Macha Rolnikaite
Naissance |
Klaipėda (Lituanie) |
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Décès |
(à 88 ans) Saint-Pétersbourg (Russie) |
Macha ou Mascha Rolnikaite, née à Klaipėda (Lituanie), ville alors lituanienne, le et morte le à Saint-Pétersbourg (district fédéral du Nord-Ouest), est une mémorialiste, survivante et un témoin de la Shoah.
Éléments biographiques
[modifier | modifier le code]Macha est née à Vilnius dans une famille juive. Son père est avocat.
La Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Le , soit trois jours après le début de l'opération Barbarossa, les Allemands arrivent à Vilnius. Aussitôt les massacres commencent avec l'appui des Lituaniens qui voient dans les Allemands des libérateurs et dans les Juifs des traitres, collaborateurs des soviétiques.
Mascha a treize ans lorsque sa famille est séparée. Le père a été envoyé à l'Est par les Soviétiques. Sa mère et ses trois frères et sœurs sont restés à Vilnius.
Le Journal de Macha
[modifier | modifier le code]L'adolescente commence alors son journal. Elle est enfermée dans le ghetto en . Elle apprend son journal par cœur devant la menace de déportation[1]. Elle veut pouvoir raconter pour qu'un jour on sache ce qui s'est passé.
La déportation
[modifier | modifier le code]En , elle est déportée au camp de concentration de Riga-Kaisrwald. Elle est affectée au Kommando de Strasdenhof. En , le camp est évacué par les SS devant l'avance de l'Armée rouge. Macha se retrouve au camp de Stutthof plus à l'ouest. Elle est libérée par l'Armée rouge en . Trois personnes survivent dans sa famille : son père, sa sœur et elle-même.
Le retour
[modifier | modifier le code]Après la guerre, elle retranscrit de mémoire son journal[2]. Avec un sens aigu de l'observation, elle raconte avec précision la vie dans le ghetto jusqu'à sa destruction, la souffrance des habitants. Son livre paraît en 1965 en URSS mais dans une version censurée pour coller à l'historiographie officielle de l'époque. La collaboration volontaire des Lituaniens avec les Allemands pendant la guerre est alors un sujet tabou.
Son journal est traduit en allemand en 2002 dans une version non-expurgée avant d'être traduit en français (à partir de la version allemande) en 2003. Le journal qui souligne la collaboration zélée de Lituaniens est mal accueilli en Lituanie. Mascha Rolnikaite est morte à Saint-Pétersbourg le . Macha Rolnikaite est inhumée au cimetière de la Transfiguration juif de Saint-Pétersbourg.
Œuvre
[modifier | modifier le code]- Le journal de Mascha – De Vilnius à Stutthof (1941-1945), Liana Levi, 2003.
Prix
[modifier | modifier le code]- Prix Mémoire de la Shoah 2003[3].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-035-83781-3), p. 468.
- Dictionnaire de la Shoah, op. cit., p. 469.
- « Fondation Jacob Buchman », sur fondationjudaisme.org (consulté le ).
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Auteur de journal intime durant la Shoah
- Histoire des Juifs en Lituanie
- Histoire des Juifs en Union soviétique
- Survivant de la Shoah
- Étudiant de l'Institut de littérature Maxime-Gorki
- Naissance en juillet 1927
- Naissance à Klaipėda
- Décès en avril 2016
- Décès à Saint-Pétersbourg
- Décès à 88 ans
- Camp de concentration du Stutthof