Français de Suisse
Le français de Suisse est parlé en Suisse romande, la partie francophone de la Suisse, par environ 1,3 millions de personnes.
Il se différencie peu du français de France, et encore moins du français de Belgique. Ainsi un Suisse francophone n'a aucune difficulté à comprendre un Français parler, alors qu'un Français pourra s'étonner de quelques mots usités en Suisse romande uniquement.
Le français de Suisse se caractérise par quelques termes issus des multiples patois arpitans, par des mots tels que septante, huitante ou nonante, ainsi que localement par des mots et expressions issues de langues germaniques tel que mouttre, witz, ou poutser. Ce dernier phénomène provenant en partie de la puissance de la communauté alémanique en Suisse et donc de son influence sur le reste du pays. Le français local de Suisse romande ressemble à celui des régions limitrophes, notamment celui de la Savoie voisine. Les nombres Suisee romands ont une similarité au français Belge (ex. huitante-octante)
Différences entre le français de France et le français de Suisse
Nombres
Le français de France utilise les termes soixante-dix pour 70, quatre-vingts pour 80 et quatre-vingt-dix pour 90. Le français de Suisse utilise respectivement les termes septante, huitante (seulement dans les cantons de Vaud, de Fribourg et du Valais, les cantons de Genève, de Neuchâtel, du Jura et le Jura bernois utilisant quatre-vingts) et nonante. Septante et nonante se retrouvent également en Belgique.
Cette différence est particulièrement frappante pour des nombres tels que 1492, qui se lit souvent en France quatorze cent quatre-vingt-douze selon la tradition vigésimale tandis qu'en Suisse on le lira avec une logique plus décimale mille quatre cent nonante-deux.
Termes suisses romands usuels
Ceux communs à la Belgique portent un astérisque (*)
- action : promotion commerciale (germanisme, de Aktion)
- à mesure : abréviation de "au fur et à mesure"
- avoir meilleur temps de : avoir avantage à
- baster : abandonner, laisser tomber
- bobet : benêt
- boélée (pousser une) : crier
- boguet : mobylette
- bonnard : sympa, bien
- bonne-main : pourboire
- cagibi : petite pièce de rangement, réduit
- carrousel : manège
- cheni ou chenit (voire chenil ) : désordre
- chiclette* : chewing-gum
- cornet : sac plastique
- crousille : tirelire
- couenne : croûte de fromage
- courber (ou gâter à Genève) : sécher (les cours)
- déjeuner* : petit-déjeuner
- dîner* : déjeuner
- duvet : édredon, couette
- s'encoubler : trébucher
- être en ordre : être en règle, en état de marche (germanisme, de in Ordnung)
- faire seulement (à l'impératif) : je t'en prie, je vous en prie
- fœhn : sèche-cheveux (germanisme, de Föhn)
- fourre : étui, housse, pochette
- fourrer : recouvrir (livre, cahier)
- galetas : grenier
- gentiment : tranquillement
- linge : serviette (de bain, de plage)
- livret : table de multiplication
- molachu : mou, fainéant
- moque : morve
- natel : portable, téléphone mobile (de l'allemand Nationales Autotelefonnetz)
- panosse : serpillière
- patte : torchon
- peser : appuyer (sur un interrupteur)
- pive : pomme de pin, fruit des conifères
- poutser : nettoyer (germanisme, de putzen)
- pruneau : quetsche (signifie rarement prune séchée comme en France)
- ramassoire: ramasse-miettes
- Roille-gosse : instituteur
- roiller :
- pleuvoir à verse (Je ne mets pas les pieds dehors avec une telle roille),
- battre, frapper (T'aurais dû voir comme il roillait sur cette porte),
- et l'inévitable T'es roillé ou quoi ? à traduire par t'es fou ?
- sans autre : abréviation de "sans autre forme de procès"
- signofil(e) : clignotant
- souper* : dîner
- sous-tasse : soucoupe (germanisme, de Untertasse)
- votation : scrutin, référendum populaire