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Régiment de La Marine

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Régiment de La Marine
Image illustrative de l’article Régiment de La Marine
Drapeau d’Ordonnance du régiment de La Marine

Création 1635
Dissolution 1791
Pays Drapeau du royaume de France Royaume de France
Branche Infanterie
Fait partie de 11e régiment d'infanterie
Ancienne dénomination Régiment Cardinal-Duc

Le régiment de La Marine est un régiment d'infanterie du royaume de France, créé en 1635 sous le nom de régiment Cardinal-Duc , devenu sous la Révolution le 11e régiment d'infanterie de ligne.

Création et différentes dénominations[modifier | modifier le code]

Colonels et mestres de camp[modifier | modifier le code]

Historique des garnisons, combats et batailles[modifier | modifier le code]

Le Cardinal de Richelieu, cédant a la mode de son temps, voulut avoir un régiment d'infanterie. II faisait subir en 1635 à l'armée un remaniement complet qui avait surtout pour but le succès de sa politique. Il enrégimentait la cavalerie pour amoindrir la haute noblesse, et il supprimait des régiments d'infanterie d'une médiocre valeur, ou dont les chefs lui déplaisaient. Son dessein, quant à l'infanterie, était d'avoir moins de régiments et de les avoir meilleurs et plus complets. Avec des compagnies des corps licencies, il forma pour lui-même un corps, dont il se d6clara colonel, auquel il donna le titre « régiment de Cardinal-Duc » et qu'il pourvut immédiatement du drapeau blanc, c'est-à-dire du privilège de la permanence, sans prendre l'attache du colonel général de l'infanterie dont le « régiment de La Marine » resta toujours indépendant.

Régiment de Cardinal-Duc (1635-1636)[modifier | modifier le code]

Le « régiment de Cardinal-Duc » est créé par ordonnance du 26 septembre 1635, et formé de dix-huit compagnies provenant des corps licenciés[Note 2] et dont l'octroi du drapeau blanc fut un privilège énorme pour le « régiment Cardinal-Duc » car au lieu d'occuper le 106e rang que lui donnait son ancienneté au moment de sa lev6e, il se trouva placé d'emblée et sans contestation au 16e rang[Note 3]

Guerre de Trente Ans[modifier | modifier le code]

Le « régiment de Cardinal-Duc » débuta dès le mois de janvier 1636 à l'armée que Louis comte de Soissons commandait sur la Meuse, dans le cadre de la guerre de Trente Ans. Le 31 mai, cette armée défait complètement près d'Ivoy une troupe de 4 000 Cosaques polonais qui commettaient depuis une année toutes sortes de cruautés sur cette frontière. Les enfants perdus du régiment leur portèrent les plus rudes coups. Quatre cents furent tués sur place, et on leur prit tout leur bagage, 600 chevaux, trois étendards et sept paires de timbales.
Apres ce beau fait d'armes, 400 hommes du corps furent envoyés à l'armée du cardinal de La Valette pour porter secours à Colmar. Le reste servit à la reprise de Corbie, qui se rendit le 10 novembre, et se fait remarquer en défendant énergiquement un moulin silu6 sur la Somme.

Régiment de La Marine (1636-1791)[modifier | modifier le code]

Guerre de Trente Ans - Guerre franco-espagnole - Fronde[modifier | modifier le code]

A la fin de cette année,le cardinal de Richelieu, qui avait un régiment de cavalerie portant aussi le nom de Cardinal-Duc, voulut changer le litre de son régiment d'infanterie, et, comme il était grand-maitre et surintendant général de la navigation, il lui donna le nom de « régiment de La Marine » qu'il a toujours porté depuis. II le destinait, sans doute, au service de mer, ainsi que les régiments des Vaisseaux et des Galères créés vers la même époque, mais les circonstances ne se prêtèrent pas a cette combinaison, et par le fait le régiment ne servit jamais d'une manière spéciale dans les ports ou sur les flottes. La tradition rapporte cependant que c'est a cette destination de principe que le régiment de La Marine a dû les couleurs de ses drapeaux d'ordonnance, qui avaient deux quartiers bleus, couleur du ciel, et deux quartiers verts, couleur de la mer.

Au mois de juillet 1636, on trouve le régiment de La Marine à la prise des villes et château de Bohain.

En 1637, il est au siège de Landrecies, puis au siège de La Capelle ou il ouvre la tranch6e, et à la défense de Maubeuge.

