Modification de Rogelio Caridad Pita

{{Infobox Biographie2
 | charte = militaire
 | nom                    = Rogelio Caridad Pita
 | nom autre           = 
 | image                 = 
 | taille image        = 
 | légende               = 
 | surnom               = 
 | date de naissance = 1874 ou 1875
 | lieu de naissance   = [[La Corogne]]
 | date de décès       = {{date|9 novembre 1936}}
 | lieu de décès       = [[Ferrol (Espagne)|Ferrol]]
 | âge au décès        = 
 | origine                = 
 | allégeance          = * Monarchie bourbonienne
* [[Miguel Primo de Rivera|Dictature de Primo de Rivera]]
* [[Seconde République (Espagne)|République]]
 | grade               = [[Général de brigade]]
 | arme                = [[Armée de terre espagnole|Armée de terre]]
 | début de carrière   = 
 | fin de carrière     = juillet 1936
 | conflit             = [[Soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne|Soulèvement militaire de juillet 1936]]
 | commandement        = Gouverneur militaire de La Corogne et commandant de la {{15e}} brigade d’infanterie
 | faits d'armes       = 
 | distinctions        = 
 | hommages            = 
 | autres fonctions    = 
 | famille             = 
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}}

'''Rogelio Caridad Pita''' ([[La Corogne]], 1874 ou 1875 - [[Ferrol (Espagne)|Ferrol]], 1936) était un militaire [[Espagne|espagnol]].

D’idées [[Républicanisme|républicaines]], Caridad Pita se signala dans les années&nbsp;1930 entre autres par son refus d’obtempérer quand il reçut l’ordre (comme gouverneur militaire de La Corogne) de maintenir la [[Restauration bourbonienne en Espagne|monarchie]] par la force contre le verdict des [[Élections municipales espagnoles de 1931|urnes]] en {{date-|avril 1931}}, et par son attitude d’apaisement lors de la [[Révolution de 1934|grève insurrectionnelle d’octobre 1934]]. En {{date-|juillet 1936}}, alors en poste à [[La Corogne]], il refusa de se joindre à la [[Soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne|rébellion militaire]] et fut en conséquence fusillé quelques mois plus tard par les insurgés [[Nationalistes espagnols|nationalistes]].

== Carrière militaire ==

Rogelio Caridad Pita s’engagea dans l’[[Forces armées espagnoles|armée]] à l’âge de {{nombre|17|ans}}. D’opinion [[Républicanisme|républicaine]], il a généralement été considéré comme [[Franc-maçonnerie en Espagne|franc-maçon]], encore que certains auteurs aient émis des doutes à ce sujet<ref>[http://www.belt.es/bibliografia/HOME2_articulo.asp?id=535 Recension du livre ''El ejército y la Masonería''] {{Lien archive|titre=El ejército y la Masonería, par Manuel De Paz Sánchez|url=http://www.belt.es/bibliografia/HOME2_articulo.asp?id=535|horodatage archive=20060827095010}}, livre dans lequel son auteur, Manuel de Paz Sánchez, affirme n’avoir pas trouvé sur Caridad Pita, de même que sur d’autres militaires passant habituellement pour francs-maçons, de dossier en ce sens dans les Archives générales de la Guerre civile espagnole conservées à Salamanque.</ref>.

En 1931, à la proclamation de la [[Seconde République (Espagne)|République]], le gouverneur militaire de [[La Corogne]] donna ordre à Caridad Pita, alors doté du [[Grade militaire|grade]] de [[colonel]], de sortir à la rue avec ses troupes en défense de la [[Restauration bourbonienne en Espagne|monarchie]]. Cependant, s’il sortit effectivement, ce fut seul et en voiture décapotée, en manière de soumission (selon ses dires) à la volonté populaire telle qu’exprimée dans les [[Élections municipales espagnoles de 1931|urnes le 12 avril 1931]]. Après l’éclatement de la [[révolution de 1934]] dans les [[Asturies]], il fut dépêché à [[Gijón]], où il se signala par son attitude conciliatrice.

En {{date-|juillet 1936}}, Caridad Pita, qui avait reçu une affectation à La Corogne comme gouverneur militaire et commandant de la {{15e}} brigade d’infanterie, se trouvait sous les ordres du général [[Enrique Salcedo|Salcedo]], chef de la {{VIIe}} division organique, lequel avait été nommé à ce poste par le gouvernement ''[[Parti républicain radical|radical]]-[[Confédération espagnole des droites autonomes|cédiste]]'' le {{date-|7 février 1936}}, c’est-à-dire peu avant les [[Élections générales espagnoles de 1936|élections]].

