[go: nahoru, domu]

Aller au contenu

Gaston Maspero

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 20 août 2024 à 10:08 et modifiée en dernier par Paul Morère (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Gaston Maspero
Égyptologue et professeur à l'université de Paris
Image illustrative de l’article Gaston Maspero
Gaston Maspero photographié par
Léopold-Émile Reutlinger en 1883.
Pays de naissance Drapeau de la France France
Naissance
Paris
Décès (à 70 ans)
6e arrondissement de Paris
Nationalité Française
Conjoint Harriett Yapp (1871)
Catherine Balluet d'Estournelles de Constant de Rebecque (1880)
Enfant(s) Georges, Isabelle, Henri et Jean (enfants)
François (petit-fils)
Distinctions Secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions et belles-lettres
Commandeur de la Légion d'honneur
Découvertes principales Cachette royale de Deir el-Bahari (40 momies royales)
Autres activités Directeur du musée de Boulaq
Construction du musée égyptien du Caire
Désensablement du Sphinx de Gizeh

Gaston Camille Charles Maspero (né le à Paris et mort le dans le 6e arrondissement de Paris[1]) est un égyptologue français, professeur au Collège de France (1874), membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres (1883), commandeur de la Légion d'honneur (1896).

Biographie

Parcours de formation

Gaston Maspero est né à Paris le 24 juin à 4 heures du matin de Adela Evelina Maspero, née en 1822 à Milan, fille d'un imprimeur milanais, et de père non dénommé, mais identifié par la tradition familiale à Camillo Marsuzi de Aguirre, révolutionnaire italien en fuite[2].

Il fait ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand puis à l'École normale supérieure (1865).

Il s'intéresse très tôt aux langues orientales et traduit le texte de la « stèle de Napata »[3], rapportée par Auguste Mariette. Il passe une année en Amérique latine, notamment en Uruguay (1867-1868), pour mener des études sur le quechua[3], puis il obtient un poste de répétiteur de langue et d'archéologie égyptiennes, à l'École pratique des hautes études, qui venait d’être créée, et où enseigne Emmanuel de Rougé.

Durant la guerre franco-prussienne de 1870, il s’engage comme garde mobile et prend la nationalité française. Le , il épouse la journaliste Harriett Yapp, dite Ettie, proche de Mallarmé[2],[4]. De cette union naîtront deux enfants : Georges, futur sinologue, et Isabelle[2].

Grand érudit, il soutient fin 1872 à Sorbonne ses thèses de doctorat, la principale, de lettres, intitulée Le genre épistolaire chez les anciens Égyptiens, première thèse d'égyptologie universitaire réalisée en France, et la secondaire intitulée De Carchemis oppidi situ et historia antiquissima[2],[5].

Quelques jours après la naissance d'Isabelle, le 20 septembre 1873 Harriett meurt d'une péritonite à 27 ans[2].

Il épouse en 1880 Louise Balluet d'Estournelles de Constant de Rebecque (1856-1953), petite-nièce de Benjamin Constant et sœur de Paul d'Estournelles de Constant, sénateur et Prix Nobel de la paix en 1909[6]. De cette union naîtront deux enfants : Henri Maspero, sinologue, et Jean Maspero, helléniste et égyptologue.

Parcours professionnel

En 1872, après la mort d’Emmanuel de Rougé, Gaston Maspero est proposé à la chaire de philologie et antiquités égyptiennes du Collège de France, mais le ministère l'estime trop jeune (il a 26 ans) et le nomme chargé de cours, il ne sera titularisé qu'en [3].

En 1880, l'état de santé d'Auguste Mariette s'est altéré, et le cabinet du ministre de l’Instruction publique Jules Ferry nomme Gaston Maspero à la tête d'une mission archéologique permanente, sous le nom d’École française du Caire. Le décret est signé par Jules Ferry le . La mission de Maspero consiste à « dresser le plan d’une école scientifique orientale dont le siège serait au Caire, d’en réunir les éléments et de partir sans retard pour l’Égypte, afin d’appuyer Mariette car si celui-ci venait à mourir et était remplacé par un étranger, la direction du Service officiel des fouilles échapperait à la France »[7].

Après la disparition de Mariette en , Maspero prend à 34 ans sa succession à la direction du Service des antiquités égyptiennes et du musée d’Archéologie égyptienne de Boulaq, au Caire.

Il découvre en 1881 à Saqqarah les Textes des pyramides, textes religieux et rituels, qui avaient pour fonction d'aider le mort à accomplir le passage funéraire. Ces textes concernent plusieurs pharaons, notamment Ounas, Pépi Ier et Pépi II. D'autres textes funéraires sont trouvés dans la pyramide de Mérenrê Ier. L’année suivante, Maspero, qui a demandé qu'une enquête officielle soit menée à propos de la cachette royale de Deir el-Bahari, dont des antiquités étaient proposées sur le marché depuis quelques années[8], peut y accéder.

