce qu’il a vu.[1] 3Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de cette prophétie, et qui gardent les choses qui y sont écrites, car le temps est proche ! 4Jean aux sept Églises[2] qui sont en Asie : grâce et paix vous soient données de la part de Celui qui est, qui était et qui vient, 5et de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus-Christ ; c’est le Témoin fidèle, le Premier-né d’entre les morts et le Prince des rois de la terre.[3]

À celui qui nous a aimés, qui nous a lavés de nos péchés par son sang, 6et qui nous a faits rois et prêtres de Dieu, son Père, à lui la gloire et la puissance des siècles des siècles ! Amen ! 7Le voici qui vient sur les nuées. Tout œil le verra, et ceux même qui l’ont percé ; et toutes les tribus de la terre se frapperont la poitrine en le voyant. Oui. Amen ! 8« Je suis l’alpha et l’oméga »[4] [le commencement et la fin], dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant.

PREMIÈRE PARTIE.

[I, 9 — III.]

LETTRES AUX SEPT ÉGLISES.

I. — Vision préparatoire (Chap. i, 9-20). Jésus-Christ apparaissant au milieu des sept chandeliers, ordonne à S. Jean d’écrire aux sept Églises.

9Moi Jean, votre frère, qui participe avec vous, à l’affliction, à la royauté et à la patience en Jésus [-Christ], j’étais dans l’île appelée Patmos, à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus. 10Je fus ravi en esprit le jour du Seigneur,[5] et j’entendis derrière moi une voix forte, comme une trompette, 11qui disait : « Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Églises qui sont en Asie : à Éphèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. » 12Alors je me retournai pour voir quelle était la voix qui me parlait ; et quand je me fus retourné, je vis sept chandeliers d’or, 13et, au milieu des chandeliers, quelqu’un qui ressemblait à un fils d’homme :[6] il était vêtu d’une longue robe, portait à la hauteur des seins une ceinture d’or ; 14sa tête et ses cheveux étaient blancs comme de la laine blanche, comme de la neige, et ses yeux étaient comme une flamme de feu ; 15ses pieds étaient semblables à de l’airain qu’on aurait embrasé dans une fournaise, et sa voix était comme la voix des grandes eaux. 16Il tenait dans sa main droite sept étoiles ; de sa bouche sortait un glaive aigu, à deux tranchants,[7] et son visage était comme le soleil lorsqu’il brille dans sa force. 17Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort ; et il posa sur moi sa main droite, en disant : « Ne crains point ; je suis le Premier et le Dernier, 18et le Vivant ; j’ai été mort, et voici que je suis vivant aux siècles des siècles ; je tiens les clefs[8] de la mort et de l’enfer. 19Écris donc les choses que tu as vues, et celles qui sont, et celles qui doivent arriver ensuite, 20le mystère[9] des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et les sept chandeliers d’or. Les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept chandeliers sont sept Églises. »

II. — Les sept Lettres (Chap, ii-iii). Avis, félicitations, reproches, conseils et promesses adressés aux Églises d’Éphèse (ii, 1-7), Smyrne (8-11), Pergame (12-17), Thyatire (18-29), Sardes (iii, 1-6), Philadelphie (7-13) et Laodicée (14-22).

Écris[10] à l’ange de l’Église d’Éphèse : Voici ce que dit Celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, Celui qui marche au milieu des sept chandeliers d’or : 2Je connais tes œuvres, ton labeur et ta patience ; je sais que tu ne peux supporter les méchants ; que tu as éprouvé ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et que tu les as trouvés menteurs ;[11] 3que tu as de la patience, que tu as eu à supporter pour mon nom, et que tu ne t’es point lassé. 4Mais j’ai contre toi que tu t’es relâché de ton premier amour. 5Souviens-toi donc d’où tu es tombé, repens-toi et reviens à tes premières œuvres ; sinon, je viendrai à toi, et j’ôterai ton chandelier de sa place, à moins que tu ne te repentes. 6Pourtant tu as en ta faveur que tu hais les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que moi aussi je hais. 7Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! À celui qui vaincra, je lui donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de [mon] Dieu.[12] 8Écris encore à l’ange de l’Église de Smyrne : Voici ce que dit le Premier et le Dernier, Celui qui était mort et qui a repris vie : 9Je connais ta tribulation et ta pauvreté, — mais tu es riche, — et les insultes de ceux qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais bien une synagogue de Satan. 10Ne crains rien de ce que tu auras à souffrir. Voici que le diable va jeter quelques-uns de vous en prison, afin que vous soyez mis à l’épreuve, et vous aurez une tribulation de dix jours. Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de la vie.[13] 11Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! Celui qui vaincra ne recevra aucun dommage de la seconde mort.[14] 12Écris encore à l’ange de l’Église de Pergame : Voici ce que dit Celui qui a le glaive aigu à deux tranchants : 13Je sais où tu habites : là où se trouve le trône de Satan ; mais tu es fermement attaché à mon nom, et tu n’as point renié ma foi, même en ces jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, où Satan habite. 14Mais j’ai contre toi quelques griefs ; c’est que tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam, qui conseillait à Balac de mettre devant les fils d’Israël une pierre d’achoppement, pour les amener à manger des viandes immolées aux idoles et à se livrer à l’impudicité. 15De même toi aussi, tu as des gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes. 16Repens-toi ! sinon, je viendrai à toi promptement, et je leur ferai la guerre avec le glaive de ma bouche. 17Que celui qui a des oreilles entende ce que dit l’Esprit aux Églises ! À celui qui vaincra, je donnerai de la manne cachée ; et je lui donnerai une pierre blanche, et sur cette pierre est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit. 18Écris encore à l’ange de l’Église de Thyatire : Voici ce que dit le Fils de Dieu, Celui qui a les yeux comme une flamme de feu, et dont les pieds sont semblables à l’airain : 19Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ta bienfaisance, ta patience et tes dernières œuvres plus nombreuses que les premières. 20Mais j’ai contre toi quelques griefs : c’est que tu laisses la femme Jézabel, se disant prophétesse, enseigner et séduire mes serviteurs, pour qu’ils se livrent à l’impudicité et mangent des viandes immolées aux idoles. 21Je lui ai donné du temps pour faire pénitence, et elle ne veut pas se repentir de son impudicité. 22Voici que je vais la jeter sur un lit, et plonger dans une grande tristesse ses compagnons d’adultère, s’ils ne se repentent des œuvres qu’elle leur a enseignées.[15] 23Je frapperai de mort ses enfants, et toutes les Églises connaîtront que je suis celui qui sonde les reins et les cœurs ; et je rendrai à chacun de vous selon vos œuvres. 24Mais à vous, aux autres fidèles de Thyatire, qui ne reçoivent pas cette doctrine, qui n’ont pas connu les profondeurs de Satan (comme ils les appellent), je vous dis : Je ne vous imposerai pas d’autre fardeau ; 25seulement, tenez ferme ce que vous avez, jusqu’à ce que je vienne. 26Et à celui qui vaincra et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je lui donnerai pouvoir sur les nations ; 27il les gouvernera avec un sceptre de fer, ainsi que l’on brise les vases d’argile, 28comme moi-même j’en ai reçu le pouvoir de mon Père, et je lui donnerai l’étoile du matin. 29Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

Écris encore à l’ange de l’Église de Sardes : Voici ce que dit Celui qui a les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles :

Je connais tes œuvres : tu as la réputation d’être vivant, mais tu es mort. 2Sois vigilant, et affermis le reste qui allait mourir ; car je n’ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant mon Dieu. 3Souviens-toi donc de l’enseignement que tu as reçu et entendu ; garde-le et repens-toi. Si donc tu ne veilles pas, je viendrai à toi comme un voleur, sans que tu aies su à quelle heure je viendrai à toi. 4Pourtant tu as à Sardes quelques personnes qui n’ont pas souillé leurs vêtements ; ceux-là marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu’ils en sont dignes. 5Celui qui vaincra sera ainsi revêtu de vêtements blancs ; je n’effacerai point son nom du livre de la vie, et je confesserai son nom devant mon Père et devant ses anges. 6Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! 7Écris encore à l’ange de l’Église de Philadelphie : Voici ce que dit le saint, le Véritable, Celui qui a la clef de David, Celui qui ouvre et personne ne ferme, qui ferme et personne n’ouvre : 8Je connais tes œuvres. Voici que j’ai mis devant toi une porte ouverte, que personne ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n’as point renié mon nom. 9Voici que je te donne[16] quelques-uns de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs, et ne le sont point, mais ils mentent ; voici, je les ferai venir se prosterner à tes pieds, et ils connaîtront que je t’ai aimé. 10Parce que tu as gardé ma parole sur la patience,[17] moi aussi je te garderai de l’heure de l’épreuve qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre. 11Voici que je viens bientôt : tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne ravisse ta couronne. 12Celui qui vaincra, j’en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus ; et j’écrirai sur lui le nom de mon Dieu, et le nom de la ville de mon Dieu, de la nouvelle Jérusalem, qui descend du ciel d’auprès de mon Dieu, et mon nom nouveau. 13Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises ! 14Écris encore à l’ange de l’Église de Laodicée : Voici ce que dit l’Amen,[18] le Témoin fidèle et véritable, le Principe de la création de Dieu : 15Je connais tes œuvres : tu n’es ni froid ni chaud. Plût à Dieu que tu fusses froid ou chaud ! 16Aussi, parce que tu es tiède et que tu n’es ni froid ni chaud, je vais te vomir de ma bouche. 17Tu dis : Je suis riche, j’ai acquis de grands biens, je n’ai besoin de rien ; et tu ne sais pas que tu es un malheureux, un misérable, pauvre, aveugle et nu, 18je te conseille de m’acheter de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche ; des vêtements blancs pour te vêtir et ne pas laisser paraître la honte de ta nudité ; et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies. 19Moi, je reprends et je châtie tous ceux que j’aime ; aie donc du zèle et repens-toi. 20Voici que je me tiens à la porte et je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez toi, je souperai avec lui et lui avec moi. 21Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône comme moi aussi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône. 22Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises !

DEUXIÈME PARTIE.

[IV — XIX, 10.]

VISIONS SYMBOLIQUES DES LUTTES DE L’ÉGLISE.

A. — Les sept sceaux.


I. — Vision préparatoire. : a) Le trône de Dieu et la cour céleste ; (iv, 1-11). b) Le livre scellé remis à l’Agneau aux acclamations de la création entière. (v, 1-14).

Après cela, je vis, et voici qu’une porte était ouverte dans le ciel, et la première voix que j’avais entendue, comme le son d’une trompette qui me parlait, dit : « Monte ici, et je te montrerai ce qui doit arriver dans la suite. »[19] 2Aussitôt je fus ravi en esprit ; et voici qu’un trône était dressé dans le ciel, et sur ce trône quelqu’un était assis. 3Celui qui était assis avait un aspect semblable à la pierre de jaspe et de sardoine ; et le trône était entouré d’un arc-en-ciel, d’une apparence semblable à l’émeraude.[20] 4Autour du trône étaient vingt-quatre trônes, et sur ces trônes vingt-quatre vieillards assis,[21] revêtus de vêtements blancs, avec des couronnes d’or sur leurs têtes. 5Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres ; et sept lampes ardentes brûlent devant le trône : ce sont les sept Esprits de Dieu.[22] 6En face du trône, il y a comme une mer de verre semblable à du cristal ; et devant le trône et autour du trône, quatre animaux remplis d’yeux devant et derrière. 7Le premier animal ressemble à un lion, le second à un jeune taureau, le troisième a comme la face d’un homme, et le quatrième ressemble à un aigle qui vole. 8Ces quatre animaux ont chacun six ailes ; ils sont couverts d’yeux tout à l’entour et au dedans, et ils ne cessent jour et nuit de dire : « Saint, saint, saint est le Seigneur, le Dieu Tout-Puissant, qui était, qui est et qui vient ! »[23] 9Quand les animaux rendent gloire, honneur et actions de grâces à Celui qui est assis sur le trône, à Celui qui vit aux siècles des siècles, 10les vingt-quatre vieillards se prosternent devant Celui qui est assis sur le trône, et adorent Celui qui vit aux siècles des siècles, et ils jettent leurs couronnes devant le trône, en disant : 11« Vous êtes digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l’honneur, et la puissance, car c’est vous qui avez créé toutes choses, et c’est à cause de votre volonté qu’elles ont eu l’existence et qu’elles ont été créées. »

Puis je vis dans la main droite de Celui qui était assis sur le trône un livre écrit en dedans et en dehors, et scellé de sept sceaux.[24] 2Et je vis un ange puissant qui criait d’une voix forte : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? » 3Et personne ni dans le ciel, ni sur la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder.[25] 4Et moi je pleurais beaucoup de ce qu’il ne se trouvait personne qui fût digne d’ouvrir le livre, ni de le regarder. 5Alors un des vieillards me dit : « Ne pleure point ; voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu, de manière à pouvoir ouvrir le livre et ses sept sceaux. »[26] 6Et je vis, et voici qu’au milieu du trône et des quatre animaux, et au milieu des vieillards, un Agneau était debout : il semblait avoir été immolé ; il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept Esprits de Dieu envoyés par toute la terre.[27] 7Il vint, et reçut le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. 8Quand il eut reçu[28] le livre, les quatre animaux et les vingt-quatre vieillards se prosternèrent devant l’Agneau, tenant chacun une harpe et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. 9Et ils chantaient un cantique nouveau, en disant : « Vous êtes digne de recevoir le livre et d’en ouvrir les sceaux ; car vous avez été immolé et vous avez racheté pour Dieu, par votre sang, des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation ; 10et vous les avez faits rois et prêtres, et ils régneront sur la terre. »[29] 11Puis je vis, et j’entendis autour du trône, autour des animaux et des vieillards, la voix d’une multitude d’anges, et leur nombre était des myriades et des milliers de milliers. 12Ils disaient d’une voix forte : « L’Agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse,[30] la sagesse, la force, l’honneur, la gloire et la bénédiction. » 13Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre et dans la mer, et toutes les choses qui s’y trouvent, je les entendis qui disaient : « À Celui qui est assis sur le trône et à l’Agneau, louange, honneur, gloire et puissance dans les siècles des siècles ! » 14Et les quatre animaux disaient : « Amen ! »

Et les vieillards se prosternèrent et adorèrent [Celui qui vit aux siècles des siècles].