Ses convictions profondes le portaient à la loyauté envers le régime républicain constitué, loyauté qu’il s’appliquait à transmettre à ses subordonnés, notamment en les exhortant par les paroles suivantes :
{{Citation bloc|La mission de l’armée est claire et lumineuse, sans équivoques d’aucune sorte, attendu que nous prêtons un serment de fidélité à la Nation et de loyauté au Gouvernement constitué, et d’obéissance, de respect et de non-abandon de celui qui commande, promesse qui a été réitérée et signée quand est survenu le changement de régime<ref>{{harvsp|A. García Álvarez-Coque|(2017)|id=ÁlvarezCoque2017|p=165}}.</ref>.}}

== Coup d’État de juillet 1936 ==

Dans l’après-midi du vendredi {{date-|17 juillet 1936}}, la nouvelle du [[Soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne|soulèvement]] au [[Protectorat espagnol au Maroc|Maroc]] parvint en [[Galice]]. Caridad Pita a lui-même rapporté qu’il s’était alors souvent entretenu sur la question de la rébellion militaire avec le [[colonel]] [[Pablo Martín Alonso|Martín Alonso]], ancien ''africaniste'', en lui signifiant que « pour [lui], il n’y avait pas d’idées politiques, mais seulement l’accomplissement pur et strict du devoir »<ref>{{harvsp|A. García Álvarez-Coque|(2017)|id=ÁlvarezCoque2017|p=166}}.</ref>.

Les jours suivants, marqués par une expectative tendue, les autorités militaires de [[La Corogne]] (c’est-à-dire en l’espèce : le général [[Enrique Salcedo|Salcedo]], [[Conservatisme|conservateur]] mais loyal à la [[Seconde République (Espagne)|République]], et le général Caridad Pita) donnaient au [[gouverneur civil]] [[Francisco Pérez Carballo|Pérez Carballo]] des assurances sur leur loyauté à la République, nonobstant que le premier ait reçu dans la nuit du {{date-|18 juillet}} un [[Télégraphie|télégramme]] de la part de [[Gonzalo Queipo de Llano|Queipo de Llano]] lui enjoignant de rallier l’insurrection, suivi d’un appel téléphonique, le {{date-|19 juillet}}, du général [[Emilio Mola|Mola]]. Cette attitude de Salcedo incita le chef d’[[état-major]] de la division organique, le [[lieutenant-colonel]] Luis Tovar Figueras, à prendre les devants dans la matinée du {{date-|lundi 20 juillet}}, en envoyant des officiers insurgés se saisir des généraux Salcedo et Caridad Pita et en pilonnant le bâtiment du gouvernement civil, où le gouverneur Pérez Carballo avait tenté de résister au coup d’État avec l’appui de la [[Garde d'assaut]] (qui, à la différence de la [[Garde civile]], ne s’était pas jointe au soulèvement)<ref>{{ouvrage|langue=es|auteur1=[[Julio Aróstegui]]|titre=Por qué el 18 de julio… Y después|page=76-78|lieu=[[Barcelone]]|éditeur= Flor del Viento Ediciones |année=2006|pages totales=606|isbn=978-8496495135}}.</ref> ; plus précisément, en ce qui concerne Caridad Pita, celui-ci, à une heure très matinale le 20 juillet, avait inopinément fait irruption dans la salle des drapeaux où se tenaient plusieurs conspirateurs et, ayant conçu des soupçons, se disposait à couper court au soulèvement du Régiment d’infanterie de Zamora {{numéro|54}}, ce pourquoi il fut promptement appréhendé par le colonel Martín Alonso, qui était à la tête dudit régiment et qui, bien qu’ayant déjà participé en 1932 à la tentative de coup d’État dite ''[[José Sanjurjo|Sanjurjada]]'', avait été reconduit à son poste de commandement sous le [[Second biennat de la Seconde République espagnole|biennat radical-cédiste]]<ref>{{harvsp|A. García Álvarez-Coque|(2017)|id=ÁlvarezCoque2017|p=108}}.</ref>{{,}}<ref group="note">Voici un récit plus détaillé des incidents ayant conduit à la détention de Caridad Pita et de Salcedo. Le {{date-|20 juillet}}, entre six et sept heures du matin, le lieutenant-colonel Luis Tovar Figueras se dirigea à la caserne d’infanterie en compagnie du capitaine d’état-major Juan Castañón, dans l’intention de discuter des événements avec le colonel Martín Alonso. En chemin, Tovar et son subordonné rencontrèrent fortuitement Gutiérrez Soto, qui les accompagna à la caserne. Martín Alonso n’étant pas disponible sur le moment, les trois hommes attendirent dans la salle des drapeaux, où venait à passer, par un nouvel hasard, Caridad Pita, qui effectuait une tournée d’inspection à la recherche d’éventuels mouvements suspects, et les interrogea sur ce qu’ils faisaient là. Après que Tovar eut improvisé quelque subterfuge pouvant expliquer sa présence à la caserne à une heure aussi matinale, les officiers s’en allèrent. Caridad Pita, intrigué, en rendit compte au général Salcedo, qui ordonna sur-le-champ de mettre aux arrêts domiciliaires Gutiérrez Soto et Castañón, et destitua Tovar, pour le remplacer, comme nouveau chef de son état-major, par le commandant Alonso García. Le général ordonna à un de ses assistants de parcourir en compagnie de Tovar tous les bureaux et dépendances du bâtiment du quartier-général de la Division, et de faire en sorte que tous les chefs et officiers se retrouvent réunis dans son bureau, et donna ordre aussi au second assistant de verrouiller les portes pour que nul ne puisse sortir du bâtiment. Lors de cette réunion, à laquelle assistaient une petite vingtaine d’officiers, le niveau de tension ne cessa de croître au fur et à mesure que le général demandait à chaque officier, un à un, s’il était de son côté ou non, en commençant par ceux de son propre état-major, et s’accrut encore lorsque quelques-uns eurent communiqué que Caridad Pita avait été détenu. La réunion déboucha sur une scène des plus violentes, conséquence de l’état d’excitation où tous se trouvaient, qui culmina avec la destitution du général Salcedo, qui fut frappé puis ligoté avec les câbles du téléphone. (Reconstitution d’après le dossier de l’instruction judiciaire. Cf. {{harvsp|A. García Álvarez-Coque|(2017)|id=ÁlvarezCoque2017|p=168}}).</ref>.

