Jef François
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Jef François, né Josephus Alphonsus Marie François à Gand le 22 Mai 1901 et mort le 30 juin 1996, est un homme politique belge flamand. Il a été chef du Verdinaso et de la Germaansche SS-Vlanderen, il a également été commandant de la Dietsche Militie – Zwarte Brigade et a combattu sur le front de l’Est en tant que bénévole lors de la seconde guerre mondiale. Après avoir été condamné deux fois à mort après la deuxième guerre mondiale pour avoir été un collaborateur principale pour le régime nazi en Belgique, sa peine est finalement transformée en peine de prison à perpétuité.
Premier pas dans le nationalisme politique flamand
[modifier | modifier le code]Jef François grandit à Gand, après des études de sciences humaine au collège Saint Amandus dans le centre de Gand, il devient comptable dans une compagnie maritime[1]. En parallèle, juste après la première guerre mondiale, il commence a s’engager dans le nationalisme flamand a l’aube de ses 18 ans. Il gravit vite les échelons et devient au début des années 20, membre du conseil d’administration du Frontpartij, il devient également membre actif de l’association des anciens soldats flamands (BVOS) et, en 1926, membre du parti national flamand fondé la même année par le Gantois anti-belge Maes Boudewijn[2]. Il fonde avec Wiens Moens en 1929 la fédération nationale flamande dans les arrondissement de Gand-Eeklo et de Dendermonde et le journal mensuel de la communauté du travail Germano-flamand De Vlag[3]. A la veille de ses trente ans, il était déjà une figure majeure du nationalisme flamand et commençait a se faire un nom dans le milieu nazi.
Son rôle important dans le Verdinaso
[modifier | modifier le code]Au début des années 30, Jef François fait ses débuts au Verdinaso qu’il rejoint avec Wies Moens, chef d’un groupe nationaliste. Par la suite, Jef François va jouer un rôle de premier plan au sein du mouvement. Le Verdinaso est un parti d’extrême droite flamand créé en 1931 par Joris van Severen, issu d’une famille bourgeoise francophone, devenu flamingant pendant ses études au collège Sainte-Barbe à Gand, et remarqué pour son radicalisme flamand en tant qu'officier sur le front de l'Yser pendant la Première Guerre mondiale.
Le but du Verdinaso, tel que défini dans son programme, était la création de l’État populaire thiois, englobant la Flandre et les Pays-Bas, conçu comme une entité organique. Ce projet reposait sur un national-solidarisme thiois visant à lutter contre les ennemis de cet État organique, notamment les étrangers, les puissances financières, la franc-maçonnerie et les forces divisant le peuple telles que les partis politiques, le libéralisme, le marxisme et toute philosophie matérialiste. Cet État populaire thiois serait chrétien et remplacerait le désordre socio-économique par un ordre corporatif, où la propriété serait légitimée uniquement si elle servait le peuple. Le mouvement promouvait la solidarité entre tous les groupes de la population thioise, intégrés dans un système social fermé et hiérarchisé. Bien que le mouvement ait emprunté des techniques de propagande et un culte du chef au fascisme, les dinasos refusaient d’être qualifiés de fascistes en revendiquant une position indépendante vis-à-vis des partis traditionnels («ni droite, ni gauche») et en affirmant leur rejet des influences étrangères.
Concernant le rôle de Jef François au sein du parti, c’est en 1934 que celui-ci devient inspecteur et commandant de la milice Dinaso (DM). En effet, Jef François a pris un rôle de plus en plus central au sein du Verdinaso en prenant progressivement le contrôle du fonctionnement quotidien de la milice Dinaso, devenant ainsi le deuxième homme de la milice après Jef Missoorten. C’est quelque temps après qu’une série de conflits personnels entre François et Missoorten apparait. Par la suite, ce dernier quitte le Verdinaso et laisse à Jef François la pleine direction du DM, qui a été transformé en Dinaso Militanten Orde (DMO). Peu de temps après, en 1937, Jef François prend en charge la gestion des magazines et des finances du mouvement.
