[go: nahoru, domu]

Aller au contenu

SPHEREx

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Description de cette image, également commentée ci-après
Données générales
Organisation Drapeau des États-Unis NASA
Constructeur Drapeau des États-Unis Ball Aerospace
Programme Explorer (MIDEX)
Domaine Cosmologie
Type de mission Télescope spatial
Statut En développement
Lancement avril 2025 au plus tard
Lanceur Falcon 9
Durée de vie > 25 mois (mission primaire)
Site spherex.caltech.edu
Caractéristiques techniques
Masse au lancement environ 200 kg
Masse instruments 69 kg
Contrôle d'attitude Stabilisé 3 axes
Source d'énergie Panneaux solaires
Orbite
Orbite Orbite polaire
Altitude 700 kilomètres
Télescope
Diamètre 20 cm
Champ 3,5 x 11,3°
Résolution angulaire spatiale : 6,2 secondes d'arc
spectrale : 35 à 130
Longueur d'onde Proche infrarouge (0,75-5 micromètres)
Principaux instruments
x Spectrophotomètre

SPHEREx (acronyme de Spectro-Photometer for the History of the Universe, Epoch of Reionization, and Ices Explorer) est un petit télescope spatial infrarouge développé par la NASA . Équipé d'un spectrophotomètre, il doit effectuer un relevé de l'ensemble du ciel dans 96 longueurs d'onde en proche infrarouge (0,75-5 micromètres). C'est le premier relevé exhaustif dans cette bande spectrale qui ne peut être observée que depuis l'espace. La mission observera notamment plusieurs centaines de millions de galaxies. Les données collectées doivent permettre d'apporter des informations importantes sur l'inflation cosmique, événement du début de notre univers, et plus particulièrement sur les mécanismes ayant abouti à la formation des structures (galaxies, amas de galaxies...). La mission est sélectionnée en à la suite d'un appel à propositions du programme Explorer. Proposée comme mission de type MIDEX (Medium-class Explorer), son coût est plafonné à 242 millions de dollars américains. Son lancement est planifié au plus tard en . Ce petit télescope spatial d'environ 200 kilogrammes sera placé sur une orbite polaire autour de la Terre. La durée de sa mission primaire est de deux ans.

Historique du projet[modifier | modifier le code]

La NASA lance en 2015 un appel à propositions pour son programme Explorer (programme rassemblant des missions scientifiques à faible coût). SPHEREx est une des trois missions finalistes sélectionnées le dans la catégorie SMEX (catégorie de mission Explorer à coût plafonné à 125 millions de dollars américains). SPHEREx est proposé par James Bock chercheur au California Institute of Technology. Un budget de 1 million de dollars américains est alloué par la NASA pour permettre au projet de détailler les spécifications de la mission[1]. Mais en , la NASA annonce qu'elle sélectionne le projet Imaging X-ray Polarimetry Explorer (IXPE)[2].

Entre-temps le projet SPHEREx, en partie remanié[3], est de nouveau proposé fin 2016 en réponse à l'appel à propositions pour une mission MIDEX (budget plafonné à 250 millions de dollars américains) du programme Explorer de la NASA. Il est un des trois finalistes retenus en avec FINESSE et Arcus. Une étude d'une durée de 9 mois financée par l'agence spatiale américaine est alors lancée pour détailler les spécifications de la mission[4].

Le , la NASA annonce la sélection du projet SPHEREx. Le responsable de la mission est James Bock du California Institute of Technology. Cette institution est chargée de mettre au point la charge utile avec le Jet Propulsion Laboratory. L'Institut d'astronomie et des sciences spatiales de Corée (Daejon) doit également participer aux tests et à l'analyse des données scientifiques. La société Ball Aerospace & Technologies de Broomfield (Colorado) fournit la plate-forme du satellite et prend en charge le montage final[5],[6].

Objectifs[modifier | modifier le code]

Magnitude maximale par bande spectrale : valeur maximum attendue (MEV), estimation maximale courante (CBE) et exigences permettant de remplir les objectifs de la mission.

