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Mur des sables

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Étapes de construction du mur des Sables.

Le mur des Sables (également appelé « mur marocain », « mur de défense » ou « mur de sécurité » au Maroc et « mur de la honte » en Algérie) est une barrière de séparation érigée au Sahara occidental par le Maroc à partir d'août 1980 et achevée en 1987. Il sert, au moins officiellement, au Maroc, à se protéger d'attaques, cela allant de pair avec l'affirmation de sa souveraineté sur l'ancienne colonie du « Sahara espagnol », en opposition aux revendications d'indépendance portées par le Front Polisario. Ce mur est gardé par environ 100 000 soldats marocains[1].

Histoire

Le Maroc contrôle seul l'ancien Sahara espagnol depuis 1979 et le retrait de la Mauritanie. Ce contrôle est reconnu par une partie de la communauté internationale.

L'édification du mur (2 720 km) s'est faite en plusieurs étapes[2],[3],[4]. Les travaux ont débuté en août 1980, quelques semaines après la victorieuse seconde bataille de l'Ouarkziz pour le Maroc, qui permet de briser le siège de Zag, grande place forte marocaine. Parti de l'Ouarkziz, le premier mur long de 300 km atteint Smara en mars 1981, et est prolongé encore de 300 km pour finalement protéger Laâyoune et Boujdour à partir de juin 1982. Le deuxième mur part de Boukraa dès le . Il contourne Amgala et s'achève à Krebichet (), dans le but de couper la route de l'Atlantique au Polisario et de verrouiller la frontière mauritanienne. Le troisième mur construit entre le et , isole Jdiriya et Haouza, qui était la capitale provisoire de la RASD. Le quatrième mur, achevé le , englobe Mahbès et Farsia et verrouille la frontière algérienne[5]. Entre le et , est construit le cinquième mur qui permet de protéger Guelta Zemmour et Oum Dreyga, mais qui va pousser également les indépendantistes à devoir violer les frontières mauritaniennes pour pouvoir passer dans la partie sud du Sahara occidental puisqu'il restait en effet un étroit passage par lequel le Polisario pouvait transiter sans pénétrer en Mauritanie[6]. Le sixième mur ( - ), s'étend sur 550 km jusqu'à Guerguerat[7].

Depuis son achèvement en 1987, le Maroc considère le mur comme remplissant pleinement son rôle de défense puisque depuis sa construction, la présence du Front Polisario aurait fortement diminué de l'autre côté du mur. Depuis le cessez-le-feu de 1991, le Front affirme avoir sous son contrôle toute la région située à l'est du mur. Le mur a ainsi permis au Maroc d'affirmer son contrôle sur plus des deux tiers du territoire du Sahara occidental, et de contrer les offensives du Front Polisario.

La construction du Mur des Sables a été le sujet d'un soutien coopératif de certains Alliés du Maroc, notamment avec l’aide de techniciens français, d’experts israéliens et du soutien financier de l’Arabie saoudite.[8]

Description du mur

Géographie

Le mur n'est pas continu car les ingénieurs marocains ont utilisé les obstacles naturels. Ainsi, au nord de Gueltat Zemmour, la barrière est simplement constituée d'un chapelet de forts et postes d'artillerie distant les uns des autres[9].

Systèmes de détection

Afin de contrer toute éventuelle attaque-surprise, l'armée marocaine s'est dotée de systèmes de surveillance comme des systèmes d'alarme reliés à des radars de type Rasura[2] et AN/PPS-15.

Armement

L'armée marocaine a mis en place des batteries d'artillerie et déployé des champs de mines antipersonnel. Les estimations vont de 200 000 à 10 millions[10],[11] implantées tout au long du mur des sable. L’ONU a comptabilisé trente-cinq types de mines antipersonnel et vingt-et-un types de mines antichars. Fabriquées dans douze pays différents, dont l’Italie, l’Espagne, la Russie ou encore Israël[11], les mines sont en métal, ou en plastique afin d’éviter leur détection.

Unités diverses

Plusieurs unités d'infanterie marocaines sont chargées de la protection du mur. Les premières, les plus nombreuses, sont les BIS (bataillons d'infanterie en secteur). Plus en retrait, se trouvent les RIM (régiments d'infanterie motorisée/mécanisée) et les GEB (groupes d'escadrons blindés) équipés de chars de combat M48A5, M60A3, SK-105, AML-20-60-90, AMX-10 RC. Enfin, on trouve les GAR (groupes d'artillerie royale) munis d'AMX Mk 61, AMX 155 F3 de M-109 et M-110.

En plus de ces groupes, des hélicoptères de type CH-47 Chinook et AB-205 (transport de parachutistes et de commandos) des drones de type General Atomics MQ-9 Reaper et des avions de chasse Mirage F1 et F16 sont en état d'alerte constante. Cette aviation peut éventuellement intervenir contre des incursions.

Galerie

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Notes et références

  1. James Minahan, Encyclopedia of the Stateless Nations: S-Z (ISBN 0-313-31617-1), p. 1628
  2. a et b « Sahara occidental : le mur du désert », Le Point,‎ (ISSN 0242-6005, lire en ligne)
  3. Ridha Kéfi, « Voyage dans le fief du Polisario », Jeune Afrique,‎ (ISSN 1950-1285, lire en ligne)
  4. « les Sahraouis, enfants des nuages », France Culture, 10 juillet 2015
  5. « Les "murs" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. « La guerre au bulldozer », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. « MAROC : le mur de défense au Sahara occidental atteint la côte atlantique. », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  8. « Comment la construction du Mur des Sables a permis au Maroc de renverser la vapeur au Sahara », sur OSS Info, (consulté le )
  9. Garfi, p. 121.
  10. Quand le cinéma se réfugie dans le désert. Le Monde diplomatique, 7 novembre 2013
  11. a et b Sahara Occidental : Le fléau des mines. Archives Radio France internationale, 15 avril 2009

Voir aussi

Bibliographie

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Articles connexes