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Sourate

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Une partie de la sourate Al-Baqara (La Génisse) écrite sur deux feuillets du Coran bleu provenant à l'origine de la bibliothèque de la Grande Mosquée de Kairouan (en Tunisie)[1]

Une sourate ou surate (en arabe : سورة, sūraʰ , pl. سور, suwar, « sourate, rangée de pierres, mur » ; en araméen : śirţâ/śûrat : « ligne, écrit »[2]) est une unité du Coran formée d'un ensemble de versets. Le mot sourate est souvent traduit par « chapitre » par comparaison avec les chapitres de livre de la Bible, à la différence que les sourates ne sont pas dans le Coran en ordre chronologique.

Etymologie

Les lexicographes anciens ont rapproché le terme sura de la racine s-w-r qui se retrouve dans "mur" et "construction". D'autres ont préféré l'associer à s-ʾ-r, dans son sens de «laisser un petit reste». Pour Boisliveau, " l’hésitation des lexicographes arabes quant à la racine et au sens montre que le terme n’est probablement pas arabe. Il s’agit donc d’un emprunt à une autre langue ou bien d’une création sous influence d’une autre langue."[3].

Les recherches modernes ont posé l'hypothèse, sans consensus, de lien avec un mot hébreu. Watt et Bell l'associent au syriaque ṣūrṭā signifiant «un écrit», «une partie d’une Ecriture», ou «les Ecritures saintes»[3]. Si ce terme syriaque était connu à l'époque de l'apparition du Coran, "il est fort possible qu’il ait été utilisé dans le texte coranique avec l’intention de donner, par ce terme nouveau, une connotation de sacralité à l’exemple de ṣūrṭā pour l’Ecriture sainte des chrétiens"[3].

Sens coranique

Le mot sura n'est présent que 9 fois dans le Coran.Trois types d'emploi sont présents, une fois comme titre où il désigne le Coran ou une partie de celui-ci, trois fois dans un contexte de polémique et du défi coranique. Les cinq dernières occurences sont liées à à auditoire appartenant à la communauté de Mahomet[3].

Pour Neuwirth, "Dans le Coran, sūra signifie en premier lieu une unité textuelle petite d’une étendue indéfinie"[4]. En 2006, Neuwirth explicitait " Le terme sūra est utilisé dans le Coran, bien qu'il se réfère à l'origine à une unité textuelle indéterminée, plus petites que les sūras finalement fixées"[5]. Dye, rejoignant Prémare, rappelle que "le terme sura, dans le texte même du Coran, a un sens plus limité : il désigne un simple fragment de texte, et non une sourate entière"[6]. Pour Boisliveau, "si l’on s’en tient à son utilisation dans le texte coranique, [ce terme] désigne une partie du Coran dont on ne sait les délimitations. Ses origines et le pourquoi de son utilisation restent obscurs"[3].

L'étude des plus anciens manuscrits coraniques atteste du fait que les unités textuelles appelées "sourates" appartiennent "aux conceptions formelles du discours coranique lui-même"[4].Pour Neuwirth, « la date exacte à laquelle cette unité textuelle [Sura désigne, dans le Coran, une courte unité textuelle de longueur non-définie] a été identifiée avec les unités distinguées comme sourates dans le codex reste incertaine, mais l'étymologie la plus probable semble indiquer que ce qui était initialement prévu était une courte unité textuelle.». Celles-ci avaient originellement un rôle liturgique[4]. Ce n'est qu'a posteriori, pour Boisliveau, que ce terme a été utilisé pour désigner les chapitres du Coran[3].

Les sourates du Coran - Description

Fatiha : sourate liminaire du Coran.

Le Coran est constitué de 114 sourates de longueurs inégales : la plus courte contient 3 versets (ayat) et la plus longue 286. Le Coran contient 6236 versets (ayat). Elles sont présentées dans un ordre de longueur assez sensiblement décroissant, et non dans l'ordre chronologique des révélations[7]. La mise en place de cet ordre nous est mal connu, certains groupements n'étant pas uniquement liés à leur longueur. D'autres recensions coraniques concurrentes à la vulgate, établies au VIIe siècle par des sahabas, montrent des ordres ponctuellement (pour Déroche) ou sensiblement (pour Dye[8]) différents, sans que nous puissions vérifier les éventuelles variations par rapport au nombre de versets dans la mesure où ces recensions ne nous sont pas parvenues. De ce qui en a été décrit, il est à remarquer qu'elles peuvent avoir un nombre de sourates légèrement différent ; celle d'Ubayy, par exemple, en aurait compté 116[9]. La sourate 12 a ainsi fait débat parmi certains théologiens quant à son appartenance au Coran[note 1],[10],[11]. Deux hypothèses sont présentées par Kouloughli quant à l'ordre non-chronologique. Il pourrait servir à faciliter la mémorisation ou pourrait être lié à l'existence de fils conducteurs entre elles. "Cette dernière hypothèse mériterait d’être explorée systématiquement."[12].

