Suillus luteus
Bolet jaune, Nonnette voilée
Règne | Fungi |
---|---|
Division | Basidiomycota |
Classe | Agaricomycetes |
Sous-classe | Agaricomycetidae |
Ordre | Boletales |
Famille | Suillaceae |
Genre | Suillus |
Suillus luteus, le Bolet jaune, appelé aussi Nonnette voilée, Bolet beurré ou encore Bolet baveux, autrefois Boletus luteus, est une espèce de champignon (Fungi) basidiomycète du genre Suillus. Il est caractérisé par son pied orné d'un anneau et son habitat exclusivement sous pins.
Taxonomie
[modifier | modifier le code]Le nom correct complet (avec auteur) de ce taxon est Suillus luteus (L.) Roussel, 1821[1].
L'espèce a été initialement classée dans le genre Boletus sous le basionyme Boletus luteus L., 1753[1].
Synonymes
[modifier | modifier le code]Suillus luteus a pour synonymes[1] :
- Boletopsis lutea (L.) Henn., 1900
- Boletus luteus L., 1753
- Boletus volvatus Batsch, 1783
- Cricunopus luteus (L.) P. Karst., 1881
- Ixocomus luteus (L.) Quél., 1888
- Viscipellis lutea (L.) Quél., 1886
- Viscipellis luteus (L.) Quél. (1886), 1886
Phylogénie
[modifier | modifier le code]Le Bolet jaune est l'une des nombreuses espèces décrites pour la première fois en 1753 par le "père de la taxonomie" Carl Linnaeus, qui lui a donné le nom de Boletus luteus dans le deuxième volume de son ouvrage Species Plantarum. L'espèce a été reclassée (et est devenue l'espèce type) dans le genre Suillus par le naturaliste français Henri François Anne de Roussel en 1796[2].
Étymologie
[modifier | modifier le code]L'épithète spécifique, du latin lūtěus, signifie "jaune".
Noms vulgaires et vernaculaires
[modifier | modifier le code]Ce taxon porte en français les noms vernaculaires ou normalisés suivants : Bolet jaune[3], Nonnette voilée[4].
Suillus luteus est parfois nommé à tort "Cèpe des pins", mais le Cèpe des pins est une tout autre espèce ; Boletus pinophilus.
Description du sporophore
[modifier | modifier le code]Les bolets sont des champignons dont l’hyménophore, constitué de tubes et terminés par des pores, se sépare facilement de la chair du chapeau. Ce chapeau d'abord rond, recouvert d'une cuticule, devient convexe à mesure qu’il vieillit. Ils ont un pied (stipe) central assez épais et une chair compacte. Les caractéristiques de Suillus luteus, le Bolet jaune, sont les suivantes :
Son chapeau mesure 4 à 15 cm, il est fortement visqueux puis fibrilleux en séchant, de couleur brun marron, brun chocolat à brun-rouge[5]. La cuticule est séparable jusqu'à mi-rayon. La marge est débordante[6].
L'hyménophore présente des tubes jaune clair puis jaune verdâtre à la fin[5], longs de 8 à 12 mm[6]. Les pores sont fins, jaune[5].
Son stipe mesure 4 à 12 cm x 1 à 3 cm, de couleur blanc puis jaune citron et enfin jaunâtre, orné d'un anneau ample et membraneux, blanc dessus et parfois brun violacé dessous ; au-dessus de l'anneau, le pied est couvert de granulations roussâtres[5].
La chair est épaisse, molle, crème à jaunâtre. Sa saveur est douce, mais un peu acidulée. Son odeur est faible, agréable, un peu fruitée[5].
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Jeune, l'anneau encore attaché cache les pores.
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Le pied est orné d'un anneau, il est également granulé au-dessus de cet anneau.
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Évolution de la croissance de S. luteus. Chapeau brun chocolat plus au moins visqueux et pores jaunes. L'anneau commence attaché aux bords du chapeau pour se déployer ensuite. La chair est blanchâtre, ne change pas de couleur.
Réactions chimiques
[modifier | modifier le code]Caractéristiques microscopiques
[modifier | modifier le code]Ses spores sont elliptiques, fusiformes, lisses, guttulées, jaune pâle, mesurant 7 à 9,5 µm x 2,7 à 3,5 µm. Ses basides sont cylindriques clavées, tétrasporiques, non bouclées. Ses cheilocystides sont cylindriques clavées, mesurant 37 à 52 µm x 5 à 7,5 µm. Sa cuticule est constituée d'hyphes parallèles couchées pigmentées de brun, de 2 à 5 µm de large enrobées dans une masse gélatineuse[6].
Galerie
[modifier | modifier le code]Variétés et formes
[modifier | modifier le code]- Suillus luteus f. albus, forme blanche, possède un chapeau blanc puis crème, seuls les tubes et les pores sont de couleur jaune.
- Suillus luteus f. decolorans, forme décolorée, au chapeau plus clair, allant de l'ocre-jaune jusqu'à fauvâtre et vergeté.