En 1638, il est devant Saint-Omer. Piccolomini fait une tentative pour secourir la place, mais le régiment contribue avec le régiment de Piémont a le repousser et il se fait remarquer le 8 juillet en faisant échouer une nouvelle manœuvre de ce général du côte de Polincove. Le maréchal de Navailles y était alors enseigne de la compagnie colonelle et s'y distingue.

Le 9 juin 1639, durant le siège d'Hesdin, des soldats du régiment de La Marine emporte une demi-lune après avoir arraché les fraises, renversent les palissades, tuent a coups de hallebardes et de piques les premiers qui se présentent, et forcent les autres à se jeter dans la rivière. Le 4 aout Lorsque les retranchements de l'armée espagnole sont assaillit, le « régiment de La Marine » chasse l'ennemi du village de Saint-Nicolas et il s'empara des canons. Le régiment s'illustra ensuite au combat de Ruminghem, et au mois de septembre il participe à la prise d'assaut du fort de Manicourt. Sur la fin de la campagne, le régiment est envoyé à Caudebec pour réprimer une révolte de paysans insurgés contre les tailles, ou ils sont complètement dispersés aux environs d'Avranches.

En 1640, le régiment est au siège d'Arras, et se distingue à la défense du fort Rantzaw. « Le régiment de Roncherolles qui était dans le fort Rantzaw en est chassé. Le « régiment de La Marine » alla immédiatement attaquer le fort avant que les défenseurs aient eu le temps de s'y fortifier. Le régiment attaqua si courageusement qu'il les mit dehors ». Les Espagnols perdirent la 4 000 hommes, mais la victoire couta aussi cher au « régiment de La Marine » qui eut vingt-huit officiers tués ou blessés. L'enseigne Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne, qui devait plus tard commander le régiment (le ), y reçoit deux coups d'épée et deux coups de pique. Après la capitulation d'Arras, le régiment fest l'un des six qui y sont mis en garnison.

L'année suivante, au siège d'Aire, il prend d'assaut la demi-lune et le chemin couvert. Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne devenu lieutenant y reçoit un coup de feu à l'épaule et un coup de pique à la cuisse. Le régiment fait ensuite les sièges de La Bassée et de Bapaume et prend ses quartiers d'hiver à La Bassée. Cette place est assiégée en 1642, et 250 hommes du « régiment de La Marine », qui y étaient restés, ont une grande part à la défense que fait la garnison pendant les mois d'avril et de mai.

Après la mort du cardinal de Bichelieu, le 4 d6cembre 1642, le régiment devint la propriété du cardinal Mazarin qui lui fait donner, en en prenant possession, par brevet du 13 février 1643, le rang et le privilège de 6e des vieux corps.

Cette même année 1643, le « régiment de La Marine » se trouve à la bataille de Rocroi à la gauche du régiment de Picardie, puis aux prises de Landrecies, de Barlemont, d'Émery, de Maubeuge et de Binche. Le 25 juin, le régiment de La Marine arrive avec le régiment de Picardie devant Thionville. Le 13 juillet ces deux régiments emportent de vive force un moulin retranché et s'y maintiennent malgré les furieuses attaques des assiégés. Dans la nuit du 28 au 29, ils emportent la demi-lune du front de Metz et Thionville capitula le 9 août.

En 1644, pour tirer le régiment de la fausse position où il se trouvait vis-à-vis des petits vieux et de quelques drapeaux blancs plus anciens que lui, on renvoya à l'armée de Catalogne qu'il joignit le 16 juin, et partagea les travaux et la gloire du régiment de Champagne au siège de Tarragone. A l'attaque du Môle, 500 hommes s'élancent sur la barrière du côte de la mer et l'emportent de vive force. Après la levée de ce siège, le régiment se rendit maitre le 20 octobre de la ville de Gramont.

En 1645, le régiment arrive sur la fin du siège de Roses, et prend une grande part à l'assaut du 27 mai qui amène la capitulation. A la bataille de Llorens, le « régiment de La Marine » occupe la gauche de l'infanterie en première ligne. Il est ensuite au siège de Balaguer, et disperse le 12 août un convoi qui cherchait a pénétrer dans la ville. Le régiment fut employé très activement aux deux sièges de Lérida en 1646 et 1647, et après la levée du dernier il forme l'arrière-garde de l'armée du prince de Condé et eut à soutenir plusieurs combats acharnés.

En 1648, le « régiment de La Marine » ouvre le 5 juillet la tranchée devant Tortose à la deuxième attaque et se couvre de gloire à l'assaut du 12. A la fin de cette année, les troubles de la Fronde prenant un caractère alarmant dans le midi de la France, le « régiment de La Marine » passe en Guyenne et est employé en 1649 a réprimer les révoltés de Bordeaux.

L'année suivante il alla renforcer l'armée de Flandre commandée par le maréchal du Plessis-Praslin, mais il en est bientôt détaché pour tenir garnison à Saint-Quentin. II avait trouvé là, à l'armée de Flandre, un de ces corps plus anciens que lui et qui lui gardait une profonde rancune a cause de la faveur arbitraire dont il avait été l'objet. C'était précisément le régiment de famille du maréchal du Plessis-Praslin. C'est sans doute cette circonstance qui fit reléguer le régiment de La Marine dans une place. Toutefois il ne resta pas longtemps dans Saint-Quentin. II en sortit à la fin du mois de septembre pour aller avec le régiment de Sault se jeter dans Mouzon assiégé par les Espagnols.
Ici se présenta une nouvelle difficulté. Le régiment de Sault était un des six petits Vieux et avait par conséquent peu de disposition a céder le pas au régiment de La Marine«  ». Le différend qui s'é1eva entre eux à propos de la préséance les empêcha d'arriver en vue de la ville avant le jour et faillit faire échouer l'expédition. Ces deux corps découverts par les assiégeants eurent a essuyer tout leur feu et furent obliges de se retirer. Le 14 décembre, le « régiment de La Marine » donna l'assaut à Rethel et se rendit maitre de la brèche au prix de trois capitaines et 80 soldats tués. Les assiégés réunissant toutes leurs forces firent un effort désespéré et le contraignirent a se retirer au delà du pont. Il s'y barricada et foudroya si a propos la ville avec trois pièces de canon qu'elle se rendit sous ses drapeaux. Le régiment y fut mis en garnison et ne se trouva pas à la bataille du lendemain 15, où Turenne fut vaincu par l'armée royale.

En 1651, le régiment retourna à l'armée de Flandre. Les réclamations contre le rang qui lui avait été donné s'y renouvelèrent plus vives que jamais : la puissance de Mazarin était alors en baisse. Louis XIV mit fin aux querelles par la lettre suivante qu'on lui fit écrire au Maréchal d'Aumont qui commandait l'armée : « Mon cousin, ayant été informé de ce que vous écrivez au sieur de Brienne sur la peine où vous continuez d'être à l'égard du « régiment de La Marine », et m'ayant été représenté par un officier dudit régiment venu exprès, que pour éviter les contestations arrivées au regard du rang de ce régiment, on pourrait le faire servir conjointement avec celui de Picardie pendant la présente campagne; j'ai bien voulu vous faire cette lettre pour vous dire, par l'avis de la reine régente, Madame ma mère, que mon intention est que vous l'incorporiez dans celui de Picardie, pour servir ensemble en même poste et en même quartier et en toutes occasions qui s'offriront durant la campagne de cette année, jusqu'à ce qu'autrement en soit ordonne, etc ». Cette incorporation simulée qui n'avait réellement pour conséquence que de former une brigade avec les régiments de Picardie et de La Marine, satisfit les m6contents, parce que le régiment de La Marine«  » n'avait plus d'attaques particulières et elle dura jusqu'à la fin des troubles de la Fronde. Ce temps passé et Louis XIV devenu homme, personne n'osa trouver a redire à ce qui lui semblait bon. Après le siège de Sainte-Menehould, qui eut lieu a la fin de 1653 et auquel le « régiment de La Marine » avait servi sans le « régiment de Picardie » occupé ailleurs, le rang de sixième des vieux corps cessa de lui être disputé. Ce rang lui fut enfin définitivement assuré par le règlement du 26 mars 1670.

Le régiment termine donc la campagne de 1651 avec le régiment de Picardie et se trouve avec lui en 1652 au siège d'Étampes, sous le ordres du lieutenant-colonel Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne, où il fait des prodiges de valeur. Lors de la seconde attaque d'Étampes, il est moins heureux, ou le comte de Gadagne reçoit plus de vingt coups d'épée et de pique dans son buffle, ainsi qu'à la bataille du faubourg Saint-Antoine, où le régiment est écrasé en attaquant les barricades de la rue de Charonne ou il pénètre malgré le feu qu'on faisait des maisons. Paul Jules Mancini, son colonel-lieutenant et neveu du cardinal, y est tué ainsi qu'un grand nombre d'officiers.

En 1653, la guerre civile était éteinte aux environs de Paris, mais elle était encore menaçante dans certaines provinces. Le « régiment de La Marine » fut envoyé en Bourgogne et fait le siège de Bellegarde. II y ouvre la tranchée le 13 mai et se distingue en allant en plein jour couper les écluses qui retenaient l'eau des fossés. Cette action hardie amena la capitulation. II partit de la pour joindre l'armée que Turenne commandait en Champagne et il prend part aux sièges de Mouzon et de Sainte-Ménehould. Le 27 septembre avec trente mousquetaires du régiment placés dans des maisons près de la porte de Bourgogne d'où il dominait la place, incommodèrent tellement par leurs feu les assiégés, que ceux-ci, voyant d'ailleurs les mines prêtes à jouer, battirent la chamade.

En 1654, il sert encore en Champagne sous le maréchal de Fabert et se trouve au siège de Stenay. Le 22 juillet, en présence du roi, il se loge après une action fort vive sur le chemin couvert. Le régiment passe ensuite à l'armée de Flandre et à la gloire de contribuer à la levée du siège d'Arras, en entrant des premiers dans les lignes des Espagnols. II termine cette campagne par la prise du Quesnoy. Le lieutenant-colonel de Gadagne eut encore un coup de mousquet à la tête devant Arras.

En janvier 1655, le régiment a un détachement a la prise du bas Catelet. En avril il coopère au ravitaillement du Quesnoy et fait ensuite le siège de Landrecies, où il monte trois gardes de tranchée. Le 29 juin, il est a l'attaque du chemin couvert, et malgr6 un feu terrible de mousqueterie et de grenades, les troupes parviennent à établir sur la palissade un logement capable de contenir 200 hommes avec deux pièces de canon. Après la capitulation de Landrecies, le régiment de La Marine contribue encore aux prises de Condé et de Saint-Ghislain.

En 1656, on le trouve au siège de Valenciennes où il fait de brillants efforts pour prévenir la catastrophe qui força l'armée française à le lever. Le comte de Gadagne y est encore blessé et fait prisonnier.

Prise de la ville de Marsal en Lorraine par Louis XIV le 1er septembre 1663

L'année suivante, il est aux sièges de Montmédy, de Saint-Venant et de La Mothe-aux-Bois et au secours d'Ardres.

En 1658, il fait le siège de Dunkerque et soutient sa réputation à la bataille des Dunes. II termine cette campagne par les prises de Bergues, de Dixmude et de Furnes et entre en quartiers d'hiver dans cette dernière place.

En 1659, la paix, qui met fin à la guerre franco-espagnole est signée, et le « régiment de La Marine » occupe le 4 mars 1660 la ville d'Avesnes que les Espagnols nous rendaient.

Période de paix[modifier | modifier le code]

En 1663, le régiment fait partie de la petite armée que le roi conduisit devant Marsal qui capitula le 4 septembre.

En 1644, le pape venait de se brouiller avec Louis XIV[2]. Le fils aine de l'Église envoya contre le Saint-Père une armée que commandait le maréchal du Plessis-Praslin. Dix-sept compagnies du « régiment de La Marine » commandées par le lieutenant-colonel, faisaient partie de l'expédition. On n'alla que jusqu'à Modène, le différend ayant été terminé par le traité de Pise le 12 février. A sa rentrée en France, le régiment est mis en garnison à Hesdin.

Guerre de Hollande[modifier | modifier le code]

Porté à soixante-dix compagnies pour la guerre de Hollande, le « régiment de La Marine » fait d'abord partie du corps de Turenne et se trouve à presque toutes les actions de la campagne de 1672. Le 1er bataillon partage la gloire des troupes qui firent lever le siège de Woerden et il est de la fameuse course du duc de Luxembourg en Hollande.

En 1673, le même bataillon sert au siège de Maastricht, tandis que les autres bataillons faisaient partie de l'armée d'observation qui couvrait le siège. A la fin de la campagne, le régiment eut ses quartiers à Trèves. II quitta cette ville au mois de juillet 1674 et rejoignit l'armée de Turenne sur le Rhin. Il se trouve le 4 octobre à la bataille d'Entzheim, ou il occupe la gauche de l'infanterie en première ligne, et est ensuite mis en garnison, deux bataillons à Brisach et le troisième à Trèves.

Le 3e bataillon fait en 1675 partie de l'armée du maréchal de Créquy, et contribue au mois de juin à la prise de Limbourg. Les autres bataillons combattent sous les ordres de Turenne, jusqu'au jour où l'illustre maréchal tombe frappé par un boulet. Ils se trouvent ainsi aux batailles de Mulhouse, de Turckheim, et à celui d'Altenheim.
Après la mort de Turenne et avant que Condé fut venu le remplacer, l'armée du Rhin s'était réduite à la plus stricte défensive, et les bataillons du « régiment de La Marine » avaient été jetés dans les places. Le lieutenant-colonel Matthieu de Castellas s'était renfermé dans Haguenau, avec la majeure partie du corps. II y fut bientôt assiégé par Montecuculli, et se prépara à une héroïque r6sistance. Le prince de Condé, en apprenant cette nouvelle, dit : « La Marine y est, j'ai le temps d'arriver, et puis, je connais Matthieu, s'il manque de boulets il se fera mettre dans un canon ». II lui écrivit pour l'encourager à bien faire. Le brave lieutenant-colonel lui envoya cette réponse laconique qui eut grand succès à la cour. « Tant que Matthieu sera Matthieu, Haguenau sera au roi ». Il tint parole, et Montecuculli, voyant ses efforts se briser contre une résolution aussi tenace, leva le siège. Matthieu de Castellas fut, pour l'époque, magnifiquement récompensé de son courage : il fut pourvu du régiment en remplacement du comte de La Motte.
Le 11 aout, l'armée du maréchal de Créquy, dont un bataillon du régiment fait partie, est battue à Consarbrück. La déroute est si complète, qu'il ne reste d'autre parti au général que de se jeter dans Trèves et de s'y défendre; mais la ville se rend le 6 septembre.
Ce bataillon de La Marine fut envoyé en septembre à Charleroi, tandis que les autres passèrent l'hiver à Brisach.

En 1676, le « régiment de La Marine » se trouve à labataille de Kokersberg. 3 compagnies du régiment renfermées dans Philisbourg, furent réunies avec neuf compagnies du régiment du Dauphin et une compagnie franche, pour former, sous le titre de « La Marine », un bataillon qui se distingua beaucoup à la défense de cette ville. Cette même année, un bataillon levé pour l'expédition de Sicile et commande par M. de Belzunce, devint le noyau du régiment de Vivonne.

Le régiment fait la campagne de 1677 en Allemagne. Il sert avec distinction au siège de Fribourg, et y est mis en garnison. Un bataillon était cette même année a Maastricht, qu'il évacua le 10 juin 1678 après la signature de la paix avec la Hollande et l'Espagne.

En 1678, le « régiment de La Marine » est a l'attaque des retranchements de Säckingen et aux sièges de Kehl et de Lichtemberg.

II termine enfin cette guerre en 1679 par le combat de Minden.

Période de paix[modifier | modifier le code]

Après la paix, il est envoyé à Saint-Etienne pour y tenir garnison, et passe ensuite à Bayonne.

En 1681, le régiment se trouve dans le Dauphiné quand il reçoit l'ordre de se rendre à Pignerol. Deux jours après son arrivée dans cette place, le 28 septembre, il en sort avec un petit corps d'armée commandé par le général Catinat qui occupe Casal le 1er octobre.

En 1682, le 1er bataillon quitte Casal pour se rendre en Alsace et il fait partie en 1683 du camp de Bouquenom.

Guerre des Réunions[modifier | modifier le code]

Au début de la guerre des Réunions, en octobre 1683, le 1er bataillon quitte le camp de Bouquenom et se rend à Thionville.

En 1684, le 1er bataillon se trouve au siège de Luxembourg, où il est rejoint par le 2e bataillon resté jusqu'alors à Casal en Italie. Après la reddition de cette place, le régiment alla à Valenciennes puis il revint à Luxembourg en 1685 et se trouvait l'année suivante à Thionville.

Guerre de la Ligue d'Augsbourg[modifier | modifier le code]

La guerre se ralluma en 1688. Au mois de septembre, le 1er bataillon joignit le corps du marquis de Boufflers campé entre Mayence et Kreutznach, et se trouve au bombardement de Coblence et eut ses quartiers d'hiver dans le Palatinat.

Au printemps de 1689, il se mit en route pour Châlons-sur-Marne où il devait retrouver le 2e bataillon, mais les ennemis menaçaient Mont-Royal et il rétrograda pour entrer dans cette place. L'ennemi tournant alors ses forces contre Mayence, Boufflers pour faire diversion, emporta la ville et le château de Kockheim. Pendant ce temps, le 2e bataillon s'était rendu à l'armée que le maréchal de Lorges commandait en Allemagne. A la fin de la campagne les bataillons se réunirent à Sarrelouis et y passèrent l'hiver.

Le régiment fait la campagne de 1690 à l'armée du Dauphin, rassemblée à Landau, et destinée à couvrir les frontières. II prit ses quartiers d'hiver à Brisach.

Équipement[modifier | modifier le code]

Soldat du régiment de La Marine en 1757.

Drapeaux[modifier | modifier le code]

12 drapeaux dont un blanc Colonel, et 11 d’Ordonnance, « bleux & verts par opposition, & croix blanches »[3].

Habillement[modifier | modifier le code]

Historique[modifier | modifier le code]

Campagnes et batailles[modifier | modifier le code]

Le régiment français est créé par le cardinal Richelieu, en 1635.
Il est parmi de nombreux régiments de la Monarchie qui avaient pour mission de servir sur les bateaux et dans les colonies. Tous ces régiments ont été dotés en 1791 d'un numéro dans l'ordre de bataille de l'infanterie de ligne… alors qu'ils peuvent historiquement être considérés comme les "ancêtres" des régiments d'infanterie de marine.
Ce sont:

Louis XIV[modifier | modifier le code]

Durant la guerre de Trente Ans le régiment participe au siège de Thionville et s'y fait remarquer, le , avec les régiments de Picardie et de Gramont-liégeois, lors de la prise de la contrescarpe.

Le , le bataillon de Belzunce du régiment de La Marine forme, à Messine, le noyau du régiment de Vivonne

Insigne régimentaire du 11e régiment d'infanterie
Insigne régimentaire du 11e régiment d'infanterie

Plusieurs compagnies du régiment de La Marine sont transférées dans le régiment de Foix, le , lors de sa création.

Guerre de Succession d'Autriche[modifier | modifier le code]

Régiment d’infanterie de la Marine

Guerre de Sept Ans[modifier | modifier le code]

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français de 1762, le régiment conserve ses quatre bataillons.
L'ordonnance arrête également l'habillement et l'équipement du régiment comme suit[4] :
Habit, veste et reverts de drap blanc piqué de bleu, culotte de tricot gris-blanc; parements et collets de pannes noires, pattes ordinaires en travers garnies de trois boutons, trois sur le parement et un en dedans, cinq au revers et quatre en dessous : boutons jaunes, forme plate, avec le no 6. Chapeau bordé d'or.

Lors de la réorganisation des corps d'infanterie français du 26 avril 1775 La Marine conserve ses 4 bataillons.

Personnalités ayant servi au régiment[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En 1640, alors qu'il est enseigne au régiment de La Marine, Charles-Félix de Galéan, comte de Gadagne y reçoit deux coups d'épée et deux coups de pique lors du siège d'Arras
    En 1641, devenu lieutenant, il reçoit un coup de feu à l'épaule et un coup de pique à la cuisse durant le siège d'Aire
    En 1652, devenu lieutenant-colonel, il reçoit plus de vingt coups d'épée et de pique dans son buffle lors de la la seconde attaque d'Étampes
    En 1654, lors de la prise du Quesnoy, il reçoit un coup de mousquet à la tête.
    En 1656, au siège de Valenciennes, il est encore blessé et fait prisonnier.
    Le comte de Gadagne obtint le régiment en 1667, sur la démission du duc de Nevers, y était entré comme enseigne en 1638. Il y passa par tous les grades, fut fait lieutenant-colonel le 4 Janvier 1651, maréchal de camp le 23 décembre 1651, et lieutenant-général le 16 juin 1655.
  2. Voici ces compagnies : compagnie du chevalier de Montecler, compagnie Serignan-Valras, compagnie Bariète, compagnie La Chapelle, compagnie Montecler, compagnie Monligny, compagnie Dessaut, compagnie Villeron, compagnie Saint-Mégrin, compagnie La Fayette, compagnie Sentoirs, compagnie Piome, Saint-Aignan, compagnie Tallefie, compagnie La Baulme, compagnie Rispe, compagnie Beautru et compagnie Montafilan.
  3. II n'y avait alors, en laissant de côté le régiment des Gardes françaises et le régiment des Gardes suisses, que quinze régiments destines à être entretenus en tout temps, et ces corps étaient les régiments de Picardie, de Piémont, de Navarre, de Champagne, de Normandie, de Nerestang, de Rambures, de Maugiron, de Sault, de Vaubecourt, de Bellenave, d'Hepburn-Écossais, de Chamblay-Lorrain, de Plessis-Praslin, et d'Alincourt.

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]