Caridad Pita resta deux jours en détention dans la salle des drapeaux du régiment de Zamora, avant d’être transféré au château San Diego de La Corogne. Déféré devant un [[conseil de guerre]] le {{date-|24 octobre 1936}} à [[Ferrol (Espagne)|Ferrol]], où il devait répondre du chef d’accusation de trahison, il fut condamné à mort et [[Exécution par arme à feu|fusillé]], aux côtés du général Salcedo, le {{date-|9 novembre}}, dans le fort San Felipe à Ferrol, pendant qu’il poussait des vivats à l’Espagne et à la République<ref name=consellodacultura>[http://www.consellodacultura.org/mediateca/pubs.pdf/exilio.pdf ''Répertoire bibliographique de l’exil'' de Galice : Unha primeira achega], septembre 2001 (en [[galicien]]).</ref>{{,}}<ref group="note">La sentence de mort de Salcedo et de Caridad Pita énonçait :
{{Citation bloc|… en ce qui a trait à cette {{8e}} Division, un groupe de patriotes officiers, à la tête duquel s’était placé le commandant d’état-major Gutiérrez Soto, commença à se réunir et à avoir de fréquentes entrevues dans le dessein de constituer, avec le concours de camarades d’autres garnisons, un Mouvement militaire, qui, en s’opposant à celui projeté par le Front populaire en vue de l’implantation de la dictature du prolétariat, sauverait notre Patrie du joug marxiste. Cf. {{harvsp|A. García Álvarez-Coque|(2017)|id=ÁlvarezCoque2017|p=107}}.}}</ref>.

Le colonel du [[Génie militaire|Génie]] Enrique Cánovas Lacruz, le haut-gradé comptant la plus grande [[ancienneté]], fut désigné pour remplacer Salcedo et décréta l’[[Loi martiale|état de guerre]] à La Corogne<ref>{{harvsp|A. García Álvarez-Coque|(2017)|id=ÁlvarezCoque2017|p=169}}.</ref>.

Les fils de Rogelio Caridad Pita, Carlos, Francisco, [[José Caridad Mateo|José]], Rogelio et Vicente, allaient combattre dans les rangs de l’armée de la République et être contraints de partir pour l’exil à la fin de la [[Guerre d'Espagne|Guerre civile]]<ref name=consellodacultura/>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe="note"}}

=== Références ===
{{Références|taille=30}}

== Liens externes ==
{{Liens}}
* {{gl}} [https://web.archive.org/web/20120708120513/http://www.cgt.es/descargas/SalaLectura/la-escuadra-la-mandan-los-cabos.pdf La escuadra la mandan los cabos], chapitre ''La traición en La Coruña''.
* {{es}} [http://www.leergratis.es/ferrol/guerrarepresionFerrol.htm Guerra Civil e Represión en Ferrol e Comarca] {{Wayback|url=http://www.leergratis.es/ferrol/guerrarepresionFerrol.htm |date=20070330221816|titre=Guerra Civil e Represión en Ferrol e Comarca}}.
* {{lien web|url=https://eprints.ucm.es/id/eprint/48189/1/T40068.pdf|langue=es|titre=Los militares de Estado Mayor en la Guerra Civil española (1936-1939)|auteur=Arturo García Álvarez-Coque|éditeur=[[université Complutense de Madrid]] / Faculté de géographie et histoire / Département d’histoire contemporaine|année=2017|lieu=Madrid|id=ÁlvarezCoque2017}} (thèse de doctorat, sous la direction de [[Juan Pablo Fusi|Juan Pablo Fusi Aizpurúa]] et d’Ángel Bahamonde Magro).

{{Portail|Espagne|Galice|Années 1930}}

{{CLEDETRI:Caridad Pita, Rogelio}}
[[Catégorie:Général espagnol]]
[[Catégorie:Militaire de la guerre civile espagnole du camp républicain]]
[[Catégorie:Condamné à mort exécuté par arme à feu]]
[[Catégorie:Naissance en 1874]]
[[Catégorie:Naissance à La Corogne]]
[[Catégorie:Décès en novembre 1936]]
[[Catégorie:Décès à Ferrol]]