[go: nahoru, domu]

Aller au contenu

Saola

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est la version actuelle de cette page, en date du 27 août 2024 à 20:25 et modifiée en dernier par Polmars (discuter | contributions). L'URL présente est un lien permanent vers cette version.
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Pseudoryx nghetinhensis

Pseudoryx nghetinhensis
Description de cette image, également commentée ci-après
Saola
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Mammalia
Infra-classe Eutheria
Cohorte Laurasiatheria
Ordre Cetartiodactyla
Sous-ordre Ruminantia
Famille Bovidae
Sous-famille Bovinae
Tribu Bovini

Sous-tribu

Pseudorygina
Hassanin & Douzery, 1999

Genre

Pseudoryx
Dung et al., 1993

Espèce

Pseudoryx nghetinhensis
Dung, Giao, Chinh, Tuoc, Arctander
et MacKinnon, 1993

Statut de conservation UICN

( CR )
CR A2cd+3cd+4cd; C2a(i) :
En danger critique

Statut CITES

Sur l'annexe I de la CITES Annexe I , Rév. du 16/02/1995

Répartition géographique

Description de l'image Pseudoryx nghetinhensis distribution.png.

Le Saola (Pseudoryx nghetinhensis) (nom en lao : ເສົາຫລາ, variante orthographique ເສົາຫຼາ /sǎo-lǎː/), également appelé « licorne asiatique » est un bovidé découvert dans la chaîne annamitique, au Vietnam, en 1992 et décrit officiellement en 1993 dans la revue scientifique Nature[1]. Il fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde établie par l'UICN en 2012.

Morphologie

[modifier | modifier le code]

L'animal a un long cou, une petite tête, et l'adulte mesure environ 1,50 m de long pour 90 cm au garrot et pèse environ 100 kg. On appelle l’animal « licorne asiatique » en raison de ses deux cornes qui peuvent atteindre jusqu'à 50 centimètres de long chez les mâles. Les cornes sont légèrement recourbées en arrière ; plus longues chez le mâle.

La robe est brun foncé, avec une bande noire le long du dos. Les pattes sont foncées, avec quelques taches blanches sur les pieds. Sur la face, il existe des marques blanches : en bandes verticales sur les joues et les arcades sourcilières, en taches sur le nez et le menton[2],[3].

Comme le porte-musc, le saola marque son territoire en utilisant le musc sécrété par des glandes exocrines : il frotte cette substance pâteuse à l'odeur forte contre les branches et les troncs. Chez le saola, les glandes à musc sont situées dans un repli du museau, et sont parmi les plus volumineuses du règne animal.

Le Saola est craintif et se cache dans les forêts difficilement accessibles. Longtemps considéré comme un mythe, il fut découvert lorsque des chercheurs se sont lancés sur ses traces dans les montagnes du nord du Vietnam, entre 1 000 et 1 600 m dans la cordillère annamitique. Cette zone s’étend de part et d’autre de la frontière entre le Laos et le Vietnam, dans les provinces de Nghệ An et Ha Tinh. Cette région est couverte d’une épaisse jungle. Ce n’est qu’en 1994[4] qu’un chasseur de tortues a finalement capturé par hasard une jeune femelle.

En un Saola a été capturé par des villageois au Laos, il est mort après quelques jours de captivité. Des experts de l'UICN ont pu récupérer sa dépouille qui est la seule intacte connue[5]. Brun, tacheté de blanc et doté de ses petites cornes, l’animal a été exposé dans un parc botanique de Hanoi. Les autorités l’ont baptisé « Vu quang », du nom d’un parc naturel vietnamien où survivent les derniers spécimens.

Le saola a été chassé par les indigènes à raison d’une cinquantaine de spécimens par an. Chiffre énorme lorsqu’on sait que la population est estimée à quelques centaines. À la suite des premières découvertes, le saola a été étudié et répertorié sous le nom de Pseudoryx nghetinhensis. Pseudoryx car ses cornes ressemblent à celles de l’oryx, nghetinhensis se rapportant à la région où on l’a découvert. C’est aujourd’hui l’un des animaux les plus rares qui pourrait bien disparaître si son habitat n’est pas préservé. En effet, personne n'en avait vu depuis 1999, jusqu'à l'apparition de l'un d'entre eux en 2010[6].

Un saola a été localisé en septembre 2013 dans une réserve des montagnes annamites, à la frontière avec le Laos, par les scientifiques du WWF qui avaient monté un appareil-photo à déclenchement automatique[7].

Répartition géographique

[modifier | modifier le code]

Régime alimentaire

[modifier | modifier le code]

Le régime alimentaire du saola n'est pas bien connu car très peu d'observations de sa nourriture ont été rapportées. Cependant, on pense que le saola est principalement herbivore et se nourrit de feuilles, de jeunes pousses, de fruits et de fleurs.

Des études ont montré que le saola consomme principalement des feuilles, en particulier celles des arbres appartenant aux familles Fagaceae et Lauraceae. Il est également possible que le saola consomme des herbes et des tiges de plantes.

Le saola est une espèce très rare et très peu étudiée, et il y a encore beaucoup à découvrir sur son régime alimentaire et son comportement alimentaire.

Position phylogénétique

[modifier | modifier le code]

Les saolas forment une sous-tribu des Bovini, groupe frère des Bovina[9].

Bovidae 
 Boodontia = Bovinae 
Boselaphini

 (tétracères et nilgauts…)


  
 Tragelaphini 

 (koudous)


 Bovini 

 Bubalina (buffles)


  
 Pseudorygina 

 (saolas)


 Bovina 

 (bisonsbœufs…)






 Aegodontia 

 Antilopes, caprins et ovins



Espèce protégée dans la réserve naturelle de Vu Quang au Vietnam, il fait partie de la liste des 100 espèces les plus menacées au monde établie par l'UICN en 2012. En effet, le Saola est classé comme en danger critique d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en raison de la perte de son habitat naturel et de la chasse illégale. Les cornes du Saola sont très recherchées sur les marchés asiatiques pour leur valeur médicinale et culturelle, ce qui a contribué à la diminution rapide de la population de Saolas.

Le Saola est un animal timide et évite généralement les humains, ce qui rend difficile l'étude de son comportement et de son écologie. Les scientifiques travaillent actuellement à mieux comprendre cette espèce rare afin de mettre en place des mesures de conservation efficaces pour protéger le Saola de l'extinction.

Le saola, bien que connu de très longue date par les habitants de son aire de répartition naturelle, n'a été reconnu par les zoologues[C'est-à-dire ?] qu'en 1992, par la découverte de trophées de chasse (cornes). Pour autant, l'espèce est déjà représentée sur des pendants d'oreilles de la culture Sa Huynh, datées d'environ 2000 ans[10], et le nom de saola figure dans un dictionnaire laotien-français de 1912[11].

Philatélie

[modifier | modifier le code]

Le saola a été représenté sur trois timbres du Laos en 1997 (Scott 1366-1368) et sur quatre timbres du Vietnam en 2000 (Scott 2966-2969).

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Genre Pseudoryx

[modifier | modifier le code]

Espèce Pseudoryx nghetinhensis

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. DUNG, Vu Van, Pham Mong Giao, Nguyen Ngoc Chinh, Do Tuoc, Peter Arctander and John MacKinnon, A new species of living bovid from Vietnam, Nature, 363 (6428) : 443-445.
  2. « Quang Binh : diffusion de davantage de photos de Sao La » (texte et une photographie), sur lecourrier.vn, Le courrier du Vietnam,
  3. « Le garde-forestier et le sao la, une légende moderne » (texte et quatre photographies), sur lecourrier.vn, Le courrier du Vietnam,
  4. François Bauvois, « Braconnage : la nouvelle guerre : Patrimoine naturel : une richesse menacée », Gavroche Thaïlande, no 117,‎ , p. 13 (lire en ligne [PDF])
  5. http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5g6SZYHYf_uAhlbp2bztMyVlLd8bQ
  6. http://www.zigonet.com/saola/un-saola-a-ete-apercu-pour-la-premiere-fois-depuis-1999_art15786.html
  7. 2013 « Après 15 ans de mystères, une sorte de grosse antilope est redécouverte au Vietnam », sur 20minutes.fr, 13 décembre 2013
  8. CPV / VNA / CVN, « Thua Thiên-Huê améliore la protection des animaux dans ses réserves naturelles », sur lecourrier.vn, Le courrier du Vietnam,
  9. Alexandre Hassanin et Emmanuel Douzery, Evolutionary affinities of the enigmatic saola in the context of the molecular phylogeny of Bovidae, 1999.
  10. Reinecke (Andreas), Bi-cephalous animal-shaped ear pendants in Vietnam, Bead Study Trust Newsletter : 5-8 (1996)
  11. Guignard (Théodore), Dictionnaire laotien-français, Hongkong, Imprimerie de Nazareth, 1912.