En partie en raison de son influence croissante au sein du Verdinaso, François est entré en conflit avec d’autres dirigeants dinasos. En outre, Frantz van Dorpe, figure emblématique du Verdinaso, reproche à Jef François que le DMO freine l’élargissement du mouvement qui tente de gagner en acceptabilité dans les cercles élitistes belge depuis la nouvelle direction de marche en 1934. Malgré cela, François considérait que le DMO jouait un rôle important et durable dans la «conquête de l'État diététique». Par la suite, en 1937, il a été condamné à 3 mois de prison pour avoir enfreint la loi sur les milices privées, sur la base de faits antérieurs.
Après la mort de Joris Van Severen, le Verdinaso entre en crise et est soumis à la pression de l'occupant pour s'intégrer au Vlaams Nationaal Verbond (VNV). Jef François devient en mai 1941 chef adjoint de la Milice thioise/Brigade noire (Dietse Militie/Zwarte Brigade), la milice fusionnée du Verdinaso, du VNV et de Rex-Vlaanderen. En août 1941, il part sur le front de l'Est avec la Légion Flamande (Vlaams Legioen) et accède en septembre 1942 à la direction de l'Algemene SS-Vlaanderen. En 1944, il retourne sur le front de l'Est en tant qu'officier dans la Waffen-SS.
Son implication dans la seconde guerre mondiale
[modifier | modifier le code]En mai 1940, François se mobilise avec son unité dans le sud de la France et réintègre le DMO à son retour en Flandre au mois d’août de la même année.
En octobre de la même année, il prend part aux négociations visant à conclure un accord avec le Vlaamsch Nationaal Verbond qui ont abouti à une scission définitive. À la suite de la démission d’Emiel Thiers en janvier 1941, François et Le Roy prennent la direction du mouvement. Sous la pression des Allemands, les restes du Verdinaso rejoignent le Mouvement d’unité UNV au mois de mai. François devient commandant de la milice DM-ZB et s’engage en tant que volontaire sur le front de l’Est en août. À la suite de la mort de son supérieur, Reimond Tollenaere, François envisage de prendre le commandement général de la milice mais le chef de la VNV, Staf de Clercq, l’en empêche. Par la suite, il se rapproche des SS, effectuant deux séjours à Berlin auprès de Gottlob Berger, chef du SS-Hauptamt, entre le 28 avril et le 11 mai 1942 et y est finalement affecté le 14 juillet. De retour en Flandre, il est nommé chef standard de la Germanic SS. François procède à une purge et incite les membres à rejoindre dans la Wafen-SS. Multipliant les désaccords avec les autorités allemandes, il ordonne à tous les SS de Flandre de n’utiliser que le néerlandais pour échanger avec les Allemands. Ayant fait l’objet de nombreuses critiques relatives à sa capacité à diriger une organisation, François est finalement jugé incompétent par les Allemands, cédant ainsi la direction de la German SS. Après un transfert au SS-Hauptamt, il devient officier de liaison au SS-Führungshauptamt en avril 1944. Il co-préside l’évacuation des réfugiés flamands vers l’Allemagne au mois de septembre et est ensuite rattaché à l’état-major de sa division.
L'après guerre
[modifier | modifier le code]Une fois la guerre finie, Jef François sera condamné deux fois a mort par contumace.
Sa première condamnation sera prononcée a Gand pour sa collaboration avec le régime nazi, sa deuxième condamnation sera prononcée a Anvers pour toute ses actions et participation collective dans des groupuscules nationalistes d’extreme droite.[4]
Il fera opposition à ces condamnations et sa peine à Anvers sera transformée en 20 années de prison, par contre celle prononcée par le tribunal de Gand sera confirmée. En 1950 il est gracié et sa dernière peine de mort est transformée en perpétuité.
En juillet 1952 il est libéré sous condition. A sa sortie il a repris un semblant de vie normale en travaillant comme représentant dans les carburants et entre 1968 et 1969 comme secrétaire du parti politique Volksunie à Berchem[5]. Il a ensuite fondé un groupe de vétérans SS et a été actif en marge de l'Ordre des militants flamands (VMO).
Concernant la période d'après-guerre, ses activités ont atteint leur apogée lors de la dernière phase de sa vie, il a eu un rôle important au sein de l'organisation de Front de l’Est du Brabant (Vlaamse oud-oostfrontstrijders ) fondé en 1980 par le duc Jan Van Brabant.