- Suillus luteus f. ochraceobrunneolus, forme brunâtre ochracé, identique à la précédente mais non vergeté[6].
Habitat et distribution
[modifier | modifier le code]Il s'agit un champignon ectomycorhizien, poussant uniquement sous les pin[5]. C'est une espèce plutôt tardive, qui vient d'août à décembre sous les pinèdes en plaine et en montagne. Il est assez commun et apprécie les sols sableux et calcaires[8].
Ce taxon se rencontre dans les pays suivants[9] : Allemagne, Andorre, Autriche, Belgique, Bulgarie, Chine, Corée du Nord, Corée du Sud, Danemark, Espagne, Estonie, Finlande, France, Irlande, Islande, Italie, Japon, Lituanie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Pologne, Portugal, Royaume-Uni, Russie, Taïwan, Serbie, Slovaquie, Slovénie, Suisse, Suède, Tchéquie, Ukraine, Île de Man, Îles Féroé.
Comestibilité
[modifier | modifier le code]Comme tous les bolets du genre Suillus, le Bolet jaune est un comestible médiocre. Cependant, cette espèce est réputée pour être la plus intéressante gustativement du genre Suillus. Il est plus au moins laxatif selon la tolérance individuelle, la quantité consommée et le degré de maturité des spécimens consommés. Pour cela il est préconisé de ne cueillir que des jeunes spécimens, de retirer le pied fibreux, de peler la cuticule et de consommer une quantité modeste la première fois pour évaluer sa propre tolérance aux effets laxatifs[10].
Sa consistance fait qu'il est souvent utilisé pour la fabrication de potages et crèmes de champignons. Cette espèce est aussi souvent utilisée dans le commerce dans les conserves de champignons ou les mélanges congelés. Il peut cependant provoquer des allergies[8].
L'espèce a une forte capacité de concentration du césium 137[11].
Confusions possibles
[modifier | modifier le code]Très reconnaissable à son chapeau chocolat et à son ample anneau blanc, il ne peut guère se confondre, sans grand danger, qu'avec d'autres membres du genre Suillus (dont il est l'espèce type), notamment le très proche Suillus granulatus (sans anneau) ou encore Suillus grevillei[8] aux teintes jaunes.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4e édition, Belin, 2017.
- Régis Courtecuisse & Bernard Duhem : Champignons de France et d'Europe, Delachaux, 2013.
- Thomas Læssøe & Jens H. Petersen : Les champignons d’Europe tempérée, volume 1 et 2, Biotope, 2020.
- Jean-Claude Gerber & Nicolas Schwab : Champignons, guide de terrain : 2e édition revue et augmentée, Rossolis, 2023.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Référence Catalogue of Life : Suillus luteus (L.) Roussel (consulté le )
- (en) Référence Index Fungorum : Suillus luteus (L.) Roussel (consulté le )
- (fr + en) Référence GBIF : Suillus luteus (L.) Roussel (consulté le )
- (fr) Référence INPN : Suillus luteus (L.) Roussel, 1796 (TAXREF) (consulté le )
- (en) Référence IRMNG : Suillus luteus (L.) Gray, 1821 (consulté le )
- (en) Référence MycoBank : Suillus luteus (L.) Roussel (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Suillus luteus (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence OEPP : Suillus luteus (Linnaeus) Roussel (consulté le )
- (en) Référence Taxonomicon : Suillus luteus (L. ex Fr.) Gray (1821) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espèce Suillus luteus (L.) Roussel (consulté le )
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notamment : Champignons du Nord et du Midi, André Marchand, tome II/XI, Hachette 1973, (ISBN 84-399-5721-1)
- V. Robert, G. Stegehuis and J. Stalpers. 2005. The MycoBank engine and related databases. https://www.mycobank.org/, consulté le 25 mars 2024
- HFA Roussel, Flore du Calvados et terrains adjacents, composée suivant la méthode de Jussieu (in French). Caen, France: L.-J. Poisson. p. 34.,
- MNHN & OFB [Ed]. 2003-présent. Inventaire national du patrimoine naturel (INPN), Site web : https://inpn.mnhn.fr, consulté le 25 mars 2024
- Base de données mondiale de l'OEPP, https://gd.eppo.int, consulté le 25 mars 2024
- Guillaume Eyssartier & Pierre Roux : Guide des champignons – France et Europe – 4e édition, Belin, 2017.
- « MycoDB : Fiche de Suillus luteus », sur www.mycodb.fr (consulté le )
- « Les champignons du Québec », sur www.mycoquebec.org (consulté le )
- Dr Ewald Gerhardt, Guide Vigot des champignons, 1999, p. 490 (ISBN 2 7114 1413 2).
- UICN, consulté le 25 mars 2024
- italien, « GUIDA RAGIONATA ALLA COMMESTIBILITÀ DEI FUNGHI »
- CRIIRAD, « Radioactivité, contamination des champignons », sur www.criirad.org,