L'objectif principal de SPHEREx est de contribuer à tester un des aspects de la théorie de l'inflation cosmique, événement à l'origine de notre Univers qui s'est produit il y a 13,8 milliards d'années immédiatement après le Big Bang. Cet événement est le point de départ de la création des grandes structures telles que les galaxies, les amas de galaxies… Selon la principale théorie en vigueur ces structures résultent de très petites fluctuations des caractéristiques de la matière avant l'inflation cosmique qui sont distribuées selon un champ gaussien aléatoire. En observant des centaines de millions de galaxies de l'Univers observable en infrarouge proche, SPHEREx permet de dresser une carte tridimensionnelle de la distribution de ces grandes structures qui doivent être le reflet de cette origine. Pour réaliser cet objectif SPHEREx réalise des images de l'ensemble du ciel en 6 mois. La mission d'une durée de 2 ans doit permettre de réaliser plus de 4 images complètes du ciel[7].

Du fait de la stratégie d'observation de SPHEREx, les régions du ciel situées aux pôles de l'écliptique sont observées de manière beaucoup plus approfondie. Les données recueillies au niveau de ces parties du ciel doivent permettre, en soustrayant la lumière issue des galaxies identifiées, de déterminer la quantité de lumière d'arrière-plan extragalactique. Celle-ci est produite par des sources non visibles : galaxies naines, étoiles éjectées de leurs galaxies... Par le biais de ces informations, SPHEREx fournit un nouvel éclairage sur l'origine et la formation des galaxies[7].

SPHEREx va multiplier par 100 le nombre de spectres électromagnétiques dans la fréquence de l'eau portant des nuages moléculaires, des objets stellaires jeunes et des disques protoplanétaires. Ces données permettent de résoudre des questions anciennes sur la quantité et l'évolution des molécules biogenèses (H2O, CO, CO2 et CH3OH) à travers toutes les phases de la formation d'une étoile et de ses planètes[7].

La mesure de la sensibilité du télescope peut être estimé en se basant sur les relevés systématiques des sources infrarouges effectuées par le passé. 2MAS et WISE ont chacun catalogué des centaines de millions d'objets de ce type dans les bandes spectrales qui sont observées en majorité par SPHEREx. Ce dernier produira un spectre de l'ensemble des objets du catalogue 2MASS (sources observées dans les longueurs d'ondes 1,2 , 1,6 et 2,2 microns) ainsi que de presque tous les objets du catalogue WISE (sources observées dans les longueurs d'ondes 3,3 et 4,8 microns[8].

Nombre de spectres fournis par la mission primaire[9]
Type d'objet Nombre
Galaxies > 1 milliard
Décalage vers le rouge de galaxies observé avec une grande qualité > 100 millions
Spectres stellaires > 100 millions
Etoiles abritant des exoplanètes > 600 000
Quasars > 1 million
Contreparties rayons X > 100 000
Clusters > 100 000
Raie d'absorption de la glace > 100 000
Etoiles avec de la poussière chaude > 1 000
Astéroïdes >10 000

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

SPHEREx est un mini-satellite d'environ 200 kilogrammes stabilisé sur 3 axes. L'énergie est fournie par des panneaux solaires. Le télescope effectue ses observations de ses cibles dans l'infrarouge court. Tous les objets émettent dans cette fréquence dont la Lune, le Soleil et le satellite lui-même. Il est donc impératif que les émissions qui ne sont pas en provenance des objets observés soient écartés. L'optique et les capteurs 2,5 micromètres sont ainsi maintenus à une température de 80 kelvins tandis que les capteurs de 5,3 micromètres sont refroidis à 55 kelvins. Pour y parvenur le télescope est entouré de trois boucliers en aluminium de forme conique hauts de 2,6 mètres pour un diamètre maximum de 3,2 mètres qui sont emboités les uns dans les autres. Le bouclier extérieur bloque les photons infrarouge. Ces boucliers confèrent son apparence remarquable au satellite. Ils sont complétés par trois radiateurs en forme de parapluie à l'envers, emboités les uns dans les autres et situés sous le niveau des boucliers, qui constituent une ultime barrière contre les photons infrarouges. Ils sont sont conçus pour que les photons infrarouges rebondissent jusqu'à être éjectés dans l'espace. Ils sont complétés Par ailleurs l'orientation du satellite est fixée de manière que le Soleil ne frappe jamais le télescope[10],[11].