II. — Les six premiers sceaux (vi, 1-17) nous révèlent les grandes lignes des décrets divins : 1o J.-C. sera vainqueur (1er sceau, 2) ; 2o Les fléaux seront les ministres de sa justice (2e, 3e et 4e sceaux, 3-8) ; 3o Mais ce triomphe, appelé par les Saints, ne viendra qu’à son heure (5e sceau, 9-11) ; 4o Il sera précédé d’un ébranlement terrible de l’univers (6e sceau, 12-17).

Et je vis l’Agneau qui ouvrit le premier des sept sceaux, et j’entendis l’un des quatre animaux qui disait comme d’une voix de tonnerre : « Viens ! »[31] 2Et je vis paraître un cheval blanc. Celui qui le montait avait un arc ; on lui donna une couronne, et il partit en vainqueur et pour vaincre. 3Et quand il eut ouvert le deuxième sceau, j’entendis le second animal qui disait : « Viens ! » 4Et il sortit un autre cheval qui était roux. Celui qui le montait reçut le pouvoir d’ôter la paix de la terre, afin que les hommes s’égorgeassent les uns les autres, et on lui donna une grande épée. 5Et quand il eut ouvert le troisième sceau, j’entendis le troisième animal qui disait : « Viens ! » Et je vis paraître un cheval noir. Celui qui le montait tenait à la main une balance ; 6et j’entendis au milieu des quatre animaux comme une voix qui disait : « Une mesure[32] de blé pour un denier ! Trois mesures d’orge pour un denier ! » Et : « Ne gâte pas l’huile et le vin ! » 7Et quand il eut ouvert le quatrième sceau, j’entendis la voix du quatrième animal qui disait : « Viens ! » 8Et je vis paraître un cheval de couleur pâle[33]. Celui qui le montait se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait. On leur donna pouvoir sur la quatrième partie de la terre, pour faire tuer par l’épée, par la famine, par la mortalité et par les bêtes féroces de la terre. 9Et quand il eut ouvert le cinquième sceau, je vis sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été immolés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils avaient eu à rendre. 10Et ils crièrent d’une voix forte, en disant : « Jusques à quand, ô Maître Saint et Véritable, ne ferez-vous pas justice et ne redemanderez-vous pas notre sang à ceux qui habitent sur la terre ? » 11Alors on leur donna à chacun une robe blanche, et on leur dit de se tenir en repos encore un peu de temps, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux. 12Et je vis, quand il eut ouvert le sixième sceau, qu’il se fit un grand tremblement de terre, et le soleil devint noir comme un sac de crin, la lune entière parut comme du sang, 13et les étoiles du ciel tombèrent vers la terre, comme les figues vertes tombent d’un figuier secoué par un gros vent. 14Et le ciel se retira comme un livre qu’on roule, et toutes les montagnes et les îles furent remuées de leur place. 15Et les rois de la terre, et les grands, et les généraux, et les riches, et les puissants, et tout esclave ou homme libre se cachèrent dans les cavernes et les rochers des montagnes, 16et ils disaient aux montagnes et aux rochers : « Tombez sur nous et dérobez-nous à la face de Celui qui est assis sur le trône et à la colère de l’Agneau ;[34] 17car il est venu le grand jour de sa colère, et qui peut subsister ? »

III. — Intermède consolant (vii-viii, 1) : 1o Les serviteurs de Dieu seront marqués de son sceau avant le déchaînement des fléaux (1-8) ; 2o Récompense céleste de ceux qui auront souffert pour Dieu (9-17). Transition : le silence au ciel (7e sceau, viii, 1).

Après cela, je vis quatre anges qui étaient debout aux quatre coins de la terre ; ils retenaient les quatre vents de la terre, afin qu’aucun vent ne soufflât, ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. 2Et je vis un autre ange qui montait du côté où le soleil se lève, tenant le sceau du Dieu vivant, et il cria d’une voix forte aux quatre anges à qui il avait été donné de nuire à la terre et à la mer, 3en ces termes : « Ne faites point de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu’à ce que nous ayons marqué du sceau,[35] sur le front, les serviteurs de notre Dieu. » 4Et j’entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau, cent quarante-quatre mille[36] de toutes les tribus des enfants d’Israël : 5de la tribu de Juda, douze mille marqués du sceau ; de la tribu de Ruben, douze mille [marqués] ; de la tribu de Gad, douze mille [marqués] ; 6de la tribu d’Aser, douze mille [marqués] ; de la tribu de Nephthali, douze mille [marqués] ; de la tribu de Manassé, douze mille [marqués] ; 7de la tribu de Siméon, douze mille [marqués] ; de la tribu de Lévi, douze mille [marqués] ; de la tribu d’Issachar, douze mille [marqués] ; 8de la tribu de Zabulon, douze mille [marqués] ; de la tribu de Joseph, douze mille [marqués] ; de la tribu de Benjamin, douze mille marqués du sceau. 9Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils étaient debout devant le trône et devant l’Agneau, vêtus de robes blanches et tenant des palmes à la main. 10Et ils criaient d’une voix forte, disant : « Le salut vient de notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l’Agneau ! » 11Et tous les anges se tenaient autour du trône, autour des vieillards et des quatre animaux ; et ils se prosternèrent sur leurs faces devant le trône, 12en disant : « Amen ! La louange, la gloire, la sagesse, l’action de grâces, l’honneur, la puissance et la force soient à notre Dieu, pour les siècles des siècles ! » 13Alors un des vieillards, prenant la parole me dit : « Ceux que tu vois revêtus de ces robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils venus ? » 14Je lui dis : « Mon Seigneur, vous le savez. » Et il me dit : « Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes et les ont blanchies dans le sang de l’Agneau. 15C’est pour cela qu’ils sont devant le trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son sanctuaire. Et Celui qui est assis sur le trône les abritera sous sa tente ; 16ils n’auront plus faim, ils n’auront plus soif ; l’ardeur du soleil ne les accablera plus, ni aucune chaleur brûlante ;[37] 17car l’Agneau qui est au milieu du trône sera le pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. »

Et quand l’Agneau eut ouvert le septième sceau, il se fit dans le ciel un silence d’environ une demi-heure.

B. — Les sept trompettes.


I. — Vision préparatoire : Sept anges reçoivent des trompettes ; un autre offre des parfums sur l’autel et en jette le feu sur la terre, (viii, 2-6).

2Puis je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu, et on leur donna sept trompettes.[38] 3Puis il vint un autre ange, et il se tint près de l’autel, un encensoir d’or à la main ; on lui donna beaucoup de parfums pour qu’il fit une offrande des prières de tous les saints, sur l’autel d’or qui est devant le trône ;[39] 4et la fumée des parfums, formés des prières des saints, monta de la main de l’ange devant Dieu. 5Puis l’ange prit l’encensoir, le remplit du feu de l’autel, et le jeta sur la terre ; et il y eut des voix, des tonnerres, des éclairs, et la terre trembla. 6Et les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner.

II. — Les six premières trompettes viii, 7 — ix) proclament les décrets divins qui feront, en leur temps y tomber diverses plaies sur le monde coupable.
1o Les 1re, 2e, 3e et 4e trompettes annoncent des fléaux frappant le tiers de la terre, de la mort des eaux fluviales et des astres (viii, 7-12).

7Et le premier sonna de la trompette, et il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui tombèrent sur la terre ; et le tiers de la terre fût brûlé, et le tiers des arbres fût brûlé, et toute l’herbe verte fut brûlée.[40] 8Et le deuxième ange sonna de la trompette, et une sorte de grande montagne tout en feu fût jetée dans la mer ; et le tiers de la mer devint du sang,[41] 9et le tiers des créatures marines qui ont vie périt, et le tiers des navires fut détruit. 10Et le troisième ange sonna de la trompette ; et il tomba du ciel une grande étoile, ardente comme une torche, et elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. 11Le nom de cette étoile est Absinthe ; et le tiers des eaux fût changé en absinthe, et beaucoup d’hommes moururent de ces eaux, parce qu’elles étaient devenues amères.[42] 12Et le quatrième ange sonna de la trompette ; et le tiers du soleil fut frappé, ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, afin que le tiers de ces astres fût obscurci, et que le jour perdit un tiers de sa clarté et la nuit de même.[43]

2o Après les trois « malheur ! » de l’aigle, la 5e trompette annonce le fléau des sauterelles (viii, 13 — ix, 12) et la 6e, celui des cavaliers (13-21).

13Puis je vis, et j’entendis un aigle qui volait par le milieu du ciel, disant d’une voix forte : « Malheur ! Malheur ! Malheur à ceux qui habitent sur la terre, à cause du son des trois autres trompettes dont les trois anges vont sonner ! »[44]

Et le cinquième ange sonna de la trompette ; et je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre, et on lui donna la clef du puits de l’abîme. 2Elle ouvrit le puits de l’abîme, et il s’éleva du puits une fumée comme celle d’une grande fournaise ; et le soleil et l’air furent obscurcie par la fumée du puits. 3De cette fumée s’échappèrent sur la terre des sauterelles ; et il leur fût donné un pouvoir semblable à celui que possèdent les scorpions de la terre ;[45] 4et on leur ordonna de ne point nuire à l’herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux hommes qui n’ont pas le sceau de Dieu sur leur front. 5Il leur fût donné, non de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois ; et le tourment qu’elles causent est semblable à celui d’un homme piqué par le scorpion. 6En ces jours-là, les hommes chercheront la mort, et ils ne la trouveront pas ; ils souhaiteront la mort, et la mort fuira loin d’eux. 7Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux préparés pour le combat ; elles avaient sur la tête comme des couronnes d’or ; leurs visages étaient comme des visages d’hommes, 8leurs cheveux comme des cheveux de femmes, et leurs dents comme des dents de lions. 9Elles avaient des cuirasses comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme un bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. 10Elles ont des queues semblables à des scorpions, et des aiguillons, et c’est dans leurs queues qu’est le pouvoir de faire du mal aux hommes durant cinq mois.[46] 11Elles ont à leur tête, comme roi, l’ange de l’abîme qui se nomme en hébreu Abaddon, en grec Apollyon.[47] 12Le premier « malheur » est passé ; voici qu’il en vient encore deux autres dans la suite. 13Et le sixième ange sonna de la trompette ; et j’entendis une voix sortir des quatre cornes de l’autel d’or qui est devant Dieu ;[48] 14elle disait au sixième ange qui avait la trompette : « Délie les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve de l’Euphrate. » 15Alors furent déliés les quatre anges, qui se tenaient prêts pour l’heure, le jour, le mois et l’année, afin de tuer la troisième partie des hommes. 16Et le nombre des troupes de cavalerie avait deux myriades de myriades ; j’en entendis le nombre.[49] 17Et voici comment les chevaux me parurent dans la vision, ainsi que ceux qui les montaient : ils avaient des cuirasses couleur de feu, d’hyacinthe et de soufre ; les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions, et leur bouche jetait du feu, de la fumée et du soufre. 18La troisième partie des hommes fût tuée par ces trois fléaux, par le feu, par la fumée et par le soufre qui sortaient de leur bouche. 19Car le pouvoir de ces chevaux est dans leur bouche et dans leurs queues : car leurs queues, semblables à des serpents, ont des têtes, et c’est avec elles qu’ils blessent. 20Les autres hommes, qui ne furent pas tués par ces fléaux, ne se repentirent pas non plus des œuvres de leurs mains, pour ne plus adorer les démons et les idoles d’or, d’argent, d’airain, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher ; 21et ils ne se repentirent ni de leurs meurtres, ni de leurs enchantements, ni de leur impudicité, ni de leurs vols.