Les titres attribués aux sourates (par exemple, « Le Voyage nocturne », « La Lumière », « Les Femmes » ou « La Génisse »)[note 2] consistent en des mots-clés extraits soit du début soit du corps du texte[13],[9]. Ceux-ci renvoient soit à un mot frappant, soit au thème dominant de la sourate en question[9],[note 3]. Par ailleurs, ces titres eux-mêmes ne font pas partie intégrante de la Révélation[note 4] dans la mesure où, pour certaines sourates, l'on recense plusieurs noms utilisés pour les désigner[9] à l'image de la sourate 112 (plus connue sous la dénomination "sūrat al-ʼIḵlāṣ") qui en possède une douzaine[12]. Un certain nombre d'entre elles sont nommées par des noms propres[7].

Concernant la chronologie de la structuration du texte coranique en versets et sourates, des récits de la tradition rapportent que c'était Mahomet qui donnait des instructions, au fur et à mesure de la révélation, en vue de placer le(s) verset(s) révélé(s) dans telle ou telle sourate. L'historicité de ces récits fait débat au sein des chercheurs occidentaux : certains défendent "qu’une portion importante du Coran avait déjà sa forme définitive du vivant du Prophète"[9]. C'est "au moins en partie" le cas de Neuwirth qui défend une composition pré-rédactionnelle des sourates[14]. Néanmoins, pour l'auteur, si cette séparation en sourates[note 5] date de la rédaction du Coran qu'elle date de "quelque temps avant le règne du calife omeyyade [...] Abd al-Malik, l'auteur considère que leur ordonnancement est un "ajustement textuel tardif"[15]. D'autres soutiennent que ce travail d'ordonnancement date de la recension, donc après la mort de Mahomet[9]. En matière de preuves matérielles, les rares spécimens de manuscrits où l'ordre des sourates diverge partiellement par rapport à celui de la vulgate et autres manuscrits anciens sont ceux découvert à Sanaa au Yémen, qui demandent à être étudiés plus en détail en vue d'expliquer cette particularité[16]. Ces questions sont aussi évoquées lors de la troisième phase d'élaboration du Coran, celle de la réforme d'al-Hajjaj (début VIIIe siècle), qui se serait, pour certaines sources anciennes, limité à "rectifier des lectures déficientes ou à y mettre en ordre les versets, voire les sourates [8],[17].

Pour Neuwirth, "il apparait que les sūra dans le contexte coranique remplissent, dans une certaine mesure, la fonction de subdivisions textuelles familières au judaïsme et au christianisme. En effet, pour l'auteur, cette subdivision est liée à une énonciation liturgique mais daterait, à la différence des judaïsme et christianisme, de la période orale et pré-canonique de celui-ci. Certaines sourates posent néanmoins des difficultés, comme lorsqu'elles paraissent être des collections de textes non-reliés[15]. Gilliot rapproche les sourates des psaumes bibliques[18]. Cela rejoint les recherches d'Angelika Neuwirth qui considère que les premières sourates sont des "relectures des Psaumes", reprennant le même languagage formel et la même imagerie[19].

L'usage savant occidental favorise leur désignation par leur numéro en chiffres romains (de I à CXIV), suivi de celui de leurs versets en chiffres arabes[réf. nécessaire]. Dans les éditions modernes du Coran, selon une habitude qui se met progressivement en place à partir du Xe siècle, sont présentés le titre de la sourate, le nombre de verset et le "lieu de révélation" en tête de sourate[9].

La chronologie des sourates

La recherche d'une chronologie coranique semble apparaître lors de la naissance d'un État islamique et le besoin de répondre aux interrogations juridiques, au sein du système d'abrogeant-abrogé. Ces développements s'accompagnent de réflexions sur les contextes de révélation[20]. Les sourates ont été classées très tôt en"médinoise" ou "mecquoise", sans qu'il soit possible de savoir à quoi correspond exactement cette distinction ni pourquoi des versets d'un groupe sont intégrés dans des sourates de l'autre[21].