Son collaborateur, Emil Brugsch, archéologue allemand, se rend sur le site, revendiquant les momies pour le Service de conservation des antiquités de l'Égypte, et obtient le dégagement et la fouille de la cachette des momies royales pour la mission française[3].

Il est élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres le 30 novembre 1883[3].

Au début de 1886, Maspero conduit les travaux de désensablement du Sphinx de Gizeh, tandis que quatre habitants de Gournah, fouillant à Deir el-Médineh, trouvent un puits d’accès à une tombe ; Maspero pénètre dans le tombeau de Sennedjem, un fonctionnaire ramesside. Les découvertes sont acheminées vers le musée de Boulaq, devenu trop exigu et que Maspero projette de transférer au Caire.

En 1886, Maspero rentre en France, et reprend ses cours au Collège de France et à l'École des hautes études.

Il est rappelé en Égypte en 1899, et y reste alors jusqu'en sa retraite en 1914. Il dirige le déménagement du musée d'égyptologie - entre-temps transféré au palais de Giza de 1889 à 1902 — c'est la création du musée égyptien du Caire. L’inauguration officielle a lieu en .

À Louxor, dans les temples de Karnak, il fait dégager le site, qui est fouillé méthodiquement :

« Voici vingt mois que nous pêchons la statue dans le temple de Karnak. [...] Sept cents monuments en pierre sont déjà sortis de l’eau, mais [...] c’est un peuple complet qui remonte à la lumière et qui vient réclamer un abri aux galeries de notre musée. »

En 1904, alors que les Britanniques décident de rehausser de sept mètres le barrage d'Assouan, il parvient à lever les fonds nécessaires pour isoler, consolider, mais aussi étudier un grand nombre d'édifices religieux de Basse-Nubie, menacés d'engloutissement[3].

Gaston Maspero quitte définitivement l’Égypte en 1914, laissant la direction générale des Antiquités à Pierre Lacau.

Il est élu secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles-lettres le 24 juillet 1914. Le , alors qu'il assiste à une séance de l'académie, il est victime d’un malaise et meurt sur son banc[2]. Sur sa première tombe est gravé Ma spero (Mais j’espère)[9]. Son corps est ensuite transféré au cimetière du Montparnasse.

Maspero fut aussi membre de la Société théosophique[10].

Hommages

Postérité

La « pierre de Maspéro », antiquité inventée pour Le Mystère de la Grande Pyramide.

Publications

Notes et références

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 6e, n° 1250, vue 17/31.
  2. a b c d e et f Jean Leclant, « Un égyptologue : Gaston Maspero (1846-1916) », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 142e année, no 4, 1998, p. 1074-1091.
  3. a b c d e et f René Cagnat, « Notice sur la vie et les travaux de M. Gaston Maspero », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 61e année, no 6, 1917, p. 444-482.
  4. « Les ami-e-s de Mallarmé », sur litteratur.fr, (consulté le ).
  5. Maurice Croiset, « Éloge funèbre de M. Gaston Maspero, Secrétaire perpétuel de l'Académie », dans : Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 60e année, no 4, 1916. p. 297-303.
  6. Prix Nobel, liste.
  7. Guillaume Nicoud, « Maspero et la création de l’Ecole française du Caire », Projet L'Histoire par l'image, mars 2016
  8. Deux frères du village de Gournah, Ahmed et Mohamed Abd el-Rassul qui, en 1871, alors qu'ils recherchaient une chèvre égarée, avaient découvert une ouverture creusée dans le roc, ont, durant dix ans, vendu les antiquités qu’ils prélevaient.
  9. Notice de Landru, photo de la tombe de la famille Maspero
  10. Jean Iozia, La Société Théosophique, ses rites, ses fondateurs, son histoire, Marseille, Arqa éd., 2020, p. 219.
  11. Notice 1896, Base Léonore.
  12. Edgar P. Jacobs, Un opéra de papier. Les Mémoires de Blake et Mortimer, Gallimard, 1981. rééditions augmentées 1982, 1990 et 1996., « Le Mystère de la Grande Pyramide », p. 116 à 124
  13. Gaston Maspero, Les Contes populaires de l'Égypte ancienne. Quatrième édition, Paris, 1911, Modèle:P.112-117 (lire en ligne).

Source

Annexes

Bibliographie

  • Maurice Croiset, « Éloge funèbre de M. Gaston Maspero, Secrétaire perpétuel de l'Académie », dans Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 60e année, N. 4, 1916. p. 297-303 Article en ligne.
  • Henri Cordier, Bibliographie des œuvres de Gaston Maspero, Librairie orientaliste Paul Geuthner, Paris, 1922 (lire en ligne)
  • Élisabeth David, Gaston Maspero 1846-1916. Le gentleman égyptologue, Paris, Pygmalion, 1999.
  • Gaston Maspero, Lettres d’Égypte. Correspondance avec Louise Maspero [1883-1914], Paris, Le Seuil, 2003.

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :