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Caravan (composition)

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Caravan
Original
Titre Caravan
Compositeur Duke Ellington, Juan Tizol
Parolier Irving Mills
Année 1936
Analyse
Style Style Jungle
Forme AABA
Mètre 4/4
Versions
Barney Bigard 1936
Duke Ellington 1937

Caravan est un standard de jazz composé par Duke Ellington et Juan Tizol, avec des paroles d'Irving Mills.

Composition

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Caravan est composé en 1932 par Duke Ellington et Juan Tizol, tromboniste qui a permis à la section de trombone de l'orchestre d'Ellington de briller dans les années 1940 et 1950[1]. Le motif principal est de Tizol, et les deux musiciens ont complété le morceau ensemble[2],[3].

Premier enregistrement

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Caravan est enregistré pour la première fois au cours d'une session organisée par Irving Mills pour son label Variety, le , par Barney Bigard and his jazzopators[4], avec Barney Bigard à la clarinette, Juan Tizol au trombone à pistons, Cootie Williams à la trompette, Duke Ellington au piano, Billy Taylor (en) à la contrebasse, Sonny Greer à la batterie et Harry Carney au saxophone baryton ; c'est-à-dire l'orchestre du Duke de cette époque en version réduite[3].

Le morceau atteint la quatrième place des charts en [3].

Première version d'Ellington

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Juan Tizol, auteur du thème A

Le morceau acquiert la célébrité avec les versions enregistrées par l'orchestre de Duke Ellington. La première date du pour le label Master Records, un label d'Irving Mills[2],[3]. Les musiciens sont :

Cette version atteint la vingtième place des charts[3].

Après l'enregistrement, Juan Tizol vend immédiatement les droits liés au thème à Irving Mills pour la somme de 25 $, n'anticipant pas le succès à venir[5]. Ce dernier lui rend les droits dès que le thème devient un succès[5],[3].

La version enregistrée par Duke Ellington et son orchestre en 1937 a reçu le Grammy Hall of Fame Award en 2009[6].

Autres versions studios

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Il existe plus de 350 versions enregistrées de Caravan par les différentes formations du Duke, dont une cinquantaine en studio. La plupart sont maintenant tombées dans le domaine public[7].

D'autres musiciens enregistrent des versions qui rencontrent le succès[3] :

  • 1949 : Billy Eckstine avec l'orchestre d'Hugo Winterhalter atteint la 27e place
  • 1953 : Ralph Marterie (en) atteint la 6e place, l'album se vent à plus d'un million d'exemplaires
  • 1953 : Esquire Boys atteint la 27e place.

Caravan morceau est construit sur une forme AABA[8]. Il est le plus souvent joué en fa mineur[1],[2],[8].

La section A mélange une mélodie orientalisante avec les rythmes latinos apportés par Juan Tizol[1]. La mélodie est très chromatique et tourne autour de la dominante Do, jouée sur un ostinato enchainant Do7 et Db°7, que l'on peut lire comme deux version d'un même accord : Db°7 est identique à C7(b9) sans la fondamentale[8]. La mélodie descend ensuite chromatiquement vers la tonique[1],[2],[8].

L'harmonisation d'Ellington et Tizol est basée sur des accords épais suivant un mouvement parallèle. La sonorité, polytonale, est très moderne et très reconnaissable[1].

Le pont B apporte un contraste : l'écriture est basée sur des arpèges d'accords majeurs septième s'enchainant selon le cycle des quintes, comme dans de nombreux standards. De même, le rythme latin cède le pas au swing[1],[8].

Dans certaines versions, la dernière exposition du thème se termine par un gros accord strident et dissonant, qui reste sans résolution[1].

Irving Mills, qui connait bien le morceau pour être le producteur de ses deux premières sessions d'enregistrement, écrit des paroles sur la mélodie. Il s'éloigne de l'exotisme pour raconter le voyage de deux amoureux sous les étoiles. Certains critiques reprochent aux paroles la pauvreté des rimes et les contradictions du texte (les étoiles brillent mais leur lumière s'estompe)[8].

Ce thème est devenu un standard et a pris une nouvelle envergure dans les années 1960 et 1970.

À signaler aussi une version à la guitare par Marcel Dadi, une autre par le Brian Setzer Orchestra, dans les années 1990, une à la basse par Avishai Cohen et une version fanfare par le groupe des Balkans Fanfare Ciocărlia. Il existe une version latine, Caravan Mambo par Tito Puente accompagné de son orchestre, laquelle inspira plus récemment une reprise par le Bobun Brass Band. En 1962, la chanson Le cinéma de Claude Nougaro, dont la musique est signée de Michel Legrand, reprend le thème de Caravan comme virgule musicale.

Une version de Caravan fait partie de la bande-son des films suivants :

Notes et références

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  1. a b c d e f et g (en) Jeremy Grimshaw, « Caravan », sur AllMusic (consulté le ).
  2. a b c et d (en) « Caravan », sur learnjazzstandards.com (consulté le ).
  3. a b c d e f et g (en) Jeremy Wilson, « Caravan (Origin and Chart Information) », sur jazzstandards.com (consulté le ).
  4. « Caravan de Juan Tizol (arr. Duke Ellington) », sur pad.philharmoniedeparis.fr (consulté le ).
  5. a et b (en) Ted Gioia, The Jazz Standards: A Guide to the Repertoire, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-976915-5, lire en ligne).
  6. (en) « Grammy Hall of Fame Award », sur grammy.com.
  7. Alain Pailler, Duke's place. Ellington et ses imaginaires, Actes sud, 2002.
  8. a b c d e et f (en) K. J. McElrath, « Caravan (Music and Lyrics Analysis) », sur jazzstandards.com (consulté le ).
  9. Recensé sur le site « Russian-Records ».
  10. (en) Chris Tyle, « Caravan (Jazz History Notes) », sur jazzstandards.com (consulté le ).
  11. a b et c (en) Noah Baerman, « Caravan (Getting Started) », sur jazzstandards.com (consulté le ).
  12. a b c et d (en) « Caravan (Soundtrack Information) », sur jazzstandards.com (consulté le ).

Liens externes

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