Un classement chronologique des sourates a été théorisé par les traditionnistes, sur des principes qui remonteraient à Ibn Abbas (mort en 688)[22]. Cela n'empêche pas, toutefois, des « désaccords au sein de la tradition musulmane »[22] et une absence de consensus[23]. Des listes contradictoires sont, en effet, défendue jusqu'au XVIe siècle[20]. E. Stefanidis rappelle qu'au cours des premiers siècles, ces listes sont reçues avec prudence et méfiance[24]. Devant cette diversité de chronologie, "la conclusion logique qui s'impose à l'historien est que les savants musulmans, même les grands spécialistes reconnus des sciences coraniques, ne connaissaient pas l'ordre chronologique des sourates ou en avaient très tôt perdu la connaissance"[25]. La chronologie proposée par Ǧaʿfar al-Ṣādiq au VIIIe siècle a été canonisée en 1924 lors de la publication de l'Edition du Caire, considérée aujourd'hui comme le textus receptus du Coran[20],[26]. L'idée de pouvoir publier le Coran dans un ordre chronologique a cependant longtemps été rejetée par le monde arabo-musulman qui a voulu, ainsi, conserver sa sacralité au texte et garantir un contrôle social. Le publier dans l'ordre chronologique, comme celui proposé par Régis Blachère, par exemple, remettrait en cause plusieurs interdictions[27].

La question de la chronologie a structuré le champ des études coraniques[24]. Depuis les travaux de Gustav Weil au XIXe siècle[28], différentes méthodes ont été utilisées pour reclasser les sourates dans un ordre chronologique. Les philologues allemands ont retenu les critères stylistiques, les circonstances et l'usage des textes dans la structuration d'une communauté[29]. T. Nöldeke est l'un des auteurs principaux sur le sujet et sa chronologie, bien qu'il ne prétendait pas à un ordre exact[30], est, aujourd'hui, généralement admise[22]. La chronologie coranique est, en particulier, défendue par Neuwirth et Sinai[20] qui, restant fidèles au paradigme nöldekien, forment une « école allemande », plutôt conservatrice, modérément acceptée[note 6],[31]. Dye remarque que cette approche ne prend pas en compte certains aspects du texte, comme des ajouts rédactionnels tardifs[31]. Pour celui-ci, « le Coran est ainsi un texte composite  et composé, qu'il faut comprendre selon une diachronie plus large que la chronologie entre sourates mecquoises et médinoises »[32].

A l'inverse, R. Bell considérait que l'unité originelle était davantage au niveau du verset ou du groupe de verset[33]. Sa chronologie est, à ce jour, « la plus élaborée ». Pour Fr. Déroche, « cette approche fait ressortir des remaniements importants et notamment des insertions de date relativement tardive dans des sourates anciennes, un point sur lequel R. Blachère élevait des réserves »[34]. Par la suite, Watt considérait les systèmes de Weil et Nöldeke comme simpliste, ceux-ci ne prenant pas en compte le processus rédactionnel des sourates[20]. Moreno synthétise[note 7] les difficultés de cette approche diachronique : «Deux biais sont à souligner, le premier provient du fait qu'aucun des spécialistes [...] n'est parvenu à établir la supposée chronologie des sourates coraniques sans utiliser les données de la Sîra. De fait, ils suivirent en cela la voie des prédécesseurs musulmans alors même que toute approche historico-critique reconnaît que la Sîra a été construite pour « illustrer » le Coran. Le deuxième biais suppose [...] que les sourates soient des unités synchroniquement cohérentes, ce qui n'est guère admissibles pour les longues unités qui manifestement alludent à différentes périodes. »[35]

Déroche considère que « L'idéal d'une connaissance exacte de la chronologie est resté inaccessible et bien des points demeurent obscurs » [22]. Sadheghi, bien que défenseur d'une lecture diachronique du Coran, reconnait les incertitudes dans les hypothèses de chronologies[36]. Nöldeke, lui-même montrait de plus en plus son scepticisme au fur et à mesure de ses publications quant à la possibilité de classer les sourates mecquoises [20].  Depuis l'essor, dans la seconde partie du XXe siècle, d'études synchroniques, la valeur d'un tel réordonnancement devient fortement contestée[37]. Cette approche diachronique reste pourtant « un axiome des études coraniques »[38] et une approche « dominante » [20]. Elle est alors généralement reprise dans un schéma proche de celui d'il y a un siècle et demi, avec une prédication mecquoise divisée en trois périodes. « En revanche, une réflexion originale s'efforce plus récemment de faire le lien entre la périodisation et la fonction des récitations dans un cadre liturgique »[39].