C'est également à partir de cette période, entre 1980 et 2004, que l'individu a régulièrement publié des articles dans le magazine mensuel de l'organisation, Contact Periodique (Periodiek Contact). Dans ses écrits, il a promu la réhabilitation des fronts de l'Est et des Waffen-SS, a soutenu l'idéologie national-socialiste, et a remis en question la réalité de l’Holocauste[6].
Jef François décède le 30 juin juin 1996 à Gand après avoir gardé des liens avec des organisations d’extrême droite tout le restant de sa vie.
Lors de ses funérailles, plusieurs nationalistes flamands sont venus lui rendre hommage, parmi lesquels le député de Gand de l'époque, Francis Van den Eynde[7].
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- J. Creve, Jef François, een terugblik, in: TeKoS, 1996, nr. 81, pp. 18-24.
- De Wever, Bruno. “Vlaams-Nationalisme in de Gentse Regio 1914-1945.” HANDELINGEN DER MAATSCHAPPIJ VOOR GESCHIEDENIS EN OUDHEIDKUNDE TE GENT, vol. 49, 1995, pp. 265–81
- Philip Rees, Jef François, dans: Biographical Dictionary of the Extreme Right Since 1890, 1990, p. 134
- L'extrême-droite en Belgique (III); Étienne Verhoeyen; Dans Courrier hebdomadaire du CRISP 1976/9 (n° 715-716); pages 1 à 44 Éditions; CRISP; ISSN 0008-9664 ;DOI 10.3917/cris.715.0001
- J. Creve Recht en Trouw. De geschiedenis van het Verdinaso en zijn milities, 1987.
- B. de Wever, Greep naar de macht. Vlaams-nationalisme en Nieuwe Orde. Het VNV 1933-1945, 1994.
- Creve, Jan. “Jef François.” In Nieuwe Encyclopedie van de Vlaamse Beweging, 1171–73. Tielt: Lannoo, 1998.
- B. de Wever, Oostfronters. Vlamingen in het Vlaams Legioen en de Waffen SS, 1984.
- F. Goedbloed, De dilemma's van de georganiseerde Vlaamse oud-oostfrontstrijders. Een analyse van het antisemitisme en Vlaams-nationalisme in Berkenkruis en Periodiek Contact, in: BTNG, jg. 22, 1991, nr. 3-4, pp. 395-450.
- Van Onacker, Gilles, and Koen Aerts. De Ideologische Rechtlijnigheid Van Jef Francois : Het Collaboratieparcours En De Analyse Van De Naoorlogse Publicaties Van Jef François. 2014.
Liens externes
[modifier | modifier le code]— https://www.belgiumwwii.be/belgique-en-guerre/personnalites/francois-jef.html
— https://encyclopedievlaamsebeweging.be/nl/francois-jef
Références
[modifier | modifier le code]- Jan Creve, « Jef Francois », sur encyclopedievlaamsebeweging.be, (consulté le ).
- (nl) Jan Creve, Jef François, een terugblik, Tekos, , p. 18-24
- (nl) Bruno De Wever, « Vlaams-nationalisme in de Gentse regio 1914-1945 », HANDELINGEN DER MAATSCHAPPIJ VOOR GESCHIEDENIS EN OUDHEIDKUNDE TE GENT., vol. 49, nos 0774-286X, , p. 265-281 (lire en ligne [PDF])
- (nl) Jan Creve, « Jef François », sur encyclopedievlaamsebeweging.be, (consulté le ).
- (nl) Jan Creve, « Jef Francois », sur encyclopedievlaamsebeweging.be, (consulté le ).
- (nl) Fred Goedbloed, « De dilemma's van de georganiseerde Vlaamse oud-Oostfrontstrijders. Een analyse van het antisemitisme en Vlaams-nationalisme in Berkenkruis en Periodiek Contact. », Belgisch Tijdschrift voor Nieuwste Geschiedenis, vol. 22, nos 3-4, , pp. 395-450. (lire en ligne [PDF])
- (nl) Mathias De Clercq, « Ze kunnen en willen geen afstand nemen », sur web.archive.org (consulté le ).