III. — Intermède consolant (x — xi, 13).
1o Un ange, ayant juré que les prophéties s’accompliront sans délai, donne à manger au prophète un petit livre figurant les révélations subséquentes. (x, 1-11).

Puis je vis un autre ange puissant qui descendait du ciel, enveloppé d’un nuage, et l’arc-en-ciel au-dessus de la tête ; son visage était comme le soleil, et ses pieds comme des colonnes de feu. 2Il tenait à la main un petit livre ouvert ; et ayant posé le pied droit sur la mer et le pied gauche sur la terre, 3il cria d’une voix forte, comme rugit un lion ; et quand il eut poussé ce cri, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. 4Après que les sept tonnerres eurent parlé, je me disposais à écrire, mais j’entendis du ciel une voix qui disait : « Scelle ce qu’ont dit les sept tonnerres, ne l’écris point. » 5Alors l’ange que j’avais vu debout sur la mer et sur la terre, leva sa main droite vers le ciel, 6et jura par Celui qui vit aux siècles des siècles, qui a créé le ciel et les choses qui y sont, la terre et les choses qui y sont, la mer et les choses qui y sont, qu’il n’y aurait plus de temps,[50] 7mais qu’aux jours où le septième ange ferait entendre sa voix en sonnant de la trompette, le mystère de Dieu serait consommé, comme il l’a annoncé à ses serviteurs, les prophètes. 8Et la voix que j’avais entendue du ciel, me parla de nouveau et dit : « Va, prends le petit livre ouvert dans la main de l’ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. » 9Et j’allai vers l’ange, et je lui dis de me donner le petit livre. Il me dit : « Prends, et dévore-le ; il sera amer à tes entrailles, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. »[51] 10Je pris alors le petit livre de la main de l’ange et je le dévorai ; et il était dans ma bouche doux comme du miel ; mais quand je l’eus dévoré, il me causa de l’amertume dans les entrailles. 11Puis on me[52] dit : « Il faut encore que tu prophétises sur beaucoup de peuples, de nations, de langues et de rois. »

2o Le sanctuaire est mesuré, avant la grande persécution, pendant laquelle les deux Témoins exercent leur ministère, sont tués, ressuscitent et montent au ciel, tandis que la terre tremble (xi, 1-13).

Puis on me donna un roseau[53] semblable à un bâton, en disant : « Lève-toi et mesure le temple de Dieu, l’autel et ceux qui y adorent. 2Mais le parvis extérieur du temple, laisse-le en dehors et ne le mesure pas, car il a été abandonné aux Nations, et elles fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois[54]. 3Et je donnerai à mes deux témoins de prophétiser, revêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. 4Ceux-ci sont les deux oliviers et les deux candélabres qui sont dressés en présence du Seigneur de la terre[55]. 5Si quelqu’un veut leur nuire, un feu sort[56] de leur bouche qui dévore leurs ennemis : c’est ainsi que doit périr quiconque voudra leur nuire. 6Ils ont la puissance de fermer le ciel pour empêcher la pluie de tomber durant les jours de leur prédication[57] ; et ils ont pouvoir sur les eaux pour les changer en sang, et pour frapper la terre de toutes sortes de plaies, autant de fois qu’ils le vaudront. 7Et quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l’abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera ; 8et leurs cadavres resteront gisants sur la place[58] de la grande ville, qui est appelée en langage figuré Sodome et Égypte, là même où leur Seigneur a été crucifié.

9Des hommes des divers peuples, tribus, langues et nations verront leurs cadavres étendus trois jours et demi, sans permettre qu’on leur donne la sépulture. 10Et les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet ; ils se livreront à l’allégresse et s’enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes ont fait le tourment des habitants de la terre. 11Mais après trois jours et demi, un esprit de vie venant de Dieu pénétra dans ces cadavres ; ils se dressèrent sur leurs pieds, et une grande crainte s’empara de ceux qui les regardaient. 12Et l’on entendit[59] une grande voix venant du ciel, qui leur disait : « Montez ici. » Et ils montèrent au ciel dans une nuée, à la vue de leurs ennemis.

IV. — Transition : La septième trompette annonce le règne de Dieu et le jugement dernier (xi, 14-19).

13À cette même heure, il se fit un grand tremblement de terre ; la dixième partie de la ville s’écroula, et sept mille hommes périrent dans ce tremblement de terre ; les autres, saisis d’effroi, rendirent gloire au Dieu du ciel.

14Le second « malheur « est passé ; voici que le troisième « malheur « vient bientôt.

15Et le septième ange sonna de la trompette, et l’on entendit dans le ciel des voix fortes qui disaient : « L’empire du monde a passé à notre Seigneur et à son Christ, et il régnera aux siècles des siècles. »

16Alors les vingt-quatre vieillards[60] qui sont assis devant Dieu sur leurs trônes, se prosternèrent sur leurs faces et adorèrent Dieu, en disant : 17« Nous vous rendons grâces, Seigneur Dieu tout-puissant, qui êtes et qui étiez, de ce que vous vous êtes revêtu de votre grande puissance et que vous régnez. 18Les nations se sont irritées, et votre colère est venue, ainsi que le moment de juger les morts, de donner la récompense à vos serviteurs, aux prophètes, et aux saints, et à ceux qui craignent votre nom, petits et grands, et de perdre ceux qui perdent la terre. »[61]

19Et le sanctuaire de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l’arche de son alliance apparut dans son sanctuaire. Et il y eut des éclairs, des bruits, des tonnerres, un tremblement de terre et une grosse grêle.

C. — Les sept signes.


Les sept signes, véritable centre de l’Apocalypse, nous font connaître les acteurs et les phases principales de la lutte qui aboutira au triomphe du règne de Dieu (xii-xv).
1er Signe. — La Femme et le Dragon 1o Apparition des deux personnages, leur hostilité (xii, 1-6). — 2o Le dragon, vaincu par saint Michel et précipité sur la terre, aux applaudissements du ciel (7-12). — 3o persécute la femme et sa race (13-18).

Puis il parut dans le ciel un grand signe : une femme[62] revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. 2Elle était enceinte, et elle criait, dans le travail et les douleurs de l’enfantement.

3Un autre signe parut encore dans le ciel : tout à coup on vit un grand dragon[63] rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes ; 4de sa queue, il entraînait le tiers des étoiles[64] du ciel, et il les jeta sur la terre. Puis le dragon se dressa devant la femme qui allait enfanter afin de dévorer son enfant, dès qu’elle l’aurait mis au monde. 5Or, elle donna le jour à un enfant mâle, qui doit gouverner toutes les nations avec un sceptre de fer ; et son enfant fût enlevé auprès de Dieu et auprès de son trône, 6et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé une retraite, afin qu’elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours. 7Et il y eut un combat dans le ciel : Michel[65] et ses anges combattaient contre le dragon ; et le dragon et ses anges combattaient ; 8mais ils ne purent vaincre, et leur place même ne se trouva plus dans le ciel. 9Et il fût précipité, le grand dragon, le serpent ancien, celui qui est appelé le diable et Satan, le séducteur de toute la terre, il fût précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui. 10Et j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : « Maintenant le salut, la puissance et l’empire sont à notre Dieu, et l’autorité à son Christ ; car il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accuse jour et nuit devant notre Dieu. 11Eux aussi l’ont vaincu par le sang de l’Agneau et par la parole à laquelle ils ont rendu témoignage, et ils ont méprisé leur vie jusqu’à mourir. 12C’est pourquoi, réjouissez-vous, cieux, et vous qui y demeurez ! Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, avec une grande fureur, sachant qu’il ne lui reste que peu de temps. » 13Quand le dragon se vit précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l’enfant mâle. 14Et les deux ailes du grand aigle[66] furent données à la femme pour s’envoler au désert, en sa retraite, où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps, hors de la présence du serpent. 15Alors le serpent lança de sa gueule, après la femme, de l’eau comme un fleuve,[67] afin de la faire entraîner par le fleuve. 16Mais la terre vint au secours de la femme ; elle ouvrit son sein et engloutit le fleuve que le dragon avait jeté de sa gueule. 17Et le dragon fût rempli de fureur contre la femme, et il alla faire la guerre au reste de ses enfants, à ceux qui observent les commandements de Dieu et qui gardent le commandement de Jésus. 18Et il s’arrêta sur le sable de la mer.[68]

2e Signe. — La Bête de la mer (xiii, 1-10). 1o Description de la bête instrument du dragon ; elle guérit de sa blessure et se fait acclamer par toute la terre (1-4). — 2o Ennemie de Dieu et de ses Saints, elle domine sur tous les peuples (5-8). Avis pour le temps de sa domination (9-10).

Puis je vis monter de la mer une bête qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème.[69] 2La bête que je vis ressemblait à un léopard ; ses pieds étaient comme ceux d’un ours, et sa gueule comme une gueule de lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et une grande autorité.[70] 3Une de ses têtes paraissait blessée à mort ; mais sa plaie mortelle fût guérie, et toute la terre, saisie d’admiration, suivit la bête, 4et l’on adora le dragon, parce qu’il avait donné l’autorité à la bête, et l’on adora la bête, en disant : « Qui est semblable à la bête, et qui peut combattre contre elle ? » 5Et il lui fut donné une bouche proférant des paroles arrogantes et blasphématoires, et il lui fût donné pouvoir d’agir pendant quarante-deux mois. 6Et elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, son tabernacle et ceux qui habitent dans le ciel. 7Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre ; et il lui fût donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. 8Et tous les habitants de la terre l’adoreront,[71] ceux dont le nom n’a pas été écrit dans le livre de vie de l’Agneau immolé, dès la fondation du monde. 9Que celui qui a des oreilles entende ! 10Si quelqu’un mène en captivité, il sera mené en captivité ; si quelqu’un tue par l’épée, il faut qu’il soit tué par l’épée. C’est ici la patience et la foi des saints.

3e Signe. — La Bête de la terre. (xiii, 11-18) : 1o Cette bête, d’aspect moins féroce, sert de ministre à la première et séduit les hommes par des prodiges (11-14a). — 2o Elle fait adorer l’image de la première bête et persécuter ceux qui n’ont pas la marque de son nom (14b-17). — 3o Invitation à calculer le nombre de la bête (18).

11Puis je vis monter de la terre[72] une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d’un agneau, et qui parlait comme un dragon. 12Elle exerçait toute la puissance de la première bête en sa présence, et elle amenait la terre et ses habitants à adorer la première bête, dont la plaie mortelle avait été guérie. 13Elle opérait aussi de grands prodiges, jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes, 14et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu’il lui était donné d’opérer en présence de la bête, persuadant aux habitants de la terre de dresser une image à la bête qui porte la blessure de l’épée et qui a repris vie. 15Et il lui fut donné d’animer l’image de la bête, de façon à la faire parler et à faire tuer tous ceux qui n’adoreraient pas l’image de la bête. 16Elle fit qu’à tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, on mit une marque sur la main droite ou sur le front, 17et que nul ne pût acheter ou vendre, s’il n’avait pas la marque du nom de la bête ou le nombre de son nom. 18C’est ici la sagesse ![73] Que celui qui a de l’intelligence compte le nombre de la bête ; car c’est un nombre d’homme et ce nombre est six cent soixante-six.

4e Signe. — L’Agneau et les Vierges (xiv, 1-5) apparaissent sur le mont Sion, aux accents du cantique nouveau.

Je regardai encore et voici que l’Agneau se tenait sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille personnes,[74] qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur le front. 2Et j’entendis un son qui venait du ciel, pareil au bruit de grandes eaux et à la voix d’un puissant tonnerre ; et le son que j’entendis ressemblait à un concert de harpistes jouant de leurs instruments. 3Et ils chantaient comme un cantique nouveau devant le trône, et devant les quatre animaux et les vieillards ; et nul ne pouvait apprendre ce cantique, si ce n’est les cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés de la terre. 4Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ce sont eux qui accompagnent l’Agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’Agneau ; 5et il ne s’est point trouvé de mensonge dans leur bouche, car ils sont irréprochables.

5e Signe. — Les trois Anges (xiv, 6-13) hérauts des jugements de Dieu, annoncent : 1o l’heure du jugement ; 2o la chute de Babylone et 3o le châtiment éternel des impies. — Bonheur de ceux qui meurent dans le Seigneur.

6Puis je vis un autre ange qui volait par le milieu du ciel, tenant l’Évangile éternel,[75] pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple. 7Il disait d’une voix forte : « Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l’heure de son jugement est venue ; adorez Celui qui a fait le ciel et la terre, la mer et les sources des eaux. » 8Et un autre ange suivit, en disant : « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande, qui a abreuvé toutes les nations du vin de la fureur de son impudicité ! » 9Et un troisième ange les suivit, en disant d’une voix forte : « Si quelqu’un adore la bête et son image, et en prend la marque sur son front ou sur sa main, 10il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, du vin pur versé dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et dans le soufre, sous les yeux des saints anges et de l’Agneau. 11Et la fumée de leur supplice s’élèvera aux siècles des siècles, et il n’y aura de repos, ni jour ni nuit, pour ceux qui adorent la bête et son image, ni pour quiconque aura reçu la marque de son nom. » 12C’est ici que doit se montrer la patience des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi en Jésus. 13Et j’entendis une voix venant du ciel, qui disait : « Écris : Heureux dès maintenant les morts qui meurent dans le Seigneur ! » — « Oui, dit l’Esprit, qu’ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. »[76]

6e Signe. — Le Fils de l’homme (xiv, 14-20) préside à la moisson et à la vendange du monde.