Une autre approche fut proposée par Wansbrough, celle de rejeter l'idée même d'une chronologie. Reynolds s'est interrogé sur la valeur dogmatique pour la Recherche de suivre ce principe diachronique. Sans prendre parti, l'approche diachronique lui paraissant « plausible », il rappelle qu'une « lecture du Coran selon la chronologie de la carrière du Prophète est une lecture du Coran selon la Sīra. Et vu qu'on trouve dans la Sīra une qualité fondamentalement exégétique, l'idée de la chronologie risque de nous plonger dans un « cercle vicieux ». ». Il souhaite donc, à l'instar de ce qui s'est fait pour les Psaumes, qui furent un temps associés à la vie de David, la possibilité de proposer d'autres lectures du Coran[20].

Commentaires académiques des sourates

Selon Dye, seuls deux ouvrages peuvent être considérés en 2019 comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique, sourate par sourate. Il s'agit du Commentary on the Qur'an de Richard Bell publié en 1991 et du Coran des historiens publié sous la direction de Guillaume Dye et de Mohammad Ali Amir-Moezzi publié en 2019. Le premier, qui doit être lu en parallèle de la traduction faite par le même auteur, reflète néanmoins le savoir islamologique du milieu du XXe siècle, aujourd'hui dépassé. Plusieurs traductions contiennent un riche apparat critique, en particulier celles de Paret (1971), Blachère, Khoury, Reynolds[40]...

Certaines publications, comme celles de Cuypers, permettent d'approfondir l'une ou l'autre des sourates, mais dans une approche personnelle, sans synthèse. De même, le Corpus Coranicum, très marqué par le paradigme nöldekien, et le Qur'an Seminar, qui ne souhaite pas s'appuyer sur l’exégèse confessionnelle, permettent d'avoir des commentaires partiels[40].

Il existe aussi des commentaires confessionnels, comme celui de Seyyed Hossein Nasr The Study Qur'an[40]. Selon Azaiez, cet ouvrage qui offre une analyse rigoureuse du texte, en partie grâce aux traditions sunnites, chiites, aux textes mystiques....  permet de donner « une image complète de la façon dont cette œuvre sacrée est lue par les musulmans depuis plus de 1 400 ans »[41]. Pour Geoffroy, cet ouvrage  est l'un des premier « commentaire quasi exhaustif du Coran » dans une langue occidentales mais « se refuse visiblement à inclure des thèses remettant en cause la nature même du Coran et de l'islam »[42]. Dye et Moezzi, relevant l'utilité de l'ouvrage pour étudier l'interprétation des textes par les traditions, soutiennent qu'il "se révèle totalement déconnecté du renouveau actuel des études sur le Coran, les origines et les débuts de l'islam et de toute approche séculière et historico-critique"[40].

Liste des sourates

Les sourates sont reportées dans le Coran dans un ordre particulier, puisqu'elles ne sont pas répertoriées dans un ordre chronologique. Elles y apparaissent plus ou moins dans un ordre de grandeur, de la plus longue à la plus courte. Seule la première sourate, constituée de sept versets nommée Al-Fatiha (الفَاتِحَة) reste en toute première position, puisqu'elle constitue l’« ouverture » ou le « prologue » du Coran.



