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Isabelle Brunelle

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Isabelle Brunelle
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 80 ans)
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Nationalité
Activité
Famille

Marie Isabelle Brunelle (en allemand : Maria Isabella Brunelle), comtesse d'Harscamp (en), née le à Aix-la-Chapelle et morte le à Namur, est une philanthrope et fondatrice d'institutions de bienfaisance.

Biographie

Jeunesse

Isabelle naît dans une famille petite-bourgeoise, le , à Aix-la-Chapelle, où elle est baptisée dans la chapelle Saint-Jean-Baptiste de la cathédrale. Elle suit son éducation à Liège[1].

Mariage et vie en Hongrie

En 1748, le comte Pontian d'Harscamp, capitaine de dragons au service de l'Autriche et riche propriétaire né à Namur le , vient prendre les eaux à Aix-la-Chapelle et est logé dans la maison d'Herman Brunelle[1]. C'est ainsi qu'Isabelle rencontre son futur époux.

Le comte d'Harscamp possède de nombreuses propriétés dans le Namurois et le pays de Liège, mais aussi à Vireux, en Pologne et en Hongrie, qui lui permettent de faire fi de l'obligation de s'allier à une famille aristocratique[1].

Le mariage de Pontian d'Harscamp et d'Isabelle Brunelle a lieu à Kniesen, en Hongrie, le . En Hongrie, le couple entretient des relations avec le comte Antoine Ignace Charles Auguste de Mercy-d'Argenteau (1692-1767), qui réside à Hőgyész[2].

Du couple naissent trois enfants, qui meurent en bas âge de la petite vérole.

Exils

Ces tragédies poussent le comte et la comtesse d'Harscamp à rentrer aux Pays-Bas autrichiens. Ils s'installent au château de Fernelmont, où ils menèrent un grand train de vie et entretiennent des relations étroites avec la noblesse du pays[2].

Riche et charitable, la comtesse est célèbre et accueille même l'empereur Joseph II les 5 et , lors d'une brève escale à Namur[3].

À la mort de Pontian d'Harscamp, le , sa veuve hérite d'une véritable fortune. Lorsque la région passe sous domination française, la comtesse retourne vivre en Allemagne, d'abord à Miltenberg, en Bavière, puis à Ansbach, en Prusse. Elle reçoit sa radiation provisoire de la liste des émigrés le 27 mai 1797, et vient séjourner au château de Belle-Maison à Marchin et chez son ami le baron Antoine d'Obin, à Wasseiges[2].

Hélas, la loi du 19 fructidor an V () l'oblige à quitter le territoire de la République dans les plus brefs délais : la comtesse d'Harscamp quitte Wasseiges et se réfugie à Sittard, dans le duché de Juliers, puis à Mülheim[2].

En 1798, elle se trouve à Cologne, puis à Francfort, où elle tombe malade et connaît des soucis financiers. Elle décide alors de se rendre en Galicie avec son vieil ami le baron d'Obin afin de vendre les domaines qu'elle possède dans la région. Elle séjourne à Nawojowa en juin et juillet 1799, puis à Tarnow jusqu'à l'été 1800. Lorsqu'elle a connaissance de sa radiation définitive de la liste des émigrés et de la levée du séquestre sur ses biens, elle entreprend un nouveau voyage pour rejoindre les « départements réunis ». Cependant, elle tombe à nouveau malade à Francfort, où elle restera durant les mois d'août, de septembre et d'octobre 1800[2].

Fin de vie

Le 24 novembre 1800, elle arrive à Liège, où elle prête le serment de fidélité à la Constitution de la République française. Rentrée à Namur, elle s'installe dans son hôtel du Marché de l'Ange où elle vit les dernières années de sa vie à administrer ses propriétés, faisant de temps à autre, des séjours à Dhuy, Thon, Wasseiges et à Spa. Elle meurt à Namur le 8 mai 1805, et est inhumée auprès de son mari à Noville-les-Bois. Son oraison funèbre est prononcée le 8 mai 1806 dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle[2].

Famille

Ascendance

Isabelle Brunelle est la fille de :

  • Herman Brunelle, bourgeois d'Aix-la-Chapelle, coiffeur-perruquier, et
  • Jeanne-Marie Tilmans.

Union

Elle épouse, le , le comte François-Pontian d'Harscamp, fils de :

  • Charles-François de Paule, comte d'Harscamp, membre de l'État noble du comté de Namur, et de
  • Marie-Isabelle d'Argenteau, chanoinesse du chapitre noble de Sainte-Begge à Andenne.