14Puis je regardai, et voici que parut une nuée blanche, et sur la nuée quelqu’un était assis qui ressemblait à un fils de l’homme[77] ayant sur sa tête une couronne d’or, et dans sa main une faucille tranchante. 15Et un autre ange sortit du sanctuaire, criant d’une voix forte à celui qui était assis sur la nuée : « Lance ta faucille et moissonne ; car le moment de moissonner est venu, parce que la moisson de la terre est mûre. » 16Alors Celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée. 17Un autre ange sortit du sanctuaire qui est dans le ciel, portant, lui aussi, une faucille tranchante. 18Et un autre ange, celui qui a pouvoir sur le feu, sortit de l’autel, et s’adressa d’une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante, disant : « Lance ta faucille tranchante, et coupe les grappes de la vigne de la terre, car les raisins en sont murs. » 19Et l’ange jeta sa faucille sur la terre, et vendangea la vigne de la terre, et il en jeta les grappes dans la grande cuve de la colère de Dieu. 20La cuve fut foulée[78] hors de la ville, et il en sortit du sang jusqu’à la hauteur du mors des chevaux, sur un espace de mille six cents stades.

7e Signe.Apparition des Anges aux sept plaies : chant de triomphe, (xv, 1-4).

Puis je vis dans le ciel un autre signe,[79] grand et étonnant : sept anges qui tenaient en main sept plaies, les dernières, car c’est par elles que doit se consommer la colère de Dieu. 2Et je vis comme une mer de verre, mêlée de feu, et au bord de cette mer étaient debout les vainqueurs de la bête, de son image et du nombre de son nom, tenant les harpes sacrées.[80] 3Ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau disant : « Grandes et admirables sont vos œuvres, Seigneur, Dieu tout-puissant ! Justes et véritables sont vos voies, ô Roi des siècles ![81] 4Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait votre nom ? Car vous seul êtes saint. Et toutes les nations viendront se prosterner devant vous, parce que vos jugements ont éclaté. »[82]

D. — Les sept coupes.

[XV, 5 — XVI.]

I — Vision préparatoire : Les sept anges reçoivent des coupes, et du sanctuaire rempli de fumée, part l’ordre de les verser (xv, 5-8).

5Après cela, je vis s’ouvrir dans le ciel le sanctuaire du tabernacle[83] du témoignage. 6Et les sept anges qui ont en main les sept plaies sortirent du sanctuaire ; ils étaient vêtus d’un lin pur et éclatant, et portaient des ceintures d’or autour de la poitrine. 7Alors l’un des quatre animaux[84] donna aux sept anges sept coupes d’or, pleines de la colère du Dieu qui vit aux siècles des siècles. 8Et le sanctuaire fut rempli de fumée par la gloire de Dieu et par sa puissance, et personne ne pouvait entrer dans le sanctuaire, jusqu’à ce que fussent consommées les sept plaies des sept anges.[85]

II. — Les six premières coupes produisent : la 1re, un ulcère sur les impies (xvi, 1 et 2) ; la 2e et la 3e, du sang dans la mer et dans les eaux fluviales. Approbation du ciel (3-7) ; la 4e, une chaleur brûlante (8 et 9) ; la 5e, les ténèbres dans le royaume de la bête (10 et 11) ; la 6e, le dessèchement de l’Euphrate (12). — Intermède : trois démons vont exciter la guerre. Vigilance ! (13-16). — La septième coupe annonce la chute de Babylone et l’ébranlement final du monde (17-21).

Et j’entendis une grande voix qui sortait du sanctuaire, et qui disait aux sept anges : « Allez et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu. »[86] 2Et le premier partit et répandit sa coupe sur la terre ; et un ulcère malin et douloureux frappa les hommes qui avaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image.[87] 3Puis le second répandit sa coupe dans la mer ; et elle devint comme le sang d’un mort, et tout être vivant qui était dans la mer mourut. 4Puis le troisième répandit sa coupe dans les fleuves et les sources d’eau ; et les eaux devinrent du sang.[88] 5Et j’entendis l’ange des eaux qui disait : « Vous êtes juste, vous qui êtes et qui étiez, vous le Saint, d’avoir exercé ce jugement. 6Car ils ont versé le sang des justes et des prophètes, et vous leur avez donné du sang à boire : ils en sont dignes ! » 7Et j’entendis l’autel qui disait : « Oui, Seigneur, Dieu tout-puissant, vos jugements sont vrais et justes. »[89] 8Puis le quatrième répandit sa coupe sur le soleil, et il lui fut donné de brûler les hommes par le feu ; 9et les hommes furent brûlés d’une chaleur extrême, et ils blasphémèrent le nom de Dieu qui est le maître de ces plaies, et ils ne se repentirent point pour lui rendre gloire. 10Puis le cinquième répandit sa coupe sur le trône de la bête, et son royaume fut plongé dans les ténèbres ; les hommes se mordaient la langue de douleur,[90] 11et ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne se repentirent point de leurs œuvres. 12Puis le sixième répandit sa coupe sur le grand fleuve de l’Euphrate, et les eaux en furent desséchées, afin de livrer passage aux rois venant de l’Orient. 13Et je vis sortir de la bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de la bouche du faux prophète, trois esprits impurs,[91] semblables à des grenouilles. 14Car ce sont des esprits de démons qui font des prodiges, et ils vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour[92] du Dieu tout-puissant. 15Voici que je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et qui garde ses vêtements, pour ne pas aller nu et ne pas laisser voir sa honte ! 16Et ils les rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu Armaguédon.[93] 17Puis le septième répandit sa coupe dans l’air ; et il sortit du sanctuaire une grande voix venant du trône, qui disait : « C’en est fait ! » 18Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, et un grand tremblement, tel que jamais, depuis que l’homme est sur la terre, il n’y eut tremblement de terre aussi grand. 19La grande cité fut divisée en trois parties, et les villes des nations s’écroulèrent, et Dieu se souvint de Babylone la grande, pour lui faire boire la coupe du vin de son ardente colère.[94] 20Toutes les îles s’enfuirent, et l’on ne retrouva plus de montagnes. 21Et des grêlons énormes, pouvant peser un talent,[95] tombèrent du ciel sur les hommes ; et les hommes blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, parce que ce fléau était très grand.

E. — La grande Babylone.

La grande Babylone que soutient la bête aux sept têtes, sera punie de ses abominations par une ruine complète et éternelle, pour le désespoir des mondains, mais aussi pour la gloire de Dieu et le triomphe de l’Église (xvii — xix, 20).
1o Un ange fait voir à S. Jean la grande Babylone montée sur la bête (xvii, 1-6), et, — 2o lui en explique les mystérieuses significations (7-18).

Puis l’un des sept anges qui portaient les sept coupes vint me parler en ces termes : « Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée[96] qui est assise sur les grandes eaux, 2avec laquelle les rois de la terre se sont souillés, et qui a enivré les habitants de la terre du vin de son impudicité. » 3Et il me transporta en esprit dans un désert.

Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème, et ayant sept têtes et dix cornes. 4Cette femme était vêtue de pourpre et d’écarlate ; et richement parée d’or, de pierres précieuses et de perles ; elle tenait à la main une coupe d’or, remplie d’abominations[97] et des souillures de sa prostitution. 5Sur son front était un nom, nom mystérieux :[98] « Babylone la grande, la mère des impudiques et des abominations de la terre. » 6Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des martyrs de Jésus ; et, en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement. 7Et l’ange me dit : « Pourquoi t’étonner ? Moi je vais te dire le mystère[99] de la femme et de la bête qui la porte, et qui a les sept têtes et les dix cornes. 8La bête que tu as vue[100] était et n’est plus ; elle doit remonter de l’abîme, puis s’en aller à la perdition. Et les habitants de la terre, dont le nom n’est pas écrit dès la fondation du monde dans le livre de la vie, seront étonnés en voyant la bête, parce qu’elle était, qu’elle n’est plus, et qu’elle reparaîtra. 9— C’est ici qu’il faut un esprit doué de sagesse. — Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois :[101] 10Les cinq premiers sont tombés, l’un subsiste, l’autre n’est pas encore venu, et quand il sera venu, il doit demeurer peu de temps. 11Et la bête qui était et qui n’est plus, en est elle-même un huitième et elle est des sept, et elle s’en va à la perdition. 12Et les dix cornes[102] que tu as vues sont dix rois qui n’ont pas encore reçu la royauté, mais qui recevront un pouvoir de roi pour une heure avec la bête. 13Ceux-ci ont un seul et même dessein, et ils mettent au service de la bête leur puissance et leur autorité. 14Ils feront la guerre à l’Agneau, mais l’Agneau les vaincra, parce qu’il est Seigneur des seigneurs et Roi des rois, et ceux qui l’accompagnent sont les appelés, les élus et les fidèles. » 15Et il me dit : « Les eaux que tu as vues, au lieu où la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues.[103] 16Et les dix cornes que tu as vues sur la bête[104] haïront elles-mêmes la prostituée ; elles la rendront désolée et nue ; elles mangeront ses chairs et la consumeront par le feu. 17Car Dieu leur a mis au cœur d’exécuter son dessein, et de donner leur royauté à la bête, jusqu’à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. 18Et la femme que tu as vue, c’est la grande cité qui a la royauté sur les rois de la terre. »

3o Un autre ange annonce la chute de Babylone (xviii, 1-3), puis — 4o une voix céleste en donne les motifs et fait entendre les lamentations des mondains, auxquelles répond la joie du ciel (4-20).

Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange, qui avait une grande puissance ; et la terre fut illuminée de sa gloire.[105] 2Il cria d’une voix forte, disant : « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande ! Elle est devenue une habitation de démons, un séjour de tout esprit impur, un repaire de tout oiseau immonde et odieux,[106] 3parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de son impudicité, que les rois de la terre se sont souillés avec elle, et que les marchands de la terre se sont enrichis par l’excès de son luxe. » 4Et j’entendis du ciel une autre voix qui disait : « Sortez du milieu d’elle, ô mon peuple, afin de ne point participer à ses péchés, et de n’avoir point part à ses calamités ; 5car ses péchés se sont accumulés jusqu’au ciel, et Dieu s’est souvenu de ses iniquités. 6Payez-la comme elle-même a payé, et rendez-lui au double selon ses œuvres ; dans la coupe où elle a versé à boire, versez-lui le double ; 7autant elle s’est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu’elle dit en son cœur : Je trône en reine ; je ne suis point veuve et ne connaîtrai point le deuil ![107] 8à cause de cela, en un même jour, les calamités fondront sur elle, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu ; car il est puissant le [Seigneur] Dieu qui l’a jugée. »[108] 9Les rois de la terre qui se sont livrés avec elle à l’impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront sur son sort, quand ils verront la fumée de son embrasement.[109] 10Se tenant à distance, par crainte de ses tourments, ils diront : « Malheur ! Malheur ! Ô grande ville, Babylone, ô puissante cité, en une heure est venu ton jugement ! » 11Et les marchands de la terre pleurent et sont dans le deuil à son sujet, parce que personne n’achète plus leur cargaison : 12cargaison d’or, d’argent, de pierres précieuses, de perles, de lin fin, de pourpre, de soie et d’écarlate, et le bois de senteur de toute espèce, et toute sorte d’objets d’ivoire, et toute sorte d’objets de bois très précieux, d’airain, de fer et de marbre,[110] 13et la cannelle, les parfums, la myrrhe, l’encens, le vin, l’huile, la fleur de farine, le blé, les bestiaux, les brebis, et des chevaux, et des chars, et des corps et des âmes d’hommes. 14— Les fruits dont tu faisais tes délices s’en sont allés loin de toi ; toutes les choses délicates et magnifiques sont perdues pour toi, et tu ne les retrouveras plus. — 15Les marchands de ces produits, qui se sont enrichis avec elle, se tiendront à distance par crainte de ses tourments ; ils pleureront et se désoleront, 16disant : « Malheur ! Malheur ! Ô grande ville, qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d’écarlate, et qui était richement parée d’or, de pierres précieuses et de perles, en une heure ont été dévastées tant de richesses ! » 17Et tous les pilotes, et tous ceux qui naviguent vers la ville, les matelots et tous ceux qui exploitent la mer, se tenaient à distance,[111] 18et ils s’écriaient en voyant la fumée de son embrasement : « Que pouvait-on comparer à cette grande ville ? » 19Et ils jetaient de la poussière sur leur tête, et ils criaient en pleurant et en se désolant : « Malheur ! Malheur ! La grande ville dont l’opulence a enrichi tous ceux qui avaient des vaisseaux sur la mer, en une heure elle a été réduite en désert ! » 20Réjouis-toi sur elle, ô ciel, et vous aussi, les saints, les apôtres et les prophètes ; car, en la jugeant, Dieu vous a fait justice.