Vers.
(1)
Caire.
(2)
R.B.
(3)
Lieu
(4)
Titres français Titre arabe Translittération Lettres
(5)
۩
(6)
۞
(7)
1 7 5 45 M Fatiha, Liminaire ٱلْفَاتِحَة al-fātiḥa 1
2 286 87 91 Y La vache, La génisse ٱلْبَقَرَة al-baqara ا.ل.م a.l.m. 141, 252
3 200 89 97 Y La famille de ʿImrân آلِ عِمْرَان āli ʿimrān ا.ل.م a.l.m. 92
4 176 92 100 Y Les femmes ٱلنِّسَاء an-nisāʾ 23, 147
5 120 112 114 Y La table servie, La table ٱلْمَائِدَة al-māʾida 81
6 165 55 89 M Les troupeaux, Le bétail ٱلْأَنْعَام al-anʿām 110
7 206 39 87 M Al-aʿrâf, Les redans ٱلْأَعْرَاف al-aʿrāf ا.ل.م.ص a.l.m.ṣ. 206 87
8 75 88 95 Y Le butin ٱلْأَنْفَال al-anfāl 40
9 129 113 113 Y L’immunité, Le repentir, La dénonciation ٱلتَّوْبَة at-tawba 92
10 109 51 84 M Jonas يُونُس Yūnus ا.ل.ر a.l.r. 1
11 123 52 75 M Hûd هُود Hūd ا.ل.ر a.l.r. 4
12 111 53 77 M Joseph يُوسُف Yūsuf ا.ل.ر a.l.r. 52
13 43 96 90 M Le tonnerre ٱلرَّعْد ar-raʿad ا.ل.م.ر a.l.m.r 15
14 52 72 76 M Abraham إِبْرَاهِيم Ibrāhīm ا.ل.ر a.l.r.
15 99 54 57 M Al-hijr ٱلْحِجْر al-ḥijr ا.ل.ر a.l.r. 1
16 128 70 73 M Les abeilles ٱلنَّحْل an-naḥl 50
17 111 50 72 M Le voyage nocturne ٱلْإِسْرَاء al-isrāʾ 109 1
18 110 69 68 M La caverne, La grotte ٱلْكَهْف al-kahf 74
19 98 44 58 M Marie مَرْيَم Maryam ك.ه.ي.ع.ص k.h.y.ʿ.ṣ. 58
20 135 45 55 M Ta-Ha طَه ṭa ha ط.ه ṭ.h.
21 112 73 65 M Les prophètes ٱلْأَنْبِيَاء anbiyāʾ 1
22 78 103 107 M/Y Le pèlerinage ٱلْحَجّ al-ḥajj 18, 77
23 118 74 64 M/Y Les croyants ٱلْمُؤْمِنُون al-muʾminūn 1
24 64 102 105 Y La lumière ٱلنُّور an-nūr
25 77 42 66 M/Y La loi, Le critère, La séparation ٱلْفُرْقَان al-furqān 60 20
26 227 47 56 M Les poètes ٱلشُّعَرَاء aš-šuʿarāʾ ط.س.م ṭ.s.m.
27 93 48 67 M/Y Les fourmis ٱلنَّمْل an-naml ط.س ṭ.s. 26 55
28 88 49 79 M Le récit, L’histoire ٱلْقَصَص al-qaṣaṣ ط.س.م ṭ.s.m.
29 69 85 81 M L’araignée ٱلْعَنْكَبُوت al-ʿankabūt ا.ل.م a.l.m. 45
30 60 84 74 M Les romains, Les grecs ٱلرُّوم al-rūm ا.ل.م a.l.m.
31 34 57 82 M Luqman لُقْمَان luqmān ا.ل.م a.l.m.
32 30 75 69 M/Y La prosternation ٱلسَّجْدَة as-sajda ا.ل.م a.l.m. 15
33 73 90 103 Y Les factions, Les coalisés ٱلْأَحْزَاب al-aḥzāb 30
34 54 58 85 M Saba سَبَأ sabaʾ
35 45 43 86 M Le créateur, Les anges فَاطِر fāṭir
36 83 41 60 M Yā Sîn يَس yā sīn ي.س y.s. 26
37 182 56 51 M Ceux qui sont placés en rangs, En rangs ٱلصَّافَات aṣ-ṣāffāt
38 88 38 59 M Ṣād ص ṣād ص ṣ. 24
39 75 59 80 M Les groupes, Par vagues ٱلزُّمَر az-zumar 30
40 85 60 78 M Celui qui pardonne, Le croyant غَافِر ġāfir ح.م ḥ.m.
41 54 61 70 M Versets clairement exposés, Ils s’articulent فُصِّلَتْ fuṣṣilat ح.م ḥ.m. 38 45
42 53 62 83 M La délibération, La concertation ٱلشُّورَى aš-šūrā ح.م.ع.س.ق ḥ.m.ʿ.s.q.
43 89 63 61 M/Y L’ornement, Les enjolivures ٱلزُّخْرُف az-zuḫruf ح.م ḥ.m.
44 59 64 53 M La fumée ٱلدُّخَان ad-duḫān ح.م ḥ.m.
45 37 65 71 M Celle qui est agenouillée, Assise sur les talons ٱلْجَاثِيَة al-jāṯiya ح.م ḥ.m.
46 35 66 88 M Al-Ahqâf ٱلْأَحْقَاف al-aḥqāf ح.م ḥ.m. 1
47 38 95 96 Y Mohammed مُحَمَّد muḥammad
48 29 111 108 Y La victoire, Tout s’ouvre ٱلْفَتْح al-fatḥ
49 18 106 112 Y Les appartements privés ٱلْحُجُرَات al-ḥujurāt
50 45 34 54 M Qāf ق qāf ق q.
51 60 67 48 M Ceux qui se déplacent rapidement, Vanner ٱلذَّارِيَات aḏ-ḏāriyāt 30
52 49 76 22 M Le Mont ٱلطُّور aṭ-ṭūr
53 62 23 30 M L’étoile ٱلنَّجْم an-najm 62
54 55 37 49 M La Lune ٱلْقَمَر al-qamar
55 78 97 28 M Le Tout Miséricordieux ٱلرَّحْمَان ar-raḥmān
56 96 46 23 M L'événement, Celle qui est inéluctable, L’échéante ٱلْوَاقِعَة al-wāqiʿa