Instrument[modifier | modifier le code]

L'unique instrument est un télescope disposant d'une ouverture de 20 centimètres dont le tube est entièrement en aluminium. Le champ de vue est de 11° x 3,5°. Les capteurs au tellurure de mercure-cadmium situés au plan focal fournissent une série d'images de l'ensemble du ciel en proche infrarouge (0,75-5 micromètres) dans 96 bandes spectrales. Pour remplir les objectifs de la mission le faisceau lumineux, subdivisé par un filtre dichroïque, vient illuminer trois capteurs H2RG de 4 mégapixels pour les ondes courtes et trois capteurs de même taille pour les ondes longues. Ces capteurs utilisant la technologie HgCdTe ont été testés avec succès par le télescope spatial James Webb. Chaque capteur est recouvert par un filtre variable linéaire qui sélectionne une bande spectrale étroite dont la valeur varie selon un des deux axes du capteur. En faisant défiler le ciel dans le champ de vue du télescope celui-ci produit les différentes images dans 96 bandes spectrales. Ces filtres ont permis à l'instrument LEISA embarqué sur la sonde spatiale New Horizons de produire d'excellents images spectrales de Jupiter et Pluton. Le pouvoir de résolution de l'instrument est de 6 secondes d'arc. La résolution spectrale va de 41 dans les longueurs d'onde comprises entre 0,75 et 4,1 micromètres à 130 dans les longueurs d'onde comprises entre 4,42 et 5 micromètres. La sensibilité du détecteur permet d'observer les objets ayant une magnitude apparente de 19,2 AB ou plus pour la longueurs d'onde de 2 micromètres. La masse de l'instrument est de 74,5 kg[10].

Déroulement de la mission[modifier | modifier le code]

SPHEREx doit être placé sur une orbite polaire terrestre à une altitude de 700 km en . La mission primaire doit durer 2 ans avec une fin programmée en 2026. La date de son lancement lui permet d'exploiter les résultats fournis par les télescopes spatiaux JWST, TESS et Spektr-RG. Il fournit également des sujets d'étude détaillée aux télescopes JWST, SOFIA et au radiotélescope ALMA ainsi qu'aux futures missions WFIRST et PLATO[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « NASA Selects Proposals to Study Neutron Stars, Black Holes and More », NASA, .
  2. (en) Jeff Foust, « NASA selects X-ray astronomy mission », sur SpaceNews, .
  3. (en) « SPHEREx - News », sur SPHEREx, California Institute of Technology (consulté le ).
  4. (en) « NASA Selects Proposals to Study Galaxies, Stars, Planets », sur NASA, .
  5. (en) « NASA Selects New Mission to Explore Origins of Universe », NASA, .
  6. (en) Stephen Clark, « NASA selects mission to probe the history of galaxies », sur spaceflightnow.com, .
  7. a b c et d (en) « SPHEREx - Science », sur SphereX, California Institute of Technology (consulté le ).
  8. (en) Brendan P. Crill, Michael Werner, Rachel Akeson, Matthew Ashby, Lindsey Bleem, James J. Bock, Sean Bryan, Jill Burnham, Joyce Byun, Tzu-Ching Chang, Yi-Kuan Chiang et al., « SPHEREx: NASA’s Near-Infrared Spectrophotometric All-Sky Survey », x,‎ , p. 1-17, (lire en ligne) — article sur la mission récent (2024).
  9. (en) « NASAFacts : SPHEREx » [PDF], sur NASA, .
  10. a et b (en) « Instrument », sur SPHEREx, California Institute of Technology (consulté le ).
  11. (en) « Construction on NASA Mission to Map 450 Million Galaxies Is Under Way », sur SPHEREx, California Institute of Technology, .

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Brendan P. Crill, Michael Werner, Rachel Akeson, Matthew Ashby, Lindsey Bleem, James J. Bock, Sean Bryan, Jill Burnham, Joyce Byun, Tzu-Ching Chang, Yi-Kuan Chiang et al., « SPHEREx: NASA’s Near-Infrared Spectrophotometric All-Sky Survey », x,‎ , p. 1-17, (lire en ligne) — article sur la mission récent (2024)..
  • (en) Olivier Doré, Michael W. Werner Werner, Matt Ashby et al., « Science Impacts of the SPHEREx All-Sky Optical to Near-Infrared Spectral Survey : Report of a Community Workshop Examining Extragalactic, Galactic, Stellar and Planetary Science », x,‎ , p. 1-84, (lire en ligne) — article sur les aspects scientifiques de la mission.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]