5oUn ange symbolise la chute de Babylone, la proclamant définitive et juste (xviii, 21-23) — après quoi 6o les habitants du ciel en rendent gloire à Dieu (xix, 1-7), — et 7o annoncent le règne de Dieu et les noces de l’Agneau (5-8). — Conclusion de la 2e Partie (9 et 10).

21Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule, et la lança dans la mer, en disant : « Ainsi sera soudain précipitée Babylone, la grande ville, et on ne la retrouvera plus. 22En toi on n’entendra plus les sons des joueurs de harpe, des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette ; en toi on ne trouvera plus d’artisan d’aucun métier, et le bruit de la meule ne s’y fera plus entendre ; 23on n’y verra plus briller la lumière de la lampe ; on n’y entendra plus la voix de l’époux et de l’épouse : parce que tes marchands étaient les grands de la terre, parce que toutes les nations ont été égarées par tes enchantements.[112] 24Et c’est dans cette ville qu’on a trouvé le sang des prophètes et des saints, et de tous ceux qui ont été égorgés sur la terre. »[113]

Après cela, j’entendis dans le ciel comme une grande voix d’une foule immense qui disait : « Alléluia ! Le salut, la gloire et la puissance appartiennent à notre Dieu, 2parce que ses jugements sont vrais et justes. Il a jugé la grande prostituée qui corrompait la terre par son impudicité, il a vengé le sang de ses serviteurs répandu par ses mains. » 3Et ils dirent une seconde fois : « Alléluia ! Et la fumée de son embrasement monte aux siècles des siècles. »[114]

4Et les vingt-quatre vieillards et les quatre animaux se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : « Amen ! Alléluia ! »[115] 5Et il sortit du trône une voix qui disait : « Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands ! »[116] 6Et j’entendis comme la voix d’une foule immense, comme le bruit des grandes eaux, comme le fracas de puissants tonnerres, disant : « Alléluia ! car il règne, le Seigneur notre Dieu, le Tout-Puissant ! 7Réjouissons-nous, tressaillons d’allégresse et rendons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues, et son épouse[117] s’est préparée, 8et il lui a été donné de se vêtir de lin fin, éclatant et pur. » — Ce fin lin, ce sont les vertus des saints. 9Et l’ange[118] me dit : « Écris : Heureux ceux qui sont invités au festin des noces de l’Agneau ! » Et il ajouta : « Ces paroles sont les véritables paroles de Dieu. » 10Je tombai alors à ses pieds pour l’adorer ;[119] mais il me dit : « Garde-toi de le faire ! Je suis ton compagnon de service, et celui de tes frères qui gardent le témoignage de Jésus. Adore Dieu. » — Car le témoignage de Jésus est l’esprit de la prophétie.

TROISIÈME PARTIE.

[XIX, 11 — XXII, 9.]

TRIOMPHE DU CHRIST ET DE L’ÉGLISE.

I. — Les victoires de J.-C. (xix, 11 — xx) : 1o Le vainqueur et son armée. (1-16). — 2o Défaite de la bête et des rois (17-21). — 3o Défaite du dragon a) lié pendant le règne de mille ans, puis b) précipité en enfer avec ses partisans (xx, 1-10). — 4o Le jugement dernier (11-25).

11Puis je vis le ciel ouvert, et il parut un cheval blanc ; celui qui le montait s’appelle Fidèle et Véritable ; il juge et combat avec justice.[120] 12Ses yeux étaient comme une flamme ardente ; il avait sur la tête plusieurs diadèmes, et portait un nom écrit que nul ne connaît que lui-même ; 13il était revêtu d’un vêtement teint de sang :[121] son nom est le Verbe de Dieu. 14Les armées du ciel[122] le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de fin lin, blanc et pur. 15De sa bouche sortait un glaive affilé [à deux tranchants][123], pour en frapper les nations ; c’est lui qui les gouvernera avec un sceptre de fer, et c’est lui qui foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu tout-puissant. 16Sur son vêtement et sur sa cuisse, il portait écrit ce nom : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. 17Et je vis un ange debout dans le soleil ; et il cria d’une voix forte à tous les oiseaux qui volaient par le milieu du ciel : « Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, 18pour manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des soldats vaillants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous les hommes, libres et esclaves, petits et grands. » 19Et je vis la bête[124] et les rois de la terre avec leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à Celui qui était monté sur le cheval et à son armée. 20Et la bête fut prise, et avec elle le faux-prophète qui, par les prodiges faits devant elle, avait séduit ceux qui avaient la marque de la bête et ceux qui adoraient son image. Tous les deux furent jetés vivants dans l’étang de feu où brûle le soufre ; 21le reste fut tué par le glaive qui sortait de la bouche de Celui qui était monté sur le cheval ; et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs.

Et je vis descendre du ciel un ange qui tenait dans sa main la clef de l’abîme et une grande chaîne ;[125] 2il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il l’enchaîna pour mille ans.[126] 3Et il le jeta dans l’abîme, qu’il ferma à clef et scella sur lui, afin qu’il ne séduisit plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent écoulés. Après cela, il doit être délié pour un peu de temps. 4Puis je vis, des trônes, où s’assirent des personnes à qui le pouvoir de juger fut donné, et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et ceux qui n’avaient point adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu sa marque sur leur front et sur leur main. Ils eurent la vie, et régnèrent avec le Christ pendant [les] mille ans.[127] 5Mais les autres morts n’eurent point la vie, jusqu’à ce que les mille ans fussent écoulés. — C’est la première résurrection ![128]6Heureux et saint celui qui a part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. 7Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison, et il en sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre extrémités de la terre, Gog et Magog,[129] afin de les rassembler pour le combat : leur nombre est comme le sable de la mer. 8Elles montèrent sur la surface de la terre, et elles cernèrent le camp des saints et la ville bien-aimée ; 9mais Dieu fit tomber un feu du ciel qui les dévora. Et le diable, leur séducteur, fut jeté dans l’étang de feu et de soufre, où sont la bête 10et le faux prophète, et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles. 11Puis je vis un grand trône éclatant de lumière et Celui qui était assis dessus : devant sa face la terre et le ciel s’enfuirent et il ne fut plus trouvé de place pour eux. 12Et je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts ; on ouvrit encore un autre livre, qui est le livre de la vie ; et les morts furent jugés, d’après ce qui était écrit dans ces livres, selon leurs œuvres. 13La mer rendit ses morts ; la Mort et l’Enfer rendirent les leurs ; et ils furent jugés chacun selon ses œuvres. 14Puis la Mort et l’Enfer furent jetés dans l’étang de feu : — c’est la seconde mort, l’étang de feu. 15Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l’étang de feu.

II. — Le triomphe de l’Église (xxi — xxii, 5) : 5o Apparition du monde nouveau et de la Jérusalem nouvelle (1-8). — 6o Structure et splendeur de la ville sainte (9-27). — 7o Vie immortelle et heureuse de ses habitants (xxii, 1-5).

Et je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et il n’y avait plus de mer.[130] 2Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte,[131] une Jérusalem nouvelle, vêtue comme une nouvelle mariée parée pour son époux. 3Et j’entendis une voix forte qui disait : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes : il habitera avec eux, et ils seront son peuple ; et lui-même il sera le Dieu avec eux, il sera leur Dieu. 4Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. » 5Et Celui qui était assis sur le trône, dit : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il ajouta : « Écris, car ces paroles sont sûres et véritables. » 6Puis il me dit : « C’est fait ! Je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai gratuitement de la source de l’eau de la vie.[132] 7Celui qui vaincra possédera ces choses ; je serai son Dieu et il sera mon fils. 8Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les impudiques, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part est dans l’étang ardent de feu et de soufre : c’est la seconde mort. »[133] 9Alors l’un des sept anges qui tenaient les sept coupes pleines des sept dernières plaies, vint me parler et me dit : « Viens, je te montrerai la nouvelle mariée, l’Épouse de l’Agneau. »[134] 10Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne, et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel d’auprès de Dieu, 11brillante de la gloire de Dieu, et l’astre qui l’éclaire est semblable à une pierre très précieuse, à une pierre de jaspe transparente comme le cristal. 12Elle a une grande et haute muraille, avec douze portes ; à ces portes sont douze anges, et des noms inscrits, ceux des douze tribus[135] des fils d’Israël. 13Il y a trois portes à l’orient, trois portes[136] au nord, trois portes au midi et trois portes à l’occident. 14La muraille de la ville a douze pierres fondamentales sur lesquelles sont douze noms, ceux des douze apôtres de l’Agneau. 15Et celui qui me parlait tenait une mesure, un roseau d’or, pour mesurer[137] la ville, ses portes et sa muraille. 16La ville est quadrangulaire, et sa longueur est égale à sa largeur. Il mesura la ville avec son roseau, jusqu’à douze mille stades ; la longueur, la largeur et la hauteur en sont égales. 17Il en mesura aussi la muraille, de cent quarante-quatre coudées, mesure d’homme, qui est aussi mesure d’ange. 18La muraille de la ville est construite en jaspe, et la ville est d’un or pur, semblable à un pur cristal. 19Les pierres fondamentales du mur de la ville sont ornées de toutes sortes de pierres précieuses ;[138] la première base est du jaspe ; la deuxième, du saphir, la troisième, de la calcédoine ; la quatrième, de l’émeraude ; 20la cinquième, du sardonyx ; la sixième, de la sardoine ; la septième, de la chrysolithe ; la huitième, du béryl ; la neuvième, de la topaze ; la dixième, de la chrysoprase ; la onzième, de l’hyacinthe ; la douzième, de l’améthyste. 21Les douze portes sont douze perles ; chaque porte est d’une seule perle ; la rue de la ville est d’un or pur, comme du verre transparent. 22Je n’y vis point de temple, car le Seigneur Dieu tout-puissant en est le temple, ainsi que l’Agneau. 23La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour l’éclairer, car la gloire de Dieu l’illumine, et l’Agneau est son flambeau. 24Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur magnificence.[139] 25Ses portes[140] ne seront point fermées chaque jour, car il n’y aura point de nuit. 26On y apportera ce que les nations ont de plus magnifique et de plus précieux ; 27et il n’y entrera rien de souillé, aucun artisan d’abomination et de mensonge, mais ceux-là seulement qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau.

Puis il me montra un fleuve d’eau de la vie, clair comme du cristal, jaillissant du trône de Dieu et de l’Agneau,[141] 2au milieu de la rue de la ville ; et de part et d’autre du fleuve,[142] des arbres de vie qui donnent douze fois leurs fruits, les rendant une fois par mois, et dont les feuilles servent à la guérison des nations. 3Il n’y aura plus aucun anathème ; le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront, et 4ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. 5Il n’y aura plus de nuit, et ils n’auront besoin ni de la lumière de la lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les illuminera ; et ils régneront aux siècles des siècles.

CONCLUSION.

[XXII, 6-21.]

Attestation de l’Ange, qui refuse l’adoration (6-9). Le temps est proche où le bien va être récompensé et le mal puni (10-15). Jésus, auteur de cette révélation et objet des désirs de l’Église, ordonne de respecter ce livre (16-20a). S. Jean appelle le Sauveur et salue les fidèles (20b et 21).

6Et l’ange[143] me dit : « Ces paroles sont certaines et véritables ; et le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt. — 7Voici que je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre ! » 8C’est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Et après les avoir entendues et vues, je tombai aux pieds de l’ange qui me les montrait pour l’adorer. 9Mais il me dit : « Garde-toi de le faire ! Je suis serviteur au même titre que toi, que tes frères, les prophètes, et que ceux qui gardent les paroles de ce livre. Adore Dieu. »[144] 10Et il me dit : « Ne scelle point les paroles de la prophétie de ce livre ; car le moment est proche. 11Que celui qui est injuste fasse encore le mal ; que l’impur se souille encore ; que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. 12Et voici que je viens bientôt, et ma rétribution est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre. 13Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. 14Heureux ceux qui lavent leurs robes,[145] afin d’avoir droit à l’arbre de la vie, et afin d’entrer dans la ville par les portes ! 15Dehors les chiens, les magiciens, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime le mensonge et s’y adonne ! 16C’est moi, Jésus, qui ai envoyé mon ange vous attester ces choses, pour les Églises.[146] C’est moi qui suis le rejeton et le fils de David, l’étoile brillante du matin. » 17Et l’Esprit et l’Épouse disent : « Venez ! » Que celui qui entend dise aussi : « Venez ! Que celui qui a soif, vienne ! Que celui qui le désire, prenne de l’eau de la vie gratuitement ! » 18Je déclare aussi à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre que, si quelqu’un y ajoute, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre ; 19et que, si quelqu’un retranche des paroles de ce livre prophétique, Dieu lui retranchera sa part de l’arbre de la vie[147] et de la cité sainte, qui sont décrits dans ce livre. 20Celui qui atteste ces choses, dit : « Oui, je viens bientôt. » Amen ! Venez, Seigneur Jésus ![148] 21Que la grâce du Seigneur Jésus [Christ] soit avec [vous] tous ! [Amen !][149]