57 29 94 99 Y Le fer ٱلْحَدِيد al-ḥadīd
58 22 105 106 Y La discussion, La protestataire ٱلْمُجَادِلَة al-mujādala 1
59 24 101 102 Y Le rassemblement, Le regroupement ٱلْحَشْر al-ḥašr
60 13 91 110 Y L’épreuve, L’examinante ٱلْمُمْتَحِنَة al-mumtaḥana
61 14 109 98 Y Le rang, En ligne ٱلصَّفّ aṣ-ṣaff
62 11 110 94 Y Le vendredi ٱلْجُمْعَة al-jumuʾat
63 11 104 104 Y Les hypocrites ٱلْمُنَافِقُوْن al-munāfiqūn
64 18 108 93 Y La duperie réciproque, Alternance dans la lésion ٱلتَّغَابُن al-taġābun
65 12 99 101 Y La répudiation ٱلطَّلَاق aṭ-ṭalāq
66 12 107 109 Y L’interdiction ٱلتَّحْرِيْم at-taḥrīm
67 30 77 63 M La Royauté ٱلْمُلْك al-mulk 1
68 52 2 50 M Le calame ٱلْقَلَم al-qalam ن n.
69 52 78 24 M Celle qui doit venir, L’inéluctable ٱلْحَاقَّة al-ḥāqqa
70 44 79 32 M Les degrés, Les paliers ٱلْمِعْارَج al-maʿārij
71 28 71 52 M Noé نُوْح nūḥ
72 28 40 62 M Les djinns ٱلْجِنّ al-jinn
73 20 3 33 M/Y Celui qui s’est enveloppé, L’emmitouflé ٱلْمُزَّمِّل al-muzzammil
74 56 4 2 M Celui qui est revêtu d’un manteau, Il s’est couvert d’une cape ٱلْمُدَّثِّر al-muddaṯṯir
75 40 31 27 M La résurrection ٱلْقِيَامَة al-qiyāma
76 31 98 34 Y L’Homme ٱلْإِنْسَان al-insān
77 50 33 25 M/Y Les envoyés, L’Envoi ٱلْمُرْسَلَات al-mursalāt
78 40 80 26 M L’Annonce ٱلنَّبَأ an-nabaʾ 1
79 46 81 20 M Ceux qui arrachent, Tirer ٱلنَّازِعَات an-nāziʿāt
80 42 24 17 M Il s’est renfrogné, L’Air sévère عَبَسَ ʿabasa
81 29 7 18 M Le décrochement, Le redéploiement ٱلتَّكْوِيْر at-takwīr
82 19 82 15 M La rupture du ciel, Se fendre ٱلإِنْفِطَار al-infiṭār
83 36 86 35 M Les fraudeurs, Les escamoteurs ٱلْمُطَفِّفِيْن al-muṭaffifīn
84 25 83 19 M La déchirure, La fissuration ٱلْإِنْشِقَاق al-anšiqāq 21
85 22 27 42 M Les constellations, Les châteaux ٱلْبُرُوْج al-burūj
86 17 36 9 M L’astre nocturne, L’arrivant du soir ٱلطَّارِق aṭ-ṭāriq
87 19 8 16 M Le Très-Haut ٱلْأَعْلَى al-aʿlā
88 26 68 21 M Celle qui enveloppe, L’occultante ٱلْغَاشِيَة al-ġāšiya
89 30 10 41 M L’aube ٱلْفَجْر al-fajr
90 20 35 39 M La cité, La ville ٱلْبَلَد al-balad
91 15 26 7 M Le soleil ٱلشَّمْس aš-šams
92 21 9 14 M La nuit ٱللَّيْل al-layl
93 11 11 4 M La clarté du jour ٱلضُّحَى aḍ-ḍuḥā
94 8 12 5 M L’ouverture, L’épanouissement ٱلشَّرْح aš-šarḥ
95 8 28 10 M Le figuier ٱلتِّيْن at-tīn
96 19 1 1 M Le caillot de sang, L’accrochement ٱلْعَلَق al-ʿalaq 19
97 5 25 29 M Le décret, Grandeur ٱلْقَدْر al-qadr
98 8 100 92 Y La preuve décisive, Le signe évident ٱلْبَيِّنَة al-bayyina
99 8 93 11 Y Le tremblement de terre ٱلزَّلْزَلَة az-zalzala
100 11 14 13 M Les Coursiers rapides, Galoper ٱلْعَادِيَات al-ʿādiyāt
101 11 30 12 M Celle qui fracasse ٱلْقَارِعَة al-qāriʿa
102 8 16 31 M La rivalité, Rivaliser par le nombre ٱلتَّكَاثُر at-takāṯur
103 3 13 6 M L’instant, Le temps ٱلْعَصْر al-ʿaṣr
104 9 32 38 M Le calomniateur, Le Détracteur ٱلْهُمَزَة al-humaza
105 5 19 40 M L’éléphant ٱلْفِيْل al-fīl
106 4 29 3 M Quraysh قُرَيْش qurayš
107 7 17 8 M Le nécessaire, L’aide ٱلْمَاعُوْن al-māʿūn
108 3 15 37 M L’abondance, L’affluence ٱلْكَوْثَر al-kawṯar
109 6 18 44 M Les incrédules, les dénégateurs ٱلْكَافِرُوْن al-kāfirūn
110 3 114 111 Y Le secours victorieux ٱلنَّصْر an-naṣr
111 5 6 36 M La corde, La fibre, Abû Lahab ٱلْمَسَد al-masad
112 4 22 43 M Le culte pur, le monothéisme pur ٱلْإِخْلَاص al-iḫlāṣ
113 5 20 46 M L’aurore, Le point du jour ٱلْفَلَق al-falaq
114 6 21 47 M Les hommes ٱلنَّاس an-nās

Légende :

  1. Nombre de versets contenus dans la sourate.
  2. Rang dans l’ordre chronologique selon le classement de l'Édition du Caire attribué à Ja'far al-Sâdiq (Caire.).
  3. Rang dans l’ordre chronologique de la révélation selon le classement de Régis Blachère (R.B.).
  4. Lieu où cette sourate a été révélée à La Mecque M ou à Médine Y pendant l’hégire, M/Y quand les sources sont en désaccord.
  5. Les lettres initiales, dont l’interprétation reste une énigme.
  6. Versets pendant lesquels le récitant et les auditeurs se prosternent au cours de la récitation liturgique. Ces versets sont marqués par le symbole de prosternation ۩ dans les Corans arabes. Ce n’est pas un rite unanimement suivi, en particulier pour (XXII; 77) et (XXXVIII; 24/25)
  7. En vue de sa récitation, le Coran fut divisé postérieurement en sept manzil (manzil, مَنْزِل, pl. manāzil, مَنَازِل), ce qui permet de le réciter en entier au cours d’une semaine. Il est aussi divisé en trente juz' (juzʾ, جُزْء, pl. ajzāʾ أَجْزَاء), pour sa récitation en un mois. Chaque juzʾ est divisé en deux parties nommées hizb (arabe : ḥizb, حِزْب, « section ; partie »). Chacune de ces parties est divisée en quarts marqués par le caractère ۞ nommé Rub` al-Hizb (en arabe : rubʿ al-ḥizb, رُبْع ٱلْحِزْب, « quart de section »).

L’ordre chronologique de la révélation des sourates est un élément important car certains versets viennent abroger des versets antérieurs. L’interprétation de ces versets dépend en grande partie de l’école de droit musulman considérée.

Les colonnes marquées par le signe peuvent être triées.