La famille d'Harscamp (en) est une famille noble originaire d'Arnhem, dans la province de Gueldre, enrichie dans la fabrication des armes. François-Pontian est l'unique héritier de sa famille :

Descendance

Le couple a deux fils et une fille, tous morts alors qu'ils étaient encore enfants :

  • Wenceslas-Stanislas, né à Chomranice le et mort le .
  • François-Joseph, né à Levoča le et mort le .
  • Fille, prénom inconnu (1759–1765)

Fondations

L'Hospice d'Harscamp à Namur

De par son testament, rédigé à Fernelmont le , puis modifié en 1784 et en 1805[1], Isabelle Brunelle met sur pied quatre fondations pour les pauvres à Aix-la-Chapelle ainsi qu'un hospice à Namur.

À Namur

L'hospice de Namur doit être créé dans son hôtel de la rue de l'Ange, et doit porter le nom d'Harscamp, « en mémoire de son très cher époux »[4]. Toutefois, ce bâtiment ne convient pas pour un hospice, et c'est l'ancien couvent des Récollets, supprimé à la Révolution, qui accueillera finalement, dès le , des personnes de familles déchues âgées d'au moins soixante ans[2].

La maison de retraite est gérée par le CPAS de Namur depuis 1976[5],[6].

À Aix-la-Chapelle

La ville natale d'Isabelle Brunelle, Aix-la-Chapelle, bénéficie de la générosité de son testament sous forme de messes, de dons de pain et de bouillon, et de diverses pensions. Au total, elle lègue 20 000 francs de pensions[7].

En 1868, la Fondation Harscamp d'Aix-la-Chapelle dispose encore d'un patrimoine de 230 000 thalers et en 1901 de 15 458 marcs d'or. Le , la fondation est dissoute et les actifs existants sont versés au fonds municipal des pauvres.

Hommages

« Le destin d'Isabelle Brunelle est de ceux où la réalité dépasse la fiction, surtout dans la société d'Ancien régime marquée par des privilèges de castes générant eux-mêmes d'importants revenus matériels. Cette fille d'artisan a épousé un aristocrate de vieille souche, membre de la noblesse chapitrale des Pays-Bas méridionaux et de la principauté de Liège, et elle a consacré par son action personnelle le prestige de cette maison bien au-delà de son époque. »[1]

— Cécile Douxchamps-Lefèvre

Statue d'Isabelle Brunelle par Guillaume Geefs (1872)

Un monument en l'honneur d'Isabelle Brunelle, réalisé par le sculpteur Guillaume Geefs et le marbrier namurois Adolphe Balat, est inauguré le dans le parc de l’Hospice d’Harscamp, à Namur[8], et dont une copie réduite, en plâtre bronzé, est conservée à l'hôtel de Groesbeeck-de Croix[9]. De même, aux abords de l'hospice, il existe un boulevard Isabelle Brunell, une rue d'Harscamp, ainsi que l'église Notre-Dame d'Harscamp.

À Aix-la-Chapelle, une rue est nommée en l'honneur de la comtesse d'Harscamp (Harskampstrasse)[10],[11] et, sur une maison de la Königstrasse, une plaque rappelle qu'Isabelle Brunelle y vit le jour en 1724[12].

Annexes

Sources

Article connexe

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Bases de données et dictionnaires

Références

  1. a b c d e et f « Isabelle Brunelle et son époque | La famille d'Harscamp | Historique de la Fondation d'Harscamp », sur web.archive.org, (consulté le )
  2. a b c d e f et g Jean Bovesse, « Brunelle (Isabelle), comtesse d'Harscamp », Biographie Nationale de Belgique, vol. 41,‎ , p. 54-57 (lire en ligne [PDF])
  3. Théodore Juste, Histoire du règne de l'empereur Joseph II: et de la révolution Belge de 1790, A. Jamar, (lire en ligne)
  4. « HISTORIC - Le Clergé à Harscamp », sur www.historic.be (consulté le )
  5. Centre Public d'Action Sociale- CPAS, « La Maison d'Harscamp », sur www.namur.be (consulté le )
  6. « L’hospice d’Harscamp », sur www.pauvresdenous.arch.be (consulté le )
  7. (de) Deutsche Biographie, « Harskamps, Maria Isabella Gräfin d' - Deutsche Biographie », sur www.deutsche-biographie.de (consulté le )
  8. « BRUNELLE Isabelle | Connaître la Wallonie », sur connaitrelawallonie.wallonie.be (consulté le )
  9. « Statue d'Isabelle Brunell », sur www.aicim.be (consulté le )
  10. Friedrich Haagen, "d'Harskamps, Maria Isabella", Allgemeine Deutsche Biographie, vol. 10 (Leipzig, 1879), 646–647.
  11. (de) « Archivalie des Monats September 2017 », sur www.aachen.de (consulté le )
  12. (de) « Stadtbekannt: Weibergeschichten aus Aachen - Hexe, Nonne, Weberin », sur Aachen schöne Altstadt, (consulté le )