  1. I, 2. Comp. Jean, i, 14 ; xxi, 24 ; Eph. i, 1.
  2. 4. Sept Églises : voyez verset 11. L’Asie est ici la province romaine qui comprenait le sud-ouest de l’Asie Mineure et avait Éphèse pour capitale. Les sept esprits angéliques qui se tiennent devant le Seigneur, nous sont connus par le livre de Tobie (xii, 5), et ces sept anges principaux sont encore figurés plus loin par les sept lampes (iv, 5) et les sept cornes de l’Agneau (v, 6) ; ce sont eux enfin qui reçoivent les sept trompettes (viii, 2).
  3. 5. Hébr. i, 3 ; Act. xiii, 33, etc.
  4. 8. L’alpha et l’oméga sont la première et la dernière lettre de l’alphabet grec. Sens : je suis le commencement et la fin, le premier et le dernier (Is. xliv, 6), « celui par qui tout commence et par qui tout se termine » (Bossuet). L’explication a été introduite dans le texte.
  5. 10. Le jour du Seigneur, le dimanche (dominica dies) ainsi nommé à cause de la résurrection de Jésus-Christ.
  6. 13. Qui ressemblait à un fils d’homme, désignation du Messie : dans la vision de Daniel (vii, 13).
  7. 16. Glaive à deux tranchants, symbole de la puissance de la parole de Dieu (Hébr. iv, 12) qui juge les consciences et punit les crimes. Comp. xix, 15, 21 ; II Thess. ii, 18.
  8. 18. Les clefs, symbole de la puissance souveraine de Jésus-Christ sur la mort et l’enfer. Voyez Hébr. ii, 14 ; Apoc. xx, 13 sv. ; Rom. xiv, 9.
  9. 20. Le mystère ; ce mot dépend encore du verbe écris ainsi que les sept chandeliers, qui, en grec, sont à l’accusatif.
  10. II, 1. Écris : les sept Lettres qui suivent ont certainement rapport à la situation de l’Église d’Asie au moment où elles furent dictées à S Jean, lequel avait reçu l’ordre d’écrire les « choses qui sont » (i, 19) et ne fut admis à connaître « celles qui doivent arriver ensuite » qu’après avoir terminé ces Lettres (iv, 1 ; i, 19). Cependant comme l’insinuent le nombre sept, symbole de la pluralité générale et indéfinie, et surtout l’admonition solennelle qui, jusqu’à la fin des temps, invitera les fidèles à profiter de ces avis : Que celui qui a des oreilles, etc., ces enseignements peuvent être destinés à toutes les époques de la vie de l’Église. (S. Victorin, S. André de Césarée.)
    À l’ange : d’après Mal. ii, 7, on entend communément, par les anges des sept Églises, les chefs spirituels, les évêques de ces Églises. Mais ici l’évêque est considéré moins dans sa personnalité individuelle et concrète, que comme représentant la communauté qu’il dirige (S. Augustin, Bossuet).
  11. 2. Cf. II Tim. ii, 16-18 ; iii, 2 sv. ; Jean, ii, 18 ; II Pier. ii, 1 sv. ; Jude (vers. 18).
  12. 7. La Vulgate avec le Vaticanus et quelques manuscrits ajoutent mon à Dieu.
  13. 10. De dix jours, c.‑à-d. de courte durée.
  14. 11. Seconde mort, séparation éternelle d’avec Dieu. Cf. xx, 6, 14 ; xxi, 8 ; Dan. vii, 2.
  15. 22. Des œuvres qu’elle etc., lit t., de ses œuvres ; ou, d’après une autre leçon suivie par la Vulgate, de leurs œuvres.
  16. III, 9. Je te donne : litt. je donne, je mets (devant toi) quelques-uns, etc. ; c’est la même expression qu’au verset précédent, dont celui-ci explique le sens.
  17. 10. Litt. ma parole de patience, c.‑à-d. mes préceptes sur la patience ou la parole qui prescrit la patience par amour pour moi.
  18. 14. Amen signifie vérité, fidélité. J.-C. est l’Amen, le oui de sa parole, promesse ou menace. Comp. II Cor. i, 19 sv. — Le principe de la création : lui par qui tout a été fait. Comp. Prov. viii, 22 ; Col. ii, 9 : Hébr. i, 3. Même en tant qu’homme, J.-C. est le principe de la création étant la première des créatures dans l’ordre de dignité et de prédestination.
  19. IV, 1. Je vis en esprit, j’eus une vision — La première voix : celle de J.-C. Cf. i, 10.
  20. 3. Comp. Exod. xxiv, 10. Is. vi, 1 ; Ezéch. i, 26 sv.
  21. 4. Ces vieillards apparaissent distincts de l’immense troupe des élus, il semble qu’on doive voir en eux l’image des chefs de l’Église triomphante (comp. les Anciens ou Vieillards dont parle Is. xxiv, 23). Leur nombre de 24 rappelle les 12 patriarches et les 12 Apôtres ; ils forment autour du trône le conseil de Dieu.
  22. 5. Comp. Exod. xix, 16 ; xxv, 37 ; Zach. iv, 2.
    5. Les quatre animaux (litt. êtres animés, dans le sens le plus large du mot) sont la représentation idéale de toute la création vivante. Ils offrent la ressemblance des quatre êtres vivants qui peuvent à bon droit être regardés comme tenant le premier rang en ce monde. Comp. Ezéch. i, 5 sv., où chacun des quatre animaux avait quatre figures ou apparences, c’est-à-dire réunissait en lui les traits distinctes de l’homme, du lion, du taureau et de l’aigle.
  23. 8. Is. vi, 2.
  24. V, 1. Un livre, littér. un rouleau, tels qu’étaient les livres alors, formé à ce qu’il semble de sept feuilles de parchemin roulées autour d’un bâton, et écrites, non seulement en dedans, c’est-à-dire du côté qui regarde le bâton, mais encore en dehors du côté extérieur, ce que les anciens appelaient un opistographe : symbole du riche contenu du livre ; impossible d’y rien ajouter : les décrets divins y sont complets. Comp. Ezéch. ii, 9 sv.Scellé de sept sceaux ; chaque feuille était sans doute entourée d’un cordon assujetti par un sceau, de sorte que le premier sceau étant levé et la première feuille étant lue, les autres restaient encore scellées. Sens : les décrets de Dieu relatifs à son royaume sont un mystère caché, dont la connaissance, dérobée à toute créature, ne peut être donnée que par une révélation.
  25. 3. Le regarder, voir ce qui était dedans.
  26. 5. Gen. xlix, 9 ; Is. xi, 1-10À vaincu, dans le sens absolu ; sous-entendu : le péché, la mort, le démon ; et par cette victoire, il s’est rendu digne d’ouvrir le livre des destinées de l’Église. D’autres, au lieu de a vaincu, traduisent, a obtenu le pouvoir d’ouvrir le livre.
  27. 6. Jean, i, 18 ; I Pier. i, 19 ; I Cor. v, 7 ; Is. liii, 7. — Sept cornes, symbole de sa force ; sept yeux, symbole de sa toute-science, qui sont, les cornes aussi bien que les yeux, les sept Esprits, etc. (i, 4 ; iv, 5).
  28. 8. Reçu : Vulgate, ouvert, mais voy. vii, 1 ; il faudrait lire sans doute accepisset au lieu de aperuisset.
  29. 10. La Vulgate et plusieurs manuscrits grecs portent : vous nous avez rachetés… vous nous avez faits… nous régnerons, etc.
  30. 12. La richesse : d’après la Vulgate : La divinité ; mais il faut probablement lire divitias au lieu de divinitatem.
  31. VI, 1. Je vis : cette locution, si fréquente dans l’Apocalypse, n’est pas ici suivie d’un complément indiquant l’objet de la vision ; elle semble donc signifier : je fus attentif aux événements qui allaient se dérouler sous mes yeux. Vulg. : Je vis que l’Agneau, etc. — « Viens ! » cette invitation paraît s’adresser au cavalier qui doit apparaître, et non pas au prophète, lequel n’avait pas à se déplacer pour voir. La Vulgate et plusieurs manuscrits grecs portent, ici et plus bas : Viens et vois ! comme si saint Jean était invité à venir regarder la feuille dont le sceau avait été ouvert.
  32. 6. Une mesure (litt. une χοῖνιξ chénice, un peu plus d’un litre) pour un denier (un peu plus d’un franc : c’était le salaire ordinaire pour une journée de travail, Matth. xx, 2).
  33. 8. Pâle ou jaune — L’Enfer (litt. le ᾅδης des Grecs, correspondant au Scheôl des Hébreux) désigne d’une manière générale le séjour des morts. — On leur donna : c’est-à-dire à la mort et à l’enfer ; ou peut-être aux trois cavaliers symboles de la guerre, de la famine et de la peste. La Vulgate et quelques manuscrits grecs portent : on lui donna. — La Vulgate a traduit : les quatre parties de la terre, la terre entière. Comp. à ces visions celles de Zach. i, 7 v, et vi, 1-8. — Mortalité, c’est-à dire la peste.
  34. 16. Comp. Osée, x, 8 ; Luc, xxiii, 30.
  35. 3. ⸀ἐσφραγισμένοι, marqués du sceau, mot répété pour chaque tribu dans l’énumération, selon le texte reçu et plusieurs mss.
  36. VII, 4. 144 mille : ce nombre est évidemment symbolique ; il désigne une multitude à la fois nombreuse et parfaitement ordonnée.
  37. 16. Comp. Is. xlix, 10 ; Ps. cxxi (120), 6.
  38. VIII, 2. i, 4 ; iv, 5 ; v, 6. Il était d’usage chez les Hébreux de publier au son de la trompette l’ouverture de la guerre et des fêtes religieuses. Voyez Nombr. x, 2, etc. Aussi le son des trompettes annonce-t-il souvent, dans la Bible, les grands événements où se montre la main de Dieu. (Exod. xix, 16, 19 ; Joël, ii, 1 ; Zach. ix, 14 ; Matth. xxiv, 31 ; I Cor. xv, 52 ; I Thess. iv, 16.)
  39. 3. Près de l’autel : La Vugate, devant l’autel. Dans l’ancien sanctuaire, on voyait l’autel des parfums (Exod. xxx, 1 sv.), revêtu d’or et placé devant le voile qui fermait le Saint des Saints (voy. Hébr. ix, 4).
  40. 7. Cf. Exod. ix, 24.
  41. 8. Cf. Exod. vii, 20.
  42. xi. Comp. Exod. xv, 23.
  43. 12. Comp. la plaie des ténèbres en Égypte (Exod. x, 21 sv.).
  44. 13. Les quatre premières trompettes sont nettement distinguées des trois dernières par ces cris de l’aigle, qui représente probablement un ange puissant, comme le portent expressément quelques manuscrits grecs. Comp. xiv, 16.
  45. IX, 3. Exod. x, 14 sv.
  46. 10. Plusieurs manuscrits grecs et la Vulgate portent : et il y avait des aiguillons dans leurs queues et (aussi) leur pouvoir de faire du mal, etc.
  47. 11. Satan, nommé Abaddon, c’est-à-dire perdition, ruine (par opposition) au Christ (Sauveur), et Apollyon, c’est-à-dire destructeur.
  48. 13. Exod. xxx, 3.
  49. 16. Vingt mille fois dix mille ou 200 millions : ce nombre prodigieux est figuré ; il indique quelque chose de surhumain.
  50. X, 6. Plus de temps, c.‑à-d. plus de sursis pour le repentir, plus de retard dans l’accomplissement des décrets divins.
  51. 9. Ezéch. ii, 8 — iii, 4.
  52. 11. On me dit, litt. ils me disent : ils, l’ange et la voix du verset 8.
  53. XI, 1. Un roseau : pour mesurer, les anciens se servaient de baguettes de roseau, naturellement droites et légères (comp. xxi, 15 ; Ezéch. xl, 3) ; ici, le roseau avait à peu près les dimensions d’un bâton, d’une canne de voyage.
  54. 2. Quarante-deux mois (de 30 jours) donnent une durée égale à 1260 jours de la prédication des deux Témoins (v. 3), aux trois temps (ans) et demi de la retraite de la femme au désert (xii, 14 comp. v. 6), et de la persécution des Saints par le roi impie, issu de la Bête aux dix cornes (Dan. vii, 25 ; Apoc. xiii, 5).
  55. 4. Zach. iv, 2 sv.
  56. 5. Cf. II Rois, i, 10, 12.
  57. 6. La première partie de ce verset rappelle clairement Élie (I Rois, xvii, 1 : comp. Jac. v, 17), la seconde, Moïse (Exod. xvii, 19). — De toutes sortes de plaies : c’est-à-dire les dernières plaies figurées par les 7 coupes.
  58. 8. Sur la place (Vulgate : sur les places ou dans les rues). Cf. Is. i, 10 et Ézéch. xiv, 49.
  59. 12. On entendit ; litt. ils (les prophètes) entendirent. D’après une autre leçon, j’entendis.
  60. 16. Les vingt quatre vieillards, représentants du peuple de Dieu (iv, 4), rendent gloire à Dieu et le remercient pour ses trois grandes œuvres : la création (iv, 11), la rédemption (v. 9) et rétablissement de son règne (xi, 16).
  61. 18. Comp. Ps. ii.
  62. XII. 1. Les Pères et les interprètes catholiques sont presque unanimes à reconnaître dans cette femme un symbole de l’Église.
  63. 3. Un dragon, ou serpent doué d’ailes et de griffes ; le symbolisme de cette figure est expliqué au v. 9. — Rouge : couleur de feu et de sang (comp. xvii, 3).
  64. 4. Il entraînait Le tiers des étoiles : les anges sont naturellement symbolisés par les étoiles (Job, xxxviii, 7 ; Is. xxiv, 20).
  65. 7. Michel, en hébreu, Mi-cha-êl, qui (est) comme Dieu ? nom d’un des principaux anges, probablement d’un des sept qui se tiennent devant le trône de Dieu (i, 4, note ; il est nommé archange par S. Jude ( 9) et, par Daniel, l’un des principaux chefs (x, 13), spécialement chargé des intérêts du peuple d’Israël (x, 21 ; xii, 1).
  66. 14. Les ailes du grand aigle : symbole de la protection divine.
  67. 15. Un fleuve : peut-être un flot de nations barbares ; comp. Apoc. xvii, 15 ; Is. viii, 7 ; ou simplement les eaux de la tribulation (Ps. lxix (68), 2 sv.).
  68. 18. D’après une autre leçon, et je me tins etc. : le lieu de la vision aurait changé, et Jean se trouverait en extase au bord de la mer, pour assister à l’apparition de la Bête.
  69. XIII, 1. Puis je vis : cette formule distingue les sept différents signes. S. Jean ne l’a pas employée pour signaler l’apparition du dragon, bien qu’il l’appelle un autre signe xii, 3), parce que les deux personnages de la première vision ne forment, en réalité, qu’un seul tableau symbolique. — Les quatre bêtes de Daniel représentant chacune un empire (vii, 17, 23), celle de l’Apocalypse, qui réunit en elle les traits de toutes les autres (v, 2), doit nécessairement représenter l’ensemble de ces empires et être le symbole de la puissance politique, de la force matérielle des États, mise au service du dragon, pour opprimer les serviteurs de Dieu.
    Elle monte de la mer, comme les 4 bêtes de Daniel (vii, 1) parce que les empires surgissent ordinairement des guerres et des troubles qui agitent les peuples.
  70. 2. Léopard, ours, lion : ce sont les trois premières bêtes de la vision de Daniel (vii, 4-7). La bête de l’Apocalypse rappelle la quatrième, par ses dix cornes sur la septième tête, tout en réunissant les traits des trois autres, savoir, du lion de Babylone, de l’ours des Médo-Perses, du léopard de Macédoine.
  71. 8. L’adoreront ; Vulgate, l’adorèrent : parfait prophétique. — Dès la fondation du monde : ces mots, comme le montre un passage semblable (xvii, 8) doivent se rapporter, non à l’immolation de l’Agneau, mais à l’inscription dans le livre de vie. Voy. iii, 5 et comp. Eph. i, 4 sv. Dans la Vulgate, la position de la virgule serait à modifier.
  72. 11. De la terre : la première bête sortait de la mer, c.‑à-d. de l’agitation et du bouleversement des peuples ; celle-ci monte de la terre, élément plus calme : elle naît dans un état social tranquille, au sein de la civilisation. — Une autre bête : tous les traits qui suivent en font le symbole de la fausse science, de la sagesse de ce monde au service de l’impiété. Aussi est-elle désignée plus loin comme « le faux-prophète » (xvi, 13 ; xix, 20 ; xx, 10).
  73. 18. La sagesse : Pour échapper aux séductions de la science impie, et aussi pour se prémunir contre l’apostasie, en calculant le nombre de la bête (de la première, celle qui a le pouvoir et se fait adorer), lequel est un nombre d’homme, désignant par conséquent un être faible et mortel en réalité, malgré la puissance presque surhumaine dont il paraît investi. — Ce nombre est 666 : Beaucoup de calculs fantaisistes ont été faits sur ce nombre.
    La meilleure solution de l’énigme ne serait-elle pas de considérer le nombre 666, non plus comme la somme des valeurs numériques des lettres d’un nom propre, mais comme un nombre symbolique exprimant par lui-même, à la manière d’un nom, la nature de l’Antéchrist.
    Le nombre 7, est un nombre religieux, le nombre de la création sanctifiée par le sabbat divin (Gen. ii, 3). Le nombre 8, d’après une idée commune chez les Pères, est le symbole du grand jour de la béatitude éternelle, octave glorieuse, succédant aux sept jours du Dieu créateur et sanctificateur, pour achever la grande semaine divine (S. Aug. serm. 259 in oct. Pasch.) ; c’est donc le nombre de la création restaurée et glorifiée par le Christ.
    Le nombre 6 restant en dessous de 7, ne serait-il pas le nombre de la création sans sabbat, de l’homme sans religion, sans Dieu ? Ainsi l’ont pensé, entre autres, le V. Bède et le B. Albert-le-Grand.
  74. XIV, 1. Ici 144 mille personnes, représentent le nombre considérable et parfait des élus.
  75. 6. L’Évangile éternel, un livre contenant le décret éternel de Dieu touchant le salut des hommes par J.-C., ou le décret éternel de Dieu touchant la victoire du Christ, afin d’amener les hommes à la pénitence.
  76. 13. La ponctuation de la Vulgate joint dès maintenant à la phrase suivante.
  77. 14. Le fils de l’homme apparaissant sur la nuée rappelle Dan. vii, 13 ; Matth. xxiv, 30 et Apoc. i, 7. Comme il n’y a pas l’article quelques-uns traduisent : un fils d’homme, c.‑à-d., un homme, donc ici un ange sous forme humaine.
  78. 20. La cuve fut foulée : image biblique des tourments réservés aux impies sous le poids des jugements de Dieu (Apoc. xix, 15 ; Joël, iii, 13 ; Is. lxiii, 3). — Ainsi cette section des Signes nous a conduits, comme celle des Sceaux (6e) et celle des Trompettes (7e) jusqu’à la consommation du monde ; il y a donc entre elles un parallélisme réel, bien que les points de contact soient assez rares, et que chacune nous révèle les décrets divins sous un aspect différent.
  79. XV, 1. Un autre signe : c’est le 7e du groupe, et, comme le 7e sceau et la 7e trompette, il sert de transition aux visions suivantes.
  80. 2. Allusion symbolique à la mer Rouge, en tant qu’elle a ouvert un passage aux Hébreux, et englouti les impies, comme le montrent le vers. 3, où il est fait mention du cantique de Moïse, et l’analogie des plaies qui vont suivre avec les plaies d’Égypte.
  81. 3. Exod. xv, 1 sv. comp. Deut. xxxii.
  82. 4. Quelques manuscrits avec le texte reçu ont σε, toi : Qui ne vous craindrait ?
  83. 5-6. Le tabernacle du témoignage, ou tente de l’alliance, où l’on conservait dans l’arche les tables sacrées du décalogue, ce témoignage immédiat de Dieu à son peuple (voy. Exod. xxv, 16; xxvii, 21).
  84. 7. L’un des quatre animaux, représentant les forces de la nature qui vont servir à exécuter les desseins de Dieu (iv, 6-8).
  85. 8. Exod. xl, 32.
  86. XVI, 1. Les 7 coupes (ainsi que les autres septénaires de l’Apocalypse) se divisent en deux groupes de trois et de quatre, séparés par l’intervention de l’Ange des eaux. Cette division a sans doute pour but de mieux accentuer le symbolisme du nombre 7, en faisant ressortir ses deux éléments significatifs : 3, nombre de Dieu et 4, nombre du monde.
  87. 2. Exod. ix, 10, 11 ; Deut. xxviii, 35.
  88. 4. Comp. Exod. vii, 20 sv.
  89. 7. Vulg., un autre disant de l’autel, alterum ab altari. La leçon primitive paraît être altare dicens.
  90. 10. Comp. Exod. x, 22 ; et Sag. xvii.
  91. 13. Trois esprits impurs, sortis, l’un de la gueule du dragon, le second de la gueule de la bête à laquelle Satan a donné son pouvoir (xiii, 2), le troisième de la bouche du faux-prophète, c’est-à-dire de la bête issue de la terre (xiii, 11 sv.). Semblables à des grenouilles, qui naissent et vivent dans la boue des marais. Il faut voir ici des symboles de l’influence diabolique sur les événements du monde, dans ses divers modes d’action, soit immédiate (le dragon) soit médiate, par les forces humaines (matérielle et intellectuelle) que figurent les deux bêtes.
  92. 14. La bataille du grand jour est décrite au chap. xix, 11-21, pour ce qui regarde l’Antéchrist et ses complices humains (comp. II Thess. ii, 8), et de nouveau, pour ce qui concerne spécialement l’action du dragon et la ruine de ses entreprises, au chap, xx, 8-10.
  93. 16. Armagédon, c’est-à-dire, ville de Mageddo. Cf. Jug. iv, 5 ; v, 19. Ce nom symbolique désigne le lieu où, par l’impulsion de Satan et sous la conduite de l’Antéchrist, les rois antichrétiens se rassembleront pour livrer leur dernier combat, ce sera pour eux un Armagédon (nous dirions aujourd’hui un Waterloo) c.-à-d. le théâtre d’une irrémédiable défaite.
    Cependant la bataille elle-même n’étant qu’une figure de l’écrasement des ennemis du Christ, par la gloire de son second avènement, le rassemblement des rois ne paraît pas non plus devoir être nécessairement pris à la lettre ; il peut signifier l’entente morale et la coalition des puissances du monde, avec l’Antéchrist, contre J.-C. et son Église (xvii, 13, 14).
  94. 19. Le texte semble ici distinguer cette grande ville de Babylone la grande, que le ch. xvii nous présentera comme le symbole de la société antichrétienne, opposée à la société des fidèles qui est l’Église.
  95. 21. Un talent, chez les Hébreux, valait 3000 sicles, soit un peu plus de 42 kilogrammes.
    La 7e coupe nous a conduits encore une fois jusqu’à la consommation du monde, et incidemment (v. 19) elle a ménagé la transition aux visions suivantes, qui nous révéleront plus en détail la nature et les destinées de la grande Babylone.
  96. XVII, 1. La grande prostituée qui symbolise une grande cité (v. 18), ne semble pas devoir être regardée ici comme personnifiant la Rome des Césars, ni exclusivement, ni même principalement. Ce n’est pas, croyons-nous, une ville particulière, c’est la société antichrétienne, la cité des hommes, opposée à la cité de Dieu, à la société chrétienne.
  97. 4. Abomination a toujours dans l’Écriture le sens d’idolâtrie, avec les souillures morales qu’entraîne le culte des idoles.
  98. 5. Nom mystérieux (litt. mystère), qu’il ne faut pas prendre à la lettre, mais interpréter symboliquement.
  99. 7. Le mystère : le sens symbolique de la femme (v. 15) et surtout de la bête (v. 8-17), sur la signification de laquelle le chap, xiii n’avait donné aucune explication.
  100. 8. La bête que tu as vue, ici et déjà auparavant (chap. xiii). — L’abîme, dans l’Apocalypse, est le séjour, non des morts, mais des démons Voy. ix, 1 ; xx, 1. — Qu’elle reparaîtra : ces mots manquent dans la Vulgate.
  101. 9. Sept rois : c’est-à-dire sept empires, d’après l’analogie de notre prophétie avec celle de Daniel, où les têtes, représentant des empires, sont cependant aussi appelées des rois (Dan. vii, 17).
  102. 12. Les dix cornes (couronnées, xiii, 1) sont dix rois, c.‑à-d. dix royaumes (cf. v. 9). — Pour une heure : pour un temps relativement court ; ou peut-être pour une même heure (μίαν ὥραν) pendant une même période historique. — La leçon de la Vulgate : après la bête, peut se ramener au même sens, si l’on traduit : à la suite de la bête. Notons encore que ces mots, comme on le voit dans S. Hippolyte, pourraient, sans beaucoup modifier le sens, être rattachés au verset suivant : Avec la bête, ils ont un même dessein.
  103. 15. Les versets suivants, sous forme d’appendice, pourraient contenir une prophétie spéciale de la ruine de Rome par les nations barbares. — Peuples, foules, etc. Comp. viii, 8.
  104. 16. Sur la bête : d’après une autre leçon, et la bête.
  105. XVIII. On retrouve dans ce chapitre plus d’un écho des antiques prophéties contre Babylone et Tyr. Voy. Is. xiii, xiv et xxiii ; Ez. xxvii et xxviii ; Jér. l et li. Mais il faut faire très grande la part du symbolisme ; et ce serait méconnaître l’intention de l’auteur inspiré que de prendre à la lettre les détails du tableau poétique qu’il va tracer pour dépeindre, sous de vives couleurs, la ruine définitive de la cité antichrétienne.
  106. 2. Is. xiii, 21 ; xxxiv, 11-14 ; Jér. l, 39 ; comp. Matth. xii, 43.
  107. 7. Comp. Is. xlvii, 7 sv.
  108. 8. Quelques manuscrits ont κύριος, Seigneur.
  109. 9. Comp. Sag. v, 8 sv.
  110. 12-13. Cette longue énumération des choses précieuses que de nombreux navires apportaient alors à Rome de toutes les parties de l’univers, a pour but de faire ressortir le luxe et les délices de la grande cité symbolique dont la ruine est dépeinte ici. — Corps et âmes d’hommes, esclaves, Gen. xxxvi, 6.
  111. 17. Naviguent vers la ville, litt. vers le lieu. La Vulgate actuelle porte lacum au lieu de locum. — Exploitent la mer : Vulgate, trafiquent sur la mer.
  112. 23. Comp. Jér. vii, 34 ; xvi, 9 ; xxv, 10 ; xxxiii.
  113. 24. Voy. xvii, 6.
  114. XIX, 3. Litt. Sa fumée, c.‑à-d. la fumée de son embrasement, xviii, 9.
  115. 4. Ce deuxième chœur est celui des vingt-quatre vieillards, représentants de l’Église de Dieu (iv. 4)), et des quatre êtres vivants, personnification des forces de la nature (iv, 6, 7) : tout ce qui est créé prend part à la joie du ciel et donne gloire à Dieu, selon l’invitation de xviii, 20.
  116. 5. Comp. Ps. cxxxiv (133) 1 ; cxxxv (134) 1, 20.
  117. 7. Son épouse : l’Église, comme l’enseigne S. Paul (Ephés. v, 23 sv. II Cor. xi, 2) Cette épouse, dont la glorification forme un contraste saisissant avec la ruine de la prostituée, sera plus tard appelée Jérusalem (xxi, 2, 9 sv.) comme sa rivale a été nommée Babylone.
  118. 9. L’ange : litt. Et il me dit, sans que l’interlocuteur soit autrement précisé. Il s’agit probablement de l’ange qui fit voir à S. Jean toute l’Apocalypse, comme semble l’indiquer un passage absolument semblable, par lequel se termine la troisième partie (xxii, 8 ; comp. v, 16 et i, 1). — Ces paroles : toutes les révélations de cette seconde partie. Comp. xxii, 6.
  119. 10. Pour l’adorer : ce terme doit être pris ici, comme en plusieurs endroits de l’Écriture, dans le sens large de vénérer, donner une marque extraordinaire de respect. — Car le témoignage de Jésus, etc. Sens : si les paroles de l’ange montrent qu’il possède l’Esprit de prophétie, ce même Esprit anime aussi ceux qui, comme S. Jean (i, 2), rendent témoignage à Jésus ; ils sont donc égaux sous ce rapport.
  120. 11. La victoire de J.-C. annoncée dès la première page du livre scellé (vii, 2) va maintenant être dépeinte avec ses magnifiques résultats. — Fidèle et Véritable : en lui s’accomplissent les promesses et les menaces divines (i, 5 ; iii, 14).
  121. 13. Vêtement teint de sang : comme dans la prophétie d’Isaïe, où le céleste Vainqueur des nations impies donne lui-même l’explication des taches de sang que portent ses vêtements (Is. lxiii, 1-6 ; comp. Apoc. xix, 15).
  122. 14. Les armées du ciel, les anges (Matth. xxv, 31 ; II Thess. i, 7), le suivaient, pour être témoins de sa victoire. Les chevaux blancs figurent le triomphe ; le fin lin, blanc et pur, la sainteté (v. 8).
  123. 15. Glaive affiléδιστομος, à deux tranchants, ne se trouve pas dans nombre de manuscrits. Voy. i, 16 ; ii, 27.
  124. 19. La bête sortie de la mer (xiii, 1), devenue l’instrument du dragon (xiii, 2) et le soutien de la grande Babylone (xiii, 3), après la guérison de sa blessure mortelle (xiii, 3 ; comp. xii, 8), a pu, grâce au faux-prophète (xiii, 11), établir sa domination sur le monde et ses rois (xiii, 7, 12 ; xii, 13). L’Antéchrist, — car la puissance de la bête est alors entre ses mains, — a déclaré la guerre à Dieu et aux Saints (xiii, 5-8), tué les deux Témoins (xi, 8) et opéré la coalition suprême de toutes les forces antichrétiennes (xvi, 13). Déjà frappé de différents fléaux (xvi, 1 sv.) son empire va être détruit, et lui-même sera précipité en enfer. — Rassemblés à Armagédon (xvi, 16). Comme ici la guerre contre Dieu c’est la persécution de l’Église, ce rassemblement symbolique signifie la conspiration générale des puissances humaines contre le christianisme, sous l’influence de Satan et la conduite de l’Antéchrist ; la bataille finale, c’est l’avènement triomphant de J.-C. pour juger le monde.
  125. XX, 1. Cette vision a pour but de compléter et de terminer l’histoire du dragon, commencée au chap. xii, puis interrompue au début de la dernière persécution, pour laquelle il s’est en quelque sorte substitué la bête et le faux prophète, que nous venons de voir vaincus et châtiés par le Christ, à son second avènement.
  126. 2. Mille ans : durée assez longue, mais probablement indéterminée ; elle représente le temps qui doit s’écouler depuis la restriction du pouvoir de Satan, au premier avènement du Sauveur, jusqu’à l’époque où il sera de nouveau déchaîné, peu avant, la fin du monde (v. 3), c’est-à-dire, en définitive, presque toute la durée de l’Église militante.
  127. 4. Ils s’y assirent, etc. La phrase est coupée par une parenthèse ; avant de nous dire quels étaient les personnages, il nous les dépeint, comme il les aperçut lui-même, prenant possession de leurs trônes et de leur pouvoir de juges (I Cor. vi, 2 sv.). — Les mille ans : l’article les manque dans plusieurs manuscrits grecs, mais il est suffisamment appuyé par les textes grecs et la version syriaque ; d’ailleurs, le contexte suffit à prouver qu’il n’est question, dans tout ce passage, que d’une seule et même période millénaire.
  128. 5. La première résurrection : c’est-à-dire, selon la manière de parler des Juifs à cette époque, la première phase de la vie éternelle.
  129. 7. Gog et Magog : ces deux noms sont placés ici comme par parenthèse, pour nous rappeler que cette dernière conspiration des nations impies contre l’Église, le peuple de Dieu, a déjà été annoncée et allégoriquement décrite par Ézéchiel, sous la figure d’une invasion terrible de Gog, du pays de Magog, venant surprendre le pays d’Israël, à la tête d’une armée innombrable, formée de diverses nations. En effet, les chap, xxxviii et xxxix d’Ézéchiel ne sont que le développement allégorique des faits rapportés ici et au chap, xix, 17 sv. — Les rassembler, pour la bataille d’Armagédon, comme il est dit xvi, 13 sv. et encore xix, 19.
  130. XXI, 1. Déjà Is. (lxv, 17 sv.) avait prédit en ces termes un renouvellement de l’univers visible. Créée au commencement dans un état excellent (Gen. i, 30), puis maudite et soumise à la corruption par suite du péché (Gen. iii, 17 ; Rom. viii, 20), la nature entière attend, avec une sorte d’impatience douloureuse, le moment de la glorification des enfants de Dieu, qui sera celui de son affranchissement (Rom. viii, 19).
    Ces cieux nouveaux et cette terre nouvelle, c’est un renouvellement de ce monde où a vécu l’humanité déchue, lequel, débarrassé enfin de toute souillure, sera rétabli par Dieu dans un état égal, et même supérieur, à celui dans lequel il avait été créé ; renouvellement que l’Écriture appelle ailleurs ῇ παλιγγενεσίᾳ, la régénération (Matth. xix, 28) et ῇ ἀποκαταστάσεως πάντων, la restitution de toutes choses en leur premier état (Act. iii, 21).
  131. 2. La ville sainte, opposée à la ville impie (xvii), Jérusalem, opposée à Babylone. l’Épouse parée, opposée à la prostituée ; c’est l’Église, la société des Saints (v. 9 note) ; elle est ici appelée nouvelle, non plus par opposition à la société religieuse de l’ancien Testament, mais parce que, après l’avènement glorieux de son Époux et la rénovation de toutes choses (v. 1 et 5) l’Église de J.-C. elle-même entre dans une phase nouvelle de son existence, qui est celle de la célébration solennelle de ses noces (xix, 7).
  132. 6. L’eau de la vie, ici, image de la bienheureuse immortalité : comp. vii, 17 ; Is. iv, 1 ; Jean, iv, 10, 14 et Matth. v, 6.
  133. 8. La seconde mort, la mort définitive, l’éternelle damnation (xx, 6, 14).
  134. 9. Du parallélisme parfait de ces deux passages, on doit conclure que la Jérusalem nouvelle décrite ici n’est pas plus une ville, dans le sens propre du mot, que ne l’était la grande Babylone, mais bien une cité, c’est-à-dire une société, formée de membres harmonieusement unis entre eux, comme les pierres d’un édifice. Dans la description qui va suivre, il ne faut pas voir autre chose que des symboles, exprimant la beauté, la gloire, la paix et le bonheur de la société des enfants de Dieu, telle qu’elle existera après le jugement dernier, réunissant dans une sainte et bienheureuse fraternité les héritiers glorieux du ciel et de la terre renouvelée. — L’Épouse : voy. xix, 7. — Sur une haute montagne : comp. Is. ii, 2 sv. ; Ezéch. xi, 2 ; Ps. lxxxvii (86) 2. — Jérusalem, dont il a été dit tant de choses glorieuses (Ps. cit., 3) et dont les splendeurs ont déjà été chantées par Tobie (viii, 9-23). Isaïe (lx, 18-22) et les autres prophètes.
  135. 12. Douze tribus d'Israël : Israël reste le type consacré du peuple de Dieu ; mais pour bien marquer ce caractère typique les 12 Apôtres sont immédiatement joints aux 12 Patriarches (v. 14).
  136. 13. Trois portes, comme la ville d’Ézéchiel (xlviii, 31 sv.).
  137. 15. Pour mesurer : comp. Ezéch. l. cit. 16 sv.
  138. 19. Pierres précieuses, dont le symbolisme spécial est difficile à déterminer. Comp. Exod. xxviii, 17 sv.
  139. 24. C’est un texte d’Isaïe (lx, 3, 11) appliqué à la Jérusalem du monde nouveau.
  140. 25. Ses portes : allusion à l’ancien usage de fermer le soir les portes des villes. Jérusalem est la cité de la paix éternelle, donc ses portes ne seront jamais fermées ; ni durant le jour, car il n’y aura point d’ennemis battant la campagne, ni durant la nuit, puisqu’il n’y en aura pas pour elle (xxii. xxii, 5 ; comp. Is. lx, 11).
  141. XXII. 1 sv. Cette description a la plus grande analogie avec celle d’Ézéchiel, chap. xlvii. 1-12, et toutes deux font allusion à celle du paradis terrestre, Gen. ii, 10, Comp. Apoc. ii, 7 et xxi, 6.
  142. 2. Le fleuve, jaillissant du trône, coule au milieu de la rue de la ville. D’autres : Au milieu de la rue de la ville et sur les deux bords du fleuve, se trouvent, etc. Comp. Zach. xiv, 8 ; Jean, iv, 14 ; vii, 37 sv.
  143. 6. L’ange : comme au chap. xix, 9, celui qui parle n’est pas expressément désigné. Le contexte porte à croire que c’est l’ange spécialement envoyé par le Seigneur pour montrer à S. Jean toutes ces choses (v. 8 ; comp. v. 16 et i, 1). Cet ange parlait au nom de Jésus-Christ, dont il tenait la place, pour attester la vérité de toutes ces révélations. — Sûres : Vulgate, très sûres.
  144. 9. Σύνδουλός, m. à m. ton compagnon dans le service de Dieu.
  145. 14. Lavent leurs robes (Vulg. dans le sang de l’Agneau, emprunté à vii}}, 14), sanctifient leur vie. Une variante assez répandue porte pratiquent ces commandements.
  146. 16. Pour les Églises : en leur faveur, ou à leur sujet. Vulg. dans les Églises.
  147. 19. De l’arbre de la vie. La Vulgate, suivant une leçon moins autorisée, met : du livre de la vie ; elle ajoute aussi : et des choses qui sont écrites.
  148. 20. J.-C., avant de prendre congé du Voyant, confirme l’espérance de l’Église par ces mots : Oui, je viens bientôt ; à quoi Jean répond au nom de l’Église : Venez, etc. Comp. I Cor. xvi, 22.
  149. 21. Cette conclusion présente dans les manuscrits plusieurs variantes dont la principale, avec celles indiquées dans le texte par les crochets, est : que la grâce du Seigneur Jésus soit avec les Saints. Vous tous, les fidèles, et spécialement ceux des sept Églises d’Asie (i, 4).