Notes et références

Notes

  1. Elle était ainsi rejetée par des "groupes kharidjites".
  2. Pour Neuwirth, des sourates ont pu circuler anciennement avec des noms "similaires à ceux utilisés aujourd'hui", "bien que des informations sûres sur l'état le plus ancien des choses ne soient pas disponibles". Pour Déroche, "dans la tradition musulmane, ces dernières sont désignées par leur titre". La circulation de noms jusqu'à nos jours est pour l'auteur un élément qui montre une connaissance orale du texte. Pour Segovia, dès le VIIIe siècle, un texte, connu sous le nom de sura al-baqara, est attesté comme étant en circulation chez les musulmanes. Plus court que la sourate 2, le contenu de celui-ci n'est pas connu. - C. Segovia, "Sourate 2", Le Coran des Historiens, 2019, t. 2a, p. 55 et suiv.
  3. Liati déconseille de traduire "sourate" par "chapitre", les sourates n'ayant pas, exceptées pour certaines courtes, de thématiques uniques.
    Liati V., "Comment lire le Coran ?" dans Le français aujourd'hui 2006, 155, p. 37-45
  4. Ce terme de "révélation" est contesté par certains chercheurs. Dye dit que "c'est une formule qui est trompeuse, car elle occulte tout ce qui peut relever d'un processus de composition". G. Dye, "Le corpus coranique : contexte et composition", Le Coran des Historiens, t.1, 2019, p.755.
  5. Neuwirth se base sur le principe de l'unité des sourates. Cette approche est minoritaire pour la Recherche, pour qui qui "la tendance prédominante dans les recherches récentes [est] à atomiser ou à ignorer cette forme.". La recherche se pose la question de l'articulation entre l'unité de la sourate et celle d'éléments textuels plus courts. Les visions de Bell (selon laquelle les sourates sont composées de morceaux en désordre) et de Cuypers (qui défend une unité de composition) sont considérées par Dye comme des extrêmes qui "posent une série de problèmes". L'auteur considère que plusieurs possibilités -de la sourate reprise telle quelle à celle principalement composée après la mort de Mahomet et passant par celle connaissant un processus rédactionnelle long- doivent être envisagées au cas par cas. - Angelika Neuwirth, "The Qur'an and Late Antiquity", Oxford University Press, 2019, p.163-164. - Guillaume. Dye, "Le corpus coranique : contexte et composition", Le Coran des Historiens, t.1, 2019, p.799 et suiv.
  6. Dye fait remarquer qu'elle est marginale pour les études bibliques et « modérée » pour les études coraniques soulignant un paradoxe.
  7. Ces critiques se retrouvent chez G. Dye, G.S. Reynolds, cités dans cette partie....

Références

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  2. Köbert, Vocabularium Syriacum, , p. 133.
  3. a b c d e et f A.S. Boisliveau, Le Coran par lui-même, 2014, p. 82 et suiv.
  4. a b et c Angelika Neuwirth, The Qur'an and Late Antiquity, Oxford University Press, 2019, (trad : Der Koran als Text der Spätantike, 2010)p.163-164
  5. Angelika Neuwirth, "Structural, linguistic and literary features", The cambridge companion to the Qur'an, Cambridge, 2006, p.97
  6. Guillaume Dye, "Le corpus coranique : contexte et composition", Le Coran des historiens, 2019, t.1, p.790.
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  13. Angelika Neuwirth, "The Qur'an and Late Antiquity", Oxford University Press, 2019, p.164
  14. Neuwirth, Angelika. “Du Texte De Récitation Au Canon En Passant Par La Liturgie: A Propos De La Genèse De La Composition Des Sourates Et De Sa Redissolution Au Cours Du Développement Du Culte Islamique.” Arabica, vol. 47, no. 2, 2000, pp. 194–229.
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  16. Yassin DUTTON, "The Form of the Qur’an : Historical Contours", in "The Oxford Handbook of Qur'anic Studie", Oxford Université Press, 2020, p.187
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  38. « Cette idée repose sur les convictions que le Coran n'a qu'un seul auteur, qu'il n'a aucun rédacteur, et qu'il reflète l'expérience d'une communauté ayant existé autour de Muḥammad, à La Mecque et à Médine, entre 610 et 632. «
  39. Déroche Fr., « Chapitre VI - La réception du Coran en Occident » dans Le Coran, 2017, p. 111-122
  40. a b c et d Dye G., Amir-Moezzi M., Le Coran des Historiens, t.2, 2019, "introduction".
  41. « The Study Quran, A New Translation and Commentary, by Seyyed Hossein Nasr, Caner K. Dagli, Maria Massi Dakake, Joseph E.B. Lumbard, Mohammed Rustom (November 2015) », sur www.mehdi-azaiez.org (consulté le )
  42. « Seyyed Hossein Nasr, The Study Quran – A New Translation and Commentary », sur Les cahiers de l'Islam (consulté le ).

Articles connexes

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